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LOTO

Ensemble des objets dont on se sert pour- ’

puer à ce jeu : Achetai- un loto. Un loto tzut neuf, il Loto dauphin, Sorte de loto plus compliqué que le loto ordinaire.

— Encycl. En dépit des mauvais plaisants qui, k l’aide d’un calembour trop poétique, s’efforcent de donner pour étymologie au loto la fleur du lotus, symbole du sommeil, le loto n’a jamais eu rien à démêler avec cette plante, et dérive tout simplement de la loterie, avec laquelle il a d’ailleurs de complètes affinités. Jeu de hasard par excellence, défiant toute espèce de combinaison, le loto n’est, en effet, que le diminutif de l’ancienne loterie royale (v. ce mot). Il so joue avec vingt-quatre cartons, portant chacun quinze numéros sur trois rangs ; chaque rang présente neuf compartiments horizontaux, quand colorés, cinq occupés par les numéros. Chaque joueur prend deux, trois, et même quatre cartons. L’un d’eux tire d’un sac les numéros, au nombre de quatre-vingt-dix, et chacun marque au moyen de jetons. Contrairement aux usages de la loterie, la sortie du quine, c’est-à-dire des cinq numéros placés sur le même rang, est obligée pour le gagnant, et l’on tire jusqu’à ce qu’il arrive, au hasard et successivement, les numéros du sac. La poule, formée de toutes les mises des joueurs, constitue le bénéfice du jeu. Ajoutons qu’au loto, comme à l’ancienne loterie, ïambe désigne la sortie de deux chiffres placés sur la même ligne, le terne la sortie de trois chiffres, et le quaterne la sortie de quatre chiffres. Seulement, dans le jeu ordinaire, ni ïambe, ni le terne, ni même le quaterne ne sont comptés.

Il résulte de cette simplicité du loto ordinaire une uniformité qui, il faut l’avouer, arrive aisément à l’ennui complet. Pour parer autant que possible à cet inconvénient, on imagina, au dernier siècle, le loto dauphin, qui donne au jeu quelque mouvement. Au loto dauphin, on ne se bornait pas à payer le quine ; le premier umbe, le premier terne, le premier quaterne obtenu entraînait gain de la part du joueur. Le jeu y gagnait en émotions. C’est, dit-on, Louis XVI en personne qui introduisit ces complications dans le loto primitif, afin d’amuser le dauphin, son fils, alors tout enfant ; d’où le nom de loto dauphin, qui resta au nouveau jeu. Ce jeu eut ses belles soirées, et plus d’une fois les courtisans de Marie-Antoinette, à ïrianon comme à Versailles, ne dédaignèrent pas de se disputer, à beaux louis comptants, les ambes, les ternes, les quaternes et les quines. Sous la Restauration, le loto dauphin, oublié pendant de longues années, redevint le jeu favori des soirées intimes de M "je la duchesse d’Angoulême ; entourée d’un petit cercle d’amis tidèles, la fille de Louis XVI se plaisait à retrouver, eu s’y amusant, les plus chers "souvenirs de son enfance, à se rappeler les rares moments de bonheur qu’elle avait connus. Lorsque, pour la seconde fois, les Bourbons reprirent, eu 1830, le chemin de l’exil, le loto dauphin fut encore la mélancolique distraction des tristes et longues soirées des proscrits, et peut-être, en cherchant bien au château de Fi’ohsdorff, L’ouverait-on le jeu de loto auquel était restée fidèle, dans ce second exil, Mme la duchesse d’Angoulême.

Il existe une troisième combinaison, c’est la tombola ou carton plein. Le loto dauphin activait le jeu en précipitant les coups ; la tombola, au contraire, les retarde : pour gagner, dans cette combinaison, il faut avoir rempli les quinze numéros d’un même carton. Le plus souvent, les mises sont doublées ou triplées, et l’on joue avec un seul carton.

Le loto a eu ses détracteurs ; mais il compte aussi d’illustres partisans. Nous avons nommé Marie-Antoinette, Louis XVI, M’ic la duchesse d’Angoulême ; le comte de Ségur, dans ses Mémoires, parle du loto à propos du goût prononcé qu’avait pour ce jeu l’impératrice Catherine, la Sémiramis du Nord, comme l’appelait très-spirituellement Voltaire, qui, par ce surnom, disait d’elle tout le bien et le mal. Un jour qu’elle avait quelque ennui, elle parla peu « et nous fit jouer avec elle au loto, dit Ségur. Sa Majesté s’aperçut promptement de l’ennui que me causait cet insipide jeu ; je m’endormais malgré moi. Elle m en fit quelques plaisanteries, et, pour me tirer d’embarras, je lui dis ces vers, que j’avais composés à Paris pour Mnic la maréchale de Luxembourg, femme célèbre par son esprit, et qui montrait une singulière passion pour ce triste amusement :

Le loto, quoi que l’on en dise, Sera fort longtemps ea crédit ; C’est l’excuse de^la lêtise

Et le repos des gens d’esprit.

Ce jeu, vraiment philosophique, Mei tout le monde de niveau.

L’amuur-proprè, si despotique,

Dépose son sceptre au loto.

Esprit, bon goût, grâce et saillie Seront nuls tant qu’on y joûrn. Luxembourg, quelle modestie !

Quoi 1 vous jouez a ce jeu-la ? ■

Le loto a résisté à toutes les attaques. Encore aujourd’hui, c’est l’honnête récréation des soirées de famille et des jours de pluie à la campagne. Quel jeu remplacerait celui-là pour les enfants et pour les jeunes filles ? Chose singulière, bien que jeu de hasard par

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excellence, le loto n’a jamais fait de victimes. C’est de là peut-être que provient sa défaveur auprès de certaines personnes. Défendons donc la loto verbo et calamo, de la parole et de la plume. Nous allions oublier de mentionner une plaisanterie innocente qui, dans ce jeu, est de tradition ; elle consiste à donner à certains numéros tirés des surnoms comiques, en harmonie, autant que possible, avec la configuration des chiffres : 11, les deux jambes ; 22, les deux cocottes ; 33, les deux bossus ; 51, ville du département de l’Aisne ; 69, bout-ci bout-là ; 89, les immortels principes, etc.

Paul de ICock ne pouvait manquer de faire figurer le loto dans quelques-unes de ses scènes désopilantes. Qui ne se souvient de la fameuse partie ou la vieille dame à abat-jour vert ne manque jamais de dire : « Je l’ai, » ou bien : n Je ne l’ai pas, » à chaque numéro tiré ? C’est d’une bonne bêtise prise sur le fait. Il y a aussi le joueur chargé du tirage, qui court la poste et met la vieille dame dans un état terrible : «Vous allez trop vite !... Répétez ! .., C’est indigne 1 Je suis sûre que j’ai oublié de marquer au moins trois numéros. Je me retire : il est impossible déjouer sérieusement ! » Jouer sérieusement, tout est là, en effet, au loto : l’attention est la première, pour ne pas dire l’unique qualité des joueurs, et la vieille dame à abat-jour vert avait raison. Respectons le loto, nous lui devons tous quelques bonnes heures de notre jeunesse. Respectons le loto, pour nos enfants !

LOTOÏDE adj. (lo-to-ï-de — du gr. lotos, lotus ; eidos, aspect). Bot. Qui ressemble au lotus.

LOTOIRE s. m. (lo-toi-re). Moll. Genre non adopté de mollusques, formé aux dépens des triions.

LOTONONIS s. m. (lo-to-no-niss — du lat. lotus, lotier ; ononis, bugrane). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des légumineuses, tribu des lotées, originaire du Cap de BonneEspérance.

LOTOPHÀGES, ancien peuple de l’Afrique septentrionale, le long de la Petite-Syrte, ainsi nommé du lotos, arbre dont il tirait sa nourriture. On fabriquait avec le fruit du lotos une espèce de vin, qui avait, disait-on, la propriété de faire perdre aux étrangers le souvenir de leur patrie. Une peuplade, que l’on croit descendre des anciens Lotophages, s’est établie, au commencement du xixo siècle, dans les montagnes do la régence de Tripoli. Les individus qui la composent creusent leurs demeures dans la terre jusqu’à une profondeur de 20 pieds. De chaque côté de leurs souterrains, ils pratiquent différentes excavations, destinées à servir de greniers. L’entrée de ces étranges habitations est assez haute et d’une pente assez douce pour donner passage à un chameau. Parfois, la famille passe la journée entière renfermée dans sa demeure.

LOTOR s. m. (lo-tor — du lat. lotor, laveur). Mainm. Nom scientifique du raton laveur.

LOTOS s. m. (lo-toss). Syn. de lotus.

LOTTE s. f. (lo-te. — On a fait venir ce mot du lat. luivm, boue, parce que ce poisson vit dans les fonds vaseux ; cette étymologie est douteuse). Ichthyol. Genre do poissons, de la famille des gadoïdes, dont une espèce, la lotte de rivière, est très-estiinée comme aliment : Mander de la lotte. Un plat de foies de lottes, il Lotte barbotte, Cobite. il Grande lotte, Lingue, il Lotte vivipare, Blennie. Il Lotte de Hongrie, Grand silure commun.

— Prov. Vends ta cotte pour acheter une lotie, Se dit pour exprimer 1 excellence de ce poisson.

— Encycl. Los lottes sont des poissons à bouche fort large, avec les mâchoires garnies de plusieurs rangées de dents en cardes, assez semblables à celles des perches, mais un peu plus fortes ; le menton est muni d’un long barbillon pendant. La lotie commune est un de nos poissons indigènes les plus étranges

Far son aspect, qui rappelle un peu celui de anguille. Sou corps allongé, presque cylindrique dans sa partie antérieure, comprimé latéralement en arrière, couvert de très-petites écailles à peine distinctes à la simple vue, est toujours enduit d’une matière visqueuse. Sa couleur, qui varie suivant l’âge et les localités, est en général d’un vert olivâtre clair, avec des taches ou des ondes d’un brun verdàtrè foncé. Ces nuances, qui faiblissent avec l’âge, sont plus foncées dans les eaux limoneuses des rivières, plus claires dans les eaux limpides des lacs, surtout au fond. La tête de ce poisson, par sa forme et par la couleur des yeux, a une physionomie étrange, qu’on peut comparer à celle du chat ou de la loutre.

La lotte est répandue dans presque tous les cours d’eau de la France et des pays voisins. Elle abonde surtout dans le Léman et les lacs de la Savoie. Ce poisson est très-voraeej il se nourrit surtout de vers, d’insectes, do mollusques, de frai, etc. ; mais sa large bouche lui permet d’engloutir aussi des animaux de plus grande taille. Il so tient habituellement au fond do l’eau, se blottit dans les trous ou sous les grosses pierres, et agite son barbillon, qui lui sert d’appât pour attirer et Baisir sa proie. Il resta ainsi caché pendant le jour ;

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aussi, assurent les pécheurs, ne le prend-on guère que la nuit. On le pêche ordinairement à la ligne de fond ; on peut aussi le prendre avec des nasses, ou moine à la main.

La lotte fraye en décembre et en janvier, dans les mêmes eaux que la truite ; toutefois, elle ne remonte pas aussi haut, dans les cours d’eau. Elle dépose ses œufs, qui sont très-petits, sur le sable ou le gravier, à peu de distance du rivage. Sa fécondité est très-grande, car on assure avoir compté jusqu’à vingt-huit mille œufs dans l’ovaire d’une lotte. Mais sans doute une petite partie seulement de ces œufs arrive à l’éclosion ; d’un amre côté, ce poisson croît lentement et ne commence, dit-on, à frayer que la quatrième année. Ces deux causes réunies expliquent l’extrême rareté de la lotte dans la plupart des cours d’eau. On peut cependant l’introduire facilement dans de nouvelles eaux, car elle est très-rustique, peut vivre à peu près partout, et se transporte facilement, soit immergée, soit-même à sec. M. Carbonnier a conservé vivante, pendant plus d’une semaine, une lotte prise par hasard dans la Seine, et qui chaque nuit sautait hors du vase où elle était placée.

La taille de ce poisson ne dépasse guère en général om,50 ; néanmoins on en a péché qui dépassaient la longueur de 1 mètre et le poids de 12 kilog. Dans un repas offert parla ville de Strasbourg au roi Charles X, on servit une lotte du poids de 21 kilog., et qui avait été payée 000. fr. La chair de ce poisson est blanche, fine et de très-bon goût ; dans certaines localités, elle est aussi recherchée que celle, de la truite. Les lottes du Rhin sont les plus estimées. Le foie de la lotte est très-volumineux et fort prisé par les gourmets. Dans les pays où elle est abondante, on retire de ce foie, par une cuisson lente, une huile de bonne qualité pour les usages domestiques. Sa vessie natatoire sert, comme celle de 1 esturgeon, à préparer la colle de poisson.

LOTTER (Jean-Georges), savant allemand, mort en 1737. Après avoir professé h Leipzig, il alla occuper une chaire à Saint-Pétersbourg, où il termina ses jours. On lui doit, entre autres écrits : Historia instaurationis templillierosolymitani sub Juliamimperatore (Iéna, 1728, in-8") ; Historia vils ac meritorum Conr. Peutingeri (Leipzig, 1729, in-4<>) ; De consilio Peutingeri opuscula evulgandi (Leipzig, 1731, in-4o).

LOTTEKI (Angelo-Luigi), mathématicien italien, né dans le Milanais en 1760, mort à Milan en 1839. Il entra dans l’ordre des hiérosolymites et enseigna, de 1787 à 1830, les mathématiques à l’université de Pavie, dont il devint recteur. Ses principaux ouvrages sont : Principii fondamentali del calcolo differeniiale cd intégrale (1788), livre fort estimé ; Trattato délie série e délie equazioni (1809), etc.

LOTTI (Cosimo), ’ ingénieur, architecte et peintre italien du xvue siècle, né à Florence, mort à Madrid. Il étudia d’abord la peinture sous la direction de Bernardino Poccetti, mais son goût naturel l’entraînait vers la mécanique, et il délaissa le pinceau pour inventer des jeux hydrauliques et des automates ingénieux qui excitèrent la surprise et ïadniira■ tion de ses contemporains. On lui doit les figures qui se meuvent par l’eau dans le jardin de Rutolino, et les mascarons dû la fameuse grotte de la villa Castello. Sa réputation s’étant répandue jusqu’en Espagne, Philippe IV le manda à sa cour, et le chargea de la construction du théâtre du Buen-Ketiro. Nommé ingénieur et architecte du roi, avec des appointements considérables, il se fixa à Madrid, où il termina son existence.

LOTTI (Antonio), compositeur italien, né suivant l’opinion générale à Hanovre vers 1607, mort à Venise en 1740. Les renseignements manquent presque complètement sur l’existence de ce musicien. Par les registres de la chapelle ducala de Saint-Marc, à Venise, on a pu constater qu’en 1CS7 il était employé en qualité de chantre à cette chapelle ; que, cinq ans après, il tenait le second orgue ; qu’en 1704 il fut appelé au premier orgue, qu’il toucha pendant trente-deux ans, jusqu’à ce que, en 173S, il fût élu maître de chapelle.

C’est à ses comp„ ;.’i.’..i-4is que Lotti doit sa grande et légitime renommée. Ses madrigaux et ses compositions religieuses l’ont posé comme un des plus illustres représentants de cette fameuse école vénitienne qui donna à l’Italie tant d’émineuts compositeurs. Le sentiment religieux et la profondeur d’expression, telles sont les plus saillantes qualités de ce maître, qualités qui n’excluent en lui ni la limpidité du style, ni la clarté de l’harmonie. Pour apprécier le talent de Lotti dans tout son entier, il suffit de lire ses madrigaux et sa musique d’église ; car ses partitions dramatiques sont, ou pourrait le dire sans paradoxe, trop correctes et pèchent par l’absence de passion. Citons, entre autres œuvres essentiellement remarquables, le madrigal à

cinq voix In una siepe ombrosa, plusieurs Messes, un Miserere considéré comme un des chefs-d’œuvre de l’école italienne, le Laudate pueri à tx’ois voix, et un Quartetto pastorale. L’immense collection de ses compositions sacrées est, en grande partie, renfermée aux archives de l’église Saint-Marc,

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Lotti a fait représenter à Venise dix-neuf opéras ou fragments d’opéras, dont le succès n a pas dépassé la villa des doges ; c’est là le côté faible de l’œuvre du grand musicien. De son école de composition sont sortis Alberti, Bassani et Galuppi, son élève de prédilection.

LOTTI (Carlo), peintre italien. V. Loth.

lottia s. m. (lo-ti-a). Moll. Syn. de pa-. tei.loïdk, genre de mollusques,

LOTTIN (Augustin-Martin), littérateur et imprimeur français, né à Paris en 1726, mort en 1793 dans cette même ville, où il avait été nommé libraire du Dauphin. On lui doit, entre autres publications : Retour de Saint-Cloud par terre et par mer (Paris, 1753, in-12) ; Atmanach historique des dues de Bourgogne (Paris, 1752, in-24) ; Péroraison d’un discours sur la conduite de Dieu avec les hommes (Paris, 1757, in-4o) ; Almanach de la vieillesse (Paris, 1761 et 1762, 2 vol. in-24) ; Coup d’œil éclairé d’une bibliothèque, à l’usage de tout possesseur de livres (Paris, 1773, in-s°) ; Recueil de chansons fuites par un original (Lotinopolis, 1781, 2 vol. in-8o) ; Catalogue des liores imprimés au Louvre depuis son établissement (Lotinopolis, 1793, in-8o) ; Plaintes de ta typographie contre certains imprimeurs ignorants, traduction du latin de Henri Esticune (Lotinopolis, 1785, in-4o) ; plusieurs articles insérés dans le Mercure de France et le Journal des savants, de

175G à 1757.

LOTT1N (Antoine-Prosper), littérateur et libraire français, frère du précédent, mort à Paris en 1812. Il avait fondé à Paris une importante maison de librairie, dont il se défit en 1802 pour embrasser la carrière littéraire. On le trouva assassiné dans sa demeure, sise faubourg Saint-Jacques, Il a publié, entre autres œuvres : Essai sur la mendicité (Amsterdam, 1779, ’in-S°) ; Le luxe corrompt les mœurs et détruit les empiras (Amsterdam, 1784, in-8o) ; Discussions importantes débattues an parlement d’Angleterre, traduction de l’anglais (Paris, 1790, 4 vol. in-8o) ; Coup d’œil sur tes courses de chevaux en Angleterre (Paris, 1796, in-go).

LOTTIN (Victor-Charles), navigateur français, né en 1795, mort en 185S. Il prit part, en qualité d’enseigne, au voyage fait autour du monde par l’Astrolabe, sous le commandement de Dumont-d’Urville, puis fut attaché comme lieutenant de vaisseau à l’expédition de la Recherche en Islande et au Groenland. Pendant ces deux excursions, Lottin leva plusieurs cartes et recueillit une grande quantité d’objets d’histoire naturelle. Il a collaboré à la relation du voyage de l’Astrolabe et on lui doit en outre la partie physique du voyage de la Ilecherche (Paris, 1838, 2 vol. iu-80) ; plus, une Notice sur les aurores boréales, insérée dans les Annales maritimes (1839). LOTTIN DE LAVAL (Rèné-Victorien Lottin, dit Victor), littérateur et voyageur français, né à Laval en 1815. Dés lâge de dix-huit ans, il débuta dans les lettres, publia des romans, dont il prit pour la plupart les sujets dans les chroniques et les mémoires du moyen âge, et commença en 1835 une longuo série de voyages. C’est ainsi qu’il visita successivement l’Italie, la Sicile, ÏIllyrie, la Grèce, l’Asie Mineure, l’Asie occidentale (1844), l’Égypte et le Sinaï (1847). Dans ces voyages, M. Lottin s’attacha à dessiner et à mouler les, objets d’art qui lui parurent curieux, et inventa dans ce but un procédé do moulage, auquel il donna le nom de lottinoplastique, et qui lui fut acheté par l’État. Outre des lettres, des rapports, des articles artistiques, archéologiques et scientifiques, insérés dans divers recueils et journaux, on doit à M. Lottin de Laval : les 7> !<a»tfs(1832, 3 vol.) ; Marie de Méditis (1834, 2 vol.) ; Robert le Magnifique (1835, 2 vol. in-8o) ; le Comte de Nëty (1838, 2 vol.) ; Andalousia ou la Perle des Andulouses (1842, 2 vol.) ; les Comtes de Montgomery (1843, 2 vol.) ; Un an sur les chemins (1837, 2 vol.) ; Manuel complet de lottinoplaslique (1858) ; Voyage dans la péninsule arabique (1859-1860), etc.

LOTTINI (Pra Giovanni-Angelo), poète et sculpteur italien, né en 1549, mort en 1629. Il appartenait à l’ordre des Servîtes, et npprit, sous la direction de Fra Giovanni-Angelo Montorsoli, le dessin et le modelage. Ses principales œuvres sculpturales sont : un Christ mort, pour le couvent de l’Annunziata de Florence, et une Piété pour la chapelle de Saint-Luc. Parmi ses compositions poétiques et littéraires, on cite un commentaire sur une sanzone de Pétrarque : Vergine belld che di sot vestila.., ; Orasione funerale per l’immatura et dannosa morte delta serenissima Giovanna d’Austria (Florence, sans date, in-4<>) ; huit petits poèmes : Sant’ Agnesa, San Lorenzo, etc. (Florence, 1591 à 1613).

LOTTINOPLAST1QUE S. f. Co-ti-no-pla-stike

— du nom de Lottin de Laval, inventeur du procédé). Méthode nouvelle de moulage des bas-reliefs : M. Lottin de Laval a vulgarisé sa découverte en composant un Manuel complet de lottinoplastique, mm à la portée de tous. (Eug. Clément.)

LOTTO (Lorenzo), peintre italien, né à Venise de 1487 à 1491, mort k Lorette vers 15B4. Il ne fut pas élève de Léonard de Vinci, comme on l’a généralement avancé ; il fit Ses premières études à Venise, dans l’atelier dé Bellini, qui était alors le chef d’une école