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Leslie est surtout connu par son thermomètre différentiel. Il s’est servi utilement de cet appareil pour comparer entre eux les pouvoirs réflecteurs, émissifs et absorbants des divers corps, longtemps avant que l’invention de la pile thermo - électrique ait pu fournir à Melioni des moyens plus parfaits d’observation. On lui doit aussi un nouvel hygromètre et le moyen d’obtenir de la glace artificielle (1817). Cette dernière découverte fut l’objet de l’admiration universelle. On raconte que le pacha d’Égypte lit le premier, dans ses États, l’essai de l’appareil de Leslie, et qu’il alla, tout radieux, offrir lui- même, aux femmes de son sérail, les premiers morceaux de glace qu’il venait d’obtenir. Outre de nombreux articles et mémoires insérés dans les Transactions philosophiques dÉdimbourg, dans la. Revue d’Édimbourg, dans les Transactions de la Société royale de Londres, dans VEncyclopédie britannique, etc., on lui doit : Recherches expérimentales sur la nature et les propriétés de la chaleur (1804) ; Éléments de géométrie (1809) ; Philosophie de l’arithmétique (1827) ; Éléments de philosophie naturelle (1828). Mais le plus remarquable de ses écrits est un ouvrage intéressant de mathématiques, Geomelrical analyses and géometry of curve Unes (Edimbourg, 1809-1821), qui a été traduit en français par M. A. Comte ; on y trouve la solution (le quelques difficultés relatives à l’ouvrage perdu d’Apollonius, De la section déterminée ; une construction des coniques par l’intersection de deux droites mobiles amour de deux pôles fixes, qui revient à celle de Luhire ; des considérations sur les prismes, etc.

LESLIE (miss Elisa), femme de lettres anglo-américaine, née à Philadelphie en 1787.

KHe se livra, tout enfant, à la poésie ; mais, par unésingularité qui semble tenir au pays natal de miss Leslie, ses premières compositions contrastèrent singulièrement avec ses goûts poétiques. Elles roulent presque exclusivement sur ia cuisine et l’économie domestique. Néanmoins, cette femme de lettres a conquis une place très-honorable parmi les écrivains américains. Nous citerons, parmi ses productions les plus importantes : les Impressions de Kitty ; Leonilla ; Lymnore ; Amélie ou les Infortunes d’une jeune femme ;. Croquis an crayon ; et des volumes pour les enfants : le Livre des jeunes filles américaines (1831) et Règles de conduite (1853), deux des livres les plus estimés da cette femme distinguée.

LESLIE (Charles-Robert), peintre anglais, frère de la précédente, né à Londres en 1794. 11’passa sa jeunesse aux États- Unis, où sa famille s’était établie. Ayant montré de remarquables dispositions pour les arts, son père l’envoya étudier la peinture k Londres en 1811. Robert Leslie prit des leçons de B. West et de W. Allstou, et s’adonna d’abord à la grande peinture ; mais il ne tarda pas à y renoncer pour peindre des tableaux de petite dimension, représentant des scènes empruntées aux grands écrivains, Shakspeare, Cervantes, Molière, Sterne, Smollett, Walter Scott, etc. En 1825, Leslie fut nommé membre de l’Académie de Londres. Huit ans plus tard, en 1S33, il retourna aux Etais-Unis et devint professeur de dessin à l’École militaire de Westpoint ; mais, au bout de quelques mois, il se démit de ces fonctions et retourna à Londres, où il professa la peinture à l’Académie, Ce remarquable artiste excelle k traduire sur la toile les écrivains k qui il emprunte ordinairement les sujets de ses tableaux. Il saisit avec autant d’intelligence que de finesse le caractère de ses personnages, leur donne une expression juste et vraie, et en fait, selon l’expression d’un écrivain, « les portraits vivants des êtres que le poète a rêvés. » Les œuvres de cet artiste lui ont acquis une grande réputation en Angleterre, et il s’est l’ait avantageusement connaître en France par ses envois à l’Exposition universelle de Paris en 1855. Parmi ses grands tableaux, nous citerons : Suixl ; la Pythonisse d’Endor ; June Cirey acceptant la couronne ; Marthe et Marie (ta38) ; la Heine recevant le sacrement à son couronnement (1844) ; Cornus, fresque (1844) ; le Pharisien et le publicain fÏ847) ; le Baptême de la princesse royale (1855), etc. Parmi ses tableaux littéraires et ses tableaux de genre, nous mentionnerons : Sanclto chez la duchesse (1824), sujet plusieurs fois reproduit pur l’artiste ; Stender et Anne Page (1825), tableau popularisé par la gravure ; Von Quichotte renonçant à ses projets déretraite dans ta Sierra-Moreua (1816) ; Roger de Couerlcy et les Cypsies (1829), remarquable toile ; les Joyeuses commères de Windsor (1831) ; l’Oncle Tobie et la veuve Wadmaun (1831), un des chefs-d’œuvre de l’artiste, k la Galerie Nationale ; le Dîner chez AJ. Paye (1&31) ; Pelruccioei te tailleur (1832) ; la ûlécliuuie femme mise à la raison (1S32) ;■ Tris tram Sltandy retrouvant ses manuscrits (1833) ; la Mère et l’enfant (1833) ; Aulolyaus (1S3C) ; Florizel et Perdita (-1837) ; la Dulcinée (183S) ; Charles II et lady Bellenden déjeununt dans la tour de TillUlU’Jtem (1837) ; le Bourgeois gentilhomme faisant des armes avec sa servante (1841) ; ia Reine Catherine priant ses femmes de faire de la musique pour chasser ses tristes pensées (1842) ; la Douzième nuit (1842) ; Sir Toby et sir André (1842). ; Scène du Vicaire de Wakefield (1843) ; Scène du Malade imaginaire (1845) ; le Bourgeois

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gentilhomme, les Femmes savantes (1845) ; la Lecture du testament de Roderic Jiandom (1846) ; la Récréation (1847) ; les Ecailles (184S) ; Wolsey découvrant le roi au bal (1849) ; Colère du chapelain à la table du duc (1849) ; la Reine donnant son dernier message pour le bal (1S49) ; le Roi (1850) ; Catherine êcrioanl au roi (1850) ; Tom Jones et Sophie (1850) ; Falstaff jouant le râle du roi (lS5l) ; Juliette (1852) ; Sancho et le docteur (1855), etc. Plusieurs de ces tableaux ont figuré à l’Exposisition de 1855, à Paris. À l’Exposition universelle de 1867, M. Leslie a envoyé un tableau, Clarisse, qui lui a valu une lr" médaille. On cite, parmi ses portraits, ceux de Watter Scott, de M. Angelo, de Ch. Dickens, du chirurgien Travers, de la famille Grosvenor (1832), de la famille JJottand, etc. La plus grande partie de son œuvre a été gravée.

On lui doit, en outre, un Manuel des jeunes peintres (1853), résumé du cours qu’il fit à l’Académie de Londres, de 1848 à 1851 ; Notice biographique sur Constable (1845), intéressant morceau de critique d’art.

LESNAUDlÈRE (Pierre LE Monsjek de), en latin Lcauau<i«rius, jurisconsulte français, né à îjaiut-Uermain-d’Aiivitlers (Calvados), mort k Caen vers 1525. Il fut notaire juré, greffier de la cour des privilèges apostoliques et professeur de droit a l’université de Caen, dont il fut élu k deux reprises le recteur. Étant devenu veuf, il entra dans les ordres. On lui doit : De doctoribus et eorum prioilegiis (Paris, 1516, in-so), livre curieux dans lequel il range au nombre des privilèges des docteurs le droit de battre leurs femmes et de les faire mettre en prison ; la Louange du mariage, et Recueil des histoires des bonnes, vertueuses et illustres femmes (Paris, 1525, in-so), opuscule rare et recherché.

LESNEVEN, bourg de France (Finistère), ch.-l, de canton, arroud. et à 26 kilom. N.-E. de Brest ; pop. aggl., 2,134 hab. — pop. tôt., 2,978 hab. Collège communal, hospice ; commerce considérable de graines. Lesueven était autrefois le siège d’une juridiction royale. Cette petite ville, jadis florissante, est aujourd’hui bien déchue et sans monuments.

LESN1EH (Jean-François-Dieudonué), instituteur français, né à Chamadelle (Gironde) en 1833, mort en 1858. Il dirigeait paisiblement son école dans la commune du Pieu, canton de Coutras, quand il devint en 1848 victime d’une des plus déplorables erreurs qu’offrent nos fastes judiciaires.

En 1847, un nommé Gay, pauvre terrassier, habitait une petite masure isolée à peu de distance du Fieu. C était un vieillard de soixante-douze ans, infirme, qui vivait seul, et dont tout l’avoir consistait en une pièce de terre et quelques arpents de vignes. Dans la nuit du 15 au 1C novembre, il fut assassiné, et les meurtriers mirent le feu à sa maisonnette. Ou accourut assez a. temps pour éteindre l’incendie et retrouver le corps non consumé : les hommes de l’art déclarèrent que Gay avait été assommé d’un seul coup de hache appliqué sur la nuque avec violence. Trois ou quatre barriques (le vin, dont on le savait possesseur, avaient disparu ; c’était probablement le mobile-du crime. La fatalité voulut que les soupçons se portassent sur

I instituteur de la commune, et des machinations habilement ourdies l’enveloppèrent d’une trame iuexlricable. Lésiner était un ancien élève de l’école normale de Bordeaux.

II était au Fieu depuis le mois de novembre 1843 ; en quatre ans, il avait plus que doublé le nombre de ses élèves et mérité deux primes d’encouragement. Il n’était pas encore marié et vivait avec son père, sa mère et une sœur. Content de sa position et voulant s’attacher par de nouveaux liens à sa commune d’adoption, il avait, le {{sc11<-t}} septembre 1847, acheté le petit bien du sieur Gay, moyennant une pension viagère de 80 francs. Cet intérêt était bien minime, et cependant ce fut ce qui attira l’attention de la justice sur le jeune instituteur. En conséquence, la vie de Lesnier devint l’objet d’investigations minutieuses. On y trouva quelques désordres,

des dettes et des relations adultères avec une femme du pays, la femme du cabaretier Lespagne, chassée du domicile conjugal pour son iiiconduite. Le maire le représenta comme un homme sans crédit, et le curé, obéissant a quelque rancune facile à pressentir, fournit des renseignements absolument mauvais.

Toutefois, la justice se refusait à admettre des soupçons si faiblement établis, lorsqu’un événement inattendu vint fixer ses incertitudes. Le 21 novembre, c’esi-k-dire six jours après le crime, un nommé’Daignaud se présenta, vers six heures et demie du soir, dans une ferme située aux environs du Pieu, et déclara qu’il venait d’être arrêté dans un bois voisin par deux hommes qui avaient tenté de le dépouiller, et des mains desquels il s’était tiré à grand’peine. Le lendemain, il répéta cette déclaration au maire de la commune et au brigadier de la gendarmerie, mais en ajoutant que ses agresseurs étaient Lesnier père et Lesnier fils : il les avait parfaitement reconnus. Cette révélation lit cesser tome hésitation. Les deux Lesnier furent arrêtés.

Quelques jours après, la maîtresse même de l’instituteur, la femme Lespagne, lui porta le coup de grâce. Se présentant spontanément devant le juge de paix de Coutras, elle raconta, comme les tenant de Lesnier fils lui-LESN

même, tous les détails de l’assassinat de Gay, et, après avoir dit comment ce jeune homme l’avait, à force de menaces, amenée à devenir sa maîtresse, elle ajouta qu’il l’avait plusieurs fois engagée à empoisonner son mari. Interrogée pourquoi elle n’avait point parlé plus tôt, elle répondit que c’était par la crainte que lui inspirait l’instituteur, qui, à son dire, était toujours armé de pistolets. Les déclarations si formelles de cette femme concordant, soit avec les propos de Daignaud, soit avec ceux de divers témoins déposant de l’inconduite de Lesnier fils, de ses dettes, etc., le tout forma un faisceau de preuves qui parurent suffisantes. En vertu d’un arrêt rendu le 24 mai 1848, par la cour d’appel de Bordeaux, Lesnier père et fils comparurent, le 30 juin suivant, devant la cour d assises de la Gironde comme accusés de meurtre, de vol et d incendie, crimes commis de concert avec préméditation. Ils se renfermèrent dans la dénégation la plus absolue. Le 2 juillet, le jury rendit un verdict de non-culpabilité à l’égard de Lesnier père. Relativement à Lesnier fils, sa réponse fut négative quant au vol, " affirmative quant au meurtre et à l’incendie, mais avec des circonstances atténuantes. Ce dernier fut condamné aux travaux forcés à perpétuité, et, le 6 janvier 1849, il fut dirigé sur le bagne de Rochefort.

En quittant son fils après la lecture du jugement, Lesnier père lui avait dit : « Va, mon fils, ton père te.reste. » Ce brave homme consacra sept années entières à poursuivre, pour son compte, l’enquête que la justice avait si mal faite, et à mettre la main sur les vrais coupables. Il y réussit enfin, après bien des peines et bien des déboires ; mais il avait, pour garder une constance inébranlable, une base qui manquait à tout autre que lui, la certitude absulue de l’innocence de son fils. "L’accusation si extraordinaire de Daignaud, cette invention d’une attaque de nuit, sur un grand chemin, à l’heure ou lui-même et son fils prenaient tranquillement leur repas du soir, fut ce qui, tout en l’accablant, le mit sur la voie de la vérité. Il comprit que ce mensonge ’devait nécessairement avoir été imagine par ceux qui avaient un intérêt a égarer la justice. À ses yeux, l’assassin de Gay n’était autre que le cabaretier Lespagne, qui, en le perdant, lui et son fils, trouvait à la fois le moyen de s’assurer l’impunité et de venger son honneur outragé.

De retour au Fieu après sa mise en liberté, Lesnier père se mit à recueillir, avec une extrême prudence et dans le secret le pins profond, tous les renseignements qui pouvaient contribuer k éclairer ses soupçons. À mesure qu’il faisait une découverte, il s’empressait de la communiquer à celui qui l’avait défendu en cour d’assises, M° Gergerès, et celui-ci la transmettait au parquet de Bordeaux. Mais là on rencontrait une mauvaise volonté invincible. Les renseignements renvoyés aux

magistrats de Libourne étaient considérés par ceux-ci comme non avenus : ils ne pouvaient admettre qu’ils se fussent si grossièrement trompés. Eu 1854, un nouveau chef du parquet, M. Charaudeau, qui n’avait trempé en rien dans l’accusation, ébranlé par l’accent de conviction de Lesnier père, entrevit comme une lueur de vérité dans les conjectures qu’il lui soumettait, et, prenant la chose a cœur, se transporta tout à coup au Fieu. L’information qu’il entreprit, sans désemparer, dura quatre jours et quatre nuits, pendant lesquels les habitants, frappés de stupeur par cette brusque visite, furent soumis à un interrogatoire minutieux. Daignaud, écrasé par de nombreux témoignages, avoua que tout ce qu’il avait dit dans la première instruction et devant la cour d’assises n’était que mensonge. Lespagne, à qui il devait une quinzaine ne francs, l’avait engagé à accuser Lesnier fils de l’assassinat de Gay, et, comme il s’y était refusé, il lui avait dit de déclarer au maire que les Lesnier avaient voulu le voler sur le grand chemin, le menaçant, s’il ne le faisait, de le poursuivre pour sa dette, et de faire vendre ses meubles. De son cote, la femme Lespagne fit les aveux les plus complets. Elle avait accusé les Lesnier à l’instigation de son mari, et, k ce prix, elle était rentrée au domicile conjugal. Enfin Lespagne, pressé de questions et accablé par une foule de témoins déposant ? de propos qu’il avait tonus depuis la condamnation de 1 ancien instituteur, se reconnut l’auteur de la mort du vieux Gay, mais il prétendit la lui avoir donnée involontairement ;. D’après lui, l’incendie avait été également accidentel. Quant au vol, ’ il ne l’avait pas commis ; il avau simplement enlevé les barriques de vin eu payement d’une somme qui lui était due.

Lesnier fut retiré du bagne et mis provisoirement en liberté ; il ne pouvait être libéré définitivement que par la condamnation des vrais coupables. Daignaud, Lespagne et sa femme comparurent, le 10 mars 1855, devant la cour d’assises de la G.ronde, qui les condamna tous les trois k vingt ans de travaux forcés. Par un second arrêt, du 27 juin suivant, le verdict du 24 mai 1848 (concernant Lesnier) et celui du 18 mars 1855 furent déclarés inconciliables, puis annulés, et Lespagne fut conuainné aux travaux forcés a perpétuité. Lesnier fut solennellement réhabilité. Il lui fut accordé une place honorable dans une administration de chemin de fer ; son père obtint un bureau de tabac. Malheureusement, ses forces s’étaient usées au bagne

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et dans les secousses terribles de sa comparution en cour d’assises ; il mourut de langueur quatre ans après. Cé qui donne lieu aux plus graves réflexions, c’est que, lors du verdict du premier jury, il s’en était fallu de bien peu qu’il n’y laissât sa ’teto : les circonstances atténuantes ne lui avaient été accordées qu’à ia majorité d’une voix !

LESN1EWSKI (François), littérateur’et jésuite polonais, né à Saudomievzen 1720, mort en 1798. Il professa la grammaire, la rhétorique et l’éloquence dans différents collèges et publia beaucoup d’ouvrages en vers et en prose, écrits avec une égale facilité. Nous nous bornerons k citer : la Science de la vie et de la santé (Lemberg, 17G5, in-8°) ; Lyrica, elegim et epigrammata selecliora (Lemberg, 1790) ; Phitosophia peripatetica (Lemberg, 1792) ; Lettres sur la poésie (Lemberg, 1793), etc.

LESPARRE. ville deFrance (Gironde), ch.-l. d’nrrond. et de cant., à 59 kilom. N.-O. de Bordeaux, dans une belle plaine ; pop. aggl., 2,154 hab. — pop. lot., 3,656 hab. L’arrond. comprend 4 cant., 30 coinm. et 42,854 hab. Tribunal de ire instance, justice de paix. Manufactures de draps, ’fabrication de liqueurs, brasseries. Commerce de bêtes il laine. Lesparre, siluée, au fond du bas Médoc, sur l’emplacement d’un marais aujourd’hui desséché, fut dans l’origine un bourg féodal dont les premières habitations Se groupèrent autour d’un château appartenant au baron de Gombwld. Charles VII fit raser les murailles de Lesparre et donna cette seigneurie à la maison n’Albret. Dans le xve siècle, une épouvantable peste emporta les deux tiers des habitants de cette petite ville. On remarque aujourd’hui à Lesparre, outre les ruines de ses fortifications, une tour carrée, seul reste de l’ancien château, l’église, dont les pleins cintres et les sculptures grossières accusent une haute antiquité, et un tribunal construit avec goût, il Les canaux de Lesparre, au nombre de trois : le canal de l’Escarpoul, le canal de la Romiguière et le chenal du Guy, destinés d’abord k dessécher les marais de la rive gauche de la Gironde, ont été rendus navigables. Ils ont 16,330 lnèt. de loilg.ieur totale. La navigation n’a de l’importance que sur le chenal du Cuy (7,430 met. de longueur), qui. reçoit des barques de 30 tonnes.

LESPARRE (André de Foix, seigneur de), capitaine français, mort en 1547. Comme ses frères Lautrec et Lescun, il était d’une extrême bravoure. Il avait un commandement en Guyenne lorsque, sur l’ordre de François lor, il se mit k la tête d’une petite armée, composée de 5,000 à 6,000 garçons, et marcha contre les Espagnols, qui s’étaient emparés de la Navarre f1521). Eu quinze jours, il chassa l’ennemi de ce pays, prit Pampelune, puis assiégea Logrofio ; mais ayant affaibli ses troupes par de nombreux congés, il ne put résister il une attaque des Espagnols, vit sa petite armée taillée en pièces et reçut tant de coups sur la tête pendant te combat, qu’il devint aveugle. Depuis lors il vécut dans la retraite.

LESPÉDÈZE s. f. (lès-pé-dè-ze). Bot. Genre de plantes, de la famille des légumineuses, tribu des hédysurèes, qui habite l’Amériquo boréale.

LESPÉROU, montagne de France (Gard). Elle se dresse (1,422 in.) au S.-O. du canton de Valleraugues, entre la vallée de l’Hérault et ia source de la Dourbie, affluent du Turn k Millau.

LESPÈS (Napoléon), dit Léo Lcapèa. littérateur fiançais, né à Bouchitin (Nord) en 1815, mort en 1875. Il reçut une instruction fort incomplète et, a dix-sept ans, s’engagea dans un régiment de ligue. Doué d’une imagination vive et d’une extrême facilité, il se mit dès cette époque k composer des vers. Lorsqu’il fut libère du service, il se rendit k Paris et résolut de suivre la carrière des lettres.-Vers 1840, il parvint à faire recevoir des articles dans de peàls journaux ; mais, malgré toute sou activité, il mena pendant longtemps l’existence la plus précaire. Vers eeue époque il s’essaya dans un genre qui atteignit alors l’apogée delà vogue, et publia quelques romans dans l’Audience, sous le pseudonyme de Léo Li-pael, notamment les Yeux verts Ue la Alargue, Uout le titre k effet montre suffisamment à quel point il était préoccupé d’attirer sur lui l’attention publique. Maigre tous ses efforts, le jeune écrivain continuait k végéter. Il eut alors l’idée de fonder la Reoue des marchands de vin, peu faite pour mettre eu relief sa valeur littéraire ; puis il créa ou dirigea successivement le Journal des loteries, le Mugastn des familles, la Presse théâtrale, le Journal monstre, etc., dans lesquels il publia une quantité d’articles de fantaisie, de nouvelles et de romans. Sous l’empire, il devint un des rédacteurs du Figaro, ou des articles spirituellement tournés attirèrent sur lui l’attention. Lu 1862, M. Miilaud, ayant fonde le Petit Journal, chargea M. Lespès d’y écrire chaque jour un article. C est alors qu’il prit le pseudonyme deïimuibéo Trimm, sous lequel il devint rapidement populaire ; et ses articles, bizarrement coupes eu forme de strophes en prose, contribuèrent puissamment au succès colossal de la petite feuille qui, au bout de sa seconde année d’existence, était tirée à plus de 200,000 exemplaires Pendant sept ans, M. Lespès écrivit un arti-