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■4» enfin que la durée naturelle n’est guère moindre qu’un siècle. Ce dernier résultat n’est pas nouveau : Haller, Buffon et d’autres physiologistes l’avaient proclamé depuis longtemps, mais sans preuves suffisantes. Il a revêtu le caractère (te la certitude par les recherches de Flourens.

Tant qu’on n’a vu dans la vie qu’une opération purement physique et chimique, on a pu croire, sans trop de déraison, qu’il serait possible de déterminer des conditions capables d’en changer la durée. C’est ainsi que Hufeland, après avoir posé divers principes sur !a nature de ce phénomène tel qu’il le comprend, en a tiré des règles à observer dans le régime habituel et a pensé constituer de la sorte une science particulière, la macrobiotique ; mais il y a autre chose dans l’organisme humain que le simple concours des forces qui régissent la matière inerte : il y a de plus cette force mystérieuse dont la nature nous échappe et que, sans la connaître, nous appelons force vitale. On concevrait difficilement que l’homme put reculer les limites de la vie, lorsqu’il ignore la cause même de ces manifestations. Flourens n’a nullement prétendu prolonger notre durée normale : tout ce qu’il a tenté, c’est de prévenir de nombreuses causes de mort, et partant de conserver la vie de l’individu jusqu’au ternie que la nature lui assignait. « On peut lutter contre l’âge aussi bien que contre la maladie, » a dit Cicéron. C’est ce qu’a essayé de faire Flourens, affirmant que plus là médecine, l’hygiène et surtout la physiologie se perfectionneront, plus nous devrons approcher de ce terme, fixé par la nature, auquel le peut nombre seulement a atteint jusqu’à présent. Voilà, selon nous, l’illusion de Flourens, et, malgré sa science profonde, il a été réduit, comme tous ceux, qui l’ont précédé ou suivi dans cette voie, à offrir, en fait de moyens de prolonger la vie, des banalités hygiéniques qui traînaient déjà dans les livres des anciens : Sois sobre et gai, ne commets nul excès, etc., etc.

LONGÉVIVE adj. (lon-jé-vi-ve). V. longévité.

LONGFELLOW (Henry W’adsworth), poète américain, né à Fortlund (Maine) le 27 février 1807. Il entra à quatorze ans au collège Baudouin, à Brunswick, où il débuta par quelques vers insérés dans la Gazelle littéraire des États-Unis. Après avoir pris ses grades universitaires, il étudia le droit, fit ensuite un voyage en Europe, et, en 1829, revint à Brunswick, ou, tout en remplissant les fonctions de professeur de langues modernes à son ancien collège, il consacra ses lo’sirs à la poésie. En 1835, on lui offrit et il accepta la chaire du célèbre professeur Ticknor, devenue vacante à l’université de Cambridge (Massachusetts). Vers cette époque, il s’embarqua une seconde fois pour 1 Europe, parcourut le Danemark, la Suède, l’Allemagne, ia Suisse, et revint aux États-Unis, ayant étudié avec soin les langues et la littérature de l’Europe septentrionale. Après un troisième voyage, dans le cours duquel il visita l’Angleterre et la France, il résigna ses fonctions de professeur, et vécut depuis dans la retraite. Indépendamment des vers publiés dans la Gazette des JStats-Unis et des articles remarquables qu’il écrivit pour la Iteuue de l’Amérique du Nord, il a publié une excellente traduction des Copias de don José Manrique, avec une introduction sur la poésie espagnole (1833, in-8») ; Outremer (1835, in-8°) ; Hypérian (Cambridge, 1839 ; nouvelle édition illustrée, Londres, 1853) ; Voix de la nuit (1840), recueil de poésies ; Ballades et autres poèmes (1841) ; l’Étudiant espagnol, drame (1842) ; Poème sur l’esclavage (Cambridge, 1843) j Poètes en Europe (Philadelphie, 1845) ; le Beffroi de Bruges (1847) ; Euangeline(1848) ;Kavanagh, nouvelles (1848) ; le Bord de ta mer et le coin du feu (1S50) ; la Légende dorée (1851) ; le Chant d’JJiawatka (1855), etc. Les autres œuvres du poète américain ont" été réunies dans la Miniature librury de Bolm (Londres, 2 vol. in-8°). Plusieurs de ses ouvrages ont été traduits en français par M. A. Vennorel, entre autres, et illustrés par Gustave Doré.

De.ux poëmes dominent l’œuvre de M. Longfellow : Evangetine et Hiawatha, poèmes essentiellement nationaux, qui exhalent le parfum des forêts et du sol américains. Ces deux admirables compositions sontanalysées k leur titre (v. EvANOELiNii et Hiawatha). Une nouvelle traduction française à’Eoangeline a été donnée récemment par M. C. Brutiel (1872).

a Le public européen, a dit avec raison M. E. Montaigut, est resté froid devant ses Légendes dorées, ses Byperions, ses Etudiants espagnols ; mais toutes les fois qu’il a essayé de chanter la nature américaine, ou d’exprimer les sentiments américains modernes, M. Longfellow a conquis toutes les sympathies. Hiuwatha, Evangeline, Excelsior, le Psaume de la vie, voila ses véritables titres littéraires. »

Nous reproduisons ici un jugement général sur l’œuvre de M. Longièllow, jugement dû à la plume de M. Philibert Soupe. Bien qu’il ne traduise pas tout à fait exactement les impressions qu’a éveillées en nous la lecture du poète américain, et qu’il semble, à notre avis, rapetisser l’écrivain dont s’honore l’Amérique, il est juste dans son ensemble :

Considéré comme poète original, M. Long LONG

fellow ne saurait, a moins d’une hyperbole insoutenable, être rattaché à la grande famille des génies supérieurs ; il ne plane point, à la manière de l’aigle, à travers les espaces ; il n’a ni ce souffle puissant qui électrise les masses, ni cet os magna sonaturum dont parle Horace : ne cherchons pas en lui un disciple d’Homère ou de Sophocle, de Dante ou de Shakspeare, de Corneille ou de Milton. C’est à peine s’il se rapproche de Byron ou de Goethe ; mais Crabbé etWordsworth, Bùrger, Uhland, Manzoni et Pellico, voilà ses véritables frères en intelligence. Une rêverie modérément vague, une mélancolie douce et

plaintive, de la sobriété et du choix, dans les descriptions, un certain penchant à l’allégorie, une moralité pure et exquise, ce sont là les caractères principaux de cette muse juvénile et virginale, dont le sourire n’a rien de forcé, dont les pleurs n’ont rien d’amer, et qui nous apparaît une palme entre les mains et une auréole au front... Il ne faut pas exiger de lui ce coupd’œil perçant, cette profondeur de pensées, cette ampleur de développements qui caractérisent quelques-uns

des rois de l’intelligence ; mais on ne peut méconnaître qu’il possède de l’esprit et du goût, surtout de la douceur, de la grâce, un je ne sais quoi qui plaît et qui charme, une sensibilité contenue, une imagination qui se modère, de la mesure enfin dans toutes ses qualités... Au lieu de lâcher les rênes à sa fantaisie, de s’élancer, à propos de rien, aux quatre bouts de l’horizon, et d’accoupler ensemble, sous prétexte d’invention, des monstres et des chimères, il se contente de conceptions possibles, de combinaisons raisonnables, de légendes qui aient un fond de vérité ou un air de vraisemblance. Sa rêverie fine et aimable ne dégénère point en une subtilité de mauvais aloi ; elle fuit les digressions mystiques, les abstractions quintessenciées et les courses vagabondes à travers les nuages. Dans ses vers, le sentiment est juste, la mélancolie sincère : pas de fausse note, pas d’excès, rien de prétentieux ni de simulé, et nous n avons pas ici affaire à une de ces veines lacrymatoires qui s’épanchent perpétuellement sur le papier en un flot intarissable d’élégies. •

LONGFORD, ville d’Irlande, chef-lieu du comté de son nom, sur le Camlin, à 7 kilom. de son embouchure dans le Shannon, à 109 kilom. de Dublin ; 4,907 hab. Commerce de grains, beurre, cuirs, toiles et fil. Longford avait acquis de bonne heure une grande célébrité à cause d’une abbaye dont fut abbé suint Jean, l’un des disciples de saintPatriole ; on y remarque quelques églises et un château qui a été le théâtre de plusieurs événements historiques. |i Le comté de Longford, situé au centre de l’Irlande, dans l’ancienne province de Leinster, est borné au N. par les comtés de Leitrim et de Cavan ; à l’E. et au S., par celui de Westmeath, et à l’O. par celui de Roscommon. Superficie, 1,067 kilom. carrés ; 115,491 hab. Villes principales : Longford, Granard, Ardagh. Il est couvert dans sa partie septentrionale par les monts Cairnelonhugh, riches en fer et en houille, qui, avec quelques lacs et marais, occupent une superficie de plus de 350 kilom, carrés ; mais plut partout ailleurs et fertile, à l’exception des terrains marécageux riveruins du Shannon, qui sont exposés aux inondations périodiques de ce fleuve. On y récolte de l’avoine en assez grande quantité ; mais l’élève du bétail est la branche la plus importante de l’industrie agricole. L’industrie manufacturière consiste uniquement dans la fabrication des toiles.

LONG-GRAIN s. m. Min. Ligne de plus grande pente des ardoises dans la terre : L’ardoise casse facilement dans le long-Grain.

LONGHENA (Baldassare), architecte vénitien, né dans la première moitié du xviie siècle. On lui doit, entre autres édifices construits à Venise, le séminaire patriarcal, l’église des Scalzi, les palais Pesaro, Bataggia et Rezzonieo, le mausolée du doge Giovanni Pesaro, l’escalier du couvent de Saint-Georges-le-Majeur, et enfin son chef-d’œuvre,

1 église de la Salute.

LOIS G111 ou LUNGHl (Luca), peintre italien, de l’école bolonaise, né en 1507, mort en 1580. On ignore aussi bien le nom de son maître que les principaux événements "de son existence ; on sait seulement qu’il jouit d’une grande réputation cornue portraitiste, spécialité qui ne l’empêcha point d’exécuter île nombreux travaux pour les églises. Ses principales compositions sont à Ravenne, et on cite parmi les plus remarquables : l’Invention de ta croix, les Quinze mystères du rosaire, l’Adoration des bergers et les Noces de Cana. — Sa fille, Barbara Longhi, née à Ravenne, est citée par Vasari comme peignant avec beaucoup de grâce. On ne connaît d’elle que la Guérison miraculeuse de sainte Agathe, à Ravenne, et deux autres sujets religieux empruntés à la vie.de sainte Agnès et de sainte Catherine de Sienne. — Francesco Longhi, frère de Barbara, mort vers 1510, fut élève de Luca Longhi, son père, qu’il aida dans quelques-uns de ses plus importants travaux. Un cite, entre autres compositions de Francesco, qui se trouvent à Ravenne, une Annonciation et deux Madones.

LONGHI ou LUNGHl (Silla-Giacomo), dit aussi Silia da Vigiù, sculpteur italien, né à

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Vigiù (Milanais) vers 15G0, mort à Rome vers 1625. Après av.oir achevé ses études à Rome, Longhi fut chargé de la restauration de plusieurs antiques mutilées. Ce travail difficile, qui réclamait une grande science de la forme, du sentiment et du goût, fut exécuté avec tant de bonheur, qu’il valut k l’auteur plusieurs commandes importantes. La première en date est l’ArcAe de saint Sylvestre, qu’on voit encore derrière le maître-autel de la cathédrale de Nonantula. Ce monument porte la date de 1587, et non 1568, ainsi qu’il est écrit dans certaines notices. Les huit basreliefs qui l’entourent sont vraiment remarquables. La composition en est savante, simple, pittoresque, tout en attestant l’influence de l’antique. Quelques figures semblent, en effet, détachées de divers bas-reliefs grecs bien connus. Les Statues d’Aaron, de Paul V, de Clément VIII, qui suivirent cette composition, étaient habilement exécutées, mais n’ajoutèrent rien k la notoriété que le statuaire s’était déjà acquise. Le Couronnement de Pie V, qu’on voit encore à Rome, est un groupe assez pittoresque, arrangé avec goût, et les divers morceaux qui le composent sont liés avec intelligence. Comme dans les morceaux précédents, l’exécution est irréprochable. Pistolesi remarque, avec raison, que ce monument manquede caractère et de grandeur. Mais il ne faut pas oublier que déjà la décadence précipitait l’art italien dans le maniérisme et l’afféterie ; et les défauts qu’on observe dans l’œuvre de Longhi sont simplement les défauts de son temps. Le Mausolée de la famille Caracciolo, que l’on voit à Naples, porte deux figures couchées, imitées de Michel-Ange avec assez de bonheur. Orlandi cite encore quelques autres morceaux, moins intéressants, et qui d’ailleurs n’existent plus ou sont attribués à d’autres maîtres.

Longhi ne fut certes pas un artiste do premier ordre ; mais, à une époque où les maîtres devenaient de plus en plus rares, il se distingua par une science véritable et l’amour des œuvres sérieusement pensées, sérieusement rendues. S’il ne résista point suffisamment à l’influence délétère de son époque, il tenta au moins de lutter ; ses efforts pour.rester dans la tradition de l’antique, source de toute vérité, de toute grandeur, en sont la preuve évidente. Aussi croyons-nous devoir le placer fort au-dessus des médiocres artistes italiens du xvu» siècle.

LONGHI (Pietro), peintre italien, né à Venise en 1702, mort en 1762. Ses professeurs furent Balestra et Crespi, et il débuta dans la peinture sérieuse, genre qu’il abandonna rapidement pour s’adonner entièrement à la reproduction des mascarades, des pastorales, des scènes champêtres et des paysages animés par des figures. La vogue s’attacha tellement k ses productions, qu’il avait peine à satisfaire aux nombreuses commandes qui lui étaient adressées. Aussi ses ouvrages se rencontrent-ils fréquemment dans les galeries

particulières.

LONGHI (Alessandro ou Alessio), peintre et graveur italien, de l’école vénitienne, né à Venise en 1726, mort vers 1790. Élève de Giuseppe Dogari, il était en grande faveur auprès de la noblesse vénitienne, qui lui commanda de nombreux portraits ; mais il est surtout connu par ses gravures à l’eau-forte. Sous le titre de Vite e ritratti dei famosi pittori veneziani, il publia, en 1763, une série de portraits des plus grands artistes vénitiens du xvme siècle. On cite encore de lui cinq pièces détachées : la Philosophie pythagoricienne, Un More battant du tambour, Un charlatan, Gondolier dansant, Mascarade vénitienne.

LONGHI (Giuseppe), graveur italien, né en 1766, mort en 1831. Malgré la résistance de sa famille, il embrassa résolument la carrière des beaux-arts, et ses premières productions, le Génie de la musique, d’après le GuiÉle, et quelques portraits d’après Rembrandt, firent augurer favorablement de son avenir. Il se mit à étudier sérieusement la gravure et le dessin, et alla achever à Rome son éducation artistique. Appelé en qualité de professeur k l’école de gravure de Milan, il sut gagner par la perfection de son talent la sympathie du premier consul et du prince Eugène ; et, dès ce moment, son existence ne fut qu’une suite de triomphes. Aucun graveur moderne n’a joui d’une plus grande considération que Longhi, et certes cette considération n est pas imméritée ; peu d’artistes, en effet, ont laissé des œuvres aussi complètes, aussi achevées. Au dire des connaisseurs, il est inimitable pour le rendu des carnations et son dessin surpasse même celui de Raphaël Morgeu, Pour le fini, le moelleux et la transparence, il rivalise avec les maîtres anglais les plus renommés. On cite parmi ses principales productions : la Vision d’Ezéchiel, la Vierge au voile, le Mariage de la Vierge, d’après Raphaël ; le Bon Samaritain, le Philosophe, le Vieillard à la barbe blanche, le Nègre qui rit, d’après Rembrandt ; la Madeleine au désert, d’après le Corrége ; Gatatée, d’après l’Albaiie ; la Viei’ge du lac, d’après Léonard de Vinci ; le Jugement dernier, de Michel-Ange (non terminé). On lui doit aussi quelques ouvrages didactiques : Arte d’incidere in rame ail’ acqua forte col buliuo e coda punta ; JJiscorsi academici inlorno alla pittura (1807 et 1814) ; Vita di Michel-Angelo (Milan, 1816).

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LONGUNO, bourg du royaume d’Italie, pro» vince et k 24 kilom. S.-E. de Forli ; 3,441 hab.

LONGIBANDE s. m. (lon-ji-ban-de — de long et de bande). Mamm. Mammifère carnassier du genre chat.

LONGIBRACTÉTÉ, ÉB adj. (lon-ji-brakté-té

— du lut. longus, long, et de bractée). Bot. Qui a de longues bractées.

LONGICARPE adj. (lon-ji-kar-pe — du lat. longus, long, et de carpe). Zool. Qui a le carpe très-long.

LONGICAUDE ndj. (lon-ji-kô-de — du lat. longus, long ; cauda, queue). Zool. Qui a la queue longue.

— s. m. pi. Famille d’oiseaux gallinacés, comprenant les espèces, telles que les faisans, qui ont la queue plus longue que le corps.

LONGICAULE adj. (lon-ji-kô-le — du lat longus, long ; çaulis, tige). Bot. Qui a une Ion gue tige.

LONGICOMPOSÉ, ÉE adj. (lon-ji-kon-po-zé

— du lat. longus, long, et de composé). Bot, Se dit de feuilles composées de forme longue

LONGICÔNE adj. (lon-ji-kô-ne — du lat. longus, long, et de cône). Urnith. Qui a le bec en forme de cône allongé.

— s. m. pi. Section du grand genre grosbec, comprenant les espèces qui ont le bec en forme de cône droit, allongé et aigu, tels que les chardonnerets, les sénégalis et les tarins.

LONGICORNE adj. (lon-ji-kor-ne — de long et de corne). Zool. Qui a les cornes ou les antennes longues.

— s. m. pi. Entom. Famille d’insectes coléoptères tétramères, comprenant des genres caractérisés par de très-longues antennes : Les LONGICORNES sont les plus grands, les plus gracieux des coléoptères. (Chevrolat.)

— Encycl. Entom. Les longicornes forment une famille d’insectes coléoptères, qu’on range parmi les tétramères, bien qu’ils soient en réalité pentamères. Ils se caractérisent surtout, comme le nom l’indique, par la longueur de leurs antennes, qui atteint ordinairement et quelquefois même dépasse celle du corps. Ces antennes sont filiformes ou sètacèes, composées de onze articles au moins, tantôt simples dans les deux sexes, tantôt en éventail, pectinées ou en scie chez les mâles. La tête est saillante, verticale ou inclinée ; les mandibules très-robustes ; les mâchoires, au contraire, propres seulement k recevoir des aliments liquides ; les palpes en massue. Le corps est ovalaire et plus ou moins allongé ; le corselet en forme de trapèze ou rétréci en avant. Les femelles ont l’abdomen terminé par une tarière ou oviducte tubulaire et corné, qui leur sert k introduire leurs œufs dans les fentes du bois où ils doivent éclore. Les tarses ont le dessous de leurs trois premiers articles garnis de brosses.

Ces insectes sont généralement diurnes ; toutefois quelques espèces sortent plus volontiers après le coucher du soleil. Ils se trouvent ordinairement, les grandes espèces sur le tronc des "arbres, les petites sur les Heurs. Quand on les saisit, ils font entendre une sorte de petit cri plaintif produit par le frottement de la base de l’écusson contre les parois internes du corselet. Les longicornes comprennent les plus grands et les plus élégants des coléoptères ; leur taille néanmoins varie beaucoup ; elle atteint chez quelques espèces près de om,15, tandis que chez d’autres elle ne dépasse pas olll,002. Leurs couleurs sont variées, quelquefois très - vives. Quelques espèces exhalent une odeur suave de rose ou de musc ; d’autres sont recherchées comme aliment dans diVers pays. Cette famille renferme aujourd’hui près de 5,000 espèces, répandues dans les régions les plus diverses du globe.

Les larves des longicornes sont molles, allongées, blanchâtres ; leur bouche est armée de mandibules cornées et dentées, capables de percer les bois les plus durs et même le plomb. Toutes vivent aux dépens des végétaux, surtout des végétaux ligneux, ce qui leur a valu la nom de lignivores ou xylophayes ; elles habitent l’intérieur des arbres, ou même des plantes herbacées dont la durée est assez longue pour entretenir leur existence. La plupart attaquent surtout les couches du bois, où elles s’enfoncent profondément ; quelques-unes rongent seulement l’é-> corce, d’autres la moelle. On les trouve, soit dans les branches ou les rameaux, soit dans le troue ou dans les racines, ou même dans les souches laissées dans le sol, qu’elles ont bientôt réduites en poussière. Elles ne laissent en général intacte qu’une couche très-faible, qui les sépare de l’air extérieur, mais sans rejeter les détritus au dehors.

Si la matière est solide, elles remplissent successivement avec ses débris la partie des galeries qu’elles laissent derrière elles dans leur marche ; si, au contruire, cette matière est peu compacte, comme la moelle, la partie postérieure ne ces galeries reste vide et offre aux larves un refuge en cas d’attaque. ■ Quelquefois, dit Chevrolat, ces larves vivent solitaires dans les tiges de certaines plantes ; mais elles habitent toujours en nombre plus ou moins grand un voisinage rapproché. Leur éloigneiuent réciproque sur le mémo végétal n’est soumis à aucune règle ; ordinairement