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que la réalité, et qu’on risque fort, quelque consciencieuse réserve qu’on y apporte, d’être parfois confondu avec une école de douteurs systématiques, faiseurs littéraires qui se sont fait une industrie d’un scepticisme facile et vulgaire, non moins éloigné de la saine critique historique que la crédulité banale de leurs devanciers.

Loizerolles était avocat au parlement de Paris et jurisconsulte estimé, quand Maupeou lui proposa, en 1771, la présidence de son fameux parlement. D’après une notice biographique écrite par son fils, il refusa et resta pendant quatre ans livré à l’étude de l’histoire et de la littérature. Il parait même qu’il aurait publié, sous le voile de l’anonyme, plusieurs articles dans la Bibliothèque des romans.

Dans la suite, il devint conseiller d’État, lieutenant général honoraire du gouvernement de l’artillerie de France et bailli, premier président du bailliage et chambre royale de l’arsenal. Survint la Révolution.

C’est ici que se place le fait auquel le nom de Loizerolles a dû sa célébrité. Rapportons d’abord la version royaliste. « Loizerolles, dit M. Michaud, fut conduit avec son fils à Saint-Lazare. Le 7 thermidor an II (juillet 1794), deux jours avant la chute de Robespierre, l’huissier du tribunal révolutionnaire vient à cette prison avec une liste de victimes, et il appelle Loizerolles fils. Le jeune homme dormait ; son père, n’hésitant pas à faire le sacrifice de sa vie pour le sauver, se présente, est conduit à la Conciergerie, et paraît le lendemain à l’audience. Le greffier, ne voyant qu’une erreur dans le chiffre d’âge, substitue soixante à vingt-deux, change les prénoms et ajoute à l’acte d’accusation les anciennes qualités du père, qui est ainsi conduit à l’échafaud, où il consomme, sans rien dire, son héroïque sacrifice, et son fils est sauvé. »

Ce récit est entièrement démenti par les faits, ou du moins a été arrangé en forme de légende. Loizerolles fut en effet arrêté comme suspect et emprisonné à Saint-Lazare avec sa femme et son fils. Ils y étaient à l’époque des fameuses conspirations des prisons, probablement fictives, du moins en partie, mais pour lesquelles tant de malheureux furent envoyés à la mort. Loizerolles père fut dénoncé par quelques-uns de ces misérables qui faisaient le métier de moutons, ou policiers spéciaux, des prisons, et il fut compris dans une fournée destinée au tribunal révolutionnaire. Le 7 thermidor au soir, ordre fut donné de le transférer à la Conciergerie. Mais il advint que l’huissier chargé d’aller prendre à Saint-Lazare les prénoms, âge et qualités du père, n’ayant point demandé s’il y avait plusieurs Loizerolles, copia maladroitement sur le registre les prénoms, âge et qualités du fils, lesquels se trouvèrent, en conséquence, portés sur l’acte d’accusation qui fut signifié à Loizerolles. Craignant sans doute d’appeler l’attention sur son fils, il garda le silence ; mais en cela seul consiste son dévouement paternel ; car le reste de l’acte d’accusation le concernait bien lui-même ; c’était bien Loizerolles père qui avait été dénoncé, c’était bien lui qu on avait entendu traduire au tribunal comme conspirateur. À l’audience, son identité fut constatée ; mais alors on s’aperçut de l’erreur du copiste, et une rectification devint nécessaire. Coffinhal rectifia l’erreur séance tenante et rétablit les prénoms, âge et qualités du véritable accusé. C’est cette correction indispensable qu’on a plus tard voulu présenter comme un faux. Mais la minute du jugement et toutes les pièces portent bien que ce fut le père qu’on accusait et qui fut condamné. Le fils n’était ni dénoncé ni accusé. Il n’y eut donc point substitution de personnes, et le père ne put avoir la noble illusion qu’il mourait pour son fils. Et n’est-il pas de la dernière évidence que, dans le cas d’une grossière erreur, ce vieillard de soixante et un ans n’aurait pu se faire passer pour son propre fils, qui en avait vingt-deux ?

C’était si bien le père qu’on avait condamné, que ses biens furent confisqués, suivant la loi. Si c’eût été le fils, on n’aurait pas confisqué les biens du père, à moins de supposer gratuitement une nouvelle erreur ou un nouveau brigandage dont les comités de la Convention se seraient rendus complices.

Cette affaire si simple d’une erreur de copiste est devenue avec le temps un thème auquel chaque écrivain s’est cru le droit d’ajouter des ornements. M. Thiers (t. V, ch. VI) ne se contente pas de faire mourir le père pour le fils, ce qui était la version consacrée par tous les scribes de la réaction, il ajoute encore : « Le fils fut jugé à son tour, et il se trouva qu’il aurait dû ne plus exister ; car un individu ayant tous ses noms avait été exécuté : c’était son père. Il n’en périt pas moins. »

Et voilà justement comme on écrit l’histoire !

Heureusement Loizerolles fils, guillotiné par M. Thiers, continua à se bien porter pendant de longues années encore et à exploiter, fructueusement la fable qui a rendu son nom célèbre. Jamais il n’a été jugé, ni conséquemment condamné. Il a déposé au procès de Fouquier-Tinville, et c’est précisément sa déposition qui a été l’origine de tous les récits relatifs à cette affaire. Plus tard, il a composé un poème, la Mort de Loizerolles ou le Triomphe de l’amour paternel. V. plus bas sa biographie.

M. Berriat Saint-Prix (la Justice révolutionnaire) a essayé de raviver cette légende de l’amour paternel, mais sans apporter aucun fait nouveau. Il a été combattu victorieusement par M. Louis Blanc (Histoire de la Révolution, t. XI, p. 123, 124, 460 ; t. XII, p. 620). En outre, un écrivain tout à fait hostile aux hommes de la Révolution, M. Campardon (Histoire du tribunal révolutionnaire, t. II p. 117 et suiv.), après un examen approfondi des dossiers et de toutes les pièces, déclare loyalement que les assertions de Fouquier-Tinville sont exactes. Il a trouvé, notamment aux Archives, la dénonciation des moutons, Ch. Jeaubert, Robinet et Leymandi, laquelle dénonciation a motivé la mise en accusation. Cette pièce commence ainsi : « Loizerolles père n a pas cessé de lancer des sarcasmes contre la Convention et les patriotes, qu’il qualifiait d’hommes de sang, etc. »

Loizerolles fils n’a donc jamais été en cause, et conséquemment son père n’a pu mourir pour lui.

Il y aurait encore bien des contradictions et des impossibilités à relever dans le récit convenu de cette affaire ; mais nous avons mis nos lecteurs sur la voie, en indiquant les sources, et nous laissons à leur sagacité le soin de conclure, par la nécessité où nous sommes de ne pas gonfler démesurément cet article.

La Mort de Loizerolles, poëme en trois chants, par Loizerolles, avec des notes soi-disant historiques, a été publiée en 1813 (in-18) et rééditée en 1828 (in-8°), avec des additions. C’est une œuvre fort plate sous le rapport poétique, et grossièrement fabuleuse au point de vue des faits. Loizerolles fils vivait dès lors de cette mythologie.


LOIZEROLLES (François-Simon Aved de), avocat et littérateur, fils du précédent, né à Paris en 1772, mort en 1845. Entré dans la vie sous les auspices de la dramatique légende relatée dans l’article précédent, François Loizerolles entreprit d’en tirer tout le parti possible, comme argent d’abord, puis, sous la Restauration, comme spéculation royaliste dirigée contre la Révolution. Sorti de prison après le 9 thermidor, il se laissa facilement guider par de fins et cauteleux légistes comme Réal, et, soutenu par le flot de la réaction qui montait toujours, il commença, pour attendrir l’opinion, par établir que son père lui avait une seconde fois donné la vie. Le mot touchant, trouvé par Réal, fit fortune et autorité. Au procès de Fouquier, il débita en larmoyant une fable absurde, à savoir qu’il avait appris le dévouement de son père trois mois plus tard, d’un certain curé de Champigny, qu’il rencontra en passant rue Saint-Antoine ; que lui-même, le lendemain de cette révélation, avait lu sa propre condamnation sur une affiche judiciaire, avec son âge et ses prénoms (ce qui laisse supposer que la même erreur, corrigée au tribunal, avait été de nouveau commise sur cette affiche fantastique), etc. Rien de tout cela n’est discutable, et Fouquier n’eut pas de peine à rétablir les faits en quelques mots brefs et décisifs (v. le procès, Histoire parlementaire, t. XXXIV et XXXV ; v. aussi Réponse de Fouquier aux différents chefs d’accusation, etc.)

L’affaire importante pour Loizerolles fils et ses avocats était de faire casser le jugement et d’obtenir la restitution des biens paternels.

Ce résultat fut obtenu. Le 14 pluviôse an III, la Convention, après un rapport de Ch. Pottier, ordonna l’annulation de la confiscation. C’était une concession à laquelle on ne peut qu’applaudir au point de vue de l’humanité et de la philanthropie, mais dont la réaction tira grand parti. Cependant le décret constate bien que c’est le père qui a été condamné : « Le jugement du tribunal révolutionnaire du 8 thermidor est réputé non avenu contre Jean-Simon Loizerolles (le fils s’appelait François) ; il n’y a lieu à la confiscation des biens dépendant de la succession. » (Moniteur, 17 pluviôse an III.)

Sous l’Empire, Loizerolles débuta dans la carrière des lettres par un poème en l’honneur du roi de Rome. C’est un opuscule de 31 pages, intitulé : le Roi de Rome, poème allégorique imité de la quatrième Églogue de Virgile (1811, in-8°) ; il est difficile d’être à la fois plus ampoulé et plus prosaïque. Nous y remarquons ces deux vers :

Du grand Napoléon, modèle de l’histoire,
Tout le règne appartient aux filles de Mémoire ;
Des arts le protecteur, des peuples l’Apollon…

Comme inversion réussie, cela rappelle le vers décoché par Th. Gautier à l’un de nos contemporains :

De chemin, mon ami, suis ton petit bonhomme !

Salut, dit-il à Marie-Louise,

Salut, ô toi, l’amour, l’ornement de la terre,
Salut, illustre sang des monarques germains !

Quant au roi de Rome, il lui dit :

Du grand Napoléon intéressante image,
De l’amour des Français viens recevoir l’hommage.

L’inversion était décidément son fort.

De tels vers doivent être cités à deux titres : d’abord pour éviter qu’il en soit fait de pareils, et en second lieu pour flétrir la triste palinodie de l’auteur qui, après de telles adulations, eut l’audace de dire plus tard qu’il avait été forcé de brûler son encens devant Moloch ! Deux ans auparavant, Moloch était le héros tutélaire !

La Mort de Loizerolles, poème dont il a été question dans la biographie précédente, publié en 1813, est encore bonapartiste ; il débute par cette apostrophe :

C’est toi, Napoléon, monarque magnanime,
Qui des volcans ouverts vins refermer l’abîme !

La seconde édition diffère sensiblement de la première, surtout dans les Notes ; pour le poème lui-même, Loizerolles a bravement retranché ce qui s’adressait à Napoléon, vers bien inutiles en effet, puisque cette dernière édition s’imprimait en 1828. Un petit poème, le Printemps (1812), complète la série des vers bonapartistes.

Le retour des Bourbons engagea Loizerolles à ajouter une nouvelle corde à sa lyre : il publia la Captivité de saint Louis II et son martyre. Ses premières œuvres étaient signées : Loizerolles, professeur ; celle-ci est signée : Loizerolles, ancien chevau-léger de la garde, ce qui annonce la conversion du poëte (1814). L’opuscule contient en outre deux élégies, l’une sur les journées du 5 et du 6 octobre, l’autre sur celles du 20 juin et du 10 août. La Captivité de saint Louis II, c’est-à-dire du second saint Louis, Louis XVI, renferme des notes où l’auteur prend soin de se fustiger lui-même. « C’est ici le lieu de rappeler, dit-il, que l’infortune dans laquelle gémissent depuis la Révolution tous les gens de lettres dévoués à la cause de leurs princes légitimes ne leur a pas permis d’imiter la noble fierté de Delille, dont la muse, toujours vierge, ne s’est jamais prostituée pour Bonaparte. L’espoir d’arracher ma famille à l’honorable, à la trop cruelle infortune dans laquelle l’a plongée depuis vingt ans la mort sublime de mon père, peut légitimer, aux yeux des gens de bien, l’hommage que m’a pour ainsi dire extorqué un gouvernement sanguinaire que j’exécrais. Ce qui prouve que mon opinion était bien connue de Bonaparte, c’est qu’au moment où il versait à pleines mains ses trésors sur les gens de lettres attachés au char de sa fortune, il n’a jamais répandu sur moi la moindre faveur… J’ai offert, avec tous les vrais Français, quelques grains d’encens à Moloch, parce que Moloch pouvait nous exterminer, et que ses prêtres nous forçaient à brûler ce grain d’encens. Certains compilateurs se vantent, dans leurs écrits, de n’avoir jamais prononcé le nom de Bonaparte ; je le crois : n’ayant aucune espèce d’imagination, ils étaient dispensés de toute prudence, etc. »

Son poëme sur la Naissance du roi de Rome ne rapporta en effet à Loizerolles que trois volumes reliés en veau, les œuvres de Gresset ; le poëte besoigneux dut considérer ce prix d’écolier comme une bien chiche récompense !

François Loizerolles a encore publié : la Vie et la mort du duc de Berry, poème élégiaque (Paris, 1820, in-8° de 52 pages) : le Baptême de S. A. R. Mgr Henri-Charles-Ferdinand-Marie-Dieudonné d’Artois, duc de Bordeaux (Paris, 1822, in-8° de 15 pages) ; l’Espagne délivrée, poème (Paris, 1823, in-8° de 24 pages) ; les Funérailles de Louis XVIII à l’abbaye de Saint-Denis (Paris, 1824, in-8° de 16 pages) ; le Sacre et le couronnement de S. M. Charles X, poème (Paris, 1825, in-8° de 24 pages).

Ces œuvres n’ont aucune valeur ; elles ne sont même pas assez mauvaises pour valoir à leur auteur une place parmi les grotesques. Son plus beau poème, c’est la légende dont il vécut, la mort de son père.


LOJA ou LOXA, ville d’Espagne, province et à 45 kilom. S.-O. de —Grenade, près de la rive gauche du Genil, chef-lieu de juridiction civile, dans une profonde et délicieuse vallée resserrée entre deux lignes de montagnes ; 15, 000 hab. Cette ville est importante par son voisinage du port de Maluga et par son industrie. On y compte 21 fabriques de draps, 3 papeteries, plusieurs fabriques de chocolat, des fabriques de poterie, et une fonderie de fer et de cuivre. Patrie du génét rai Ramon-Maria Narvaez. Loja était autrefois une place forte importante, qui fut prise aux Arabes en 1486. Le cours du Genil, au-dessus et au-dessous de la ville, est très-pittoresque ; il roule avec bruit au fond de gorges profondes, et reçoit le Manzanil, qui forme une cascade magnifique. Loja, ville assez mal bâtie, ne se recommande guère que par l’abondance de ses eaux ; on y compte, en effet, 14 fontaines publiques et plus de 200 prises d’eau particulières.

LOJA, ville de la république de l’Equateur, à 123 kilom. S. de Cuença, près des Andes, par 40 0’15" de latit. S., et par 81<> 44’15’de fongit. O. ; 12, 000 hab. Le climat y est chaud, mais salubre. Elle est connue pour le grand commerce de quinquina qui s’y fait. Elle a éprouvé de funestes tremblements de terre, qui l’ont fait abandonner d’une portion de ses habitants. Il L’ancien département de Loja, au S.-O. de la république, est aujourd’hui compris dans le département d’Assuay. Ce territoire est très-fertile en grains et fruits ; mais la principale richesse consiste dans la quantité énorme de bon quinquina qu’on y recueille. Élève considérable de mulets, ré LOKE

coite de cochenille, fabrique de beaux tapis et de diverses étoffes de laine et de coton.

LOJANO, bourg du royaume d’Italie, province et à 24 kilom. S. de Bologne, chef-lieu de mandement ; 4, 482 hab.

LOJAKDIKIti :, voyageur français, né à Bordeaux en 1672, mort vers 1748. Membre d’une famille protestante que la persécution religieuse chassait de France, Lojardière s’embarqua comme mousse sur un bâtiment qui se rendait k Madère. Là, il prit du service à bord d’un navire anglais qui faisait voile pour les Indes. Durant la traversée, il fut abandonné, avec quelques hommes d’équipage, sur la côte d’Afrique. Tous périrent, à l’exception de Lojardière qui, recueilli par les Cafres, fut remis au gouverneur hollandais du Cap. En 1688, il revint en Europe et eut le bonheur de retrouver l’année suivante sa famille k Dessau. Il prit alors du service dans les troupes de 1 électeur de Brandebourg et parvint au grade de colonel. Lojardière a publié : Relation d’un voyage d la côte des Cafres, etc. (Francfort-sur-1’Oder, 1748, in-8<>). Cet ouvrage, dont l’exactitude est le principal mérite, a été de la plus grande utilité pour les géographes.

LOK. Orthographe peu usitée du mot loccu.

LO-KAO s. m. (lo-ka-o). Comm. Vert de Chine.

— Encycl. Ce mot désigne une matière colorante verte, préparée en Chine et expédiée en Europe sous forme de lames minces, voilées, de om, ooi à om, 004 d’épaisseur et do om, 02 à om, 05 de côté. Elles sont bleues aveu des reflets violacés ou verts, fragiles et difficiles à pulvériser. Le lo-kao renferme de 21, 5 à 33 pour 100 de cendres composées en grande partie d’oxyde de fer, de chaux et d’alumine, 9, 3 d’eau et 61, 9 de matière colorante. Il résulte de renseignements pris sur les lieux mêmes de la fabrication que le lokao exige pour sa préparation le concours de deux plantes : l’une est le rhammus utilis ou hong-pi-lou-chou ; l’autre le rhammus chlorophorus ou pé-pi-lo-chou. M. Persoz considère le lo-kao comme une laque calcaire, magnésienne et ferrugineuse, mélangée k du phosphate d’alumine, partiellement soluble dans l’eau. Il donne le nom de cyaniue k la matière colorante pure, débarrassée par un traitement convenable des substances minérales qui l’accompagnent. Ce principe est bleu et ne contient pas d’azote.

On a quelquefois confondu avec le lo-kao plusieurs matières colorantes vertes usitées en Chine : 1° une plante, le tsaï, qui, mise en fermentation comme l’indigo, donne un vert d’émeraude très-solide ; 2° le dinh-xand de Cochinchine ; 3<> l’indigo vert provenant de l’unil ou indiyofera tinctoria ; 4 » le whimei provenant du sophora juponica.

LOKAYATIKA s. m. (lo-ka-ia-ti-ka). Philos, ind. Philosophe indou appartenant à une certaine école matérialiste. Il On dit plus souvent TCBÎRVAJtl.

LOKE, le génie du mal, l’Ahriman du Nord, le Satan Scandinave. On le compte parmi les ases, quoiqu’il ne soit pas de leur race ; il devait le jour au géant Farbauta et à Lauféja. Sa figure était très-belle, mais son cœur plein de méchanceté et son esprit plein de ruse le poi’aient au mal. Il eut deux femmes : Signie et la géante Angourbode. De. la première il eut trois. Ils : Nare ou Narœ, Narsi et Wale ; de la seconde naquirent le serpent Iorraoungandour, la terrible Helaet le loup Fenris. Après la mort i^e Balder, dont Loke fut la cause, et le banqutt d’Eger, où il insulta si violemment tous les diiHix, les ases résolurent de le punir. Loke, voulant échapper à leur colère, se changea en saumon et se jeta dans l’eau ; mais il tomba dans un filet, et, pour en sortir, il dut faire un bond si prodigieux que Thor le saisit par la queue. Loke se débattit eu vain, il était pris (c’est en raison de ce fait que les saumons ont, depuis ce.temps, la queue si mince). Les dieux le lièrent k trois rochers aigus, dont l’un lui serrait les épaules, l’autre lui’écrasait les côtes et le troisième lui pressait les jarrets ; on l’avait attaché avec les entrailles de son fils Narœ qui avait été dévoré par son frère Wale, auquel les ases avaient donné la forme d’un louo. Skade, qui avait, au banquet d’Eger, prédit à Loke tous les malheurs qui lui arriveraient, suspendit au-dessus de sa tète un serpent, dont le venin lui tombe sans cesse sur le visage. Signie, la fidèle épouse de Loke, est là, recueillant dans un vase les gouttes de poison, et le vidant k mesure qu’il se remplit. Mais chaque fois qu’elle est obligée de s absenter, le venin dévore les chairs de Loke, qui pousse des hurlements horribles. La terre entière, raconte l’Edda, en est ébranlée, et les tremblements de terre n’ont pas d’autre cause que les douloureux tressaillements du démon. Le mauvais restera dans cette position jus » qu’au Raguarokr, jusqu’à la fin du monde. Alors il devient libre, et les enfants qu’il a eus avec la géante Angourbode recouvrent aussi la liberté. Tous marchent contre les dieux, et tous périssent dans cette dernière et suprême lutte du mal contre le bien. Loke en danois veut dire flamme ou feu. Nous analyserons au mot mïtuologib la portée philosophique de ce dieu dans la religion des peuples Scandinaves. Bornons-nous ici à constater que Tborlacius proposait de considérer Loke sous un