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quis de Mesmon ; Mémoires politiques et militaires (Bruxelles, 1801, in-8°) ; De la philosophie de la guerre (Paris, 1790, in-18) ; Traité de la composition des armées anciennes et modernes (Paris, 1801, in-8°) ; Mémoire politique et militaire sur l’invasion de la Grande-Bretagne (Londres, 1798).

LLOVD (Annibal-Evans), littérateur anglais, fils du précédent, né k Londres en 1771, mort en 1847. Pour compléter son instruction, il se mit à voyager, apprit l’italien et l’allemand, habita longtemps Hambourg, où il se maria, puis revint en Angleterre. Lloyd collabora à la Literary Gazette, publia une bonne Grammaire allemande, un Dictionnaire anglais - allemand, des Vies de l’empereur Alexandre et de George IV. et fit paraître un certain nombre de traductions d’ouvrages allemands, notamment la Messiade de Klopstock, dont il était l’ami, l’Histoire politique de l’Angleterre de Raumer, etc.

LLOYD (David), écrivain anglais, né dans le comté de Radnor en 1752, mort en 1838. D’abord instituteur, puis prêtre (1779), il remplit diverses fonctions pastorales et employa ses loisirs à cultiver la musique, .la poésie et la mécanique. Lloyd passa beaucoup de temps à la vaine recherche du mouvement perpétuel. Ses principaux ouvrages sont : le Voyage de lu vie (1792), poème en neuf chants ; Caractéristique de l homme (1812) ; Horse théologien ou Suite d’essais (1823), etc.

LLOYD (Barthélémy), physicien et mathématicien irlandais, né à Dublin vers 1768, mort en 1838. Il entra dans les ordres, mais s’adonna exclusivement k l’enseignement, Revint professeur de philosophie naturelle à Dublin, proviseur du collège de la Trinité, où il réorganisa les études, président de la Société géologique, et prit part à la fondation de l’Association britannique pour l’avancement des sciences. On lui doit un Traité de statique et de mécanique qui, pendant longtemps, a été fort estimé.

LLOYDIA s. m. (lo-i-di-a — de Lloyd, bot. angl.). Bot. Genre de plantes bulbeuses, de la famille des liliacées, tribu des tulipées, dont l’espèce type croit dans les régions montagneuses de l’Europe, il Syn. de prentzia, genre de composées.

LLOYD’S-BAY, baie sur la côte N.-E. de la Nouvelle-Hollande, dans la Nouvelle-Galles méridionale, entre les caps W’eymouth et Direction, par 12° 50’ de lut. S. et 141» de long. E. Elle a environ 24 kilom. de longueur et 12 de largeur.

LLUCHMAYOR, ville d’Espagne, dans l’île de Majorque, province et à 21 kilom. S.-E. de Palrna ; 8,000 hab. Les rues en sont régulières et les maisons assez bien bâties. Elle a un couvent et des fabriques de toiles, d’étoffes de laine grossières, de chapeaux et d’eaude-vie. Foire le jour de Saint-Michel et les trois dimanches suivants, très-renommée pour le commerce de bestiaux. Près de cette ville est le mont Randa, très-élevé et isolé, sur lequel est un collège qui dépend de l’université de Palma ; c’est sur ce mont que s’était fixé Raymond Lulle, surnommé le Docteur illuminé ; il en partit pour aller prêcher la foi catholique en Barbarie, où il fut lapidé. Jacques III, roi de Majorque, y perdit la vie dans une bataille (1349).

LLWYD (Humphrey), antiquaire anglais, dont on écrit aussi le nom Lbuyd, l.ihwyd, Lbuyd, Lloyd, né à Denbigh (pays de Galles), mort vers 1570. Tout en exerçant la médecine, il s’adonna avec passion à des recherches archéologiques, réunit un grand nombre de livres curieux et utiles et devint un des plus savants antiquaires de son temps. Nous citerons de lui : Commentarioli brilunnicœ descriptions fragmentum (1572) ; De Mona druidum insula ; Histoire de Cambrie (1584, in-4"), etc.

LLWYD ou L11UYD (Édouard), antiquaire anglais, né vers 1670, mort en 1709. Il fut conservateur du musée d’Ashmole et publia, outre des mémoires, Lithopliylacii britannici iconographia (Oxford, 1699, in-8°) ; ArchseoLogia britannica (Oxford, 1707, in-fol.), important ouvrage dont le premier volume seul a paru.

LLYWARCH AD LLYWEL1N, célèbre barde gallois, qui vivait à la fin du xu« siècle et au commencement du xiir». On lui attribue le poème connu sous le nom à’Avallenau, description de la fameuse île féerique d’Avalon, la terre enchantée do la mythologie hardique, ainsi que le Iloianau, épopée rappelant, par le sujet et le style, l’Avallenau. Le dernier des deux poëmes était vulgairement désigné sous le nom de Chant des cochons ; car, quelque peu flatteuse que soit l’épithète, il n’en est pas moins établi que, dans le pays de Galles, on donnait aux bardes Io qualificatif de cochons, sans qu’on ait pu, malgré les recherches des antiquaires, des linguistes et des commentateurs, découvrir l’origine de ce rapprochement, au moins bizarre, entre le porc et les rimeurs.

LLYWELLIN 1«, prince de Galles, né vers 980, mort en 1021. Devenu, après des luttes sanglantes, maître du pays de Galles entier, il se fit respecter de Canut le Grand et s’occupa de pacifier et de civiliser ses États. 11 fut assassiné par deux princes de la famille souveraine des Galles du nord.

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LLYWELLIN II, prince de Galles, né vers 1170, mort vers 1242. Sa vie ne fut qu’une guerre continuelle et, pendant cinquante ans environ de règne, il eut toujours les armes à la main. Dès l’âge de vingt-quatre ans, il vainquit son oncle David, qui avait usurpé la partie septentrionale du pays de Galles ; puis ce furent ses vassaux qu’il dut rappeler k l’obéissance ; enfin il se vit contraint de repousser les attaques de Jean sans Terre, dont il avait pourtant épousé la fille. Vers 1228, Llywellin fut attaqué par Henri III d’Angleterre. La lutte subit diverses vicissitudes et aucun résultat décisif ne se dégagea de cet antagonisme sans cesse renaissant. Toutefois, se sentant gagner par la vieillesse et désireux de terminer ses jours dans le repos, le prince de Galles offrit hommage et foi au roi d’Angleterre vers 1237.

LLYWELLIN 111, dit le Grand, prince de Galles, né vers 1224, mort en 1282. Dès son avènement au trône, .en 1246, il eut d’abord à combattre deux prétendants, puis à lutter contre son propre frère Owen ou Swen, qu’il avait associé à son autorité, ’et enfin contre les Anglais et les Irlandais. Vaincu par ces derniers, il fut contraint de se réfugier dans les montagnes de Snowdon. La paix fut conclue k de très-dures conditions : le prince gallois dut payer les frais de la guerre et abandonner au roi Édouard Ier une partie de son territoire. Les Gallois, exaspérés par les continuelles vexations des Anglais, se révoltèrent, et Llywellin, qui sentait de jour en jour peser plus lourdement sur lui le joug de son vainqueur, se mit k la tête de ses peuplades. Les premières hostilités furent favorables aux insurgés et quelques avantages qu’ils remportèrent enflammèrent encore leur ardeur. Mais Llywellin fut tué par trahison, et les Gallois succombèrent, malgré le courage du frère de Llywellin, David, qui avait pris le commandement des vaillants patriotes.

LO s. m. (Io). Comm. Gaze de la Chine.

— Mus. Instrument de musique en usage dans les armées chinoises.

— Encycl. Mus. Le lo est une sorte de gros tambour, de basque en cuivre, qu’on frappe avec un marteau de bois, et qui s’emploie soit pour transmettre les ordres d’un chef dans les manœuvres et évolutions militaires, soit pour désigner les veilles de la nuit ; un autre instrument, le kia-lo, qui a la même forme et qui sert aux mêmes usages, est double de grosseur et de poids. Le son de ces deux instruments a quelque chose de bizarre et de particulier. Il impressionne vivement les soldats.

LÔ (SAINT-), ville de France (Manche), chef-lieu de département et de canton, sur la rive droite de la Vire, à 287 kilomètres O. de Paris, par 49<> 6’ de latit. N. et 3» 25’ de longit. O. ; pop. aggl., 8,083 hab. — pop. tôt., 9,287 hab. L’arrondissement comprend 9 cantons, 117 communes et 88,950 hab. Petit séminaire, école normale d’instituteurs, biblio- ! thèque publique, musée d’histoire naturelle et d’antiquités. Tribunaux de première instance et de commerce, justice de paix. • Sept k huit rues tortueuses, dit M. Augustin Chevalier (Villes de France), bordées de maisons de pauvre apparence, y serpentent çà et là sur une pente rapide. Cependant l’aspect de la ville, vue de loin, sur la haute esplanade où se groupent la préfecture, le nouvel hôtel de ville et la cathédrale, est d’une pittoresque originalité. Une bordure de fraîches et verdoyantes collines encadre ce tableau d’un caractère tout normand. On trouve aux environs ’de superbes promenades ; le Champ de Mars est lui-même une place assez belle et bien plantée, » L’industrie est représentée à Saint-Lô par des fabriques de draps, de tinettes, de basins, de calicots, de rubans de fil, de coutellerie fine, etc.

La fondation de Saint-Lô remonte à l’époque gallo-romaine, mais ce n’était qu’un bourg sans importance. Son nom lui vient de saint Lô ou Laut, qui y accomplit de nombreux miracles. Saint-Lô fut prise et pillée pur les Normands en 889, malgré les fortifications dont Charlemagne l’avait fait entourer. Les fortifications détruites furent relevées par l’évêque de Coutances, ce qui n’empêcha pas Geoffroy Plantagenet de s’en emparer en 1141. Prise, et pillée au xiv» siècle par Édouard III, roi d Angleterre, la ville ne devint définitivement française qu’après la victoire de Formigny, en 1449. Les protestants prirent Saint-Lô en 1567 ; chassés de la ville par Matignon, ils revinrent à la charge avec succès, et, jusqu’en 1574, Saint-Lô appartint un jour à un parti et le lendemain à l’autre. Après la révocation de l’édit de Nantes, les protestants furent exposés à de cruelles persécutions. « On eut à déplorer surtout, dit M. Augustin Chevalier, l’indigne traitement infligé aux deux sœurs Louise et Madeleine Pesé, qui, arrêtées en chemin et menées aux jugés de Saint-Lô, s’y virent condamnées à faire amende honorable, en chemise, à genoux, la torche au poing, conduites par le bourreau ; à demander pardon k Dieu, au roi, à la justice, disant que par opiniâtreté elles avaient voulu professer une prétendue religion défendue par les déclarations de Sa Majesté. Après quoi elles furent rasées et enfermées pour toujours, chacune dans une prison séparée, sans espérance de se revoir jamais. » Les fortifications de Saint-Lô fu LOAM

rent détruites en 1811, par ordre de Napoléonune tour seule est restée debout. Patrie du cardinal Du Perron, de M. Le Verrier et de M. Octave Feuillet.

L’édifice le plus remarquable de Saint-Lô est l’église Notre-Dame, ancienne cathédrale, classée parmi les monuments historiques ; elle date en grande partie du xive siècle. L’extérieur offre une chaire en pierre sculptée, dont la destination a exercé la sagacité des antiquaires. L’intérieur se compose d’une nef, de deux bas-côtés et de chapelles. 11 contient des débris de verrières magnifiques, et la Vierge du pilier, objet d’une grande vénération.

Nous signalerons en outre l’église Sainte-Croix, rebâtie en 18S0 dans le style roman ; les bâtiments de l’ancienne abbaye da Sainte-Croix, affectés k un dépôt d’étalons, l’un des Îilus considérables de toute la Normandie ; es halles ; la place du Champ-de-Mars, etc.

L’hôtel de ville, construit, dit M. Ad. Joanne (Normandie ), sur les dessins de M. Doisnard, architecte, dans le style de l’Hôtel de Ville de Paris, est le plus remarquable de tous les monuments modernes de Saint-Lô. Dans le vestibule de cet édifice se voit le fameux piédestal connu sous le nom de marbre de Torigny, rappelant les assemblées tenues dans les Gaules sous la domination romaine, et surmonté actuellement d’un buste de M. Le Verrier, par Pradier, vis-a-vis d’un buste de M. Vieillard. Ce monument archéologique, d’un grand intérêt, a été conservé par M. Clément, ancien maire de Saint-Lô. »

Le musée renferme, outre une collection intéressante des principales parties des trois règnes de la nature, quelques bons tableaux ; une belle statue provenant de l’abbaye de Blanche-Lande ; plusieurs objets d’un grand intérêt archéologique, notamment un sarcophage gallo-romain découvert k Lieùsaint en 1859. « Il est couvert, dit M. de Caumont, d’une dalle en deux morceaux, offrant une arête prismatique, et k la têto de ce sarcophage on avait placé la moitié d’une base de colonne retournée. Sur le bord de ce demicylindre on lit : Sunnovira. »

LOA1SEL DE TREOGATE (Joseph-Marie), littérateur français, né au château de Beauvel (basse Bretagne) en 1752, mort en 1812, Il servit sous Louis XVI dans les gendarmes du roi, cultiva en même temps les lettres et fit partie des littérateurs k qui la Convention accorda des secours en 1795. Loaisel était doué d’une rare fécondité, et son style se ressent de la facilité, avec laquelle il composait. Outre des morceaux en vers et en prose insérés dans le Mercure et autres recueils, on lui doit des romans, des nouvelles, des pièces de théâtre, etc. Nous citerons de lui : Valmore (1776) ; Ftorello (1776, 2 vol.) ; les Soirées de mélancolie, recueil de contes (1777) ; la Comtesse d’Aligre (1778) ; Dolbreuse Valrose (1799) ; l'Amour arrange tout (1788), comédie ; la Bizarrerie de la fortune (1793), comédie en cinq actes ; le Combat des Ttiermopyles (1795), drame ; la Forêt périlleuse (1797), mélodrame ; Eéloïse et Abailard (1803, 3 vol. in-12), etc.

LOAM s. m. (lôm — mot anglais, du même primitif que l’allemand lehm, latin limus, etc.). Terre arable qui tient le milieu entre les sois sablonneux et les sols argileux : Les loams sont très-estimés, parce qu’ils sont propres à toutes sortes de cultures. (Bosc.)

— Encycl. Les terres argileuses et les terres sableuses passent des unes aux autres en se mélangeant entre elles en toutes proportions, et cela souvent par nuances si peu sensibles qu’il devient fort difficile de les distinguer. Toutefois, quand le -sable domine d’une manière notable, on s’en aperçoit sans peine, car ces terres sont alors plus rudes au toucher, plus adhérentes, etdeviennent moins boueuses par la pluie que les terres franches. C’est pour ces sortes de sols qu’on a emprunté k la langue anglaise le nom de loam. Les terres de cette nature se trouvent en général sur les rives de quelques grands cours d’eau, ou dans certaines vallées renommées pour leur fécondité ; on les rencontre fréquemment dans les jardins et les potagers établis dans l’intérieur ou aux- environs des grandes villes. Les loams se couvrent naturellement d’une abondante végétation ; le trèfle rampant, les graminées de bonne qualité y dominent. «Cesont sans contredit, disent MM. Girardin et Du Breuil, les terres les plus fertiles et les plus faciles k cultiver. Tous les engrais leur conviennent ; elles n’exigent pas des marnages et des chauiages coûteux pour être portées k leur maximum de produit. » Les loams les plus richesse trouvent surtout dans les alluvions récentes, sujettes aux inondations périodiques. Les rives du Nil, de la Loire, de la Seine, de la Meuse et bien d’autres encore, ainsi que toutes les îles submersibles, se placent sous ce rapport au premier rang ; c’est là qu’on remarque la plus grande fertilité. Cette richesse est due k la couche, souvent très-épaisse, d’un limon onctueux, doux au toucher, argilo-calcaire et chargé de matières organiques. On désigne souvent le loam sous le nom de loess. V. ce mot.

loammeux, euse adj. (lômin-meu, eu-ze rad. loam). Agric. Qui est de la nature des loams : Les sot* loammbux sont en général les

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plus favorables à la culture ; ils sont les plus flexibles de tous et admettent la culture d’un très-grand nombre de plantes. (A. de Roville.)

LOANDA, Ile des côtes d’Afrique, dans l’océan Atlantique, sur les côtes de la Guinée inférieure, royaume d’Angola, en face de San-Paolo d’Assuinpçàode Loanda, pars* 50’ de lat. S. Elle mesure 30 kilom. de longueur sur 2 de largeur. Le canal qui la sépare du continent forme une bonne rade. Sol plat et bas ; en creusant dans le sable on trouve facilement et rapidement de l’eau potable. L’air y est salubre. Elle ne produit pas de grains, mais elle nourrit un grand nombre de chèvres et de moutons. On y trouve sept k huit villages et de nombreuses maisons de- campagne des habitants de San-Paolo. Le port Ferdinand s’élève à l’extrémité méridionale.

LOANDA ou SAN-PAOLO D’ASSUMPÇÂO DE LOANDA, villa forte de la Guinée inférieure, sur la côte d’Angola, par 8° 55’ de lat. S. et 120 2’ de long. E. ; 0,000 hab. Evêché ; ch.-l. des établissements portugais de ce pays, résidence d’un capitaine général et lieu d’exil du Portugal. On y voit des maisons do pierre, plusieurs églises et de nombreux couvents ; elle est très-bien fortifiée, possède un port et fait un commerce assez important ; malheureusement l’exploitation des esclaves en a formé pendant longtemps l’article principal. Les habitants les plus riches ont d’assez belles maisons de campagne sur les rives du Zenza, du Denda et du Coanza.

LOANGEOIS, OISE s. (lo-an-joi, oi-ze). Géogr. Habitant du Loango ; qui appartient k cette ville ou à ses habitants.

LOANGO, dite aussi Boualis ou 'BanzaLoango, capitale du royaume du même nom, dans la Guinée inférieure, k 2 kilom. de l’Atlantique, sur lequel elle a un port dans la baie de Loango, par 4» 30’ de lat. S. et 10<> 11’ de long. E. ; 15,800 hab. Résidence du roi de Loango. Cette ville a environ 4,500 mètres de circuit, et est au milieu d’un bois de palmiers, dans un territoire fertile et abondant en eau excellente ; mais le climat y est malsain. On peut s’y procurer des provisions, des étoffes, de l’ivoire, des bois de teinture, etc. L’entrée de la baie de Loango est un peu dangereuse k cause d’une chaîne de rochers de couleur rougeâtre qui s’avance jusqu’au milieu. Le royaume de Loango, qui s’étend entre lo Mayamba au N. et le Congo au S., depuis lo cap Lopez-Gonzalvo jusqu’au Zaïre, a environ "340 kilom. sur 300, et 600,000 hab. L’hiver s’y fait sentir en mai, juin et juillet ; les pluies soi> rares, mais des rosées abondantes y suppléent pour la végétation. Le sol est argileux et très-fertile, malheureusement les habitants ne savent pas en tirer parti ; leurs femmes sont chargées de la culture et se donnent peu de peine. La pays est en grande partie couvert de hautes herbes, auxquelles les naturels mettent quelquefois le feu. Les productions principales sont le maïs, le manioc, les patates et le sucre. Les arbres les plus remarquables sont le roapou, d’une grosseur énorme, le cocotier et le palmier, dont les naturels retirent leur liqueur favorite. Parmi les animaux sauvages, on remarqua l’hyène, l’ours, le chat-tigre, le singe, la gazelle et le lièvre. Les habitants résident généralement dans des villages situés au milieu de bois de palmiers et de cocotiers ; leurs cabanes sont de paille ou de jonc, couvertes de feuilles de palmier. Ce pays est divisé entre plusieurs chefs, qui se font souvent la guerre ; mais le roi qui résida k Loango, la capitale, est le suzerain de tous les autres ; il étend même sa domination sur les pays de Mayamba et de Setté. Cette subordination n’assujettit guère les chefs inférieurs qu’à un hommage et à un tribut payé principalement en femmes.. La royauté est élective k Loango ; elle est héréditaire dans les États subalternes : dans ces derniers, c’est ordinairement l’aîné des neveux du roi qui est son héritier présomptif. Le roi a un pouvoir absolu sur ses sujets ; cependant une partie de l’autorité judiciaire est exercée par les cabals ou assemblées de chaque village. Une coutume détend sévèrement au roi 1 usage des objets qui ne sont pas indigènes. Le roi de Loango a été plus puissant qu’il ne l’est aujourd nui ; il faisait autrefois, sur la côte, un commerce considérable d’esclaves. « Le royaume de Loango, dit Oldendorp, renferme, chose très-curieuse, des juifs noirs vivant épar3 dans le pays ; ils sont méprisés des nègres, qui dédaignent même de manger avec eux. Ils s’occupent de commerce et oôi lèbrent le sabbat si rigoureusement qu’ils n’y parlent môme pas. Us ont un cimetière particulier et très-éloigné des habitations. Les tombeaux sont construits en maçonnerie et ornés d’inscriptions hébraïques dont la singularité excite la rira des nègres, qui n’y voient ■ que des serpents, des lézards et autres repii-I les. » Quelques auteurs les regardent comme 1 des descendants des juifs portugais qui, après avoir quitté leur patrie, n ont plus craint de professer publiquement la religion de leurs I pères.

LOANO, ville du royaume d’Italie, province de Gènes, district et à 8 kilom. N. d’Albenga, sur le golfe de Gênes, ch.-l. de mandement ; 3,258 hab. Victoire du général Schérer sur les Autrichiens, le 23 novembre 1795.

Louno (bataille de). Depuis 1792, les Français et les Austro-Sardes s’étaient livré de>j

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