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d’un brun verdâlre, beaucoup moins incrusté de matière calcaire que celui des écrevisses, puisqu’il fléchit sous la pression du doigt pendant la vie de l’animal, et se casse difficilement après sa mort. Ces crustacés se trouvent dans les mers des pays chauds, du laon, de la Chine, des Moluques, ainsi que ans le golfe du Mexique et sur les côtes de la Caroline. Les Américains leur donnent le qom de king-krab (roi des crabes).

Les mouvements des timules sont très-lents et très-bornés ; quand ces animaux nagent, on ne voit aucune de leurs pattes ; dès qu’on 3es touche, ils retirent ces organes contre l’abdomen, s’arrêtent, appuient les bords de leur test contre le sol, et relèvent la queue ■comme pour se défendre. Cette queue est >très-redoutée en Caroline, comme dans l’Inde j on croit que sa piqûre est venimeuse ; aussiles sauvages l’emploient-ils en guise de pointe •de flèche. Mais il y a tout lieu de croire que c’est un préjqgé ; quoi qu’il en soit, il est facile à l’homme de 1 éviter, a cause de la lenteur des mouvements de l’animal. Boscapris par cette partie presque tous les timules qu’il a vus, sans penser avoir quelque chose à craindre : c’est plus tard seulement qu’il a été instruit des prétendus dangers qu’il aurait courus. Les limules restent Ta nuit entière à moitié hors de l’eau, s’inquictant peu de ce qui se passe autour d’eux, et ne cherchant à se sauver que lorsqu’ils se voient dans un péril déjà imminent. Pendant les jours les plus chauds de l’été, ils viennent le soir, presque toujours par couples, sur les plages sablonneuses et marécageuses ; la femelle, qui est plus grande, porte sur son dos le mâle, sans

?ue celui-ci soit en état d’accouplement, ni’

ortement attaché. Lorsqu’ils sont à terre, ils s’enfoncent souvent dans le sable pour se soustraire à la chaleur du soleil, qui les ferait périr promptement. Les timules se nourrissent de substances animales. Leur chair est bonne à manger, mais peu ubondante ; on la sert sur les tables, notamment eu Chine et au Japon ; on la donne aussi à manger aux porcs. Les œufs, qui, sont fort nombreux, passent pour un mets très-délicat. Comme le lest, débarrassé des parties internes, figure une casserole pourvue de son manche, les nègres des bords de la mer s’en servent pour puiser de l’eau.

LIMURE s. f. (li-mu-re — rad. lime). Action de limer : La limurk de cette grille sera longue. (Acad.) H État d’une chose limée : Cette tabatière est d’une limure parfaite. (Acad.) La limure de ces pistolet* est trèsfine. (Acad.)

— Limaille : De la limure fine.

LIMUS s. m. (li-muss). Antlq. rom. Espèce de jupe bordée de pourpre, à l’usage des victimaires.

L1MVRA, ville de l’ancienne Asie Mineure, dans la Lycie. On y voit de belles ruines de tombeaux et de monuments antiques.

LIMYR1QUE, contrée de l’Inde ancienne, en deçà du Gange, sur la côte occidentale, occupant l’emplacement du Goudjerate et du Malauar actuels.

LIN s. m. (lain — lat. linum, gr. linon, même sens). Bot. Genre de plantes, type de la famille des linacées ou linées, comprenant une centaine d’espèces qui habitent surtout les régions tempérées du globe, et dont une espèce est cultivée comme plante textile : La filasse du lin est fournie par les fibres de son écorce. (P. Duchartre.) Il Se dit particulièrement du fin commun : Le un a une tige haute d’un pied, grêle et d’une couleur glauque. (A. Karr.) Il Fibres textiles de la même plante :

Le (in sur les fuseaux arrondi tous les doigts, La toile qu’Arachnô suBpend sous les vieux toits, M’ont point le fin tissu que sa main ouvrière Donne à l’airain ductile, ourdi par la filière.

De Saintanoe.

Il Lin d’Amérique, Nom vulgaire de l’agave d’Amérique. Il Lin aquatique ou lin de mer, Noms vulgaires de diverses espèces de fucus.

Il Lin étoile, Nom vulgaire de la lysimaque éloilée. il Lin de lierre, Nom vulgaire de la cuscute, d’après certains auteurs. D’autres disent lin de lièvre. Il Lin de marais ou des prés, Nom vulgaire des ériophores ou linaiçrettes. il Lia maritime, Nom vulgaire des fucus ou varechs. Il Lin maudit, Nom vulgaire des cuscutes. Il Lin sauvage, Nom vulgaire de la linaire de Pélissier.

— Toile ou vêtement de fin : Habits de lin. Être vêtu de lin.

À chaque dame une amoureuse main Présente alors l’aiguière, le bassin. L’eau parfumée et le Un qui l’essuie.

Parut.

Gris de lin, Couleur grise, analogue à celle de la masse de lin. il Adjeetiv. : Couleur gris DE lin. Ruban gris db lin.

— Miner. Lin vif, Un minéral, fin incombustible, fin fossile, Anciens noms de l’amiante.

— Encycl. Bot. et Agric. Le genre lin, type) de la famille des linées, comprend près de cent espèces de plantes herbacées ou de sousarbrisseaux à feuilles alternes, entières, opposées ou verticillées ; à fleurs assez grandes, bleues, jaunes, blanches où couleur de chair,

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ayant un calice à cinq sépales, une corolle à cinq pétales unguiculés, à étaminus hypogines, à ovaire a cinq loges contenant chacune deux ovules, et surmonté de cinq styles, quelquefois de trois ; un fruit capsulaire globuleux.

L’espèce de ce genre la plus intéressante est le lin commun, originaire de l’Europe centrale, et qui donne lieu à des cultures extrêmement importantes. Il a une tige droite, cylindrique, rameuse vers le sommet, haute de om,50 ou om,60. Ses fleurs sont bleu clair un peu grisâtre, de la nuance dite gris de lin.

Les filaments textiles du lin sont des tubes creux, cylindriques, rigides, ouverts par les

deux bouts, ayant de — à — de millimètre.

45 55 Leur surface est lisse et offre des nœuds placés irrégulièrement, mais dépourvus des petits appendices filamenteux que l’on observe sur le chanvre.

On doit considérer le (in comme supérieur au chanvre, parce qu’il produit de la filasse plus fine, plus soyeuse, plus douce ; si cette filasse ne sert pas à fabriquer des cordes aussi solides que celles du chanvre, les toiles que l’on en obtient jouissent d’une renommée aussi étendue que méritée. Qu’il nous suffise de dire que les toiles de Hollande, de Courtrai, de Bruges, ’de Gand, d’Oudenarde, les batistes et les dentelles de Valenciennes et de Malines sont produites exclusivement par le lin. Le chanvre est plus fort, mais aussi plus grossier. •

L’avantage du lin sur le coton, c’est d’abord de produire des fils plus solides, ’ensuite de pouvoir être cultivé dans tous les pays, aussi bien en Europe qu’en Asie et en Afrique. C’est le lin commun qui parait avoir fourni les premiers vêtements de l’homme. Les écrivains ont engagé une vive polémique sur ta question de savoir si cette plante textile est d’origine orientale, ou si elle a été cultivée de tout temps dans nos climats.

■ Cette plante, dit Thiébaut de Berneaud, croit naturellement dans les champs : de temps immémorial on la cultive en grand dans plusieurs le nos départements et dans diverses contrées de l’Europe. Elle était très-répandue chez les peuples celtes, et surtout chez les Scandinaves, et même chez les Germains. Sa culture était du domaine des femmes, ainsi que sa préparation en fil et en toile. Ce sont les Gaulois, au rapport de Virgile, qui l’ont fait connaître aux Romains. Le (in n’est donc point venu de l’Orient au nord de l’Europe, comme on le répète chaque jour. •

Il est certain, en effet, que dans les Gaules et ians la Germanie la culture du lin est immémoriale. Du temps de Pline, on fabriquait, dans les pays des environs du Pô, des étoffes de lin d’une grande finesse ; t le fil, dit-il, en est aussi fin que celui d une araignée. « D’autre part, l’ancienneté de la culture du lin dans l’Inde ne saurait être révoquée en doute. On a dit, mais sans preuve, bien entendu, que les Égyptiens ont été les premiers à semer le tin, et qu’Isis leur en fit connaître l’usage ; ce qui indique que la culture de cette plante remontait chez eux à l’antiquité la plus reculée. Du temps de Moïse, le lin était cultivé en grand en Égypte. D’après Gibbon, les Égyptiens étaient renommés pour leurs manufactures de toiles et leur commerce d’exportation du lin, au temps des em-Eereurs romains. Ce qui prouve incontestalement que le lin était commun en Égypte, c’est la prodigalité avec laquelle on en a enveloppé les momies, même des derniers rangs du peuple ; car il est bien reconnu aujourd’hui que les bandelettes des momies sont formées, dans leur chaîne et dans-leur trame, de lin, et non pas de coton, comme on l’avait admis sur l’autorité de Rouelle, de Larcher et de Fomer.

En France, la culture du lin mit longtemps à se vulgariser. « Vers le milieu du moyen âge, dit A. Isabeau, un duc de Bretagne épousa uno comtesse de Flandre ; la bonne dame, en arrivant en Bretagne, fut frappée de la malpropreté de ses nouveaux sujets, qui ne portaient alors <]ue des vêtements du laine sur la peau. Elle fit venir de son comté de Flandre des cultivateurs et des tisserands qui apprirent aux Bretons à cultiver le lin et à en faire de la toile. Depuis ce temps, la Bretagne est restée le pays de France où l’on fabrique les meilleures toiles de lin. »

La culture du lin était, au xviio siècle, bien plus florissante qu’elle ne l’est’ aujourd’hui. Nous fournissions alors des toiles à l’Espagne, à l’Angleterre, à la Hollande et à leurs colonies. Depuis cette époque, la culture du Un s’est développée chez nos voisins des bords du Rhin, qui ont fait de grands progrès en agriculture, et nos industriels sont devenus leurs tributaires.

De même que toutes les autres plantes dont l’homme s’est emparé, le lin commun a pris, par les circonstances de la culture, des qualités particulières, diversement appréciées dans le commerce. On distingue le Un de Riga, celui de Zélande, celui de Flandre, etc. Le premier se distingue par la qualité supérieure de sa semence ; le second par la finesse et la douceur de sa filasse. Ces différences ne sont dues qu’aux climats, aux terrains et surtout aux différents modes de culture, qui sont plus ou moins appropriés à la perfection, soit de la graine, soit de la matière filamenteuse ; mais le grand nombre des

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variétés du lin cultivé a donné lieu à une véritable confusion. Bosc distingue trois variétés : le lin froid ou grand tin, le plus fin et le plus tardif ; le lin chaud ou têtard, à filasse courte ; le lin moyen, qui tient le milieu entre les deux précédentes variétés. Thiébaut de Berneaud ne reconnaît que deux variétés : le lin d’été ou petit lin, qui fournit les fils les plus fins, les plus soyeux ; le lin d’hiver ou gros lin, plus long, plus gros, plus abondant, mais moins fort et de qualité inférieure. Les paysans français distinguent généralement leur lin en lin de chaud et lin de froid. Le premier est le (in de printemps ; le second est celui qu’on peut semer avant l’hiver. On dit aussi quelquefois (in de gros et lin de fin, pour distinguer le lin que l’on sème clair, avec des graines du pays, de celui que l’on sème dru, avec de la graine de Riga, afin d’obtenir de meilleure filasse..

Le lin redoute les climats trop humides et les climats trop secs, ainsi que les contrées battues par des vents continuels. Il lui faut un pays tempéré et des situations abritées. C’est pourquoi la grande culture du lin appartient à l’Anjou, aux Flandres, au Hainaut et a certaines parties de l’Allemagne et de la Russie.

Le lin est cultivé dans presque toutes les contrées de la France. Dans les pays méridionaux, on choisit pour cette culture les pentes exposées au nord et au nord-est, parce que les expositions du sud sont sujettes à la sécheresse, et l’on a remarqué que l’exposition de l’ouest donne des filasses moins fines et moins blanches.

On doit choisir de préférence des terres sablo-argileuses, riches en engrais.

Le choix du terrain est essentiel ; il doit être propre, débarrassé des mauvaises herbes, et avoir déjà porté une vieille prairierompue, ou bien un trèfle, un chanvre, une avoine, des carottes fourragères, des pommes de terre, des betteraves, des féveroles ou du colza. A moins d’avoir affaire h un terrain exceptionnel, un cultivateur ne doit pas semer plus de deux fois en sa vie le lin à la même place ; on a réduit cette rotation depuis un demi-siècle, et la qualité du tin s’en est ressentie. Les environs de Fleurus, après avoir porté du lin tous les cinq ans, refusent aujourd’hui le service. On doit proscrire les fumiers longs, notamment celui du cheval, ainsi que le guano, qui passe pour altérer la filasse. On engraisse bien mieux en faisant parquer des moutons, ou employant du fumier de vache très-pourri, de la matière fécale étendue d’eau, du purin dans lequel on a délayé des tourteaux de lin, de pavot, de colza et de ehèiievis. Le fin est d’ailleurs très-avide d’engrais.

Les opérations qui ont pour but de préparer le sol à recevoir la semence du (in sont fort importantes ; elles varient selon la nature du terrain, l’état dans lequel il.se trouve par suite des cultures précédentes, et suivant les climats. En Flandre, dans les terres fortes, on donne généralement trois labours, dont le dernier est suivi de hersage et-de roulage. En Hollande, dans les terres grasses et un peu humides, on donne aussi trois ou quatre labours, et même davantage. Dans le Maine-et-Loire, pour les Uns d’hiver, on laboure vers Je commencement de l’automne, on herse avant de semer, et on se contente de briser les mottes à l’aide du boyau ; mais, pour les lins d’été, on déchaume ù l’aide d’une houe.

Le lin dégénérant au bout de trois ou quatre générations dans nos contrées, nous sommes forcés de tirer nos graines de l’étranger. Les graines de lin du commerce se distinguent en lin tonnelé, qui nous arrive de Livonie et de Lithuanie par Riga, et lin ensaché, que l’on tire de la Zélande, province des Pays-Bas. L’Amérique nous expédie aussi de la graine de lin à fleurs blanches.

Depuis longtemps les cultivateurs français et allemands ont recherché comment ils pourraient se décharger du lourd tribut qu’ils payent à l’étranger et principalement à la Russie : leurs essais n’ont pas abouti jusqu’ici. La graine de lin, pour être bonne, doit être courte, grosse, épaisse, rondelette, ferme, pesante, d’un brun clair et huileuse. On rejette les semences vertes. Si la graine ne tombe pas au fond d’un verre plein d’eau, elle n’est pas assez pesante et on la rejette encore ; si elle ne pétille pas et ne s’enflamme pas aussitôt qu’on la jette sur un fer rouge, c’est qu’elle n’est pas assez huileuse. Enfin si, éprouvée sur couche, elle ne germe pas en quatre ou cinq jours, elle est vieille, et il ne faut pas s’en servir. On sème le (in à différentes époques et de différentes manières. La méthode la plus ordinaire consiste à semer à la volée sur un dernier hersage, et à enterrer le grain à la herse ou au râteau. Les semis du printemps sont préférables. On les commence eu mars, dans les terres légères, et on les finit dans les premiers jours de mai. Pour les terres fortes, on opère un peu plus tôt. Si l’on a en vue de récoller de la filasse, et non de la graine, on doit semer dru, épais.

On choisit de préférence un temps modérément humide. 170 kilogrammes de graine suffisent pour ensemencer 1 hectare de terrain, si l’on a en vue d’obtenir du lin de gros, qui produira de la filasse inférieure, mais qui abondera en graines. Si Ton veut, du lin de fin, ne produisant que de la filasse, il faut

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employer £30 kilogrammes do graine par hectare.

La culture qui suit le semis et précède la récolte se borne à des sarclages que l’on répète plusieurs fois. Dans les pays où le Un s’élève à une grande hauteur, on est obligé do le ramer, opération qui consiste d’abord à répandre sur la surface du terrain des raineaux de bruyère, qui offrent le double avantage d’empêcher le terrain d’être battu par les pluies et d’offrir contre le vent un appui aux jeunes plantes. Plus tard, on plante au bord des planches, à 1 mètre de distance, da petites fourches de 0^,20 h 0™,25 de hauteur, et l’on étend sur ces fourches des pérchettes que l’on y fixe avec des liens. Dédistanee en distance, on place en travers d’autres perchettes, et l’on forme uinsi une sorte de réseau qui soutient les faibles tiges contre les coups de vent. Le ramage parait inutile pour les lins de gros.

Parmi les diverses maladies qui attaquent le lin, nous devons signaler en premier lieu le feu ou charbon, qui le fait noircir dans sa partie supérieure et jaunir a la partie inférieure. On attribue cette affection au retour trop précipité de la culture de cette plante dans le même terrain, ou aux engrais pailleux et longs, ainsi qu’aux tourteaux de colza. L’étêtement, autre maladie, fait incliner, puis tomber la sommité des tiges, et provoque, vers le.milieu de ces tiges, l’émission d’un nouveau bourgeon. Les pieds de lin atteints de cette affection sont sujets à produire de mauvaise filasse.

Le miellat, maladie très-rare, se reconnaît aux feuilles qui se couvrent çà et là d’une matière visqueuse et sucrée, dont les pucerons sont la cause.. Le rouge, causé par la sécheresse prolongée, est annoncé par la teinte rougeatre de l’extrémité des tiges. La partie atteinte du rouge résiste au rouissage. Deux plantes parasites nuisent aussi au (in pendant sa croissance : l’&robanche rameuse. et la cuscute. Il faut les arracher avec soin, ce qui est loin d’être facile.

Il paraîtrait, d’après une découverte récente, que les moutons ne.se nourrissent pas des feuilles de lin, et qu’il ne peut y avoir que profit à introduire les troupeaux dans les cultures, pour les débarrasser des mauvaises herbes ; ce fait mérite confirmation.

On récolte le lin à des époques variables, suivant que l’on veut utiliser la graine ou la filasse. Le lin dont la graine est mûre ne produit que de la filasse inférieure ; alors on ne l’arrache que lorsqu’il est bien dépouillé de ses feuilles et que ses capsules brnnissent. Si l’on veut obtenir à la fois de la filasse et de la graine, on arrachera dès que le tiers inférieur des tiges sera jaune ; mais si l’on veut avoir de la filasse fine, il faut sacrifier la graine et arracher le (in au moment où lu fleur s’ouvre ; en Silésie même, on l’arrache plus tôt.

Le (in s’arrache à la main. Avec les tiges de même hauteur, on forme de petites bottes, et ces bottes forment ensuite des faisceaux, trois par troiSj ou bien sont disposées en pente, de chaque côté d’une ligne de petites perches posées sur des fourches basses. Lorsque les petits paquets ont séché à l’air libre, on les bat ou on les peigne, pour les débarrasser des graines. Le battage est préférablo ; il s’opère à l’aide d’une batte de laveuse. Les paquets de tiges, en attendant le rouissage, sont conservés en lieu sec, couvert et aéré. Les graines, encore à demi enveloppées de leurs capsules et attachées à leurs pédoncules, sont aussi conservées en lieu sec et aéré, quelquefois dans des sacs ouverts, où on ne les tasse point.

Up hectare de lin varie énormément dans ses produits. Il ne donne pas moins de 3,000 kilogrammes de tiges brutes, ni plus de 0,000, dont on retire de 350 à 800 kilogrammes de filasse,

En France, le produit moyen de la filasse est de 375 kilogrammes pour 7 hectolitres et demi de graine par hectare. Le total de la production française peut être évalué à 37,000,000 de kilogrammes.

Nous avons vu que l’on cultive le lin, non-seulement pour sa filasse, mais encore pour sa graine. La graine de lin rend environ 25 pour 100 d’huile siccative, qui remplit un rôle important dans les arts. Elle sert à préparer l’encre des imprimeurs et des lithographes, les vernis gras, les taffetas gommés, les toiles cirées, les cuirs vernis. L huile de lin, réduite sur le feu, donne une sorte de glu très-connue des chasseurs à la pipée. De toutes les huiles, celle de (in se solidifie le moins aisément au froid ; elle reste liquide jusqu’à 27» au-dessous de zéro. Elle est surtout employée par les peintres, qui, après l’avoir tait bouillir avec de la litharge, .la mélangent avec les couleurs. Dans son état naturel, elle est jaunâtre ; mais la litharge lui communique une teinte rouge très-prononcée.

La médecine tire un très-grand parti de la graine de (in. Cette graine contient : un mucus renfermant de l’acide acétique et des sels, de l’extractif, de l’amidon, de la cire résine, une matière colorante, de la gomme, de l’albumine et.principalement une huile fine. Le mucilage de graines de lin est très-visqueux ; il possède des propriétés éniollientes. Sous forme de pouîire ou de. farine, la graine de lin est d’un usage journalier. Elle

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