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à cheval, l’équitation était en honneur ; on chassait à courre, la France possédait peu de grandes routes, les autres moyens de communication étaient difficiles : il fallait donc que partout on se servit de chevaux de selle, de manège, de chasse, de promenade, de voyage même. Depuis le commencement du siècle, tout a changé sous ce rapport et sous bien d'autres : on n’a plus besoin de chevaux de selle proprement dits.’

Voici, d’après M. Eugène Gayot, l’état de la population chevaline dans le Limousin, aux beaux temps du haras de Pompadour : « Le poulain de la Haute-Vienne, dont la mère est généralement plus grande et plus forte que la limousine ordinaire, par la raison que le sang anglais domine dans ses veines, devient presque toujours cheval d’officier ou de cavalerie de ligne. Le poulain de la Corrèze, plein de gentillesse et de race, mais plus arabe qu’anglais, dépasse rarement les conditions du cheval de troupe légère. Le poulain de !a Creuse, plus gros et plus commun, produit mêlé des deux sangs, dans leur pureté quelquefois, mais plus souvent à l’état de demi-sang, prend moins de distinction que les autres, ne devient presque jamais cheval d’officier, mais donne d’excellents troupiers, durs au travail, résistants à la fatigue. Le poulain de la Haute-Vienne est plus cher, celui de la Corrèze moins recherché. À l’état de cheval fait, le premier rend plus à la vente, mais il faut qu’il soit net, qu’aucune tare ne le souille, car tout forme tache sur une nature aussi fashionable. Le second est plus facile à placer, il entre davantage dans le genre usuel. Il n’y a qu’un débouché possible pour l’autre, la remonte militaire. De tous, celui-ci est le plus difficile à vendre et le moins profitable à l’éleveur. » Ce tableau se rapporte aux années 1852 et suivantes. Depuis lors, des distinctions semblables ne paraissent plus subsister : l’élevage est devenu plus uniforme et parait moins s’attacher à la pureté du sang.

Bœuf limousin. Cette famille est un dérivé de la grande race garonnaise, dont elle se distingue par des caractères plus ou moins prononcés, suivant les différentes localités qu’elle habite. Bien qu’ayant son centre de production dans le Limousin, elle n’en est pas moins répandue dans le Périgord, le Quercy et la Saintonge. Dans toutes ces régions, le bœuf limousin a sa physionomie bien distincte et qui le classe à part dans l’ensemble de la population bovine française. Il est d’abord employé au travail, puis il est engraissé dans les herbages de la Vendée et de la Normandie. Avant d’arriver à cette période de sa vie, il a changé de maître presque tous les ans et a été l’objet de soins assidus. D’après M. Magne, la race limousine a pour caractères bien marqués : « Pelage jaune, plus pâle à la face interne des membres : yeux grands, doux et entourés, ainsi que le mufle, d’une auréole presque blanche ; peau généralement souple, douce, pour un bœuf de montagne ; taille moyenne, corps long, plutôt grand qu’épais ; côte souvent plate ; garrot élevé, tranchant ; train postérieur quelquefois mince ; encolure un peu longue ; tête moyenne, portant des cornes blanchâtres sur toute la longueur ou un peu brunes au sommet, très-grosses, presque toujours aplaties à la base, rarement bien contournées, mais dirigées en avant et souvent en bas. Comme dans le bœuf garonnais, on ampute une corne, quelquefois les deux, à 0m,10 ou 0m,12 de la tête, pour avoir plus de facilité à atteler les animaux. » Au point de vue de la production du lait, la race limousine est plus que médiocre ; mais, en revanche, elle possède une aptitude remarquable à prendre la graisse et à recevoir toutes les améliorations que comporte l’état actuel de l’élevage. Sous ce double rapport, la race limousine vient en second ordre avec la garonnaise, dont elle possède la plupart des qualités.


LIMOUSIN, en latin Lemovicensis ager, province et grand gouvernement de l’ancienne France, entre la Marche au N., l’Angoumois et le Périgord à l’O., le Quercy au S., et l’Auvergne à l’E. Ch.-l., Limoges. Il mesurait 90 kilom. de longueur sur 80 de largeur. On le divisait ordinairement en haut Limousin, villes principales Limoges, Saint-Yrieix ; et bas Limousin, villes principales Tulle et Saint-Junion. Le Limousin est sis sur un immense plateau, dont la hauteur moyenne au-dessus du niveau de la mer est de 565 mètres. Le pays est sillonné de l’E. À l’O., sur presque toute sa surface, de nombreux cours d’eau non navigables et d’un grand nombre de chaînes de collines, qui sont des embranchements des montagnes d’Auvergne, et qui s’abaissent à mesure qu’elles s’avancent vers l’occident. Ces hauteurs se présentent sous la forme de mamelons qui, par leur forme arrondie, décèlent le principe granitique qui les constitue. Quelques-unes sont frappées d’une éternelle stérilité ; les autres sont couvertes de bois ou ombragées de distance en distance par des masses de châtaigniers, ce qui donne au pays une teinte sombre et quelquefois un aspect sauvage. La base du sol est formée de roches granitiques, qui ont pour principe constituant le feldspath, le quartz et le mica. Les différentes agrégations de ces principes produisent plusieurs variétés de pierres, telles que les granits proprement dits, les gneiss, les porphyres, etc. On y trouve aussi plusieurs espèces de terres argileuses, entre lesquelles on distingue le kaolin, ou terre à porcelaine. La nature du sol, l’élévation et là direction des montagnes, la multiplicité des sources et le grand nombre des ruisseaux rendent la température du Limousin froide et humide, et font que sa constitution météorologique éprouve de fréquentes variations. Cette variabilité de l’atmosphère non-seulement est nuisible à là prospérité de la végétation ; mais elle produit encore de pernicieux effets sur le genre animal, en occasionnant des maladies inflammatoires et tous les accidents que cause la suppression subite de la transpiration. La nature du terrain, qui n’est presque partout qu’un maigre détritus de granit et de schiste décomposé, sous lequel on trouve le tuf ou le rocher à peu de profondeur, oppose de grandes difficultés au cultivateur limousin. À une époque qui n’est pas encore bien loin de nous, le Limousin produisait à peine de quoi suffire pendant la moitié de l’année aux besoins de sa population ; aussi les habitants de cette contrée, race douce, aux passions peu développées, ont-ils senti le besoin de suppléer à l’infertilité de leur territoire par l’industrie et le commerce. Ceux de plusieurs cantons sont accoutumés à des émigrations périodiques, et vont exercer divers métiers dans les différentes parties de la France. Cependant les beaux pays où ils promènent leur laborieuse industrie leur font rarement oublier celui qui les a vus naître ; ils conservent toujours pour leurs montagnes un attachement et une prédilection qui les y ramènent tous les ans dans la saison de l’hiver ; alors ils viennent porter à leurs familles le produit de leurs épargnes et acquitter leurs contributions.

Les plus anciens habitants connus de cette province, les Lémovices, opposèrent une assez vive résistance aux armes romaines. Ils mirent sur pied 10,000 combattants, qu’ils envoyèrent sous les murs d’Alesia pour obliger César à lever le siège de cette ville. On connaît le résultat de ce siège et de la guerre des Gaules. Auguste comprit le pays des Lémovices dans la première Aquitaine. Au Ve siècle, le Limousin tomba au pouvoir des Wisigoths, et fut pris sur eux par Clovis. Cette province changea souvent de maître jusqu’au règne de Dagobert ; après ce prince, elle fut sujette des rois de Neustrie jusqu’à ce que Eudes, duc d’Aquitaine, s’en rendît souverain absolu. Elle fut prise par Pépin vers le VIIIe siècle. Éléonore, duchesse d'Aquitaine, l’apporta en dot à son second mari, Henri II, roi d’Angleterre. Après sa mort, elle appartint successivement à Richard Cœur de Lion et à Jean sans Terre. Philippe-Auguste la reprit vers l’an 1205, mais elle fut restituée par Louis IX aux Anglais, à qui Charles V l’enleva en 1369, et il la réunit à la couronne de France, dont elle n’a pas été séparée depuis. Le Limousin a formé dans les nouvelles divisions du territoire français les deux départements de la Corrèze et de la Haute-Vienne.


LIMOUSIN (Léonard, dit Le), peintre émailleur du XVIe siècle. V. Léonard.


L1MOUS1NAGE s. m. (li-mou-zi-na-je - rad. Limousin, parce qu’il vient à Paris beaucoup de maçons du Limousin). Constr. Maçonnerie faite avec des moellons et du mortier. || On dit aussi limosinage.


LIMOUSINE s. f, (li-mou-zi-ne — rad. Limousin), Manteau d’étoffe grossière de laine et fil, à raies blanches et noires, à l’usage des charretiers, des rouliers, des paysans.

— Argot. Faire la limousine, Voler le plomb des toitures.

— Hortic, Espèce d’anémone verte, rouge et blanche.


LIMOUSINE, ÉE (li-mou-zi-né) part, passé du v. Litnousiner. Construit en limousinage : Muraille limousinée.


LIMOUSINER v. a. ou tr. (li-mou-zi-né - rad. Limousin). Constr. Construire en limousinage : Limousiner un mur.


LIMOUS1NERIE s. f. (li-mou-zi-ne-ri — rad. Limousin). Constr. Maçonnerie faite avec des moellons et du mortier.


LIMOUSINEUX s. m. (li-mou-zi-neuxrad. Limousin). Celui qui vole du plomb sur les toits.


LIMOUX, en latin Limosum, commune de France (Aude), ch.-l. d’arrond. et de canton, sur la rive gauche de l’Aude, à 30 kilom. S.-O. de Carcassonne ; pop. aggl., 4,263 hab. — pop. tot. 5,897 hab. L’arrond. comprend 8 cant., 150 comm. et 67,191 hab. Tribunaux de 1re instance et de commerce ; justice de paix. Collège. Filatures de laine ; fabriques de draps, savons, cuirs, tanneries, teintureries. Commerce de blé, huile d’olive, fourrages, céréales. Récolte et commerce d’excellent vin blanc, dit blanquette de Limoux ; entrepôt des fers des forges environnantes.

Cette petite ville, ’ située dans un vallon fertile et arrosé par d’abondantes eaux, est bien bâtie et entourée de sites charmants, qui offrent de délicieuses promenades. D’après quelques auteurs, la fondation de Limoux serait antérieure à la conquête de Jules César ; il en est est fait mention pour la première fois en 854 dans un diplôme de Charles le Chauve. En 1209, pendant la guerre contre les albigeois, Simon de Montfort en fit raser le château. Peu après, la ville elle-même, située alors sur une colline voisine, fut détruite par un ordre du roi de France, et rebâtie dans le vallon qu’elle occupe aujourd’hui. En 1574, les catholiques assiégèrent, prirent et pillèrent Limoux, qui dans la suite se rangea du côté de la Ligue, puis se soumit à Henri IV en 1596.

Près du collège actuel existe encore la porte de la cour des prisons établies par ordre du concile tenu, en 1227, à Narbonne, pour enfermer les hérétiques sur la poursuite des inquisiteurs. Au-dessus de cette porte se voit une potence sculptée. L’ancienne église abbatiale de Saint-Hilaire a été classée parmi les monuments historiques. Sur le bord de l’Aude s’élève un joli coteau couronné par la chapelle de Notre-Dame de Marseille, qui attire beaucoup de pèlerins.

Dans les environs de Limoux on récolte un vin blanc très-estimé, doux, léger, parfumé et spiritueux, connu sous le nom de blanquette de Limoux. Le vin rouge y est moins réputé, quoique assez généreux. 688 hectares constituent le vignoble de Limoux, situé sur des coteaux calcaires, généralement maigres, exposés au sud et à l’ouest. Les cépages les plus répandus sont pour le rouge, le terret, le picpouille, le mataro et le ribeyrenc. Pour la blanquette, le cépage de ce nom en fait la base, en s’associant à la clairette. Pour la culture, on dresse la vigne sur trois branches et on ne la façonne que deux fois. On égrappe la vendange avant de la fouler ; le vin cuve pendant quarante jours, après lesquels on le met en barriques ; huit jours plus tard, on le bonde. On obtient la blanquette de la manière suivante : on trie les grappes une à une, afin d’enlever les grains gâtés ; on foule avec les pieds ; on passe le moût et on en remplit des tonneaux bien nettoyés. Durant la fermentation, on ouille tous les jours avec du moût que l’on a réservé dans des bouteilles. Pendant la première quinzaine, on repasse le moût deux ou trois fois dans la manche, et on l’y repasse une dernière fois lorsque la fermentation tumultueuse a cessé. On transvase ensuite dans une barrique neuve que l’on bouche hermétiquement. On soutire en mars et l’on met en bouteilles.

Limoux peut produire environ 3.000 hectolitres de blanquette, dont le prix est double de celui du vin rouge.

Magrie, voisin de Limoux, produit des vins de la même espèce et à peu près d’égale qualité.


LIMOUZIN-LAMOTHE (Jean-Philippe-Marc), agronome et poète français, né à Verdun (Tarn-et-Garonne) en 1782, mort en 1848. Entré comme élève dans une pharmacie, il apprit la chimie, la physique, l’histoire naturelle, devint ensuite pharmacien à Albi, et se fit connaître avantageusement par ses travaux sur la chimie appliquée et sur l’agriculture. Pendant trois ans, il rédigea un journal mensuel d’agriculture, et il professa pendant huit ans l’agronomie à l’école normale du département du Tarn. Outre des Mémoires scientifiques, on lui doit des poésies en patois languedocien, qui ne manquent ni de verve ni d’originalité, mais dont le style est assez négligé. Ce sont des chansons, des noëls, des épigrammes, des fables, etc., dont plusieurs ont été imprimés dans des journaux et dans les Proverbes patois du Rouergue (1845).


LIMPERANI (Léonard), homme politique français, né à Bastia (Corse) en 1831 ; il est fils d’un ancien député qui, sous Louis-Philippe, vo’a avec la majorité gouvernementale. Reçu licencié en 1853, il alla exercer la profession d’avocat dans sa ville natale, où il se fit bientôt remarquer, devint un des chefs du parti républicain dans l’Ile et fit une vive opposition à l’Empire. En 1869, M. Limperani fut un des fondateurs du journal la llevancke, dont M. Pasehal Grousset devint un des.principaux rédacteurs, et dont la vive polémique devait être la cause indirecte du meurtre de Victor Noir par Pierre Bonaparte. Lors des élections de février 1871, M. Limperani se présenta en Corse comme candidat républicain et fut élu député à l’Assemblée nationale. Il alla siéger parmi les membres de la gauche modérée, vota pour les préliminaires de paix, la loi municipale, l’abrogation des lois d’exil, la proposition Rivet, le retour de l’Assemblée à Paris, etc., et appuya, en un mot, constamment la politique de M. Thiers. M. Limperani a proposé d’abroger la loi qui fixe l’intérêt de l’argent et a pris, à plusieurs reprises, la parole, notamment sur la-loi municipale, contre le cautionnement des journaux, sur la loi des conseils généraux, etc., et il a vivement protesté contre une pétition qui demandait la séparation de la Corse d’avec la France. Elu membre du conseil général de la Corse en octobre 1871, il fut nommé président de cette assemblée, malgré tous les efforts des bonapartistes, qui portaient M. Gavini {3 novembre 1871), et se fit remarquer par sa fermeté dans les orageux débats provoqués au sein du conseil par les partisans de M. Napoléon Bonaparte, lorsque celui-ci donmi su démission de conseiller général.

’ LIMPIDE adj. (la’m-pi-de — latin limpidus, mit que quelques étymologistes regnrdent comme une forme nasalisée de liquidus, mais qui se rattache probablement au même radical que le grec lampâ, briller, lampas lampe, savoir la racine sanscrite limp, brûler). Clair et transparent : Eau limpide. Source limpide.

LtMP

Cristaux limpides. L’eau destinée à la boh' son doit être incolore, claire, limpide et inodore. (L. Cruveilhier.)

— Pur et brillant : Des yeux limpidks. ! De quel front Intrépide,

Soutiendrai-je le poids de son regard limpide ?

Ponsàbd.

— Fig. Simple et franc, exempt de trouble, de désordre, de détours : Il est des âmes limpides et pures, où la vie est comme un rayon guise joue dans une goutte de rosée. (J. Jotib.). Jl Simple et clair, exemptd’obsourité, de coinplication, d’embarras : Le parler créole est doux et limpidk. (.1. Arngo.) L’arabe n’arrivera jamais à cette limpide précision qui semble le partage exclusif des langues indo-européennes. (Renan.)

LIMPIDITÉ s. f. (lain-pi-di-té — rad. limpide). Qualité de ce qui est limpide : Limpidité de l’eau.

Admire la fraîcheur et la limpidité De cette onde qui court par des routes fleuries.

Royou.

— Fig. Qualité de ce qui est simple et clair, exempt d’obscurité et d’embarras : La limpidité du style.

L1MPO D’ABREU (Antoine), homme d’État brésilien, né k Coïmbre en 1797. Il quitta le Portugal, où il était né, pour se rendre au Brésil, exerça la-profession d’avocat à Minas-Geraes, puis deviiitsueeessivementconseiller au premier tribunal de justice, député et sénateur. En 1831, Limpo d’Abreu prit part au mouvement révolutionnaire à la suite duquel l’empereur du Brésil dut abdiquer en faveur de son fils, le jeune dom Pedro II, et fit, dix ans plus tard, partie du ministère formé lorsque ce prince fut déclaré majeur. l’artisan des idées libérales, il se vit, peu après sa sortie du pouvoir, gravement compromis comme ayant pactisé avec l’insurrection démocratique de Minas et de San-Paolo, se réfugia en Portugal, et put revenir en 1843 au Brésil, où les libéraux avaient repris le pouvoir. Limpo continua à siéger au sénat, où il se mêla activement et brillamment aux discussions, et continua à y défendre les idées de liberté. En •1853, il accepta le portefeuille des affaires étrangères dans le cabinet présidé par le marquis de Paraua, intervint peu après dans les affaires de l’Uruguay, lit occuper Montevideo par les troupes brésiliennes, et envoya dans le Paraguay l’amiral Ferreira pour y régler des difficultés relatives à une question do territoire ; mais ce marin ayant conclu un traité désavantageux, Limpo d’Abreu, à qui en incombait la responsabilité, donna sa démission de ministre et reprit, son siège au sénat (1855).

LIMULE s. m. (li-mu-le), Crust. Genre de crustacés xyphosures, comprenant cinq ou six espèces qui habitent les mers chaudes et tempérées de l’hémisphère nord.

— Encycl. Les limules présentent, tant dans l’organisation que dans les mœurs, les particularités les plus curieuses. Leur test se compose de deux’parties : la première, sous laquelle se trouve le corps, est une pièce çrustaoée, légèrement bombée en dessus, très-excavée en dessous, peu épaisse en son milieu, mais renforcée sur ses bords, arrondie en avant et sur les côtés, et découpée en arrière ; son bord antérieur se replie en dessous, et forme une sorte de chaperon. Les yeux, ovoïdes et peu saillants, sont placés sur les côtés de cette pièce, dans une rainure parallèle. La seconde partie, sous laquelle se trouvent les branchies, est presque aussi longue, que la première, également bombée et écfaancrée eu arriéra, où elle est inunie de deux pointes ; mais elle est beaucoup moins large, et ses bords présentent de chaque côté six épines courbes et assez longues ; la partie médiane dé la face supérieure porte une carène, accompagnée d’une rangée de courtes épines de chaque côté. La queue, plus longue que le corps, est triangulaire, pointue à l’extrémité, articulée à la base, qui est implantée dans l’échancrure de la seconde pièce ; la carène de cette queue porte aussi une rangée d’épines courtes.

En dessous, on voit d’abord la bouche, accompagnée de deux petites serres courtes, à deux articles, dont le dernier est en forme de pince. U n’y a point d’antennes. Plus bas, sont cinq paires de pattes, à peine aussi longues que la largeur du test ; celles de la dernière paire sont terminées par un faisceau de quatre petites lames allongées, pointues, et par un article représentant le tarse, au bout duquel sont deux petits doigts mobiles en demi-cônes allongés. Les pattes des quatre premières paires sont munies de pinces très-courtes, à doigts égaux. Les mâles se distinguent des femelles par la forme des pinces qui terminent les deux ou quatre pattes antérieures : elles sont renflées et dépourvues de doigts mobiles. Le pharynx occupe l’intervalle compris entre toutes ces pattes. On voit ensuite, sous la seconde pièce, une suite de branchies placées sur deux rangs, formées par des lames doubles et d’épaisseurs inégales, qui, chez les femelles, portent les ceufs dans le temps du frai. Du reste, la plus grande partie du test est remplie par les testicules dans le mâle, par l’ovaire dans la femelle.

Les iimules atteignent jusqu’à 0™,70 de longueur sur 0>°,50 de diamètre. Leur test est