Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 1, L-Leo.djvu/94

Cette page n’a pas encore été corrigée

90 LAIT

frent des taches d’un blanc trouble, ce qui en diminue la valeur : Opale laiteuse.

— Bot. Qui contient un suc semblable au lait : La iithymale est une plante laiteuse. (Acad.) Les petits levrauts préfèrent les plantes dont la racine est laiteuse. (Bull.")

— s. m. pi. Laiteux poivrés, Classe de champignons à suc laiteux acre, piquant au goût.

LAITIAT s. m. (lè-si-a — rad. lait). Nom donné, dans le Jura, au petit-lait aigre, dans lequel on fait macérer divers fruits sauvages et qu’on emploie comme boisson rafraîchissante : Boire du laitiat.

laitier, 1ÈRE s. (lè-tié, iè-re — rad. lait). Personne dont le métier est de vendre du lait : Les femmes vont la tête nue ou enveloppée d’un mouchoir à la guise des laitières de Pai-is. (Chateaub.)

Notre laitière ainsi troussée

■ Comptait déjà dans sa pensée

Tout le prix de son lait.

La Fohtaine.

— s. m. Métall. Scorie, masse de matière vitrifiée qui nage sur le métal en fusion : Dans la fonte du fer, les laitiers emportent toujours des portions de ce métal.

— Géol. Laitier des volcans, Produit volcanique, fondu en un verre qu’on nomme aussi lave vitreuse : Toutes ces matières volcaniques, basaltes, laves et laitiers se décomposent par l’impression des éléments humides. (Buff.)

— Techn. Partie hétérogène qui se trouve interposée dans la masse de fer fondu lorsqu’il est mis en loupes. Il On écrit quelquefois litier.

— Bot. Polygafe commun, champignon qui, lorsqu’on le casse, laisse échapper du lait.

— s. f. Femelle considérée sous le rapport du lait qu’elle fournit : Cette vache est bonne laitière. Cette chèvre est bonne laitière. Il Se dit quelquefois d’une femme, mais le plus souvent par plaisanterie : Cette nourrice est une bonne laitière.

— Adjectiv. Se dit d’une femelle consacrée à la production du lait : Vache laitière. Chèvre laitière. |] Qui est apte à la’ production du lait : Les principales races laitières sont les races normande, flamande, comtoise et bretonne. (F. Pillon.)

— EncycJ. Métall. Pour obtenir la fusion de la gangue d’un minerai de fer, il faut toujours, en définitive, déterminer la formation d’un silicate double de chaux et d’alumine. Ce silicate a reçu le nom de laitier. On arrive au résultat désiré en ajoutant de l’argile aux minerais carbonates, ou du carbonate de chaux (castinej aux minerais siliceux ; quelquefois, il faut employer un mélange des deux matières. L’addition de castine a aussi pour but de déplacer le protoxyde de fer, qui tend toujours à former un silicate fusible irréductible par le charbon. C’est, au reste, sous forme de laitier que toutes les impuretés renfermées dans le minerai, silice, chaux, alumine, etc., sont séparées du métal. On conçoit donc que la composition des laitiers var rie avec la nature des minerais traités et avec la méthode et le combustible employés pour, leur transformation en métal.

Les laitiers se produisent dans cette partie du haut fourneau que l’on nomme l’ouvrage ; ils s’écoulent dans le creuset, où ils forment une couche à la surface de la fonte, qu’ils protègent contre l’action de l’air des machines soufflantes. Lorsqu’ils se trouvent dans le creuset en quantité suffisante pour atteindre le niveau de l’ouverture de la tympe, ils s’écoulent au dehors, et, à partir de ce moment, ils sortent constamment du fourneau. La constitution du laitier qui s’écoule peut fournir des renseignements précieux sur la marche du haut fourneau.

On doit, afin d’économiser le combustible, rechercher la production des laitiers les plus fusibles. L’expérience montre que les bons laitiers ont, en général, la composition suivante :

Silice 45 à 55

Chaux 25 à 35

Alumine 15 à 20

Dans les fourneaux à coke, afin de n’avoir pas de fonte sulfureuse, on doit augmenter la proportion de chaux qui produit du sulfure de calcium, lequel passe dans le laitier. La proportion de chaux doit aussi être un peu plus forte, quand on veut obtenir des fontes blanches, que quand on fabrique des fontes grises. On a d’ailleurs remarqué que les bisilicates convenaient pour les fourneaux au bois et les silicates pour les fourneaux au coke. Les premiers sont vitreux et transparents, les seconds opaques, avec un noyau lithoïde. Au reste, la fluidité du laitier, qu’on cherche à maintenir constante, autant que possible, dépend de sa fusibilité et de la température qui existe dans le haut fourneau. Les laitiers, devant, comme nous l’avons dit, préserver de l’oxydation le métal fondu, doivent avoir une densité suffisante pour que lo vent des tuyères, qui est violent, ne puisse pas les déplacer. Lorsque les minerais renferment du titane, les laitiers prennent une teinte bleue assez prononcée. D’ordinaire, ils possèdent une couleur verdâtre.

En France, on ne tiro aucun parti convenable des laitiers, si ce n’est pour empierrer les routes. En Allemagne, en Suède et dans d’iiutres contrées de l’Europe, on les recueille

LAIT

à leur sortie du creuset, dans des moules où ils se solidifient, et on emploie pour une foule d’usages, notamment pour les constructions, les blocs do verre ainsi obtenus. Les laitiers qui se décomposent à l’air peuvent être utilisés en agriculture comme amendements.

— Allas, littér. La Laitière cl lo Pot au luit.

V, POT.

Lniiicro de Moutfermeii. (la), roman de Paul de Kock (1827, 5 vol. in-12). Mille petits incidents drolatiques et autres composent cette histoire d’une jolie laitière, que Paul de Kock a racontée avec toute sa verve. Auguste Dalville est un jeune homme riche, menant gaiement l’existence, qu’il consacre presque tout entière à l’amour. De toutes les femmes qu’il a rencontrées, une seule lui a résisté, c’est Denise, une jeune laitière du village de Montfermeil. Auguste la trouve plus séduisante que toutes les coquettes de la ville ; niais il se résout à n’avoir pour elle que de l’amitié, et la petite est trop aimable pour qu’il ne cherche pas à la revoir de temps en temps. Auguste continue longtemps encore ses folies, et, voyant diminuer considérablement sa fortune, il se met un jour en tête de confier ce qui lui reste d’argent à un intrigant qui lui promet de le lui rembourser au centuple. Six mois après, Auguste est totalement ruiné par la fuite de l’homme auquel il a remis sa fortune. Pendant plusieurs années, il voyage et cherche à refaire sa fortune ; il ne trouve qu’à donner des leçons de musique et de peinture ; ces métiers le font vivre à peine, et il revient à Paris, réduit à la plus complète misère. Il revoit Denise qui, presque heureuse de la ruine de celui qu’elle n’a jamais cessé d’aimer, le supplie de la prendre pour femme. Auguste refuse de vivre du travail de sa femme, et il va périr de misère, lorsque son ancien domestique arrive et lui remet un portefeuille contenant a, peu près tout ce que son maître avait autrefois confié à l’intrigant. Le fidèle Bertrand a fini par retrouver le voleur en Angleterre, et lui a fait rendre gorge. Désormais, Auguste pourra aimer Denise et en faire sa femme.

Laitièro (la belle), ’tableau de Greuze, galerie Rothschild, à Paris. Une charmante paysanne est venue vendre son laitage à la ville ; elle tient d’une main la bride de son cheval, contre lequel elle s’appuie dans une attitude nonchalante, et, de l’autre main, elle tient une mesure de lait. Cette peinture, exécutée par Greuze pour faire le pendant de la célèbre Cruche cassée, est un des meilleurs ouvrages du maître. Elle a été gravée par Ch. Le Vasseur.

Sous ce titre : la Laitière, diverses compositions ont été gravées par G. Bleker (1043), Michel Lasne (d’après Abraham Bosse), P. Benazeeh (d’après J. Pillement). Une coinposition de Northcote, gravée par Th. Gaugain (1785), est intitulée : la Petite laitière angtaise.

LAITON s. m. Ce-ton. — Diez tire ce mot de latte, et ce serait ainsi la forme, non la matière, qui aurait déterminé cette dénomination. M. Rossignol rapporte laiton au latin luteum, tes luteum, cuivre jaune. Enfin, on a aussi indiqué, et c’est là, selon nous, l’origine la plus vraisemblable, le nom germanique du plomb : anglo-saxon et anglais lead. Ce nom est lui-même d’origine celtique, et provient de l’irlandais luaidh, plomb). Alliage de cuivre et de zinc : Une plaque de laiton. Du fil de laiton.

— Art hermét. Laiton des philosophes, Elément de la terre. Il Laiton blanc, Mercure hermétique. I ! Laiton rouge, Or ou pierre parfaite au rouge. Il Blanchir te laiton. Rendre la matière blanche, de noire qu’elle était.

— Encycl. Le laiton ou cuivre jaune du commerce est un alliage de cuivre et de zinc ; il contient souvent, en outre, de faibles proportions d’étain, de plomb et même de fer. Il

LAIT

est plus ductile que l’un et l’autre des métaux employés, et peut être étiré en fils très-fins, et laminé en feuilles extrêmement minces. On le rend un peu plus dur et plus tenace On y ajoutant de l’étain, et on augmente, au contraire, sa ductilité par une addition de plomb.

Les proportions de cet alliage varient selon l’emploi qu’on veut en faire. Sa composition la plus ordinaire, et qui est propre à presque tous les usages, est, Sur 100 parties, do 04 de cuivre, 30 de zinc, 3 de plomb et 3 d’étain. On augmente sa ténacité en le formant de 80 parties de cuivre, 17 de zinc et 3 d’étain.

Le laiton est employé dans les machines pour faire des pièces qui n’ont que de faibles efforts ou peu de frottements à supporter, ou qui ne sont exposées qu’à une faible température, et ne doivent pas séjourner dans l’eau bouillante, qui les décompose assez promptement à la surface. Cet alliage, étiré en fils, sert pour les ligatures, les cribles et les tamis métalliques, etc.

La densité du laiton varie de 7,824 à 8,441, selon qu’il est composé de 20 à 40 de zinc et de S0 à 60 de cuivre. Le coefficient d’élasticité des fils de laiton recuits est de 10,000 pour un millimètre carré de section ; celui du laiton fondu n’est que de 6, -450 pour la même section. L’effort nécessaire pour rompre par traction un fil de laiton non recuit est de S5 kilogr. par millimètre carré de section pour l’échantillon le plus fort, de moins de un millimètre de diamètre ; pour l’échantillon moyen, de plus d’un millimètre de diamètre, ce coefficient de rupture n’est que de 50 kilogr. ; dans la pratique des constructions, il est convenable de ne soumettre ces fils qu’à des efforts : de util,16 pour les premiers, et de 8kil,33 pour les seconds, par millimètre carré de section. Pour la résistance à l’écrasement, on admet qu’elle est pour le cuivre jaune ou laiton de 11,584 kilog. par centimètre carré ; il est très-probable qu’elle doit varier avec sa composition ; des expériences directes restent encore à faire sur les alliages pour déterminer les divers coefficients de résistance moyens que l’on peut leur appliquer. Les pouvoirs émissif et réflecteur du laiton sont, d’après les expériences récentes de MM. de La Provostaye et P. Desains, ceux du noir de fumée étant représentés par 100 pour le premier et 0 pour le second :

Emissif. Réflecteur.

Laiton fondu poli gras.

Laiton battu poli gras.

Laiton battu poli vif..

Laiton fondu poli vif..

Le laiton est moins bon conducteur de la chaleur que le cuivre ; le pouvoir relatif de l’or étant 1,000, celui du laiton est de 748,6, d’après M. Despretz, et seulement de 444, d’après MM. Wiedemann et Franz.

Quand on porte la température du laiton de 0° à 100", cet alliage se dilate, d’après

Lavoisier et Laplace, de — à — de sa lonr 529 535

gueur à 0" ; d’après Smeaton, la dilatation

du fil de laiton n’est que de —, et celle du

517’

laiton fondu de

533

D’après M. Wertheim, l’allongement que subit un cylindre de laiton de 1 mètre de longueur, lorsqu’une de ses bases est fixe et que l’autre est tirée dans le sens de sa longueur par une force égale à une atmosphère, soit Ok’l.OlOSSS par millimètre carré de section, est de om,000001013. La compression cubique que subit ce même cylindre lorsqu’il est soumis au même effort, mais agissant par pression, est, d’après le même observateur, de 0,000001518.

’ La chaleur spécifique du laiton est, d’après M. Regnault, de 0^,09391.

Voici un tableau de la composition des principaux laitons employés dans le commerce :

NOMS DES LAITONS.

Laiton de Romilly

Laiton de Stohlberg....

Laiton de Jemmapes....

Laiton des doreurs

Chrysocale

Simiior ou or de Manheim.

Tombac ou cuivre blanc

(t pour 100 d’arsenic)..

Potin

Alliage anglais

Travail au marteau

Ustensiles de ménage, chaudières

Pour les tourneurs, latrélîlerie

Bronzes dorés

Bijoux faux...

Bijoux faux ’....

Instruments de musique...

Ustensiles grossiers

Couverts à argenter

70

03,8

04,6 03,70 90 80 à 88

97

31,15

81,50

30

31,8

33,7

33,55

7,9

16 àl2

2 C5,19 10,50

2,2

1,5

2,50

1, G

0,52

ÉTAI.-J.

0,2

0,2

»

0,25

3,14 8

Fabrication du laiton. Le laiton s’obtient le plus souvent en alliant directement les métaux qui doivent entrer dans sa composition ; mais on le fabrique aussi en fondant ■ ensemble du cuivre et de la calamine (carbonate de zinc) ou du cuivre et de la blende (sulfate de zinc). La foute se fait dans des creusets en terre, rangés dans un fourneau à réverbère.

LAITONNÉ, ÉE adj. (lè-to-né — rad. laiton). Techn. Garni de fils de laiton ; Forme laitonnée de chapeau de femme.

LA1TRE-SOUS-AMANCE, village et commune de France (Aleurthe), cant., arrond. et à 12 kilom. de iSancy, sur le revers du Grand-Mont ; 317 hab. L’église, classée parmi les monuments historiques, remonte k 1080 environ. Elle passe, avec raison, pour un des plu3 beaux spicimens de l’architecture romane en Lorraine. Le portail présente trois cintres concentriques, soutenus par six colonnettes à chapiteaux bizarres. Le tympan offre un basrelief fort curieux, quoique d’un travail assez incorrect, représentant le Chi’ist dans sa gloire, donnant sa bénédiction à deux anges

LAIT

et à deux petits personnages en adoration. Un peu au-dessus de l’arcature et sur toute la longueur de la façade règne une corniche garnie de deux rangs de billettes. Entre l’archivolte de la porte d’entrée et la corniche est encastré un second bas-relief, divisé eu cinq niches ogivales richement sculptées, et qui ne paraît pas remonter au delà du xv<J siècle. Intérieurement, l’église est partagée en six travées : la première, d’architecture romane, appartient complètement à l’édifice primitif ; on remarque encore l’ornementation des chapiteaux, l’abside de forme carrée qui termine la nef principale, et les restes du pavé ancien. La plupart des voûtes et des fenêtres, refaites ou restaurées au xve et au xvio siècle, ont perdu tout à fait leur caractère originaire. L’église de Laitre-sous-Amance faisait jadis partie d’un prieuré dépendant de l’abbaye de Saint-Mihice. On trouve, à quelques kilomètres au delà, au hameau de Blanzy, les ruines d’un autre prieuré, dont plusieurs bâtiments et l’église, qui date du xnc siècle, existent encore.

LAITRON S. m. V. LAITERON.

Laitue s. f. (lè-tu — lat. lactuca ; de lac, laclis, lait, à cause du suc laiteux que contient cette plante). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des ehicoracôes, comprenant environ soixante espèces : Ou substitue assez souvent la laitue vivace à la laitue vireuse. (P. Duchartre), 11 avait de plant vif fermé cette étendue ; Là croissaient à plaisir l’oseille et la laitue.

La Fontaine.

Il Laitue d’âne, Nom vulgaire des cardères et des chardons. [[ Laitue d’ant/uille, Nom vulgaire de diverses ulves. Il Laitue des brebis, iS’om vulgaire des mâches. Il Laitue de chèvre, Nom vulgaire de quelques euphorbes.

Il Laitue de chien, Nom vulgaire du pissenlit commun. Il Laitue de chouette, Nom vulgaire de la véronique beuabunga. il Laitué de cochon, Nom vulgaire de l’hypochéride fétide.

Il Laitue de grenouille, Nom vulgaire du potainot crépu. Il Laitue de lièvre, Nom vulgaire du laiteron commun. Il Laitue de muraille, Nom vulgaire d’une espèce de sisymbre, des prenanthes et des lailerohs. Il Laitue marine, Nom vulgaire de plusieurs espèces d’ulves et d’euphorbes.

— Moli. Nom vulgaire d’une espèce do murex.

— Zooph. Laitue de mer, Nom vulgaire d’une espèce de madrépore.

— Encycl. Le genre laitue a pour principaux caractères : des capitules à fleurs nombreuses, liguiées ; un invoiucre cylindrique formé de deux à quatre rangs d’éoailles imbriquées, les écailles extérieures plus courtes ; un réceptacle plan et nu ; le fruit, comme dans toutes les composées, est un akène comprimé, strié longitudinalement, surmonté d’un col filiforme terminé par une aigrette. Les laitues sont au nombre d’une vingtaine d’espèces, originaires des climats tempérés ; plusieurs d’entre elles sont d’un usage important, au point de vue alimentaire et médical.

— I. La laitue cultivée (lactuca sativa) est une plante herbacée annuelle, à tige dressée, cylindrique, épaisse, simule à la base, ramifiée au sommet. Ses feuilles inférieures sont sessiles, embrassantes, obovales, oblongues, arrondies au sommet, ondulées sur les bords ; les supérieures sont graduellement plus petites, cordiformes et denticulées. Les fleurs sont d’un jaune pâle, petites ; nombreux capitules. Cette espèce n’a encore été nulle part rencontrée à l’état sauvage. Quelques botanistes pensent qu’elle est le résultat de la culture de certaines espèces qui, de vénéneuses et narcotiques, sont devenues, à la longue, douces et salubres, surtout dans leurs parties qui ne contiennent point de suc laiteux, où semble résider le principe vireux. Dette opinion est vraisemblable, car les variétés que la culture a fait naître sont extrêmement nombreuses, et prouvent combien cette plante est sujette aux transformations, et combien il est difficile de reconnaître son véritable type. Les 150 variétés de laitue cultivées peuvent être rapportées à trois races principales, qui se perpétuent par leurs graines. 1° Laitue pommée. Les feuilles inférieures sont très-nombreuses, pressées les unes contre les autres, et forment une tête arrondie comme le chou ; celles qui occupent l’intérieur, étant étiolées, sont blanches ou légèrement jaunâtres, tendres et très-aqueuses. 20 Laitue frisée. Elle a des feuilles découpées, crépues sur les bords et ne formant pas une tête arrondie, comme dans les variétés de la première race. On regarde, comme une variété de la laitue frisée, la plante cultivée aux environs du Mans sous le nom de laitue épinard ou laitue chicorée. 3<> Laitue romaine. Elle se reconnaît facilement à ses feuilles allongées, non bosselées ni ondulées, dressées, et formant un assemblage oblong peu compacte.

Les usages culinaires, des laitues sonfj si vulgaires qu’il serait oiseux de les indiquer. C’est un aliment très-rafraîchissant. Quoique étiolée, la laitue jouit cependant de propriétés narcotiques assez marquées. C’est elle qui sert à préparer l’hydrolat de laitue, employé comme base des potions calmantes.

Les anciens ne mangeaient la laitue qu’à la fin du repas, le soir, pour se procurer le sommeil ; mais, à l’époque de Doinitien, ou