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vinces. Ce serait à partir de ce moment que Constantin aurait placé ce signe-mystérieux sur son étendard, helabarum était considéré comme le palladium de l’empire ; la garde en était confiée, dans les batailles, à cinquante soldats d’élite, qui passaient pour invulnérables.

Dans son livre de l’Ornithologie passionnelle, M. Toussenel donne de l’apparition du labarum une raison qui n’est rien moins que miraculeuse. « Le flamant vole les jambes pendantes et le cou tendu, et comme ses ailes sont beaucoup trop courtes pour son corps, il fait de loin à l’observateur l’effet d’une croix de feu qui s’emporte dans les airs. J’ai toujours été tenté d’attribuer à l’espièglerie d’un individu de cette espèce l’apparition du fameux labarum, qui versa un si , grand courage dans le cœur des soldats du pieux. Constantin combattant le tyran Maxence, et qui décida le triomphe des chrétiens sur les infidèles. »

LA BASSÉE (Bonaventure de), théologien français. "V, Bassée.

LABAST1DA, bourg et municipalité d’Espagne, province d’Alava, à 24 ktlom. S.-O. de Laguardia, non loin do la rive gauche do l’Ebre ; 2,103 hab. Exportation de vins et d’eau-de-vie. Belle église paroissiale ornée d’une tour ancienne ; hôtel de ville d’une belle architecture.

LA BASTIDE (Marc-Antoine de), diplomate et controversiste protestant. V. Bastide.

LA BASTIDE (Matthieu Chiniac DE), érudit français. V. Chiniac.

LA BASTIE (Joseph Bimard, baron de), savant français, né à Carpentras en 1703, mort dans la même ville en 1742. Il se livra avec ardeur à l’étude de l’antiquité, et hâta sa fin par un travail excessif. îl a laissé un très-grand nombre de dissertations archéologiques très-remarquables. Nous citerons, entre autres : les Eclaircissements sur la durée de l’empire de Probus, Carus, Carinus et Numérien, à l’occasion de quelques médailles ; une Dissertation sur la vie de saint Louis ; une étude historique sur les Légions et les cohortes romaines ; une Chronique des rois de Bilhynie, déterminée par les médailles, etc. La plupart de ces travaux ont paru dans les Mémoires de l’Académie des inscriptions. Il avait été reçu associé honoraire de cette Académie en 1736.

LABAT (Pierre), théologien français, mort en 1670 à Toulouse, sa ville natale, où il professait la théologie. Il a laissé : Thcologia scolastica, secundum illibatam sancti Thomas doctrinam ; sive Cursus théologiens in guo omnia dubia maxime hac tempeslate agitari solita ample, exacte et perspicue résolvuntur, ac semper omnino menti ejusdem Doctoris angelici consone (Toulouse, 1658-1661,8 vol. in-8»).

LABAT (Jean-Baptiste), missionnaire, né à Paris en 1663, mort en 1738. Entré fort jeune dans l’ordre des dominicains, il devint, en 1787, professeur de philosophie et de mathématiques à Nancy, où il se livra en même

temps, avec succès, à la prédication. En 1693, il fut, sur sa demande, envoyé comme missionnaire aux Antilles, débarqua d’abord à la Martinique, et passa, deux ans plus tard, à la Guadeloupe, où ses connaissances mathématiques furent utilisées par le gouverneur pour augmenter, par de nouvelles constructions, les moyens de défense de cette

île. Nommé, à son retour à la Martinique, procureur général de son ordre, il Sut encore se rendre utile aux gouverneurs de cette île, qui lui confièrent à différentes reprises d’importantes missions. Il parcourut toutes les Antilles, et, lorsque les Anglais vinrent attaquer la- Guadeloupe en 1703, il rendit à ses compatriotes tous les services d’un ingénieur expérimenté. Il fit plus encore, il pointa plusieurs fois le canon sur l’ennemi, et organisa une compagnie de soixante nègres, qui firent beaucoup de mal aux Anglais. Il devint, à cette époque, supérieur de la mission de la Martinique, vicaire général et préfet.apostolique. Le uesoin de recruter des . missionnaires le ramena en Europe en 1705. Il débarqua à Cadix, et saisit cette occasion pour explorer les environs de cette ville, ainsi que toute la côte de l’Andalousie jusqu’à Gibraltar. Il ne put, ainsi qu’il l’espérait, retourner aux Antilles, car ses supérieurs l’envoyèrent en Italie, où les affaires de l’ordre le retinrent jusqu en 1715. À dater de cette époque, il vécut retiré au couvent des Missions étrangères de Paris. Ce fut là qu’il s’occupa de la publication de ses voyages et de celle de diverses relations dont on lui avait remis les manuscrits. On a de lui : Nouveau voyage aux îles de l’Amérique, contenant l’histoire naturelle de ces pays, l’origine, les mœurs, la religion et le gouvernement des habitants- anciens et modernes, les guerres et les événements singuliers gui y sont arrivés pendant le séjour que l’auteur y a fait (Paris, 1722, 6 vol. in-12) ; Nouvelle relation de l’Afrique occidentale, contenant une description exacte du Sénégal et des pays situés entre le cap Blanc et Sierra-Leone jusqu’à plus de trois cents lieues avant dans les terres ; l’histoire naturelle de ces pays, les différentes nations gui y sont répandues, leurs religions et leurs mœurs, avec l’état ancien et présent des colonies qui y font le commerce (Paris, 1728,5 vol.

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in-12) ; Voyage du chevalier Desmarchais en Guinée, îles voisines et à Cayenne, fait en 1725, 1726 et 1727, contenant une description très-exacte du pays et du commerce qui s’y fait (Paris, 1730, 4 vol. in-12) ; Délation historique de l’Ethiopie occidentale, contenant ta description de Congo, Angola et Matamba, traduite de l’italien du Père Cavazzi, et augmentée de plusieurs relations portugaises des meilleurs auteurs, avec des notes (Paris, 1732,

5 vol. in-12) ; Voyage en Espagne et en Italie (Paris, 1730, 8 vol. in-12) ; Mémoires du chevalier d’Arvieu, contenant ses voyages dans l’Asie, la Syrie, la Palestine et la Barbarie, la description de ces pays, etc. (Paris, 1735,

6 vol. in-12). Tous ces écrits contiennent, parmi d’es renseignements utiles, beaucoup de contes ridicules, d’interminables commérages, d’indiscrétions malignes, et des passages fort longs empruntés à des auteurs que Labat ne cite pas. Ce dominicain, du reste, était un fort bon homme, extrêmement gai de son naturel, beaucoup moins sévère et solennel dans ses écrits qu’on ne. l’attendrait d’un religieux ; ce sans-façon amusant fut peut-être une des causes qui décidèrent ses supérieurs à empêcher son retour à la Martinique. Somme toute, les récits du Père Labat sont intéressants et instructifs.

LABAT (Jeanne), actrice française, née en 1702, morte en 1767. Elle fut d’abord danseuse à l’Opéra et débuta, en 1721, dans la tragédie par le rôle d’Iphigénie (fpliigénie en Aulide), où elle obtint assez de succès ; mais ce fut dans la pièce du Port de mer qu’elle se révéla à la fois cantatrice et danseuse. Cette artiste créa avec éclat les rôles de Julie, du Jaloux désabusé ; d’Hortense, de l’Indiscret ; d’Hortense, du Dubillard ; de Polynice, de l’Œdipe de Lamotte ; de Benjamin, de l’École des bourgeois, et d’Erigone, dans la tragédie de ce nom, par La Grange-Chancel. C’était un sujet fort distingué, comme l’attestent les feuilles du temps. Retirée du théâtre en 1733, elle reçut, en 1737, la pension ordinaire de 1,000 livres.

LADAT (Jean-Baptiste), compositeur français, né à Verdun (Tarn-et-Garonne) en 1802. Il étudia la musique-à Toulouse, puis à Paris, où il suivit les cours du Conservatoire, et’fut nommé, en 1828, organiste et directeur de la maîtrise de^lontauban. Depuis cette époque, M. Labat s’est attaché à développer dans cette ville les études musicales, en y faisant un cours gratuit d’harmonie et en y fondant une [société philharmonique. Comme compositeur, M. Labat s’est fait connaître par un assez grand nombre de morceaux, parmi lesquels on cite ; une Messe solennelle, un O salutaris, un Oratorio, deux Adorations, etc. Il s’est adonné, en outre, à des travaux littéraires, ayant pour objet ses études favorites. Outre des articles dans des recueils spéciaux, on lui doit : Études sur la Noël et sur sainte Cécile ; Esquisse de l’histoire de l’orgue ; Étude philosophique et morale sur l’histoire de la musique (2 vol. in-8o) ; Étude sur l’harmonisation des chants des psaumes (1864), etc.

LABAT (Léon), médecin et voyageur français, né à Agde (Hérault) en 1803, mort en 1847. De la même famille que le missionnaire Labat, et dévoré comme ce dernier de la passion des voyages, il visita successivement les deux Amériques, l’Afrique septentrionale, la Grèce, la Turquie, la Palestine et l’Égypte, où il devint médecin du vice-roi. Il ne tarda pas cependant à revenir en France, mais il n’y demeura que dix-huit mois, et se mit de nouveau en route. Après avoir parcouru l’Allemagne, le Danemark et la Russie jusqu’au Caucase, il passa en Perse et guérit le schah Mohammed d’une maladie regardée comme incurable. Ce prince reconnaissant le combla d’honneurs, l’éleva au rang de prince, sous le nom- de Mirza-Labat-Kan, et le nomma son premier médecin. Mais la santé de Labat, fortement compromise par les fatigues de ses longs voyages, l’obligea, au bout de quelques années, à venir chercher à Nice une guérison qu’il ne put y rencontrer. Il a laissé les écrits suivants : Choléra-morbus asiatique (Paris, 1832, -in-8°) ; De larhinoplastie, art de restaurer ou de refaire complètement le nez (Paris, 1834, in-8") ; De l’irritabilité des plantes, de l’analogie qu’elle présente avec la sensibilité organique des animaux, et du râle important qu’elle joue dans les diverses maladies des tissus végétaux (Paris, 1834, in-12) ; Doute de l’Inde par l’Égypte et la mer Douge, considérée sous le point de vue dé la question d’Orient (Paris, 1839, in-8o), extrait de la Revue du xix« siècle ; Mémoires sur l’Orient ancien et moderne ; Notice historique sur la . lithotritie ; Traité de la cyanose, ou Des diverses affections dans lesquelles la peau se colore en bleu ; Histoire médico-chirurgicale de la.maladie produite par la chique, insecte parasite très-commun dans l’Amérique méridionale, etc.

LABAT-BLANC, montagne de France (Hautes-Pyrénées), faisant partie de la chaîne des

Pyrénées françaises. Altitude, 2,630 mètres.» De ce pic descendent fréquemment des avalanches qui dévastent la vallée de Bastan.

LABAT IE s. f. (la-ba-sî — de Labat, voyageur français). Bot. Genre d’arbres, de la famille des sapotacées, qui habite l’Amérique tropicale, il Syn, du genre houx, ou section du même genre.

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LA BAULMESA1NT-AMOUR (Jean Dis), littérateur et philologue français. V. BaulmeSaint-Amour.

LABAUME (Eugène), topographe français, né à Viviers (Ardeche) en 1783, mort près de Potit-Saint-Esprit (Gard) en 1849. il entra dans le génie, devint sous-lieutenant ingénieur géographe au service du royaume d’Italie et se fit remarquer par le vice-roi Eugène de Beauharnais. Tout en se livrant à ses travaux d’ingénieur, Labaume publia l’Histoire abrégée de la république de Venise (Paris, 1811, 2 vol.). Il fit la campagne de Russie en qualité d’officier d’ordonnance du prince Eugène, fut décoré de la Légion d’honneur au retour de la campagne et fut enfin nommé colonel d’état-major. Il publia une Délation complète de la campagne de Dussie (Paris, 1814, in-8»), qui a eu de nombreuses éditions ; une Histoire monarchique et constitutionnelle de ta Dévolution (Paris, 1834-1839, 5 vol. in-S°), et un certain nombre d’autres ouvrages de moindre valeur.

LA BAUME (Nicolas-Auguste de), maréchal de France. V. Baume.

LA BAUME - DESDOSSAT (Jacques-François de), littérateur français. V. Baume-Desdossat.

LA BAUME-MONTREVEL (Claude de), prélat français. V. Baume-Montrevel.

LA BAUNE (Jacques de), littérateur français. V. Baume.

LABBANA, ville de l’ancienne Mésopotamie, sur le Tigre, près de Ninive. Selon quelques géographes, c’est aujourd’hui la ville de Mos SOUL.

LABBE s. m. (Ia-be). Ornith. Genre d’oiseaux palmipèdes, de la famille des longipennes : Les labbes sont de vrais oiseaux de rapine. (Z. Gerbe.) Les labbes ressemblent beaucoup aux goélands et aux mouettes. (V. de Bomare.) Il On l’appelle aussi stercoraireI

— Encycl. Le genre labbe a pour caractères : bec de moyenne grandeur, cylindrique, robuste, couvert d’une membrane depuis la base jusqu’aux narines, qui sont linéaires, latérales, situées au delà du milieu du bec ; mandibule supérieure armée à son extrémité d’un onglet qui paraît comme surajouté ; ongles gros et crochus ; queue inégale, plus ou moins pointue. Les labbes fréquentent les bords de la mer et ne se font voir qu’accidentellement dans l’intérieur des terres. C’esti en automne et en hiver, à la suite des tempêtes et des ouragans, qu’ils apparaissent sur nos côtes maritimes et quelquefois en plaine, où ils se tiennent de préférence dans les champs de blé. Ils volent avec beaucoup de rapidité. Le vent le plus violent paraît fort peu contrarier la direction de leur vol. Us ont dans le port et le faciès quelque chose de l’oiseau de proie. Ce sont de vrais tyrans de la mer, et ils méritent surtout ce titre vis-à-vis des mouettes, des sternes, et même des fous et des cormorans, qu’ils poursuivent avec acharnement, afin de leur enlever leur proie. On pourrait dire que les diverses espèces appartenant à ces genres sont tour à tour les pourvoyeuses des labbes. L’industrie à laquelle ceux-ci se livrent à l’égard des oiseaux dont il vient d’être question est vraiment fort curieuse. Si l’un d’eux aperçoit une mouette ou un sterne, qui vient de prendre un poisson, aussitôt il fond sur lui, le poursuit dans l’air, le harcèle, le frappe et finit presque toujours par lui faire abandonner la proie qu’il avait saisie. Il s’en empare toujours avec la plusgrande prestesse, avant qu’elle tombe dans la nier. Ce fait, légèrement observé, avait donné lieu à una opinion erronée : on a cru longtemps que les excréments des mouettes, des sternes, etc., étaient une nourriture pour les labbes, ce qui leur avait valu le nom de stercoraires, qu’on leur donne encore aujourd’hui.

Rarement on voit plusieurs labbes ensemble ; Us vivent isolés. Leur nourriture consiste en poissons, en mollusques, en œufs et en jeunes oiseaux de mer.

Les labbes nichent dans les rochers, dans les marais et les terrains arides voisins de la mer. Leur ponte est de deux œufs, que la femelle et le mâle couvent, dit-on, alternativement. Ils ne souffrent aucune espèce d’échassiers ou de palmipèdes dans le voisinage, de l’endroit qu’ils choisissent pour leur ponte. Les mammifères et l’homme même sont exposés à leurs attaques ; aussi, selon Graba, les habitants de Féroii, qui vont à la récolte de leurs œufs, se munissent-ils de couteaux qu’ils tiennent sur leur bonnet, la pointe en Yair, pour ne pas être blessés par les assauts impétueux que leur livrent les labbes catarràctes.

Les labbes habitent les régions arctiques de l’Europe et de l’Amérique. Leur mue parait avoir lieu deux fois dans l’année. Leur plumage varie beaucoup depuis leur premier âge jusqu’au moment où ils revêtent leur livrée définitive, ce qui a donné lieu à de doubles emplois. On s’accorde assez généralement aujourd’hui à reconnaître quatre espèces européennes.

Le labbé parasite ou labbé à longue queue a ls sommet de la tête noir ; la nuque, les côtés du cou et les joues d’un jaune paille ; tout le dessus du corps d’un gris de plomb, le dessous d’un gris plus clair ; filets de la queua de om,15 à om,20. Il habite particulièrement le Groenland, Terre-Neuve et le Spitzberg,

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mais s’avance assez souvent jusque sur nos côtes de l’Océan.

Le labbé Dichardson a tout le plumage d’un noir fuligineux en dessus, blanc en dessous ; la nuque et les côtés du cou d’un jaune d’ocre ; les filets de la queue ont de om, o7 àO"1,08. Il habite la Suède, la Norvège, la Laponie, l’Amérique du Nord ; il est plus rare sur nos côtes que le précédent.

Le labbé pomarin a le plumage fort variable, surtout chez les sujets vieux. Il est généralement noir en dessus, blanc en dessous, avec une calotte brune. La gorge est grise, le cou, la poitrine d’un gris brun. Les filets de la queue sont larges et arrondis au bout. Il habite Terre-Neuve, l’Islande et les Féro6 ; il est commun sur nos côtes à la suite des ouragans.

Le labbé calarracte a le plumage brun fuligineux, un miroir blanc sur l’aile ; les filets de sa aueue ont au plus om, Q2 ou 0™,03. Il habite l’Islande, le Groenland, est assez commun l’hiver sur nos côtes. Lesson ajoute une cinquième espèce, déjà décrite par Quoy et Gniniard, sous le nom de les. Elle habite les Iles Malouines et la Nouvelle-Zélande, et ne diffère de la précédente que par les stries ou zones blanchâtres de la poitrine.

LABBE (Philippe), jésuite, savant chronologiste français, né à Bourges en 1607, mort à Paris en 1G67. Élève, puis membre de l’ordre des jésuites, il professa la littérature, la philosophie et la théologie morale dans sa ville natale, qu’il quitta, vers 1643, pour se rendre k Paris. Là, il occupa, pendant deux ans, une chaire de théologie, et reçut ensuite de ses supérieurs l’autorisation de se consacrer uniquement à des travaux d’érudition. À une vaste mémoire, à une grande activité •d’-esprit, le P. Labbé joignait une étonnante érudition. C’était un homme d’un caractère doux et d’un commerce sûr ; mais, passionné pour la controverse, il ne se faisait pas faute d’attaquer ses adversaires d’une façon injurieuse, surtout lorsqu’il s’agissait des protestants. Labbé a laissé un nombre de travaux considérable. Il est, avec le P. Petau, le membre de son ordre qui a le plus fait pour la science historique. Ses ouvrages, au nombre de soixante-quinze, sont pour la plupart relatifs à l’histoire sacrée et.profane. Les plus importants sont ceux qui traitent de la chronologie. Le P. Labbé travaillait trop rapidement ; aussi ses travaux n’ont-ils pas la valeur de ceux des bénédictins. Nous citerons : Hagiologium Franco - Gallix (Paris, 1643, in-4») ; Nova bibliothecamanuscriptorum (1643, 2 vol. in-fol.), recueil de pièces inédites sur l’histoire, inachevé ; Historix sacrx prodromus (1646, in-fol.j ; la Géographie royale (1646, in-8o) ; Histoire du Derry (1647, in-12) ; Éloges historiques des rois de France (1651, in-4o) ; Clef d’or de l’histoire de France (1652, in-12) ; 7’riumphus catholicx véritatis adversus novatores (1651, in-8o) ; De scriptoribus ecclesiastinisquosattigit card. Robert Beltarminus (1GG0, 2 vol. in-8o) ; Dibliotheca chronologica sanctorum Patrum (1659, in-24) ; Etymologie de plusieurs mots français contre les abus de la secte des nouveaux hellénistes de Port-Royal (1661, in-12), critique des racines grecques de Lancelot ; le Chronoloqiste français (1666, 5 vol. in-12) : Concordiachronologica, technica et hisiorica (1670, 5 vol. in-fol. h Collection des conciles (t672, 18 vol. in-fol.), dont les 10 derniers sont du P. Gabriel Cossart.

LABBE, ville d’Afrique, dans la Sénégambie, pays du Fouta-Dialon, à 90 kilom. N.-O. de Timbo, vers les sources de la Gambie, du Falémé et du Rio-Grande ; 6,000 hub. Draps, objets en argent, fer, bois et cuirs. Relations commerciales avec Toinbouctou.

LABBÉ (Pierre), poète et archéologue français, né à.Çlermont (Auvergne) en 1594, mort vers 1680. Il se fit admettre dans l’ordro des jésuites (1612), professa la rhétorique, et de. vint recteur de cinq collèges de son ordre. D’après le P. Colonia, ses écrits sont pétris de raffinement et de subtilités ; son style est tout hérissé de pointes et semé d’un bout à l’autre de faux brillants. Nous nous bornerons à citer de lui : Elogia sacra theologica, philosophica, regia, eminenlia, illuslria, hi$tO~ rica, poetica, miscellanea (Grenoble, 1664, in-fol.) ; Epistola de antiquo statu Lugduni (Lyon, 1673) ; Actus virtutum (Lyon, 1673) ; Eustachius seu placidus héros christianus, poema (Lyon, 1675) ; Elogia quinquaginta veterum Ecclesim patrum (Lyon, 1674).

LABBÉ (Pierre-Paul), historien français, né à Roissy vers 1728, mort en 1778. Il entra dans l’ordre des bénédictins de Saint-Maur, et publia un ouvrage intitulé : l’Héroïsme ou Histoire militaire des plus illustres capitaines (Paris, 1766, in-12).

LABBÉ (Jules), journaliste français, né k Chauny (Aisne) en 1833. Après avoir terminé ses études, il entra & l’école normale en 1853, puis se fit recevoir licencié et agrégé es lettres. Professeur de rhétorique à Laval (1856), puis à Clermont-Ferrand (1859), il tomba en disgrâce en 18C2, par suite dé ses opinions libérales, donna sa démission et se rendit à Paris, où il entra à ia rédaction du Courrier du Dimanche et de l’Opinion nationale. En 1864, il devint un des principaux rédacteurs de la Discussion de Bruxelles. Cette même année, M. Labbé, associé avec Lissagaray, obtint du ministère la réouverture des conférences de la rue de la Paix. Il y fit,