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tucieux Morny fit appeler auprès de lui le rédacteur en chef du Pays, et, à la suite d’un entretien secret, M. de La Guéronnière, transfiguré comme Paul après la vision sur le chemin de Damas, se trouva être devenu tout à coup un chaud admirateur du coup d’État, un partisan zélé du honteux régime qui allait s’appesantir sur la France.

Lors des élections de 1S52 pour le Corps législatif, il fut porté candidat par l’administration dans le Cantal et élu député. Dans des articles qu’il publia cette même année dans le Pays, il fit un éloge pompeux de la constitution qui venait d’être imposée à la France et qui devait avoir une si désastreuse influence sur la nation. En 1852, il devint membre du conseil d’État et fut nommé directeur général du service de la librairie et de la presse. À ce titro, il prit part à toutes les mesures de compression qui rendirent ei difficile et si précaire l’existence des journaux. Après la guerre d’Italie, il écrivit sous l’inspiration, dit-on, du chef de l’État, des brochures anonymes, dont l’effet fut considérable et le retentissement énorme. Peu après, il était appelé à occuper un siège au Sénat (5 juillet 1861) et, l’année suivante, il fondait la France, journal dont il prit la direction (1" août).

À la suite des élections générales de 1853, M. de La Guéronnière, voyant que le pays commençait à sortir de sa torpeur, crut avec Morny qu’il était temps, pour l’Empire, de faire certaines concessions dans le sens libéral. Dans un discours qu’il prononça au Sénat le 15 décembre 1863. il parla de l’incertitude dans laquelle se trouvait l’esprit public sur les tendances de la politique impériale et présenta une sorte de programme de politique pseudo-libérale et progressiste., Depuis lors, il prit maintes fois la parole sur les questions étrangères et intérieures, qu’il traita avec ce langage nuageux et flottant qui est le sien. Nommé grand officier de la Légion d’honneur en 1866, il fut appelé, en 1868, au poste de ministre plénipotentiare en Belgique, au moment où un conflit venait de s’élever entre le cabinet de Bruxelles et celui des Tuileries, au sujet de l’exploitation des chemins de fer du Luxembourg par une compagnie française. Ce conflit, dans lequel intervint la Prusse, fit craindre un instant que la guerre n’éclatât entre cette puissanceet 1 homme qui disposait des destinées de notre pays ; mais les difficultés s’aplanirent et un arrangement y mit fin au mois d’avril 1869.

Lorsque M. Emile Ollivier fut arrivé au pouvoir (2 janvier 1870), M. de La Guéronnière se fit au Sénat un des défenseurs de sa politique et se prononça chaleureusement, le 18 avril, pour le sénatus-consulte appelé à modifier la constitution. Le 10 juin, il fut nommé ambassadeur à Constantinople ; mais le mois suivant la guerre éclatait entre la France et la Prusse ; le 4 septembre, la République succédait à l’Empire, auteur de nos désastres, et M. de La Guéronnière se voyait à la fois privé de son siège au Sénat et de ses fonctions diplomatiques. En revenant de Constantinople, il fut arrêté à Marseille (20 septembre), mais relâché dès le lendemain. Il profita de cette mésaventure pour crier à la persécution, lit retentir la presse de ses plaintes et alla se fixer à Bordeaux, où il demeura jusqu’à la fin de la guerre. Au mois de juillet 1871, il devint directeur politique de la Presse, agonisante, et essaya sans succès, quelques mois après, de fonder un nouveau journal, intitulé le Salut.

Outre des articles de journaux et des brochures anonymes d’un style filandreux et vide, M. de La Guéronnière a publié : la. France, Rome et l’Italie (1851, .in-S°) ; Études et portraits politiques contemporains (1856, in-8") ; l’Abandon de Morne (1802) ; De la politique intérieure et extérieure de la France (1862) ; Comment finira la guerre ? (Bordeaux, 1871), etc. — Son frère aîné, le comte Alfred dk La Guéronnière, né en 1810, est resté constamment fidèle à ses opinions légitimistes et n’a rempli aucune fonction publique. On lui doit plusieurs écrits politiques, entre autres : M. Thiers et sa mission (1871, in-) et un ouvrage intitulé les Hommes d’État de l’Angleterre (1853, in-8«).

— Un autre frère des précédents, le baron Charles de La Guéronnière, né en 1826, mort vers 1866, fut sous-préfet de Bressuire (1852), puis préfet des Vosges, de Saône-et-Loire et de la Haute-Garonne.

LA GUERRE (Elisabeth-Claude Jacquet, dame vu), musicienne, née à Paris en 1659, morte dans cette ville en 1729. A quinze ans, elle joua du clavecin devant Louis XIV, qui fut charmé de son talent. Voyant que le roi se plaisait à l’entendre, M"»* ao Montespan l’attacha à sa personne et la garda pendant quelques années à la cour. Elisabeth Jacquet épousa ensuite Martin de La Guerre, organiste de Saint-Séverin à Paris, et s’adonna à la composition. Elle excellait à improviser sur l’orgue et sur le clavecin. On a de Mm0 de La Guerre trois livres de cantates, des morceaux pour le clavecin, des sonates, un Te Deum à grand chœur, exécuté en 1721, à la chapelle du Louvre, pour la convalescence du roi, enfin la musique d’un grand opéra, Céphale et Prûcris, dont les paroles sont de Duché, et qui fut joué en 1094. Titon duTillet a dit de M^e de La Guerre, que «aucune personne de son sexe n’avait eu d’aussi

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grands talents pour la composition ; " et, dans son Parnasse français, le même auteur a entouré le médaillon de l’artiste de ce vers : Aux plus grands musiciens j’ai disputé le prix.

LAGUEKRE (Marie-Joséphine), cantatrice, née à Paris en 1755, morte dans la même ville en 17S3. Elle débuta à l’Académie royale de musique, comme simple choriste, en 1774. Deux ans après, elle aborda, en qualité de première chanteuse, le rôle d’Adèle de Ponthieu, de Laborde, puis elle chanta avec un grand succès l’Alceste, de Gluck, qui avait été tout récemment créé par Rosalie Levasseur. Cette artiste, douée d’une rare intelligence scénique et d’une voix de la plus belle qualité, eût fourni une brillante carrière, si, par malheur, son penchant pour le vin ne lui eût attiré la déconsidération générale. Les chroniqueurs du xvme siècle se sont fort égayés sur certaine représentation à’Iphigénie en Tauride, de Piccinni, agrémentée par l’entrée en scène de Mlle Laguerre titubante, échevelée et balbutiante ; entrée trop pittoresque, qui fit dire à Sophie Arnould qu’elle assistait à la représentation non à’Iphigénie en Tauride mais à’Iphigénie en Champagne. Cette cantatrice, épuisée par des excès de tout genre, mourut à l’âge de vingt-huit ans.

LA GUESLE (Jean de), magistrat français, né en Auvergne dans la première moitié du xvie siècle, mort en 1588. Il fit ses études en France et en Italie, fut reçu conseiller au parlement de Paris et devint premier président à celui de Bourgogne, grâce à la. protection de Catherine de Médieis, dont son père était maître-d’hôtel. Il remplit ensuite diverses missions importantes sous Charles IX, qui le nomma, en 1570, procureur général au parlement de Paris, où Henri III le créa président à mortier en 1583.

LA GUESLE (Jacques de), magistrat français, fils du précédent, né à Paris en 155", mort en 1612. En 1583, il succéda à son père comme procureur général au parlement de ^ Paris. Il se trouvait à Saint-Cloud auprès de Henri III, lorsque Jacques Clément s y présenta, et ce fut lui qui l’introduisit dans le cabinet du roi ; après l’attentat, dont il fut témoin et qu’il n’eut pas le temps d’empêcher, il tira son épée et en frappa l’assassin au visage. La Guesle conserva sa charge sous Henri IV, qui lui accorda toute sa confiance. Il a laissé : Lettre sur l’assassinat de Henri III, que Lenglet-Dufresnoy a publiée à la suite du Journal de l’Estoite ; Remontrance faite à Mantes, en 1594, en la présence du roi Henri I V, ait nom de la reine Louise, douairière de France, pour avoir justice du parricide du défunt roi Henri III, etc. (1610, in-4o) ; Recueil de remontrances au parlement (1611, in-4o) ; Remarques curieuses touchant le comté de Saint-Pol (1634), etc.

LA GUESNER1E (Charlotte-Marie-Anne Charbonnier de), femme de lettres française, née en Anjou vers 1710, morte à Angers en 1785. À la suite d’un amour malheureux, elle chercha la consolation et l’oubli dans la culture des lettres, et composa quelques romans qu’elle fit paraître sous le voile de l’anonyme. Ces compositions, dans lesquelles on trouve beaucoup de sensibilité et dont le style a de la grâce, eurent un vif succès et furent attribuées fréquemment à MQ|eRieeoboni. Voici leurs titres : Mémoires de milady B. (Paris, 1740, in-16) ; Iphis et Aglaé (Paris, 1763, 2 vol. in-12) ; les Ressources de la vertu (Paris, 17S2, 2 vol. m-12).

LAGUET, hameau de France (Alpes-Maritimes), commune d’Eze, arrond. de Nice, célèbre par son oratoire, qui attire un grand concours de pèlerins. Notre-Dame deLaguet n’est pas avare de miracles ; nous n’entreprendrons même pas de les énumérer. Le

premier de ces miracles eut lieu en 1652, époque où la Vierge apparut plusieurs fois sous la figure d’une madone enveloppée d’un soleil. Un grand nombre de pèlerins affluèrent aussitôt. Le petit monastère, dont la chapelle de Notre-Dame était alors le sanctuaire, s’enrichit rapidement de dons et à’ese-voto. Charles-Emmanuel II y envoya notamment un bambino d’or massif, d’un poids égal à celui de son fils, qui avait été guéri par l’intercession de Notre-Dame de Laguet. Une jambe d’argent massif et de grandeur naturelle fut donnée, au même sanctuaire, par Madame Royale de Savoie. Le duc de Mercosur offrit un diadème d’or enrichi de diamants. Il est vrai qu’en 1704 le roi Vietor-Amédée, pressé d’argent, ne se fit aucun scrupule de convertir en monnaie tous les ex-voto suspendus aux murailles de Notre-Dame de Laguet. Enfin, à l’époque des guerres de la République, le couvent fut converti en hôpital et la Vierge miraculeuse fut emportée a la Turbie. Les carmes qui jadis desservaient le monastère ne revinrent qu’en 1815. ■ Les parois du cloître dans lequel est renfermée la nef de l’église, dit M. Elisée Reclus, sont couvertes de peintures, horribles au point de vue de l’art, qui représentent la Vierge sauvant ses adorateurs du feu, de l’eau, des maladies et des accidents de toute espèce. Au milieu de la cour, une colonne placée sur un lourd piédestal rappelle qu’après le désastre de Novare, Charles-Albert, partant pour le Portugal, le lieu d’exil volontaire où il devait mourir, vint passer à Laguet sa dernière nuit sur le sol italien. »

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LA GUETTE (Gérard), surintendant des finances sous le règne de Philippe le Long, au commencement du xive siècle, né à Clermont en Auvergne vers la fin du xnie siècle, mort en 1322. Il s’était élevé à force de souplesse et d’intrigues, et était devenu le favori de Philippe V. S’étant rendu odieux au peuple en conseillant l’établissement de nouveaux impôts, il fut accusé de concussions à l’avènement de Charles VI, subit la question’, et mourut des tortures qu’il venait d’éprouver. On croit que sa mémoire fut réhabilitée.

LA GUETTE (Catherine de Meurdrac dk), une des héroïnes de la Fronde, née à Mandres (Brie) en 1613, morte vers igso. Elle épousa, en 1635, Jean-Marius de La Guette, commandant d’une compagnie de chevaulégers. À peine mariée, elle se retira dans sa terre de Sussy où, tandis que celui dont elle portait le nom faisait pour Louis XIII la guerre en Lorraine, en Allemagne, en Flandre, en Italie, en Espagne, elle montra des qualités aussi viriles que son mari pour défendre ses domaines et son château des nuées de pillards qu’encourageaient la guerre étrangère et les dissensions civiles. Elle était sans cesse à cheval, le pistolet au poing, imposant le respect aux maraudeurs de tous les partis. Les curieux Mémoires qu’elle a laissés relatent deux ou trois traits de courage qui lui font honneur ; on ne peut lui reprocher que de les avoir racontés comme des hauts faits dignes d’une Iliade. « Avec quelle complaisance, dit son biographe M. Moreau, elle rapporte les petits triomphes qu% sa beauté lui a valus, quoiqu’elle atfecte de ne pas dire qu’elle était belle I Comme elle aime à se vanter de l’ascendant qu’elle avait sur son mari 1 Avec quel sentiment pudique elle voile, pour les rappeler, les joies de son mariage l.Mcie de La Guette a la prétention d’avoir eu un caractère et des goûts tout virils ; elle était inaccessible à la crainte ; elle montait hardiment à cheval, maniait le fleuret avec adresse et tirait un coup de pistolet très-résolûment ; elle aurait été heureuse de se trouver aux occasions, comme on disait alors ; aucune musique ne lui était plus agréable que celle des tambours, et la voix du canon avait pour ses oreilles un charme irrésistible... >

M. de La Guette s’étant attaché au service du prince de Condé, sa femme ménagea l’accord qui eut lieu à Bordeaux entre les princes et la cour (1653). M. de La Guette suivit Condé dans les Pays-Bas et ne rentra en France qu’avec lui ; il mourut en 1065. Deux de leurs fils servirent dans les armées espagnoles, et aux Pays-Bas ; l’un d’eux mourut du vivant de sa mère, colonel au service du prince d’Orange, au siège de Maestricht. Les Mémoires de Mme de La Guette ont été publiés à La Haye, où elle s’était retirée en dernier lieu (1681, in-16). M. Moreau les a réédités dans la Bibliothèque elzéuirienne (Paris, 1856, in-16).

LA GUETTE (Samuel de), historien français. V. Citri de La Guette.

LA GUICHE, famille française, dont quelques membres se sont illustrés. La famille de La Guiche tire son nom d’une terre et ancienne baronnie du Charolais, située aux environs de Màcon. Elle est connue depuis le xnie siècle, et avait pour chef, en 1410, Gérard de La Guiche, bailli de aiâcon et sénéchal de Lyon. Il eut pour fils Claude dk La Guiche, conseiller et chambellan du roi, père de Pierre de La Guiche, qui fut chargé de plusieurs missions diplomatiques par Louis XI, Charles VIII, Louis XII et François I«. Pierre de La Guiche, né en 1464, mourut en 1544, ayant eu, entre autres fils : Jean de La Guiche, tué au combat de la Bicoque, en 1522 ; Claude de La Guiche, évêque d’Agde, puis de Mirepoix, ambassadeur à Rome et en Portugal ; Georges de La Guiche, auteur de la branche des seigneurs de Sévignon, dont il.sera parlé plus loin ; Charles de La Guiche, tué à la journée de Moncontour, et Gabriel, qui a continué la filiation directe. Celui-ci, bailli de Màcon, gouverneur de la Bresse, épousa Anne Soreau de Saint-Géran, et en eut : Philibert de La Guiche, grand maître de l’artillerie, célèbre par son refus de prendre part à la Saint-Barthélémy, mort en 1607, ne laissant que des filles, dont l’une mariée à Louis-Emmanuel de Valois, duc d’Angoulême, et l’autre au maréchal de Schomberg ; Claude de La Guiche, père de Jean-François de La Guiche, comte de La Palice, maréchal de France, et dont la branche s’est éteinte, en 1696, en la personne de Bernard de La Guiche, comte de Saint-Géran, lieutenant général, La branche des seigneurs Je Sévignon, seule survivante, (a pour auteur, comme on l’a vu, Georges de La Guiche, un des fils de Pierre de La Guiche. Il fut bailli de Chalon, et eut plusieurs fils, dont trois morts sur le champ de bataille. Jacques de La Guiche, son successeur, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, fut député aux états de Blois, en 1588, et laissa Philibert de La Guiche, comte de Sévignon, père de Henri-FranÇois de La Guiche, et aïeul de Nicolas-Marie. ■ Celui-ci fut père, entre autres, de Claude-Elisabeth, marquis de La Guiche, comte de Sévignon, qui fut grièvement blessé à la bataille de Malplaquet. Jean, marquis de La Guiche, fils et successeur de Claude-Elisabeth, fut aide de camp du comte de Belle-Isle, devint lieutenant général et épousa

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Henriette, fille naturelle légitimée de Louis-Henri, duc de Bourbon, et en eut Amable-Charles, marquis de La Guiche, maréchal dt camp, marié, en 1776, à Jeanne-Marie de Clermont-Montoison. De ce mariage est issu Louis-Henri-Casimir, marquis de La Guiche, nommé pair de France sous la Restauration.

LA GUICHE (Jean-François de), comte de La Palice, maréchal de France, né en 1569, mort en 1032. Il succéda à son oncle dans lo gouvernement du Bourbonnais, servit fidèlement Henri IV ; de vint, en 1615, capitaine-lieutenant des gendarmes de la garde, et fut promu maréchal de France en 1619. Il commanda en cette qualité les troupes royales contre les princes mécontents et dirigea, en 1621 et 1622, les sièges de Clérac, deMontauban, de Saint-Antonin et de Montpellier.

LA GUICHE (Henriette de), duchesse d’Angoulême, née en 1598, morte en 1683. Veuve en premières noces de Pierre de Matignon, comte de Thorigny, elle se remaria, en 1629, avec Louis-Emmanuel de Valois, petit-fits de Charles IX et duc d’Angoulême. Protectrice éclairée des lettres, elle avait réuni, au monastère des minimes fondé par elle, un grand nombre de manuscrits précieux, entre autres celui de la traduction faite par Raoul de Presle de la Cité de Dieu, de saint Augustin ; il appartient aujourd’hui à la bibliothèque de Màcon. La duchesse d’Angoulême n’eut qu’une fille, qui épousa le duc de Joyeuse, dont elle eut le dernier duc de Guise.

LA GUICHE (Bernard de), comte de SaintGéran, général français, neveu de la précédente, né en 1641, mort en 1695. Dans son enfance, il fut ravi à ses parents et eut à soutenir, pour reconquérir ses droits, un long procès, qui fut jugé à son avantage par le parlement en 1666. Il devint lieutenant général et chevalier des ordres du roi, et fut chargé de diverses missions diplomatiques en Italie, en Angleterre et en Prusse. Ce fut eu lui que s’éteignit la branche des La Guiche Saint-Géran.

LA GUICHE (Louis-Henri-Casimir marquis de), homme politique français, de la même famille que les précédents, né en 1777, mort en 1843. À la seconde Restauration, il entra à la Chambre des pairs ; fut, en outre, de 1815 à 1830, président des collèges électoraux de Saône-et-Loire, et devint, en 1820, inspecteur des gardes nationales du même département.

— Son fils, le marquis de La Guiche, embrassa la carrière militaire, devint capitaine d’état-major et donna sa démission pour poser sa candidature dans le département de Saône-et-Loire, qui l’élut député en 1S46. A laChambre, il siégea dans les rangs du parti conservateur et disparut de la scène politique après la révolution de Février.

LAGUILLE (Louis), historien et théologien français, né à Autun en 1658, mort à Pont-à-Mousson en 1742. Admis dans l’ordre des jésuites, il professa la philosophie et la théologie, devint recteur de plusieurs collèges et fut à trois reprises provincial. Lors du congrès de Bàle, en 1714, il y prononça des discours en faveur de la paix, ce qui lui valut une pension. On lui doit plusieurs ouvrages, dont les principaux sont : Histoire d’Alsace ancienne et moderne, depuis César jusqu’au mariage de Louis XV(Strasbourg, 1727,2 vol. in-fol., ouS vol.in-S°), oùron trouve de la partialité et dont la partie ancienne surtout est superficiellement traitée ; Exposition des sentiments catholiques sur la soumission due à la constitution Uuigenitus (1735, in-4o) ; Préservatifs pour un jeune homme de qualité contre l’irréligion et le libertinage (Nancy, 1739, in-12).

LAGÛILLIÈRE s. f. (Ia-ghi-llè-re ; Il mil.). Pêche. Sorte de grand filet en usage à Marseille.

LAGCIOLE, bourg de France (Aveyron), ch.-l. de cant., arrond. et à 24 kilom. d Espalion, sur le penchant d’une roche basaltique baignée par la Seive ; pop. agg !., 896 hab.pop. tôt., 1,989 hab. Fabrication d’excellents fromages façon Hollande ; bas à l’aig-uille, et étoffes de laine. Grand commerce de bestiaux et de fromages. Son château fut pris et brûlé par les Anglais en 1338.

LAGUIS s. m^(la-ghi — du lat. laqueus, noeud, lacs). Mar. Nœud coulant fait avec le bout d’un cordage sur un fardeau, et qui serre d’autant plus que la tension du cordage est plus grande.

LAGUNA (SAN-ANTONIO DE LA), ville du Brésil, province de Santa-Catharina, sur une langue de terre entre l’océan Atlantique et un petit lac de même nom, à 80 kilom. S. de Nossa-Senhora-do-Desterro ; 3,207 hab. Pêche et commerce de poissons,

LAGUNA (SAN-CHRISTOVAL DE LA), ville d’Espagne, sur la côte N.-E. de l’île de Ténériffe ; 9,000 hab. Filatures de soie, fin et laine ; tuileries, fours à chaux. Cette ville a été à une certaine époque la capitale de l’île, et le centre du commerce des Canaries. Depuis que le siège des autorités a été transporté à Santa-Cruz, et que le port de Garachica a été comblé par des éruptions volcaniques, elle est entièrement déchue. Laguna est le siège d’un évêché, dont le diocèse comprend la moitié de l’archipel. On y remarque quelques beaux édifices, un palais des