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à la bataille de Waterloo, et, lorsque plus tard le 2e corps d’armée fut accusé d’avoir fait défection dans cette journée néfaste, il vint lui-même le défendre a la barre de la Chambre des représentants. Il rentra ensuite dans la vie privée, jusqu’en 1820, où Louis XVIII le nomma commandant de la 7e division militaire à Grenoble. L’échauffourée qui éclata dans cette ville, au mois de mars de l’année suivante, fut comprimée par lui avec toute la sévérité d’un homme qui cherchait à gagner les faveurs du nouveau gouvernement. Elles ne se firent pas attendre et Lacroix se vit nommé successivement gentilhomme de la chambre du roi, grand cordon de la Légion d’honneur et vicomte. Mais, sa position à Grenoble étant devenue trop difficile, il fut envoyé à Strasbourg, comme commandant de la 5e division militaire, et y poursuivit activement le carbonarisme. Lors de la conspiration de Béfort, il saisit les listes complètes des carbonari, et, si nous en croyons un extrait de ses Mémoires, publié par Mme d’Abrantès, dans ses Mémoires de la Révolution, ainsi qu’une biographie fort élogieuse, qui semble avoir pris à tâche de présenter sous le jour le plus favorable tous les actes de cet officier, il aurait refusé de donner connaissance de ces listes et ne les aurait mises que plus tard sous les yeux du roi avec les plans d’organisation du carbonarisme. Nous racontons ici et nous ne jugeons pas ; le lecteur tirera des faits la conclusion qu’ils lui suggéreront. En 1823, Lacroix fut appelé au commandement d’une division de l’armée d’observation, qui devint bientôt après l’armée d’expédition en Espagne ; mais, dit encore la même biographie, cette campagne ne lui offrit pas l’occasion de se distinguer et il sollicita lui-même son rappel ; ce fut la fin de sa carrière militaire. Il ne jouit pas sous Charles X de la même faveur que sous Louis XVIII, et, « sincèrement attaché aux Bourbons de la branche aînée », il resta sourd aux avances qui lui furent faites, dit-on, par la monarchie de Juillet. On a de lui : Mémoires pour servir à la révolution de Saint-Domingue (Paris, 1819, 2 vol. in-8°) ; Raisons d’État pour fortifier le système militaire en France et rétablir le conseil de guerre (Paris, 1824).

LACROIX (Gustave-Auguste de), littérateur et administrateur français, né à Lons-le-Saunier en 1805. Il suivit d’abord la carrière des lettres, publia un grand nombre de petits romans et de nouvelles dans divers journaux, le Temps, le Journal du commerce, la Démocratie pacifique, la Patrie, la Gazette de France, la Presse, etc., puis il entra dans l’administration. Après avoir été conseiller de préfecture à Marseille (1848) et à Versailles (1854), il a été appelé, en 1864, à Paris pour y remplir les fonctions de sous-chef au ministère de l’intérieur. Outre quelques physiologies, publiées dans les Français peints par eux-mêmes, on lui doit : les Reines de la main gauche, série d’études sur les maîtresses des rois de France, publiée dans l’Époque et le Constitutionnel, et un roman, le Château de La Pommerais (Paris, 1848, 2 vol. in-8o).

LACROIX (Paul-Joseph-Eugène), architecte français, né à Paris en 1814. Élève de Constant-Dufeux à l’École des beaux-arts, il partit pour l’Italie en 1839, et, à son retour, fut chargé de restaurer l’hôtel de ville de Saint-Quentin. En 1852, il devint architecte de l’Élysée, dont les nouvelles constructions ont été élevées sous sa direction, et il fut nommé ensuite architecte adjoint des Tuileries et inspecteur des châteaux de la Couronne. Parmi les plans et dessins que, depuis 1840, il a envoyés à divers Salons, nous citerons : le Tombeau du pape Adrien V à Viterbe (1841) ; Projet de mairie pour le Xe arrondissement (1844) ; Projet de monument national à la mémoire au maréchal Ney (1845) ; Projet de temple luthérien ; Restauration de l’église de Vitry-sur-Seine (1846) ; L’Hôtel de ville de Saint-Quentin au XVIe siècle (1847) ; la Tribune gothique de l’église de Saint-Quentin (1848) ; Projet de marché pour la rue de Sèores (1849), etc. M. Lacroix a obtenu une 3e médaille en 1843, un rappel en 1857 et la décoration en 1859.

LACROIX (Gaspard-Jean), peintre français, né à Turin vers 1820. Il se rendit tout jeune à Paris, prit des leçons de Corot, dont il a en partie adopté la manière, et s’est adonné exclusivement au paysage. Bien qu’il n’ait point une originalité accusée, ce n’en est pas moins un artiste d’un réel mérite et d’un talent sérieux ; son coloris est en général fin, chaud et lumineux, et son exécution est très-soignée. Nous citerons, parmi les tableaux qu’il a exposés : Vue de Bonnelles, la Campagne de Rome (1841) ; Pécheurs catalans à Pori-Vendrès (1842) ; Promenade sur l’eau (1844), tableau composé avec goût et habilement peint ; l’Avare qui a perdu son trésor (1847) ; Vues prises à Bougivat (1848), trois toiles, les meilleures de son œuvre, et qui lui valurent une seconde médaille ; Baigneuses, Erigone (1850) ; Mercure endormant Argus (1852) ; les Bords du Morin (1853) ; le Chemin vert près de Meaux (1855) ; Un site (1857) ; Daphnis et Chloé (1861) ; les Foins, les Bords de la Marne (1863) ; Vue prise à Romainville (1865) ; la Clochette (1S6S) ; Paysage (1869), etc.

LACROIX (Octave), également connu sous le nom de Lacroix do Crespel, littérateur français, né à Egletons (Corrèze) en 1827. De très-bonne heure, il apprit l’italien et l’espagnol, fit ses études au collège de Juilly, puis se rendit à Paris (1846). Après avoir suivi pendant quelque temps les cours de l’École de droit, M. Lacroix se consacra définitivement à la culture des lettres. Mérimée et Sainte-Beuve, dont il fut le secrétaire en 1851, l’encouragèrent dans ses débuts. Depuis lors, il a publié divers ouvrages et collaboré à un grand nombre de journaux de Paris et de province, notamment à la Revue française, a la Revue européenne, au Courrier de Paris, à l’Artiste, au Pays, à la Revue européenne, au Mémorial de Rouen, à l’Indicateur de Bordeaux, au Journal du Loiret, à l’ Europe de Francfort, à laquelle il envoya, en 1863 et 1864, une chronique littéraire et hebdomadaire, intitulée Lettres du spectateur, au Moniteur universel, dont il est, depuis 1864, un des rédacteurs les plus actifs. Outre une édition du Myosotis, d’Hégésippe Moreau, avec des documents inédits (1851), on lui doit les ouvrages suivants : les Chansons d’avril (1852), recueil de poésies ; l’École buissonniêre (1854), recueil de fantaisies et de pensées ; l’Amour et son train (1855), comédie en un acte et en vers, jouée avec succès au Théâtre-Français ; Du culte de la Vierge, au point de vue de la poétique religieuse (1858), etc.

LACROIX (Jean-Baptiste-Marie-Albert), éditeur et littérateur belge, né à Bruxelles en 1834. Son grand-père maternel, Van Meenen, a été président de la cour de cassation en Belgique. M. Lacroix se fit recevoir docteur en droit et commença à se faire connaître par un brillant mémoire, intitulé l’Influence de Shakespeare sur le théâtre français (1855, in-8°), qui lui valut le prix dans un concours ouvert entra les quatre universités de son pays. Étant entré en relation, vers cette époque, avec Edgar Quinet et d’autres proscrits français qui s’étaient réfugiés à Bruxelles, à la suite du coup d’État du 2 décembre 1851, M. Lacroix eut l’idée de publier lui-même les Œuvres de Marnix de Sainte-Aldegonde, que Quinet venait de découvrir, acheta dans ce but une petite imprimerie, et écrivit la Notice qui se trouve en tète des œuvres du célèbre protestant (1857). À partir de ce moment, il publia divers ouvrages écrits par des hommes du parti avancé, et s’associa, en 1861, avec M. Verboeckhoven pour fonder à Bruxelles une librairie, qui acquit rapidement une grande importance sous le nom de Librairie internationale, et ouvrit des succursales à Paris, à Livourne et à Leipzig.

M. Lacroix devint alors l’éditeur attitré des républicains, qui ne pouvaient publier leurs œuvres en France. Il mit ainsi au jour des ouvrages de Victor Hugo, de Louis Blanc, de Quinet, de Proudhon, de Charras, de Michelet ; il édita également les romans anticléricaux : le Maudit, la Religieuse, le Jésuite, etc., de l’abbé ***, fit paraître en même temps la collection des grandes épopées nationales, telles que le Ramayana, les Eddas, les Niebelungen, etc., la traduction des principaux ouvrages des grands historiens étrangers, Grote, Mommsen, Prescott, W. Irving, Gervinus, etc., et, pour accroître encore l’importance de sa maison, il a acheté le fonds de librairie de la maison Meline et Cans, comprenant les contrefaçons belges qui, pendant si longtemps, ont fait une si désastreuse concurrence à la librairie française.

Depuis la fondation de la succursale de Paris, M. Lacroix a habité tantôt cette ville, tantôt Bruxelles, où il est conseiller municipal depuis 1860. La publication à Paris de divers ouvrages poursuivis devant les tribunaux lui a attiré sous l’Empire des condamnations. C’est ainsi que le Marat, de Bougeart, lui valut un mois de prison, et les Évangiles annotés, de Proudhon, une année de la même peine, à laquelle il échappa en retournant à Bruxelles.

M. Lacroix a fondé le Congrès libéral, et le Bulletin du dimanche, collaboré à la Libre recherche, à la Revue trimestrielle, et publié, outre des brochures politiques : De l’instruction gratuite et obligatoire (1864), écrit qui fut couronné par le Grand Orient belge ; la traduction de la Révolution des Pays-Bas au XVIe siècle, par Motley (4 vol.), etc.

LACROIX (Sigismond-Julien-Adolphe Krzyzanowski, dit Sigismond), puuliciste français d’origine polonaise, né à Varsovie le 26 mai 1845. Amené dès son plus bas âge en France, où, depuis, il s’est fait naturaliser, il fit de bonnes études au lycée d’Angers, vint, en 1862, faire son droit à Paris et fut reçu licencié en 1866. En même temps qu’il entrait à la préfecture de la Seine en qualité d’auxiliaire, il devenait le secrétaire de M. Émile Acollas. Pendant le siège, il connut, à la mairie du XIe arrondissement, M. Mottu ; les excellents rapports qu’il eut avec lui devinrent, après la Commune, une cause de persécutions administratives à la suite desquelles il donna en 1871 sa démission de commis principal. Il aida alors à la fondation du journal le Radical, dont il fut un des rédacteurs les plus actifs et les plus goûtés. Après la mise en interdit de cette feuille vaillante, il a entrepris, avec M. Yves Guyot, la publication, par livraisons illustrées, d’une Histoire des prolétaires (in-4°). Comme publiciste, M. Sigismond Lacroix se distingue par une certaine rigidité dans les principes. Son stylo est sobre et clair ; il expose ses idées avec précision et met dans sa polémique beaucoup de vigueur et de mordant.

LA CROIX (Saint-Jean de), théologien espagnol. V. Croix.

LA CROIX (Antoine de), écrivain français. V. Croix.

LA CROIX (Basile Moens de), gentilhomme flamand. V. Moens de La Croix.

LACROIX (Jacques-Vincent-Marie du), ingénieur des ponts et chaussées. V. Dillon.

LACROIX (Jacques-Vincent de), littérateur français. V. Delacroix.

LACROIX (Dérnétrius de), poëte latin moderne. V. Mac-Encrœ.

LA CROIX (Pétis pu), savant français. V, Pétis de La Croix.

LACROIX-RAGAY (Nicolas), graveur tagale, qui vivait à Manille dans la première moitié du XVIIIe siècle. On ne connaît de lui qu’une Carte hydrographique et chorégraphique des îles Philippines, gravée, en 1734, à Manille. Elle a été reproduite, en 1750, à Nuremberg ; mais cette copie, tout en étant plus commode que l’original, puisqu’on l’a débarrassée de tout ce qui n’appartient pas à la géographie, est loin d’offrir le même intérêt que l’œuvre de l’artiste indigène, qui est ornée de dessins aussi singuliers que délicatement exécutés.

LACROIX DE CHEVRIÈRES (Jean DE), homme politique français, né en Dauphiné vers 1556, mort en 1619. Successivement conseiller (1578) et avocat général (1585) au parlement de Grenoble, il embrassa d’abord le parti de la Ligue, mais se soumit à Henri IV après la prise de Grenoble par Lesdiguières (1590). Cinq ans plus tard, le roi le nomma Surintendant des finances en Dauphiné, conseiller d’État, et, après la conquête de la Savoie, l’appela aux fonctions de garde des sceaux du conseil établi à Chambéry (1600). En 1601, il fut l’un des négociateurs de la paix conclue avec le duc de Savoie, reçut enrécompense de ses services l’office de président à mortier au parlement de Grenoble, et fut envoyé, en 1605, comme ambassadeur extraordinaire auprès du duc de Savoie. Au retour de cette mission, Lacroix, qui était veuf depuis plusieurs années, fut nommé à l’évêché de Grenoble. Il assista aux états généraux de 1614, et à l’assemblée des notables tenue à Rouen en 1618. On a de lui un mémoire intitulé : Apurement des défenses du parlement de Grenoble contre le tiers état (1602, in-8°), des notes sur les décisions de Gui-Pape et un commentaire sur le statut de Louis XI concernant les donations entre vifs, suivant l’usage du Dauphiné. Ces deux ouvrages ont été insérés dans plusieurs des éditions des Guidœnis Papæs décisiones ;

LACROIX DE CHEVRIÈRES (Jean-Baptiste), prélat français, de la même famille que le précédent, mort en 1727. Il était chevalier de Malte et chanoine du chapitre de Grenoble lorsqu’il s’embarqua, en 1683, pour aller prêcher l’Évangile aux sauvages du Canada. Nommé, deux ans plus tard, évêque de Québec, il exerça pendant plus de quarante ans les fonctions épiscopales, et mourut dans un hôpital qu’il avait fondé dans cette ville. On a de lui un ouvrage intitulé : État présent de l’Église et de la colonie française dans la Nouvelle-France.

LACROIX DE CHEVRIÈRES (Jean-Denis-René), comte de Saint -Vallier, homme politique français, de la famille du précédent, né à Clérieux (Dauphiné) en 1756, mort en 1824. Sous-lieutenant aux gardes françaises au début de la Révolution, il fut incorporé dans un régiment, fit les campagnes de 1791 et 1792 et quitta ensuite le service. Il vécut dans la retraite jusqu’au 18 brumaire, devint alors membre du conseil général de la Drôme, fut appelé au sénat en 1805, et reçut, en 1808, la sénatorerie de Gênes et le titre de comte. Nommé, en 1813, commissaire extraordinaire de la 7e division militaire (Dauphiné), il fut chargé d’organiser la défense du territoire en cas d’invasion par les Alpes. Lacroix déploya dans cette mission beaucoup d’activité et d’énergie, « et, dit M. Rochas, il vit se lever à sa voix, du milieu de la population patriotique de l’Isère, une armée de volontaires, qui reprit bientôt aux alliés Chambéry et le département du Mont-Blanc. » À la première Restauration, il fit sa soumission à Louis XVIII, qui le nomma pair de France, se tint à l’écart pendant les Cent-Jours, et reprit ensuite son siège à la Chambre des pairs.

LACROIX-CONSTANT (Charles de), conventionnel français. V. Delacroix-Constant

LA CROIX DU MAINE (François Grudé, sieur de), en latin Crucimanius, bibliographe français, né au Mans en 1552, mort en 1592. C’était un homme très-intelligent, très-laborieux, un ami passionné des livres, qui passa sa vie à faire des recherches bibliographiques et à collectionner à grands frais 10 000 volumes. Désireux d’écrire un grand ouvrage de bibliographie, il adressa une circulaire imprimée à tous les savants de la France et de l’étranger pour obtenir le catalogue de leurs ouvrages ; mais les circonstances politiques étaient peu favorables, et peu de personnes répondirent à cet appel. Loin de se rebuter, il poursuivit avec ardeur ses investigations, et, après bien des démarches et bien des travaux, il mit au jour, en 1584, le vaste répertoire auquel il doit sa réputation. Après avoir longtemps habité le Maine, il alla se fixer à Paris, où il entra en relation avec les plus célèbres érudits du temps, notamment avec Belleforest, Brissou et Scaliger. La Croix du Maine, qui était soupçonné de professer en secret le protestantisme, périt assassiné à Tours par des fanatiques. On lui doit un ouvrage estimé, offrant le tableau des premiers essais de notre littérature, et l’histoire abrégée, par ordre alphabétique des prénoms, des anciens écrivains français. Il est intitulé : la Bibliothèque du sieur de La Croix du Maine, qui est un catalogue général de toute sorte d’auteurs qui ont escrit en français depuis cinq cents ans et plus jusqu’à ce jour d’huy, avec un Discours des Vies des plus illustres entre les 3000 qui sont compris en cette œuvre (Paris, 1584, in-fol.). On a encore de lui un Éloge funèbre du poète Dumonin, publié dans un recueil d’épitaphes (1587, in-8°).

LACROIX-MARRON (de), poète français, né à Bordeaux dans la seconde moitié du xvia siècle. Il suivit la carrière des armes et servit pendant assez longtemps sous les ordres du duc d’Epernon. Pendant Ses loisirs, Lacroix-Marron composa, sous le titre de la Muse catholique (Bordeaux, 1612, in-8°), un ouvrage en vers, dans lequel il traite du libre arbitre et du dogme de l’eucharistie.

LACROSSE (Jean-Baptiste-Raymond, baron de), amiral français, né à Meilhan (Lot-et-Garonne) en 1765, mort en 1829. Il fit les campagnes de l’Inde sous Louis XVI, mérita le grade de lieutenant de vaisseau par sa belle conduite au siège de Gondelour et devint capitaine de vaisseau en 1792. Envoyé à cette époque aux Antilles pour les pacifier, il y parvint sans effusion de sang, battit les Anglais sur terre et sur mer, mais n’en fut pas moins jeté en prison à son retour par ordre du comité de Salut public (1793). Après le 9 thermidor, Lacrosse recouvra la liberté. En 1796, il commanda une division navale dans la désastreuse expédition d’Irlande, et soutint un brillant combat contre les Anglais sur le vaisseau les Droits-de-l’Homme (13 jan v. 1797). Nommé contre-amiral, puis ambassadeur en Espagne (1799), il fut envoyé, en 1802, à la Guadeloupe comme capitaine général. Ses rigueurs excessives contre le parti dit jacobin excitèrent une insurrection qu’il eut de la peine a réprimer. À son retour en France (1804), Napoléon le nomma inspecteur de la flottille de Boulogne, puis préfet maritime du Havre et de Roçhefort. La Restauration le mit à la retraite (1815).

LACROSSE (Bertrand Théobald-Joseph, baron de), homme politique français, fils du précédent, né à Brest en 1796, mort en 1865. Il entra, en 1809, dans la marine, et, après avoir fait comme aspirant quelques campagnes, passa, en 1812, dans l’armée de terre, avec le grade de lieutenant des chasseurs à cheval de la garde. Il se distingua, en 1814, à la bataille de Craonne, où il ne reçut pas moins de dix-sept blessures. Licencié en 1815, il vécut dans la retraite jusqu’à la Révolution de 1830. Nommé, à cette époque, colonel de la garde nationale de Brest, et envoyé par cette ville à la Chambre des députés, en 1834, il fit partie de cette assemblée jusqu’en 1848 et y siégea dans les rangs de la gauche dynastique. Il prit une part active aux travaux de la Chambre, soutint, en 1840, le ministère Thiers et s’occupa surtout des questions intéressant la marine, notamment en 1846, où il contribua beaucoup à faire voter, malgré l’opposition du ministère, un crédit extraordinaire de 93 millions pour la réorganisation de la flotte. En 1842, à la suite d’imputations calomnieuses lancées contre la mémoire de son père par le journal ministériel le Globe, il avait eu un duel avec M.Granier de Cassugnac, et, dans cette rencontre, avait reçu une balle qui lui fractura la cuisse.

Après la révolution de Février, il siégea successivement, comme représentant du Finistère, à la Constituante et à la Législative, fut vice-président de ces deux asseinblées, et, en décembre 1848 reçut du président de la République le portefeuille des travaux publics, qu’il conserva jusqu’à la fin de 1849, et qu’il reprit en 1851. Après l’attentat du 2 décembre 1851, auquel il lit acte de complète adhésion, le baron de Lacrosse devint président de la section de la marine et des finances au conseil d’État provisoire, et, en janvier 1852, fut compris dans la première promotion de sénateurs, avec le titre de secrétaire du sénat. Il s’y montra jusqu’à sa mort un des serviles approbateurs de la politique despotique et démoralisatrice de l’Empire.

LACROZE (Jean Cornand du), littérateur français, né vers le milieu du XVII siècle, mort à Londres vers 1705. Forcé de quitter la France lors de la révocation de l’édit de Nantes, il se rendit en Hollande, puis se fixa en Angleterre. Indépendamment de sa collaboration à la Bibliothèque universelle de Leclerc, Lacroze a publié plusieurs ouvrages en français et en anglais. Nous citerons de lui : Recueil de diverses pièces concernant le quiétisme et les quiétistes (Amsterdam, 1688,