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sera retardée jusqu’à l’hiver. On va s’installer au château de Montbreuse, et rien n’est plus finement observé, plus délicatement rendu que le revirement progressif qui, durant cette période, se produit dans le cœur d’Alfred et de Léonie : tous deux en arrivent à voir qu’ils se sont trompés et ne sont pas ■faits l’un pour l’autre. Alfred n’est plus, dans l’intimité, le spirituel et brillant cavalier que Léonie a vu dans le monde des salons et du théâtre ; Léonie lui préfère de beaucoup celui qui lui était destiné. Une intrigue du galant Alfred avec la soubrette du logis achevé de la désillusionner. Elle veut pourtant tenir sa parole, mais Alfred l’en délie, et elle épouse Edmond de Clarencey.

Détails psychologiques pleins d’intérêt et de vérité, délicatesse d’observation, pensées fines et profondes, grâce, fraîcheur, esprit, rien ne manque à ce roman ; l’intérêt et la moralité y sont confondus ; le style est clair, limpide, châtié, sans jamais cesser d’être élégant. « Si j’osais, dit Sainte-Beuve, avoir un avis en ces matières si changeantes, si fuyantes, et dans lesquelles il est si difficile d établir une comparaison, je dirais que Léonie de Montbreuse est le plus délicat ouvrage de Mme Sophie Gny, celui qui mérite le mieux, de rester dans une bibliothèque de choix, sur le rayon où se trouveraient la Princesse de Clèoes, Adèle de Sénanges et Valérie. >

LÉONIN, INE adj. (lé-o-nain, i-ne — Iat. leouinus. Qui a rapport, qui appartient au lion ; qui est de la nature du lion : En entendant ces rugissements léonins que pousse le vieil empereur, indigné de tant de lâchetés, de trahisons et de rapines, les plus hardis frissonnent. (Th. Gaut.) Une forêt de cheveux crépus couvrait son vaste front, soutient contracté par un froncement de muscles tout léonin. (E. Sue.)

— Se dit d’un contrat, d’un partage, d’un marché, d’une situation quelconque, ou une personne se réserve la plus grosse part, comme le lion dans une fable de Phèdre : Un contrat léonin. Un partage léonin. Une part léonine. Une politique LEONINE. Les ouvriers mécontents de leurs maîtres sont disposés à leur faire subir des conditions léoninus. (Blanqui.)

— Litlér. Se dit d’une espèce de vers latins dont les deux hémistiches riment ensemble.

— Encycl. On appelle léonins certains hexamètres ou pentamètres latins dont la dernière syllabe se trouve rimer avec la césure, comme dans ce vers d’Ovide :

Defuit et scriptis ullima lima meis. Cette consounance est-elle d’un heureux effet, ou faut ?il la regarder comme une négligence ? Quel était sur ce point l’avis des Romains ? Voilà le sujet d’un débat qui a duré plus longtemps qu’on ne l’aurait cru, et qui a mis aux prises les différents auteurs de prosodies. M. de Feletz, M. L. Quicherat, M. Cabaret-Dupaty ont attaqué ou défendu le vers léonin avec une égale ardeur. M. de Feletz a eu la patience de compter combien il y a de vers léonins dans Virgile : sur les 12,914 vers que contiennent les différentes œuvres de ce poète, il a trouvé, dit-il, 924 vers léonins, ce qui donne l vers léonin pour 14 vers ; il en a conclu que les Latins recherchaient la rime do l’hémistiche avec le dernier pied du vers. Erreur, selon M. Quicherat, qui bien probablement a raison. On ne remarque pas assez, en effet, que, dans la grande majorité des vers léonins, les deux mots qui riment sont toujours le substantif et son épithéte. Il est facile de le montrer par quelques exemples :

Grandiaque eftossis mirabilur ossa sepulchris.

Aijricola incurvo terram molilur aratro.

Vincm. E. Quod niai et assiduis terram insectabere rastris.

VlttOlLE.

Induit ignotas Jiominum conversa figuras.

Ovide.

Qu’ont recherché les poètes dans ces vers ? La consounance de l’hémistiche et du dernier pied ? Non, mais la relation logique de l’épithète et du substantif. Il est d’usage que l’adjectif soit placé au deuxième pied et forme la césure principale, et que le substantif auquel il.se rapporte termine le vers. Quand l’adjectif est de la même déclinaison que le nom, il est naturel qu’il ait la même désinence et par conséquent le méine son. Ce n’est pas unerime, c’est un accord grammatical que nous trouvons dans le vers léonin ; et la preuve de ce fait, c’est que l’on rencontre fort peu de vers léonins ou les mots qui riment soient autres qu’un substantif et son épithéte ; encore, dans ces rares exemples, a-t-on remarqué généralement que la consounance était désagréable ; ce sont des négligences.

Au moyen âge, ce genre de vers, qui n’était qu’un accident dans la poésie de la bonne latinité, devint fort à la mode, et d’une exception on fit une règle. On trouve surtout beaucoup de vers léonins dans les hymnes d’église. Le mot de léonins vient, dit-on, d’un certain Léonius, chanoine de Notre-Dame de Paris, puis religieux de Saint-Victor, au xue siècle, lequel mit en vogue ce genre de vers rimes. Le moine de Fleury-sur-Loire, Raoul ïortâire, a écrit dans ce rhythme deux grands poèmes, les Miracles de saint lienoit et la Vie de saint Maur. On pourrait encore en citer bien d’autres. Généralement, pourtant, le vers léonin ocrvait surtout, pendant le moyen âge et la Renaissance, comme moyen mnéraotacb,-

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nique. Les sentences morales, les règles à observer dans les couvents, les aphorismes médicaux ou hygiéniques étaient exprimés de la sorte pour être facilement retenus. La plupart des préceptes de l’école de Salerne sont rédigés en vers léonins :

Dises parum. bibete ; sis procul a Venere.

Ut sis nocte levis, sit tibi cœna brevis.

Sinyula post ovapocula nroie nova... LEONIO (Vincent), poète italien, né en 1650 à Spoléte, mort à Rome en 1720. Etabli avo-cat à Rome, il fût un des principaux fondateurs de l’Académie des Arcades. Ses poésies ont été publiées dans le recueil Délie rime et délie prose deyli Arcadi, et dans Arcadum carmina, pars prior.

LÉONISME s. m. (lé-o-ni-sme). Hist. ecclés. Hérésie des premiers siècles de l’Église.

— Encycl. La fondation du léonisme est attribuée à Léon, qui aurait vécu sous Sylvestre 1er, et se serait révolté contre le luxe et le caractère mondain qu’affectait déjà alors l’Église romaine. Le léonisme rejetait la prêtrise et proclamait l’égalité de tous les hommes dans la cité de Dieu. Il repoussait la contemplation stérile et oisive de l’ascétisme, niait la légende d’après laquelle saint Pierre aurait été institué le vicaire de Dieu, professait que Jésus seul était souverain pontife dans l’Église qu’il avait fondée : « Un seul Dieu, Jéhovah ; un seul médiateur, Jésus ; un seul consolateur, l’Esprit ; un seul moyen de salut, la sainteté ; une seule loi, l’Écriture ; un seul temple, le monde. » Tels étaient les articles fondamentaux de la foi léoniste. Le léonisme condamnait le culte des saints et des reliques.

léoniste s. (lé-o-ni-ste). Hist. ecclés. Hérétique qui professait le léonisme : tOn disait au vulgaire que cette secte, de lèonistes avait pris son commencement d’un certain Léon, homme très-religieux du temps de Constantin le Grand. (Boss.)

LEONIUS, poSte latin français, qui vivait dans le milieu du xne siècle et auquel on attribue souvent l’invention des vers léonins. Les détails précis manquent complètement sur son existence. On l’a tour à tour supposé chanoine de Saint-Benoît, de Saint-Victor et de Notre-Dame, et sa réputation de science auprès de ses contemporains l’a seule sauvé de l’oubli ; car ses ouvrages, dont le principal est une traduction en vers latins de l’Ancien Testament, n’ont pas été imprimés.

LEONOR, l’un des chefs gaulois qui conduisirent en Asie Mineure les bandes devenues célèbres sous le nom de Galates. V. Gelâtes et Galatie.

Lconorn, opéra-séria en quatre actes, livret de Marco d’Arienzo, musique de Mercadante, écrit pour le théâtre del Fondo, à Naples, en 1845, et représenté au Théâtre-Italien, à Paris, le 8 janvier 1866. Les morceaux les plus remarquables de la partition sont les suivants : un air de strélitz, un bon quatuor, Tu tremi indegno ! le Cantabile de Leonora au deuxième acte ; au quatrième acte, un trio d’hommes.

Lcouoro ou l’Amour conjugal, drame historique en deux actes et en prose, mêlé de chants, paroles de Bouilly, musique de Gaveaux, représenté à l’Opéra-Comique le 19 février 1798. Florestan est plongé dans un cachot ; Léonore, sa femme, s’introduit dans la prison sous le nom de Fidelio, et parvient à délivrer son époux. On sait que ce sujet a été traité par Beethoven avec la sombre énergie qu’il comportait. Il devient sans intérêt de s’occuper de la musique fade qu’a pu écrire sur un tel poëme l’auteur dont le chef-d’œuvre est le Bouffe et le Tailleur. V. Fidelio.

LÉONOTIDE s. f. (lé-o-no-ti-de — du gr. leôn, lion ; ous, ôtos, oreille). Bot. Genre de végétaux, de la famille des labiées, tribu des stachydées, comprenantplusieurs espèces qui croissent au Cap de Boune-Espérance et à la Guyane.

LKONTARION ou LEONDAR1, ville de la Grèce moderne, sur l’Alphée, à 20 kilom. N. de Carytène ; 2,700 hab. Cette ville prosente un aspect vraiment pittoresque avec son vieux château en ruine. Elle est située à l’extrémité N. du Taygète et domine, du haut d’une colline, le défilé qui mène de l’Arcadie en Messénie. L’église de Lcontarion est une des plus jolies et des plus curieuses que l’on trouve en Grèce. On pense que cette ville occupe l’emplacement de l’ancienne Mégalopolis.

LÉONT1ASIS s. m. (lé-on-ti-a-ziss — gr. leôntiusis ; de leoni lion). Pathol. Elèphantiasis de la face.

— Encycl. Le nom de léoniiasis a été donné par quelques auteurs à l’éléphantiasis, lorsque celui-ci a son siège à la face, ce qui est assez fréquent. Dans ce cas, il se manifeste

Far des rides épaisses et hideuses au front, épaississement considérable des lèvres, la dilatation des narines, la raucité de la voix, l’accroissement des oreilles, la rougeur des paupières et le blanc livide des yeux, qui prennent une forme arrondie, le développement de tubefeules nombreux disséminés çà et là sur le front, les joues ou les oreilles, et principalement sur les ailes et le lobedunéz,

V. ÉLEPHANTIASIS.

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LÉONTICE s. f. (lé-on-ti-se — du gr. leôn, lion, par allusion a la forme des feuilles). Bot. Genre de plantes, de la famille des berbéridées, comprenant cinq ou six espèces qui croissent en Europe, en Asie et en Amérique.

— Encycl. Les léontices sont des plantes herbacées, à rhizome tubéreux vivace, à tige annuelle, à feuilles composées, à fleurs réunies en grappes lâches ou en panicules. Elles croissent dans le midi de l’Europe, l’Asie centrale et l’Amérique boréale. La léontice commune a des feuilles dont la découpure représente l’empreinte d’un pied de lion, d’où ses noms scientifique et vulgaire. Elle croît dans les régions montagneuses de l’Europe australe et de l’Orient, dans les champs et les terres labourées. On se sert de sa poudre, en guise de savon, pour détacher les châles et les étoffes de laine. Les Turcs emploient sa racine comme correctif de l’opium. La léontice pigamon croît dans les bois de l’Amérique du Nord ; on emploie ses graines torréfiées en guise de. café. Cette plante n’est guère cultivée que dans les jardius botaniques.

LEONT1EF (Alexis-Lcontievitch), sinologue russe, mort à Saint-Pétersbourg en 1786. Il fit partie de deux ambassades russes envoyées en Chine en 1742 et en 17G7, resta plus de dix ans dans ce pays, et devint traducteur au collège des affaires étrangères de Saint-Pétersbourg, membre de l’Académie des sciences et conseiller de chancellerie. On lui doit la traduction d’un assez grand nombre d’ouvrages chinois en russe. Nous citerons ; Œuvres du philosophe chinois Depej(m, in-8°) ; Fables chinoises (1776) ; les Préceptes du kan Yung-Ching (n7S) ; le Code chinois (1778, 2 vol.iu-so) ; Statistique de ta Chine (.1778) ; Alphabet chinois (1780) ; Recueil des lois chinoises (1781, 3 vol.) ; Voyage d’un ambassadeur chinois chez lesKalmouks{nS2) ; Prophétie chinoise touchant N.S. Jésus-Christ (1784), etc.

LEONTIUM, aujourd’hui Lenfini, ancienne ville de la Sicile, au N.-E. de Syracuse. C’était une colonie naxionne, fondée vers l’an 650 avant J.-C. Patrie de l’orateur grec Gorgias. Les campagnes de Lcontium étaient très-renommées pour leur fertilité. Diodore et Pline assurent que le blé y produisait au centuple de la semence, presque sans culture ; aussi Cérês y était-elle adorée dans un beau temple d’ordre dorique, dont il ne reste plus trace aujourd’hui. Le Beviere et le Pantana, deux des plus grands lacs de la Sicile, sont situés dans le voisinage de Lcontium ; le premier, que la tradition donnait comme creusé de la main d’Hercule, était regardé comme sacré ; on y élevait des poissons très-estimés des gourmets de Rome ; une grande partie de ces poissons était salée et séchée à Léontium, qui eu faisait un grand commerce. La ville passait pour avoir été habitée par les Lestrygons, avant les Naxiens. Les lettres grecques y restèrent longtemps en honneur,

La petite ville moderne de Lentini n’a pas d’importance.

LEONTIUM, courtisane athénienne, célèbre par ses grâces et par son esprit. Elle naquit vers 320 avant J.-C., puisqu’un de ses premiers amants fut le poste Hermesianax, mort vers 302, qui composa pour elle et lui dédia trois livres d’élégies, dont Athénée nous a. transmis une partie. Elle devint ensuite la maîtresse d’Épicure, déjà vieux, et, plus encore sans doute, celle des jeunes gens qui suivaient les cours du philosophe, Métrodore entre autres. Diogène Laëree nous a conservé quelques-uns des billets galants que lui écrivait Épicure, et le rhéteur Alciphron une lettre de Lcontium à Lamia ; elle est apocryphe ; mais, composée d’après les traditions reçues, elle peut servir de renseignement ; Lcontium s’y plaint des ridicules et de la jalousie du vieillard amoureux. Après la mort d’Épicure, elle continua de propager la doctrine du maître, tint elle-même école de philosophie, et écrivit un traité de philosophie pour réfuter un des derniers disciples d’Aristote, Théophraste. « Une petite courtisane (merelricuta), dit Cicéron, a bien osé écrire contre Théophraste 1 Son style est ingénieux et plein d’atticisme ; jamais pourtant...’ Ainsi le livre de Lcontium était encore connu du temps de Cicéron, qui en loue le style, s’il se montre dédaigneux pour la personnalité de l’auteur.

Lcontium eu*, une fille, Danaé, courtisane comme elle, et qui périt d’une mort tragique. Elle avait é.té la maîtresse du préfet de Syrie Sophron. Étant devenue l’amie intime et la contidente tie Laodice, veuve d’Autiochus Théos, elle sut que la reine voulait faire assassiner Sophron, le fit avertir et échapper. Laodice la lit jeter du haut des murailles de Babylone.

LÉONTIUS DE BYZANCE (tel est du moins le nom qu’on a donné généralement au continuateur anonyme de la Chronoijraphie de Théophane), historien byzantin qui vivait dans la première moitié du e siècle. L’écrivain qu’on a dénommé Léontius a vécu sous le règne et probablement dans l’intimité de Constantin Porphyrogénète, qui l’avait chargé d’achever l’ouvrage dont nous venons de parler. Du reste, le travail de Léontius comprend seulement les biographies de Léon V, de Miche III, de Théophile, fils de Michel H, de Mi LÉOP

chel III, de Théodora, veuve de Théophile, da Constantin Porphyrogénète et le commencement du règne do Romain II.

LÉONTODON s. m. (lé-on-to-don — du gr. leôn, lcontos, lion ; odous, odonios, dent). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des chicoracées. il Syn. de pissenlit, genre de chicoracées.

LÉONTODONTOÏDE s. m. (lê-on-to-donto-i-de — de lèontodon, et du gr. eidos, aspect). Bot. Syn. d’APOSÉRiDE, genre de chicoracées.

LÉONTONYX s. m. (lé-on-to-niks — du gr. leôn, lcontos, lion ; onux, ongle). Bot. Genre de végétaux, de la famille des composées, tribu des chicoracées, comprenant plusieurs herbes et arbrisseaux qui croissent au Cap de Bonne-Espérance.

LÉONTOPÉTALE s. m. (lé-on-to-pé-ta-le

— du gr. leon, lcontos, lion ; petalon, feuille). Bot. Section du genre léontice.

LÉONTOPITHÈQUE s. m. (lé-on-to-pitè-ke — du gr. leou, lcontos, lion ; pilhêkos, singe). Mamm. Genre de singes d’Amérique.

LÉONTOPODE s. m. (lé-on-to-po-de — du gr. léàn, lion ; pous, podos, pied). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des sénécionées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans les montagnes de l’Europe et de l’Asie.

LÉONTOPODIÉ, ÉE adj. (lé-on-to-po-di-é

— rad. léontopode). Bot. Qui ressemble à un léontopode.

— s. f. pi. Bot. Groupe de sénécionées ayant pour type le genre léontopode.

LEONTOPOUS, ville de l’Égypte ancienne, dans la basse Égypte, à l’E. de Busiris. On y adorait sans doute Neith à tête de lion, d’où son nom. Le village de Tel-Essabé s’élève de nos jours sur l’emplacement de cette antique cité.

LÉONTOSTOME s. m. (té-on-to-sto-medu gr. ledit, iion ; sloma, bouche). Bot. Ancolie des jardins.

" LÉONURE adj. (lé-o-nu-re — du gr. leôn, lion ; aura, queue). Bot. Genre de plantes, de la famille des labiées, tribu des stachydées, comprenant une douzaine d’espèces. Il Syn. de LÉONOTIDE, autre genre de labiées.

— Encycl. Ce genre, établi par Linné, a été caractérisé ainsi par R. Brown : calice campanule à cinq angles, à cinq nervures, à cinq dents un peu inégales, terminées en pointe épineuse, les deux inférieures un peu plus longues, étalées ; corolle bilobée, à tube courbé, inclus ou dépassant peu le calice, muni intérieurement d’un anneau de poils au-dessus de sa base ; à lèvre supérieure droite, oblongue, presque plane ou un peu en casque, presque entière ; à lèvre inférieure étalée, ù trois lobes obtus, les latéraux oblongs, le moyen un peu plus grand, entier ou émarginé, s’enroûlant longitudinalement peu de temps après l’épanouissement ; quatre étamines rapprochées et parallèles, sous la lèvre supérieure de la corolle, saillantes hors du tube, les deux inférieures plus longues ; nucules oblongues, trigones, à angles aigus, tronquées, à sommet pubescent. Ce genre Comprend environ douze espèces. Ce sont des plantes herbacées, assez élevées, croissant pour la plupart dans l’Europe orientale et en Asie. Une espèce est très-commune en France : c’est l’agripaume, dont la tige peut s’élever jusqu’à 1 mètre. Ses feuilles sont d’un vert foncé ; ses fleurs d’un rouge clair, mêlé de blanc. Elle a une odeur forte. Le nom de cardiaire ou de cardiaque, qu’on lui donne aussi, lui vient de ce qu’autrefois ello passait pour guérir la cardialgie, chez les enfants. Son infusion très-concentrée était vantée comme préservant de la rage. Une autre espèce, le léonure marrubiastre, croît aussi aux environs de Paris.

LÉOPARD s. m. (lé-O-par — lat. leopardus ; de leàn, lion, et de pardos, léopard). Mamm. Animal carnassier du genre chat, dont la peau est tachetée : La fourrure du léopard est plus précieuse que celle de la panthère. (Buîf.)

— Moll. Nom vulgaire de plusieurs coquilles des genres porcelaine et volute.

— Ichthyol. Espèce du genre holocentre. ’I Espèce du genre labre.

— Poôtiq. Symbole de l’Angleterre, qui a le léopard dans ses armoiries :

... L’aigle, en tombant aux pieds du léopard, Change en grand capitaine un héros du hasard. C. Délavions.

Jamais aux discordes civiles

Mes braves aïeux n’ont pris part ;

De l’Anglais aucun dans nos villes

N’introduisit le léopard.

BÉRANOER.

— Miner. Marbre belge, à fond gris rougeâtre, taché de gris plus foncé et de noir : Ce qui dislingue le léopard, ce sont des veinules de carbonate de chaux cristallines et quelquefois un peu chatoyantes, qui produisent l’effet des cours d’eau sur les cartes géographiques. (Th. Château.)

— Encycl. Mamm. Le léopard se distingue des autres espèces du genre chat par les caractères suivants : pelage bien fourni, mais de médiocre longueur, d’un jaunâtre clair sur le dos, plus pale sur les flancs et blanc