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expression familière, un des gros bonnets de son quartier. Ses discours à. la Convention manquent souvent do mesure, mais c’était le ton, aussi bien parmi les raffinés de la Gironde que dans tous les autres groupes de l’Assemblée. Au milieu d’événements extraordinaires, la parole était nécessairement empreinte de I exaltation des âmes. Dans tous les cas, le langage de Legendre n’avait rien de particulier et n’était pas plus sauvage que celui de la plupart de ses coHègues.

Legendre fut nommé membre du comité de Sûreté générale, puis chargé de plusieurs missions dans les départements : à Lyon, où il essaya de relever le parti patriote, a la veille d’être écrasé par les factions contrerévolutionnaires ; à Rouen, à Dieppe, etc. Dans l’intervalle, il s’était prononcé avec énergie contre les girondins, dont il appuya et vota la suspension au 31 mai. Plus tard, il subit, comme Danton et ses amis, l’ascendant du parti robespierriste, devint l’accusateur véhément des hébertistes et applaudit à leur proscription.

Peu de temps après, Danton lui-même, Desmoulins, Lacroix, etc., furent arrêtés (31 mars 1794). Dés le début de la séance, Legendre, au milieu de l’émotion générale, monta à la tribune, rappela courageusement les services de Danton et demanda que les prévenus fussent entendus a la barre avant la lecture d’aucun rapport des comités. Mais cette motion, combattue avec violence par Robespierre, fut rejeiée. Legendre baissa la tête, déclara qu’il n’avait pas entendu défendre des coupables, balbutia, bref abandonna ses amis, que d’abord il avait seul osé défendre. Dès ce moment, il ploya tout à fait ; il semblait que Danton, Desmoulins, ses patrons révolutionnaires, eussent emporté dans leur cachot la source de son énergie. Il les renia, pour ainsi dire, quelques jours plus tard, lorsque, accusé par. Couthon d’avoir voulu les défendre, il déclara que son erreur avait été involontaire. Dominé bien évidemment par la terreur, il se serra contre le parti triomphant et accabla Robespierre de plates* adulations. Il se réveilla au 9 thermidor de sa prostration, mais seulement après le décret d’arrestation des triumvirs, courut aux Jacobins, en chassa les membres présents, ferma les portes et en apporta les clefs dans sa poche. Il est à remarquer que deux mois auparavant il avait prononcé dans cette-même salle un éloge pompeux de Robespierre. Le 31 juillet, il fit rapporter le décret qui permettait aux comités de faire arrêter les représentants sans rapport préalable. Le lendemain, il entrait de nouveau au comité de Sûreté générale. Lors de la première dénonciation de Lecointre contre Barère, Collot d’Herbois et Billaud-Varennes, il prit leur défense, mais ne tarda pas à les attaquer lui-même avec violence et se jeta tout à fait dans la réaction. Il s’associa à toutes les mesures des thermidoriens, prit une part active à la répression de l’insurrection du l" prairial an III, et, comme tant d’autres, ne commença à s’apercevoir des progrès de la contre-révolution que lorsqu’il n’était plus temps d’en arrêter le débordement. Lors de la mise en vigueur de la constitution de l’an III, il entra au conseil des Anciens, niais n’y joua qu’un rôle effacé. Il était encore membre de cette assemblée au moment de sa mort. Par son testament, il légua son corps à l’école de chirurgie, « afin d’être encore utile aux hommes après sa mort ».

Legendre, malgré ses déviations et ses défaillances de conduite, est encore, à tout f«rendre, une des physionomies originales de a Révolution. Malheureusement, il avait plus de passion que de caractère, moins d’énergie véritable que do tempérament. Homme très-secondaire, il n’était pas cependant dépourvu de capacités réelles. Un écrivain royaliste a dit de lui, avec assez de justesse : « Il est plus que probable qu’avec une autre éducation et plus d’instruction il eût été un des personnages saillants de la Révolution française, et peut-être même un des plus éloquents, »

On a lu, dans une foule de récits, qu’au moment du procès de Louis XVI Legendre avait proposé en plein club des Jacobins (séance du 13 janvier 117’j3) de couper le roi en quatre-vingt-trois morceaux, qui seraient envoyés aux quatre-vingt-trois départements, pour fumer l’arbre de la liberté. Ces sortes d inepties font toujours fortune. Ce qu’on ne sait pus assez, c’est que celle-ci a été mise en circulation par les girondins, qui avaient une malheureuse et coupable facilité pour lancer contre leurs adversaires ces traits empoisonnés qui leur firent tant d’ennemis.

Voici en effet ce que dit Brissot, en rendant compte de la séance en question :

« Legendre veut qu’on coupe le roi en quatre-vingt-trois quartiers, pour en envoyer une pièce à chaque département, et fumer, en le brûlant, l’arbre de la liberté. » (Patriote français du 15 janvier 1793.)

Voilà l’origine de cette calomnie stupide que les historiens de parti ont si souvent répétée.

Et maintenant, dans le compte rendu de la séance donné par le Journal des débats de la Société des Jacobins (n<> 339), feuille qui n’était pas à cette époque sous l’influence des montagnards, mais bien plutôt du parti d’Orléans, voici comment les paroles de Legendre sont rapportées :

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« C’est en vain que vous plantez l’arbre de la liberté dans les quatre-vingt-trois départements ; il ne rapportera jamais de fruits si le trône du tyrau n’en fume les racines... » On voit que Brissot avait eu peu de chose à changer pour donner à sa version un caractère odieux et diffamatoire.

LEGENDRE (Mme DOUBLET DE Persan, née), femme célèbre de la seconde moitié du xvmt siècle. V. Doublet de Persan (M^o), LEGENDRE DE LA NIÈVRE, conventionnel français, né près de Nevers, mort en 1822. Il était maître de forges quand éclata la Révolution. Son ardeur à se jeter dans le courant des innovations le désigna au choix do ses compatriotes, qui l’envoyèrent comme député, en 1795, à la Convention nationale où il vota la mort du roi. Un décret du 23 août 1793 ayant ordonné la levée en masse, Legendre fut l’un des commissaires chargés de l’aire exécuter la loi dans les départements, mission qui le dispensa de prendre parti dans les divisions de la Convention, dont il publia le récit en 1795. Nommé membre du conseil des Cinq-Cents, il siégea dans cette assemblée jusqu’en 1799. À partir de cette époque, il rentra dans la vio privée jusqu’à ce que, atteint dans sa retraite par la loi de 1810, il. dut quitter la France et se retirer en Suisse, où il termina sa vie.

LEGENDUE-HÉRAL, sculpteur fiançais, né à Lyon vers 1795, mort en 1852. Il devint professeur à l’École des beaux-arts de sa ville natale, puis alla se fixer à Paris. Legendre était un artiste de talent, à qui l’on doit un assez grand nombre de statues et de bustes. Nous citerons de lui : Narcisse se mirant dans l’eau (1817) ; Hêbé (1817) ; un Jeune lutteur (1819) ; Eurydice piquée par un serpent (1822) ; Jussicu (1840), au Muséum d’histoire naturelle ; Promethée attaché sur un rocher (1841) ; VEveil de l’âme (1842) ; Turgot (1843) ; Psyché (1850), et les bustes’de Gall, de Coustou, do D. de Jussieu, du Duc d’Orléans, de Gresset, etc.

LEGEIST1L (Charles), industriel et économiste français, né à Rouen en 1788, mort à Saint-Ouen en 1855. Il avait d’abord étudié le droit, mais ses dispositions toutes particulières pour le commerce le déterminèrent à abandonner la jurisprudence pour entrer, en qualité de commis, dans la maison Cheuvreux-Aubertot, dont il devint plus tard l’associé. En 1824, il publia, sur les droits exagérés qui frappaient l’entrée des laines, une brochure qui attira l’attention des commerçants. Aussi, en 1833, fut-il appelé à faire partie de la commission chargée de,1a révision du tarif des douanes. Membre du jury central de toutes les Expositions, président de celui de 1849, président do la 200 classe du jury en 1855, il fut constamment délégué par le gouvernement français auprès des Expositions étrangères. Fondateur et directeur, en 1S30, du Comptoir d’escompte de Paris, qui sauva d’une ruine certaine les commerçants de la capitale, il poussa activement, en 1S4S, à la fondation d’un pareil comptoir. Député du IIIo arrondissement de la Seine en 1836, il fut, en 184C, nommé pair de France. C’est à son initiative que l’on doit l’établissement de la condition des soies et des laines de Paris, et la création d’un cours de teinture et d’impression au Conservatoire desarts et métiers. LEGENT1L (LA RARB1NA1S-), voyageur français. V. La Barbinais.

LEGENT1L DE LA GALAIS1ERE (Guillaume-Josoph-llyaciiuhe-Jeun-Baptiste), astronome et voyageur français, né à Coutances en 1723, mort en 1792. Il fut désigné par l’Acadéniie des sciences pour aller dans l’inde observer le passage de la planète Vénus sur le soleil en 1761. L’occupation de nos établissements par les Anglais ne lui permit pas d’accomplir sa mission. L’amour de la science le fit rester huit ans dans ce pays pour observer un nouveau passage de la même planète, que l’obscurité du ciel ne lui permit pas d’étudier. Mais il mit à profit son séjour parmi les Indiens, pour étudier le système astronomique des brahmes.

La relation de son voyage a été imprimée de 1779 à 1781 à l’Imprimerie royale ; elle contient des détails intéressants sur l’histoire, la géographie, le commerce, les usages et les mœurs des Indiens de la côte de Corbmandel et des lies ; mais nous ne nous arrêterons qu’aux observations astronomiques et physiques qu’il a faites à Pondichéry, à Manille, à Madagascar et-è l’Ile de France.

Les tables de réfractions établies pour l’Europe les donnaient trop fortes à Pondichéry. La différence, à l’horizon, est de 2’ 30*’, et elle est encore de 45" à io° de hauteur.

Ses observations à l’île de France donnent pour les réfractions des valeurs moins fortes que celles qu’avait obtenues Bradley.

Il trouve 33" pour la diminution séculaire de l’obliquité de l’écliptique.

Les mémoires de Legentil, publiés dans le recueil de l’Académie des sciences, ont pour objet : la détermination du diamètre apparent du soleil, pour laquelle il propose 1 usage d’un voile en toiles d’araignée, de préférence à celui des verres colorés, qui donnent des résultats variables ; l’inégale réfrangibilité des rayons ; la période de dix-huit ans relative à la lune, qui, contrairement à l’opinion de Halley, ne ramène pas mieux les mêmes

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inégalités qu’elle ne ramène, comme on le savait depuis Hipparque, les mêmes éclipses ; les nébuleuses et quelques étoiles changeantes ; les marées ; enfin les anciens zodiaques.

LEGENTIL (Jean - Philippe-Gui), marquis du Pa’roy, peintre français. V. Paroy.

LÉGER, ÈRE adj. (lé-jé, è-re — d’une forme latine fictive, leviarius, dérivée de levis, léger, pour legvis, correspondant au sanscrit laghu, léger, rapide, petit, au grec elar./ius, petit ; lithuanien lengwas, léger, ancien slave ligulcu, ancien allemand lihli, etc.). Qui pèse peu, absolument ou par comparaison : Un fardeau léger. Ma charge est plus légère que la vôtre. Le plomb est plus léger que l’or. Plus on s’élève sur les montagnes, plus l’air devient rare et léger. (A. Martin.) L’hydrogène est le corps le plus léger que l’on connaisse. (J. Macé.) Il Qui pèse trop peu, qui n’a pas le poids légal ou le poids voulu : Une pièce de monnaie légère. Ce contre-poids est un peu LÉGER.

— Qui n’a sur soi que des vêtements peu lourds et peu gênants : Légère et court vêtue, elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile.

Cotillon simple et souliers plats. " La Fontaine.

— Qui a peu de corps, peu de force : Une tisane légère. Un bouillon léger. Du vin léger, il Peu substantiel, facile à digérer : Des aliments légers.* Il faut des mets légers aui estomacs débiles.

Anceï.ot.

— Peu épais, peu dense : Une légère couche de blanc. Une légères vapeur. Un drap léger. Une étoffe légère. Il Peu intense ou peu sensible : Un vent léger. Une légère pluie. Une légère douleur au bras. Un léger soupçon, Un léger effort. Une légère rumeur. Une légère teinte de carmin. Un sommeil léger. Plus le coffre-fort d’un avare est pesant, plus la douleur de son héritier est légère. (Mabire.) Il est une petite bonté si légère qu’elle flotte à la surface de toute chose ; on la nomme politesse. (A. d’Houdetot.) J’aime à voir dans le ciel les nuages voler,

Et sous une brise légère Lu cime des forêts doucement s’ébranler.

Saintink. |] Peu important, peu considérable : Un sujet bien léger. Une faute légère. Une punition légère. Une légère indisposition, ’l’es raisons sont légères. Demander un léger service. Un vice, aussi léger qu’il soit, coûte un peu plus cher que deux enfants. (J. Janin.) Tous les biens d’ici-bas sont faux et passagers, Leur possession trouble, et leur perte est légère.

Iîednaud.

— Peu profond, superficiel : N’avoir qu’une légère notion d’une science. La plus légère teinture d’une vertu trompeuse et falsifiée impose aux i/eutf de tout le monde. (Boss.) Les sentiments légers ont souvent une longue durée. (Mme de Staiil.)

— Peu copieux : Une légère collation. Un repas léger. Un léger coup de vin.

— Alerte, agile : Marcher d’un pas léger. La vitesse est tellement l’attribut des oiseaux que les plus pesants sont encore plus légers ci la course que les plus légers d’entre les animaux terrestres. (Bulf.) n Gai, coûtent et dispos :

Oui, depuis que j’ai pris ce généreux dessein, Je me sens de moitié plus léger et plus sain.

Reonard.

— Souple dans son action, dans ses mouvements : Chanter d’une voix légère. Dessiner d’une main légère.

Heureux qui, dans ses vers, sait, d’une voix légère. Passer du grave au doux, du plaisant au sévère.

Boileau.

— Enjoué, facile, dépourvu de contrainte et d’embarras : Il y a da7is la femme unegaieté légère gui dissipe la tristesse de l’homme. (Ste-Beuve.)

— Qui ne lasse point, qui n’est point pénible : Que tes heures sont légères, qu’elles sont coulantes avec ce qu’on aime ! (Mme de Lambert.)

— Svelte, gracieux, qui n’est point lourd et massif : Flèche légère. Taille légère.

Son cou léger s’élève et plane Sur un corps flexible, élancé.

Lamartine.

— Inconstant, volage ; frivole ; qui n’a pas de suite, de fermeté dans le caractère ; qui se laissse aller à toutes les séductions : L’homme est si vain et si léger que la moindre lagatelle suffit pour le divertir. (Paso.) L’éducation de ta vie déprave les hommes légers et perfectionne ceux qui réfléchissent. (Mme <Je Staël.) Les têtes légères ne sont propres à rien. (M^e de Puisieux.) Point de contact réel, immédiat, senti, entre les âmes légères. (Vinet.) On doit, plutôt plaindre qu’accuser ces êtres légers et irresponsables qui se sont fait une loi funeste de ne jamais consulter leur raison et de surmener sans cesse leur imagination dans le vide. (F. Morin.) Le grand monde est léger, inappliqué, volage.

Voltaire. Je suis chose légère et vole a tout sujet ; . Je vais de fleur en fleur et d’objet en objet.

LA FONTAINE. ■

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— Peu grave, trop libre : Des propos légers. Un sujet de tableau extrêmement léger.

Le mal est qu’en rimant ma muse, un peu légère, Nomme tout par son nom et ne saurait B’en taire.

Boileau.

Il Qui prête au soupçon, à la médisance ; qui est peu sévère au point de vue des mœurs : Femme légère. Conduite plus que légère. Les femmes accusent les hommes d’être volages, et les hommes disent des femmes qu’elles sont légères. (La Bruyère.) Une femme légère est quelquefois plus soupçonnée qu’une femme coupable. (La Rochef.-Doud.) Toute femme soupçonnée par le monde d’une condui le légère sera’surtout accusée par les autres femmes. (Mme Romieu.)

— Qui agit sans réflexion ; qui est fait sans réflexion d’une façon inconsidérée : Un homme léger dans ses appréciations. Se permettre des appréciations fort légères. Si le monde est LÉGER dans ses soupçons, il est généralement vrai dans ses jugements. (La Rochef.-Doud.)

Léger de, Peu pourvu de : Un homme lourd de corps, léger d’esprit. A cehci qui, léger d’argent, qui, adolescent de génie, im pas vivement palpité en se présentant devant un maître, il manquera toujours une corde dans le cœur. (Balz.)

Plein de courroux et vide de pécune, Léger d’argent et chargé de rancune, 11 va trouver le manant qui riait.

La Fontaine.

Avoir la main légère, Se servir prestement et habilement de ses mains, dans quelque travail manuel : Un cavalier, un chirurgien, un barbier, un violoniste, un calhgraphe qui a la main légère. Il Être prompt a frapper : Ce magister a la main trop légère avec les enfants.

Sa main est b. frapper, non a donner, légère.

REONAR.D.

Il Être prompt et habile à dérober : Ce filou a la main bien légère, il Ne pas faire sentir lourdement son autorité : Pour gouverner quelqu’un longtemps et absolument, il faut avoir la main légère et ne lui faire sentir que le moins qu’on peut sa dépendance. (La Bruyère.)

Avoir la langue légère, Être prompt a s’emporter en paroles : Soit dit entre nous, notre duchesse a quelquefois la langue «h peu légère ; 27 suffit d’un mot. (Vitet.)

Être léger d’un grain, Avoir le cerveau dérangé.

Que la terre lui soit légère.’ Vœu assez inexplicable, que l’on fait pour une personne morte et enterrée.

— Littér. Poésie légère, Poésie dont le sujet est peu important, et dont le principal mérite consiste dans la facilité, dans la grâce : Ce qui dominait dans le salon de il/"0 de Scudéri, c’était la passion des petits vers et de la

POÉSIE LÉGÈRE. (V. Cousin.)

— Manég. Se dit d’un cheval vite et dispos et du cavalier dont l’assiette naturelle et facile ne gêne pas sa monture. Il Léger a la main, Se dit d’un cheval qui ne s’appuio pas sur le mors, qui a bonne bouche : Les chevaux qui sont déchargés du devant et qui ont peu d’épaules sont ordinairement LEGERS A la main. Il Se dit du cheval qui, dans les exercices, tient son train de devant bien relevé.

— Fauconn. Se dit de l’oiseau, lorsqu’il se soutient longtemps en l’air.

— Mar. flàtiment léger, Corvette, brick ou goëleue. Il Escadre légère, Escadre de frégates, destinée à éclairer la marche d une armée navale. Il Léger de voiles, de rames, Se dit d’un bâtiment, d’un canot qui marche bien à la voile, à l’aviron.

— Art. mil. Se dit des troupes armées légèrement et destinées surtout à combattre en tirailleurs : Troupes LÉGÈRES. Cavalerie LE-GERE. Infanterie légère, il Artillerie légère, Celle où les hommes sont à cheval.

— Constr. Qui est fait avec des matériaux de peu de consistance : Une bâtisse légère. Une construction légère.

— Agric. Meuble, facile à fouir : Lemûrier ne demande que des terres légères. (Chaptal.) C’est presque toujours aux terrains légers que l’on applique les récoltes enfouies comme engrais. (Math, de Dombasle.)

— Loc. adv. De léger, Sans raison, follement :

Mon Dieul l’on ne doit rien croire trop de léger,

Molière.

Il Vieille loc.

À la légère, Légèrement, d|une manière

légère : Être vêtu, armé A la légère. Il Etourdiment, sans réflexion, d’une manière inconsidérée : Conspirer ! voilà une parole grave et 'qu’un homme ne doit pas prononcer A la légère. (Proudh.) Si le ciel t’eût, dit-il, donné par excellence Autant de jugement que de barbe au menton, Tu n’aurais pas à la légère

Descendu dans ce puits

La Fontaine.

— s. ni. Caractère de ce qui est léger ; objets légers : Le faux, le petit, le léger sont le caractère dominant. (Volt.) Si l’on pouvait changer son esprit trop sauvage, Lui donner du liant, du léger, de l’essor...

Deshauié.