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rangs de la majorité monarchique, avec laquelle il n’a cessé de voter depuis. Il a pris maintes fois la parole, notamment sur le projet de loi tendant à faire payer par toute la’ France les dommages causés par l’invasion, sur la souscription nationale pour la libération du territoire, sur le travail des enfants dans les manufactures, etc. M. Lefébure a été un des fondateurs de la société des bibliothèques populaires du Haut-Rhin et de

la bibliothèque et des cours populaires du Ville arrondissement de Paris. Outre de nombreux articles historiques, philosophiques, politiques, etc., insérés dans l’Economiste français, le Temps, la Revue contemporaine, etc., il a publié Y Économie rurale de l’Alsace (in-8°), avec M. Tisserand.


LEFÉBURE DE FOURCY (Louis-Étienne), mathématicien français, né à Saint-Domingue le 26 août 1785, mort à Paris le 12 mars 1869. Entré à l’École polytechnique en 1803, il en sortit en 1805, fut admis dans l’artillerie de terre, qu’il quitta bientôt pour entrer dans le génie des mines. Parvenu au grade d’ingénieur de première classe, il tenta encore une nouvelle carrière et se voua k l’enseignement des mathématiques (1810). Après

plusieurs années d’exercice dans divers collèges royaux, il fut nommé examinateur d’admission k l’École polytechnique, puis, en 1838, promu à la chaire de calcul différentiel et de calcul intégral à la Faculté des sciences de Paris. Il y professa jusqu’à l’époque de sa retraite, en 1863.

Lefébure de Fourçy ; qui avait été décoré de la Légion d’honneur en 1821, faisait partie de toutes les commissions chargées d’interroger les candidats, soit pour iesécoles du gouvernement, soit pour les baccalauréats, soit pour les brevets de capacité, et il se fit, dans l’exercice de ses fonctions d’examinateur, une réputation de croque-mitaine dont le souvenir survit encore dans le quartier latin. Sa sévérité, qu’on a grandement exagérée, faisait le fond d’une foule d’anecdo■ tes dont très-peu sont vraies, mais dont le nombre était chaque jour enrichi par la malicieuse imagination des écoliers. Nous n’en citerons qu’une seule, que nous croyons inédite, et qui nous vient d’une source digne de créance. Un candidat-martyr, déjà interloqué par un certain nombre de demandes auxquelles il avait répondu aussi mal que possible, s’entendit, pour finir, poser, par le redoutable professeur, la question très-élémentaire : <i Qu’est-ce qu’un polygone convexe ?

— Monsieur, répondit bravement le candidat qui voulait se rattraper, je n’en sais rien... je sais seulement que c’est vous qui êtes vexant, et que c’est moi qu’on vexe !»

Lefébure de Fourcy a laissé plusieurs ouvrages d’enseignement, qui se recommandent par un rare mérite de clarté et de méthode, mais totalement dépourvus d’idées originales et de goût pour les innovations, même les plus légitimes. C’est ce qui explique l’exclamation critique de M. l’abbé Moigno, écrivant dans un court article nécrologique : «M. Lefébure de Fourcy, auteur de tant de livres classiques, qui a tenu, hélas !en France, pendant plus de cinquante ans, le sceptre de l’enseignement des mathématiques, etc. » Voici les titres de ses livres classiques : Leçons d’algèbre (1826 ; 7e édit, 1862) ; Leçons de géométrie analytique, comprenant la’trigonométrie rectiligne et sphérique, les lignes et les surfaces des deux premiers ordres (1827 ; 7Ç édit., 1863) ; Traité de géométrie descriptive, précédé d’une introduction qui renferme la théorie du plan et de la ligne droite considérés dans l’espace (1832 ; fie édit., 1864) ; Éléments de trigonométrie (1847 ; 9" édit., 1863) ; Théorie du plus grand commun diviseur algébrique et de l’élimination entre deux équations à deux inconnues (1857).


LEFÉBURE-WÉLY (Louis-James-Alfred), organiste et compositeur, né à Paris en 1817, mort dans la même ville en 1869. Fils d’un organiste attaché k l’église de Saint-Roch, Lefébure était, k l’âge de huit ans, en état de remplacer son père atteint de paralysie. Nommé, en 1831, organiste de Saint-Roch, il entra, l’année suivante, au Conservatoire, suivit les cours de MM. Benoit et Laurent, puis étudia la composition sous la direction de Zitnmermann. Trois ans après, il remporta les premiers prix d’orgue et de piano. Initié par Adam aux secrets de la composition, et aux difficultés de l’improvisation par Séjan, organiste de Saint-Sulpice, Lefébure passa, en 1847, de Saint-Roch k la Madeleine, dont il tint le grand orgue jusqu’en 1858, époque k laquéllo il donna sa démission. En 1861, Lefébure fit représenter, k l’Opéra-Comique, une partition pompadour en trois actes, les Recruteurs, qui n’obtint aucun succès. En 1863, il fut nommé organiste de Saint-Sulpice. Six ans après, il était emporté par une maladie de poitrine. Voici en quels termes d’Ortigue appréciait le talent de cet habile organiste :. M. Lefébure sait mettra en relief, avec une rare habileté, les ressources variées et quelquefois un peu théâtrales de l’orgue moderne. Il en sait tirer des effets qui, parfois, surprennent le facteur lui-même. Il possède un jeu délicat, nuancé, poétique, brillant ; il a de la verve et de la fantaisie ; il a le secret d’une harmonie fine et distinguée. ;. Mais s’il saisit, s’il subjugue, si, par instants, il désarme la critique la plus sévère, on n’en doit pas moim lésâtes k ranger M. Lefébure LEFE

Wéîy parmi les représentants de la véritable école d’orgue. Malgré son exécution admirable, sa belle et riche imagination, nous croyons être dans le vrai en disant qu’il est moins un organiste qu’un.virtuose, -que sa manière constitue peut-être un genre, mais s’éloigne complètement du style approprié à l’instrument et k l’église. Il importa, en effet, dans l’église la musique mondaine, de brillantes ritournelles, des rhythmes frétillants et gracieux, et dénatura complètement le caractère solennel de l’orgue, o

On doit k Lefébure-Wély quantité dé morceaux pour piano seul, dont deux, les Cloches du monastère et la Retraite, ont envahi tous les pianos, des duos pour piano et harmonium, des études, trois messes avec orchestre et trois symphonies.


LEFEBVRE (Jean), historien et poëte français, né k Dreux. Il vivait au xvic siècle. Cet auteur n’est connu que par l’ouvrage en vers, très-rare et très-curieux, au dire des bibliophiles, portant pour titre les Fleurs et antiquités des Gaules (Paris, 1532, in-.8°).


LE FEBVRE ou LEFÈVRE (Tannegui), philologue français, né k Caen en 1C15, mort en Touraine en 1672. Après avoir appris le latin, il étudia la langue grecque sans le secours d’aucun maître, puis se rendit k Paris, où Richelieu, protecteur des lettres et des sciences, le nomma inspecteur de îliriprimèrie du’Louvre, avec une pension de 2,000 livres. À l’avènement de Mazarin, Le Febvrè fut privé de sa pension et obligé de vendre sa bibliothèque pour a avoir du pain, » ainsi qu’il le dit lui-même. Ce savant, amené k Langres par le marquis de Francières, son ami, abjura le catholicisme pour embrasser les doctrines de la Réforme, et se-retira en Touraine, où il fut pourvu d’une chaire fl l’Académie de Saumur. La célèbre université de Heidelberg ht des offres brillantes à Le Febvrè, qui les accepta ; mais, au moment où il se disposait k partir, il fut emporté par une fièvre occasionnée par l’excès de travail. Il laissa un fiis et deux filles, dont l’une devint la savante et célèbre Mme Dacier. On doit à Le Fcbvre deux volumes de Lettres latines sur la critique des anciens (1659-1665, in-4«) ; les Vies des poètes grecs ; des traductions de quelques morceaux de Platon, de Plutarque, etc. ; des éditions, avec notes latines, de quelques ouvrages de Lucien, de Longin, d Apollodore, d’Elien, d’Anacréon, de Sapho, d’Horace, de Phèdre, de Lucrèce, etc. — Son fils, Tannegui Le Febvrk, né k Saumur en 1658, mort en 1717, exerça le ministère évangélique en Suisse et en Angleterre, puis abjura, k Paris, en 1G97. On a de lui : De futilitate poetices (1697), contre la poésie, et un ouvrage de mathématiques, Des communes mesures et racines communes des quantités littérales, etc. (Paris, nu, in-8»).


LEFEBVRE ou LEFÈVRE (Claude), peintre et graveur français, né à Fontainebleau en 1633, mort k Londres en 1675. Élève de Lesueur, puis de Lebrun, il composa quelques tableaux religieux, notamment VÉducation des novices, qui fut longtemps aux Jacobins de Paris ; la Nativité, pour l’ermitage de Franchard, près de Fontainebleau ; les Quatre éuangélistes, k Passy, etc. Mais, sur les conseils de Lebrun, dit-on, il ne tarda pas k abandonner la peinture historique pour le portrait, genre dans lequel il excella. À l’art avec lequel il reproduisait l’expression et le caractère de ses modèles, il joignait un coloris frais et brillant, une touche k la fois viijoureuse et légère. Il fut nommé, en 1663, membre de I Académie de peinture et jouit de la faveur de Louis XIV, dont il rit plusieurs portraits ; Lefebvre mourut en Angleterre, où il était allé dans l’espoir d’accroître sa fortune. On cite parmi ses plus beaux portraits ceux de Afflo de La Valette, fille de Lefebvre, de Louis XIV, de la reine Marie-Thérèse, de il/Ue de Montpensier, de Philippe d’Orléans, du Duc d’Aumont, de Le Camus, de Couperin, etc. Lefebvre a exécuté, en outre, de nombreuses eaux-fortes ; deux ou trois seulement reproduisent ses tableaux, et ce ne sont pas les meilleures. Les autres, faites d’après ses portraits, sont presque toutes excellentes, et il y en a de superbes ; le métier en est habile, sobre, sévère ; l’effet est simple dans sa disposition magistrale, et la valeur des^accessoires qui entourent la figure est toujours soumise, avec beaucoup d’intelligence, au ton général de l’ensemble. Aussi Claude Lefebvre, ou double point de vue de peintre et de graveur, s’est-il fait une place distinguée parmi les maîtres français.


LEFEBVRE (Valentin), peintre et graveur belge, né’k Bruxelles en 1643. Les historiens italiens de la peinture le désignent sous le nom de Valcnllno Le Feb*rs do Veuille, et c’est par eux seuls qu’on a quelques détails sur son existence. Il habita longtemps Venise et s’appliqua constamment k imiter le Véronèse. Ses œuvres, peu nombreuses, sont très-recherchées ; leur coloris est riche, sans éclat forcé ; sa touche a de la vigueur sans exagération ; mais l’artiste est plus complet dans ses tableaux de petite dimension que dans ses grandes toiles, dont la composition laisse parfois k désirer. Lefebvre a, en outre, gravé les plus belles productions du Titien, du Véronèse et du Tmtoret.


LEFEBVRE (Philippe), magistrat et littérateur français, né k Rouen en 1705, mort en

LEFE

1784. Président du bureau des finances de sa ville natale, il consacra ses loisirs k la culture des lettres. Parmi ses productions, que le public accueillit favorablement, mais qui sont aujourd’hui profondément oubliées, nous citerons : Examen critique d’Inès de Castro, tragédie de Lamotté-Houdard (1723, in-12) ; Lettres de deux amis (1724, in-12) ; le Songe de Philalhétès (1725 et 1750, in-12) ; le PotPourri, pièce en un acte (1727, in-12) ; Histoire de 3/Uo de Cerney (1750) ; l’Oracle de Nostradamiis, pièce en un acte, en vers ; Abrégé de la vie d’Auguste, empereur romain (1760) ; la Vérité, ode ; l’Enlèvement d’Eripe (1751) ; Histoire de Ménocrate et de Zênothémis (1753, in-8°), etc.


LEFEBVRE (Armand-Bernardin), ingénieur français, né en 1734, mort en 1807. Dès l’enfance, ses études furent dirigées vers les ponts et chaussées, et il acquit rapidement le renom d’un habile ingénieur. C’est k lui qu’on doit les embellissements de Reims et les (projets ’ d’appropriation de la rivière d’Orne et des ports de Cherbourg et de Granville. Nommé inspecteur général et membre du conseil des ponts et chaussées, il mit en tout temps ses lumières et son expérience au service de toutes les questions d’intérêt public.


LEFEBVRE (François-Joseph), duc de Dantzig, maréchal de France, né k Ruffach, département du Haut-Rhin, le 25 octobre. 1755, mort k Paris le 14 septembre 1820. Fils d’un meunier qui avait servi quelque temps comme hussard, il perdit son père k l’âge de huit ans. L’enfant passa entre les mains d’un ecclésiastique, son oncle, qui le garda près de

"lui et chercha k le pousser versï’Église ; mais Lefebvre avait du sang de soldat dans les veines, et, quand il eut atteint sa dix-huitième année, il s’enrôla dans les gardes-françaises. Il lui fallut quinze ans pour arriver au grade de sergent, qu’il venait d’obtenir quand éclata la Révolution. Incorporé dans le bataillon des’Filles-Saint-Thomas, il fut chargé de son instruction militaire. Nommé capitaine au 1 se régiment d’infanterie légère, puis promu, le 2 décembre 1793, au grade de général de brigade k l’armée de la Mosellé, sous les ordres de Hoche, dont il avait été l’instructeur aux gardes-françaises, Lefebvre passa général de division le 10 janvier 1794. À partir de ce moment.il commanda presque continuellement les avant-gardes aux armées des Vosges, de la Moselle, de Rhin-et-Moselle, déSambre-et-Meùse et du Danube. A Flourus, il ramène en avant les deux ailes de l’armée française qui battaient en rétraite et enfonce les Autrichiens. Après la bataille d’Aldenhoven, les habitants de Lennich, incendiée par l’ennemi en retraite, viennent implorer la générosité du vainqueur. Lefebvre les présente k ses soldats, qui partagent leur pain avec ces malheureux. A AltenkirT chen (179G), il enlève aux Autrichiens 4 drapeaux, 12 canons et fait 3,000 prisonniers. En

1798, il prit, après la mort de Hoche, le commundement’provisoire de l’armée de Sambreet-Meuse,

puis, l’année suivante, passa, à l’armée du Danube que commandait Jourdan. A Stockach.avec 8,000 hommes, il arrête 36,000 Autrichiens, et, grièvement blessé nu bras, revient k Paris, où le Directoire lui fait hommage d’une armure d’honneur. Le U mai

1799, le conseil des Cinq-Cents’le désigne comme l’un des candidats au Directoire, a la place de Treilhard, membre sortant ; mais le conseil des Anciens se montre hostile k son élection. Comme compensation, on le nomma commandant de la dix-septième division militaire, avec Paris pour quartier général. Mêlé aux conspirateurs’de brumaire, Lefebvre, k la tête de vingt-cinq ’grenadiers, décida, dans la journée du 18, par son intervention, le sort de ce criminel attentat contre là représentation nationale. Sans sa condamnable complicité, l’Empire était étouffé dans son germe ; aussi, en 1800, après la pacification des départements de l’Eure, de la Manche, du Calvados et de l’Orne, fut-il admis au Sénat sur la proposition du premier consul. Compris, en 1804, dans la première promotion des maréchaux de l’Empire, et nommé successivement chef de la cinquième cohorte, grand officier et grand-aigle de la Légion d’honneur, puis chargé du commandement des gardes nationales delà Rogr, du Rhin-et-Moselle et du Mont-Tonnerre, Lefebvre prit, en’1806, dans la grande année, le commandement d’une division dirigée contre les Prussiens, et commanda, k léna, la garde impériale à pied. Après la bataille d’Eylau (1807), il reçut l’ordre d’assiéger Dantzig, défendu par 18,000 Prussiens, 3,000 Russes et une nombreuse milice bourgeoise. Le siège dura cinquante et un jours, et, pendant tout ce temps, le général français disait k ses artilleurs : « Je n’entends rien k votre affaire, mais f...ichez-moi un trou, et je passerai.» La brèche faite, il se jeta dans la place et l’emporta de vive force ; mais il rendit k la garnison prisonnière et à son chef, le maréchal Kalkreuth, les honneurs de la guerre. Ce fait d’armes valut au vainqueur ie titre de duc de Dantzig. En 1808, Lefebvre prend le commandement du 4« corps de l’armée d’Espagne, gagne les batailles de Durango et d’Espinota ; puis, appelé en Allemagne en 1809, il se met a la tête de l’armée bavaroise et va soumettre le Tyrol. En 1812, il commande en chef la garde impériale, et, pen LEFE

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dant la désastreuse retraite de Russie, marche constamment k sa tête. En 1814, il se battit k Montmirail, k Arcis-sur-Aube et à Champaubert ; quand il arriva k Paris, les alliés l’occupaient depuis quelques jours. Il se laissa faire pair de France par la Restauration, puis, pendant les Cent-Jours, il siégea k la Chambre impériale des pairs. À sa seconde rentrée, Louis XVIII le destitua ; mais, en 1819, une ordonnance le rappela dans le corps privilégié. Au bout d’un an, une hydropisie de poitrine enlevait le duc de Dantzig, qui fut, suivant son désir, inhumé au Père-Lachaise, auprès de Masséna.

Brusque, mais cordial, et dénué de toute instruction, Lefebvre avait souvent été l’objet des moqueries de la cour impériale ; l’aristocratie de la Restauration s’apprêtait k renchérir sur celle-ci. D’un mot, le soldat mit un terme au bavardage des sots. Un fat faisait devant lui, avec importance, le dénombrement de ses ancêtres. « Eh ! ne soyez pas si fier, répliqua le maréchal, moi, je suis un ancêtre. » Alors qu’il n’était encore que •sergent aux gardes-françaises, il avait épousé la blanchisseuse de la compagnie, rude femme du peuple qui conserva dans’la prospérité ses allures simples et sans façon. La femme du préfet de Seine-et-Marne visitait souvent la maréchale Lefebvre, au château de Combault. Un jour, la maréchale ouvrit une armoire dans laquelle on voyait, rangés par ordre chronologique, les différents costumes qu’elle et son mari avaient portés depuis leur mariage. « Voici, dit-elle, une galerie d’habits de conditions bien diverses. Nous avons été curieux de conserver tout cela : il n’y a pas de mal à revoir ces sortes de choses-lk, de temps en temps, comme nous le faisons ; c’est le moyen de ne pas les oublier. ■ Elle avait donné k son mari quatorze enfants, dont douze fils. Pas un ne survécut ; les deux derniers moururent k l’armée.


LEFEBVRE (Jacques), homme politique et financier français, né en 1773, mort k Paris en 1856. Il devint un des premiers banquiers de Paris, membre du conseil général du commerce, régent de la Banque de France, et il dut k la grande considération dont il jouissait d’être élu député k Paris. En 1827, Lefebvre fut un des 221 députés qui se prononcèrent contre Charles X et acclamèrent le duc d’Orléans. Il se fit remarquer tant par son dévouement k la nouvelle dynastie que par sa haute capacité financière. Les électeurs du 28 arrondissement de Paris lui conservèrent leur confiance pendant dix-neuf

ans ; mais, en 1846, sa candidature échoua devant celle de M. Berger, et M. Lefebvre ne reparut plus sur la scène politique.


LEFEBVRE (Charles), peintre français, ’né k Paris vers 1798. Élève de Gros et. d’Abel de Pujol, il a complété ses études artistiques dans des voyages en Suisse, en Espagne et en Allemagne. Il a été décoré en 1859 : C’est un artiste de talent, mais de peu d’originalité. Outre des peintures exécutées dans l’église Saint-Louis en l’Ile, k Paris, nous citerons de AI. Lefebvre : le Prisonnier de Chillon (1827) ; Madeleine repentante (1831) ; Lùuis XI refusant la grâce de Nemours (1833) ; la Vierge miraculeuse (1838) ; Jésus - Christ aux limbes (1845) ; Jeune bacchante (1850), achetée par l’État ; la Femme de Candaute (1855) ; Sain* Louis débarquant à Damiette ; le ÏWowipAe, d’Ainphitrite (1859) ; Jacob et Joseph ; la. Mort de Guillaume le Conquérant (1863) ; Moïse sur la montagne (1864) ; Saint Sébastien (1866) ; Néréide (1808) ; David (1869), etc.


LEFEBVRE (Armand-Édouard), diplomate français, né en Hollande en 1807, mort en 1864. Il était employé supérieur au ministère des affaires étrangères, lorsque la Révolution ’ de 1830 lui fit perdre ses fonctions. M. Lefebvre resta sans emploi jusqu’en 1850. À cette époque, il devint ministre plénipotentiaire à Munich, puis, k la fin de cette même année, k Berlin. Conseiller d’État en 1852, il fut nommé, par décret impérial, en 1855, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, puis devint directeur des affaires politiques et du contentieux au ministère des affaires étrangères, et directeur des fonds et de la comptabilité au même ministère. Indépendamment d’un assez grand nombre d’essais historiques et politiques, insérés dans la Revue des Deux-Mondes, on lui doit : Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, écrite aveu les documents réunis nux Archives (Paris, 1845-1847, 3 vol. in-8").


LEFEBVRE (Charlemagne-Théophile), voyageur français, né k Nantes en 1811, mort à Paris en 1859. En 1827, il s’embarqua en qualité d’élôvà de marine et visita les mers duSud et l’Archipel grec. Lieutenant de vaisseau en 1832, il venait de parcourir l’Algérie, les côtes d’Afrique, le Brésil, quand, en 1830, le gouvernement français le chargea d’explorer l’intérieur de l’Abyssinie. Lefebvre réussit à conclure un traité de commerce avec le souverain du Tigré et revint eJT Franco en 1839. L’année suivante, devenu lieutenant de vaisseau, il recommença ses excursions en Abyssinie, Après un voyage des plus périlleux, il revit sa patrie en 1843 et publia la relation de son voyage aux frais du ministère de la marine. Chargé, en 1847, d’une nouvelle mission dans les mêmes contrées, Lefebvre séjourna sept ans chez les peupla-