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L’aventure galante de Léda, qu’elle soit plus.ou moins vraie, est restée célèbre dans li» littérature et dans les arts. Elle a inspiré une foule d’œuvres artistiques, et les écrivains y font de fréquentes allusions.

« Du banc où il était assis dans le Luxembourg, Rodolphe aperçut le cygne du bassin qui se dirigeait vers une nymphe d’alentour. Bon ! pensa Rodolphe, qui acceptait toute cette mythologie, voilà Jupiter gui va au rcndet-vous de Léda. Pourvu que le gardien ne les surprenne pasl »

H. MURGlîK.

Le cygne de Léda a également donné lieu à de piquantes allusions :

On nous raconte que Léda.,

Par le diable autrefois tentée, D’un amant à l’aile arflentic Un beau matin s’accommoda.

Hélas ! ces caprices insignes

Sont encor les jeux des amours. Si ce n’est qu’on voit, de nos jours, Les dindons remplacer les cyijnes.

Une cocotte, appuyée sur son balcon, tâchait d’attirer un gandin qui passait dans la rue : « Tu as beau me faire signe, lui dit-il, tu ne seras pas ma Léda. » 11 est douteux que la cocotte ait compris.

Disons enfin que les Romaifls donnaient le nom de léda à une danse lascive dont parle Juvénal dans sa sixième satire, et qui consistait probablement dans une pantomime un peu trop expressive, rappelant l’aventure de la femme de Tyndare.

— Iconogr. Le musée de Florence possède deux statues antiques en marbre de l’épouse de Tyndare : l’une et l’autre la représentent caressant le cygne en qui s’est métamorphosé l’amoureux Jupiter. La plus remarquable de ces statues a malheureusement souffert ; l’altération inégale de la teinte du marbre empêche d’apprécier suffisamment la beauté « du travail. La tête est remplie d’expression ; la gorge semble gonllée par le souille de la volupté ; les formes de la poitrine et celle de la main gauche qui se perd dans la plume de l’oiseau sont admirables ; les draperies qui couvrent la moitié du corps sont également d’un excellent style. Le bras droit et les pieds sont modernes. La seconde statue, plus petite que nature, est remarquable surtout par }a draperie qui lui pend de l’épaule gauche jusqu’aux talons, et qui est heureusement plissée ; la tête, les bras et le cygne sont dus à une restauration. Au musée de Naples sont trois peintures antiques de Léda.

Les représentations modernes de cette maîtresse du maître des dieux sont extrêmement nombreuses. Les plus grands peintres de l’Italie et de la France ont cherché à exprimer le trouble voluptueux qui doit s’emparer de la belle baigneuse caressée par l’oiseau divin. Nous n’avons que la copie et une gravure de la Léda de Michel-Ange, mais elles suffisent pour nous faire juger de la beauté grandiose de l’original : « Quelle étonnante attitudeI dit M. P. de Saint-Victor ; quelle rêverie profonde I quel recueillement dans la volupté ! C’est la Vénus cosmogonique de Lucrèce, présidant à l’amour animal des êtres avec une majestueuse impudeur. » L’œuvre de Michel-Ange avait été apportée en-France ; mais DesnoyersJ ministre de Louis XIII, s’avisa de la faire détruire pour cause d’indécence... La copie, exécutée par un artiste flamand de l’école de Rubens et peut-être par Rubens lui-même, appartient à la galerie de Dresde.

La collection ro3’ale d’Angleterre renferme un dessin à la plume de Raphaël, qui représente Léda debout, entièrement nue et vue do face, tenant des deux mains le cou du cygne, qui est à. côté d’elle et qui l’enveloppe par derrière de son aile droite. L’épouse de Tyndare résiste encore, mais bien faiblement : de ses deux bras elle attire vers elle l’oiseau amoureux, et c’est en vain que sa tête se détourne pour fuir le baiser qui s’avance comme un trait invincible. « Ce dessin, dit M, Gruyer, n’est que l’expression rapide d’une pensée fugitive, jetée par un fusain léger sur une teuille volante, et que la plume du maître a reprise ensuite, mais dans certaines parties seulement. Le sujet est cependant très-clairement indiqué, et avec autant de retenue que le comporte l’immoralité de la fable. (Jette figure est à elle seule un tableau, et ce tableau a été en effet plusieurs fois exécuté ; malheureusement ce n’est pas par le pinceau de l’Orbinate. » Il parait que le croquis de Raphaël tomba entre les mains de Léonard de Vinci, car on connaît deux tableaux de ce dernier où il s’est servi de cette composition. L’un se trouve dans la galerie Borghèse, h Rome ; l’autre figurait en 1835, sous le nom de Léonard lui-même, dans le cabinet Levrat, à Paris, et a été gravé a cette époque par Leroux. Dans ces tableaux, le mouvement de Léda et celui du cygne sont fidèlement conservés ; seulement la tête est transformée dans le goût du peintre de la Joconde.

La Léda du Corrége, à laquelle nous consacrons ci-après un article spécial, n’est pas plus voluptueuse et est certainement moins pudique que celle de Raphaël ; cependant M. de Suint-Victor prétend qu’elle a la grâce folâtre d’une nymphe qui ignore et qui va ce LEDA

der par pure ignorance ; il l’absout évidemment en faveur de l’exquise élégance de son attitude : « Elle rit, elle frissonne, elle se laisse aller à la fraîcheur de l’eau, aux souffles de l’air complice, aux caresses des ailes embrasées qui effleurent son corps juvénile. »

Le Tintoret, sans avoir égard à l’antiquité, a représenté Léda étendue sur un lit somptueux, tout à côté du cygne et se retournant vers une de ses suivantes qui met la main dans une cage à volailles. La peinture est superbe ; mais il était difficile de faire une parodie plus complète de la fable. La Léda de P. Véronèse, également étendue sur un lit, s’abandonne avec une grande immodestie aux caresses du cygne ; mais, du moins, la scène se passe sans témoins.

D’autres peintures de Léda ont été exécutées par le Titien (gravé par Gautier d’Agoty), Carletto Caliani (musée de Dresde), Alessandro Turchi (gravé par Ph. Boutrois, dans le Musée Filhol), Le Pontormo (musée de Florence), Fr. Mola, Fr. Vicira (gravé par Bartolozzi), Andréa del Sarto (musée de Bruxelles), Van der "Werff (autrefois dans la galerie Delessert), Mieris (gravé par J. van den Berghe), Duval (gravé par Séb. Barras, dans le cabinet de Boyer d’Aguilles), le Poussin (gravé par H. Chatillon), Largiilière, J.-B. Pierre (gravé par Étienne Fessard), J.-B.-Fr. de Troy (grave par Fessard), Landon (au Louvre), Jean Briémond (Salon de 1845), N. Diaz (Salon de 1S4G), C. Roqueplan (Salon de 1S50), Th. Grosse (musée de Dresde), L.-E. Rioult (Salon de 1850), Dubasty (Exp. univ. de 1S55), Ch. Nègre (Exp. univ, de 1S55), Riesener (Exp. univ. de 1855), Galimard (v. ci-après), Baudry (Salon de 1857), Ch.-H. Muller (Salon de 1861), Ad. Jourdaii (Salon de 1804), Boutibonne (Salon de 1864), W. Borione (Salon de 18G4), Gaston Saint-Pierre (Salon de 1865), Édouard de Beaumont (Salonde 18B8), J.-M. Sevestre {Salon de 1870).

Des statues de marbre de Léda ont été exécutées par Seurre (Salon de 1831), A. Etex (Salon de 1835), Schœnewerk (Salon de 18G3, etc.).

Léda séduite par Japiler, célèbre tableau

du Corrége, au musée de Berlin. La femme de Tyndare, entièrement nue, est assise sur le gazon, au pied d’un gros arbre, les jambes écartées, la main gauche sur le dos du cygne qui se presse contre elle, allonge son col et vient lui becqueter amoureusement la joue. Elle penche voluptueusement la tête pour recevoir le baiser de l’oiseau divin. Cupidon, assis non loin d’elle, à, gauche, lui lance de côté un regard joyeux, et célèbre sur la lyre sa nouvelle victoire ; deux petits Amours l’accompagnent en jouant de la conque. À droite, au second plan, une nymphe qui a de l’eau jusqu’aux genoux écarte en riant un cygne qui s’approche d’elle en battant des ailes ; une autre, ayant un pied dans 1 eau et un genou sur le rivage, regarde, d’un air de regret, s’envoler le cygne avec lequel elle a, sans doute, pris ses ébats. Près de cette dernière se tient une charmante jeune fille qui l’aide à remettre ses vêtements. Enfin, derrière le tertre sur lequel Léda est assise, une jeune femme accoudée suit d’un œil d’envie la lutte amoureuse du cygne avec la baigneuse, qui n’oppose, en vérité, qu’une bien molle résistance. Des arbres au feuillage touffu forment un rideau verdoyant dans le fond du tableau ; à gauche, la vue s’étend sur de riantes prairies. Cette peinture, où l’érotisme revêt les formes les plus gracieuses, les plus délicates, les plus séduisantes, a subi bien des mésaventures. Acquise par l’empereur Rodolphe, qui la plaça dans son palais à Prague, elle fut comprise parmi les chefs-d’œuvre que le comte de Kœnismark, après la prise de cette ville, fit transporter à Stockholm. La reine Christine l’emporta plus tard en Italie, avec beaucoup d’autres objets d’art qui à sa mort devinrent la propriété de Livio Odescalchi, neveu d’Innocent XI. Philippe d’Orléans, le régent, acquit ensuite la Léda, ainsi qu’une autre toile du Corrége, lo embrassée par Jupiter. Le fils de ce prince, dans un accès de pudibonderie, ne trouva rien de mieux, diton. pour atténuer l’indécence de ces deux tableaux, que d’enlever’avec un couteau la tête d’/o et celle de Léda ; puis il fit présent de ces toiles ainsi mutilées au peintre Charles Coypel. On ajoute que ce dernier renchérit sur le vandalisme princier en modifiant les compositions du Corrége ; mais les prix qu’elles atteignirent à sa vente, en 1752, laisseraient plutôt supposer qu’il prit soin de les restaurer : l’/o fut payée 5,002 livres, et la Léda 16,050 livres. Celle-ci reparut, trois ans après, à la vente du cabinet Pusquier, et fut achetée 21,060 livres pour le compte du roi de Prusse.

À l’époque où elle faisait partie de la galerie d’Orléans, la Léda fut gravée par Gaspard Dùchange, avec cette inscription : « Ne jugez pas sur ce que vous V03rez, chastes yeux, mais plutôt croyez. » Elle a été gravée depuis par C. Porporati, par Réveil, etc. Le musée de Madrid possède une répétition ou copie ancienne de cette peinture.

Léda (la séduction de), tableau de M. Galimard. Ce tableau, au sujet duquel il a été fait beaucoup de bruit ; dont il a été parlé longtemps avant qu’il fut exposé, qui charma Napoléon III et fut acheté par lui, et que lo jury du Salon do 1857 eut, dit-on, l’idée

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de repousser pour cause d’indécence, ne méritait vraiment

Ni cet excès d’honneur ni cette indignité.

À l’exemple du Tintoret et du Véronèse, M. Galimard représente Léda s’ébattant avec le cygne, non dans les eaux de l’Eurotas, mais sur les moelleux coussins d’une couche voluptueuse : à cela s’est bornée la licence... plus ou moins poétique dont il s’est rendu coupable. L’exécution de son tableau est d’ailleurs fort ordinaire : la Léda a des formes assez élégantes, mais la couleur manque de chaleur et de transparence. M. Maxime Du Camp a jugé cet ouvrage fort sévèrement : «La peinture de M. Galimard est en elle-même malsaine, lymphatique ; quelque chose comme un mélange

de la manière de M. Lehmann et de celle de M. Scliopin, le tout délayé de tons jaunes et butyreux. Ily aquelques recherches de beauté dans le profil, d’expression dans l’œil du cygne, mais l’ensemble est désagréable par son excessive mollesse. Que M. Galimard emploie à se fortifier le temps qu’il passe à rédiger ses réclames, et tout le monde y gagnera. » Ce qui n’étonnera personne, c’est que le goût artistique de Napoléon III ne se soit jamais manifesté qu’à l’occasion de cette œuvre médiocre.

Lcila, tableau de M. Baudry ; Salon de 1857. La tille de Thestius, debout et sans voile, dans un- paysage solitaire, s’arrête indécise et troublée a la vue du cygne divin qui marche vers elle en battant de l’aile, en allongeant son col gonflé, son bec avide ; elle rêve, la main posée sous le menton, les yeux passionnémentouverts ; son fin visage, baigné par

l’ombre de ses tresses effilées, exprime une hésitation voluptueuse, à la fois la défiance et le désir de l’étrange hymen.

Ce tableau, de petites dimensions, a paru avec succès au Salon de 1857. AI. Paul de Saint-Victor en fait cet éloge : «La Léda de M. Baudry est d’une inspiration exquise et originale. L’exécution est d’une morbidesse, j’allais dire d’une pudeur charmante. Il y a comme un jour de lune répandu sur cette légère figurine ; on dirait que le pinceau l’a estompée à dessein, comme une plume décente atténue l’expression d’une idée lascive. » M. Maxime Du Camp a tempéré par quelques critiques les louanges qu’il a accordées à cette peinture : « Dans certaines parties de ce petit tableau, a-t-il dit, il y a des adresses d’exécution peu communes ; nous citerons, entre autres, le dessous de l’aile du cygne, les fleurs bleues dont est parsemée la chevelure de la femme de Tyndare, et tout le paysage, qui est frais, discret, mystérieux. Peut-être aurions-nous voulu plus de jeunesse et surtout plus d’élégance dans Léda... 11 nous semble que M. Baudry a trop copié un modèle. ■ M. About a fait aussi quelques réserves : «La Léda, vue à distance, est un peu molle et énervée. Le sol ne lui prête pas un point d’appui solide ; le corps s’enlève sur le fond en manière de découpure. Il faut s’approcher tout près pour saisir un monde d’intentions coquettes, un fourmillement d’heureux détails, un pétillement de lueurs charmantes. »

La Léda de M. Baudry a été gravée par Meizmacheret lithographiée par E. Lassale,

LE 1>A1N ou LE DAIM (Olivier dit), barbier et valet de chambre du roi Louis XI, né à Thielt, près de Courtrai (Flandre), exécuté à Paris le 21 mai 1484. Son nom flamand était Necker, qui signifie ondin, espèce de génie, d’où l’on prit prétexte de l’appeler Olivier le Diable ou Olivier le Mauvais. Louis XI traduisit son nom en le JJain, dont les écrivains modernes on fait le Daim, en adoptant lo changement d’orthographe survenu dans le nom de l’animal. On ignore les premières années de l’existence d’Olivier ; on sait seulement qu’il appartenait à une famille do paysans, et qu’il vint de bonne heure eu France, où il réussit a entrer au service du roi. Il sut, par un absolu dévouement, gagner la confiance, du prince terrible qu’il servait. Louis XI aimait, d’ailleurs, à s’entourer de gens parfaitement obscurs, pensant que la bassesse de leur condition les rendrait inaccessibles à toute idée d’indépendance. C’est pourquoi il anoblit son barbier, lui donna le titre de comte de Meulan, le combla de richesses et de dignités, lui confia d’importantes missions, notamment l’ambassade de Gand, auprès de la duchesse de Bourgogne (U77), mission toute de confiance et qui exigeait un diplomate retors. Le barbier plénipotentiaire ne fut pas pris au sérieux par la princesse et encore moins par la population flamande ; il s’enfuit subitement, se jeta dans Tournai et ouvrit les portes de cette ville aux Français, exploit qui doubla sa faveur auprès du roi. Louis XI le combla de biens. Malheureusement, ce prince mourut, et, malgré la façon chaleureuse dont il avait recommandé Olivier à son fils, Charles VIII, loin de lui continuer la protection royale, l’abandonna sans scrupule aux poursuites du procureur général de Tours, et le laissa condamner à être pendu, pour des crimes peut-être imaginaires. On l’accusait d’avoir obtenu les faveurs d’une dame sous promesse de sauver la vie a son mari, qu’il lit étrangler ensuite. Toutefois Charles VIII en eut pitié quand il fut mort, fit détacher le corps du gibet et le fit ensevelir honorablement dans le cimetière Saint-Laurent. Digne exemple de la reconnaissance des rois ! Quelques historiens assurent cependant que lo roi fut impuissant en cette occasion, et quo

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s’il n’eût tenu qu’à lui il eût volontiers suive le favori de son père.

LE DANOIS DE LA SOISlÈltE (André-Basile), jurisconsulte français, né en 1750, mort vers 1325 Lieutenant général du bailliage général d’ûrbec et Bernay (Normandie), à l’époque de la Révolution, il adopta, plus par réflexion que par enthousiasme, le nouvel ordre de choses. Nommé, en 1791, président ■ de l’administration du district de Bernay, il fut député, en 1735, par le département de l’Eure au conseil des Anciens, où il siégea jusqu’en mai 1799. Elu secrétaire par cetto assemblée, il figura dans nombre de commissions et fit adopter plusieurs résolutions concernant les rentes et les contributions. En 1802, il fut appelé au Corps législatif, qu’il ne quitta qu’en 1812. Anobli par Louis XVIII après la première Restauration, il fut envoyé à la Chambre des représentants et s’y tint dans, l’obscurité. On a de lui : Examen du livre intitulé :Tableau des désordres de l’administration de la justice, et Jlé/lecions sur les moyens de faire cesser les abus dénoncés (Paris, 1813, in-8°) ; Des vices de la législation sur la contrainte par corps pour délits (Paris, 1819, in-so).

LEOBUHY, ville d’Angleterre, comté et à 20 kilom. S.-E. de Hereford, près des monts Malvern et sur les bonis de la rivière de Leddon ; ’ 4,000 hab. Fabrication de cordes, de sacs de grosse toile. Église de construction normande, avec une belle flèche. Dans les environs, jardins de houblon et vergers magnifiques.

LÈDE s. f. (lè-de). Techn. Partie du milieu d’un marais salant, qui est entourée d’un fossé.

— Bot. Syn. de lédon.

LEDE, ville de Belgique, prov. de la Flandre orientale, arrond. et à 12 kilom. S.-O. de Termonde ; 4,018 hab. Fabriques de cuirs, tubac, peignes pour les tisserands, cordes, teintureries, filatures et tissus de laine. Aux ■ environs, deux beaux châteaux.

LEDEAN (Jean-Aimé-Louis-Nicolas-René), ingénieur français, né à Quimper en 1776, mort à Vichy eu 1841. Élève de l’École polytechnique, il devint ingénieur de la marine à Brest, puis à Lorient (1823), directeur de l’École d application du génie maritime de cette dernière ville (1830), dont les électeurs l’envoyèrent siéger à la Chambre des députés en 1834, 1S37 et 1S39. Ledéan s’est attaché à simplifier et à perfectionner l’outillage des constructions navales. On lui doit divers écrits : Lettres sur la rareté toujours croissante du bois de construction (1323) ; Description des nouvelles étuves propres d plier les bois construites au port de Lorient (1825) ; Notes sur les feuilles de cuivre employées au doublage des vaisseaux (1S25), etc.

LEDEBOUR (Charles-Frédéric dk), botaniste allemand, né à Stralsund en 1785, mort à Munich en 1851. A vingt ans, il avait, à l’issue d’un voyage en Suède et en Norvège, terminé ses études de botanique et d’histoire naturelle, et on le nommait directeur du jardin des plantes et professeur de botanique à Greifswalde. La réputation de sa science s’étant répandue jusqu’en Russie, il fut appelé à l’université de Dorpat, et y resta jusqu’en 1836. C’est pendant le séjour qu’il fit dans cette ville qu’il conçut le projet de sa longue excursion dans l’Altaï. En 1S36, AI. de Lèdebour revint en Allemagne et se fixa définitivement à Munich, où il termina son existence. On possède de lui : Voyage à travers l’Altaï et les steppes des Kirghis de la Dsongarie (Berlin, 1829-1830, 2 vol.) ; Floraaltaïca (Berlin, 1829-1834, 4 vol.) ; Icônes plantarum novarum jloram rossicam, imprimis altaïcam, illustrantes (Riga, 1829-1834, 5 vol. in-fol.), et enfin son chef-d’œuvre : Flora rossica (Stuttgard, 1842-1S51, 3 vol.), le meilleur ouvrage qu’on possède actuellement sur la flore de la Russie.

LÉDEBOURIE s. f. (lé-de-bou-rî — de Ledebour, natur. ail.). Bot. Genre de plantes, de la famille des mélanthacées, tribu des vératrées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans l’Inde.

LEDEBUUU (Gaspard), orientaliste allemand, né à Côslin (Poméranie) vers la fin du xvi<s siècle, mort vers le milieu du xviie. La fin de l’existence de ce modeste savant fut tragique. Élève des universités de Kœnigsberg et de Rostock, il visita successivement les principaux collèges d’Allemagne et d’Italie, et revint professer la langue hébraïque à lvuenigsberg. Pendant un séjour qu’il lit à Leyde, en 1647, il apprit la mort de sa mère à Cùslin. Il se rendit en toute hâte dans cette ville pour recueillir son héritage ; mats, profitant de son absence, plusieurs membres influents du.sénat s’étaient partagé son bien. Ce vol lui fit perdre la raison et il mourut quelque temps après. On prétend que ses spoliateurs brûlèrent ses manuscrits, pour que son nom disparût et que leur crime tombât dans l’oubli. Indépendamment de son livre le plus connu, Caiena S. Scripturs, in qua ratio accentuum hebraicorum expoiutur(Leyda, 1647, in-8°), on possède de Ledebuhr divers travaux historiques, critiques et scientifiques sur la Bible, une Grammaire hébraïque et divers opuscules.

LEDEKUB (Léopold- Charles -Guillaume-