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sa mère, qui lui donnerait en le léchant la figure qui lui est propre :

Toute sa personne velue Représentait un ours, mais un ours mal léché.

La Fontaine.

— s. m. Littér. et B.-arts. Genre, manière de ce qui est léché, trop minutieusement fini : Le léché et le heurté sont deux opposés gui se repoussent. (Dider.)

LÉCHÉA s. m. (lé-ké-a). Bot. Genre de plantes vivaces, de la famille des cistinées, comprenant six espèces, qui croissent dans l’Amérique boréale, il Syn. de coRÉopsts, genre de composées.

LÈCHE-CUL, s. m. Pop. Homme qui pousse la servilité jusqu’au dernier degré de bassesse, qui est prêt à rendre, à ceux qu’il veut flatter, les services les plus honteux.

LÈCHE-DOIGTS (A) loc. adv. En très-petite quantité, en parlant d’un mets : Il nous a fait servir d’assez bonnes choses, mais il n’y en avait qu’A, lèche-doigts. (Acad.)

LÉCHÉE, Lechœum, ville du Péloponèse, sur le golfe et près du cap de son nom ; elle servait de port à Corinthe.

LÈCHEFRITE s. f. (lè-che-fri-te — de lèche, et de frite, ce mot ayant d’abord désigné un mets). Ustensile de cuisine, le plus ordinairement en fer, qu’on place sous ia broche pour recevoir le jus et la graisse de la viande qui rôtit : Les approches de ïâtre sont défendues par une énorme lèchefrite, où frémit In graisse bouillante. (Balz.)

— Mar. Espèce de voile, qu’on appelle aussi COQ-SOURIS.

LÉCHÉGUANA s. m. (lé-ché-goua-namot brésilien). Entom. Nom vulgaire d’un byménoptère du genre poliste.

LÉCIIELLE, général français, né à Puyréaux (Charente), taort à Nantes en 1793. Maître d’armes à Saintes quand survint la Révolution, il entra dans la garde nationale de la Charente - Inférieure, et devint . successivement chef de bataillon, général de brigade et général de division. Le ministre Bouchotte ayant confié à Léchelle, malgré son incapacité notoire, le commandement de l’année de l’Ouest (1793), celui-ci remporta d’abord plusieurs avantages sur les Vendéens, notamment à Mortagne et à Cholet. Mais, battu complètement à. Laval, il fut arrêté et emprisonné a. Nantes, où il mourut de chagrin. Le Moniteur prétend qu’il s’empoisonna pour éviter l’échafaud.

LÉCHENAULTIE s. f. (lé-che-nô-tt — de Léchenautt, natur. fr.). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des goodéniacées, tribu des goodéniées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent eu Australie.

LECHEN1CII, en latin Légionacum, bourg de lJrusse, province du Rhin, régence et à 19 kiloin. S.-O. de Cologne, sur la Nassel ; 1,709 hab. C’était autrefois une place forte importante, qui fut démantelée après la signature du traité de Westphalie.

LÉCHÉOÏDE s. f. (lé-kè-o-i-de — de lécftèa, et du gr. eidos, aspect). Bot. Section du genre léchéa.

LÈCHE-PATTE s. m. (là-che-pa- te — de lécher, et de patte). Mumin. Mom vulgaire de l’unau ou paresseux. " LÉCHER v. a. ou tr. (léché — du germanique : ancien haut allemand lecchôn, gothique laigon, anglo-saxon liccian, anglais to lick, allemand lec/een ; du même primitif que le celtique : irlandaistigh, lucher, latin lingere, grec teichein, savoir la racine sanscrite lia, goûter, lécher. Change é en è devant une syllabe muette : Je lèche, qu’ils léchant ; excepté au fut. de l’ind. et au conditionnel prés., où l’Académie maintient IV fermé : Je lécherai, nous lâcherions). Passer la languésur quelque chose : Léchek une tartine. Le chien lèche son maître qui te frappe. (Proudh.)

— Par ext. Toucher légèrement, effleurera peine : Un maigre feu léchait de ses langues jaunes lu plaque de la cheminée. (Th. Gaut.) itegardez là-haut, sur ce rocher dont les vagues lèchent ta buse. (Th. Gaut.)

Lécher les pieds, les genoux, etc., de quelqu’un, Faire acte de basse servilité à son égard : Oui, tout poàvoir a des salaires

A jeter aux flatteurs qui lèchent ses yenoux.

Lamartine. Tous ces gens tatoués de plaques et de croix Unt léché sans rougir la toile de vingt rois.

Ancelot. Il Lécher l’ours, Faire durer un procès par une foule de formalités ; se dit par allusion à un passage où Rabelais compare le travail des juges et des officiers de justice à celui de l’ours qui lèche ses petits pour leur donner une forme :

Il est temps désormais que le juge se haie ; N’a-t-il pas assez léché l’ours ?

La Fontaine.

Lécher un ours, Eduquer, façonner un homme grossier : Je me préparai donc à répondre uux vues du contwior et à LÉCHiiH lu petit ouks auquel il voulait que je fisse prendre une forme. (Le Sage.) Voilà deux jours que Son Eminettce s’évertuait à lécuek ces

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ouns flamands pour les rendre un peu plus présentables. (V. Hugo.)

Il n’est pas gras de lécher les murs, Se dit de quelqu’un devenu fort gras par suite de la bonne chère qu’il a faite.

— Absol. Faire le métier de parasite : Il passe sa vie à lécher de côté et d’autre, il Vieux en ce sens.

— Litt. et B.-arts. Finir avec un soin trop minutieux : Ce peintre lèche trop ses ouvrages. Il lèche ses écrits au point de les rendre. secs et froids. (Acad.)

Se lécher v. pr. Lécher quelque partie de son corps : Les chats se lèchent très-fréqueni' ment.

— Lécher à soi : Se lécher les doigts. Le comte de Grammont regardait le chancelier' Le Tellier comme perfide et implacable dans ses vengeances. Le voyant un jour sortir de chez le roi, il dit ; i Je crois voir une fouine qui, venant d’égorger des poulets, se lèche encore le museau teint de sang. > (Sallentin.)

S’en lécher les doigts, Eprouver un vif plaisir à manger quelque chose d’excellent : On s’en lèche les doigts. C’est à s’en lécher les doiots. Il On dit plus familièrement

S’EN LÉCHER LES BABINES.

S’en lécher les barbes, Être frustré.d’un avantage que l’on’attendait.

— Réciproq. Lécherle corps l’un de l’autre : Des chiens qui sa lèchent entre eux.

LÉCHERIE s. f. (lé-che-rl — rad. lécher). Fain. Extrême gourmandise.

LECHESNE DE CAEN (Auguste), sculpteur français, né à Cuen (Calvados) en 1819. 11 vint étudier son art à Paris, et commença à attirer sur lui l’attention publique en exécutant la charmante frise de la Maison d’or, où se mêlent, avec un goût parfait, des animaux, des feuillages et des fleurs, groupés avec un remarquable sentiment de la décoration et du pittoresque. Dès ce moment, l’artiste fut chargé d’exécuter un grand nombre de travaux d’ornementation dans des hôtels de Paris.

Eu outre, M. Lechesne a exposé à divers Salons des œuvres qui attestent son imagination et sa grande habileté d’exécution. Nous citerons, par exemple : Amour et jalousie, combat d’oiseaux (1848) ; Pendant le sommeil ; Douleur et combat (1849) ; Combat et frayeur ; Victoire et reconnaissance (1853), et les célèbres Dénicheurs, qui furent exposés au Salon en 1855 et "valurent à l’auteur la décoration. M. Lechesne de Caen ne comprend pas les animaux comme Barye, dont il n’a pus la science profonde ; mais il modèle ses sujets avec tant d’esprit et de goût, il leur donne tant de finesse et d’entrain, que l’attrait de ses créations est presque irrésistible. Ce n’est pas le grand art, mais c’est la sculpture de genre, accessible à tous, aimable et charmante.

LÉCHETTE s. f. (lé-chè-te — dimin. de lèche). Petite lèche, morceau excessivement mince d’une chose qui se mange : Unechettb de jambon.

LÉCHEUR, EUSE s. (lé-cheur, eu-zerad. lécher). Fam. Gourmand, personne très-friande, li Personne qui recherche les bons repas, parasite.

— Fam. Qui aime à embrasser, qui embrasse k tout propos.

— Litt. et B, -arts. Celui qui lèche, qui polit son ouvrage avec trop de minutie : Tout ceci nous parait dépasser un peu les formes de la fougue et de l’entrain ; les artistes tes plus emportés sont des lécheurs en comparaison. (Th. Gaut.)

LE CHEVALIER (Robert), seigneur d’Aigneaux, poêle français, né à Vire dans le xv<e siècle, mort vers 1589. Il a traduit en vers français, avec son frère, Antoine d’Aigneaux, les œuvres de Virgile et d’Horace, qu’ils dédièrent à Henri III. Ces traductions, remarquables pour le temps où elfes parurent, méritèrent de nombreux éloges à leurs auteurs, de leur vivant et aussi après leur mort, comme eu témoigne l’ouvrage intitulé : le Tombeau de Itobert et d’Antoine Le Chevalier, frères, sieurs d’Aigneaux , doctes et excellents poètes françois, de Vire en Normandie, recueillis par.f. L. S., avec quelques beaux poèmes trouvés eu leur estude (Caen, Le Chandelier, 1591, in-8<>). Ces deux frères moururent à peu près dans le même temps, laissant, outre les traductions auxquelles ils doivent leur réputation, un recueil de poésies que le fils de Robert publia à Caen en 1591.

LE CHEVALIER (Jean-Baptiste), voyageur et archéologue français, né à Treilly, près de Coutauces, en 1752, mort à Paris eu 1836. Destiné à l’état ecclésiastique, il fit ses premières études à Saint-Brieue, sous la direction d’un de ses oncles, qui était chanoine, et vint les terminer à Paris. De là, il passa, comme professeur de philosophie et de mathématiques, au collège île Navarre, et fut ensuite précepteur du fils de l’intendant de Metz. C est là que Le Chevalier connut Choiseul-Gouflier, qui le choisit pour secrétaire intime et l’attacha à l’ambassade de Coustaminople. Ce fut alors que Le Chevalier visita l’Asie Mineure et, s’associant aux explorations qu’avait entreprises son patron, s’appliqua, un Homère à la main, à, relever sur cette terre poétique les monuments’ et la plaine de Troie, Fit-il ou ne

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fit il point certaines découvertes qui, a ce qu’il prétend, excitèrent la jalousie de M. de Choiseul ? Toujours est-il qu’il partit de Constantinople, séjourna quelque temps à Jassi, auprès de l’hospodar de Moldavie, pour observer les mouvements de l’armée russe sur le Danube, et revint à Paris en 1788. La Révolution l’effraya. Il quitta la France et U sita tour à tour l’Allemagne, la Hollande, le Danemark, la Pologne, la Russie, l’Angleterre, l’Italie et enfin l’Espagne.

Revenu à Paris en 1808, il fut nommé conservateur a. la bibliothèque Sainte-Geneviève, et passa le reste >îe sa vie avec ses livres. Le Chevalier était membre correspondant des Académies d’Édimbourg, de Gœttingue, dé Madrid, etc.

Ses principaux ouvrages sont : Voyage de la Troade, fait dans les années 1785 et 1786 (Paris, 1802,3 vol. in-8°, avec atlas, 3<= édit.) ; Voyage de la Propontide et du Pont-Euxin, etc. (Paris, 1800, cart.) ; Ulysse-Homère ou Du véritable auteur de /’Iliade et de /’Odyssée (Paris, 1829, in-fol.). On sait que Le Chevalier prétendait qu’Ulysse était le véritable auteur des deux poèmes d’Homère. •

LECIIEVAL1EK (Jules), économiste et publiciste français, né vers 1800, mort en 1850. Il devint, après 1830, un des apôtres les plus fervents du saint-simonisme, à Paris et dans les départements. Peu constant dans ses opinions, il passa ensuite dans le camp des phalanstériens, fit, en 183S et 1839, un voyage aux Antilles et à la Guyane, et, en 1843, accepta du gouvernement l’emploi de secrétaire de la commission coloniale. Il se fit remarquer, après les journées de Février, par ses discours dans les clubs et par ses écrits en faveur de l’organisation du travail. Mis en accusation comme complice de l’affaire du 8 août 1849, il fut condamné à la déportation comme contumace. Il avait été rédacteur en chef de la Paix et de la Tribune des peuples (1848). Nous citerons, parmi ses ouvrages : Leçons sur l’art d’associer les individus et tes masses (Paris, 1832) ; Question sociale (Paris, 1833) ; Études sur la science sociale (Paris, 1832-1834) ; Vues politiques sur les intérêts moraux et matériels de la France (Paris, 1837) ; De l’avenir de la monarchie représentative en France (Paris, 1845) ; (Jui doit organiser le travail ! (Paris, .1848) ; Au peuple (Paris, 1849). Citons aussi son important liapport sur les questions coloniales (Paris, 1844, 3 vol. in-fol.). Lechevalier, ayant purgé sa contumace, devint rédacteur du Havre. Il était à la tête de ce journal lorsqu’il mourut.

LE CHEVALIER (Antoine-Rodolpho), philologue fiançais. V. Chevalier.

LECHFELD, plaine du royaume de Bavière, dans le cercle de Souabe, aux environs d’Augsbourg. Elle est arrosée par le Lech, et a été le théâtre de plusieurs combats. Pépin le Bref y vainquit les Bavarois et les Saxons en 723; Charlemagne, les Avares en 794 ; les Hongrois y battirent les Francs et les Bavarois en 910, et Othon Ier y défit les Hongrois en 955.

LÉCHIDION s. m. (lé-ki-dion — de léchéa, et du gr. idea, forme). Bot. Syn. de

léchka.

LÉCHONNÉ, ÉE (lé-cho-né) part, passé du v. Léchouner : Enfant lécuonké par sa mère. •

LÉCHONNER v. a. ou tr. (lé-cho-nôfréquentatif de lécher), Fam. Lécher, et, plus souvent, embrasser à diverses reprises.

LÉCHONNERIE s. f. (lé-eho-ne-rl — rad. léchouner). Action de Ieehoimer, de baiser fréquemment : Finissez toutes ces léchoxnkries.

— Friandise : Aimer les léchonneriks,

LÉCHRIOPS s. m. (lé-kri-ops — du gr. leehrios, oblique ; ops, œil). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des charançons, dont l’espèce type habite l’Amérique du Sud.

LECHT s. m. (lèchtt). Métrol. Poids employé dans le tonnage des bâtiments du Nord, et qui vaut douze barils.

. LÉC1DÉAGÉ, ÉE adj. (lé-si-dé-a-sé). Bot. Syn. du lecidiné.

LÉCIDÉE s. f. (lè-si-dé — du gr. lekis> écuelle). Bot. Genre de lichens, type de la tribu des lécidinées, comprenant plusieurs espèces qui croissent sur les arbres et les rochers : Là où le rocher nu de trùchyte perce le gazon et s’élève dans des couches d’air qu’on croit moins chargées d’acide carbonique, tes plantes d’une organisation inférieure, des lichens, des LÉcicÉES et la poussière colorée du lepraria se développent par taches orbicutaires. (De llumboldt.)

LÉC1DINÉ, ÉE adj. (lé-si-di-né — du rad. lécidee). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporté à la lècidée.

— s. f. pi. Tribu de la famille des lichens, ayant pour type le genre lécidée.

LÉCITHINE s. f. (lé-si-ti-ne— du gr. lekiihus, jaune d’œuf). Ghim. Substance visqueuse contenue dans plusieurs matières animales, et particulièrement dans les œufs et le cerveau.

— Encycl. Les œufs et la laitance des carpes ou ues harengs, le jaune des œufs de poule, le cerveau des oiseaux de basse-cour,

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de l’homme, du mouton, le sang veineux, la bile de bœuf, la graisse des limuçons de jardin contiennent, en mémo temps que de la cholestérine, de l’oléine et de la margarine, une substance visqueuse que l’eau acidulée bouillante décompose avec formation de cérébrine, d’acide margarique, d’acide oléique et d’acide phosphoglycérique. Gobley considère la cérébrine qui résulte de cette décomposition comme un produit accidentel ; quant aux trois autres corps, il pense qu’ils sont le résultat du dédoublement d’une substance non isolable, à laquelle il donne le nom de lécithine. D’après Strecker, la matière colorante de la bile renferme une partie soluble dans l’alcool et non précipitable par l’éther. Cette partie soluble contient de la cholestérine, des graines ordinaires et une graine phosphoréa qui correspond à la lécithine de Gobley, et qui se résout, par l’ébullition avec l’eau de baryte, en phosphoglycérate de baryum et en un sel barytique insoluble. Le principe jaune des œufs décrit par Kodweiss, et qui a tant de ressemblance avec le cérumen des oreilles, se rapproche aussi énormément par ses propriétés du corps que Gobley a décrit.

Lorsqu’on, épuise les œufs de carpe par l’éther et qu’on soumet la liqueur éthérée à l’évaporation, il reste une masse molle d’un jaune rougeàtre, qui, redissoute dans l’alcool bouillant, abandonne une petite quantité d’huile, et se sépare elle-même par le refroidissement du dissolvant, sous la forme d’une matière visqueuse. On peut obtenir le même corps par un procédé identique au moyen des jaunes d’oeufs ordinaires ; mais il est alors inoins pur. Lorsqu’on épuise par de l’éther de la laitance de carpe à peu près sèche et bien pulvérisée, ce liquide enlève la plus grande partie de la matière visqueuse, dont le resta peut être obtenu en faisant bouillir à plusieurs reprises dans l’alcool le résidu insoluble dans l’éther. On évapore les solutions alcooliques, ou reprend le résidu par.l’éther et l’on évapore ce dernier. Cette opération a pour effet de débarrasser la substance visqueuse des sels que l’alcool avait pu dissoudre.

La lécithine est incolore t>u possède une teinte jaune ou orangée à peine sensible. Elle est molle, neutre, et présente presque toujours l’odeur des matières dont on l’a extraite. Souvent elle est rendue impure par des phosphates terreux ou de l’albumine. Lorsqu’on la chauffe, elle se boursoufle, se charbonne sans fondre, dégage des vapeurs ammoniacales et laisse un résidu charbonneux acide qui renferme de l’acide phosphorique. Exposée à l’air, elle ne s’acidilio pas et demeure capable de se transformer dans les mêmes pruduits que lorsqu’elle a été préparée à l’abri de l’air. Lorsqu’on l’agite avec l’eau, elle forme une émulsion qui ne devient pas acide et ne donne pas d’acide phosphoglycérique, même après douzo heures d’ébullition. Mais lorsqu’on la fait bouillir avec do l’eau acidulée par de l’acide sulfurique ou par de l’acide chlorhydrique, il se produit de l’acide oléique et de l’acide margarique qui montent à la surface, où ils viennent former une couche huileuse, et de l’acide phosphoglycérique qui demeure en dissolution dans 1 eau. L’alcool facilite cette décomposition, qui a lieu à la température du bain-marié lorsqu’on opère avec la lécithine extraite du jaune d’œuf, mais qui n’est pas encore produite même après une heure d’ébullitîon directe lorsqu’on opère sur de la lécithine d’une origine différente. Dans aucun cas, l’oxygène de l’air n’exerce d’influence sur ce dédoublement. Outre les produits que nous venons de mentionner, on obtient encore de la cérébrine et quelquefois de l’oléine, de la margarino et de la cholestérine ; mais Gobley considère ces corps connue provenant d’impuretés accidentelles. Les alcalis et les caiLonutes alcalins en solution aqueuse donnent lieu à la même décomposition que les acides étendus minéraux. Lorsqu’on chauffe au bain-marié la matière visqueuse du jaune d’œuf préalablement éniulsionnée avec une solution aqueuse de potasse et qu’on ajoute ensuite de l’acide acétique au liquide, celui-ci en précipite un mélange d’acide margarique et d’acide oléique. Pour la matière visqueuse extraite du cerveau ou de toutes les autres sources, co phénomène ne se produit qu’autant qu’on la fait bouillir avec une solution alcoolique de potusse. Le carbonate potassique ne décompose pas non plus la lécithine à la température du bain-marje, mais seulement lorsqu’on le fait bouillir avec elle. Les acides acétique, lactique et tartrique ne paraissent avoir qu’une action très-lente ; au moins, dans une expérience où l’on a fuit bouillir la matière visqueuse pendant six heures avec ces corps, no ti’ost-il proauit qu’une décomposition très-incomplète, et a-t-il fallu que l’ébullition fût prolongée pendant vingt-quatre heures pour que la lécithine lut entièrement décomposée. h s’est produit, dans ce eus, non plus de l’acide phosphoglycérique, mais les composés qui proviennent de la saponification de ce corps, l’acide phosphorique et la glycérine.

Le sel commun précipite la lécithine de son émulsion dans l’eau, qui mousse à la manière de l’eau de savon. La matière visqueuse se dissout peu dans l’alcool froid et mieux dans l’alcool bouillant. Elle est également soluble dans l’éther.

Il est évident que la lécithine isolée par les procédés que nous venons de décrire n’est

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