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LEIUNON, ville des États-Unis d’Amérique, dans l’État de Pensylvanie, à 110 kilom. N.-O. de Philadelphie ; 6,500 hab. Elle est régulièrement construite et renferme plusieurs beaux bâtiments, parmi lesquels on remarque celui qu’occupe la cour de justice.

LEBANON (NEW-), bourg des États-Unis d’Amérique, dans l’État de New-York, à 40 kilom. S.-E. d’Albany. dans une contrée agréable ; 3,000 hab. Eaux thermales.

LEBARBIER (Jean-Jacques-François), peintre français, né à Rouen en 1738, mort à Paris en 1S26. Il remporta, à Rouen, en 1*56 et eu 175S, fes premiers prix de l’Académie de cette ville, puis se rendit à Paris, et se fit admettre dans l’atelier du peintre Pierre. Lebarbier Ht un grand nombre de dessins pour servir de modèles dans les écoles ; ces modèles sont loin d’être sans défauts, mais ils ont servi à préparer, dans l’esprit des élèves de cette époque, la révolution commencée par Vien et accomplie par David." En 1776,

il reçut du gouvernement la mission d’aller

dessiner les vues et les sites de la Suisse, pour le Tableau topographique de la Suisse, magnitique ouvrage de Zurlauben.

En Suisse, il lit la connaissance de Gessner, et, k son retour, fut nommé conservateur de la riche collection de tableaux réunie par M. de Mervul, amateur distingué des beauxarts. Quelque temps après, il partit pour Rome, où il accrut la somme de ses connaissances. De retour à Paris, il s’appliqua à la peinture à l’huile, y fît de remarquables progrès, et fut reçu membre de l’Académie do peinture en 178S. Son tableau do réception, Jupiter endormi sur le mont Ida, se voit au musée de Versailles. Nous citerons, parmi ses tableaux : le. Premier homme et la première femme ; Hélène et Paris ; Antigone ; Ulysse et Pénélope sortant de Sparte pour retourner à Ithaque ; l’Apothéose de saint Louis, à Saint-Denis | Saint Louis prenant l’oriflamme ; Henri IV et la duchesse de Verneuil ; Agrippine ; Phyllidas tuant Lëontiade ; Sully aux pieds de Henri IV, aux Gobelins ; Arislomène, au château de Compiègne ; un Christ, à la cathédrale de Sens ; Panthée expirant ; le Siège de la ville de Nancy, à l’hôtel de ville de Nancy ; la Ville de Beauvais assiégée, et défendue par Jeanne Hachette, à Beauvais ; Portrait de Henri Dubois, soldat aux gardes-françaises, qui, le premier, entra dans la Bastille, lors de la prise de cette forteresse. Lebarbier, qui avait exécuté les décorations du plafond de la salle des états généraux, fut chargé par l’Assemblée constituante de représenter l’action héroïque du jeune officier Desilles, lors des troubles de Nancy (1790). On ignore si ce tableau fut exécuté. On a de cet artiste des vignettes pour la Jérusalem délivrée, pour les éditions d’Ovide, de Racine, de Rousseau et de Detille. Il est auteur des ouvrages suivants : Des causes physiques et morales qui ont influé sur les progrès de la peinture et de ta sculpture chez les Grecs (1801, in-so) ; Principes élémentaires de dessin à l’usage des jeunes gens, etc. (1801, in-fol.) ; Principes de dessin (1801, in-fol.), etc.

Lebarbier était un peintre fort médiocre ; on trouve une juste appréciation de son talent dans une notice de M. Charles Blanc sur ce peintre ; ■ Élève de Pierre, et placé entre Boucher et David, il eut les défauts de l’ancienne école sans avoir les qualités de la nouvelle. »

LEBARBIER (Jean-Louis), peintre et littérateur français, frère du précodent, né a Rouen vers 1740. Il s’est fait. connaître, comme artiste, par un grand tableau représentant le Courage des femmes de Sparte, exposé an Salon de 1787 ; par des dessins pleins d’esprit et d’originalité destinés à être gravés pour orner les œuvres de Gessner, par plusieurs figures académiques, et par un grand dessin représentant le combat des Horaces. Lebarbier était aussi littérateur à ses heures. Il a composé et publié un drame intitulé : Asgûl, en cinq actes et en prose (Londres et Paris, 1785, in-8o). On ignore l’époque de sa mort.

LEBARBIER (Pierre-Louis), personnage excentrique, né à Rouen dans la seconde moitié du xvme siècle ; on ignore la date de sa naissance comme celle de sa mort. C’était un étrange maniaque, dont l’idée fixe consistait à croire qu’il possédait la faculté de diriger à son gré 1 état de l’atmosphère. Homme plein de sens et de raison lorsqu’il s’agissait d’autres questions, il ne lui fallait qu un mot pour revenir à sa monomanie, et, chaque jour, on le rencontrait par la ville, soufflant de toute la force de ses poumons, et faisant avec sa canne de nombreuses évolutions au moyeu desquelles il prétendait distribuer, selon les besoins de chacun, et la pluie et le beau temps. Lebarbier se qualifiait de domiualmosphérisateur. de températurisateur, de prolonyavisaieur du monde entier, etc. Deux de ses nombreux opuscules portent les titres que voici : Dominatmosphérie ; Instruction pour les marins, à l’effet du se procurer l’agitation de l’air et les variations des vents, etc. (Rouen, 1817, in-4o) ; Instruction pour les cultivateurs, à l’effet d’obtenir double récolte, précocité, qualité et économie de bras pour les rentrer (Rouen, 1817, in-4"). Ces deux brochures ont été réimprimées en 182 ?.

. LEBARBIER DE FKANCOURT (Gervais),

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calviniste français, né à Torcé, près du Mans, au commencement du xvie siècle, tué à Paris pendant la nuit de la Saint-Barthélémy, le 24 août 1572. Il était avocat au Mans, lorsqu’il embrassa le calvinisme, fut envoyé, en 1561, en mission près d’Antoine de Bourbon, roi do Navarre, dont il devint le chancelier, lit plusieurs voyages en Allemagne dans l’intérêt de ses coreligionnaires, pour lever des troupes, assista au colloque de Châtillon, acquit une grande autorité parmi les chefs et les soldats de son parti, et parvint, grâce à son éloquence, à trouver, en 1568, 1 argent nécessaire pour payer la solde des reltres étrangers que commandait Jean-Casimir, Appelé à Paris avec les autres chefs protestants lorsque Charles IX feignit de vouloir admettre les réformés au partage de toutes les charges auliques, il reçut de ce prince le titre de maître des requêtes, et fut une des premières victimes de la fureur des catholiques, lors du massacre de la Saint-Barthélémy. On a de lui : Remonstrance envoyée au roi par la noblesse de la religion réformée du pays et comté du Maine (1565) ; Conseil sacré d’un gentilhomme françois aux Églises des Flandres (1567), etc.

LEBARBIER DE TINAN (Marie-Charles-Adalbert), amiral français, né en 1803, mort en 1876. Élève de l’École navale, il était enseigne lorsqu’il prit part à l’expédition maritime envoyée sur les côtes d’Espagne en 1823, devint lieutenant de vaisseau en 1829, capitaine de vaisseau en 1843, membre du conseil de l’Amirauté, contre-amiral en 1851, et reçut le commandement de la station navale du Levant au début de la guerre d’Orient. M. Lebarbier concourut au débarquement des troupes à Gallipoli, bloqua les ports de la Grèce, et reçut le grade de vice-amiral en 1855. Lors des graves événements qui eurent lieu en Italie en 1860, à la suite de l’expédition de Garibaldi en Sicile, M. Lebarbier de Tinan, qui commandait alors l’escadre d’évolution de la Méditerranée, fit accepter au roi François II l’armistice proposé par le gouvernement français, puis conduisit la flotte sur les côtes de Syrie (mai 1861). Il retourna siéger alors au conseil d’Amirauté.

LEBAS (J.), poëte français qui vivait dans la première moitié du xvme siècle. Tout ce qu’on sait de lui, c’est qu’il aimait avec passion la cuisine et la musique, et qu’il eut la bizarre idée de mettre en chansons les recettes de l’art culinaire, afin, nous dit-il, de donner aux dames les moyens d’apprendre en chantant à leurs cuisinières la manière de faire des sauces et des ragoûts. Un recueil de ses vers curieux a paru sous le titre de Festin joyeux ou la Cuisine en musique (Paris, 1738, 2 vol.-in-iï), avec musique gravée.

LEBAS (Jacques-Philippe), graveur, né à Paris en 1707, mort dans la même ville en 1783. Des progrès très-rapides, des succès plus rapides encore conduisirent Lebas a une grande célébrité qui lui procura d’innombrables occasions de se produire avec éclat, et lui valut le titre de graveur du roi. Pendant de longs voyages en Flandre et en Hollande, il se prit de passion pour les peintres de genre, dont il fut un des traducteurs tes plus féconds. Teiiiers surtout occupa son burin spirituel et facile ; l’Enfant prodigue et les Œuvres de miséricorde, ces deux chefs-d’œuvre du maître flamand, Lebas les interpréta avec une rare perfection. Les maîtres français lui ont également fourni les sujets de gravures excellentes. L’Alliance de Bacchus et de Venus, d’après Noel-Nico*as Coypei, et les créations charmantes de Lancret, de Watteau, d’Oudry, de Parrocel, etc., lui fournirent les plus heureux motifs de son œuvre. Citons encore, d’après Van Faleus, l’Heureux chasseur, le Rendez-vous de chasse, la Prise du héron ; d’après P. Wouvennan, le Pot au tait et le Sanglier féroce, l’une de ses plus grandes planches, et l’une de celles où sa verve s’est déployée avec le plus d’éclat. On connaît aussi de Lebas des portraits grand format, d’après Verner. Mais ces dernières planches, très-inférieures à toutes ses gravures, sont d’un modèle rond et mou, d’un dessin indécis et vague. Peu de graveurs ont été plus féconds que Lebas ; il a laissé plus de cinq cents morceaux. Il y a dans ses gravures une physionomie vraiment originale, une désinvolture de procédé qui les distinguent beaucoup des mêmes sujets traités par d’autres artistes, et le font reconnaître entre mille.

LEBAS (Jean), chirurgien français, né à Orléans vers 1725, mort à Paris dans la seconde moitié du xvnio siècle. Il est surtout connu par la part qu’il prit aux vives discussions qui s’agitèrent entre Louis, Bouvard, Petit et quelques autres savants sur la question des naissances tardives. Lebas était du parti qui soutenait avec raison la possibilité de ces naissances. Il nous a laissé quelques écrits, dont les principaux sont : De fractura femoris thèses anatomiae et chirurgien (Paris, 1764, in-4o) ; Peut-on déterminer un terme, préfixe pour l’accouchement ? (Paris, 1764, in-so) j Nouvelles observations sur les naissances tardives (Paris, 1765, in-8o) ; Réfutation des sentiments de M. Bouvard sur les naissances tardives (Paris, 1765, in-S°) ; Recherches sur la durée de ta grossesse (Paris, 1768, in-8o) ; De partu naturali thèses (Paris, 1775, in-4o) ; Précis de ta doctrine sur l’art des accouchements (Paris, 1779, in-12).

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LEBAS (Philippe-François-Joseph), conventionnel français, né à Frévent (Pas-de-Calais) en- 1762, mort à Paris en 1794. D’abord avocat, il était, depuis 1791, un des administrateurs de son département, lorsqu’il fut nommé député à la Convention

(1792). Très-lié avec Robespierre et Saint-Just, partisan convaincu de la République, il vota la mort de Louis XVI, sans sursis ni appel au peuple, siégea parmi les montagnards, contribua k la chute des girondins, et, a la suite d’une mission à l’armée de Sambre-et-Meuse, il épousa, en août 1793, Elisabeth Duplay, une des filles du menuisier chez qui demeurait Robespierre. Bien qu’il fût éloquent, Lebas prit peu de part aux’luttes de la tribune. Il s’occupa surtout des travaux si importants alors des comités, fut nommé, le 14 septembre 1793, membre du comité de Sûreté générale, et se fit remarquer principalement dans diverses missions aux armées. Le département du Bas-Rhin garde encore le souvenir de l’énergie qu’il y développa, en 1793, avec son collègue Saint-Just, et des mesures extraordinaires, rigoureuses, qu’ils furent obligés de prendre dans ce pays frontière, travaillé par les intrigues monarchiques. Ainsi que Saint-Just, Lebas agit vigoureusement sur les généraux de l’armée

du Rhin, donna à maintes reprises des preuves de sa valeur en face de l’ennemi et contribua à faire reprendre les lignes de Wissembourg et débloquer Landau. Après un

court voyage à Paris, au commencement de 1794, il se rendit à l’armée de Sambre-et-Meuse et assista à la prise de Charleroi, puis à la victoire de Fleurus. De retour à Paris, il reprit sa place au comité de Sûreté générale. Lorsque, le 9 thermidor, Robespierre fut décrété d’arrestation, Lebas demanda à partager le sort de son ami, fut arrêté et conduit à la Force. Délivré peu après par Hanriot et conduit à l’Hôtel de ville avec Saint-Just, Couthon et Robespierre, il supplia ce dernier de faire un appel aux armes et da marcher sur la Convention ; mais Robespierre refusa. Peu après, l’Hôtel de ville était repris. Ne voulant pas tomber au pouvoir des thermidoriens, Lebas se tua en so tirant un coup de pistolet dans le cœur. Il avait une

fraude droiture d’esprit et une véritable onté naturelle. « Probe, modeste, silencieux, dit Lamartine, sans autre ambition que celle , de suivre les idées de Robespierre, son ami, il croyait à sa vertu comme à son infaillibilité, et suivait ses pensées comme l’étoile fixe de ses opinions. >

LEBAS (Philippe), antiquaire et philologue, fils du précédent, né à Paris en 1794, mort en 1861. Il servit, sous l’Empire, dans la marine, devint ensuite sous-chet de bureau à la préfecture de la Seine, et fut chargé, de 1820 à, 1827, de l’éducation du prince Louis Bonaparte, depuis Napoléon III. De retour en France, Lebas se fit recevoir licencié et docteur es lettres, et entra dans l’enseignement. D’abord professeur au lycée Saint-Louis (1829), il devint ensuite maître de conférences à l’École normale (1830), membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (1838) et conservateur de la. bibliothèque de 1 Université (1846). En 1842, il remplit avec talent une mission archéologique en Grèce et en Asie Mineure. Philippe Lebas possédait uhb solide érudition ; on le comptait parmi les défenseurs des idées libérales, et il n’a jamais laissé passer l’occasion de défendre la mémoire de son père. En 1852, il refusa le serment a l’auteur du coup d’État de décembre. Ses Précis d’histoire ancienne, romaine et du moyen âge, et ses ouvrages élémentaires sur la langue ullemande, sont devenus classiques. Ses publications les plus importantes sont : Voyage archéologique en Grèce et en Asie Mineure (1847 et années suiv.) : Dictionnaire encyclopédique de l’histoire de France (12 vol. in-8o], livre faisant partie de l’Univers pittoresque, et l’un des plus intéressants de cette volumineuse collection. Citons encore de lui : Commentaire sur Tite-Liue (Paris, 1840, in-8") ; Suède et Norvège (1838) ; Allemagne (1838, 2 vol. in-8») ; États de la Confédération germanique (1842) ; l’Asie Mineure.^ vol. in-8"), faisant partie, avec les trois ouvrages précédents, de l'Univers pittoresque ; Précis de l’histoire ancienne (2 vol. in-12) ; Précis d’histoire romaine (2 vol.) ; Histoire du moyen âge (2 vol.), ouvrages qui ont eu du succès. On lui doit encore des Explications d’un assez grand nombre d’inscriptions grecques et latines, des ouvrages pour renseignement de l’allemand, des articles archéologiques et historiques dans la Revue de l’instruction publique, le Dictionnaire de la conversation, etc., des traductions d’ouvrages grecs, etc.

LE BAS (Louis-Hippolyte), architecte, né à Paris en 1782, mort duns la même ville en 1867. Élève de Vaudoyer, de Percier, de Fontaine, il obtint à l’École des beaux-arts de nombreuses médailles, le prix départemental, puis le second grand prix en 1806. Il serait probablement arrivé à remporter le premier grand prix, si la conscription ne l’avait arraché à ses études. Le métier de soldat ne lui fit pas oublier qu’il était architecte. Revenu a Paris après avoir payé sa dette au pays, il exposa, en 1810, Intérieur d’unesalle décoréepour musée. Peu après, grâce au patronage de ses maîtres, il fut nommé inspecteur des travaux de la Bourse, et, un peu plus tard, de ceux

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de la chapelle expiatoire du Roule. Ces modestes fonctions lui permirent de pousser très-avant ses études. Il exposa un Projet de quatre grands cimetières, mis au concours par la ville de Paris, et le plan de la fontaine monumentale qui devait s’élever place de la

Bourse. Ces dessins, très-savants, très-soignés, d’une originalité incontestable, furent remarqués autant qu’ils’le méritaient, et le gouvernement chargea Le Bas d’exécuter plusieurs travaux importants, notamment le monument de Malesherbes, au Palais-de-Justice, et celui de Louis XVIII, au Palais-Bourbon. En outre, il dirigea, en province, l’exécution de plusieurs édifices bâtis sur ses dessins (1822). En 1824, à la Suite d’un concours très-brillant, il fut chargé en même temps de la construction de la prison de la Roquette et de l’église Notre-Dame de Lorette, son œuvre capitale. Le Bas devint membre de l’Institut en 1825 et prit une part très-importante aux grands travaux de l’État. Nommé architecte des travaux publics, il fut chargé de construire les nouveaux bâtiments de l’Institut, la salle des séances particulières des Académies, de restaurer la salle des séances de l’Académie de médecine, etc. Il devint, en outre, membre du conseil des bâtiments civils, professeur d’architecture à. l’École des beaux-arts, et fut promu, en 1847, officier do la Lésion d’honneur. Pendant une trentaine d’années, ce savant architecte dirigea, chez lui, un atelier où se sont formés un grand nombre d’élèves. — Son fils, Gabriel-Hippolyte Le Bas, s’est adonné à la peinture et s’est fait connaître par des paysages et des aquarelles.

LEBAS (Jean-Baptiste-Apollinaire), ingénieur français, né dans le Var en 1797, mort en 1873. Il entra le second à l’École polytechnique en 1816, passa ensuite dans le génie naval ; organisa, en 1823, la flottille chargée de bloquer Barcelone, et établit un chantier de radoub à Sidi-Ferruch, après la prise d’Alger. Chargé par le gouvernement d aller chercher à Louqsor l’obélisque que le vice-roi d’Egypte avait donné à la France, grâce à des machines perfectionnées ou inventées par lui, M. Lebas put enlever d’Égypte et dresser sur la place de la Concorde, à Paris (25 octobre 1835), un monolithe qui ne pesait pas. moins de 230,000 kilogr. M. Lebas, devenu ingénieur de première classe, fut nommé conservateur du Musée navul et membre du conseil d’Amirauté. Il prit sa retraite en 1858. On lui doit, sur le fait principal de sa carrière, un bel et intéressant ouvrage, intitulé : l’Obélisque de Luxor, histoire de sa translation à Paris, description des travaux, etc. (Paris, 1839, in-4o), avec 16 planches.

LE BATTEUX (l’abbé Charles), littérateur et humaniste français. V. Battkux.

LEBAUD (Pierre), historien français, mort à Laval en 1505. Il remplit diverses fonctions ecclésiastiques et fut aumônier d’Anne de Bretagne, qui lui donna l’autorisation de se faire communiquer les titres et documents déposés dans les archives et les monastères de Bretagne. On lui doit un ouvrage estimé, plein de recherches, mais d’un style souvent obscur, l’Histoire de Bretagne, publiée par d’Hozier (Paris, 1638, in-fol.). (Je volumo contient, en outre, ie Bréviaire des Bretons, poëme historique de Lebatid.

LEBBECK s. m. (lè-bèk). Bot. Nom vuVgaire d’un acacia de l’île Maurice, connu aussi sous les noms d’icBÉNiER d’Orient, do bois noir du Malabar, d’ACACiA du Malabar.

LEBBEKE, ville de Belgique, province do la Flandre orientale, arrond. et à 5 kilom. S.-E. de Termonde ; 4,000 hab. Brasseries, huileries, tanneries.

LE BÉ (Guillaume), graveur et fondeur en caractères, né à Troyes en 1525, mort à Paris eu 1598. Élève de Robert Estienne, il perfectionna les caractères orientaux et hébraïques qu’a employés le célèbre imprimeur, fondu, sur la demande de Philippe II, les caractères qui ont servi à l’impression de la Polyglotte d’Anvers (1569,6 vol. in-fol.), et fut appelé à Venise pour y graver des assortiments de caractères hébraïques. On doit, en outre, à Le Bé, qui s’était fixé à Paris en 1539, deux sortes de caractères de musique. Sa fonderie était la plus célèbre de l’Europe.

— Son fils, Henri-Guillaume Lu BÉ, né vers 1570, fut graveur et imprimeur. Il donna des éditions considérées comme des chefs-d’oeiivre typographiques, notamment les Institutions Clenardi in linguani t/rœeam(1581, in-4o). 11 créa, en 1604, un gros caractère arabo qu’on voit à l’Imprimerie nationale de Paris. ■ — Los fils et peiits-fils da ce dernier se distinguèrent dans le même art. Le dernier de

cette famille mourut en 1685.

LEBEAU (Jean-Baptiste), en latin Bellm, jésuite et historien français, né dans le Comtat-Venaissin, mort en 1670. Il s’adonna à

l’enseignement et il a laissé plusieurs ouvrages estimés des érudits, notamment : Diatribe date, prima de partibus templi auguralis ; altéra de mense et die victorise Phursalicx (Toulouse, 1637, iti-8°) ; Rreviculum expéditionis hispaniensis Ludovici XIII (Toulouse, 1642, in-4») ; Polyienus gallicus (Toulouse, 1643, in-12), réédité sous le titra de : Oiia regia Ludovici XIV (1658).

LE BEAU (Charles), historien et érudit français, né à Paris eu 1701, mort dans la