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de la pauvre fille est bien brutale ; ses nombreuses couches, surtout la dernière, l’avaient beaucoup fatiguée, et Louis XIV était difficile. Elle songea dès lors à se retirer, pour tout de bon, cette fois. « Quand je serai aux Carmélites, disait-elle à Mme de Maintenon, je me souviendrai de ce que ces gens-là m’ont fait souffrir. »

Quand il lui fallut faire connaître au roi sa résolution, elle s’attendit, comme toute la Cour, à rencontrer quelque obstacle ; mais Louis XIV resta muet. Elle soupa une dernière fois avec lui chez laMontespan ; le lendemain (20 avril 1674), elle entendit la messe du roi, qui partait pour l’armée, et, à l’issue de la cérémonie, elle alla se jeter aux genoux de la reine et lui demander pardon de l’offense qu’elle lui avait faite en aimant et en acceptant l’amour de son mari. Louis XIV la laissa s’éloigner. ■ 11 n’avoit plus pour elle, dit Saint-Simon, qu’une estime et une considération sèches ; ■ si bien que La Vallière, navrée, déclara que, s’il cherchait à la revoir au cloître, elle refuserait. Elle n’eut pas cette peine, car Louis XIV n’y songea jamais. Elle prit l’habit des carmélites au mois de juin, et ce fut Bossuet qui monta en chaire lorsqu’elle prononça ses vœux et fit ce que l’on appelle sa profession, dans le même mois de 1 année suivante. Elle s’appela dès lors Louise de la Miséricorde, et reçut le voile noir des mains mêmes de la reine. Le discours de Bossuet est classé parmi ses chefs-d’œuvre, quoiqu’il soit plus habile qu’éloquent ; le grand orateur s’est surtout efforcé de ne prêter en rien aux interprétations malicieuses des courtisans, en s’abstenant de réveiller le souvenir des choses passées.

Mlle de La Vallière, ou pjutôt Louise de la Miséricorde, passa trente-six ans dans la retraite, la prière et les austérités. La beauté calme de son visage était restée la même, comme en témoignèrent ceux qui purent la visiter. « Elle a ses mêmes jeux et ses mêmes regards, écrivait Mme de Sévigné vers 1680 ; l’austérité, la mauvaise nourriture et le peu de sommeil ne les lui ont ni creusés ni battus. Cet habit si étrange n’ôte rien à la bonne grâce, ni au bon air. Pour la modestie, elle n’est pas plus grande que quand elle donnait au monde une princesse de Conti ; mais c’est assez pour une carmélite. » La Montespan aussi vint la voir, en attendant qu’elle se fît elle-même carmélite ; elle lui demanda si elle était aussi aise qu’on le disait. » Je ne suis point aise, je suis contente, » répondit-elle. Elle avait si bien rompu avec le inonde, que lorsqu’on vint lui annoncer la mort de son fils, le comte de Vermandois, elle pleura d’abord, puis s’écria : « C’est trop pleurer la mort d’un fils dont je n’ai pas encore assez pleuré la naissance, a

Dans un but d’édification pieuse, les écrivains ecclésiastiques ont sans doute exagéré ses austérités et ses pénitences. Ils la dépeignent comme outre-passant encore les règles sévères de l’ordre, couchant sur la dure, favant et étendant le linge des sœurs, se levant la nuit pour, prier sur les dalles de l’église déserte, et mourant enfin d’excès de travail et de veilles. Il ne faut pas croire tout ce qui s’écrit dans les sacristies ; néanmoins il est permis de penser que cet esprit exalté dut transporter, dans ce qu’elle appelait l’amour divin, toute la sincérité qu’elle avait eue dans la passion purement humaine ; pour elle, la religion ne dut être que l’idéalisation de l’amour. On montre encore, près de l’impasse des Feuillantines, une jolie chapelle gothique dépendant de l’ancien couvent des Carmélites, qui était, dit-on, son oratoire particulier.

On ne sait si c’est au couvent du faubourg Saint-Jacques ou à Versailles même, pendant qu’elle était délaissée, que La Vallière écrivit un opuscule qui lui est attribué : inflexions sur la miséricorde de Dieu. Ce petit ouvrage, presque ascétique, dans lequel on remarque des pensées d’une grande élévation et d’une grande force, des expressions originales et d’une familiarité énergique, n’a été imprimé qu’en 1680, avec des corrections qui sont, pour la plupart, maladroites. On a attribué ces corrections à Bossuet lui-même, dont Mlle de La Vallière était la pénitente de prédilection, qu’il avait préparée et catéchisée, tant à Versailles que pendant son noviciat. Les érudits ne sont pas d’accord à ce sujet ; en tous eus, si elles sont de Bossuet, elles prouveraient que la grand orateur, si hardi quand il écrivait pour lui - même, montrait une certaine timidité quand il s’agissait de l’œuvre des autres. Le manuscrit attribué à La Vallière, et portant les corrections que l’on dit être de Bossuet, se trouvait à la bibliothèque du Louvre, où il fut découvert, en 1852, par Damas-Hinard. M. Romain Cornut en donna alors une nouvelle édition sous ce titre : Confessions de Af™e de La Vallière re-pentante, écrites par elle-même et corrigées par Bossuet (1854, in-12). Il est impossible de les préférer au texte original, quiabien plus de vigueur. Antérieurement, une publication avait réuni tout ce qu’on possède d’elle ; elle porte te titre de : lléjlexions sur la miséricorde de Dieu, suivies de prières Urées de l’Écriture sainte et précédées de lettres au maréchal de Bellefonds (Paris, 1828, in-18).

LA VALLIÈRE (Louis-César La Baume Le Blanc, duc de), petit neveu de la précédente, bibliophile célèbre, né à Paris en 1708, mort

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en 1780. Pourvu de la charge honorifique de grand-fauconnier de la couronne, La Vullière consacra ses loisirs à l’étude, et rassembla, dans son château de Montrouge, une immense collection de livres qui ont fait sa célébrité. Ces livres, pour la plupart achetés en 1788, par le comte d’Artois, et payés par le roi, furent réunis à la bibliothèque de l’Arsenal. On en a publié le catalogue en deux parties, (1783, 3 vol. in-8», et 1788, 6 vol. in-8<>). Parmi ce3 ouvrages se trouve la Guirlande de Julie, recueil dé peintures admirables et de vers fort médiocres, chef-d’œuvre du célèbre calligraphe Jarry. La Vallière se rendit également fumeux par le nombre de ses maîtresses et par ses profusions. Il rédigea avec ses commensaux, Marin et Mercier de Saint-Léger, la Bibliothèque du tMitre français' (1768, 3 vol. in-12), recueil d’analyses, avec extraits, des pièces antérieures à la seconde moitié du xvue siècle.

LAVALLOIS, OISE s. et adj. (la-va-loi, oize). Géogr. Habitant de Laval ; qui appartient à ce pays ou à ses habitants : Les Lavallois. La population lavalloisb.

I.atnmciit (lou), conte foirous, per Moussu l’outringuo, apouthicari (Marseille, 1851, in-8°). C’est une gauloiserie dont le princifial mérite est l’originalité des expressions et e pittoresque de la langue ; de plus, cette bluette, si 1 on peut donner des noms de fleurs a, des sujets de ce genre, est contée avec beaucoup de gaieté et une vivacité toute marseillaise. Ici la forme fera pardonner le fond.. Le gardien des pères capucins est un peu malade ; il appelle un frère lai :

Frero Macary, Vai-t’en chez Costélan, qu’es noustre apouthicari Li prendre un lavament et rai lou pourtaras ; Mai que siligui (qu’il soit) ben caoud (chaud) ! — Liva d’aquestou pas, Moun reverand...

Le frère part, court, arrive à la boutique, dit qu’il vient de la part du gardien du couvent, pour prendre un lavement. » Rien de plus facile, répond l’apothicaire ; passe dans la cuisine et mets culottes bas. • Le pauvre frère a beau dire et beau faire, il reçoit un copieux clystère, qu’il court en toute hâte porter à son supérieur. Mais la route est bien longue : le moindre faux pas amène un accident... Prrrrrrr... ■ une fusée de lavement s’échappe. » 11 a beau se tenir a quatre, serrer les denfe, les poings et le reste..., De tens en tens, pas mens, n’escapo quonque goutto.

Enfin frère Macary arrive à la porte du couvent, se pend à la sonnette, et monte, d’une enjambée, l’escalier de son directeur. Lou gardien, per bouenhur, demouèravo aou premier.

Il entre : ’

« Mon révé*rand, ounte foou que lou metti ?

— Ah ! siés-tu ? — Diga leou, car ooutramen n’en petti. A grand peno à la Un n’en sion vengu a. bout.

— Dé que ? — Doou lavament, mais vous l’advou pas tout. ... Pouso-lou prochi dé la cuvetto.

— Lou voou mettre dédins, ana, sabi qu’es nette —Mai si réTregeara. — N’agué pas poou, voua diou ; Quand mé l’an seringa, roi brùlavo tout viou. • Frero Macary, lors desboutouna sa vesto.

Si desbrayo et’puis, prrrrr... * Vaqui tout ce que

(resta. • « Mon révérend, où faut-il que je le mette ?

— Ah I c’est toi. — Dites vite, car autrement j’éclate. A grand’peine à la fin j’en suis venu a bout. — De quoi ? — Du lavement ; mais vous ne l’avez pas tout entier... — Pose-le près de la cuvette. — Je vais le mettre dedans ; vous savez qu’elle est propre. — Mais il se refroidira. — N’ayez pas peur, vous dis-je. Quand on me l’a seringue, il me brûlait tout vif. • Frère Macaire, alors, déboutonne sa veste, se déculotte et puis, prrrr... a "Voilà, dit-il, tout ce gui reste. »

Le Lavament de l’outringuo parait avoir été du goût des Marseillais, car, en sept ans, il a eu l’honneur de trois éditions.

LAVANA, mauvais génie de la mythologie indienne, fils de l’asoura Modhou et de Coumbhinasl, fille de Vlsravas et sœur de Râvana. 11 tenait de son père un trident que celui-ci avait reçu de Siva, et qui le rendait invincible. Un frère de Rima, Satroughna, le vainquit et le tua en le surprenant sans cette arme. Lavana était souverain de Mathoura. Son vainqueur lui succéda.

LAVANCHE s. f. (la-van-che — altér. du mot avalanche). Syn. d’AVALANCHE. il Eboulement de terre plus ou moins considérable, qui arrive assez fréquemment dans les falaises et dans les montagnes. Il Torrent de boue et de pierres qui se précipite d’une montagne aprçs un violent orage. Il On. dit

aussi LAVANGE.

LAVANDE s. f. (la-van-de — de l’ital. tavanda, action de laver, fait du lat. lavare, laver, parce que cette plante fournit une eau de senteur avec laquelle on se lave). Bot. Genre de plantes, de la famille des labiées, tribu des ocimoïdées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans les régions chaudes de l’ancien continent : La lavandk forme de charmants petits buissons, parfois hauts de près d’un mètre. (Berthoud.) La lavande croit naturellement sur les montagnes de Provence et du Languedoc, comme, du reste, la sauge et le romarin. (Raspail.)

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— Comm. Eau de lavande, Solution de lavande dans l’esprit-de-vin : Un flacon d’iiAU

DE LAVANDE.

— Encycl. Les lavandes sont de petits arbrisseaux ou sous-arbrisseaux, à rameaux tétragones, portant des feuilles opposées, entières ou plus ou moins profondément découpées. Les fleurs, généralement violacées, groupées en épis terminaux cylindriques et pédoncules, présentent un calice ovoïde, à cinq dents peu marquées, accompagné d’une bractée ; une corolle à tube long, à limbe divisé en cinq lobes arrondis, inégaux, groupés en doux lèvres ; quatre étamines didynames, incluses. Le fruit se compose de quatre akènes petits, ovoïdes, arrondis. Les espèces assez nombreuses que renferme ce genre croissent en Europe ou dans le nord de l’Afrique ; la plupart d’entre elles sont cultivées en France, soit pour les essences qu’elles fournissent, soit pour l’ornementation des jardins. Leurs propriétés, assez actives, sont dues surtout à une huile essentielle qu’on en retire par la distillation. Elles sont stimulantes, et employées contre les affections nerveuses atoniques, les dêlibilités, l’asthme humide, etc. À l’extérieur, on les a préconisées comme toniques et résolutives.

Lavande officinale (Lavanda vera, D. C.) Cet arbuste, haut de om,50 à 1 mètre, forme de jolis buissons qui sont, de juin à septembre, décorés de leurs Jpis fleuris. Son port élégant, ses feuilles d’un vertglauque ou cendré, généralement étroites, ses fleurs bleuâtres lui donnent un aspect agréable. Il est originaire des provinces méridionales de la France, très-commun en Espagne, où il couvre de vastes espaces de terrains arides. Son odeur est forte et camphrée ; sa saveur est aromatique, propriété qu’il doit à l’essence qu’il renferme, et qui est un hydrocarbure de la série du térébène. La médecine fait usage de la plante entière comme excitante, sternutatoire, tonique. La lavande entre dans la composition de l’eau de lavande des parfumeurs et dans plusieurs préparations pharmaceutiques.

En Angleterre, on cultive en grand, comme branche de commerce, la lavande commune. On choisit à cet effet un terrain sec, sablonneux, que l’on ameublit par des labours et des binages multipliés, mais on ne le fume point. La graine se sème très-clair au commencement du printemps, sur couche exposée au soleil levant ; on couvre peu ; la graine lève vingt ou trente jours après, et, lorsqu’elle a acquis la force nécessaire, on la transplante à 0™,30 de distance, en lignes éloignées d’un mètre les unes des autres. Nous pourrions, et avec plus de profit, nous adonner en France à cette culture, et enrichir ainsi nos pays du Centre.

Dans les environs du mont Ventoux (Vaucluse), la récolte de la. lavande et la distillation de ses fleurs constituent une branche de commerce assez importante. On fabrique, en moyenne, de 3,000 a 4,000 kilogr. d’huile volatile, qui donnent une valeur numérique de 20,000 a 30,000 fr. Nous dirons ici que cette essence est rarement pure dans le commerce ; on la falsifie avec des huiles grasses, de l’essence de térébenthine, ou avec un digeste de cette dernière substance sur les fleurs de la plante ou de la lavândula spica.

Les ménagères conservent les épis de la lavande officinale et s’en servent pour préserver, dans les garde-robes, le linge des insectes ; de fait, 1 odeur de cette plaine les chasse, propriété qu’elle doit à son essence et aux petites quantités de camphre qu’elle renferme.

La lavande est une des plantes qui croissent dans les oasis du désert, et dont la vue et le parfum réjouissent le plus les voyageurs des caravanes. Voici ce que lui fait dire d’elle-même Azz-Eddin-El-Mocadessi, dans son livre Des oiseaux et des /leurs. « Mon odeur fraîche et aromatique parfume le Bédouin solitaire ; mon exhalaison humide charme l’odorat de ceux qui se reposent auprès de moi : aussi, lorsque le chamelier vient a, décrire mes rares qualités aux gens de la caravane, ne peuvent-ils s’empêcher de reconnaître avec attendrissement mon mérite. » (Allégorie xn.)

Lavande spic (Lavanda spica, D. C.). Confondue, par les botanistes du commencement de ce siècle, avec la précédente, elle en diffère par ses feuilles élargies au sommet et comme spatulées, par ses calices non cotonneux et par la forme de ses bractées. On la cultive également dans les jardins. Les parfumeurs de Provence en retirent une huile volatile très-odorante, connue sous le nom vulgaire d’huile d’aspic. Cette substance est souvent employée en médecine vétérinaire, surtout dans la confection des onguents. Elle était connue des Romains, qui n’employaient qu’elle pour préparer les eaux distillées qui leur servaient pour parfumer les bains et les eaux des autres ablutions, et c’est même à elle qu’ils donnèrent le nom de lavândula. Eile est commune aussi en Espagne et sur les rochers des paya chauds.

Lavande slœchas ou dentelée (Lavanda stœchas, h.). Elle croît dans les contrées méridionales de la France, dans les endroits pierreux et incultes ; l’Espagne et les Canaries en sont couvertes. Elle forme un arbuste de l mètre environ d’élévation. Ses feuilles sont persistaiites, linéaires, étroites. Ses fleurs forment

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un épi ovoïde, dont les bractées, surtout celles du sommet, sont beaucoup plus grandes que les fleurs et colorées en violet. Elle fleurit de mai à septembre. On l’a employée dans les débuts de la paralysie progressive (paralysie des aliénés), dans les affections dites hypocondriaques, et même dans l’épilepsie.

Lavande à feuilles d’aurone (Lavanda abrotanoides, D. C.) des Iles Canaries. Elle se cultive en pot, sous la température de Paris, où elle fleurit en juin et en juillet ; on la rentre dans l’orangerie durant les pluies froides et surtout l’hiver. Elle a de belles fleurs d’un bleu foncé. Nous citerons encore la Lavanda pinnataet la Lavandamultifida, L.

— Pharin. V. eau de lavande.

LAVANDER s. m. (la-van-dèr). Comm. Espèce de linge ouvré qu’on fabrique en Flandre.

LAVANDERIE s. f. (la-van-de-rî — rad. laver). Lieu où les lavandières lavent leur linge. Il Mot usité dans certains départements.

LAVANDIER s. m. {la-van-dié — du lat. lavare, laver). Nom donné, dans certaines cours, à l’officier chargé de surveiller le blanchissage du linge.

Lauandier du corps, Officier de la chambre de la reine, qui était chargé d’un service de propreté, .et qui jouissait des privilèges ordinaires des commensaux.

— Alchim. Lavandier des philosophes, Nom donné à l’étain par les alchimistes.

LAVANDIÈRE s. f. (la-van-diè-re — du lat. lavare, laver). Femme qui lave le linge : Le colporteur salue en passant le laboureur et le benjer, mais ne s’amuse pas à causer avec la fraîche lavandière, gui l’agace par un sourire. (A. Achard.)

... Qu’est ce bruit ? Ce sont les lavandières. Qui passent, en chantant, là-bas dans les bruyères.

V. Huao.

Il Ce mot a vieilli, pour faire place au mot blanchisseuse, qui est plus vulgaire et moins expressif.

— Superst. Nom donné, en Normandie et en Bretagne, a des fées qui battent le linge avec une main de fer et assomment les curieux indiscrets.

— Navig. Bateau à fond plat, non ponté, de forme assez allongée, long de 25 à 40 mètres, large de 6 à 7 mètres, du port de 200 à 300 tonneaux, assez semblable k un bateau de blanchisseuse, et qui est surtout en usage sur la Marne et la haute Seine.

— Ornith. Nom vulgaire de la plupart des bergeronnettes.

— Iuhthyol. Nom vulgaire du callionymo lyre, appelé aussi souris de mer.

— Encycl. Ornith. Les lavandières appartiennent au même genre que les bergeronnettes, et on peut leur appliquer presque tout ce que nous avons dit sur ces dernières. Elles s’en distinguent toutefois par l’ongle de leur pouce, qui est recourbé et qui n’est pas plus long que le doigt qu’il termine, comme aussi par quelques détails particuliers dans les mœurs. Elles fréquentent le bord des • eaux, et on les trouve souvent aux environs des lavoirs et des buanderies, d’où leur nom, et aussi celui de batte-lessive, que leur donnent les vieux auteurs. L’espèce la plus remarquable est la lavandière proprement dite, ou bergeronnette grise. On peut citer encore la lavandière lugubre. V. bergeronnette.

(.oTuudicre linficuno (une), la Lavandara, tableau d’Ernest Hébert ; Salon de 1860. Cette lavandière est une jeune fille de treize & quatorze ans, debout près d’un bassin de pierre où tombe l’eau d’une source. Son charmant visage, qu’ombrage un capuchon d’étoffe rayée, a des demi-teintes chaudes et vermeilles ; ses grands yeux noirs, tournés vers nous, mais un peu baissés, sont pleins de feu ; ses lèvres sont presque aussi rouges que son collier de corail ; sa taille, d’une gracilité enfantine, se dessine, svelte et souple, sous sa robe blanche ; la fraîcheur de l’eau fait affluer le sang dans ses mains mignonnes, appuyées sur du linge mouillé, au bord du lavoir vers lequel elle se penche.

Cette ravissante fillette est une.des meilleures créations de M. Hébert : jamais le peintre de la Malaria n’a déployé plus de fermeté de dessin et de couleur, plus de grâce et de poésie. Le tableau, exposé au Salon de 1869, faisait alors partie de la collection de Mmc Erard.

Lnviindicres des eâtea de Bretagne (LES), tableau de-Jules Breton ; Salon de 1870. Cette composition, une des plus importantes de l’auteur, ne comprend pas moins de quatorze figures de femmes groupées autour d’une source, à une petite distance de la mer. Trois d’entre elles sont accroupies et vues de dos ; la plus jeune, occupée à remuer du linge dans le courant de l’eau, a une tournure charmante. Une quatrième, debout et retroussant ses manches, parle h sa voisine qui l’écoute en savonnant. Une autre bat son linge. Au second plan, une lileuse est assise et regarde la mer ; une femme étend des hardes sur les rochers ; une fillette apporte un paquot.

M. Breton a traité ce sujet rustique avec beaucoup de vérité, de simplicité et de délicatesse.

Beaucoup d’autres artistes ont représenta

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