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qui en renferme le plus. Pour l’obtenir, on épuise l’écorce avec de l’eau a 80° ; on évapore la liqueur en consistance sirupeuse, et l’on distille dans des vases de porcelaine ou d’argent. L’acide qui passe à la distillation cristiillise en partie sur les parois intérieures du récipient ; niais la plus grande pari.ie reste en dissolution dans l’eau que renferme le produit distillé, et cristallise lorsqu’on évapore le produit. Les cristaux obtenus ainsi Sont d’mi jaune brun ; on les purifie en les faisant recristalliser et en les sublimant. L’acide laurixinique sublimé se présente en cristaux qui ont 1 apparence de l’acide benzoïque, et qui ont souvent plus de om,02 de longueur ; leur éclat est brillant et soyeux ; ils appartiennent au système monoclinorhoinbique. Cet acide se sublime à 93", fond à 153», est susceptible d’être entraîné par la vapeur d’eau, possède une saveur légèrement amère et une otleur qui rappelle a la fois le camphre et la naphtaline. Il prend feu facilement, et brûle avec une flamme brillante, sans laisser de résidu, fl se dissout dans 87,9 pour 100 d’eau k co°, plus abondamment dans l’eau bouillante et dans l’alcool, très-peu dans l’éther ; ses solutions rougissent légèrement le tournesol ; l’acide azotique l’oxyde et le convertit en acide oxalique ; un mélange d’acide chlorhydrique et de chlorate de potassium ne le transforme pas en cbloranile.

Les solutions aqueuses de l’acide laurixinique sont précipitées par, l’eau de baryte ; le précipité est fort instable, et renfermé 34,9 pour 100 de baryte ; l’eau de chaux, le nitrate de chaux ne le précipitent pas ; il en est de même des sels de plomb et d’argent, dont les derniers ne sont même pas réduits à l’état métallique par l’ébullitiun. Les sels ferriques donnent dans les dissolutions, même fort étendues, d’acide laurixinique une coloration pourpre caractéristique.

Le laurixiuato de potassium forme des cristaux plats, d’un rouge brun, dont la nuance se fonce pur une seconde cristallisation. Tous les acides, et même l’anhydride carbonique, le décomposent.

Les ècorces de Vabies excelsior et du pinus syloestris ne renferment pas d’acide laurixinique.

LAUIIO (Jacques), graveur italien, né à Rome vers 1570, mort dans la même ville vers 1C30. Il passa vingt-trois ans à dessiner et à graver les plus beaux monuments de Rome, et réunit ses planches, accompagnées de courtes notices, dans un recueil intitulé : Antique urbis spleudor (1G12-1C13, in-fol.).

I.AUIIO (Jean-Baptiste), poëte latin moderne, né k Férouse en 1581, mort à Rome en 1G2U. Il entra dans les ordres, professa la philosophie, puis se rendit k Rome, où ses écrits lui valurent la protection de plusieurs cardinaux, notamment de Alatteo Barberini. Devenu pape sous le nom d’Urbain VIII, ce personnage le nomma camérier secret, archiviste du sacré collège, secrétaire perpétuel du consistoire, etc. C’était un homme d esprit et de talent, dont les principaux ouvrages sont : Poemata (Pérouse, IGOoj ; Theairi romani orchestra (lu’lS) ; Epistolarum cenlurite dux, lettres entremêlées de vers (1621, in-8<>).

LAUItON (Jean), écrivain français, né à Chàteauroux. Il vivait au xvie siècle, et fut avocat et procureur riscal dans sa ville natale. Nous citerons de lui : Anëmogruplde ou description des vents (Paris, 15S0, in-8«) ; les Deux premières parties de Chasteauroux, anciennement dict Ùéolz, poème inachevé (Paris, 1G13).

LAURONE s. f. (lo-ro-ne). Chim. V. lau-

«IQUB.

LAOROPHVLLE s. m. (lo-ro-ti- le — du lut. laurus, laurier, et du gr. phullon, feuille). Bot. Syn. de botrvcéràs.

LAUROSE s. m. (lo-rô-ze — contr. de laurier et de rose). Bot. Syn. de laurii ; r-rosk.

LAUROSTÉARATE s. m. (lo-ro-sté-a-ra-te). Chim. Sel résultant des combinaisons de l’acide laurostéarique avec une base : Les lauuostéaratbs sont encore très-mal connus.

LAUROSTÉARINE s. f. (lo-ro-sté-a-ri-nedu lat. laurus, laurier, et de stéarine). Chim. V. LAURIQUE.

LAUROSTÉARIQUE adj. (lo-ro-Stô-a-ri-ke

— du lat. laurus, laurier, et de stearique).

V. LAURIQUB.

LAUROSTÉARONE s. f. (lo-ro-sté-a-ro-ne

— du lat. laurus, laurier, et de sléarone). Chim. V, LAURIQUIi.

LAURUS s. m. (lo-russ). Bot. Nom scientifique du genre laurier.

LAUHV1K, ville de Norvège, située sur un golfe du Skager - rack, à l’embouchure du Laagen (Numerals - Laagen), à 100 kilom. S.-O. de Christiania ; 3,4G0 bab. Elle fait un important commerce de bois, et l’on y compte plusieurs fabriques qui, toutes, se relient k la grande usine métallurgique de Fritsœ, et sont mises en mouvement au moyen des chutes d’eau du Larris-Elfven ; 5,000 hab.

LAUS (NOTIIE-DAME-DU-), hameau de France (Hautes-Alpes), coiiim. de Saint-Étienne-d’Avançon, eant. de Batie-Neuve, arrond. et à 20 kilom. de Gap ; 104 hab. Ce hameau, situé dans un petit vallon, entre les deux montagnes de Prevat et de Préinorel,

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est un but de pèlerinage célèbre depuis deux siècles dans les Alpes et les contrées voisines ; il possède une église remarquable, élevée en lG87, ù la mémoire d’une prétendue apparition de la Vierge à une jeune bergère appelée Benoîte Rencurel.

LAUS POMPEIA, ville de l’Italie ancienne, dans la Gaule cisalpine, au S.-E. de Medioinnum, fondée par les Boïens. Pompeius Strabo, père du grand Pompée, y établit une colonie romaine. C’est aujourd’hui le village de Lodi-Vecchio,

LAUS DE BOISSV (M.-A.), littérateur, né à Paris en 1747, mort à une époque inconnue. Fils d’un riche artisan, il donna une tournure aristocratique à son nom de Laus, en y ajoutant Celui de Boissy, ce qui a fait croire qu’il était fils de l’auteur des Dehors trompeurs ; il prit le titre d’écuyer et devint lieutenant particulier du siège général delà connétablie et maréchaussée de France à la table de marbre du palais. Laus de Boissy a écrit un nombre considérable de pièces de théâtre, de contes, d’épigrammes, etc., et a fait partie de. plusieurs académies étrangères. Il avait la prétention d’écrire uniquement pour s’amuser ; il atfectait de mépriser souverainement le métier d’homme de lettres, ce qui lui a attiré un grand nombre d’épigrammes mordantes. Après la mort de Dorât, à l’école poétique duquel il appartenait, il lui succéda dans les faveurs de la comtesse Fanny de Beau[ harnais, qui l’accepta pour amant et le charj gea de revoir ses vers. Parmi les épigrammes lancées alors sur l’amoureux couple, nous citerons la suivante, dans laquelle Ginguené a fait le portrait, il est vrai peu flatté, de Laus :

Dorât, mourant, dit à sa belle amie : Point ne souffrez, quand je n’y serai plus, Auprès de vous quelque brillant génis, Aimable, gai, galant, te ! que je fus ; Vous l’aimeriez, car votre sexe oublie, Et m’oublier ce serait perfidie. Choisissez donc quelque esprit bien obtus, Un pédant froid jouant l’élourderie, Un plat rimeur aux sifflets endurci, Un sot enfin... La belle a pris Boissy.

Lorsque arriva la Révolution, Laus de Boissy, qu’on appelait plaisamment Bos de Boissy, se vit forcé d’écrire pour vivre. Il vécut longtemps encore, composa de nombreux écrits, et s’éteignit dans la plus profonde obscurité. Parmi ses œuvres, aujourd’hui complètement oubliées, nous nous bornerons à citer : le Carnaoal des fées ? comédie (1769) ; le Double déguisement, opéra-comique (1771) ; les Epoux réunis, comédie (1773) ; le Prisonnier de l’amour, draine (1778) ; les Travers du jour, comédie (1793) ; la Vraie république, comédie-vaudeville (1794) ; le Secrétaire du Parnasse, recueil de vers (1770) ; Mes délassements, recueil de contes (1771-1772, 3 vol.) ; Opuscules (1770) ; Bonaparte au Caire (1799) ; Abrégé des Mémoires deMn<* de Montpensier (180G, 4 vol.), etc. On lui doit encore des romans et un grand nombre de pièces de vers publiés dans divers recueils. Pour être juste envers Laus, il faut dire qu’il n’était pas complètement dépourvu de talent et qu’il tournait agréablement un conte ou une épigramme.

LAUSANNE, ville de la Suisse, ch.-l. du canton de Vaud, par 4G<>31’24" de lat., et 40 17’ 54" de long. Cette ville est située à environ 150 mètres au-dessus du lac de Genève et k plus de 500 mètres au-dessus du niveau de la mer, au confluent du Flon et de la Louve, sur le versant méridional du mont Jorat, et sur trois collines inégales, séparées par de petits vallons, non loin du lac de Genève, où elle possède le port d’Ouchy. Sa population dépasse 17,000 habitants ; presque tous sont protestants. L’intérieur ne correspond nullement à l’aspect pittoresque de son extérieur. Ses rues sont étroites, tortueuses, mal nivelées. Le monument le plus important de Lausanne est sa cathédrale, qui la « coiffe comme une tiare, ■ a dit Victor Hugo. Ce bel édifice, fondé l’an 1000 de notre ère par l’évêque Henri, reconstruit au xinc siècle à la suite d’un incendie, consacré par le pape Grégoire X, en présence de l’empereur Rodolphe Icp, en fin restauré au xvie siècle par l’évêque Sébastien de Montfaucon, a la forme d’une croix latine. Le grand portail, qui date de la fin du xve siècle, est flanqué de deux tours, dont l’une, celle du Nord, est demeurée inachevée. La tour du Midi contient le beffroi, surmonté d’une terrasse à laquelle on parvient par un escalier de deux cent quarante-cinq marches, et d’où l’on découvre un magnifique panorama. Cette tour est couronnée par une belle flèche à huit pans. Le beffroi renferme cinq cloches, dont la plus grosse sonne pour la convocation du grand Conseil. L’intérieur de la cathédrale est composé d’une nef, divisée en huit travées, d’un transsept et d’un sanctuaire. On y compte près de mille colonnes ; le jour y pénètre par soixante-dix fenêtres. Les curiosités principales sont : des vitraux représentant des sujets de l’histoire sacrée ; les stalles sculptées qui font face k la chaire ; les stalles du chœur ; de nombreux tombeaux, parmi lesquels nous signalerons ceux d’Othon de Granson, tué en duel par Gérard d’Estavayer, en 1397 ; de Victor-Amédée, qui fut duc de Savoie, évêque de Genève, puis’pape sous le nom de Félix V ; de la princesse russe

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Orloff, empoisonnée, dit-on, par l’ordre de Catherine II ; de la duchesse de Courlande, de Raymond de Montfaucon, de Bernard de Menthon, fondateur de l’hospice du Grand-Saint-Bernard ; de Marius, premier évêque de la ville ; de Christine, comtesse de Valmoden, et, enfin, d’Henriette, première femme de Strafford Canning. Citons encore : une table.de marbre rappelant la mémoire de Davel, « martyr des droits et de la liberté du peuple vaudois ; » la lanterne qui surmonte le chœur ; la chapelle absidiale", ornée de pilastres cannelés et de délicieux chapiteaux. Le portail du midi, nommé la porte ries Apôtres, est précédé d’un magnifique porche qui se compose de soixante-douze colonnes et d’ogives surmontées d’un fronton aigu. Devant la cathédrale, s’étend une belle terrasse, d’où l’on découvre d’admirables points de vue.

Le château, bel édifice du xve siècle, est surmonté de quatre jolies tourelles. Les évoques de Lausanne y résidèrent longtemps ; le Conseil d’État y siège aujourd’hui. Il est récédé d’une terrasse, d’où le regard entrasse un vaste et beau panorama. La bibliothèque cantonale contient près de 40,000 volumes et quelques manuscrits curieux. Ou y remarque aussi des autographes de Voltaire, de belles éditions incunables. La bibliothèque des étudiants ne compte guère que 7,000 volumes. Le inusée cantonal, fondé en 1818, renferme de riches collections de minéraux, une belle collection ornîthologique, une collection de médailles suisses et d antiquités, etc. Le musée cantonal des beaux-arts, appelé musée Artaud, du nom du peintre qui en a fuit don k Lausanne, sa ville natale, contient une école de dessin et une galerie de peinture et de sculpture. On y remarque des œuvres de Diday, de Calame, de Gleyre, de Ducros et de plusieurs artistes vaudois.

Parmi les autres curiosités de la ville, nous signalerons : la place Saint-François, le centre le plus animé de Lausanne ; le collège académique, construit en 1587 ; les restes de l’ancien pulais des évêquesj’la place de la Riponne, établie sur des voûtes de plus de 16mètres de profondeur, dans un ravin creusé par la Louve ; la halle au blé, inaugurée en 1S10 ; une maison d’orphelins, nommée l’École de charité ; l’asile des Aveugles, qui renferme un hospice et un institut ; l’hôpital de la ville ; l’hôtel de ville ; la place du Pont, construite sur des voûtes sous lesquelles coule le Klon ; l’esplanade de Montbenon, d’où l’on découvre une vue admirable. La maison pénitentiaire de Lausanne (système Auburn) peut passer pour un établissement modèle. Son séminaire protestant était aussi une institution des plus remarquables. Il fut fondé, en 1730, par Antoine Cour. Manquant de ministres pour laiderdans son œuvre de propagande en France, il se résolut k fonder une maison ecclésiastique où l’on en formerait. Ce séminaire, secrètement subventionné par les calvinistesde France, fournit k ce dernier pays un grand nombre de ministres. Il fut fermé eu 1809, k l’époque où fut fondée la Faculté de Montauban.

Les environs de Lausanne, couverts d’agréables villas, offrent de très-belles promenades, parmi lesquelles il faut signaler celle du Signal. Un chemin de fer relie Lausanne à Genève.

L’histoire de Lausanne remonte à une haute antiquité. On raconte, sans grandes preuves k l’appui, que les habitants de l’ancienne Lausonium, chassés par un débordement du lac, vinrent s’établir sur l’emplacement actuel de Lausanne, y construisirent une nouvelle ville et lui donnèrent un nom qui rappelait celui de leur ancienne cité. On a expliqué le nom de Lausanne par laus Anns (louange d’Anne), k cause des reliques de sainte Anne qu’aurait possédées la ville. On a même prétendu qu’un voyageur, voyant les habitants rassemblés sur la place pour chercher un nom à leur ville, se serait écrié : Les ânes ! et aurait fourni à la nouvelle cité un nom inattendu, explication baroque, qui n’a pas même l’avantage d’être spirituelle. Enfin, selon quelques auteurs, Valerius Aurelianus bâtit Lausanne avec les ruines d’Arpentine ; mais on ne sait k quelle époque. Cette ville a eu les mêmes révolutions et les mêmes seigneurs que le pays de Vaud, jusqu’à la mort de Berchtold V, duc de Zeringen. Ensuite l’évèque de Lausanne devint prince de la ville, tous les privilèges des habitants étant conservés. Les Bernois, ayant conquis sur Charles II, duc de Savoie, le pays de Vaud, se rendirent maîtres de Lausanne, d où ils bannirent l’exercice de la religion romaine, et donnèrent k’ieur bailli les revenus de la manse épiscopale. L’évêque Sébastien de Montfaucon, qui tenait alors le siège épiscopul de Lausanne, dut se retirer k Fribourg. La réforme religieuse fut accueillie k Lausanne avec enthousiasme.

« Au xvme siècle, dit M. Ad. Joanne, Lausanne jouissait d’une certaine célébrité littéraire. Voltaire, qui y passa ■ les jours les

« plus heureux de sa vie, • invita l’univers à se rendre dans cette ville « où l’on retrouverait l’âge d’or avec les agréments du siècle

« de fer. • Cet appel fut entendu : longtemps avant son départ, Fox, Raynal, Mercier, Servan, Brissot, Zinunermann s’y rencontraient, avec une foule d’étrangers de distinction, aux samedis de Mme de Charrière ; on y remarquait aussi M">e de Montolieu et M11’ Suzanne Curchod, depuis Mule Necker. •

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La constitution actuelle de Lausanne, qui est démocratique, date de 1845. Déjà, en 1830, une révolution avait profondément modifié l’ancien état de choses. La constitution proclame la souveraineté du peuple jat règle l’élection d’un grand Conseil, composé de 195 membres.

Un concile fut tenu à Lausanne, en 1449, pour régler le différend survenu entre Félix V et Nicolas V.

En 1869 et 1871, deux congrès se sont réunis dans la même ville, pour étudier et tâcher de résoudre une question qui intéresse au plus haut degré la société moderne : la question de la paix universelle. Dans le premier congrès, tenu sous la présidence honoraire de V. Hugo, la Ligue des omis de la paix reconnut la nécessite, pour arriver k la solution désirée, d’établir les États-Unis d’Europe, sous forme de république fédérale. Au second congrès, présidé par M. Eytel, joignant la question sociale k la question politique, la Ligue proclama, sur le premier point, la nécessité de la propriété individuelle pour tous les citoyens, et recommanda, comme moyen pratique pour atteindre ce résultat, l’instruction laïque, gratuite et obligatoire k tous les degrés. Sur le second point, elle proclama les droits politiques des individus et des sociétés, et proiesta contre l’annexion violente de l’Alsace-Lorraine à l’Allemagne, qui était alors toute récente.

LAUSE s. f. (lô-ze). Miner. Nom donné dans le midi de la France k des plaques de micaschiste qu’on emploie k divers usages.

LAUSONIE s. f. (lô-zo-ni — de Lawson, s&v. angl.). Bot. V. lawsonik.

LAUSSEL (François du Saies Auguste), poëte languedocien, né k Tri^nac (Hérault) en 1757, mort en 1828. Il professa avtc distinction l’histoire, les belles-l’W.r-, l.s et les sciences ; se fit ordonner prêtre, fui. pondant quelque temps vicaire, puis revint k l’enseignement. En 1789, il adopta avec chaleur les idées nouvelles, devint, en 1793, commissaire de la Convention k Lyon, où il épousa une ancienne religieuse, nommée Elisabeth Former, puis devint juge de paix k Gignac. Ayant perdu sa place, Laussel fonda une pension dans cette ville, dirigea ensuite le lycée de Clermont-l’Hérault, fut emprisonné pendant quelque temps au fort de Besançon, sous la Restauration, et passa le reste de sa vie dans sa ville natale. C’était un homme d’un esprit original, gai, mordant, frondeur et même méchant. Il composa en français et en languedocien un grand nombre de chansons satiriques, de contes malins, d’épigrammes mordantes, qui eurent beaucoup de succès. Ces productions, pleines de verve et d’esprit, sont écrites dans un style souvent incorrect et abondent en détails licencieux. Sa chanson, intitulée : Douctou Lourdas, et imprimée dans le Bouillabaïsso de Desannat, esc extrêmement populaire dans le Languedoc. Il existe un recueil inédit, contenant vingt-trois chansons et contes patois de Laussel, douze pièces en français, et le Grand dragon de Moscouie, comédie en trois actes et en vers.

LAUSUS, prince d’Ausonie, fils de Mézence, roi des Tyrrhéniens. Sou père s’était réfugié à la cour de Turnus, après avoir été chassé de ses États. Lausus combattit k côté de Mézence contre les ïroyens et fut tué par Enée.

LAUSUS, préfet sousArcadius.il vivait vers 400, et devint célèbre par la protection qu’il accorda aux lettres et aux arts. Il fonda le musée Lausiaque, qui fut détruit par un incendie (475).

LAIJTAUD (J.-B.), savant français, né à Puget-Théniers (comté de Nice) en 1760, mort en 1855. D’abord professeur, il se fit recevoir docteur en médecine (1793), alla exercer son art k Marseille (1800), fut, pendant plus de trente ans, directeur du service médical dans l’asile des aliénés de cette ville, y supprima l’emploi des chaînes pour maîtriser les fous (1809), et devint membre de l’Académie de Marseille. En 1817, il fut chargé de diriger l’École secondaire de médecine et y professa la médecine légale. C’était un homme d’un savoir très-varié et très-étendu. On lui doit : Notice sur la maison des fous de Marseille (1840) ; Lettres archéologiques sur cette ville (1848) ; un grand nombre de mémoires d’histoire, d’archéologie, de physiologie dans les Mémoires de l’Académie de Marseille. Enfin il a écrit l’histoire de cette société savante et de ses travaux, en 3 volumes (182G-1S43).

LAUTAUD (Laurent), littérateur français, parent du précédent, né k Marseille eu 1763, mort en 1849. Après s’être livré au commerce, il se retira k la campagne, se consacra entièrement k des travaux littéraires et devint membre de l’Académie de Marseille. Ses principaux écrits sont : Sur le séjour à Marseille de Charles IV, roi d’Espagne (1812) ; le Commerce de Marseille (1822J ; Esquisses historiques ou Marseille depuis 1789 jusqu’à 1S15, ouvrage remarquable par l’intérêt du récit et par le style.

LAUTARO, chef araucanien, mort en 1567. Fils d’un Indien, il fut attaché comme page au général espagnol Pedro de Valdivia, . chargé par Pizarre de conquérir le Chili. Valdivia, étant entré en lutte avec les Araucaniens. fut forcé de battre eu retraite devant Caupolican, qui commandait ces derniers ; Lau-