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Pardo ; le Mexique, le grand poëte Àlarcon. De retour en Espagne, la Renommée a fort k faire pour amener à la fête poétique tous ceux qui y ont quelque droit. Chaque contrée, chaque province, chaque fleuve, le Douro, le Mançanarès, le Tage, offrent des pléiades de poètes, d’écrivains, d’artistes ; ce sont, pour les potites, Herrera le Divin, Jauregui, Arguijo, Rioja, Juan deVera ; pour les philosophes, Guevara, les Àrgensolas, etc. Le Tage a vu naître Montemayor, Portugais de naissance, Espagnol par ses écrits. Sous la dénomination de poètes philosophiques, Lope comprend les épiques, les écrivains sacrés, les historiens ; chacun se place à son rang ; c’est Ercilla, avec Galvez de Montaivo et Vinnès, sainte Thérèse avec fray Luis de Léon, Hurtado de Mendoza avec Castillejo. À chaque chant, on croit que l’énumération est finie : voilà assez d’illustrations pour un pays I mais le poëte recommence, infatigable. Il reste encore Quintana, Juan de Valdès, Tirio, Montalvan, les Cespedès, et Salas Barbadillo, et Maria de Sayas, et Cervantes, etc., et Lope de Vega lui-même qui se place à la suite en toute humilité. En somme, il le mérite bien et il n’est pas une des moindres gloires do l’assemblée.

Les autres nations ne sont pas complètement mises en oubli. Autour du dieu, siège un aréopage auguste composé de tous les grands poètes, anciens et modernes, Homère et Virgile, Dante, l’Arioste et le Tasse. Et la Franco ? n’est-elle donc pas représentée ? En 1020, elle comptait déjà des potites, des écrivains illustres. Lope de Vega nous a accordé quatre vers :

Alli de Françia et célèbre Uonsardo, Bartras, Pernon, Malerbe, Espïn, Roseto, Juan Awrato, Linyendes y et galtardo Bertran, ilonlin y Borgeto.

Ronsard, Malherbe, du Bartas, Jean Dorât ne sont pas trop défigurés ; mais qui reconnaîtrait Montaigne dans Montin ? et Pernon, est-ce le cardinal Duperron ? Espin, est-ce Charles de L’Epine, auteur d’une Descente d’Orphée aux enfers ? Roseto, est-ce Jean Rosier, poste inconnu, mais d’un grand mérite (1596) ? Les éditeurs espagnols, hommes savants, auraient dû éclaircir par une note ce singulier passage.

Ce cortège immense est suivi des neuf Muses et de tous les dieux du paganisme ; c’est une exhibition complète. L’intérêt languit assez fréquemment dans une énumération si longue, qu’il était difficile de présenter avec quelque variété. Les défauts du poëme n’empêchent pas qu’il n’ait été assez justement appelé le Livre d’or de la littérature espagnole.

LAURIER (Clément), avocat et homme politique fiançais, né au Blanc (Indre) en 1831. Lorsqu’il eut terminé son droit, il se fit inscrire au barreau de Paris et fut pendant quelque temps secrétaire de Crémieux. Le jeune avocat ne tarda pas à se faire connaître en mettant au service du parti républicain son talent plein de souplesse, sa parole vive, alerte et mordante. L’habileté avec laquelle il défendit, en 1867 et 1868, plusieurs rédacteurs du Courrier français, entre autres MM. Vermorel et Alfred Deberle, poursuivis avec la dernière rigueur, le mit particulièrement en relief. Vers la même époque, il publia, dans la Revue politique, dirigée par M. Challemel-Lacour, des portraits et des études qui furent beaucoup remarqués. Lors des élections générales pour le Corps législatif en mai 1SG9, M. Laurier se porta candidat dans le Var et dans l’Hérault, et, à l’exemple de M. Gambetta, il se déclara hautement « l’irréconciliable ennemi du gouvernement personnel. » 11 ne fut point élu. L’assassinat de Victor Noir par Pierre Bonaparte vint ajouter encore à la notoriété qu’il s’était acquise. Chargé avec M. Floquet des intérêts de la famille Noir devant la haute cour de Tours, en mars 1870, il prononça un très-brillant plaidoyer. Peu après, il prit part, comme avocat, au procès de l’Internationale et au procès de Blois. Après la révolution du 4 septembre 1870, M. Laurier devint directeur général du personnel et du cabinet au ministère de l’intérieur, k la tête duquel se trouvait M. Gambetta. Quelques jours après, le 12 septembre, il suivait à Tours M. Crémieux en qualité de délégué du ministère de l’intérieur. C’est à ce titre que, le 23 du même mois, il adressait aux préfets une circulaire relative à l’élection d’une Assemblée nationale, élection qui, peu après, fut indéfiniment ajournée. Par suite des honteuses dilapidations de l’Empire, le gouvernement de la Défense nationale en province manquait absolument d’argent. Pour créer des armées et pourvoir à leur armement, il fallait en trouver à tout prix. M. Laurier, qui avait été à Paris le conseil habituel de plusieurs grands banquiers et qui s’était familiarisé avec les questions financières, fut alors chargé par le gouvernement d’aller contracter en Angleterre un emprunt de 200 à 250 millions. Prévoyant les calomnies auxquelles il ne devait point tarder k être en butte de la part de la réaction, il voulut, en acceptant cette difficile mission, se faire accompagner d’un homme spécial et compétent, qui ne fût point suspect de professer une affection vive pour le nouveau gouvernement, et il choisit M. de Genniny, régent de la Banque de France. Parti pour Londres le 19 octobre, il parvint, sans difficulté, à contracter, le 24, par l’intermédiaire

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du banquier Morgan, un emprunt de 250 millions, à 6 pour 100, remboursable en trente-quatre ans au taux de 85 francs. Ces conditions furent vivement critiquées par la presse réactionnaire ; mais il a été surabondamment démontré depuis que, dans l’état des choses, il était impossible de faire un emprunt moins onéreux. Par suite de difficultés qui s’élevèrent au sujet de l’exécution de ce contrat, M. Laurier dut retourner à Londres et revint en France au moment où le gouvernement se transportait à Bordeaux. Là, il s’occupa particulièrement des affaires financières, de concert avec un comité qui avait été constitué dès le début, et parvint à contracter un nouvel emprunt avec la Banque de France pour éviter de recourir à la création d’un papier d’État. Démissionnaire en même temps que M. Gambetta, quelques jours après la signature de l’armistice, lé6 février 1871, il était nommé le 8 du même mois membre de l’Assemblée nationale dans le département du Var, et votait, le 1er mars, contre les préliminaires de paix. L’élection du Var ayant été l’objet de vives attaques de la part de quelques membres de l’Assemblée, M. Laurier donna sa démission de député le 4 mars, fut réélu à la fois, Je 2 juillet suivant, dans les Bouches-du-Rhône et dans le Var, et opta pour ce dernier département. Depuis lors, il a siégé auprès do M. Gambetta, à l’extrême gauche de l’Assemblée et s’est associé à presque tous les votes de cette fraction de la Chambre. Le 3 février IS72, il a proposé un projet de loi tendant à libérer le territoire au moyen du rachat des chemins de fer par l’Etat ; mais cette proposition a été rejetée. Le 23 novembre de cette même année, il a prononcé un discours dans lequel il a demandé la restitution aux princes d’Orléans des biens confisqués, en IS52, par Bonaparte, et, à partir de cette époque, on a pu croire qu’il tendait à se séparer quelque peu de ses anciens amis politiques. Tout en siégeant à l’Assemblée, M. Laurier a reparu à maintes reprises au barreau, notamment lors du procès intenté à Gaston Crémieux et aux chefs du mouvement communaliste à Marseille (1871), et, en avril 1873, dans le procès fait aux chefs arabes insurgés contre la France en 1871. Enfin il est, depuis le 8 octobre 1871, membre du conseil général du Var, qu’il a été appelé à présider.

Outre des articles vivement écrits, insérés dans la Revue politique, M. Laurier a publié : la Liberté de l’argent (1858, in-S").

LAURIÈRE s. f. (lo-riè-re — rad. laurier). Lieu planté de lauriers. Il Peu usité.

LAURIÈRE, bourg de France (Haute-Vienne), ch.-l. do cant., arrond. et à 36 kilom. N.-E. de Limoges ; pop. aggl, 446 hab.

— pop. tôt., 1,441 hab. Débris d’un vieux château, brûlé vers la fin des guerres de la Ligue.

LAURIÈRE (Eusèbe-Jacob de), célèbre jurisconsulte, né à Paris en 1659, mort en cette ville en 1728. Son père, chirurgien du duc de Longueville, le mit au collège Louis-le-Grand. Laurière étudia ensuite le droit et se fit recevoir avocat au parlement de Paris. Sa fortune indépendante lui permettant de négliger le barreau, il s’adonna avec ardeur à l’étude de la législation française. Remontant de siècle en siècle le cours des âges, il étudia d’abord l’établissement du droit romain dans les Gaules, ses transformations successives, puis la naissance et la formation du droit coutumier. Cette étude historique et législative embrassait la législation émanée des souverains, depuis les capitulaires de Charlemagne jusqu’aux édits de Louis XIV, en un mot, le droit public et privé de la France. Dans ses recherches, le jeune juriste n’avait pas négligé les éléments accessoires qui devaient compléter son immense travail. Il avait dû se rendre familier le droit romain, dont à chaque pas il retrouvait l’influence, étudier les lois des Barbares, qui devaient se fondre avec le droit romain, et le droit canonique. Il fit, en outre, une étude approfondie de la législation anglaise, qui avait laissé son empreinte dans plusieurs de nos coutumes à la suite de la longue occupation d’une partie de notre sol par les Anglais au XIVe et au XVe siècle. Dans cette étude, rendue si difficile par l’absence de toute codification, il fut aidé par les hommes les plus remarquables de la Grande-Bretagne, avec qui le chevalier d’Aguesseau le mit en relation. Sans avoir brigué la gloire du barreau, de Laurière avait acquis néanmoins une grande réputation qu’il dut à ses savantes publications et aux services qu’il rendait journellement à la science. Les amitiés les plus honorables l’entourèrent. Le chancelier d’Aguesseau, le savant Baluze, La Monnoye l’admirent dans leur intimité. Louis XIV se fit présenter de Laurière, et, confiant dans son talent, il le chargea de rédiger, avec Berroyer et Loger, une nouvelle collection des ordonnances royales. Nul, plus que de Laurière, n’était apte à mener à bien un si vaste travail.

Les plus remarquables ouvrages de ce savant commentateur sont : Ordonnances des rois de France de la troisième race, recueillies par ordre chronologique (Paris, 1723-1728, 18 vol. in-fol., auxquels il faut ajouter 1 vol. de tables), ouvrage que l’on connaît sous le nom d’Ordonnances du Louvre ; dans cette énorme publication, de Laurière eut pour collaborateurs Loger, Berroyer, de Villevault, Bréquigny, et pour successeur Secousse ; interrompu pendant la Révolution, cet immense recueil fut continué et terminé par Camus et le comte de Pastoret ; Institutes coutumières de Loisel, annotées (Paris, 1710, 2 vol. in-12) ; Bibliothèque des coutumes, contenant la préface d’un nouveau Coutumier général, etc. (Paris, 1690, in-4o ; 1754, in-4o), en collaboration avec Berroyer ; Dissertation sur le ténement de cinq ans (Paris, 1698, in-12) ; Texte des coutumes de Paris, avec les anciennes constitutions du Châtelet, avec notes et commentaires (Paris, 1608, in-12 ; 1777, 3 vol. in-12) ; Traité de Duplessis sur la coutume de Paris, avec notes (Paris, 1726, 2 vol. in-fol.) ; Traité des institutions et des substitutions contractuelles (Paris, 1715, 2 vol. in-12), ouvrage d’une profonde érudition ; De l’origine du droit d’amortissement (Paris, 1692, in-12) ; Glossaire du droit français, contenant l’explication des mots difficiles qui se trouvent dans les ordonnances, dans tes coutumes du royaume, etc., revu et augmenté par de Laurière (Paris, 1704, 2 vol. in-4o). Ce jurisconsulte a mérité l’éloge de Voltaire, qui a dit : « Personne n’a plus approfondi que Laurière la jurisprudence et l’origine des lois. »

LAUR1FOLIÉ, ÉE adj. (lo-ri-fo-li-é — du lat. laurus, laurier ; folium, feuille). Bot. Dont les feuilles ressemblent à celles du laurier.

LAURILLARD (Charles-Léopold), naturaliste et paléontologue français, né à Montbéliard en 17S3, mort à Paris en 1S53. Il quitta sa ville natale en 1803 et vint à Paris, où il étudia la peinture dans l’atelier de Regnnult. Laurillard se trouvait dans un état voisin de la misèie, lorsque Georges Cuvier, qui avait connu sa famille, le prit chez lui, et, tout en étudiant l’allemand, l’anglais, l’italien, il se mit à exécuter pour son illustre compatriote des dessins anatomiques et paléotitologiques. Bientôt, au contact d’un tel maître, il se livra à l’étude de l’histoire naturelle, surtout de l’anatomie comparée, devint son coopérateur, l’accompagna dans ses voyages en Allemagne, en Hollande, en Italie, en Angleterre, fut nommé, en 1811, garde du cabinet d’anatomie comparée au Muséum, et fit pour cet établissement un grand nombre de préparations anatomiques. Savant laborieux et modeste, il Se contenta d’être le satellite du grand homme, dans l’intimité duquel il vécut constamment et dont il publia les Recherches sur les ossements fossiles et les Leçons d’anatomie comparée. C’est à lui qu’on doit la gravure des planches de ce dernier ouvrage. Outre de nombreux articles insérés dans le Dictionnaire universel d’histoire naturtlle de d’Orbigny, on doit à Laurillard : Éloge de Cuvier (1844, in-S°), et les Mammifères et les races humaines (1849, in-8o), avec 121 planches, ouvrage qui fait partie de la nouvelle édition du Àègne animal de Cuvier.

LAURIN, INE adj. ( !o-rain, ine — du lat. laurus, laurier). Qui tient du laurier ; qui a rapport au laurier, il Vieux mot.

Lnnriu (le roi), épopée ’allemande du xve siècle, de Gaspard de Roen. L’auteur s’est servi d’une vieille légende, populaire au moyen âge, qu’aujourd’hui l’on ne connaît plus que par ses vers. Laurin est le roi des nains, d’après la légende tyrolienne. Il possède un jardin de roses entouré d’un ruban de soie pour toute barrière. A celui qui osait la forcer, le petit roi coupait la main et le

Eied. C’est ce qui était déjà arrivé à plusieurs éros, lorsque Dietrieh de Bern (Thierry de Vérone) résolut de tenter l’aventure. Il avait déjà combattu avec succès, lorsque Laurin l’attire dans une grotte, l’endort au moyen d’un philtre et le fait prisonnier. À son réveil, Dietrieh, dtfns sa colère, fait sortir des flammes de sa bouche et brûle ses liens et ceux de ses compagnons. Laurin et ses nains sont battus, et l’un des compagnons de Dietrieh, Dietlieb, délivre sa sœur qui avait été enlevée par le roi Laurin. Telle est cette épopée, qui retrace les premiers exploits de Dietrieh de Bern avant son grand combat contre les Burgondes, raconté dans les Niebelungen,

LAURINE s. f. (lo-ri-ne — du lat. laurus, laurier). Chim. Substance cristalline incolore, insipide, soluble dans l’alcool et l’éther, insoluble dans l’eau ; elle se décompose sous l’influence de la chaleur, et a été trouvée dans les baies du laurier.

— Bot. Variété d’olive.

LAURINÉ, ÉE adj. (lo-riné — du lat. laurus, laurier). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au laurier.

— s. f. pi. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre laurier.

— Eucycl. La famille des laurinées renferme des arbres et des arbrisseaux à feuilles alternes, simples, entières, coriaces, persistantes. Les fleurs, réunies en grappes, en panicules ou en côrymbjes axillaires, ont un calice monosépale, de quatre à six divisions, alternant sur deux rangs, accompagné à sa base d’un disque charnu, qui persiste avec lui ; des étamines périgynes, en nombre égal à celui des divisions du calice, ou en nombre double ou multiple ; un ovaire libre, à une seule loge uniovulée, surmonté d’un style court, terminé par un stigmate lobé. Le fruit est une baie ou un drupe, et l’embryon est dépourvu d’albumen. Cette famille comprend

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les genres laurier, cannellier, camphrier, apollonias, perséa, endiandre, agathophyllei oréodaphné, benjoin, sassafras, tétranthère, litsœa, nectandre, cassythe, etc. Elle a des affinités avec les myristicées et les thymélées. Les laurinées sont répandues dans les régions chaudes et tempérées des deux continents. La plupart croissent dans les forêts épaisses de la zone tropicale. Presque toutes leurs parties sont imprégnées de principes aromatiques. Aussi sont-elles d’un usage assez répandu en médecine et en économie domestique.

On doit à Nées d’Esenbeck une suite do travaux importants sur la famille des laurinées. Il est seulement à regretter que ce botaniste célèbre ait cru devoir multiplier autant le nombre des genres qu’il a établis aux dépens du petit nombre de ceux qui existent dans cette famille.

LAORIOT s. m. (lô-ri-o). Techn. Petit baquet dans lequel les boulangers lavent l’écouvillon, après s’en être servis pour nettoyer le four.

LAURIQUE adj. (lô-ri-ke — du lat. laurus, laurier). Chim. Se dit d’un acide contenu dans les baies de laurier. Il On dit aussi iauro-

STEARIQUE, PICHUIRSTÉARIQUE et PICHURIQUE.

— Encycl. L’acide laurique existe dans les baies de laurier (laurus nobilis) ; dans la substance grasse extraite des fèves pichurines, ainsi que dans l’huile volatile de ces fèves ; dans le blanc de baleine, qui n’en renferme que de petites quantités ; dans l’huile de croton ; dans le fruit du cyclicodaphne sebifera ; dans le fruit du mangifera Gabonensis (pain de dika), où il est accompagné par l’acide myristique et par quelques autres acides ; dans l’axiave des Mexicains, espèce d’emplâtre obtenu au moyen du coccus oxia ; dans l’huile de noix de coco et dans les produits qui prennent naissance lorsqu’on décompose 1 éthal par la chaux potassée entre 275° et 280°. D’après Heinz, il ne se produirait dans cette réaction qu’autant que l’éthal serait impur et renfermerait de l’éthal ClsHs*0, alcool correspondant à l’acide laurique dont la formule est Ci2H2'>oa. D’après Scharling, toutefois, il se produirait au moyen de l’éthal

« pur. Suivant le même, chimiste, l’éthal, sous l’influence de la chaux potassée, ne donnerait pas simplement de l’acide palmitique, mais un mélange d’acide stéarique, palmitique, myristique, laurique et butyrique. Ces résultats sont au moins contestables. S’il arrive souvent, en effet, que, dans les oxydations des substances organiques, celles-ci perdent du carbone pour donner des composés plus simples que ceux d’où l’on est parti, il n arrive généralement pas que du carbone s’ajoute à la substance sûr laquelle on opère pour donner des molécules plus compliquées. On concevrait au besoin que l’acide laurique pût se produire aux dépens de l’alcool cétylique G1611340 ; mais on ne conçoit guère comment cet alcool pourrait fournir de l’acide margarique qui contient W et de l’acide stéarique qui contient C18, à moins qu’il ne soit impur et ne renferme les alcools C1711360 et 0181138O, comme M. Heinz le suppose.

— I. Préparation.Au moyen de la graine de laurier. On saponifie au moyen d’une lessive de potasse la iaurostéarine que l’on extrait de l’huile de laurier commerciale ; on sépare le savon du liquide au moyen du sel de cuisine et l’on en fait une solution aqueuse que l’on porte à l’ébullition et que l’on décompose par l’acide tartrique. L’acide laurique monte alors à la surface de la liqueur sous la forme d’une huile qui se solidifie par le refroidissement, et que l’on débarrasse complètement d’acide tartrique en le faisant fondre à plusieurs reprises sous l’eau.

Au moyen des fèves pichurines. On saponifie la Iaurostéarine, extraite des fèves pichurines, au moyen d’une lessive de potasse jusqu’à ce qu’elle soit transformée en une gelée claire. On ajoute alors du sel à la liqueur et le savon blanc brillant qui se sépare est recueilli et dissous dans l’eau bouillante que l’on sur sature ensuite par l’acide chlorhydrique. L’acide laurique monte alors à la surface de la liqueur sous la forme d’une huile incolore qui se prend, par le refroidissement, en une masse cristalline. On le lave à l’eau jusqu’à ce qu’il soit tout à fait débarrassé d acide chlorhydrique et l’on achève de le purifier en le faisant cristalliser plusieurs fois dans l’alcool faible.

30 Préparation au moyen de l’huile de noix de coco. On saponifie cette huile par la potasse, on décompose le savon par l’acide sulfurique, et l’on distille le mélange d’acides

tras avec l’eau, jusqu’à ce que les vapeurseau n’entraînent plus rien. On sature le produit de la distillation par la potasse, et l’on sépare le savon formé au moyeu du sel marin ; on le redissout ensuite parla potasse, et on le précipite une seconde fois par le sel marin, de manière à le débarrasser ainsi, aussi complètement que possible, de certains acides de la série grasse dont le sel potassique n’est pas insoluble dans l’eau salée. On décompose ensuite le savon potassique par l’acide sulfurique, on dissout l’acide gras dans l’ammoniaque, on précipite la solution par la chlorure de baryum, et, après avoir décanté le liquide, on fait bouillir le précipité à plusieurs • reprises avec do l’eau. Les solutions du sel barytique abandonnent des flocons de