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on l’a rendu témoin, ne peut en croire ses yeux ; il désire, en véritable amant, avoir une explication avec sa maîtresse ; Octave, qui sait ce que c’est qu’une explication, cruint que la fourberie ne se découvre ; pour détourner Oranthée de cette idée, il lui trace un tableau très-vrai de la faiblesse des amants. Il est presque inutile d’ajouter que Lauro est reconnue héritière du royaume de Pologne ; et le roi de Hongrie, déjà touché de ses charmes et de son esprit, l’accepte avec beaucoup de joie pour sa belle-fille, en épousant lui-même, afin de concilier tout, l’infante destinée h son fils. » Ce sujet offrait de nombreuses péripéties, et donnait à l’auteur un excellent prétexte a tirades brillances. Rotrou n’y a pas manqué. Sa versification, ferme parfois jusqu’à la rudesse, s’assouplit dans les scènes de sentiment où l’accent du cœur doit dominer. En un mot, cette pièce était digne du succès qu’elle obtint à l’origine.

LAURÉ, ÉE adj. (lo-ré —lat. lauréatus ; de laurus, laurier). Se dit d’une figure couronnée ùe laurier : l’été d’empereur laurék.

LAUREA (Marcus Tullius), esclave affranchi par Cicéron, dont il devint le secrétaire (62 av.’J.-C). Il excella dans la poésie grecque et latine. On a de lui une gracieuse épigramme insérée dans YAnthologia lalina de Burinann, et trois épigrammes élégantes que Philippe a données dans son Anthologie.

LAURÉACÉ, ÉE (lo-ré-a-sé). Bot. Syn. de

LAUR UN ES.

LAURÉAT adj. m. (lo-ré-a — lat. lauréate* ; de laurus, laurier). Se dit des poètes qui ont reçu solennellement une couronne de laurier ou de ceux qui, dans une cour soveraine, sont pensionnés pour célébrer les événements remarquables ; Poêle lauréat.

— Par ext. Qui a remporté un prix dans un concours académique : Élève lauréat. Artiste lauréat.

— Antiq. rom. Lettres lauréates, Lettres entourées de branches de laurier, que les généraux, proclamés imperatores par l’armée, adressaient au Sénat pour demander la confirmation de ce titre. /

— Substantiv. : Les lauréats du grand concours.

— Rem. Le féminin lauréate a été quelquefois employé : Le prix Montyon aura cette année de nombreuses lauréates. (Busoni.)

— Encycl. Il n’y a de poètes lauréats, portant ce titre, qu’en Angleterre, où leur établissement est resté une institution. Cependant l’Italie, la France et l’Allemagne ont décerné à leurs plus grands poètes des couronnes officielles, qui pouvaient équivaloir au même titre. Pétrarque étant à Vaucluse reçut, le 1" septembre 1340, une lettre par laquelle le sénat romain lui offrait le laurier poétique, et, six ou sept heures après, il reçut une lettre pareille du chancelier de l’Université de Paris, qui lui proposait la même couronne. 11 opta pour Rome ; son couronnement eut lieu au Capitule, le jour de Pâques, 8 avril 1341. Le Tasse devait aussi être couronné au Capitule et recevoir les mêmes honneurs que le chantre de Laure. Le pape Clément VIII 1 avait mandé à Rome, où il fut amené en triomphe. Miné par la fièvre, il mourut dans les préparatifs de la fête, et l’on ne put couronner que son cadavre. La couronne poétique fut également décernée en Allemagne, l’empereur Maximilien I« avant institué à Vienne, en 1504, un collège chargé ’ de choisir celui qui en paraîtrait digne.

En Angleterre, le titre de poêle lauréat fut établi au xve siècle. Il est appliqué à un poëto que choisit le souverain et qui reçoit un traitement annuel de 127 livres sterling et une barrique de vin de Xérès ; ce dernier cadeau est bien anglais. C’est ordinairement la récompense d’un talent supérieur quand l’homme qui le possède est agréable au pouvoir. Le poète lauréat n’a d’autre charge que de composer chaque année deux odes, l’une à l’occasion du nouvel an, l’autre pour célébrer l’an- ’ niversaire de la naissance du souverain. ; John Kay, contemporain d’Édouard IV, fut le premier qui ait possédé ce titre. Ses vers sont perdus. L’un de ses successeurs les plus illustres est Dryden ; il reçut son traitement, mais Jacques II lui supprima le vin de Xérès, par économie. Le poêle lauréat actuel est Alfred Tennyson, né en 1810, et qui reçut ce titre en 1851 ; son prédécesseur était Words"worth.

LAUREAU (Pierre), écrivain français, né dans l’Auxois en 17-18, mort en iS4s. U fut historiographe du comte d’Artois avant la Révolution et devint membre de l’Assemblée législative. Ses principaux ouvrages sont : 1 Amérique découverte (Autun, 1782, in-8o) ; Histoire de France avant Clovis (Paris, 1789) ; Traité de l’amélioration des espèces animales et végétales (Paris, 1802).

LAURÉAULT DE FONCES ! AGNE, littérateur français. V. Foncemagne.

LAURÉE s. f. (lo-ré — de Ihdaura, sav. fr.). Bot. Genre d’arbres et d’arbrisseaux, rapporté avec doute à la famille des pipéracôes, et comprenant plusieurs espèce, qui croissent k la Guyane.

LAUREL (Olaiis), en latin I.aurciins, évêque suédois, né à Westgothland en 1585, mort en 1670. Après avoir complété ses étu LAUR

j des en Allemagne, il fut appelé, en 1621, à la

| chaire de philosophie d’Upsal, et, deux ans

j après, à la chaire de théologie. Il rédigea un

nouveau code ecclésiastique approuvé des

états du royaume. On a de lui : Compendium

theologicum (Stockholm, 1640, in-4o) ; Syn-

tagma theologicum in tkesi et anlithesi ador-

italurn (Upsal, 1641, in-4<>) ; Articulorum fidei

Synopsis bibtica (Lindkœping, 1666, in-S°).

lauréhe s. f. (lo-ré-li). Bot. Syn. de pa-

VONIE.

LATJRELLE s. f. (lo-rè-le). Bot. Nom vulgaire du laurier-rose.

LAUREMBERGIE s. f. (lo-rain-bèr-ji — de Lauremberg, sav. allem.). Bot. Syn. de serpiculb.

LAURENHERG (Guillaume), naturaliste allemand, né à Kostock en 1547, mort en 1612. Il exerça pendant plusieurs années la médecine à Copenhague, puis fut recteur de l’Académie de Rostock. Le plus connu de ses ouvrages est Botanolheca, sive Modus couficiendi herbarium vimm, qui a été plusieurs fois réédité.

LAURENBEUG (Pierre), savant allemand, fils du précédent, né à Rostock en 15S5, mort dans la même viile en 1639. Pour perfectionner ses connaissances en médecine, il se mit à voyager en France et en Hollande, professa la philosophie à Montauban, puis revint dans sa ville natale, où on lui donna, en 1624, une chaire de littérature. C’était un homme instruit, mais d’une vanité excessive. Parmi ses nombreux écrits, nous citerons : Disputationes p/iysicx (îcic) ; Procestria analomia (1619) ; Porlicus dZsculapiï (1630) ; Anatomta corporis kumani (1636), etc.

LAURENBEUG (Jean), philologue et littérateur allemand, frère du précédent, né à Rostock en 1590, mort en 1C58. Il se fit recevoir docteur en médecine (1616)., puis se prit de passion pour les belles-lettres, professa la poésie à Rostock, puis fut chargé, en 1623, d’enseigner les mathématiques à l’Académie de Soroë. Ses poésies satiriques, pleines do sel, d’observation et de vigueur, l’ont fait appeler par Borrichius l’Horace et le Juvéual allemand. On lui doit deux comédies, un opéra représenté en 1635, des livres de mathématiques et plusieurs autres ouvrages, notamment : Antiguarius (Lyon, 1622) ; Otium Soranum sive epigrammata (Copenhague, 1640) ; Salyrx (Copenhague, 1648) ; Quatre anciennes satires célèbres (Copenhague, 1652), en allemand, plusieurs fois rééditées ; Grscia antigua, cum labulis géographicis (1661).

LAIJRENHERG (Jacques-Sébastien), jurisconsulte allemand, neveu du précédent, fils de Pierre, né à Hambourg en 1619, mort en 1668. Après avoir enseigné l’histoire dans sa ville natale (1646-1659), il fut chargé de professer l’histoire et le droit romain à Rostock. Parmi ses écrits nous citerons : De sotemnibus nundinarum ineptiis (1652) ; Epithalamionjoculare juridicum (1658, in-fol.) ; Themis temerata (1660).

LAURENCÉLIE s. f. (lo-ran-sé-ll).’ Bot.

V. LAWRENCÉLLE.

LAUUENCEOT (Jacques-Henri), conventionnel français. V. Laurençot,

LAURENCIE s. f. (lo-ran-sl — de Laurence, natur. angl.). Bot. Genre d’algues, de la famille des iioridées, tribu des chondriées, comprenant une vingtaine d’espèces, répandues dans les mers des régions tempérées.

— Encycl. Les laurencies sont des algues cartilagineuses ou gélatineuses, d’une couleur rouge assez vive, à rameaux diffus ou alternes, à l’extrémité desquels se trouvent les fructifications. On en connaît une vingtaine d’espèces, répandues dans toutes les mers. Ces algues, à certaines époques de l’année, ont une saveur tellement acre, brûlante et poivrée, que plusieurs des populations du nord de l’Europe s’en servent comme de piment pour relever la fadeur de certains mets. Les laurencies ne se réduisent pas en gelée aussi facilement que les gélidies. Elles 11e conservent, d’ailleurs, leur aspect gélatineux que lorsqu’elles sont maintenues dans l’eau, ou encore humides ; alors elles adhèrent au papier ; mais elles ne tardent pas à se détacher, par l’effet de la dessiccation, et par prendre une apparence cartilagineuse ou cornée.

LAURENC1N (Jean-Espérance Blandbœ, comte de), littérateur français, né à Chabeuil, près de Valence, en 1733, mort en 1812. Une grave blessure, qu’il reçut à la batailla de iMmden, le força à abandonner le métier des armes. Il chercha alors une distraction dans les lettres et entra en relation avec Voltaire, J.-J. Rousseau, Ducis, d’Aleinbert, etc. Par la suite, il dirigea une société qui s’était formée pour agrandir Lyon du côté de Perrache, et il fut, en 1783, un des sept aéronautes qui accompagnèrent Montgoliier dans sa première ascension. Laurenciu était un homme aimable, d’un esprit vif, d’une imagination brillante. En montant sur le trône de Suède, Gustave III, qui l’avait connu à Lyon, lui proposa de diriger l’éducation du prince royal ; mais Laurenciu ne voulut point quitter la France. On lui doit un grand nombre de compositions poétiques, remarquables par la facilité et l’harmonie des vers, et dans lesquelles on trouve des traits brillants, des idées ingénieuses, Nous citerons de lui : la

LAUR

Mort du juste (m l) ; Epttresur l’inoculation ; Palêmon (1775) ; la Vie champêtre ; Echec et mat, épître ; etc. Citons encore de Laurencin un Mémoire sur les moyens de porter l’agriculture, les manufactures et le commerce de France au plus haut degré de prospérité (1795). — Sa femme, Julie d’Assier db la Chassaigne, comtesse de Laurencin, née en 1741, morte à une époque inconnue, composa des pièces de vers qui ne manquent ni de grâce ni de facilité, ce dont un certain nombre ont paru dans l’Almanach des muses. Les deux morceaux les plus estimés sont : Épître d’une femme à son amie sur l’obligation et les avantages gui doivent déterminer les mères à allaiter leurs enfants, conformément au vœu de la nature (1774, in-8o) et Alceste et Meltié ou ■ Chant de l’amour maternel, idylle. Ces deux pièces ont été couronnées, la première en 1774, la seconde en 1777, par l’Académie de l’Immaculée-Conception do Rouen.

LAURENCIN (Paul-Aimé Chapelle, dit), auteur dramatique français, né à Beaumont (Calvados) en 1806. Il débuta, après 1830, par des vaudevilles joués au Gymnase pendant l’interdiction que la Société des auteurs dramatiques maintenait sur cette scène, et qui se prolongea jusqu’à la retraite de Delestre-Poirson, en juin 1844. C’est à ce théâtre qu’il a donné la plus grande partie des vaudevilles qu’il a écrits sous les pseudonymes de Léonard, de I.ucy, d’Amniy, mais surtout sous celui de Laurcucin qu’il a le plus souvent adopté, soit seul, soit en collaboration avec MM. Bayard, Clairville, Duport, Delaporte, Varin, Vanderburch, etc. Nous citerons parmi ses ouvrages, qui appartiennent presque tous au genre du vaudeville : Ma femme et mon parapluie, très-comiquenient interprété aux Variétés par Vernet (1835) ; Leslocq (1836) ; Une maîtresse femme (1837) ; le Médecin de campagne (1838) ; Mateo ou les Deux Florentins (183s) ; le Mexicain (1839) ; le Père Pascal (1S39) ; Tocguet père et fils (1840) ; l’Abbé galant, une des plus heureuses créations de l’acteur Bouffé (1841) ; Quand l’amour s’en va (1843) ; Turturelte (1844) ; les Mystères de ma femme (1845) ; le Vicomte Giroflée (1846) ; le Mardi gras (1846) ; la Chusse aux millions (1847) ; les Cascades de SaintCloud (1849) ; J’ai marié ma fille (lS5l) ; Paris gui pleure et Paris qui rit, drame (1852) ; Brelan de maris (1854) ; le Beau-père (1857) ; la Nouvelle Hermione (1S5S) ; Peau d’âne, féerie en vingt tableaux (Gaîté, 1863) ; Lord Keicester, comédie-vaudeville (1SG4), etc.

LAUREiSÇOT (Jacques-Henri), homme politique français, né à Arbois en 1763, mort en 1833. Député du Jura à la Convention nationale, il vota pour la réclusion de Louis XVI et son bannissement à la paix, fut un des soixante-treize députés mis en état d’arrestation pour avoir signé la protestation du

6 juin 1793, et reprit son siège à la Convention quelque temps après le 9 thermidor. Le

7 janvier 1795, il parla en faveur du rappel des émigrés du Haut et Bas-Rhin ; le 3 août, il fut nommé secrétaire et demanda, le 8, l’arrestation de Lequinio. Après la session, il entra au conseil des Cinq-Cents, y fit quelques rapports et en sortit en mai 1797. Depuis lors, il ne s’occupa plus de politique active et devint sous-inspecteur des forêts.

LACRENÇOT (Charles-Henri-Ladislas), auteur dramatique français, parent du précédent, connu sous le nom de Léonce, né à Arbois (Jura) en 1802, mort à Paris en 1862. 11 se fit recevoir avocat, puis devint employé du ministère de la justice. Ce fut en 1829 que s’éveilla tout à coup en lui le goût de la littérature dramatique. II écrivit avec son ami, M. Petit, une pièce qui fut reçue au Vaudeville et jouée sous le titre de la Nouvelle Clary. Encouragé par le succès de ce début, Laurençot, qui avait pris le pseudonyme de Léonce, se voua complètement depuis lors à la littérature dramatique. Il a composé, le plus souvent en collaboration avec Petit, Charles de Bernard, .Varey, Lubize, Moléri, Nus, etc., un grand nombre de vaudevilles et de comédies, où l’on trouve de la verve, de l’esprit et de la gaieté. Nous citerons parmi ses pièces : la Nouvelle Clary ou le Retour au village, en deux actes (Vaudeville, 1829) ; Tout pour ma fille, en trois actes (GaSté, 1832) ; l’Inévitable, en trois actes (Palais-Royal, 1833) ; la Mère et la fiancée, en deux actes (Gymnase, 1835) ; la Mémoire d’un père, en un acte (Gymnase, 1835) ; une Position délicate, en un acte, avec Charles de Bernard (Gymnase, 1836), vaudeville qui eut un grand succès ; un Bonheur ignoré, en un acte (Gymnase, 1836) ; Madame de Valdaunaye, eu deux actes (Gymnase, 1837) ; Miel et vinaigre, en un acte (Variétés, 1837) ; la Bourse de Pézenas, grrrrande spéculation industrielle, mêlée de vaudevilles (Gymnase,

1838) ; // était temps, en un acte (Variétés,

1839) ; YHabit fait le moine, en un acte (Folies-Dramatiques, 1840) ; la Famille Benneville, drame en trois actes (Odéon, 1843) ; Tôt ou tard, comédie en trois actes (Odéon, 1843) ; un Tribunal de femmes, vaudeville en un acte (Folies-Dramatiques, 1844) ; le Gendre d’un millionnaire, comédie en cinq actes en prose (Comédie-Française, 1846) ; Chacun chez soi, en un acte (Gymnase, 1845) ; Entre l’arbre et l’écorce, en un acte (Gymnase, 1845) ; un Jiêve. en un acte "(Odéon, 1846), comédie agréable dont la donnée appar LAUR

tient au domaine de la fantaisie ; un Déménagement, en un acte (Vaudeville, 184S) ; les Guérillas, drame en trois actes (Odéon, 1849), pièce remarquable ; un Valet sans livrée (Odéon, 1850) ; le Voile de dentelle, drame (1854), etc.

LAURENS (Joseph-Bonaventure), littérateur et compositeur français, né à Carpentras (Vaucluse) en 1801. D’abord employé à l’administration des finances, il se livra entièrement ensuite à l’étude des arts, fit de nombreux voyages en France, en Allemagne, et, après avoir été attaché comme organiste à diverses églises, il est devenu agent comptable de la Faculté de médecine de Montpellier. Outre plusieurs compositions musicales, qui ont été gravées, on lui doit : Monographies monumentales relatives au département de l’Hérault (1835-1839), en collaboration avec M. J. Renouvier ; Souvenir d’un voyage d’art à Vile de Majorque (1840, in-8o) ; Exemples d’architecture pittoresque (1841) ; Promenades à Lavalette (1841) ; De Lyon à la Méditerranée (1854) ; Études théoriques et pratiques sur le beau pittoresque (1856) ; Instruction sur l’aquarelle (1S5S) ; des Albums do chemin de fer, etc. Il a collaboré aux Voyages pittoresques du baron Taylor.

LAURENS (Joseph-Augustin-Jules), peintre et lithographe français, frère du précédent, né à Carpentras en 1825. Élève de Paul Delaroche, il s’est surtout attaché au genre de l’aquarelle et est devenu, en même temps, un très-habile lithographe. En 1847, il fut chargé par le gouvernement d’accompagner Hommaire de Helt, envoyé en mission en Turquie, en Perse, en Asie Mineure, et il dessina, pendant ce voyage, des sites, des types et des costumes, qui étaient encore peu connus. Ces derniers, dont un assez grand nombre ont paru dans le Tour du monde et dans YJlluslralion, ont été réunis dans le bel ouvrage intitulé : Voyage en 2’urquie et en Perse (1856 et suiv. in-fol.). M. Laurens, qui est un artiste de beaucoup de talent, a obtenu une médaille à l’Exposition universelle de 1867 et la croix d’honneur l’année suivante. Parmi ses peintures à l’huile et à l’aquarelle, nous citerons : Vue de la Grande Chartreuse (1840) ; Environs de Vaucluse (1845) ; les Bords du Danube (1850) ; Sur la route de Téhéran (1855) ; Campagne de Téhéran (1857) ; Batteuseen beurre, hxMer Noire à Siuope (1861) ; Station de^diarvadars, village fortifié de Lasguiri (1863) ; l’éfiéran, les laveuses de Tauves (1864) ; Souvenir de décembre sur les toits à 2’éhéran (1S65) ; Cimedure turc (1866) ; YBiuer en Perse (1S67) ; Plateau d’Auvergne, Forêt de Fontainebleau (1868) ; Chemin des Sables (1869), etc. Parmi ses lithographies, nous mentionnerons : Chiens, d’après Diaz ; Solitude ; le Christ au tombeau (1859) ; l’Abreuvoir, d’après Rosa Bonheur ; Jeune ménage, d’après Van Muyden ; Velléda, d’après Cabane ! (1861)’ ; Cerfs et biches, d’après Rosa Bonheur ; Passage d’un gué, d’Après Aug. Bonheur ; l’Amour désarmé, d’après Diaz (1863) ; Moine romain, d’après Cabanel ; le Lac, d’après Deeamps (1864) ; Plaisirs d’été, d’après Diaz ; Dormoir, d’après Aug. Bonheur ; Chloé, d’après Deiafosse (1866), etc. Enfin, on lui doit d’excellentes sépias et de belles eaux-fortes, entre autres : Étude de canards (1863) ; Nature morte (1864), etc.

LAURENS (Henri-Joseph du), littérateur français. V. Dulaurens.

LAURENS (Pierre-Joseph), ingénieur mécanicien. V. Laurent.

LAURENT, nom d’un saint martyr, qui entre dans quelques locutions.

Être sur le gril comme saint Laurent, Être dans une position très-embarrassaute. être fort tourmenté.

Crier à saint Laurent ; Le diable sa brûle ! Se plaindre d’un petit mal à ceux qui en souffrent un grand.

C’est aujourd’hui la Saint-Laurent, qui perd sa place (a reprend, Sorte d’adage par lequel les enfants s’autorisent à reprendre leur place après l’avoir quittée, au lieu que par cet autre : C’est aujourd’hui la SaintLambert, qui quitte sa place la perd, on les déboute de la demande qu’ils font de reprendre leur place après l’avoir quittée. Saint Laurent et saint Lambert ne sont là que pour la rime.

LAURENT (SAINT-), fleuve de l’Amérique septentrionale, par lequel s’écoulent dans l’Atlantique les eaux des lacs Supérieur, Huron, Michigan, Erié et Ontario. Il sort de l’extrémité N.-E. de ce dernier à Kingston, forme la limite entre le haut Canada et l’État de New-York, parcourt le bas Canada, et se jette dans le golfe de son nom, entre le cap du Chat et celui des Monts-Pelés, au N. de la presqu’île de Gaspé et à l’û. de l’Ile d’Anticosti. Quelques géographes regardent la rivière Saint-Louis, affluent du lac Supérieur àl’E., et qui sort dulacSeven-Beaver, comme la véritable source du Saint-Laurent, ce qui donnerait au fleuve une longueur totale de 3,000 milles. Au point de vue commercial, grâce surtout aux nombreux canaux, que le gouvernement du Canada a fait construire pour obvier aux obstacles que les rapides et les chutes du Saint-Laurent présentaient autrefois à la navigation, le fleuve cominsnee