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cile. Laajon remplaça, en 1807, la ministre Portalis à l’Académie française. Bien qu’il eût longtemps vécu dans le commerce des grands, il était d’uno timidité extrême. Lorsqu’on le présenta, comme nouvel académicien, à l’empereur, il fut tellement troublé, qu’il perdit complètement la mémoire et qu’il lui fut impossible de dire, non-seulement le titre de ses pièces, mais encore son propre nom. Un de ses confrères du Caveau improvisa sur sa tombe les vers suivants, qui peuvent lui servir d’épitnphe :

Il vécut probe et sans envie,

Content des Muses et du sort ; *

11 Ût chanter pendant sa vie,

Il fait pleurer apris sa mort.

Laujon a laissé des chansons correctes, élégantes et gracieuses, mais, en général, sans couleur et sans véritable inspiration. On cite comme son chef-d’œuvre en ce genre : Mais, monseigneur, n’ayez pas peur. Comme auteur dramatique, il a été très-fécond. Nous citerons, entre autres pièces : Thésée (1745) ; la Femme, la fille et la veuve ; Daphnis et Chloé, pastorale représentée à, l’Opéra en 1747. Ce fut cette pièce, dont le succès fut immense, qui le fit rechercher dans le plus grand monde et lui valut la faveur du comte de Clermont, ainsi que celle de Mme de Pompadour ; Mglé, pastorale héroïque également bien accueillie à l’Opéra (1751) ; Sylvie, pastorale en trois actes (176C) ; Zéphyrs et Fleurette, parodie en collaboration avec Favart (175-1) ; Armide, parodie (1762) ; l’Amoureux de qui nue ans ou la Double fête, comédie lyrique en trois actes, son chef-d’œuvre (1771) ; le Fermier cru sourd, opéra-comique (1772) ; Matroco, opéra-comique, musique de Grétry (1777) ; Y Inconstante, comédie en cinq actes (1777), pièce fort médiocre ; le Poète supposé, comédie lyrique en trois actes (1782) ; le Couvent, gentille comédie jouée au Théâtre-Français et dont tous les acteurs sont des femmes (1790) ; le Juif bienfaisant, comédie en cinq actes (1805), et beaucoup d’autres opéras et divertissements. Laujon a publié, sous «e titre : A-propos de société (1771, 17S3, 3 vol.), un recueil de chansons en musique et deux, éditions de ses Œuvres choisies (L809 et 1811, in-8<>).

LAULNE (Étienne de), dessinateur et graveur français. V. Delaulne,

LAUM1ER (Charles-Auguste), littérateur français, né à Dôle (Jura) en 1781. Il a rempli pendant de longues années les fonctions de conservateur de la bibliothèque de Dole. Ses principaux ouvrages sont : Cérémonies nuptiales des peuples anciens et modernes (Paris, 1819) ; Histoire de la révolution d’Espagne en 1820 (Paris, 1820) ; Résumé de l’histoire des jésuites (Paris, 182G) ; Evénements les plus curieux de l’histoire (Paris, 1S ?G) ; Histoire du voyage de Charles X de SaintCloud à Rambouillet, juillet 1830 (Paris, 1830) ; le Paravoleur ou l’Art de se conduira prudemment, par Vidocq (1S30), etc.

LAUJIOND (Jean-Charles-Joseph, comte), administrateur français, né à Arras en 1753, mort à Paris en 1825. Il fut successivement employé dans les intendances, directeur de la Caisse da l’extraordinaire (1791), membre de la commission des revenus nationaux (179-4), consul à Smyrne, commissaire des guerres en Italie, préfet du Bas-Rhin (1801), de la Roer (1804), de Seine-et-Oise (1SOC), directeur des mines, des ponts et chaussées (1815), et enfin conseiller d’État. Il avait reçu do Napoléon le titre de comte (1810). On lui doit une excellente Statistique du département du Bas-Rhin (1802, in-S").

LAUMONITE s. f. (lô-mo-ni-te — de taumont, miner, fr.). Miner. Silicate hydraté d’alumine et de chaux, ainsi appelé parce qu’il a été découvert par l’ingénieur des mines Gillet de Laumont. tl On le nommait, dans lo principe, zéolithe effloresceste ou zéolithe de Bretagne.

— Encycl. La laumonite est d’un blanc laiteux ou d’un blanc jaunâtre, à éclat légèrement nacré. Elle raye le sulfate de chaux et est rayée par la fluorine. Sa densité est de 2,30. Ce minéral se présente en cristaux allongés, souvent groupés en masses lamelleuses ou bacillaires. La forme primitive de sa cristallisation est un prisme rhomboïdal oblique, clivable parallèlement aux pans. Elle est excessivement fragile et se réduit en poussière avec une si grande facilité, que, pour la conserver, on est obligé de la recouvrir d’un vernis ou de la tenir dans l’eau. Elle fond au chalumeau en un verre huileux, et se dissout, en formant gelée, dans l’acide chlorhydrique. La laumonite varie suivant les localités, quant aux proportions de ses éléments constitutifs. Elle contient, d’après les analyses de Dufrénoy et de Malaguti, 51,03 de silice, 21,51 d’alumine, 11,7S de chaux et 15,08 d’eau, qu’elle perd rapidement par l’exposition à lair.ee qui cause son efflorescence. Cette substance a d’abord été trouvée dans la mine de plomb argentifère du Huelgoat, en Bretagne. On l’a ensuite rencontrée en Écosse, en Bohême, en Saxe, en Savoie, en Suisse et aux États»Unis. La plupart des minéralogistes considèrent comme de simples

variétés de la laumonite la caporcianite de Toscane et la léonhardite de Bohème.

LAUMONT (François-Pierre-Nicolas Gillet de), minéralogiste, né à Paris en 1747,

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mort en 1834. D’abord avocat au parlement de Paris, il suivit, en 1772, la carrière des armes, devint commandant et donna, en 1784, sa démission pour se livrer entièrement à l’étude des sciences. Nommé cette même année inspecteur des mines, il découvrit dans les mines du Huelgoat (Finistère) le plomb phosphaté vert, la laumonite, dans les Pyrénées la dipyre de Basten, les fossiles des tours de Marboré et de la Brèche-Roland, et présenta au gouvernement, en 1789, un mémoire sur les houillères de France. Pendant la Révolution, Laumont fit partie de la commission chargée de recueillir les objets d’art et de science provenant d’établissements supprimés, devint inspecteur

général des mines (1794), fut, un des organisateurs de l’École des mines, devint membre correspondant de l’Institut lors de sa formation et dirigea, en 1S03, l’École pratique des mines du mont Blanc. On doit à ce savant des recherches sur la conversion de l’argent muriaté en argent natif, la détermination des gisements des mines d’étain de Vaury (Haute-Vienne), etc., et de nombreux mémoires et

observations qu’on trouve dans le Journal de physique et d’histoire naturelle, dans les Annales des mines, dans le Bulletin des sciences philomathiques, dans le Bulletin de la Société d’encouragement pour l’industrie, etc.

LAUNAY (Pierre de, sieur de La Motte et du Yaukerlan), théologien protestant français, né àBlois en 1573, mort à Paris en 1661. Il était contrôleur général des guerres en Picardie et était âgé de quarante ans lorsqu’il s’avisa d’apprendre l’hébreu, afin de pouvoir lire l’Ancien Testament dans le-texte original. Il se mit au travail avec une ardeur infatigable et persévéra jusqu’à l’âge de quatre-vingt-neut ans. Il était ancien de l’Église

de Charenion, et c’est en cette qualité qu’il assista à plusieurs synodes nationaux. Il enseigna quelque temps la langue grecque à. l’Académie protestante de Saumur. Il a laissé quelques ouvrages estimés de ses coreligionnaires : Paraphrase ou Exposition sur /’Ecclésiastique de Salomon (Saint-Maurice, 1G18, in-8o) ; Paraphrase sur le prophète Daniel (Sedan, 1624, in-8o) ; Paraphrase et exposition sur les Epilres de saint Paul (Saumur, 1047, in-4o) ; Paraphrase et exposition sur les Proverbss de Salomon (Charenton, 1650,2 vol. in-4o) ; Paraphrase et exposition sur f Apocalypse, tirée des saintes Écritures et de l’histoire (Genève, 1551, in-4o) ; Réponse au livre de M. Amyraut (Charenton, 1665, in-8o) ; Traité de la sainte Cène du Seigneur, avec l’explication de quelques passages difficiles du Vieux et du Nouveau Testament (Saumur, 1659, in-12) ; Remarques sur le texte de la Bible ou Explication des mois, des phrases et des figures difficiles de la sainte Écriture (Genève, 1647, in-4o). C’est un remarquable travail de philologie, où malheureusement l’arbitraire tient une large place, comme dans la plupart des ouvrages du même genre.

LAUNAY (François de), jurisconsulte français, né à Angers en 1612, mort à Paris en 1693. Pendant quarante-deux ans, il fut avocat au parlement de Paris, et l’on créa exprès pour lui, en 1CS0, une chaire de droit fiançais au Collège de France. C’était un homme très-versé dans la connaissance de nos anciennes lois et de nos anciennes chartes. Il comptait Ménage et Ducange au nombre de ses amis. Ses principaux ouvrages sont : Traité du droit de chasse (Paris, 1681) ; Institution du droit romain et du droit français (Paris, 1080), livres très-instructifs ; Commentaires sur les Institutes de Loisel (Pans, 1SSS, in-8o). Citons aussi le Discours prononcé à l’ouverture de son cours au Collège de Fiance (1681), lequel a été souvent réédité.

LAUNAY (Jean-Louis-Maurice), médecin français, né à Toulon en 1788, mort vers 1S50. Il enseigna son art à l’école de médecine de Toulon et publia, entre autres ouvrages : Proposition générale de physiologie et de thérapeutique (Paris, 1823) ; Atlas d’anatomie physiologique (Paris, 1820, in-fol.) ; Essai sur les tissus élastiques et contractiles (Paris, 1827, in-S°) ; Zoophilologie (1844, in-8o), etc. Launay a publié, avec Hollard, les Annales françaises et étrangères (1837-1S39, 3 vol. in-soj.

LAUNAY (Nicolas de), graveur, né à Paris en 1739, mort en 1792. Il reçut les leçons de Louis Lempereur et devint, en 1777, membre de l’Académie. C’était un artiste habile, au faire élégant, au burin précieux. On cite particulièrement de lui : la Marche de Silène, d’après Rubens ; la Bonne mère et l’Escarpolette, d’après Fragonard ; la Première leçon de l’amitié fraternelle, d’après Aubry, etc. Les vignettes dont il a illustré les éditions de Rousseau, de Molière et de l’Arioste sont très-estimées.

— Son frère et son élève, Robert

de Launay, né en 1754, mort en 1S14, fut’ également un graveur de talent. On lui doit notamment : les Vendeurs d’œufs, d’après Van der Werf ; le Malheur, imprévu, de Greuze ; les planches d’une édition des Contes de la reine de Navarre (Berne, 1780).

LAUNAY (Jean-Baptiste), habile fondeur français, né à Avranches en 17C8, mort en 1827. Il s’appliqua de bonne heure aux arts mécaniques, devint, sous la Révolution, capitaine du génie, s’occupa alors de la fonte des canons, et quitta le service après avoir

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reçu une grave blessure. Par la suite, il fut chargé de diriger la fonte des arcs en fer du pont des Arts (1802), de l’ancien pont d’Austerlitz (1804) et de la colonne Vendôme (1809). On lui doit un Manuel complet du fondeur en tout genre (1827, 2 vol. in-18).

LAUNAY (le vicomte Charles de), pseudonyme dont Mme Emile de Girardin (Delphine Gay) a signé, de 1836 à 1839, dans la Presse, un feuilleton hebdomadaire, sous le titre alors assez nouveau de Courrier de Paris.

LAUNAY (Marguerite-Jeanne Cordier de), femme célèbre par son esprit et par les Mémoires qu’elle a laissés. V. StaAl.

LAUNAY (Pierre-Louis-Athanase Veau de), écrivain français. V. Veau de Launay.

LAUNAY (Joseph et Pierre-Marie de), conventionnels français. V. Delaunay.

LAUNAY (Pierre Boistuau de), historien et littérateur français. V, Boistuau.

LAUNAY DE VALEIU (L.-G.-René CoRdihr de), magistrat et littérateur français. V. Cordier-Delaunay.

LAUNCESTON ou DUNKEVID, ville d’Angleterre, ch.-l. du comté de Cornouailles, sur l’Attery, à 35 kilom. N.-O. de Plymouth ; 6,700 hab. Fabrication de serges et lainages. Cette ville est située sur une éminence que couronnent les ruines d’un ancien château, forteresse qu’on suppose avoir été élevée par les premiers Bretons. Des mains des comtes de Moreton, qui le tenaient de Guillaume le Conquérant, le château de Launceston passa à la couronne, et, sous le règne d’Édouard III, fit partie du duché de Cornoujiilles. Il fut fortifié, en lois, par Charles Ier, ce qui ne l’empêcha pas de tomber, l’année suivante, au pouvoir de Fairfax, qui commandait les troupes du Parlement. L’église Sainte-Marie-Madeleine, érigée en 1524, et bâtie en granit, appartient au style gothique fleuri. La partie la plus intéressante est le porche méridional. Des maisons particulières occupent l’emplacement d’un prieuré fondé sous le règne de Henri Ier, par Warelvast, évoque d’Exeter. Dans les environs de la ville se trouvent —Werrington-Park, appartenant au duc de Northumberland, et Endsleig-Cottage.

LAUKÉE s. f. (lau-né — de Delaunay, sav. fr.). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des chicoracées, comprenant plusieurs espèces qui croissent à Madagascar.

I.AUNËY (Bernard-René-Jourdan, marquis de), gouverneur de la Bastille, né à Paris en 1740, mis à mort en 1789. Il succéda, en 1776, à son père, qui était gouverneur de cette forteresse. Lorsque, le 14 juillet 17S9, le peuple vint frapper à la porte de la prison maudite, de Launey ne voulut accéder à aucune proposition, et jura de se défendre jusqu’à la dernière extrémité. La garnison ayant manifesté l’intention de capituler, il saisit une mèche de canon pour mettre le feu aux poudres ; mais il en fut empêché par deux sousofficiers, qui lui présentèrent la baïonnette. Après la reddition, il fut entraîné par des gurdes-françaises, au milieu d’un peuple irrité, se vit accabler d’imprécations et de mauvais traitements, et eut la tète tranchée au bas du perron de l’Hôtel de ville.

LAUNOY ou LAUNAY (Matthieu de), théologien français, né à Lit Ferté-Alais ; il vivait au xvie siècle. Prêtre catholique et docteur en théologie, il se convertit au protestantisme en 1560, se maria, puis devint pasteur à Sedan. Il fut pendu en effigie et expulsé de l’Église protestante pour avoir entretenu des relations coupables avec une de ses parentes. Il vint alors à Paris, rentra dans l’Eglise romaine, et fut nommé chanoine de Saint-Gervais, à Soissons. La Ligue n’eut pas un prédicateur plus ardent que lui. La Satire Ménippèe l’appelle « le petit Launay, cidevant ministre, puis apostat, et à présent boute-cul de Sorbonne. » On ignore le lieu et l’année de sa mort. Peu de temps après son abjuration, il publia son Discours chrestien contenant une remonstrance charitable aux pauvres du soing et diligence qu’ils doivent employer à bien instruire ou faire instruire et endoctriner leurs enfans (Paris, 1578, in-12). On a aussi de lui trois petits volumes où il se justifie de son apostasie : Défense de Launoy, tant pour lui que pour Henri Penneiier, contre les fausses accusations et perverses calomnies des ministres (Paris, 1578) ; Réponse chrestienne à XXIV articles pleins de blasphèmes et absurdités dressés par P. Pineau, dit Desaigues, prédicant zwin-caloinian (Paris, 1581, in-12) ; Réplique chrestienne en forme de commentaire, sur la réponse tirée du dehors de la moelle des saintes Escritures et de toute bonne doctrine, et faicte par les ministres calviniques à la déclaration et réfutation de leurs fausses suppositions (Paris, 15S3, in-S°). Avant de se jeter dans le parti de la Ligue, il avait publié une Déclaration où il préconisait l’obéissance passive avec autant d’ardeur qu’il en mit ensuite à prêcher la légitimité de la révolte.

LAUNOY (Jean de), célèbre docteur de Sorbonne, né près de Coutances en 1603, mort à Paris en 1678. Il a laissé un grand nombre d’ouvrages sur la théologie, la critique et l’histoire. À l’aide d’une savante et rigoureuse critique, il ruina un grand nombre de légendes catholiques, ce qui l’avait fait j

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surnommer le Dénicheur de saints. Il préféra être exclu de la Sorbonne plutôt que de souscrire à la condamnation du grand Arnauld. Son courage et son indépendance lui firent beaucoup d’ennemis. D’un extrême désintéressement, il refusa tous les bénéfices qu’on lui offirit, et consacra toute sa vie à l’étude. Pendant un voyage qu’il lit à Rome, il se lia avec Léon Allatius et avec Holstenius. Ce remarquable érudit avait l’humeur caustique. Ménage lui ayant fait remarquer un jour à quel point il s’était attiré les attaques des jacobins : «Je crains plus leur canif que leur plume, » lui répondit-il malicieusement. Ses nombreux écrits ont été réunis et publiés sous le titre d’Œuvres de Launoy (Genève. 1731, 10 vol. in-fol.). Nous nous bornerons à citer de lui : De varia Ariitolelis in Academia ptrisina fortuna (1653) ; De commentitio Lazari, Magdalens, Mariais, ac Maximini in provinciam appulsu (1660)j Judicium de auctore libri de Imitatione Chnsti (1G49) ; De cura Ecclesis pro miseris et pauperibus (1663) ; Explicata Ecclesix traditio circa canonem omnis utriusque sexus (1672), ouvrage très-estimé ; Reyia in matrimonium potestas (1674), traité condamné à Rome en 1683, etc.

LAUPEN, ville de Suisse, dans le canton et à 18 kilom. S.-O. de Berne, au continent de la Sarine et de la Singine, au pied d’une colfine que couronne un château ; ch.-l. de district ; 850 hab. Le 21 juin 1339, les Bernois y livrèrent bataille aux Autrichiens, et, après une lutte acharnée, la victoire se décida pour les Bernois, malgré l’infériorité du nombre. Depuis 1829, on célèbre tous les cinq ans l’anniversaire de la bataille deLaupen, et un monument commémoratif a été élevé sur la colline de Bramberg.

LAUPHE1M, bourg du Wurtemberg, cercle du Danube, bailliage et à 16 kilom. S.-O. de Wiblingen, sur la Rottum ; 3,300 hab. Commerce de cuirs et de peaux brutes. Château.

LAUP1ES (Pierre), ingénieur’français, né à Toulouse en 1746, mort en 1820. Ingénieur en chef du département de la Haute-Garonne jusqu’en 1S13, époque où il prit sa retraite, Laupies exécuta dans sa ville natale un grand nombre de travaux importants, notamment des quais et le canal Saint-Pierre. Il avait formé le projet de mettre Toulouse en communication avec Bayonne au moyen d’un canal

de navigation, et d’amener les eaux de l’Ariége dans la première de ces villes. Les événements empêchèrent de mettre à exécution ce projet, qui avait reçu l’approbation de Napoléon. On lui doit quelques mémoires insérés dans le recueil de l’Académie de Toulouse, entre autres : Mémoire sur te meilleur projet à adopter pour la construction de fontaines publiques à Toulouse ; Mémoire pour amener l’eau de l’Ariége à Toulouse, etc.

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G. Sand (1862). Ce livre, un des moins célèbres de son auteur, nous offre une de ses plus étranges excursions dans le domaine scientifique. G. Sand feint qu’étant entrée chez un marchand de curiosités naturelles elle avait laissé tomber, par mégarde, une pierre creuse, tapissée à l’intérieur de cristaux, ce que l’on appelle une géode en minéralogie. Le marchand, jouissant de l’admiration qui se peint sur le visage de son visiteur, ■ l’engage à observer à la loupe tous les détails de la pierre géodique, et celui-ci marche d’étonnement en étonneinent à. la vue de grottes mystérieuses, toutes revêtues de stalactites d’un éclat extraordinaire, et présentant des particularités de forme et de couleur qui, agrandies par l’imagination, composent des sites alpestres, des ravins profonds, des montagnes grandioses, des glaciers, tout ce qui constitue un tableau imposant et sublime de la nature. « Prenez garde, lui dit M. Hartz, d’aller trop vite sur le chemin de l’admiration ; vous voyez en moi un homme qui a

failli ’être victime du cristal. — Victime du cristal.’ L’étrange rapprochement de motsl

— C’est une singulière histoire, reprend le marchand, et je vais vous la conter. » En effet, ce brave M. Hartz a été employé dans sa première jeunesse en qualité d’aide dans un musée. D’abord fort peu soucieux des noms barbares inscrits au catalogue des collections minéralogiques, Hartz y prit goût peu à peu, sous l’influence des conseils de sa cousine Laura, jeune et belle orpheline à qui le directeur servait de père. Un jour qu’appuyé sur une vitrine il regardait machinalement toutes ces bagatelles brillantes qui ornent la tête des reines et les bras des courtisanes, il vit Laura s’avancer vers lui, et, pour la première fois, il sentit aux battements précipités de son cœur que ce n’était pas seulement d’amitié, mais d’amour qu’il aimait sa cousine. Celle-ci vint regarder les améthystes et les quartz hyalins qui lançaient à travers les vitrines leurs chatoyantes lueurs et leurs fantastiques clartés ; puis, au bout d’un instant : « Viens, dit-elle à son cousin, viens cueillir avec moi des Heurs de pierreries qui ne se flétrissent pas ; viens, partons ensemble pour les féeriques régions du cristal ; j’y cours, suis-moi si tu m’aimes I » Et tout à coup Hartz se sentit transporté avec une rapidité vertigineuse à travers do lumineux espaces, puis, quand il s’arrêta, il se vit avec Laura au centre même de la géode d’améthyste qu’il regardait un instant auparavant dans la galerie du musée. Cette géode était