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LAUDATEUB, TRICE s. (lô-da-teur, tri-se — lat. laudator ; de laudare, louer). Louangeur, qui aime a louer, à. flatter. Il Peu usité.

— Ant. rom. Témoin par lequel un accusé, dans certains cas, faisait attester sa probité.

LAUDATIF, IVE adj. (lô-da-tiff, i-velat. laudativus ; de laudare, louer). Qui loue, qui convient à la louange : Style laudatif. Forme laudative.

— Syn. Lnudaiir, louangeur. Le premier do ces mots nése dit que des discours, des paroles, et il les désigne plutôt comme propres a la louange que comme faisant expressément l’action de louer, tandis que les paroles louangeuses sont celles qui louent actuellement. Une épigramme ne peut pas être laudative, puisqu’elle n’est épigramme que parce qu’elle exprime le blâme ou la moquerie ; mais on peut concevoir une épigramme louangeuse, quand elle ne fait ressortir un défaut que pour faire penser à une qualité. dont ce défaut est la conséquence.

LAUDATOR TEMPOItlS ACT1 (Faisant l’éloge du temps passé), Fin d’un vers d’Horace (Art poétique, vers 173). Le vieillard,

Difficile, grondeur, fâcheux dans ses discours, Champion du vieux temps, 'prùneur des anciens jours. Blâme, pour les vanter, un présent qu’il envie.

Horace, dans une peinture des différents caractères, rappelle ainsi d’un trait un des défauts les plus habituels de la vieillesse. Quel homme n’est pas porté à faire comme le vieillard de Boileau, qui Toujours plaint le prisent et vante le passé,

' De mon temps, dit-on sans cesse, de mon lemps tout allait mieux. »

L’homme ne s’aperçoit pas que rien n’est changé que lui-même. « Le temps ne passe pas, a dit Pascal ; c’est nous qui passons. »

J.-J. Rousseau, passant par Grenoble, alla rendre visite au premier président du parlement de cette ville, et comme il lui demanda s’il connaissait ses ouvrages : « Monsieur, répondit le président, je ne lis plus, je relis. » C’est donc à tort que l’on attribue souvent à Royer-Collard cette phrase, qui est une application fine et méchante du laudator temporis acti des Latins.

« Certes, nous ne voulons pas être ici la laudator temporis aeti quand même ; nous ne voulons pas dire que, dans ce grand fait de la conquête de l’Afrique française, il n’y a pas eu de fautes commises, et nous ne les ignorons pas. ■

Richard (du Cantal).

« On s’étonnera peut-être de me voir donner une nouvelle édition de l’Ancienne coutume nivernaise. Serait-ce de ma part un caprice de l’âge ? Serait-ce une suite de cette disposition d’esprit qui, chez un octogénaire, ramène le souvenir du passé et en fait l’objet de sa prédilection ? Laudator temporis acti. »

Dupin.

LAUDENBACH, bourg du Wurtemberg, dans le cercle de l’Iaxt, bailliage et à 13 kilom. S.-E. de Mergentheim, sur la Vorbach ; 5,062 hab. Église de pèlerinage.

LAUDENOT (Louise), religieuse de l’abbaye de Montmartre, née vers la fin du xvie siècle, morte en 1636. Elle est l’auteur de quelques ouvrages de piété : Exercice pour la sainte communion ; Catéchisme des vices et des vertus ; Recueil des œuvres de sainte Gertrude ; Méditations sur les vies des saints pour toutes les fêtes de l’année.

LAUDER, ville d’Écosse, comté de Berwick, à 31 kilom. S.-E. d’Édimbourg, sur la Leader ; 2,198 hab. C’est une ville ancienne, où siégea plusieurs fois le parlement écossais, et où fut pendu, par la noblesse révoltée, Cochrane, favori de Jacques III.

LAUDER (Guillaume), critique écossais, mort maître d’école aux Barbades en 1771. Il est connu par l’accusation de plagiat qu’il intenta faussement à la mémoire de Milton. Ayant interpolé plusieurs passages du Paradis perdu dans Masenius, Grotius et Rainsay, il prétendit que l’Homère anglais avait copié ces auteurs. La supercherie fut découverte (1747), et le docteur Douglas contraignit Lauder à signer un désaveu. Ses écrits contre Milton ont pour titre : An essay on Milton’s use (1751, in-8°) ; The grand impostor detected (1754).

LAUDER (Thomas-Dick), littérateur anglais, né en 1784, mort eu 1848. I ! collabora à plusieurs journaux littéraires, notamment au Blackwood’s Magazine, et devint membre de la Société royale d’Édimbourg. On lui doit des romans et des nouvelles : Simon Roy, Lochandhu, Wolfe de Badenoeh, Farquharson d’inverey, Donald Lamont, etc. ; Jiécit des grandes inondations d’août 1829 dans la province de Moray (1830) ; Courses chez les Hiyhlanders (1837, 2 vol. in-8°) ; Contes légendaires des Highlands (1841, 3 vol.) ; Voyage le long des côtes de l’Écosse (1842), etc.

LAUDER (Robert-Scott), peintre écossais, né près d’Édimbourg en 1803. Walter Scott, ayant remarqué ses dispositions artistiques, le prit sou3 sa protection. Grâce au célèbre romancier, M. Lauder étudia la’peinture à l’Académie d’Édimbourg, au British Muséum

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de Londres, puis alla, pour se perfectionner, passer cinq années en Italie. De retour en Écosse (1838), le jeune peintre s’adonna particulièrement à la peinture de genre, et s’attacha surtout à représenter dons ses tableaux des scènes tirées des romans de Walter Scott. Il devint membre de l’Académie d’Édimbourg, où il n’a cessé d’habiter depuis 1846. Les toiles de cet artiste sont bien dessinées, exécutées avec habileté et d’un bon coloris ; quelques-unes d’entre elles sont véritablement charmantes. Nous citerons parmi ses tnbleaux : la Fiancée de Lammermoor ; Meg Merrilies ; le Jugement d’Effie Dcans ; Claverhouse faisant fouiller Morton, qu’il vendit 10,000 francs en 1844 ; Goto Chrom, etc. On lui doit, en outre, des portraits et quelques tableaux religieux : le Christ marchant sur les eaux ; le Christ enseignant l’humanité.

LAUDERDALE, c’est-à-dire vallée de la Leader, contrée d’Écosse, dans le comté de Berwick. Elle formait l’ancien district occidental de ce comté, et donne actuellement le titre de comte à la famille de Maitland, dont le beau château de Tirlestane est près de la Leader.

LAUDERDALE (John Maitland, duc Dis), homme d’État anglais, né en 1616, mort en 16S2. Après avoirservi d’abord les covenantaires et pris part au marché qui livra Charles Ier au parlement anglais, il embrassa la cause de ce prince, alla le trouver à Hampton-Court, puis dans l’île deWight, et lui fit signer, en 1457, le traité connu sous le nom d’Engagement, par lequel ce prince consentait à soumettre l’Église aux règlements du covenant, et devait être, en retour, rétabli sur le trône par une armée écossaise. La défaite des Écossais força Lauderdale à s’enfuir en Hollande. Après l’exécution de Charles Ier, il accompagna Charles II dans sa tentative à main armée pour recouvrer le trône (1650), fut fait prisonnier à la bataille de Worcester et resta neuf ans dans les fers (1651-1660). Lors de la restauration, il fut nommé, par Charles II, secrétaire d’État pour l’Écosse, premier commissaire de la trésorerie, président du conseil, etc. Lauderdale exerça sur l’Kcosse un pouvoir véritablement absolu, devint l’instrument aveugle de la politique changeante de Charles II, courtisa et persécuta alternativement les partisans de l’épiscopat et les presbytériens, se lit mépriser de tous, mais n’en conserva pas moins la faveur du roi, qui le combla d’honneurs, l’éleva à la pairie, le créa duc de Lauderdale, en 1673, et l’admit au conseil privé. De 1669 à 1674, il lit partie du ministère dit de ta Cabale, dont l’administration fut détestable et dont il fut un des membres les moins honorables. Tombé en disgrâce en 1682, il perdit alors toutes ses places, et mourut peu de mois après.

LAUDERDALE (James Maitland, comte de), homme d’État et publiciste anglais, né en Écosse en 1759, mort en 1839. Il siégea à la Chambre des communes parmi les whigs, lit partie de la commission chargée de diriger l’accusation contre W. Hastings (1787), devint membre de la Chambre des lords à la mort de son père (1789), y combattit toutes les motions hostiles à. lu Révolution française, notamment le bill pour l’armement de la milice et celui qui suspendait Vhabeas corpus. Devenu garde du grand sceau d’Écosse, après la mort de Pitt (1806), il reçut la mission de traiter de la paix avec la France ; mais, les négociations ayant été interrompues, il revint en Angleterre, se démit du pouvoir à la dissolution du ministère Fox, et continua de rester fidèle aux idées libérales jusqu’à la fin de sa carrière. Lauderdale soutint avec une grande énergie lord Holland dans ses propositions généreuses en faveur du captif de Sainte-Hélène. On lui doit une foule de brochures sur l’économie politique, les finances, les affaires de l’Inde, etc., notamment : Pensées sur les finances (1796) ; Recherches sur ta nature et l’origine de la richesse publique (1804) ; Recherches sur le mérite pratique du système du gouvernement de l’Inde sous la surintendance de ta commission du contrôle (1809), etc. Ces écrits sont remarquables par l’élévation des vues, et attestent une connaissance approfondie du sujet traité.

LAUDES s. f. pi. (lô-de —r mot lat. qui signifie louanges). Liturg. latine. Seconde partie de l’office, qui se dit après matines, et qui est principalement composée de psaumes et de cantiques à la louange de Dieu. Il Voltaire, pour le besoin de la mesure, a mis ce mot au singulier :

Recevoir à genoux, après laude ou mâtine,

De son prieur cloîtré cent coups de discipline.

Voltaikb.

— Encycl. Liturg. Jadis, les laudes et les matines ne formaient qu’un seul office, terminé par une oraison commune. C’est pourquoi on appelait les laudes ; matutinx laudes, laudes faisant partie des matines. Depuis longtemps on en a séparé les matines. Les laudes se composent de cinq psaumes, tous joyeux, car cet office se récite le matin et se propose de louer Dieu d’avoir fait le jour et de le remercier de n’être pas mort durant la nuit qui vient de finir. Outre les cinq psaumes susdits, les laudes contiennent un capitule, diverses oraisons et des cantiques qui varient suivant la saison.

Les créateurs de la liturgie catholique avaient en vue, par cet office, qu’on devait

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réciter au moment de l’aurore, d’empêcher les moines de dormir le matin. Ils ont tourné la difficulté en récitant laudes la veille au soir avec matines. De cette façon, ils peuvent dormir le lendemain tout à leur aise. La cour romaine a, du reste, consacré ce nouvel usage. Les laudes, comme les autres parties de l’office canonial, ne sont pas seulement obligatoires pour les moines, mais pour tous les membres du clergé, prêtres, diacres et sous-diacres astreints au bréviaire.

LAUD1N (Jean), émailleur français, né en 1616, mort à Limoges en 1688. Il peignit surtout en grisailles. Son dessin est violent et tourmenté, ses oppositions dures et brutales. La prodigieuse fécondité de Jean Laudin a déprécié celles même de ses œuvres qui présentent une véritable valeur. Il signait ses pièces I. L. ; on en voit un certain nombre au Louvre. Parmi ses meilleurs émaux, nous citerons son Saint Bruno, faisant partie du cabinet de l’abbé Texier, et la Madeleine au pied de la croix, appartenant à M. Audoin, de Limoges.

LAUDIN (Noël), peintre émailleur français, né en 1657, mort à Limoges en 1727. Il enseigna la fabrication de l’émail au régent, alors duc d’Orléans. Peintre sec et froid, Laudin était d’une extrême habileté dans la technique de son art. Les objets usuels, tasses, sucriers, cuillers, encriers, râpes à tabac, bénitiers, entrent pour beaucoup dans son œuvre, d’ailleurs considérable. On voit un assez grand nombre de ses émaux aux musées du Louvre et de Cluny. Parmi ses meilleurs morceaux, on cite l'Empereur Auguste à cheval, au musée de Limoges, et surtout les plaques servant de cartons d’autel, qu’on voit à la cathédrale de la même ville, et qui représentent la Mort d’Atiel, le Sacrifice d’Abraham, l’Adoration des mages, les Noces de Cana, le Christ en croix. Il signait en mariant la première lettre de son prénom avec la première de son nom, ce qui l’a fait appeler Naudin par quelques amateurs.

LAUDIN (Joseph), émailleur français, né en 1067, mort à Limoges en 1727. Il a exécuté un assez grand nombre d’œuvres, entre autres le portrait i’Eléonnre Galigaï, des Chasses et des Pêches, qu’on voit au Louvre. Le musée de Dijon et les collections particulières possèdent des pièces de lui.

LAUDISME s. m. (lô-di-sme). Féod. Droit que les seigneurs percevaient sur les mutations de fonds. Il On disait aussi muziiMK,

LAUSIME et LAUDUMINIE.

LAUD1VIO (Zachias ou Zacharias), littérateur italien, né près de Gênes. Il vivait au xve siècle. On croit qu’il fit la guerre contre les Ottomans. Son orgueil lui fît de nombreux ennemis à la cour de Ferrare, puis à celle de Naples, où il résida successivement, et il finit par vivre dans la retraite. Nous citerons de lui : Epistols Magni Turci (Naples, 1473, ih-40), qui eurent beaucoup de succès ; De laudibus sapientim et virtutis (in-4°), et une médiocre tragédie en vers et en cinq actes, De captivitate ducis Jacobi, qui est restée manuscrite.’

LAUDON ou LOUDON (Gédéon-Ernest, baron de), généralissime autrichien, né àTootzen en 1716, mort vers 1790. Il vainquit Frédéric II à Domstadt (1757), à Hochkirch (1758), à Cunnersdorf (1759) et à Landshut (1760) ; fut battu, à la vérité, à. la bataille de Liegnitz (1760), mais sauva l’Autriche, en 1788, en repoussant une audacieuse invasion des Turcs, et leur prit Belgrade. Ce fut alors qu’il reçut le titre de généralissime des armées autrichiennes. Laudon était d’un caractère grave, modeste, réfléchi, mélancolique, calme dans les circonstances ordinaires, ardent et emporté dans les circonstances difficiles. Ayant accompagné Joseph II dans une entrevue que ce prince eut avec Frédéric le Grand en 1770, le roi de Prusse le combla d’égards, et lui dit, au moment où on allait se mettre à table : o Mettez-vous ici, monsieur de Laudon ; j’aime beaucoup mieux vous avoir à côté de moi qu’en face. •

LAUDONNIERE (René de), colonisateur français du xvie siècle. Coligny, dans l’intention de créer un lieu de refuge aux protestants persécutés en France, arrêta son choix sur la Floride. Une première tentative de colonisation ayant échoué, il chargea Laudonniëre de diriger une seconde expédition. Laudonnière atteignit heureusement les côtes de la Floride et fut bien accueilli des naturels. Ces sentiments d’amitié durèrent tant qu’il se tint à l’écart de leurs querelles particulières ; mais il commit la faute de prendre ensuite parti pour le chef d’une tribu, et devint ainsi suspect aux Indiens, qui le laissèrent sans secours et sans provisions. En même temps, l’insubordination se mit parmi ses troupes ; un de ses officiers s’empara de sa personne, et les mutins le forcèrent même à signer une patente qui les autorisait à se rendre dans les possessions espagnoles pour y chercher des vivres, et, sous ce prétexte, ils armèrent deux bâtiments légers, parcoururent l’archipel des Lueayes, et gagnèrent les parages de l’île de Cuba, où ils commirent de nombreuses déprédations.

Laudonnière profita de leur absence pour rétablir le calme et l’ordre dans la colonie et pour achever la construction du fort Carofine, qu’il avait entreprise. Cependant, ses

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relations avec les tribus indiennes devenant de plus en plus rares et prenant Une tournure hostile, Laudonnière ne vit de salut que dans un voyage en France. II allait meure a la voile, lorsque les Espagnols parurent en vue de la Floride. Ils débarquèrent aussitôt et n’eurent pas de peine k’s’empurer du fort Caroline, où Laudonnière ne comptait pas vingt hommes en état de porter les armes ; ils massacrèrent sans pitié les malades, les femmes et les enfants, et pendirent k des arbres tous les soldats qui tombèrent entre leurs mains, avec cette inscription sur la poitrine : JVbn comme Français, mais comme hérétiques. Laudonnière, n’ayant plus auprès de lui qu’un seul soldat, parvint a sortir par une brèche, et gagna les bois, où quelques autres Français s’étaient aussi réfugiés ; de là, ils se rendirent, à travers les marais, jusque vers l’embouchure de la rivière. Des navires français recueillirent ces hommes, épuisés de fatigue ; on parvint à en recueillir vingt autres en longeant la côte, où ils étaient dispersés, et l’on mit h. la voile le 25 septembre 1562, pour revenir en Europe. Le bâtiment que montait Laudonnière fut poussé sur les côtes d’Angleterre. Il s’arrêta à Bristol pour rétablir sa santé, et rentra en France au commencement de 1566. Très-mal accueilli par la cour, il se retira dans sa famille, où il mourut inconnu. On a de lui : l’Histoire notable de la Floride, contenant les trois voyages faits en icelle par des capitaines et des pilotes français (Paris, 1586, in-8<>).

LAUDUN, bourg et commune de Franco (Gard), canton de Roquemnure, arrond. et à 22 kilom. N.-E. d’Uzès, sur la rive gauche de la Tare : pop. aggl., 1,800 hab. — pop. tôt., 2,187 hab. Récolte et commerce de vin blanc léger, pétillant et fort agréable. On y voit une vieille tour en ruine, des restes de murs d’enceinte et les débris du château des ducs de Brancas.

LAUENBOURG (duché dis), pays de l’Allemagne septentrionale, qui, avant la guerre de 1865, faisait partie de la monarchie danoise, et qui, depuis le traité de Prague (1866), est annexé à la monarchie prussienne. Le Lauenbourg est borné au/N. par le territoire de Lubeck, la principauté do Ratzebourg ; à l’E. parle Mecklembourg-Strelitz ; au S.-O. par le territoire de Hambourg et la province prussienne de Hanovre, qui le borne aussi au N.-O. Sa superficie est d’environ 150 kilom. carrés ; 50,000 hab. Dans les limites du Lauenbourg se trouvent quelques enclaves appartenant soit à Lubeck, soit à Hambourg ou au Mecklembourg-Strelitz. En général, le sol du Lauenbourg offre de vastes landes, de grands bois et un certain nombre de lacs. Les principaux cours d’eau sont l’Elbe et ses affluents, et le Stecknitz. Le canal de Stecknitz unit l’Elbe à la Trave. Le chemin de fer de Hambourg à Berlin traverse toute la partie méridionale du duché. Sous la domination danoise, le Lauenbourg relevait d’un ministère particulier, dit ministère pour le Holstein et le Lauenbourg ; quanta l’administration locale, elle appartenait h, un conseil de régence, présidé parle landdrost (gouverneur), et formé de deux conseillers. Les recettes budgétaires du duché s’élevaient, au 1er janvier 1873, à 435,500 thalers. C’est le seul État qui n’ait point de liste civile ; le duc de Lauenbourg actuel, qui n’est autre que l’empereur d’Allemagne, a consenti à ne point en demander.

Les premiers habitants du Lauenbourg étaient des Polabes, qui furent subjugués par les ducs saxons Henri le Superbe et Henri le Lion. Ce dernier ayant perdu ses possessions, le Lauenbourg, qui formait une partie de la basse Saxe, tomba au pouvoir de Bernhard d’Ascanie, et, lors du partage des pays saxons entre les fils du duc Albert Ier, duc de Saxe, en 1260, Jean devint duc de la basse Saxe, ou de Saxe-Lauenbourg. Sa lignée régna sous ce titre jusqu’en 16S9, époque à laquelle elle s’éteignit avec le duc Jules-François. Le duc Georges - Guillaume de Brunswick, descendant de l’empereur Henri le Lion, prit alors possession du Lauenbourg, en vertu d’un contrat de succession, et ce prince étant mort, en 1705, sans laisser d’héritier mâle, ses États échurent a son neveu, Georges-Louis, électeur de Hanovre, depuis roi d’Angleterre sous le nom de Georges Ier. Le Lauenbourg tomba avec le Hanovre, en 1803, au pouvoir des Français ; puis, à la chute de l’Empire, il fut dévolu à la Prusse, qui, par le traité du 4 juin 1815, l’échangea avec le Danemark contre la Poméranie suédoise, moyennant une indemnité supplémentaire de 2 millions de rigsdalers. Le Danemark y établit sa souveraineté le 27 juillet 1S1C, souveraineté dont il a été dépouillé en 1866, au profit de la Prusse et de l’Autriche. Maintenant, par suite de la victoire de Sadowa et du traité de Prague, le duché de Lauenbourg appartient exclusivement à la Prusse.

LAUENBOURG, ville du duché de ce nom, à, 47 kilom. de Hambourg, sur la rive droite de l’Elbe. Bâtie, en 1182, par le duc Bernhard, elle servit de résidence à ses descendants, de 1260 à 1689. Ses rues sont étroites et escarpées. Si l’on tient compte de ses faubourgs, sa population s’élève à environ 4,500 habitants. Commerce d’exportation, navigation, par l’Elbe et le canal de Stecknitz, avec Lubeck et Hambourg ; pêche ; industrie médio-