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pieds, lui prend les mains, qu’il couvre de baisers, lorsqu’une porte s’ouvre et le lieutenant de police, indigné de l’offense faite au roi, déclare Latude son prisonnier, La marquise, touchée, sans doute, de la jeunesse et un peu aussi de l’amour de l’officier, cherche à le faire passer pour fou aux yeux du lieutenant de police ; mais celui - ci ordonne de fouiller Latude ; on trouve sur lui les fatales tablettes de Dalègre ; le malheureux officier ne veut pas trahir celui qu’il a sauvé, et la marquise, après avoir lu l’épigramme, ordonne que justice se fasse. On sait le reste. Latude, plongé dans les cachots de la Bastille, y passe huit ans à se préparer des moyens d’évasion. Grâce à une patience et à une énergie surhumaines, il est parvenu à se fabriquer avec du linge une échelle de cent quatre-vingts pieds de longueur, et, le soir même, il compte en faire usage pour recouvrer sa liberté, en même temps que Dalègre, dont le cachot est proche du sien. Tous deux s’évadent, en effet, et se sauvent en Hollande, où la police parvient à les rejoindre. Quand on les revoit en scène, ils sont dans la prison de Bicêtre. Dalègre est devenu fou ; Latude a des cheveux, blancs ; ils en sont à leur trentecinquième année de captivité, et ils mourraient prisonniers, victimes des lâches complaisances du lieutenant de police qui les a fait passer pour morts, sans le dévouement de Mme Legros. Suivant la mode des dramaturges, les auteurs de la pièce ont fait de ce sympathique personnage une amoureuse, qui passe sa vie à vouloir sauver Latude ; 1 histoire vraie est encore plus touchante. Grâce à elle, ils recouvrent la liberté, mais Dalègre est fou, il a cette idée fixe qu’il est devenu exempt de police et qu’il a arrêté et conduit à la Bastille la marquise 3e Pompadour.

Il y a dans ce mélodrame un épisode charmant : c’est celui des pigeons ramiers qui font l’office de facteurs entre la mansarde d’Henriette Legros et le cachot de Latude. Un jour, un de ces charmants messagers est tué en route par le fusil d’un exempt de police aposté sur son passage, et la correspondance des deux amants est découverte. En résumé, celte pièce méritait le succès qu’elle a*obtenu ; elle aurait pu être déclamatoire et ne l’est pas ; les auteurs se sont contentés, comme nous l’avons dit, d’arranger pour la scène les faits les plus saillants acquis à l’histoire, et cela suffisait pour intéresser et émouvoir un public français, dans le cœur duquel les mots de justice et de liberté trouvent toujours un écho.

LATU1N (saint), vulgairement appelé Lnin,

f>remier évêque de Séez (Normandie), né dans a Grande-Bretagne, mort en 110. Sacré évoque parle pape, Huila prêcher le christianisme k Séez, où il opéra un grand nombre de conversions. D’après la légende, il fit beaucoup de miracles, et on rapporte qu’il guérissait les malades par son ombre seule. L’Église l’honore le 19 janvier.

LATYCZEW, ville de la Russie d’Europe, gouvernement de Podolie, ch.-l. du district de son nom, à 139 kilom. N.-E. de Kaminiec, sur lo Bug ; 2,300 hab.

LÀUBACH, ville d’Allemagne, dans le grandduché de Hesse-Darmstadt, cercle delà haute liesse, biiilliage et à 8 kiloin. N.-E. de Hungen, sur le Wetter ; 2,100 hab. C’est le ch.-l. de la seigneurie de Solms-Laubach.

LAUltAN, ville de Prusse, prov. de Silésie, régence et h 62 kilom. N.-O. de Liegnitz, sur . le Queiss ; 6,000 hab. Gymnase, bibliothèque, hospice des orphelins. L’industrie principale consiste dans la fabrication de cotonnades et d’étoffes de demi-soie. L’église paroissiale, incendiée en 1760, est encore en ruine ; c’est la chapelle du couvent de Marie-Madeleine, transformé en hôpital, qui sert d’église catholique. L’hôtel de ville date de 1593. La principale promenade de la ville est le Steinberg, d’où l’on découvre une vue magnifique. La fondation de Lauban date du xu siècle. Dès 1188, Boleslas le Long en avait fait une ville qui fut agrandie et fortifiée, en 1264, par Othon le Pieux, margrave de Brandebourg. Au xvg siècle, elle lut prise et saccagée par les hussites. Dans la guerre de Sept ans, les Prussiens et les Autrichiens s’y livrèrent des luttes acharnées. En 1815, elle fut la dernière des villes saxonnes qui fit sa soumission à la Prusse.

LAUBANIE (Yrieix de Maçonthier de), général français, né à Saint-Yrieix (Limousin) en 1641, mort à Paris en 1706. Il était depuis dix ans maréchal de camp, lorsque, assiégé dans Neuf-Brisach en 1699, il fit une vigoureuse sortie, s’empara de Neubourg et prépara la victoire de Freisingen. En 1702, il devint lieutenant général. Bloqué, en 1703, dans Landau par rarmée impériale, il y soutint un siège de soixante-neuf jours et capitula de la façon la plus honorable après cette belle défense, le 23 novembre 1704. Pendant le siège, il avait été aveuglé par une bombe qui éclata a ses pieds. Le roi lui fit une pension, mais ne lui donna pas le bâton de maréchal, qu’avait demandé pour lui le duc de Bourgogne. On lui doit une relation du siège de Landau, qui a été publiée dans les Mémoires relatifs à la succession d’Espagne, du général Pelet (1835-1838).

LAUBAKDEMONT (Jacques Martin, baron de), magistrat français, dont le nom est devenu synonyme de juge inique et de magis LAUB

trat sans conscience, né vers 1590, mort, d’après la Gazette de Loret, en 1653. Successivement président des enquêtes au parlement de Bordeaux, premier président de la cour des aides de Guyenne, intendant de la généralité de Touraine, Anjou et Maine (1632), il obtint de Richelieu le titréde conseiller d’État, et fut l’instrument docile du cardinal. On cite, parmi les procès au jugement desquels il présida, ceux d’Urbain Grandier (1633), de Cinq-Mars et de Thou. Il se vantait, dit-on, de sa perfide habileté à confondre l’innocence. « Donnez-moi, disait-il, une ligne la plus indifférente de la main d’un homme, et j’y trouverai de quoi le faire pendre. » Il y parut bien au procès du malheureux de Thou, condamné

Ïiour n’avoir pas voulu trahir l’amitié. Après a mort de Richelieu, Laubardemont tomba dans l’obscurité, chargé de l’exécration de ses contemporains. Dans les lettr.es de Guy Patin, on apprend que son fils fut tué, en 1651, dans une troupe de voleurs dont il faisait partie.

LAUBE (Henri), littérateur allemand, né à Sprottau (Silésie) en 1806. Après avoir été professeur à Breslau, il s’établit à Leipzig en 1831, pour y suivre la carrière des lettres, et fit un voyage en Italie en 1834. Impliqué à son retour dans des poursuites contre une société politique secrète, la Burschenschaft, il dut quitter la Saxe, se rendit à Berlin, où il fut emprisonné pendant neuf mois, se mit à voyager, après sa mise en liberté, et subit pour le même motif un nouvel emprisonnement de 1837 à 1839. M. Laube visita ensuite la France et l’Algérie, puis retourna à Leipzig. Lors des événements de 1848, il alla siéger comme député au parlement de Francfort, où il représenta-une ville de la Bohême, et vota avec le parti modéré. Ayant donné sa démission en 1849, il se rendit à Vienne, et devint directeur du théâtre de la cour, qu’il quitta, en 1809, pour aller diriger le théâtre de Leipzig. M. I.aube fait partie de l’école littéraire dite la. jeune Allemagne. C’est un écrivain de beaucoup de talent et un observateur plein de finesse. Indépendamment d’un grand nombre d’articles insérés dans la Gazette du monde élégant, dont il fut le rédacteur en chef de 1832 à 1844, dans le Journal de minuit, etc., on lui doit des ouvrages de politique, d’histoire et de critique littéraire, des romans, des pièces de théâtre, etc. Son style est vif, original, et son esprit humoristique n’est pas "sans quelque parenté avec celui d’Henri Heine. Nous citerons de lui : le Nouveau siècle (Leipzig, 1832-1833, 2 vol.) ; la Jeune Europe (Manheim, 1833-1837, 4 vol.) ; Impressions de voyages (Manheim, 1834-1837, 6 vol.), ouvrage fort amusant ; Caractères modernes (Manheim, 1835), série de portraits, dont quelques-uns sont fort piquants, mais dont les modèles ne sont pas toujours jugés avec impartialité ; VActrice (1835) ; Lettres d’amour (1835) ; le Bonheur (1837), roman ; les Châteaux de plaisance français (1840, 3 vol.) ; Histoire de la littérature allemande (1840, 4 vol.) ; le Bréviaire duchasseur (1841) ; le Prétendant (1842) ; la Comtesse de Chateaubriand (1843, 3 vol.) ; les Femmes de George Sand (1844) ; Trois villes royales dans le Nord (1845, 2 vol. in-8°) ; le Comte belge (1845), roman ; Paris en 1847 (1848) ; le Premier parlement allemand (1849, 3 vol.). Enfin, parmi ses œuvres théâtrales, qui ont été réunies et publiées à Leipzig, sous le titre à’Œuvres dramatiques (1845-1848, 6 vol.), nous citerons : Gustave-Adolphe, une de ses premières pièces ; la Sorcière, Monaldeschi, Struenséc, drames qui ont eu beaucoup . de succès, et des comédies agréables, liococo, le Prince Frédéric, Gottsched et Gellert, etc.

LAUBENDlîB (Bernard), médecin allemand, né à Neustadt (Wurtzbourg) en 1764, mort à Munich en 1815. Il abandonna la théologie pour se livrer tout entier à l’étude de la médecine, et se rendit dans ce but à l’université de Leipzig, où il prit ses grades. S’étant fixé à Wurzen, près de Leipzig, il se livra à la pratique de son art, tout en s’adonnant à des travaux scientifiques. En 1810, époque de la réorganisation de l’École vétérinaire de Munich, Laubender fut appelé à y occuper la place de second professeur, qu’il conserva jusqu’à Sa mort. "Voici les titres de ses principaux ouvrages : Neuesle Beitrâge zur Befeerderung des Gartenbaues auf den Uœrfern (Leipzig, 1800, in-S°) -.Ideenzur Organisirung einer selbs’tândigen Veterinser Poltzei (Nuremberg, 1805, in-S<>) ; Miasmatologie (Leipzig, 1811, in-8<>).

LAUBEUT (Charles-Jean), chimiste, pharmacien militaire, né à Teano (royaume de Naples) en 17G2, d’une famille française, mort en 1835. Il éleva une usine d’acide sulfurique, souleva contre lui les partisans des anciennes doctrines chimiques en adoptant, des premiers, ’les doctrines de Lavoisier, vint en France en 1793, fit les campagnes de la République dans le service de santé, et devint pharmacien en chef des armées en 1808. L’Académie de médecine l’admit, en 1814, au nombre de ses membres. Ses travaux sur l’éther ont eu de beaux résultats, au point de vue de la physiologie végétale, et ses analyses du quinquina ont conduit à la découverte de la quinine. Outre des articles insérés dans divers recueils, on a de lui : Codex pharmaceutique des hôpitaux militaires, livre classique.

LAUBESP1N (Emmanuel, comte de), écri LAUD-

vain français, né à Orgelet en 1780, mort en 1848. Il devint membre du conseil général des manufactures. Laubespin a collaboré au Moniteur, à la Bibliothèque française, et publié avec Battelle : Mémorial portatif de chronologie, d’histoire industrielle, etc. (1812) ; Ilevue de l’histoire universelle moderne (1823, 2 vol. in-12).

L’AUBESPINE (Sébastien de), prélat et homme d’État français, né en ir>i8, mort à Limoges en 1582. Il était frère de Claude L’Aubespine, mort secrétaire d’État en 1507. Sébastien se fit remarquer par ses talents de François Ier, qui lui donna de riches bénéfices, fut chargé de négociations en Suisse (1543), à la diète de Worms (1545), à Strasbourg (1548), en Flandre, devint ambassadeur en Espagne, évêque de Limoges (1558), accompagna en Suisse le maréchal de Vieilleville (1564), et acquit, après la mort de son frère, la confiance de Catherine de Médicis, qui le chargea de diriger les affaires les plus secrètes de l’État. Disgracié sous Henri III, il se retira à Limoges, où, pour pouvoir prendre possession de son siège, il dut commencer par se faire ordonner prêtre. Sa correspondance et ses papiers ont été publiés par M. L. Paris, sous le titre de Négociations, lettres et pièces relatives au règne de François II (Paris, 1841, in-4"), dans la Collection des mémoires inédits de l’histoire de France. Pour les autres membres de cette famille, v.

AUBKSPINE (L’).

LAUBRY (Maurice), jurisconsulte français, né à Reims en 1745, mort en 1803. Il fup avocat au parlement de Paris, puis chanoine de Reims. Çn lui doit : Traité des unions des bénéfices (1778, in-12) ; Traité des érections de bénéfices (1782, " in-12), etc.

LAUC1I, petite rivière de l’Alsace. Elle descend de la montagne de Wissort, baigne Lautenbourg, Guebwiller, Rouffaeh, Ilerrlisheim, Colmar, où elle reçoit le Logelbach, bras de la Frecht, et se perd dans l’ill, après un cours de 52 kilom.

I.AUCHART, rivière de l’Allemagne méridionale ; elle est formée par deux cours d’eau dont l’un prend naissance à Erlingen, royaume de Wurtemberg, l’autre à Melchingen, dans la régence prussienne de Sigmariugen. Elle traverse la principauté de Hohenzollern, et se jette à Sigmaringendoif dans le Danube, après un cours de 62 kilom.

LAUCO, bourg : et commune du royaume d’Italie, prov. d Udine, mandement de Tolmezzo ; 2,329 hab.

LAUD (William), théologien et homme politique anglais, né il Readmg (Berkshire) en 1573, décapité en 1645. Il commença ses études dans sa ville natale et les continua à Oxford. Son application et ses progrès rapides lui valurent une chaire de théologie dans l’université de cette ville, puis la place de président du collège Saint-Jean. Mais ses attaques contre les puritains lui suscitèrent un puissant contradicteur dans la personne du docteur Abbot, chancelier de l’université et depuis archevêque de Cantorbéry. Toutefois, Laud avança rapidement dans la voie des dignités, et, après avoir été chapelain de Charles lord Mountjoy, comte de Devonshire, il devint successivement chapelain du roi, doyen de Glocester, évêque de Saint-David, de Bath et de Londres. Il présida au sacre de Charles Ier, pendant la disgrâce d’Abbot, et, à la mort de celui-ci, il le remplaça sur Je siège de Cantorbéry (1033). En 1627, il étajt devenu conseiller privé, et, l’année suivante, il avait été nommé évêque de Londres. Le pape lui’ fit offrir, dit-on, le chapeau de cardinal, qu’il refusa, bien qu’il penchât secrètement vers l’Église romaine, qu’il appelait l’Église mère.

Le projet de l’archevêque Laud était de réunir les trois royaumes sous la même foi religieuse. Pour atteindre ce but, il lui parut que tous les moyens étaient bons : il persécuta les puritains et infligea des peines atroces à ceux qui résistaient ; les amendes, l’exil et les tortures entrèrent dans ses moyens de conversion. Pour convaincre les gens, il leur faisait couper les deux oreilles. Il fit porter une loi qui défendait la publication et 1 introduction en Angleterre de tout écrit non approuvé par lui. Bref, il compta bientôt de nombreux et irréconciliables ennemis, qui l’accusaient, non sans motifs, de travailler à la ruine du protestantisme.

À la réunion du Parlement de 1640, le mécontentement était à son comble. Sur une accusation envoyée par la Chambre des communes à la Chambre des lords, Laud fut mis en arrestation et conduit à la Tour de Londres, où il passa trois ans entiers dans une dure captivité. Il comparut devant la Chambre des lords en 1644. Quoique les griefs qu’on lui imputait fussent graves, ils ne donnaient pas matière à une condamnation capitale ; le crime de haute trahison ne put être prouvé. Mais les juges, cédant à l’indignation popufaire, qu’ils partageaient d’ailleurs, acceptèrent l’acte A’attainder proposé par les communes, et, par six voix contre cinq, Laud fut condamné il la peine capitale. Il eut la tête tranchée le 16 janvier 1645. Il marcha courageusement au supplice, et protesta jusqu’au dernier moment de son inaltérable dévouement à l’Église nationale. Laud était un homme d’une austérité et d’une pureté reconnues,

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mais d’un esprit extrêmement borné et d’un fanatisme impitoyable. On a de Laud : Sept sermons (1651, in-8°) ; Courtes remarques sur la vie et sur la mort de Jacques ier et un Manuel de dévotions privées (1650, in-8°). Dans son Histoire des souffrances et du jugement de l’archevêque Laud, Wharton a inséré le journal entier.du prisonnier de la Tour de Londres, le discours qu’il fit sur l’échafaud et ses Remarques sur la grande conspiration du pape et des-jésuites pour extirper la religion protestante. Dix-huit lettres de Laud à Gérard Vossius ont été publiées par Colomiès, dans ses Epistolx Gérardi Vossii (1690, in-fol.).

LAUDANISÉ, ÉE adj. (lau-da-ni-zé — rad. laudanum). Méd. Qui contient du laudanum : Lavement laudanisé.

LAUDANUM s. m. (lô-da-nomm — par corrupt. du lat. landandum, qui doit être loué, à cause des vertus de ce médicament. Cette étyinologie n’est pas certaine. On a indiqué le persan ladan, mais il signifie ladanum et non pas laudanum). Pharm. Nom donné autrefois à l’opium ramolli, puis desséché, et aujourd’hui a diverses préparations opiacées.

— Encyel, On donnait anciennement le nom de laudanum k l’opium rumolli dans l’eau, passé avec expression et évaporé en consistance variable. On y ajoutait parfois des drogues diverses, notamment du vin. Aujourd’hui ce nom s’applique a certaines préparations opiacées dont quelques-unes, particulièrement le laudanum de Sydenham et le laudanum de Rousseau, sont journellement employées. Toutes sont des médicaments actifs, dont l’abus peut entraîner des accidents.

Le laudanum liquide de Sydenham est appelé aussi vin d’opium composé, œnole d’opium et de safran composé, gouttes de Syderiham, «in d’opium parégorique, teinture d’opium vineuse saj’rance. Le Codex prescrit de le préparer avec :

Opium 60 gr.

Safran 30

Cannelle 4

Girolle.’ *

Vin de Malàga 500

On fait macérer pendant quinze jours les substances divisées dans le vin ; on passe ensuite avec expression et l’on filtre. Vingt goûttes de ce médicament renferment 6 centigrammes d’extrait d’opiuin : il jouit donc de propriétés très-actives et no doit être administré qu’avec la plus grande prudence, les accidents dont son abus- est la causo étant malheureusement assez fréquents. En Angleterre, on supprime le safran. Le laudanum de Sydenham est fort employé ; on l’administre k la dose de quelques gouttes dans des, potions, des lavements, des injections, etc. ; à la dose de quelques grammes pour l’usage externe. On 1 emploie aussi très-souvent pour arroser des cataplasmes.

On donnait autrefois le nom de haudanum minéral corrosif au bichlorure de mercure ou sublimé corrosif.

Laudanum de Rousseau, appelé encore vin d’opium par fermentation, opium de Rousseau, gouttes de Rousseau, hydromel fermenté de Rousseau, etc. Il se prépare avec :

Opium 125 gr.

Miel 375

Eau chaude 1875

Levure de bière. 8

Délayez séparément le miel et l’opium dans l’eau chaude, mélangez les liqueurs, ajoutezy la levure et laissez digérer à une température de 30» pendant un mois, ou jusqu’à ce que la fermentation soit terminée ; passez avec expression, filtrez, distillez la liqueur’ jusqu’à ce que vous ayez obtenu 500 grammes de liqueur alcoolique (cette espèce dalcoolat constituait les gouttes blanches de l’abbé Rousseau), que vous distillerez une deuxième fois pour en avoir 375 grammes, et enfin une troisième pour obtenir 140 grammes de produit seulement. D’autre part, évaporez le résidu de la première distillation jusqu’à ce qu’il pèse 320grammes, ajoutez-y l’alcoolat d’opium, mêlez et filtrez. (Codex.)

C6 laudanum renferme une quantité d’opium qui est environ le double de celle du laudanum de Sydenham : vingt gouttes correspondent à 12 centigrammes d’extrait d’opium. C’est un médicament très-usité ; son action est un peu différente de celle du laudanum de Sydenham.

Laudanum de Lalouette ou vin d’opium de Lalouette. Il s’obtient en faisant dissoudre 24 grammes d’extrait acétique d’opium dans un mélange de 300 grammes de vin d’Espagne et de 60 grammes d’eau-de-vie. Peu usité.

Laudanum opiatum. Nom donné à un extrait d’opium au vin, préparé avec du vin blanc, de la même» manière que l’extrait aqueux ; seulement on se dispense de redissoudre l’extrait.

Laudanum solide. Nom qu’on donnait autrefois à l’extrait d’opium ordinaire.

Laudanum de Warner, appelé encore gouttes de Warner, ’ teinture d’opium ammoniacale. Il s’obtient en faisant macérer pendant dix jours, dans 270 grammes d’aleoolé d’ammoniaque :

Opium 24 gr.

Savon 24

Muscade 4

Camphre 8

Safran 8

Il est peu usité.