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s’étant bornés à coudre les vers les uns aux autres, comme on peut s’en convaincre par le début :

L’an mi ! trois cent soixante et onze,

En un jardin estoys sous l’ombra

Comme à l’issu du mois d’avril

Tout morne, dolent et pensif ;

Mais un peu je me réjouy

Du son et du chant que je ouy

De ces gents oysillons sauvaiges

Qui chantoient dans leur langaigo-., etc. Le bon chevalier, pour composer son Enseiynement, avait compilé la Bible, les Evangiles, les moralistes, et même entretenu à gages quatre clercs pour lui choisir les textes. On trouve des traces de cette préoccupation religieuse dans tout son ouvrage ; mais le bonhomme était trop de son temps pour ne pas se laisser aller a raconter des anecdotes grivoises, quoiqu’il parlât à ses propres filles, ut c’est ce dont un grand seigneur anglais

!u xvie siècle, lord Fitz-Herbert, l’a blâmé

de la manière suivante : « Je pourrais peut-être montrer aux maris diverses façons dont leurs femmes les trompent, et indiquer de même comment les nmris trompent leurs femmes. Mais si je le faisais, j’indiquerais de plus subtiles façons de tromperie que les uns ou les autres n’en savaient auparavant. A cause de cela, il me semble meilleur de me taire, de peur de faire comme le chevalier de La Tour, qui avait plusieurs filles, et qui, par l’affection paternelle qu’il leur portait, écrivit un livre dans une bonne intention, pour les mettre à même d’éviter et de fuir les vices, et de suivre les vertus. Par ce dit livre, il a fait que les hommes et les femmes connaissent plus de vices, de subtilités, de tromperies qu’ils n’en auraient jamais connu, si le livre n’eût pas été fait.. » L’ouvrage est composé, dans son ensemble, de quatre-vingt-dix-huit chapitres, formant autant de petits récits d’histoires ou d’anecdotes, la plupart très-gauloises de fond et de forme, et assaisonnées à la fin d’une moralité. Ce curieux ouvrage, un des monuments de la langue française au xive siècle, a joui au moyen âge d’une grande vogue, même hors dé France, car il en existe une traduction allemande, imprimée au xve siècle, et deux traductions anglaises, l’une manuscrite et l’autre due à Caxton, le père de la typographie anglaise, qui fut à la fois traducteur et imprimeur de 1 ouvrage. Il n’eut en France les honneurs de l’impression qu’au xvie siècle, et n’eut que deux éditions. Voici le titre exact de la première, qui vaut 700 ou 800 francs dans les ventes : le Chevalier de La TourLandry et le guidon des guerres, par Geoffroy de La Tour-Landry, le neuviesme de nouembre (l-’aris, 1814, in-fol. gothique). Il en existe une bonne •édition moderne, publiée, en 1854, par de Montaiglon (l vol. in-16).

LATOUR-MAUBOURG, famille française qui tire son origine des seigneurs de Fay, dans le haut Vivarais, et dont la généalogie remonte à l’an 1000. Les principaux membres de cette famille sont les suivants.

LATOUR-MAUBOURG (Marie-Charles-César Fay, comte de), général français, né dans le Soissonnais en 1758, mort en 1831. Il était colonel du régiment de Soissonnais lorsqu’il devint, en 1789, député de la noblesse du Puy-en-Velay aux états généraux. Un des premiers de son ordre, il se réunit au tiers, renonça, dans la nuit du 4 août 1789, à ses privilèges héréditaires dans les états d’Artois, et se prononça, en 1791, pour la réunion d’Avignon à la France. Quand Louis XVI fut arrêté à Varennes, Latour-Maubourg prêta serment de fidélité à la nation et fut un des commissaires chargés de ramener le roi à Paris. Il accompagna La Fayette, comme maréchal de camp, à l’armée du centre, dont il commanda l’avant-garde, s’enfuit avec ce général le 19 août 1792, et, arrêté par les Autrichiens, partagea sa captivité. Relâché par l’entremise du Directoire (septembre 179"), il fut rappelé par Bonaparte en 1800, devint, l’année suivante, membre du Corps législatif, entra au Sénat en 1806, et reçut le commandement militaire de Cherbourg. Au retour des Bourbons, Latour-Maubourg fut nommé pair de France. Pendant les Cent-Jours, Napoléon le maintint au nombre des pairs. Exclu de cette Chambre au débat de la seconde Restauration, il y fut réintégré en 1819, et s’y montra toujours favorable aux opinions libérales.

LATOUR-MAUBOURG (Marie-Victor-Nicolas Fay, marquis de), général français, frère du précédent, né en 1768, mort en 1850. Lieutenant des gardes du corps de Louis XVI en 1789, il veilla sur les jours de la reine dans la nuit du 6 au 7 octobre, puis il fit comme colonel la campagne de 1792 dans l’armée de La Fayette, accompagna ce dernier dans sa fuite, partagea sa captivité et revint en France en 1797. Peu après, il suivit, comme aide de camp de Kléber, l’expédition d’Égypte, prit part ensuite aux campagnes de Prusse et de Pologne, et devint général de division. Après s’être signalé par sa valeur pendant la guerre d’Espagne, il lit, en 1812, l’expédition de Russie, pendant laquelle il eut la tête fendue d’un coup de sabre, se conduisit brillamment devant Dresde, en 1813, et eut une jambe emportée à Leipzig. Après la chute de Napoléon, il entra à la Chambre des pairs, se tint à l’écart pendant les Cent-Jours, fut créé marquis en 1817, devint ensuite ambassadeur en An LATO

gleterre, ministre de la guerre de 1819 à 1821 et gouverneur des Invalides (1822). Après la Révolution de 1830, il donna sa démission de gouverneur et de pair de France, et fut nommé gouverneur du duc de Bordeaux en

1835.

LATOUR-MAUBOURG (Just-Pons-Florimond de Fay, marquis de), diplomate français, fils du comte César, né en 1781, mort en 1837. Il fut, sous l’Empire, auditeur au conseil diÉtatj secrétaire d’ambassade, puis chargé d’affaires à Constantinople et ministre plénipotentinire en Wurtemberg (1813). Sous la Restauration, il devint successivement ministre en Hanovre, en Saxe (1819), ambassadeur à Constantinople (1823), à Naples (1830) et à Rome (1831). Cette même année, il reçut un siège à la Chambre des pairs. — Son frère, Rodolphe do Fay, vicomte de Latour-Maubourg, né à Paris en 1787, mort en 1871, servit dans les campagnes de l’Empire, se distingua surtout en Espagne, devint colonel et maréchal de camp sous la Restauration et fut nommé, sous Louis-Philippe, lieutenant général (1835), pair de France (1845), président du comité de cavalerie. — Son frère, Armand-Charles-Septime de Fay, comte de Latour-Maubourg, né à Passy en ISOl, mort en 1845, entra dans la diplomatie. Successivement secrétaire d’ambassade à Lisbonne (1826), à Hanovre (1829), chargé d’affaires à Vienne (1830), il devint, en 1832, ministre plénipotentiaire à Bruxelles, signa à ce titre l’acte d’affranchissement de la Belgique, puis fut ambassadeur on Espagne (1836) et à Rome (1837). Il entra, en 1841, à la Chambre des pairs. — Un parent du précédent, César-Florimond, marquis de Fay de Latour-Maubouhg, né en 1820, donna sa démission d’officier de hussards en 1848, et fut député au Corps législatif depuis 1852 jusqu’à la chute de l’Empire, dont il avait constamment appuyé de ses votes la politique de compression.

LA TOUR DU PIN, ancienne maison du Dauphiné, qu’on dit issue de la maison de La Tour d Auvergne, et à qui l’on assigne pour auteur Géraud, seigneur de La Tour du Pin, vivant à la fin du Xe siècle et marié à Gausberge, fille et héritière de Berlion, vicomte de Vienne. Cette famille s’est perpétuée jusqu’ànos jours. Ses principaux membres sont les suivants.

LA TOUR DU PIN (Pierre de), marquis de La Charce, chef protestant, mort en 1675. Il se signala, sous le règne de Louis XIII, dans les guerres de religion du Dauphiné, de la Provence et du Vivarais, et se lit connaître sous le nom de baron Uos Pianticrs. Créé mestre de camp par le duc de Rohan, il fit plus tard sa soumission au roi, et en reçut deux régiments et le grade de maréchal de camp.

LA TOUR DU PIN DE LA CHARCE (Philis de), héroïne dauphinoise, fille du précédent, née à Nyons (Drôme) en 1645, morte dans la même ville en 1703. En 1692, le duc de Savoie, Victor-Amédée II, s’étant allié aux impériaux contre Louis XIV, tenta une invasion sur le territoire français, et pénétra tout à coup dans le Dauphiné avec une armée composée en grande partie de bandes allemandes et espagnoles. À cette nouvelle, Philis de La Tour monta à cheval, rassembla les vassaux de son père, se mit bravement à leur tête, fit couper les ponts, garder les passages et, grâce à ces précautions, les envahisseurs ne purent pénétrer au delà de Gap. L’intrépide guerrière paya de sa personne, repoussa l’ennemi en maintes rencontres et contribua puissamment à son expulsion totale. Pendant qu’elle guerroyait ainsi dans les défilés de la montagne, ,Mma de La Charce, sa mère, et Mlle d Unis, sa sœur aînée, tenaient en éveil les gens de la plaine. Louis XIV, ayant reçu de Bouchu, intendant du Dauphiné, un rapport circonstancié sur ces faits, accorda une pension à Mlle La Tour de La Charce et voulut voir cette vaillante fille, qui, en conséquence, se rendit à Paris, accompagnée de sa mère et de Mlle d’Aleyrac, sa sœur cadette. • Le roi reçut notre héroïne avec les plus grands honneurs, et ordonna que l’épée, les pistolets et le portrait de la vaillante Philis fussent placés et conservés précieusement dans le trésor royal de Saint-Denis. La duchesse de Nemours, enthousiasmée de la conduite des deux sœurs, voulut les retenir auprès d’elle. Mlle d’Aleyrac, qui aimait les arts et les lettres, se laissa faire et resta à Paris ; quant à Philis, elle revint avec sa mère à Nyons, ou elle devait être l’objet de l’admiration et des respects de tous. Ce fut là qu’elle termina ses jours, sans avoir voulu se marier.

M’io de La Charce a inspiré à un écrivain anonyme une sorte de roman historique, dans le goût du temps, intitulé : Histoire de A/Hc de La Charce, de la maison de La Tour du Pin, en Dauphiné, ou Mémoires de ce gui s’est passé sous le règne de Louis XIV (Paris, 1731, in-8°). Mme Deshoulières était intimement liée avec Philis de La Tour, à qui elle a adressé quelques-unes de ses pièces de vers.

On a un Portrait de.â/lle de La Charce, publié à Paris, chez Bonnart (1693). Elle est représentée à cheval et costumée en guerrière. Le fond de cette gravure in-folio figure un combat.

LA TOUR DU PIN DE LA CHARCE (Jaeques-François-René de), prédicateur français, né à Ypres en 1720, mort en 1765. Il fut successivement abbé d’Ambournai, grand vicaire de

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Riez, et chanoine de Tournay, et s’acquit une grande réputation d’éloquence. Chargé, en 1751, de prononcer devant l’Académie française le panégyrique de saint Louis, il fut appelé, quatre ans plus tard, à prêcher l’Avent devant la cour, et ne fit qu’accroître sa réputation, bien qu’on lui reprochât d’avoir trop souvent recours à l’antithèse et de tomber parfois dans l’affectation. On a de lui un recueil de Sermons- (Paris, 1764-1776, 6 vol. in-12).

LA TOUR DU PIN DE LA CHARCE (Aynard-Louis-Gabriel, marquis de), officier français, né en 1806, mort en 1855. Il était, en 1829, officier dans l’état-major, lorsqu’il demanda à passer dans la ligne pour prendre part à l’expédition d’Alger. Il fit ensuite la campagne de Belgique, retourna, vers 1833, en Afrique, se défendit pendant plusieurs mois contre les Arabes, qui l’avaient cerné dans Bougie, et se distingua à diverses reprises sous les ordres de Bugeaud et de Changarnier. Il combattit ensuite dans les rues de Paris, pendant les journées de février 1848, puis alla prendre part, comme volontaire, à la guerre entre les Danois et les Allemands en Slesvig. De retour en Afrique, il fut promu peu après au grade de colonel ; mais atteint de surdité, il dut prendre sa retraite. Lors de la guerre de Crimée, il partie pour l’Orient en qualité de volontaire, marcha avec les zouaves à l’assaut des hauteurs de l’Aima et se signala à Bsilaclava, où il eut un cheval tué sous lui, à Inkermann et enfin à l’assaut de la tour Malakoff, où il reçut une grave blessure, dont il mourut deux mois plus tard en Fiance. Pendant son séjour en Afrique, il avait publié dans la Revue des Deux-Mondes plusieurs relations intéressantes de combats contra les Arabes.

LA TOUR DU PIN-GOUVERNET (René DE), chef de protestants français, né àGouvernet (Drôme) en 1543, mort en 1619. Il fit ses premières armes en Guyenne, et combattit à Jarnae et à Moncontour. Après le massacre de la Saint-Barthélémy, il fut l’un des premiers à reprendre les armes, prit part, sous les ordres de Montbrun, au siège de La Motte-Chalançon, vainquit les Suisses au pont d’Oreilles, mais ne put empêcher le supplice de Montbrun, qui, fait prisonnier et conduit à Grenoble, fut mis à mort par ordre du parle : ment. Il se rallia alors à Lesdiguières, auquel venait d’être décerné le commandement en chef, combattit sans relâche pendant les années 1577, 1578, 1579 et 1580, s’empara de plusieurs petites places du Dauphiné et fut nommé par Henri IV commandant des troupes protestantes des frontières de la Provence et du comtat Venaissin. En 1584, il s’empare de la citadelle de Die, tue, en 1586, en combat singulier, le chevalier de Loriol, prend successivement Venterol, Mérindol (1587) et Pont-en-Royans (1588), passe dans la Provence, où il secourt La Valette contre les ligueurs de cette province (1589), bat les Savoisiens à Vinon et tue, dans un nouveau combat singulier, le comte de Vincheguerre (1591). Il continua de se signaler par de nouveaux faits d’armes jusqu’en 1597, et reçut à cette époque de Henri IV, qui l’avait déjà nommé maréchal de camp (1591), les titres de conseiller, de commandant du bas Dauphiné et de gouverneur de Die, de Mévouillon, de Montélimart, etc. Louis XIII lui accorda, en ion, une pension de 10,000 livres, et, en 1619, érigea *en marquisat sa terre de La Charce.

LA TOUR DU PIN-GOUVERNET (Philippe-Antoine-Gabriel-Victor-Charles de), général

français, né vers 1723, mort en 1794. Entré au service à l’âge de quatorze ans, il fit les campagnes de la succession d’Autriche jusqu’à la paix d’Aix-la-Chapelle (1748), donna de nombreuses preuves de valeur et fut nommé gouverneur du Maine et du comté de Laval, Pendant la guerre de Sept ans, il se distingua à Crevelt, fut blessé à Clostercamp, devint maréchal de camp en 1761, et, après avoir pris une part glorieuse aux combats de Filinghausen et de Roxel, devint lieutenant général. Membre de l’Assemblée des notables en 1788, il ne joua aucun rôle politique au début de la Révolution. En, 1793, il déposa comme témoin dans le procès de la reine, pour laquelle il montra un dévouement respectueux, et, mis lui-même en jugement, il fut condamné et exécuté.

LA TOUR DU PIN-GOUVERNET (Jean-Frédéric de), comte de Paulin, général et homme d’État français, cousin du précédent, né à Grenoble en 1727, mort à Paris en 1794. Il prit part à la guerre de la succession d’Autriche, fit les campagnes de 1746 et 1748, en Flandre, sous les ordres du maréchal de Saxe, et devint, en 1749, colonel. Il prit part à la guerre de Sept ans, puis fut nommé maréchal de camp, lieutenant général et commandant des provinces de Poitou, d’Aunis et de Saintonge. Elu, en 1789, député de la noblesse de Saiutesaux états généraux, il s’y montra partisan des idées nouvelles et fut l’un des premiers, parmi les membres de la noblesse, à se ranger du côté du tiers état, au moment de la formation de l’Assemblée nationale. Louis XVI l’appela cependant, en août 1789, au ministère de la guerre ; mais les plans qu’il proposa pour la réorganisation de l’armée ne furent pas adoptés, et les mesures répressives qu’il employa contre les régiments insurgés à Nancy furent vivement

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attaquées par le parti national. Il offrit alors sa démission au roi, qui ne se décida à l’accepter qu’en novembre 1790. La Tour du Pin vécut ensuite dans la retraite à Auteuil jusqu’à l’époque du procès de Marie-Antoinette. Appelé alors à comparaître comme témoin, il s’exprima, sur le compte de la reine, dans les termes les plus respectueux, se vit traduit à son tour devant le tribunal révolutionnaire en avril 1794, et fut condamné et exécuté le même jour que sou cousin.

LA TOUR DU PIN-GOUVERNET (Frédéric-Séraphin, marquis de), homme politique français, fils du précédent, né en 1758, mort en 1837. Colonel à l’époque do la Révolution, il aida, en’1790, son ami, le marquis de Bouille, dont il était l’aide de camp, à réprimer la révolte de Nancy, et devint ensuite ministre plénipotentiaire à La Haye. Rappelé après le 10 août 1792, il vécut dans la retraite jusqu’à la mort de son père, s’embarqua alors pour les États-Unis, avec sa femme, et y acquitune terre qu’il défricha. À la nouvelle de la journée du 9 thermidor, il se hâta de revenir en France, puis passa en Angleterre, où il demeura jusqu’au 18 brumaire. Sous l’Empire, fut nommé préfet d’Amiens et de Bruxelles, devint, sous la Restauration, conseiller d’ambassade au congrès de Vienne, puis ministre plénipotentiaire près la cour des Pays-Bas, et passa, en 1820, comme ambassadeur à Turin. Après la révolution de Juillet, La Tour du Pin donna sa démission. Mais, soupçonné d’intelligence avec les partisans de la duchesse de Berry et emprisonné pendant quelque temps comme agitateur en 1832, il alla se fixer dans les environs de Lausanne, où il passa le reste de sa vie.,

LA TOUR DU PIN-MONTAUBAN (Hector de), général français, fils de René de La Tour du Pin-Gouvernet. Il fut, dans le commencement du règne de Louis XIII, le chef des protestants du Dauphiné, fit sa soumission en 1626, et reçut, avec le titre de maréchal de camp et une somme de 100,000 livres, le gouvernement de Montélimart, que ses descendants conservèrent jusqu’à la révolution de 1789.

LA TOUR DU PIN-MONTAUBAN (René, marquis de), général français, fils du précédent, né dans le Dauphiné vers 1620, mort en 1687. Il abjura de bonne heure le protestantisme, et ses avantages physiques lui obtinrent, à la cour, de nombreux succès. Il combattit successivement dans la Catalogne (1641), en Italie, en Allemagne, et leva, en 1650, un régiment à la tête duquel il rendit, en Espagne, de tels services, que le roi l’appela au commandement de l’armée de Catalogne. En 1664, il alla combattre les Turcs eu Allemagne, fit, plus tard, les campagnes de la Franche-Comté et de la Hollande, et devint gouverneur de Zutphen et de Nimègue. Nommé maréchal de camp (1674), il fut blessé peu après à la bataille de Senef, se distingua à celle de Mulhausen, et eut une part importante à la victoire d’Altenheim. En 1677, La Tour du Pin fut promu lieutenant général. Il suivit le maréchal de Vivonne en Sicile, y devint gouverneur de Messine, et passa de là en Espagne, où il contribua à la prise de Puycerda, dont il fut nommé gouverneur. Peu de temps après, le roi lui donna le gouvernement de la Franche-Comté, qu’il conserva jusqu’à sa mort.

LA TOUR DU P1N-MOSTAURAN (Louis-Pierre de), prélat français, neveu du précédent, mort en 1737. Successivement chanoine de Lyon et vicaire général d’Apt, il fut promu, eu 1712, à l’évèche de Toulon, et, lorsque la peste ravagea la Provence en 1720, il montra beaucoup de courage et de dévouement. Aussi son nom mérite-t-il d’être placé dans l’histoire à côté de celui de Belzunce.

LATOUR DE SAINT-YBARS (Isidore Latour, dit), poète et auteur dramatique français, né à Saint-Ybars (Ariége) en 1808. Lorsqu’il eut achevé ses études au petit séminaire de Toulouse, il étudia le droit dans cette ville et se fit recevoir avocat. S’étant rendu à Paris après la révolution de Juillet, il assista au pillage de l’archevêché, et, comme il avait été élevé dans les idées monarchiques et religieuses, il fut tellement impressionné à la vue de ce mouvement populaire qu’il s’erapressa de retourner à Toulouse. Là, il se livra à peu près entièrement à son goût pour, la poésie et les lettres, concourut aux jeux Floraux, collabora à diverses feuilles et fit représenter, au théâtre du Capitale, deux pièces en vers, Suzanne de Foix et le Comte de Gowrie. Les succès que ces essais dramatiques obtinrent à Toulouse décidèrent M. Latour de Saint-Ybars à retourner à Paris. Il revint en effet dans cette ville après s’être marié, publia des articles de critique dans la Tribune, que dirigeait son compatriote Armand Marrast, et fit paraître un recueil de vers, intitulé les Chants du néophyte (1837, in-so). Ce recueil, dédié au pape, révélait plus de foi religieuse, que de talent ; aussi passa-t-il à peu près inaperçu. Enfin, en 1841, M. Latour de Saint-Ybars parvint à faire représenter au Théâtre-Français une tragédie en cinq actes, Vallia, dont le sujet était emprunté à l’histoire.des Visigoths et que l’auteur avait écrite suivant toutes les règles d’Aristote. Cette pièce, qui heurtait le goût du public, disparut de l’affiche au bout d’une dizaine de jours. Le Tribun de Palerme, drame en cinq actes, re-