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daii3 l’hébreu, la fusion do toutes les idées des-peuples dans quelques expressions matérielles, onomatopiques, réduites à vingt-cinq classes ; c’est un code de logique, de. philosophie, un exercice de la pensée, qui centuple sa rectitude et sa puissance. Je prouve, ar analogies d’idées et de sons, que chaque angue est engendrée de l’hébreu ou s’y rapporte sans efforts. Je me suis éloigné de mes devanciers souvent pour le fond, et toujours peur la méthode. »


LA TOUCHE (Claude Guimond de), poëte français. V. Guimond.

LATOUCDE {Jacques-Antoine CREUZÉ-), homme politique et littérateur français. V. CrisUzé-LaîoOche.

LATOUCHE-TRÉVILLE (Louis-René-Madeleine Lu Vassor de), amiral français, né à Rochefort en 1745, mort en 1804. Il lit la guerre d’Amérique en qualité d’officier do marine, fut député à l’Assemblée constituante, commanda, sous le Directoire, une escadre do 10 vaisseaux, dirigée contre Naples, prit part ensuite à l’expédition de Saint-Domingue, et mourut à Toulon dans les derniers jours de 1804. C’était un marin brave et habile, sage, mais plein de décision.

LA TOULOUURE (Lirais Ventre du), jurisconsulte français, né à Aixen 1706, mort dans la même ville en 1767.’ Après avoir été professeur de droit français à l’université d’Aix, il remplit les fonctions de substitut du procureur général près du parlement. Outre un poème sur le Sacrifice d Abraham et des poésies qu’il avait composées pendant sa jeunesse, on lui doit des ouvrages très-estimes au siècle dernier : les Actes de notoriété donnés par MM. les avocats et procureurs généraux au parlement de Provence (Avignon, 1756, in-8°), avec des remarques très-judicieuses ; Jurisprudence féodale suivie en Provence (Avignon, 1756, in-8°), et une édition des Œuvres de Scipion du Pêtier (17S0, 3 vol. in-4<>).

Ln Tour (château de). Ce château, dont on voit encore quelques ruines prés de la petite ville de La Tour, dans le Puy-de-Dôme, a été le berceau d’une famille ancienne et illustre. Cette famille, déjà marquante au commencement du xno siècle, avait pour chef, sous le règne de Philippe-Auguste, Bertrand, seigneur de La ToUr, et elle a produit plusieurs branches plus ou moins connues dans l’histoire. C’est de cette famille que sont sortis les seigneurs de Montgascon, d’OHergues, les vicomtes deTurenne, les ducs de Bouillon, d’Albret, de Château-Thierry, les comtes d’Auvergne, les seigneurs de Quaires, de Murât, de Planchas et de Saint-Exu- ’ pery. ■

LA TOUR-D’AIGUES, bourg et commune de France (Vaucluse), cant. de Pertuis, arrond. et à 38 kilom. S.-E. d’Apt, sur la Lèze ; pop. aggl., 1,535 hab. — pop. tôt., 2,309 hab. Passementerie, moulinage de soie.

Le château des barons de Cental, aujourd’hui en ruine, forme un parallélogramme de 80 mètres de longueur sur 60 de largeur, entouré de fossés ou coulent les eaux du lac de la Ronde. « On peut se faire une idée de cette magnifique demeure, dit M. Courtet, par ce qui reste debout, c’est-à-dire la porte d’entrée, espèce d’arc triompha], les carcasses carrées de deux pavillons latéraux et celles de deux grandes tours rondes. Dans le centre, une grosse tour carrééprésente une crevasse immense ; on l’appelle tour des Romains, bien qu’elle ne date que du xie siècle. » À l’ouest, s’étend une vaste pièce d’eau.

LATOUR-D’AUVERGNE, bourg de France (Puy-de-Dôme), ch.-l. de cant., arrond. et à 55 kilom. E. d’Issoire, sur le penchant d’un coteau escarpé qui domine ia Durance ; pop. aggl., 484 hab. — pop. tôt., 2,1S3 hab. De l’emplacement du château, dont il reste à peine quelques débris, on jouit d’une vue remarquable. Aux environs, belle cascade du

Gour-de-Sainte-Elisabeth.

LATOCR-DE-FRANCE, bourg de France (Pyrénées-Orientales), ch.-l. de cant., arrond. et à 27 kilom. N.-O. de Perpignan, sur la rive droite de l’Agly ; 1,364 hab. Excellent miel dit de Narbonne ; minerai de fer ; taillanderie.

LA TOUR-LANDRY, bourg et commune de France (Maine-et-Loire), arrond. de Cholet, cant. de Cltémillé ; 1,854 hab.

LA TOUR-DU-IMN, ville de France (Isère), ch.-l. d’arrond. et de cant., sur la Bourbre, au pied du coteau de Sainte-Claire, à 57 kilom. N.-O. de Grenoble ; pop. aggl., 2,400 hab.pop. tôt., 2,857 hab. L’arrond. comprend 8 cant., 123 comm. et 127,990 hab. (Le tribunal civil est à Bourgoin.) Peignage du chanvre et tissage des toiles, brasserie, tuilerie, filatures de cocons, passementerie. Commerce de toiles dites de Voiray. La ville est située au pied d’un coteau que couronnent l’église et une statue en marbre de la Vierge. Sus rues sont étroites et tortueuses. Sur la place principale se voit une jolie fontaine décorée do dauphins en bronze. On y remarque aussi quelques débris d’anciennes fortifications.

LA TOUR (Lambert de), seigneur de Limoux, guerrier français, mort vers 1235. Issu d’une famille toulousaine, qui, dès le Xii° siècle, comptait des capitouls parmi ses

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membres, il combattit d’abord dans les rangs do l’armée du comte de Toulouse contre Simon de Montfort ; mais, après la conquête du Languedoc par ce dernier, il abandonna son suzerain et se croisa, en 1211, contre les albigeois. -En 1217, il défendit le château de Beaucaire et fut chargé, peu de temps après, par MontfdVt, qui venait d’être défié en combat singulier par Pierre II, roi d’Aragon, de se rendre auprès de ce prince pour chercher à le calmer. L’histoire se tait ensuite sur son compte.

LA TOUR (Louis de), en latin Turrinuu», poète latin belge, mort à la chartreuse de Lire, en Brabant, en 1636. On cite, parmi ses ouvrages, une biographie en vers numéraux des généraux de 1 ordre des chartreux ; elle a pour titre : Générales omnes ordinis cartusiani à Branoue ad nostra usque lempora (Cologne, 1597).

LA TOUR (Pierre-François de), théologien français, né en 1653, mort en 1733. Il ejitia, à dix-neuf ans, dans la congrégation de l’Oratoire, professa avec succès dans différents collèges, et devint supérieur du séminaire de Saint-Magloire, qu’il dirigea de façon à s’attirer l’estime et la confiance des prélats les plus remarquables de son époque, notamment de Bossuet et du cardinal de Noailles, dont l’influence le fit élire, en 1696, supérieur général de la congrégation de l’Oratoire. Il sut, dans ces hautes fonctions, mériter les bonnes grâces de Louis X1V ; qui resta toujours sourd aux accusations de Jansénisme lancées contre le Père de La Tour par ses adversaires. Cet ecclésiastique fut l’un des premiers à prévoir quelle agitation allait faire naître dans l’Église la bulle Unigenitus ; n’ayant pu réussir à l’empêcher d’éclater, il s occupa, avec ardeur des moyens d’y mettre fin, et eut la plus grande part à l’accommodement de 1720, qui termina tous les troubles. Il ne reste du Pèro de La Tour que quelques lettrescirculaires pour la convocation des assemblées triennales de sa congrégation ; il existait, en manuscrit, à la bibliothèque Saint-Honoré un recueil des conférences remarquables qu’il avait faites au séminaire Saint-Magloire sur la discipline ecclésiastique.

LA TOUR (Christophe-Ernest Baillet, comte de), homme politique belge, né en 1008, mort en 1732. Il appartenait à une famille noble, d’origine française, qui s’était établie au xve siècle dans les Pays-Bas. Après avoir rempli plusieurs charges importantes, il devint conseiller d’État et président du conseil privé, et reçut, en 1719, le titre de comte.

LA TOUR (Charles-Antoine-Maximilien Baillet, comte de), généra ! autrichien, de la même famille que le précédent, né en 1737, mort en 1806. Quoiqu’il fût entré fort jeune au service, ce ne fut qu’en 1778 qu’il fit sa première campagne dans la guerre de la succession de Bavière. Il fut promu, bientôt après, colonel du fameux régiment de dragons, connussous le nom de Dragons de La Tour, devint major général en 1789, et fut chargé la même année de réprimer l’insurrection des Pays-Bas. Plus tard, il se trouva à Jemmapes (1792), contribua aux succès de Cobourg dans la Belgique (1793), commandait le seul corps qui eut quelques avantages à Wattignies (1794), mais ne put empêcher Moreau de, passer le Rhin (1796), ni d’opérer sa belle retraite. Après la paix de Cawpo-Formio, il fut nommé gouverneur de la Styrie.

LA TOUR (Louis-Wiîlebrod-Antoine Baillet de), général autrichien, frère du précédent, né en 1753, mort en 1830. Après avoir fait contre les Français les campagnes de la Révolution et être parvenu au grade de feldmarèchal, il quitta le service de l’Autriche pour celui de la France, fut nommé lieutenant général par Napoléon en 1811, et fut mis à la retraite en 1814.

LA TOUR (Théodore Baillet, comte de), général autrichien, neveu du précédent, né en 1780, mort en 1848. Il avait le grade de feld-maréchal, lorsque, après les événements de mars 1848, il fut nommé ministre de la guerre à Vienne. Il lit preuve, dans ces circonstances difficiles, d’une excessive rigueur, et s’attira ainsi la haine du parti démocratique. Lors de l’insurrection de Vienne, du 6 octobre 1848, il fut massacré par la populace, qui avait envahi l’hôtel du ministère de la guerre.

LA TOUR (Simon de), jésuite français, né à Bordeaux en 1697, mort en 1766. Entré de bonne heure dans la compagnie de Jésus, il devint successivement professeur de philosophie à Tours, précepteur du prince de Conti, principal du collège Louis-le-Grund et procureur général des missions étrangères. À la suppression de l’ordre, il se retira à Besançon. De La Tour avait été l’un des rédacteurs du Journal de Trévoux, et ce fut k lui que Voltaire adressa cette fameuse lettre dans laquelle il prodiguait les éloges à ses anciens maîtres, les jésuites.

LATOUK (Jean-Baptiste Bonafos de), biographe et poète français de la première moitié du xvme siècle. On a de lui : Vie de J.-J. Daumond, écolier au grand collège de 2’oulouse, par un Père de la compagnie de Jésus (Toulouse, 1745, in-12) ; Cantiques ou Opuscules lyriques sur divers sujets de piété

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(Toulouse, 1755, in-12 ; 1768, in-8°, avec la musique).

LA TOUR (Bertrand de), écrivain français, né à Toulouse vers 1700, mort à Montauban en 1780. Envoyé comme missionnaire au Canada, il devint, vers 1730, doyen du chapitre de Québec, retourna en France quelques années plus tard, et fut successivement curé à Montauban et chanoine do cette ville. On lui doit un nombre considérable d’ouvrages, parmi lesquels on cite : Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur les théâtres (20 vol.) ; Lettres d’un évêque à un évêque (1750, "in-12) ; Mémoires sur différents sujets : 34 volumes de Sermons, de Discours académiques, de Réflexions, etc.

LA TOUR (Maurice Quentin de), célèbre peintre de portraits, né à Saint-Quentin en 1704, mort en 1788. Un ami de sa famille, désireux de le voir cultiver ses précieuses qualités artistiques, le plaça dans l’atelier do Louis Boullongne, à Paris ; mais le jeune Maurice ne paraît pas avoir abordé sérieusement la peinture à l’huile ; il devina l’emploi que l’on pouvait faire de ces crayons de couleur pulvérisés, connus sous le nom de pastels, et qui sont comme un intermédiaire entre le dessin et la peinture ; il se consacra tout entier à ce genre nouveau. On raconte que Boullongne, examinant un de ces pastels, lui dit : « Vous ne savez ni dessiner ni peindre, mais vous avez un talent qui vous mènera loin ; dessinez, jeune homme, dessinez toujours. » L’élève suivit ce conseil ; esprit observateur, pénétrant, réfléchi, il était né peintre de portrait. Un pastel de Rosalba lui avait révélé sa vocation ; plein d’a/hniradon, il voulait aller à Venise demander la main de cette habile pastelliste, qui a balancé dans toute l’Europe la réputation de son élève de hasard, lequel a fini par l’éclipser. L’argent lui manqua po, ur entreprendre le voyage : en eût-il eu, que son voyage eût été sans doute fort inutile, car La Tour avait dix-huit ans et Rosalba voyait déjà les neiges de son cinquante-deuxième hiver poudrer à blanc ses

noirs cheveux d’Italienne.

Dès que ses premières œuvres furent connues, ce fut, à la cour de France et dans la haute société, un engouement Sans bornes pour ce révélateur d’un art nouveau. Rois, princes, hommes d’État, philosophes, tout le monde voulut avoir son portrait au pastel par La Tour. Il atteignit, dès 1740, le plus haut point de sa renommée, et, accablé de demandes, il se voyait forcé de choisir, quoiqu’il travaillât sans cesse avec une verve, une rapidité et une sûreté de main extraordinaires. Cette vogue pour des œuvres qui devaient sembler éphémères, eu égard au peu de consistance du pastel, attristait certains critiques, qui auraient voulu voir La Tour employer son talent à quelque chose de plus durable. Diderot pensait que le soleil et le veut nous effaceraient tous ces chefs-d’œuvre : «O La Tour 1 s’ôcriait-il, Mémento, homo, quia.pulvis es et in pulncremreverteris. » Eh bien, Diderot s’est trompé. La poussière précieuse de La Tour a conservé l’accentuation de la vie, la vérité de la nature ; elle n’a rien perdu dé son éclat. Le xvms siècle, spirituel et léger, galant et moqueur, revit en elle ; le voilà : il se nomme Louis XV et Mme de Pompadour, le maréchal de ’Saxe et le prince de Conti, M’e de Camargo et Mme Favart, Voltaire et Diderot, Jean-Jacques et Buffon, la cour, le théâtre, l’Encyclopédie, et La Tour lui-même, avec sa figure maigre, son nez au’ vent et son rire crispé.

Reçu agrégé de l’Académie de peinture en 1738, puis membre en 1744, il fut nommé peintre du roi en 1750, et obtint un logement au Louvre. Ses plus beaux pastels sont de cette époque ; ils sont répandus dans toutes les galeries et musées de l’Europe. On place, parmi les plus beaux, les portraits de Louis XV, de Marie Leczinska, de la Princesse de Saxe, du Prince Charles-Édouard, de Afa>° de Pompadour, de Aflle Salle, de Duclos, de Diderot, de Marivaux, de Rameau, de Crébilton, do Voltaire, de /.-/. Rousseau, de Parrocêl, de Restant, de René Fremin, de D’Alcmbert. 11 a surtout les grâces quécomporte le genre qu’il avait choisi, dans ces portraits de grandes dames qu’il a représentées assises ou debout, reines et princesses, trônant avec aisance, au milieu des meubles les plus élégants et des riches draperies ; tel est l’art suprême du peintre, que, dans ces fonds si bien meublés, si lumineux, rien ne vient pourtant distraire l’attention uniquement captivée par le sujet principal.

En dehors de son grand talent, La Tour avait de l’originalité dans le caractère et, pour un peintre de cour, uno louable indépendance. Homme d’esprit et de bon sens,

plus d’une fois, à Versailles, en peignant Louis XV ou quelque princesse, il se permit des avertissements dangereux à donner ; il n’était le courtisan de personne : « Mon talent esta moi, » disait-il. Jamais il ne voulut terminer les portraits des deux sœurs du roi, parce qu’elles l’avaient fait attendre. Appelé pour faire celui de Miao de Pompadour, il répondit qu’il n’allait pas peindre en ville. On obtint de lui pourtant qu’il vînt à Versailles, mais il mit pour condition qu’il serait seul avec son modèle. Arrivé chez la favorite, il se mit à son aise, détacha les boucles de ses escarpins, ses jarretières, son col, ôta sa perruque, se couvrit la tète d’un bonnet de

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taffetas, et commença le portrait. M™c de Pompadour n’en revenait pas ; tout à coup, le roi entre dans l’appartement. La Tour dit on ôtant son bonnet : 0 Vous m’aviez promis, madame, que votre porte serait fermée. » Le roi rit du reproche, s’amusa du costume de l’artiste, et l’engagea à continuer. « 11 ne m’est pas possible d’obéir à Votre Majesté,répliqua La Tour ; je n’aime point à être interrompu. » Il emporta sa perruque, ses jarretières, et alla s’habiller dans une pièce voisine. La favorite dut défendre sa porte, même au roi, pour que le portrait pût s’achever.

Dans sa vieillesse, La Tour fut atteint d’une sorte de nostalgie ; il voulut revoir son pays natal, où il avait fondé une école do dessin, qu’il dota assez richement à sa mort. Il avait acquis une grande fortune : il emdisposa libéralement, consacra 10,000 livres à fonder un prix à l’Académie de peinture de Paris, donna 18,000 livres à son écolo de Saint-Quentin, et institua de plus des fondations pour les femmes pauvres et les artisans âgés. Il mourut à quatrevingt-deux ans, à la veille de la Révolution française.

LATOUR (Charles-Jean-Bnptisto des Galois de), administrateur français, né à Paria en 1715, mort en 1802. Nommé, en 1735, conseiller au parlement d’Aix, il en devint premier premier président douze années plus tard, et remplit aussi, à partir de 1744, les fonctions d’intendant de la Provence, puis d’inspecteur du commerce du Levant, et de président du conseil d’Afrique. En 17S7, il fut nommé député à l’Assemblée des notables, et, pendant ia Révolution, fut enfermé, en 1793, au Luxembourg, où il resta jusqu’au 9 thermidor. Pendant les quarante ans qu’avait duré son administration, il avait constamment fait preuve d’une activité et d’une intégrité remarquables, et la ville de Marseille lui dut plusieurs établissements utiles. — Son fils aîné, Étienne-Jean-Baptiste-Louis des Galois de Latour, né à Aix en 1754, mort en 1S50, entra dans l’état ecclésiastique, et venait d’être promu à l’évêché de Moulins, lorsque la Révolution éclata ; il ne put alors prendre possession de son siège, émigra on Italie, puis en Angleterre. Il rentra en Franco à la Restauration, et fut nommé, en 1S17, archevêque de Bourges.

LATOUR (Dominique), médecin français, né à Aneizan (Hautes-Pyrénées) en 1749, mort vers 1820. Il se fit recevoir docteur en médecine à Toulouse, vint ensuite se perfectionner à Paris, et s’y lia avec les sommités médicales du temps, tels que Bordeu, Dupuy, Roussel, et surtout Antoine Petit, dont il suivit les leçons pendant cinq ans. Ce fut d’après ses conseils que Latour alla s’établir à Orléans, où il pratiqua son art avec le plus grand succès. Sous la l’erreur, il fut nommé médecin on chef de l’Hôtol-Dieu de cette ville, et plus tard devint premier médecin do Louis Bonaparte, roi de Hollande. On a de lui une Histoire philosophique et médicale des causes essentielles, immédiates ou prochaines des hémorragies (Orléans, 1815, 2 vol. in-S"), ainsi qu’un grand nombre de Mémoires sur différentes maladies, telles que le tétanos, la catalepsie, le cancer, la paralysie des extrémi- o tés inférieures, etc.

LATOUR (Jean-François-Louis-Dominiquo), médecin français, fils du précédent, né dans l’Orléanais en 1783, mort en 1814- Il commença de bonne heure ses études médicales sous la direction de son père, fut reçu médecin à l’âge de dix-neuf ans, et ne tarda pas à acquérir Deaucoup de réputation par la pratique de son art. Malheureusement, il fut atteint du typhus, en soignant avec trop d’ardeur les blessés et les prisonniers en 18U. On a de lui : lissai sur le rhumatisme (&03, in-Su) ; Manuel sur le croup(l&0$, in-12) ; Nosnyraplde synoptique, que l’auteur n’eut pus le temps do terminer (1810, in-fol.).

LA TOUR (Victor-Amédée Sallikr, comte de), ministre d’État et maréchal de Savoie, né à Chainbéry en 1774, mort en 1858. Il était fils du baron Amédée-Joseph de La Tour, qui fut maréchal de Savoie. Entré à quinze ans avec le grade de cornetto dans les chevau-légers du roi, il servit, dans la guerre de 1792 à 1796 entre le Piémont et la France, comme aide de camp du général do La Tour, son père, et se distingua en plusieurs circonstances. Devenu capitaine, il passa au service de l’Autriche en 1798, lorsque la maison de Savoie fut dépossédée de ses États continentaux, et fut attaché à l’état-major do son compatriote le maréchal de Bellegarde. Après la bataille de Caldiero, où il se distingua, il reçut le grade de major, et passa dans l’étatmajor de l’archiduc Charles, avec lequel il assista à la bataille d’Essling. Il prit du service à la solde de l’Angleterre en 1810, avec le grade de colonel, et fut envoyé en Sicile, où Bentinck le fit nommer général ; puis il passa en Espagne, où il commanda, jusqu’en 1814, la légion italienne sous les ordres de Wellington. Après avoir pris part au siège de Gènes, il rentra, comme lieutenant général, dans l’armée sarde réorganisée, et fut chargé, en 1815, du commandement du corps de 18,000 Piémontais qui envahit)o sud-est de la France en même temps que les troupes de la coalition. Il occupa le Dauphiné, attaqua Grenoble le 3 juillet, et s’en empara de vive force le 6. Lorsque éclata la révolution