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qui compte parmi ses membres le célèbre Barthélémy de Las Casas, il fut élevé chez les oratoriens de Vendôme, fut arlmis ensuite à l’École militaire et entra, comme aspirant, dans la marine de l’État. Après avoir pris part au siège de Gibraltar et au combat naval de Cadix (20 octobre 1782), il lit, pour son instruction, plusieurs voyages aux États-Unis et dans nos colonies d’Amérique, et, a son retour, il fut promu, à vingt et un ans, lieutenant de vaisseau.

Dès le début de la Révolution, il émigra, rejoignit à Worms, en 1790, le premier corps royaliste, qui forma le noyau de l’armée de Condé, prit part ensuite à l’expédition de Quiberon, et se retira alors en Angleterre, où il vécut en donnant des leçons. À cette époque, il conçut l’idée de son Atlas historique, qu’il publia plus tard (1802, in-fol.), sous le pseudonyme de Lemge, et qui obtint un grand succès.

Cependant, les idées de Las Cases s’étaient sensiblement modifiées sous l’influence de l’exil et à l’aspect des progrès que la France avait faits vers la liberté, sous le régime républicain. Dépouillant les préjugés de l’ancien régime, il se hâta de rentrer en France après le 18 brumaire, mais y vécut longtemps dans l’obscurité. Lorsque, en 1809, les Anglais s’emparèrent de Flessingue et menacèrent Anvers, il courut se ranger, comme simple volontaire, parmi les défenseurs de cette ville, et, attaché à l’état - major de Bernadotte, il attira, par son courage, l’attention du maréchal, qui le signala à Napoléon. Celui-ci le nomma aussitôt maître des requêtes au conseil d’État, et, après son mariage avec Marie-Louise, en fit un do ses chambellans. Créé, la même année, comte de l’Empire, Las Cases fut chargé, en 1811, de diriger la liquidation de la dette publique en Illyrie, et devint, en 1812, inspecteur des dépôts de mendicité, des prisons, des hospices et des établissements de bienfaisance d’une partie de la France. À la première Restauration, il fit preuve d’une fidélité bien rare, en refusant de signer l’acte d’adhésion à la déchéance de Bonaparte, et se retira en Angleterre, d’où il revint en France à la nouvelle du retour de Napoléon, qui le rétablit dans ses’charges ; après la bataille de Waterloo, il demanda à partager le sort du despote déchu. Ce fut lui que Napoléon chargea de négocier avec les autorités anglaises pour son passage aux. États-Unis, négociation qui aboutit à la captivité de Sainte-Hélène. Las Cases fut l’une des quatre personnes que l’on permit à. Bonaparte d’emmener avec lui ; pendant tout le cours de la navigation, il lui prodigua les soins les plus dévoués et écrivit, sous sa dictée, la relation des campagnes d’Italie. Arrivé dans l’Ile, il devint son compagnon de tous les instants, lui donna, sur sa demande, des leçons d’anglais, et, chaque soir, avant de se livrer au sommeil, il écrivait la relation de ce que Napoléon avait dit ou fait dans la journée, eu des événements qui l’avaient signalée. C’est ce journal, tenu jour par jour, qu’il publia plus tard sous le titre de Mémorial de Sainte-Hélène.

Mais le séjour de Las Cases à Sainte-Hélène ne devait pas être de longue durée. « Les services que le comte rendait à Napoléon, dit un écrivain anglais, les écrits et les mémoires dont on le savait occupé, le ton hardi et élevé avec lequel il s’exprimait dans ses lettres envoyées en Angleterre sur les traitements indignes qu’on éprouvait à Sainte-Hélène, tous ces faits, isolés ou réunis, servirent bientôt de motifs à une inquisition sévère, à des menaces personnelles et à des persécutions immédiates de la part du gouverneur, sir Hudson Lowe. Peu après, sous prétexte de soupçons conçus.contre un habitant de l’Ile, qui le servait en qualité de domestique, il lui enleva cet individu. Mais ce même homme trouva moyen, quelques jours après, de se présenter de nouveau devant Las Cases, ayant surmonté, disait-il, tous les obstacles qui rendaient l’approche de Longwood si difficile, et, avec un grand air de mystère, il demanda à son ancien maître s’il avait quelques commissions pour Londres, où il était sur le point d’aller, du moins à ce qu’il disait. Le comte lui confia des lettres déjà écrites, qui étaient d’abord destinées à passer par les mains du gouverneur môme, mais qui, à cause de ses dernières menaces, ne lui avaient point été envoyées. A Ïieine quelques heures s’étaient-elles écouées, que les lettres confiées à l’ancien domestique se trouvaient déjà, soit par trahison, soit par quelque accident malheureux, entre les mains du gouverneur. Celui - ci fit saisir le comte, eu la présence même de l’empereur, sous prétexte de conspiration, traînée par lettres secrètes, et le fit traîner loin de lui. Les portes de son appartement furent enfoncées, ses effets rigoureusement visités ; on s’empara de tous ses papiers, et sa personne même fut confinée sous la garde la plus sévère. »

Las Cases ne revit plus Bonaparte après cette catastrophe. Mis au secret pendant près de cinq semaines, il fut embarqué sur un bâtiment anglais, qui allait au Cap de Bonne-Espérance, et resta huit mois prisonnier dans cette colonie. Ramené ensuite en Europe, il fut, de la part du gouvernement anglais, l’objet des plus odieuses vexations et se vit assigner, pour résidence, la ville de Fraucfort-sur-le-Mein, où il fut soumis à une

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rigoureuse surveillance. Il obtint plus tard, grâce à l’intervention de l’empereur d’Autriche, l’autorisation d’habiter la Belgique, mais ne put rentrer en France qu’après la mort de Napoléon. Ce fut alors qu’il s’occupa de publier son Mémorial, dont la première édition est de 1822-1823 (8 vol. in-8°). Parmi les éditions, extrêmement nombreuses, qui ont été données depuis, nous citerons celle qui parut avec les illustrations de Charlet (1S43, 2 vol. in-4»). La vente de cet ouvrage rapporta près de deux millions de francs au comte de Las Cases. On a encore de lui : Mémoires d’E.A.-D., comte de Las Cases, communiqués par lui-même, contenant l’histoire de sa vie, etc. (Paris, 1819, in-8"), ouvrage dont la publication fit comparaître l’éditeur devant le juge d’instruction.

LAS CASES (Emmanuel-Pons-Dieudonné, comte de), homme politique français, fils du précédent, né à Saint-Meen (Finistère) en 1800, mort en 1854. Il suivit son père à Sainte-Hélène, où il servit plusieurs fois de secrétaire h Napoléon, et partagea la captivité de son père au Cap de Bonne-Espérance. De retour en Europe, il obtint, en 1819, l’autorisation de rentrer en France sous un nom supposé, et étudia le droit. Quelque temps « près la mort de Napoléon, il se rendit à Londres, où se trouvait Hudson Lowe, et in" fligea à.ce dernier un sanglant outrage sans pouvoir le décider à demander une réparation par les armes, et fut obligé de revenir au plus vite en France pour échapper aux poursuites de la police anglaise. Trois ans après, Las Cases fut l’objet d’une tentative d’assassinat à Passy, près de Paris. La rumeur publique en accusa Hudson Lowe, qui résidait’ dans cette commune au moment du crime, et qui partit précipitamment après la tentative d’assassinat. La victime en fut quitte pour une blessure.

La révolution de Juillet 1830 trouva dans Las Cases un auxiliaire ardent : il combattit dans les rangs des insurgés, siégea à l’Hôtel de ville et prit part ensuite à plusieurs réunions de députés. Elu lui-même à la Chambre, en 1830, par le département du Finistère, il y siégea dans les rangs du parti libéral, tout en faisant preuve de dévouement à la monarchie de Juillet. En 1837 il fut chargé d’une mission diplomatique à la cour d’Haïti. Adjoint, en 1840, au prince de Joinville pour aller chercher, à Sainte-Hélène, les cendres de Napoléon, il publia un compte rendu de ce voyage sous le titre de Journal à bord de la frégate la Belle-Poule (Paris, 1841, in-S°). Après la chute de Louis - Philippe (lS4S), il ne joua aucun rôle politique tant que dura la République ; mais, après le coup d’État du 2 décembre, il fut appelé à siéger au Sénat.

LAS CASES (Charles-Joséphine-Auguste-Pons-Barthélemi, comte de), homme politique fiançais, frère du précédent, né à Paris, en 1811. Il entra, en 1830, dans la marine, devint successivement aide de camp des amiraux Duperré et Roussin, ministres de la marine, et fut envoyé, en 18-12, à Constantinople, avec la Mésange, pour se mettre à la disposition de l’ambassadeur de Bourqueney. De retour en France, il quitta le service, fut nommé maire de Chalonnes-sur-Loire, directeur des mines de cette ville et membre du conseil général de Maine-et-Loire. En 1857, il devint, avec l’appui de l’administration, député de ce département au Corps législatif, fut réélu, en la même qualité, en 1863, mais échoua aux élections de 1869, et, depuis lors, il est rentré dans la vie privée. Il reçut, sous l’Empire, le titre de chambellan honoraire.

LASCELLES (Rowley), jurisconsulte et littérateur anglais, né à Londres en 1787, mort en 1813. Il exerça, pendant vingt ans, la profession d’avocat dans sa ville natale. On lui doit, entre autres ouvrages : The heraldic origin of gotkic architecture (1820, in-8°) ; A gênerai outline of the swiss landscapes (1815) ; Letters of Publicola, or a modéra defence of the étabhshed church (Dublin, 1816) ; un Dialogue sur Oxford.(1822), etc. De 1813 à 1830, Lascelles fut chargé de publier, en les complétant, de façon à reconstituer toute l’histoire des offices en Irlande, des manuscrits rédigés par Lodge. La publication de cet ouvrage, intitulé Liber munerum publicorum Hibernis, ab anno 1152 usque ad 1827, est restée inachevée.

LASCHIE s. f. (lass-chl — de Lasck, n. pr.). Bot. Genre de champignons, comprenant deux espèces exotiques, qui ressemblent beaucoup aux trémelles.

LASCHKAHEFF (Serge-Lazarevitch), diplomate russe, né à Moscou en 1739, mort en 18U. Il appartenait à une ancienne famille géorgienne, entra, en 1762, dans le collège des affaires étrangères, et, attaché peu après à la légation de Constantinople, fut chargé de la diriger pendant tout le temps que l’ambassadeur Oberskoff demeura prisonnier au château des Sept-Tours. Il profita de la facilité avec laquelle il parlait et écrivait les langues orientales pour entretenir des correspondances secrètes ou semer l’agitation chez différentes peuplades de l’empire ottoman. En 1779, il devint consul général en Moldavie, obtint, pour les vaisseaux de la marine marchande, le libre accès du Danube, reçut ensuite le titre de conseiller de cour, et fut envoyé, en 1782, en Crimée, où il parvint h décider le ban Chakim-Geraï à renoncer

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à la souveraineté et à consentir à la réunion de son pays à la Russie. Il rendit encore de nouveaux services pendant la seconde guerre contre les Turcs, et fut nommé, en 1793 ; directeur des affaires asiatiques. La mesure la plus importante de son administration, qui dura jusqu’en 1804, fut l’annexion de la Géorgie à l’empire russe. Il fut encore, en 1S07, pendant quelque temps, président des deux divans et gouverneur des Provinces danubiennes.

LASCIATE OGNI SPERANZA (Laissez toute espérance), Mots italiens, fragments d’un vers célèbre de Dante :

Lasciate ogni speranza, voi chéntrate.

(Inferno, c. m.) Le morceau où se trouve ce vers souvent cité est admirable. C’est l’inscription placée par le poëte sur la porte de l’enfer : Par moi l’on va dans la cité dolente, Par moi l’on va dans la cite" éternelle. Par moi l’on va parmi la race perdue... Laissez toute espérance, vous qui entrez.

Rivarol a paraphrasé ce passage dans les vers suivants :

C’est moi qui vis tomber les légions rebelles ; C’est moi qui vois passer les races criminelles ; C’est par moi qu’on arrive aux douleurs éternelles. La main qui fit les cieuic posa mes fondements ; J’ai de l’homme et du jour précédé la naissance,

Et je dure au delà des temps. Entre, qui que tu sois, et laisse l’espérance.

Cette imitation rend très-faiblement l’harmonie sourde, et conserve à peine les formes pittoresques de l’original ; elle est bien loin de satisfaire l’oreille et le goût de ceux qui connaissent la poésie italienne, ce qui est beaucoup plus rare que d’entendre et de parler la langue vulgaire de l’Italie ; mais elle suffit pour donner une idée de ce passage de Dante, regardé partout comme le modèle d’une précision effrayante et d’un sublime profond et ténébreux, comme le sujet de son poème.

Il est fait en littérature de fréquentes allusions à ce Lasciate ogni speranza, soit sous la forme italienne, soit sous la forme française.

« C’est bien mal a propos qu’on applique à la prison, à ce séjour de souffrance et d’illusions, la formidable inscription de l’enfer de Dante : Lasciate ogni speranza. L’espérance est la providence des cachots ; elle n’en sort

jamais. «

Ch. Nodier.

« Grâce à Rome, au xe siècle, la lumière du moins ne disparaît pas tout à fait, et l’on ne peut pas inscrire sur le seuil du moyen âge la fatale devise : Lasciate ogni speranza, »

Ch. Labitte.

■ Contemplez, admirez, adorez, n’expliquez pas ! Vous touchez là au grand secret 1 On n’escalade pas la pensée de Dieu. Le vers de Dante devrait être inscrit sur la nature physique comme sur la nature morale : à Vous, v qui touchez à ces limites, laissez toute espé- « rance de les dépasser. »

Lamartine.

« En considérant ce galérien morne, sérieux, silencieux et pensif, paria des lois qui regardait l’homme avec colère, damné de la civilisation qui regardait le ciel avec sévérité, le physiologiste eût vu là une misère irrémédiable ; il eût plaint peut-être ce malade du fait de la loi, mais il n’eût pas même essayé de traitement ; et, comme Dante de la porte de l’enfer, il eût effacé de cette existenco le mot que le doigt de Dieu a pourtant écrit sur le front de tout homme : Espérance.’ ■

Victor Hugo.

« Quiconque foule aux pieds sa conscience, sacrifie à ta haine, à la peur, à l’argent, est rayé du livre de-vie. Laissez l’espérance à la

porte, vous qui entrez A. la Bourse. »

Tousses el.

LASCIF, IVE adj. (lass-siff, i-ve — lat. lascivus, mot qui se rapporte à la racine sanscrite las, jouer, ou lash, désirer, jouir, prendre). Fort enclin à la luxure : Les Italiennes sont lascives. (Descuret.) La chèvre est vive, capricieuse, lascive et vagabonde. (Buff.) llegrettez-vous le temps où les nymphes lascives Ondoyaient au soleil parmi les neura des eauï ? A. de Musset,

Il Qui porte à la luxure ou qui est inspiré par elle : Des lectures lascives. Une danse lascive. Des regards lascifs.

— A signifié Folâtre, enclin à jouer : Partout où la nature est gracieuse et belle. Où le chevreau lascif mord le cytise en fleurs...

V. Huso. Il Ce sens, tout latin, est aujourd’hui inusité.

LASCIVEMENT adv. (lass-si-ve-manrad. lascif). D’une manière lascive : Danser

LASCIVEMENT.

LA.SCIVETÉ s. f. (lass-si-vi-tô — rad. lascif). Caractère d’une personne lascive, penchant à la luxure : La lasciveté est un vice

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gui blesse la pureté des mœurs. (Lav.) il Ca ; ractère de ce qui est lascif : La lascivets des gestes et des regards.

— Syn. Lnacîvelc, împudlei«é, Iuljrici<é, etc.

V. WiPUDICITE.

LASCOURS (Jérôme-Annibal-Joseph Rrvnaud de Boulogne, baron de), homme politique français, né à Alais en 1754, mort en 1835. Il fit les campagnes de 17S0 à 1783 en Amérique, servit sous la République aux armées des Pyrénées et des Alpes, et, élu, en 1797, représentant du Gard au conseil des Cinq-Cents, y devint l’un des chefs du parti clichyen, mais fut assez heureux pour échapper à la proscription qui atteignit, après le 18 fructidor, la plupart des membres de ce parti. Sous le Consulat et sous l’Empire, il siégea, jusqu’en 1813, au Corps législatif, reçut de Napoléon le titre de baron, et fut également en faveur auprès du gouvernement de la Restauration, qui le fit successivement préfet des départements du Lot (1314), de la Vienne (lS 15), du Gers (18171, de la Drôme (1828) et des Ardennes (182S). Il fut en même temps député du Gard, de 1818 à 1827, et, quoique dévoué au gouvernemental fit preuve d’indépendance en at. taquant les mesures réactionnaires de Vaubianc et le ministère Villèle.

LASCOUX (Jean-Baptiste), magistrat français, né dans la Dordogne en 1795. Entré de bonne heure dans la magistrature, il devint, en 1815, substitut et, en 1816, juge au tribunal de Sarlat, d’où il passa, en 1838, comme juge-auditeur et, peu après, comme juge suppléant au tribunal de la Seine. Il fut ensuite nommé successivement substitut suppléant près le tribunal civil (1842) et près la cour royale (1843), puis conseiller à la même cour ’(1848) et procureur de la République près le tribunal civil (1850), fonctions qu’il conserva après la proclamation de l’Empire. Nommé, en 1856, conseiller à la cour de cassation, il reçut, en 1859, les titres de secrétaire général du ministère de la justice, de conseiller d’État hors sections et de commissaire du gouvernement près le conseil du sceau des titres. Il a repris, en 1863, ses fonctions de conseiller a la cour de cassation et fait, en outre, partie du comité des travaux historiques.

LAS CUEVAS (Pierre de), peintre espagnol. V. Cuevas.

LASCURA, nom latin de LESCAR.

LASCV (Pierre, comte de), feld-maréchal russe, né en Irlande en 1678, mort en 1751. 11 servit d’abord en France, en Autriche et en Pologne, passa dans l’armée de Pierre le Grand, et se distingua par son courage et ses talents dans les guerres de la Russie contre les Suédois. Brigadier a la bataille de Pultawa, où il fut blessé (1708), il dévasta avec une flotte les côtes de la Scandinavie en 1719, devint lieutenant général l’année suivante, fit ensuite une expédition en Finlande, puis conduisit des secours en Autriche pour défendre Auguste II, roi de Pologne, contre Stanislas, fut créé feldmaréchal vers 1735 et reçut alors les fonctions de gouverneur de Livonie. Pendant la guerre entre la Suède et la Russie, en 1741-1742, il fit déposer les armes à 20,000 Suédois bt, cependant, il tomba peu après en disgrâce.

LASCY (Joseph-François-Maurice, comte de), feld-maréchal et ministre autrichien, fils du précédent, né à Saint-Pétersbourg en 1725, mort en 1801. Il passa au service de l’Autriche en 1744, se montra, à la guerre, soldat intrépide et général habile, et introduisit, comme ministre, l’ordre et l’économie, dans l’armée. Lascy sauva l’armée autrichienne à Lowasitz (1756), décida la victoire de Hochkirch (1758), pénétra jusqu’à Berlin, reçut le bâton de feld-maréchal en 1762 et fut comblé d’honneurs par Marie-Thérèse. Sous l’empereur Joseph II, il prit le commandement de l’armée qui opéra contre les Turcs (1788), fit partie du conseil aulique, réforma alors l’armée et établit tout un système de fortifications dans la Bohème. Après la mort de Joseph II, il eut la signature suprême jusqu’à l’arrivée de Léopold et fut chargé, en 1794, de diriger les affaires de la guerre.

LASÉGOÉE s. f. (la-sé-ghé — de Lasègue, nom d’homme). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des apocynées, tribu des échitées, comprenant six espèces qui croissent au Brésil.

— Encycl. Les laséguées sont des arbrisseaux ou des sous-arbrisseaux, quelquefois grimpants, à feuilles opposées, en général presque sessiles ; les fleurs sont groupées en grappes simples, terminales, accompagnées de bractées linéaires lancéolées, plus courtes que les pédicelles. Elles présentent un calice à cinq divisions oblongues, aiguës, munies chacune de deux glandes a leur base ; une corolle à peine aussi longue que le calice, à cinq divisions peu profondes, à tube cylindrique, élargi, portant vers les deux tiers de sa longueur un anneau velu ; cinq étamines insérées au niveau de cet anneau, consistant chacune en une anthère sessile, adhérente au stigmate vers son milieu. Ce genre, voisin des échites, renferme six espèces, qui croissent au Brésil. Elles sont peu répandues dans nos cultures, et c’est à peine si on en trouve quelques-unes dans les jardins botaniques.