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plieité qui le font chérir de tous, et en même temps d’une vertu qui commande le respect universel. L’ambition lui est étrangère ; il dédaigne la fortune et vit au milieu de la grande armée comme un homme à part, une sorte de providence qu’invoquent tour à tour les amis et les ennemis, les maréchaux de France et îes simples soldats. Sa mission, sa magistrature l’ont placé à la hauteur des chefs suprêmes dont il est le camarade. C’est que lui aussi est général en chef ; il a son armée qu’il commande et qu’il fait’manœuvrer... Jamais Larrey n’oublie de sillonner le terrain que l’ennemi vient d’abandonner, do recueillir les blessés comme des frères, d’étancher de ses propres mains le sang de leurs plaies, et de leur prouver que, si la France est grande par le courage, elle est aussi grande par l’humanité. »

Trois statues de Larrey ont été érigées en France : l’une, due au ciseau du grand sculpteur David, lui a été élevée au Val-de-Gràce par souscription nationale ; la seconde, due a P. Robinet, figure, depuis 1856, dans la salle des Pas-Perdus à l’Académie de médecine ; et la troisième, exécutée en 1861 par M. Badiou de La Tronchère, se voit à Baudéan, son pays natal.

LARREY (Claude-François-Hilaire), chirurgien français, frère du précédent, né à Baudéan en 1774, mort à Nîmes en 1819. D’abord chirurgien-major (1793), il devint chirurgien en chef de l’hôpital civil et militaire de Nîmes, et se fit recevoir docteur en 1S03. Larrey contribua beaucoup à propager la vaccine dans son département et acquit la réputation d’un très-habile praticien. Nous citerons parmi ses écrits : Réflexions particulières sur l’art des accouchements (Nîmes, 1799, in-8o) ; Discours sur les précautions que doivent prendre les mères pour donner une bonne constitution à leurs enfants (Nîmes, 1801, in-4o) ; Discours sur la prééminence et la certitude de la médecine opératoire (Nîmes, 1802, in-S°) ; Dissertation sur l’application du trépan (1803, in-4<>).

LARREY (Félix-Hippolyte, baron), chirurgien, neveu du précédent et fils du célèbre Dominique Larrey, né à Paris en 1808. A l’âge do vingt ans, il commença l’étude de la médecine et spécialement de la chirurgie, et entra, en 1828, comme élève au Val-de-Grâce, dans le corps de santé militaire. Nommé sousaide à Strasbourg en 1829, et rappelé ensuite à Paris, il pansa, sous les ordres de son père, chirugien en chef du Gros-Caillou, les blessés des journées de juillet 1S30. L’année suivante, il l’accompagnait à Bruxelles pour y organiser le service de santé de l’armée belge. Puis il se fit recevoir docteur, entra à l’armée du Nord et assista au siège d’Anvers comme aide-major de l’ambulance de la tranchée. Il remplit ensuite différentes missions, soit comme chirurgien - major, soit comme inspecteur. Chirurgien en chef de l’hôpital du Gros-Caillou en 1843, agrégé de l’École de médecine de Paris, il fut ensuite chirurgien en chef du Val-de-Grâce en même temps que professeur de clinique chirurgicale jusqu en 1858. Il devint alors inspecteur du service de santé des armées et reçut le titre de chirurgien ordinaire du chef de l’État. Nommé médecin en chef de l’armée d’Italie en 1859, il dirigea tous ses efforts vers l’application des moyens nécessaires pour prévenir les effets désastreux de l’encombrement ou l’invasion des épidémies, doublement redoutables, pendant la guerre qui eut lieu à cette époque, sous l’influence de la chaleur extrême et des marches forcées. À cet effet, il obtint la dissémination des malades et des blessés dans les ambulances, la création d’une multitude d’hôpitaux improvisés dans tous les établissements publics, enfin l’évacuation régulière des convalescents. C’est pendant cette même guerre d’Italie qu’il fut i>romu commandeur de la Légion d’honneur, e lendemain de la bataille de Solférino, où son cheval fut atteint d’un coup de feu dans le poitrail.

M. Larrey a recueilli beaucoup de matériaux relatifs au service de santé, en visitant différentes régions de la France, de l’Angleterre, de la Belgique et de l’Algérie. Chargé, par le ministre de la guerre, de diverses inspections médicales depuis une dizaine d’années, il a parcouru toutes les divisions militaires et deux des trois divisions de l’armée d’Afrique, avec la division de Rome. Membre du conseil général de santé depuis 1858, de la Société de chirurgie, de l’Académie de médecine et de l’Institut, M. Larrey prend une part très-active à tous les travaux de ces corps savants. Il s’est occupé de plusieurs questions spéciales, auxquelles il a fait faire quelques progrès, et a publié, non des ouvrages dogmatiques, mais quelques monographies et un grand nombre de travaux sur la chirurgie, spécialement sur la chirurgie militaire, sous forme de thèses, mémoires, rapports, discours, notices, observations cliniques et communications diverses. La plupart’ de ces travaux se trouvent hrsérés dans plusieurs recueils, tels que les Mémoires de médecine militaire, les Mémoires et bulletins de l’Académie de médecine, les Mémoires et bulletins de la Société de chirurgie, les Comptes rendus de la Société médicale d’émulation, les Archives de ta commission scientifique du Mexique et différents journaux de médecine. L’auteur a formé trois volumes de ses prinfe

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cipales publications, sous le titre àe^Mêlanges de chirurgie. Citons encore de lui : Relation chirurgicale des événements de juillet à l’hôpital militaire du Gros - Caillou (1830) ; Histoire chirurgicale du siège de la citadelle d’Anvers (1833) ; Du meilleur traitement des fractures du col du fémur (1835) ; Sur la méthode analytique en chirurgie (1S41) ; Diagnostic et curabilité du cancer (1854) ; De l’êthérisalion sous le rapport de la responsabilité médicale (1857) ; Notes sur quelques accidents de là revaccination (1858), etc.

LARRIDE adj. (lar-ri-de — rad. larre). Entom. Qui ressemble ou qui se rapporte au larre.

— s. f. pi. Tribu d’insectes hyménoptères, de la famille des crabroniens, ayant pour type le genre larre.

— Encycl. La tribu des larrides a pour caractères : labre caché, mandibules offrant à leur base uneprofondééchancrure au côté interne. Ces insectes sont d’ailleurs assez mal connus pour la plupart. On les rencontre, fnais assez rarement, en Europe et en Afrique. De Blainville reconnaît cinq genres dans cette tribu : les genres palarus, lyrops, larra, miseophus et dinctus.

LARRIEN, IENNE (la.-riain, iè-ne). Entom.

Syn. de LARRIDE.

LARRIEU (Amédée), homme politique français, né il Brest en 1807, mort en 1873. Il fit ses études de droit à Paris, mais n’exerça pas la profession d’avocat et s’occupa presque exclusivement de la culture de la vigne dans le Bordelais, où sa famille possédait le célèbre vignoble du Haut-Brion. M. Larrieu avait été longtemps un légitimiste convaincu, lorsque, à la suite d’un voyage aux États-Unis, où il put apprécier de près l’influence des idées libérales sur le développement intellectuel et matériel d’une nation, ses idées éprouvèrent une modification radicale, et il se rallia complètement à la démocratie. En 1846, il posa sa candidature à Bordeaux en même temps que l’économiste Blanqui, candidat gouvernemental, qui ne l’emporta qu’avec une majorité de quatre voix après trois jours de ballottage. Elu représentant du peuple à l’Assemblée constituante en 1848, il siégea dans les rangs des démocrates modérés et fit partie du comité du commerce et de l’industrie. Après l’élection du 10 décembre, il appartint à l’extrême gauche, fit une vive opposition au gouvernement présidentiel, ne fut pas réélu à la Législative et rentra dans la vie privée. Lors des élections générales de 1869, il se présenta comme candidat de l’opposition républicaine dans la 3e circonscription de la Gironde et fut élu député au Corps législatif, où il vota avec la gauche jusqu à la chute de l’Empire. Après la révolmion du 4 septembre 1870, le gouvernement de la Défense nationale le nomma préfet de la Gironde, où il s’attacha a organiser la défense, puis donna sa démission et fut remplacé par M. Allain-Targé. Elu membre de l’Assemblée nationale le 8 février 1871, il alla siéger sur les bancs de la gauche avec les partisans de la république. M. Larrieu a voté notamment contre la loi départementale, contre la dissolution des gardes nationales, contre le pouvoir constituant de l’Assemblée, pour la proposition Rivet conférant le titre de président do la république à M. Thiers, dont il a à peu près constamment soutenu la politique, contre le maintien des traités de commerce, pour le retour de l’Assemblée à Paris, contre les conclusions de la commission Kerdrel, etc.-Son frère, Guillaume-Lucien-Emile Larrieu, né en 1809, entra dans la marine en 1824 et passa par tous les grades inférieurs jusqu’à celui de contre-amiral, auquel il fut promu en 1855. Il fut chargé, à la même époque, du commandement de la station navale d Océanie, qu’il conserva jusqu’en 1861. En 1864, il a été nommé vice-amiral et préfet du 4e arrondissement maritime.

LARRIVEE (Henri), célèbre chanteur français, né à Lyon en 1733, mort en 1802. 11 était garçon perruquier, lorsqu’un jour le directeur de l’Opéra, Rebel, qu’il coiffait, l’entendant tousser, devina aussitôt, sous la casaque gris-pommelé de l’artiste en perruques, un Roland, un Pollux, un Ubalde. Larrivée, inscrit sur les contrôles de l’Académie de musique, débuta le 5 mars 1755, le jour même de la retraite de Jéliotte, par le rôle du grand prêtre dans Castor et Pollux, à 600 livres d’appointements. Il ne tarda pas à remplacer lecélèbre Chassé. À une très-belle bassetaille, cet acteur joignait beaucoup, de grâce et de noblesse. Oreste, Hercule, Àgamemnon, Roland, tous les rôles de rois, de héros devinrent le domaine de Larrivée, à qui Gluck prodigua ses conseils, et qui perfectionna le récitatif. Il a, pendant plus de trente ans, fait les délices du public parisien, chantant d’une manière sublime Agamemnon, dans Ylphigénie en Aulide, Oreste, dans Ylphigénie en Tauride, Ubalde, dans Armide. Il a aussi brillé dans Ernelinde et dans la reprise de Roland, en 1778. Larrivée se préparait à quitter le théâtre, il avait obtenu sa retraite et la pension ; mais Gluck, qui sentait la nécessité de conserver un sujet doublement utile en ce qu’il partageait ses idées de réforme, engagea le directeur de l’Académie de musique à ne rien épargner pour retenir cet acteur précieux, ne fût-ce

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que pour le bon exemple. Larrivée comptait déjà vingt-cinq ans de service ; il consentit à signer un nouvel engagement. Il se retira définitivement en 1786. Cet admirable chanteur n’a pas toujours été à l’abri de la critique. Il chantait en capucin, c’est-à-dire qu’il chantait du nez, de telle sorte qu’un de ses nivditeurs, plaisant de sa nature, s’écria en l’entendant : « Voilà un nez qui a une belle voix ; » ce qui se répéta aussitôt. à

Larrivée avait épousé sa camarade, Mlle Lemier, appelée le plus souvent M"0 Lemière, et qui fut la Damoreau de son époque. On écrivait des duos pour sa voix légère. Mllc Lemier parut à l’Opéra en 1750, et ne réussit complètement qu en 1757. Le madrigal suivant lui fut adressé :

Lemier, tel est votre pouvoir.

Que c’en est assez, pour se rendre,

De vous entendre sans vous voir,

Ou de vous voir sans vous entendre.

Mmo Larrivée a créé avec beaucoup de succès le rôle à’Ernelinde, dans l’opéra de ce nom.

LARR1VEY (Pierre de), auteur dramatique et littérateur français. V. Larivey,

LARRON, ONNESSE s. (la-ron, o-nè-sedu lat. latro, que l’on envisage généralement comme une contraction de latero, de latits, côté. Le latro aurait été dans l’origine le soldat qui gardait le côté, la personne du prince ; dans la suite, il aurait désigné le soldat mercenaire, et, enfin, il aurait pris un sens péjoratif à peu près comme brigand, qui, signifiant d’abord une espèce de soldat, passa au sens de voleur de grand chemin. Curtius préfère comparer latro au grec latris, mercenaire, de latron, salarié, dérivé de lad, lafô, lauâ, jouir). Personne qui dérobe, qui prend furtivement quelque chose qui ne lui appartient pas : C’est un adroit larron. On vient d’arrêter cette larronnesse. La coutume de Rretagne condamnait tous les larrons à être pendus ; autrement, disait-elle naïvement, il y en aurait trop. (Rouchet.)

De larrons à larrons, il est bien des degrés : Les petits sont pendus et les grands sont titrés. Fr. de Neuschâteau. O des larrons déesse vénérée, Toi qu’a. Bayeux implore le Normand, Apprends-moi l’art de tromper dextrêment. J.-B. Rousseau.

— Fig. Personne qui soustrait quelque chose, qui le fuit perdre par ruse ou autrement : Les babillards sont les larrons du temps. (Phocion.) Brantôme reproche aux his-. toriens italiens d’être grands larrons de la gloire et louange des Français. (Noël.)

L’âge la fit déchoir ; ses soins ne purent faire Qu’elle échappât au Temps, cet insigne larron.

La Fontaine.

Larron d’amour, Larron d’honneur, Séducteur :

Guerre, guerre mortelle à ce larron d’honneur I

Molière.

— Nom donné àde petites pellicules sèches, qui se trouvent à l’intérieur d’une plume d’oie, et qui boivent l’encre quand’on écrit.

— Bout de mèche allumé, tombé de la chandelle ou de la bougie, et qui fait fondre celle-ci rapidement et irrégulièrement.

Donner ta bourse à garder au larron, Confier ses intérêts à une personne disposée à abuser de cette confiance.

S’entendre comme larrons en foire, Être d’intelligence : Au théâtre et dans les romans, l’orage et les séducteurs s’entendent comme LARRONS en foire. (P. de St-Vietor.)

, — Il fait peur aux larrons, il montre la corde, Se dit, par un mauvais jeu de mots, d’un habit usé jusqu’à la corde.

Il ne faut point crier au larron. Se dit quand une marchandise n’a été vendue que ce qu’elle vaut.

— Prov. L’occasion fuit le larron, L’occasion fait faire des choses répréhensibles auxquelles on n’aurait pas songé : Il faut avoir l’œil sur le jeune homme, de peur qu’it ne s’échappe ; vous savez que l’occasion fait le larron. (Gui-Patin.) Il Les gros larrons font pendre les petits, Les auteurs de petits méfaits sont punis, tandis que les grands coupables échappent souvent à la justice. Il Bon larron est qui d larron dérobe, Il est difficile de voler un voleur.

— Hist. relig. Le bon larron, le mauvais larron, Nom donné aux deux voleurs qui furent mis en croix avec Jésus-Christ, et dont l’un se convertit avant de mourir.

— Typogr. Défaut produit par un pii existant dans un coin de la feuille, pli que l’ouvrier imprimeur a oublié de faire disparaître, et qui, lorsque la feuille est étendue après le tirage, laisse en blanc toute la partie cachée. |] Parcelle qui se détache parfois de la feuille de papier, et qui masque l’impression.

Il On dit aussi voleur. Il Pli d’un feuillet qui, étant ployé, n’a pas été rogné lorsqu’on a relié ou broché le livre : Le relieur a laissé plusiews larrons dans ce volume. (Acad.)

— P. et chauss. Larron d’eau, Canal pratiqué pour l’écoulement des eaux. Il Nom donné àde petits trous que les anguilles pratiquent aux chaussées, en s’enfonçant dans la terre mal corroyée, et par lesquels s’échappe l’eau des étangs.

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— Ane. coût. Avoir le larron, Avoir lo droit de juger les voleurs.

— Adjectiv. : Qui voudrait avoir iiii domestique aussi larron que Mercure ? (Fén.)

— Rem. On dit quelquefois larronne au féminin : Pour vous parler de la vie larronnk de Pablo, après avoir parlé de ses amours dévots, la transition est toute trouvée. (F. Michel.)

— AUUS. littér. Arrive un troisième larron, Vers de la fable de La Fontaine, les

Voleurs et l’Ane :

Pour un Ane enlevé, deux voleurs se bullnfenl :

L’un voulait le garder, l’autre le voulait vendre.

Tandis que coups de poing trottaient, Et que nos champions songeaient k se défendre,

Arrive «11 troisième larron

Qui saisit maître aliboron. Les allusions à ce vers signifient que, tandis que deux individus sont en lutte, en contestation pour une chose, celle-ci devient la propriété d’un survenant.

, Mme EUiott était une charmante Ecossaise, que le duc d’Orléans avait connue en Angleterre et qu’il avait enlevée, mettant ainsi définitivement d’accord lord Chohnondeley et son royal ami, le prince de Galles, qui n’avaient su jusque-là quel était celui d’entre eux que mistress Elliott gratifiait le mieux de sa préférence.

La galanterie a ses troisièmes larrons. Cette fois, ce fut le prince français qui joua le rôle et en eut le profit. "

Édouard Fournieh.

LARRONNEAU s. m. (la-ro-nô — dimin. de larron). Petit larron : celui qui dérobe des objets de peu de valeur : C’est a/faire à ces petits larronneaux de se servir des ruses que tu me conseilles. (Vaugelas.)

Cessez donc d’entrer en furie Pour quelques petits grains que ronge un larronneau.

La Fontaine.

LARRONS (lies des). V. MarianNeS (lies).

LARRONNER v. n. ou intr, (la-ro-nôrad. larron). Faire le larron, dérober : Ils regardaient plus à piller, dérober, larron- NER et à faire leur profit qu’à gagner de l’honneur. (Brantôme.) Il Vieux mot.

— Transitiv. : A son voyage d’Italie, il fit pendre deux soldats : l’un pour avoir larronne une seule pièce de lard, et l’autre pour quelque autre chose légère. (Brantôme.)

LARRONNERIE s. f. (la-ro-ne-rî — rad. larronner). Action do larronner ; repaire do larrons : Car se n’estoil justice, les royaumes ne seraient que larronneries. (Monsuelet.) Je n’aime point la lakronnerie des marchands ; le voleur vole et ne trompe pas ; le marchand vote et trompe. (Gér. de Nerv.) il Vieux mot.

LARRONNIÈRE s. f. (la-ro-niè-re — rad. larron). Repaire de larrons. Il Vieux mot.

LARROQUE (Matthieu de), théologien protestant français, né à Leyrac en 1619, mort à Rouen en 1634. D’abord pasteur de l'église de Pujols, puis de celle de Vitré, il publia, pendant les vingt-sept années qu’il habita cette dernière ville, des ouvrages qui lui acquirent une réputation méritée. L’église de Charenton le choisie pour pasteur en 1669, mais le gouvernement mit obstacle à son installation, et il alla, peu après, exercer les fonctions évangéliques à Rouen, où il se fixa. Nous citerons, parmi ses écrits : Sermons (Saumur, 1654-1655 ; 2 vol. in-8o) ; Response aux motifs de la conversion de Daniel Martin, ministre du Béarn (1665) ; Histoire de l'Eucharistie (Amsterdam, 1609, in-4o), son ouvrage le plus estimé par ses coreligionnaires; Considérations sur la nature de l’Église et sur quelques-unes de ses propriétés (Quévilly, 1673, in-12) ; Conformité de la discipline ecclésiastique des protestants de France avec celle des anciens chrétiens (Quévilly, 1678, in-4o). On a encore de Larroque deux ouvrages posthumes : Nouveau traité de la régale (Rotterdam, 1685) ; Adversariorum sacrorum libri III (1688, in-8o).

LARROQUE (Daniel de), écrivain français, fils du précédent, né à Vitré vers 1660, mort à Paris en 1731. Il s’était fait recevoir docteur protestant, lorsque, chassé de France par la révocation de l’édit de Nantes, il erra en Angleterre, en Suède et en Hollande, remplissant les fonctions pastorales. De retour en France, en 1600, il abjura. Un écrit satirique lui attira un emprisonnement de plusieurs années, puis, grâce à la protection de l’abbesse de Fontevrault, it obtint une place au ministère des affaires étrangères, sous de Toroy, devint secrétaire du conseil au commencement de la Régence, et obtint enfin une pension de 4,000 livres, dont il jouit jusqu’à sa mort. On a de lui, entre autres ouvrages : les Véritables motifs de la conversion de l’abbé de la Trappe. (Cologne, 1685, in-12); le Prosélyte abusé (Rotterdam, 1684, in-12); Nouvelles accusations contre Varillas (Amsterdam, 1687, in-8o) ; la Vie de Mézeray avec son testament (Amsterdam, 1726, in-12). Daniel de Larroque fut un des continuateurs des Nouvelles de la république des lettres, et publia des traductions de quelques ouvrages anglais.

LARROQUE (Patrice), philosophe français.