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formation de l’électricité dans les piles, et à faire triompher la théorie électro-chimique. Aussi ingénieux à. interpréter les faits qu’habile à les observer, M. de La Rive a expliqué le son que produit le fer pendant le passage d’un courant discontinu dans une hélice qui l’enveloppe. Il a expliqué les courants d’induction et les courants terrestres. Il a enfin donné une théorie nouvelle de l’aurore boréale, plus plausible que toutes les précédentes. Cette théorie ayant été omise dans l’article que nous avons consacré au merveilleux phénomène, nous croyons que le lecteur ne eera pas fâché de la trouver ici :

L’eau de mer étant habituellement chargée d’électricité positive, les vapeurs qui s’en élèvent constamment emportent cette électricité dans les régions élevées de l’atmosphère, pendant que la partie solide du globe reste chargée d’électricité négative. L’air raréfié étant très-peu conducteur, on peut regarder le globe et les parties élevées de l’atmosphère comme les deux plateaux d’un condensateur électrique, isolés par la couche d’air épais qui touche la terre. Les deux électricités doivent donc se condenser par influence mutuelle ; et, comme les vapeurs chargées d’électricité positive sont chassées vers les pôles austral et boréal par les vents alizés, c’est vers ces pôles que la condensation doit être la plus grande. Dès que la tension des deux électricités est arrivée à sa limite, elles se neutralisent par des décharges simultanées aux deux pôles, mais variables d’intensité, et dont la manifestation durable constitue les aurores polaires.

M. de Larive, par des expériences basées sur cette théorie, a pu produire de petites aurores boréales dans son laboratoire.

Les principaux ouvrages de M. de La Rive sont : Mémoiresur les caustiques (1824) ; Théorie delà pile voilaïque (1836) ; Archives de l’électricité ; Tr&ité d’électricité théorique et appliquée (1854-1858, 3 vol.), et un grand nombre de mémoires et de notices biographiques.-Son fils aîné, William de La Rive, est rédacteur en chef de la partie littéraire de la Bibliothèque universelle de Genève.

LAR1VEY (Pierre de), auteur dramatique et traducteur français, né àTroyes vers 1550 ou peut-être vers 1540, mort vers 1612. Il était lits d’un Florentin qui était venu se fixer à Troyes, probablement pour affaires de commerce ou de banque, et le titre d’un de ses ouvragés nous apprend qu’il était chanoine en l’église royale et collégiale de Saint-Étienne de Troyes. Il peut être considéré comme un des créateurs de la comédie française : Molière et Regnard n’ont pas dédaigné de lui faire quelques emprunts. Le premier a pris dans la comédie de Larivey, intitulée les Esprits, le monologue où l’avare réclame sa cassette (v. esprits) ; l’autre a puisé dans la même pièce toute une scène du Retour imprévu.

Les comédies de Larivey, peu connues du public et remises en lumière, récemment, par M. Viollet-le-Duc, marquent certainement une époque importante dans notre littérature dramatique. Elles parurent en 1579 sous ce titre : « Les six premières comédies facétieuses du sieur Pierre de Larivey, Champenois, à l’imitation des anciens Grecs, Latins et modernes Italiens. » Une seconde édition de ces comédies fut publiée à Lyon, en 1597, et suivie de deuxautreséditions à Rouen, en iGOOeten 1601 ou en 16 11. «L’originalité de Larivey consiste, a dit son éditeur Viollet-le-Duc, en ce qu’il conçut, le premier, le projet de mettre sur la scène française les caractères, les intrigues, les tableaux de mœurs de la comédie italienne. > La plupart des sujets qu’il a traités sont empruntés au théâtre italien ou latin ; et pourtant Larivey n’était point un simple traducteur ; il arrangeait et transformait. Larivey confesse naïvement son dessein dans la petite préface qui précède la Veuve •■ > Or, si cette-ey, dit-il, n a toutes les perfections et n’est telle que l’auteur le voudrait, il pense toutefois que vous ne la blâmerez, mais que vous excuserez sa bonne intention, qui ne souhaite autre chose ique vous servir, et donner envie à nos Français de faire mieux que lui. » Larivey avait emprunté le sujet de sa Veuve à une comédie italienne, la Vedova, qui avait été composée par un gentilhomme du nom de Nicolo Buonaparte, lequel passe pour être un des ancêtres de Napoléon 1er.

Les comédies de Larivey sont quelquefois licencieuses dans les mots ; mais on y remarque toujours une tendance inorale et honnête ; le dialogue est vif, plein d’une verte saveur, et s’élève quelquefois jusqu’au vrai comique.

Voici la liste de ses œuvres, qui sont presque toutes traduites ou imitées de l’italien : les Facétieuses nuits du seigneur Straparole (1573) ; Deux livres de philosophie fabuleuse (1577) ; les Six premières comédies facétieuses de Pierre de Larivey, Champenois, à l’imitation des anciens Grecs, Latins et modernes Italiens (1579) ; la Philosophie et institution morale d’Alexandre Piccolomini (1581) ; les Divers discours de Laurent Capelloni (1595) ; 'Humanité de Jésus-Christ, traduit de P. Arétin (1604) ; Veilles de Barthélémy Arnigio (1608) ; Trois nouvelles comédies (îeil). M. lauet a reproduit toutes les comédies de Larivey dans sa Bibliothèque elzéoirienne.

LA RIVIÈRE, nom d’une famille noble du

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Nivernais, dont le fondateur, Jean I«, était un serf affranchi et anobli en 1171 ; plusieurs membres de cette famille jouèrent un rôle dans les événements de leur temps. Le plus célèbre est Jean Bureau de la Rivière, maître de l’artillerie sous Charles VII et Louis XI, habile homme de guerre, qui, le premier, régularisa l’emploi de l’artillerie de siège. Avant de faire la guerre, il était homme de roba et maître des comptés. Il reprit ou contribua à faire reprendre un grand nombre de villes aux Anglais.

LA RIVIÈRE (Roch Le Baillif, sieur de), médecin et alchimiste français, né à Falaise, mort à Paris en 1605. Fils d’un réfugié protestant, qui enseignait la théologie à Genève, il fut élevé dans les principes du calvinisme. Après avoir terminé ses études, il vint à Paris et y exerça l’art de guérir. Imbu de la doctrine de Paracelse, il obtint en la pratiquant des succès si rapides, que la Faculté s’en émut et lui contesta le droit d’exercer sans avoir subi un examen. Le différend s’échauffa., et Le Baillif fut livré à la justice du parlement, qui lui interdit le séjour de Paris sous peine de punition corporelle. Il se retira à Rennes, et, quoiqu’il n’eût pris aucun diplôme, parvint k obtenir le titre de médecin du parlement de Bretagne. Il sauva d’une maladie grave le duc de Nemours, qui se déclara son protecteur. Ayant aussi gagné les bonnes grâces du duc de Bouillon, ce seigneur l’emmena à Paris, le présenta à Henri IV, et le fit agréer, en 1594, pour la place de premier médecin, vacante par la mort de Dalibourt. Gabrielle d’Estrées lui donna sa confiance et il la servit dans le projet qu’elle avait formé d’amener le roi à l’épouser. Comme il s’occupait d’astrologie, Henri IV eut la faiblesse d’exiger qu’il tirât l’horoscope du dauphin, depuis Louis XIII. Daubigné représente cet empirique comme un homme d’un caractère très - accommodant. ■ 11 est, dit-il, bon galéniste et très-bon paracelsiste ; il fait de son âme comme de son corps, étant romain pour le profit et huguenot pour la guérison de son âme. » Toutefois, dans sa dernière maladie, il se convertit ù’ia foi catholique. On a de lui : Discours sur la signification de la comète apparue en Occident au signe du Sagittaire, le 10 novembre (Rennes, 1577, in-4o) ; le Demosterion, auquel sont contenuz trois cents aphorismes latins et françois, sommaire véritable de la doctrine paracelsique, exiraicle de tuy en la plus part (Rennes, 1578, in-4») ; Petit traité de l’antiquité et singularités de Bretaigne armorique, en laquelle se trouve bains curans la lèpre, podagre, hydropisie, paralysie, ulcères et autres maladies (Rennes, 1577, in-4o) ; Discours des interrogatoires faicts à B.ock Le Baillif sur certains points de sa doctrine (Paris, 1579, in-8") ; Premier traité de l’homme et son essentielle anatomie (15S0, in-8») ; Traité du re~ mède contre la peste, charbon et pleurésie (1580, in-8<>) ; Conformité de l’ancienne et moderne médecine, d’Hippocrate à Paracelse (Rennes, 1592, pet. in-8°).

LARlVlÈRE(Jean-Baptiste-Étienne), horame politique français, né vers 1755, mort en 1792. Avocat au parlement de Paris, au moment de la Révolution, et nommé peu après officier municipal de cette ville, il fut chargé de ramener dans la capitale l’intendant Berthier, arrêté à Cdmpiègne, mais ne put le soustraire à la "fureur de la multitude. Nommé juge de paix de la section Henri IV en 1790, il se signala dans ces fonctions pur son dévouement au parti de la cour, et poussa son zèle jusqu’à lancer des mandats d arrêt contre les députés du côté gauche Chabot, Bazire et Merlin de Thionville. L’Assemblée législative, indignée de cette audacieuse violation de ses droits, traduisit Larivière à sa barre, et l’envoya dans les prisons d’Orléans pour être jugé par la haut» cour que l’on devait établir dans cette ville. Il fut massacré à Versailles, le 9 septembre 1792, pendant le transférement des prisonniers d’Orléans à Paris.

LARIVIÈRE (Pierre - François - Joachim-Henri de), homme politique français, né à Falaise en 1761, mort en 183S. Avocat dans sa ville natale au moment de la Révolution, il prit avec ardeur la défense des intérêts de la démocratie et fut élu, en 1791, député à l’Assemblée législative, où il vota avec les membres du côté gauche. Il demanda qu’on poursuivît sévèrement les auteurs du mouvement royaliste qui avait éclaté, en décembre 1791, dans la Normandie, se prononça pour la mise en accusation des ministres Délessart et Duport du Tertre, fut, après la journée du 10 août, l’un des commissaires chargés d’examiner les papiers de la fameuse armoire de fer et, dans son rapport, dénonça Lameth et Barnave comme dés séides de la royauté. Devenu membre de la Convention (1792), Larivière se fit remarquer par la chaleur de son républicanisme. Il demanda l’expulsion des Bourbons, déclara qu’il ne souffrirait jamais qu’un monarque français ou étranger souillât la terre de liberté, et se prononça pour la mise en jugement du roi. Néanmoins, pendant tout le cours des débats, il s’efforça d’empêcher la condamnation de Louis XVI, déclara qu’il ne croyait pas pouvoir cumuler les fonctions de législateur et déjuge, finit toutefois par se prononcer pour la détention pendant la guerre, pour l’exil après la paix, et, après la condamnation, il réclama vaine LARM y

ment un sursis. On le.vit dès lors unir ses efforts à ceux des girondins pour arrêter et modérer le mouvement révolutionnaire. Membre de la commission chargée de vérifier les actes de la Commune., il se prononça pour l’arrestation d’Hébert et de quelques jacobins, fut proscrit au 31 mai, mais réussit à s’échapper et à se soustraire aux recherches jusqu’à la chute de Robespierre (9 thermidor an II). Rappelé à la Convention, il montra bientôt autant d’acharnement a attaquer les idées républicaines qu’il avait mis auparavant d’énergie à les défendre. Il paraît même qu’il prit une part active aux complots royalistes que vitéclore cette époque. Il n’en fut pas moins appelé à siéger au conseil des Cinq-Cents, où il se fit le chef du parti dichyen et se montra en toute occasion l’adversaire du Directoire. Il se rapprocha de plus en plus du parti royaliste, soutint les mesures proposées par Piohegru pour rendre le Corps législatif indépendant du Directoire, et fut, en conséquence, porté l’un des premiers sur les listes de proscription, après le 18 fructidor. Étant parvenu encore a s échapper, il se réfugia en Angleterre, où il se mit au service du parti royaliste, prit part à toutes les intrigues que ce dernier trama sous le Consulat et pendant les Cent-jours, et rentra en France à la Restauration, qui fit de lui un avocat général à la cour de cassation. En 1819, il eut, avec Fauche-Borel, un procès assez scandaleux qu’il gagna, et remplit les fonctions du ministère public avec plus de sagesse et de modération que ses antécédents ne l’eussent fait espérer. Après la révolution de 1830, il refusa de prêter serment à la monarchie de Juillet et se retira en Angleterre, puis en Italie, d’où il revint à Paris quelque temps avant sa mort. On lui a quelquefois attribué différents ouvrages, dont 1 auteur véritable est l’économiste Mercier de Larivière. V

LARIVIÈRE (Pierre-François-Toussaint), écrivain français, né à Séez en 1762, mort en 1829. Après avoir été grand vicaire (1790), il se tourna vers l’enseignement, professa la philosophie au collège de Clermont, puis devint proviseur du collège d’Orléans et inspecteur d’académie à Strasbourg. Larivière était membre de l’Académie de Caen. Ses principaux ouvrages sont : Principes de grammaire générale et de grammaire latine (1800, in-so) ; Grammaire française classique (1819, in-8<>) ; Logique classique (1819, in-8°).

LARIVIERE (Charles-Philippe de), peintre, né à Paris e» 1798, mort en 1876. Il reçut des leçons de son père, peintre memocre, de Guérin, de Girodet, de Gros, puis suivit, les cours dé l’École des beaux-arts, obtint lo second prix de peinture en 1819, le grand prix en 1824, et se rendit alors à Rome» Pendant son séjour dans cette ville, M. Larivière envoya à Paris un Prisonnier du Capitale visité par sa famille (1827) et la’.Peste de Borne sous le pontificat de Nicolas V (1831), immense tableau qui fut acheté par l’État et placé au musée du Luxembourg. Cette œuvre, fort remarquable, qui est restée le çhefd’œùvre de l’artiste, fit concevoir, sur l’avenir du jeune peintre, des espérances qu’il n’a, pas réalisées depuis. À partir de cette époque, M. Larivière a produit un grand nombre de tableaux d’histoire et de portraits, attestant des qualités sérieuses, mais dépourvus d’originalité, et dont l’exécution semble souvent trop précipitée. Il a été décoré en 1836, et a obtenu une première médaille à l’Exposition universelle de 1855, où reparut sa Peste de Borne. Un grand nombre de-ses tableaux d’histoire ont été exécutés pour le palais de Versailles, notamment : le Duc d Orléans, plieutena.nl général du royaume, arrivant à l’Hôtel de ville (1836) ; la Bataille des Dunes (1837) ; Bayard blessé à la prise de Brescia (1838) ; Bataille de Cocherel (1839) ; Bataille de Castillon (1839) ; Bataille de Mons-enPuelle (1841) ; Levée du siège de Malte (1843) ; Bataille d’Ascalon (1844) ; Prise de Bologne ; Entrée des Français en Belgiqué ; Bentrée dans Paris du prince-président en 1852, etc. Parmi ses autres tableaux, mentionnons : Le Tasse, malade, au monastère de Saini-Onufre (1831) ; Deux religieux en méditation (1831) ; Saint Vincent, martyr (1857) ; le Christ en croix (1863) ; la Fugitive (1869), etc. Parmi ses portraits, nous citerons ceux de Vauban, Gérard, Trévise, Mouton, Rochambeau, Mortier, Lobau, Drouet, Roussin, Bugeaud ; ceux d’Ibrahim-Pacha, du bey de Tunis, pour le musée de Versailles ; les portraits des maréchaux Magnan, Leroy de Saint-Arnaud,

Regnaud de Saint-Jean-cl’Angely, Exelmans, Baraguey-d’Hilliers, Niel, Forey ; de l’amiral Mackau, du général Chéron, de M. de Janvry, etc. On lui doit encore les cartons- des vitraux de la cathédrale de Dreux. LARIVIÈRE (Louis Barbier, dit l’abbé de), prélat français. V. Barbier.

LA RIVIÈRE, fondateur dél’Église réformée de Paris. V. Le Maçon.

LARIX s. m. (la-riks — mot lat. emprunté au grec). Bot. Nom scientifique du genre mélèze.

LARBIN s. m. (lar-kinn). Elixir en usage dans l’Inde, où on le prend comme cordial.

LARMAIRE adj. (lar-mè-re — rad. larme). Bot. Se dit de certaines graines qui imitent la forme d’une larme.

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LARME s. f. (lar-me — lat. lacryma, le même que le grec dalcru, le gothique tagr et le sanscrit asru, pour dasru, proprement mordant, amer ; de la racine da/c, mordre, piquer. On ne se douterait guère, à première vue, de la parenté du mot anglais tear, qui signifie larme, avec notre mot français larme, et cependant cette parenté est une chose de toute certitude. « Si nous voulons comparer, dit Max Millier, le mot anglais tear, larme, avec le mot français larme, il suffira de consulter les documents historiques pour remonter de tear aux formes plus anciennes tar, tehr, teher, tœher, et enfin au gothique tagr. Toutefois, l’anglo-saxon tœher nous reporte, plus simplement encore que le gothique tagr, aux formes correspondantes en grec et en sanscrit : dakru et usru. Le t est le représentant légitime, en anglo-saxon, du d grec, et h celui du k. Il n’y a pas plus de difficulté à • faire remonter le français larme aulatin laeruma. La question qui se présente alors est de savoir si dakru et lakruma sont des mots congénères. Il est facile d’expliquer le suffixe secondaire ma, dans lacruma, et nous avons alors le grec dakru et le latin lacru, qui ne difièrent plus que par leurs initiales. Une loi phonétique devra faire disparaître cette dernière différence : d, prononcé négligemment, dégénère fatalement en l ; dakru pourrait donc devenir lacru, et l’on peut les dériver tous deux d’une racine, dak, mordre. Mais n’oublions pas que, quoique un d primitif puisse dégénérer en l, aucun l, dans les langues aryennes, ne s’est jamais changé en d, et que ce serait une erreur de dire que l et d peuvent permuter »)• Humeur que^sêcrètent certaines glandes de l’œil, et qui, versée entre le globe de l’œil et les paupières pour les lubrifier, est souvent répandue au dehors, sous l’impression d’une causo physique ou morale : Des yeux remplis de larmes. Bépandre, verser des larmes amères. Être baigné de i.ahmes. Verser des larmes de joie. Comme tes larmes sont des marques d’un naturel sensible et pitoyable, elles sont aussi des marques de faiblesse et d’artifice. (Fén.) Méprise l’homme orgueilleux qià a honte de verser des larmes. (Voung.) Ce n’est pas trop de dire que la moitié de nos larmes sont répandues en vain. (J. Simon.)

— Par ext. Sentiment qui fait répandre des larmes : Passer sa vie dans les larmes. Bien ne sèche plus vite qu’une larme. (Ciceron.) Les larmes sont mères des vertus. (Chateaub.) Les larmes dont l’amertume est sans mélange sont celtes qui ne tombent dans le sein de personne et que personne n’essuie. (Lamenn.) Un jour de larmes consume plus de forces qu’un an de travail. (Laraart.)

11 est des torts qu’une larme répare.

Lacuambeaudib.

Nul de nous n’a vécu sans connaîtra les larmes.

Voltaire.

... Tel mot. pour avoir rejoui le lecteur, A coûté bien souvent des larmes à l’auteur.

Boileau.

De l’œil des rois on a compté les larmes ;

Les yeux du peuple en ont trop pour cela.

BÉRANOEK.

— Goutte, petite quantité d’un liquide : One larme de vin. Mettre une larme de cotjnac dans son café.

Je retournais son corps alangui par la fièvre ; Je versais, larme h larme, une eau fraîche à sa lèvre.

Lamartine.

Il Ornement, en forme de larme, qui entre, comme symbole de deuil, dans la décoration des mausolées, des catalalques, des draps mortuaires : Une tenture noire, semée de larmes d’argent.

Torrent de larmes, Larmes abondantes,

grande douleur : Comment pourrai-je arrêter ce torrent de larmes ? (Boss.)

— Don des larmes, Faculté de pleurer a, volonté : iVe soyez jamais en peine de ceux qui ont le don des larmes ; je prie Dieu de ne jamais sentir de ces douleurs, où les yeux ne soulagent point le cœur. (Mm« de Sôv.>

Larmes de crocodile, Larmes hypocrites, que répand une personne dans le dessein d’en tromper une autre, comme on croyait autrefois que le crocodile feignait de gémir pour attirer sa proie.

Larmes de l’aurore, Rosée, dans le langage des poètes.

Pleurer à chaudes larmes. Être tout en larmes, Fondre en larmes, Se noyer dans les larmes, Pleurer abondamment : Cites les camisards, ■ tout le monde fondait en lai^mes quand un prophète entrait dans son transport. (A. de Gasparin.) ’

Pleurer des larmes de sang ou en larmes

de sang, Eprouver un très-violent chagrin :

Pleure en larmes de sang ta lâcheté funeste.

M.-J. Chb.niek.

Mêler ses larmes à celles de quelqu’un, Partager sa douleur, s’affliger avec lui : Quand aurai-je le plaisir de MELER MES LAR-MES AUX SIENNES ? (Volt.)

Donner des larmes à, Pleurer sur : •

Combien à vos malheurs ai-je donné de larmes f

Racine.

Il Faire venir les larmes aux yeux, Arracher des larmes, Exciter la pitié ou l’émotion : Vous

me FAITES VENIR LUS LARMES AUX YEUX en WW

parlant de votre petit. (Maie de Sév.)