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ralliement, copieusement, à foison, fort*

V. ABONDAMMENT.

LARUENTIÈRE, ville de France (Ardèche), ch.-l. d’arrond. et de cant., au fond d’une gorge arrosée par la Ligne, à 42 kilom. S.-O. de Privas ; pop. aggl., 2,463 hab. — pop. tût-, 3,133 hab. L arrond. comprend 10 cant., 106 comm. et 105,624 hab. Tribunal de ire instance, justice de paix. Nombreux moulins a soie ; tanneries, teintureries. Commerce de soie, grains, laine, toile, fer, drap, ’ bois, etc. Cette ville, autrefois le siège d’une baronnie, doit son nom à une mine d’argent connue et exploitée dès le xe siècle. Elle fut ruinée par les protestants, au xvie siècle, puis reconstruite par les évêques de Viviers. On y remarque une église romano-byzantine, classée au nombre des monuments historiques ; un beau château dominé par une tour carrée du style roman ; le palais de justice, édifice du style grec, précédé d’un portique dorique ; de vieilles maisons aux portes et aux fenêtres sculptées, et un curieux bas-relief gothique encastré dans le mur d’une construction privée, il Ch.-l. de cant. (Hautes-Alpes), près de la Durance, arrond. et à 18 kilom. S.-O. de Briançon ; 1,270 hab. Mines de plomb et d’anthracite.

LABGER v, n. ou intr. (lar-jé— rad. large. Prend un e après le g devant les voyelles a et o.• Il largea, nous largeons), Manég. Se dit d un cheval qui vajarge, qui gagne du terraiu en s’éloignant du-centre de la volte.

LARGESSE s. f. (lar-jè-se — rad. large). Libéralité ; distribution abondante et gratuite : Il n’est pas homme à faire des Largesses. Largesse ne vaut rien sans courtoisie et netteté’. (Beaumanoir.) Les largesses du gouvernement sont payées par les pauvres aens. (Mme E. de Gir.)

Un lourdaud libéral, auprès d’une maîtresse, Semble donner l’aumône alors qu’il fait largesse.

  • Corneille.

Pièces de largesse, Pièces d’or et d’argent qu’on faisait jeter au peuple par des hérauts, au sacre des rois et aux cérémonies publiques. Il Faire largesse, Jeter ou faire jeter de l’argent au peuple, sur son passage.

— Poétiq. Don, présent :

La terre à nos besoins prodigue ses largesses.

Lemierre,

Minerve à tous ne départ ses largesses. Tous savent l’art ; peu savent les finesses.

J.-B. Rousseau.

— Monn. Largesse de loi, État d’une pièce de monnaie qui excédait le titre ou le poids prescrit par la loi.

— Elliptiq, Largesse ! Cri poussé par le peuple sur le passage des souverains, ou par les hérauts qui jetaient l’or et l’argent sur le chemin, dans les grandes cérémonies.

— Syn. Lnrgenie, libéralité. Le mot largesse fuit penser h la quantité donnée ; le mot libéralité fait penser au caractère libéral, généreux du donateur. Les rois se font aimer par leurs libéralités ; ils les prodiguent quelquefois à ceux qui en sont indignes, mais même alors ils font preuve d’une certaine générosité, et n’ont d’autre but que de s’attacher plus étroitement les personnes. Les largesses sont quelquefois plus abusives, car elles servent à séduire, à corrompre ; souvent aussi elles ont presque le caractère d’aumônes, quand elles s’appliquent aux distributions d’argent, de comestibles, de vin, ordonnées par les princes dans certains jours do fèlo publique.

— Encycl. Monn. Largesse de loi. La loi de 1554 veut qu’on ne tienne aucun compte des excédants de titre ou de poids : « Si es boîtes se trouvent aucuns deniers forts de poids ou larges de loi au-dessus de l’ordonnance, ne sera d’icelui forçage et largesse aucune chose allouée en la dépense des états des maîtres. »

La raison de cette mesure était que l’on pouvait soupçonner les maîtres des Monnaies d’avoir choisi ces deniers forts, ou de les avoir faits exprès pour les mettre en boîte, ou encore pour les faire trouver dans les lieux où le conseiller commis par la cour des Monnaies allait chercher les deniers courants, sur les âuels était jugée la fabrication des monnaies e l’année, en ce qui concernait les opérations des maîtres ou directeurs.

L’ordonnance de 1586 prescrivit aux jugesgardes d’avertir les maîtres des Monnaies qu’il ne leur serait tenu aucun compte de cette largesse, afin qu’ils pussent faire refondre les espèces de cette nature avant leur délivrance pour être mises en circulation.

Ce qu’on appelait largesse, par rapport au titre, se disait forçage par rapport au poids des monnaies.

LARGET s. m. (lar-jè — rad. large). Mélall. Plaque de fer destinée à passer au laminoir à tôle, pour faire des languettes.

LARGETEAU (Charles-Louis), astronome français, né à Mouilleron-en-Pareds (Vendée) en 1794, mort en 1S57. Élève de l’École polytechnique, il entra ensuite dans le corps des ingénieurs géographes, entreprit divers travaux géodésiques, puis lit pour le bureau des longitudes dus observations et des calculs qui lui valurent d’être nommé astronome, membre du bureau des longitudes et membre libre de l’Académie des sciences (1845). Largeteau a été un des plus actifs collaborateurs

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de la Connaissance des temps. Nous citerons parmi ses travaux : Table de précession, d’observation et de mutation pour les étoiles principales (Paris, 1839) ; /{apport sur la délimitation de la longueur de l’arc du méridien compris entre les parallèles de Dunkerque et de Fomentera (1841) ; Table pour le calcul des sysygies éclipliques ou quelconques (1843), etc.

LARGEUR s. T. (lar-jeur — rad. large). Plus’petite des deux ou moyenne des trois dimensions considérées : La longueur, la largeur et l’épaisseur d’une pièce de bois. La longueur et la largeur d’une salle. Lorsque le corps a acquis toute son étendue en hauteur et en largeur par le développement entier de toutes ses parties, il augmente en épaisseur.

— Pig. Ampleur, manière large et non mesquine : Envisager une question avec beaucoup de largeur. Avoir de la largeur dans les idées. Chez Bossuet, la parole grande et simple sort et se répand par un cours naturel, irrésistible, et en déroulant à grands flots ses largeurs, ses audaces ou ses négligences. (Ste-Beuve.) M. Guizot, en général, pose les principes avec une certaine largeur, pour en tirer ensuite les conséquences les plus étroites. (Tax. Delord.)

— Littér. et B.-aris. Manière de faire ample et hardie : La largeur du style n’exclut pas la concision. La largeur de la touche est une des plus grandes séductions de la peinture.

LARGHETTO adv. (lar-ghètt-to.— mot ital. dimin. de largo, large). Mus. Se dit d’un mouvement plus lent que l’adagio et moins lent que le largo.

— Subst. Morceau qui doit être exécuté larghetto : Recommencez-moi ce larghetto, et observez mieux le mouvement.

LARGIDE adj. (lar-ji-de — rad. largus). Eûtom. Qui ressemble ou qui se rapporte au largus.

— s. m. pi. Tribu d’insectes hémiptères, de la famille des lygéides, comprenant les deux genres largus et acinocoris.

LARGILLIERE (Nicolas), peintre, surnommé le Van Dyck français, né à Paris en 1656, mort dans la même ville en 1746. Son père, originaire de Beauvais, était négociant à Anvers. Pour initier son fils au commerce, il ’ l’envoya, en 1666, en Angleterre ; mais le jeune Nicolas ne s’y occupa que de dessin, et, de retour à Anvers, il obtint de son père d’être placé dans l’atelier d’Antoine Gcebauw ou Goubeau. Sous la direction de cet artiste, il lit des progrès tellement rapides que, à dix-huit ans, son maître lui déclara qu’il n’avait plus rien à lui apprendre. Largillière se rendit alors à Londres, où il entra en^relàtion avec le fameux Lesly, qui le chargea de restaurer, à Windsor, des tableaux d’anciens maîtres. Les actes d’intolérance auxquels étaient alors en butte les catholiques dans ce pays décidèrent bientôt le jeune artiste à se rendre en France. Arrivé à Paris (1678), il s’attira l’amitié de Van der Meulen et de Lebrun, qui lui firent obtenir des travaux et le décidèrent à se fixer dans cette ville. Ce fut alors qu’il se mit à exécuter les portraits d’un nombre considérable de membres de la noblesse et de la bourgeoisie, et, malgré son étonnante facilité d’exécution, c’est à peina s’il put suffire à toutes les commandes. Lors de son avènement, Jacques II appela Largil•liére à. Londres (1684). Pendant le court séjour qu’il fit dans cette ville, il exécuta les portraits du liai, de la Heine, du Prince de Galles et de plusieurs personnages de la cour. De retour à Paris, il devint membre de l’Académie de peinture (16S6), dont il fut successivement professeur, recteur, directeur et chancelier. Tout en continuant de préférence à faire des portraits, Largillière produisit des tableaux d histoire et de genre, des paysages, des toiles représentant des animaux, des fleurs et des fruits. Il se fit construire, rue Geoffroy-Langevin, un magnifique hôtel qu’il orna de toutes sortes d’objets d’art et où il termina sa longue et laborieuse vie. Doué d’un heureux caractère, d’un esprit ouvert et gai, il se fit un grand nombre d’amis parmi les artistes les plus distingués de son temps. Largillière composait avec la plus grande facilité et s’adonna avec succès à tous les genres. Ses œuvres sont remarquables par la vérité du coloris, par la fraîcheur du ton, par une légèreté de touche étonnante, par la correction du dessin ; ses draperies, amples et souples, sont savamment jetées, et il exécutait les têtes et les mains avec un soin, avec un art dignes des plus grands maîtres. U excellait surtout dans les portraits de femmes, dont il rendait avec un rare bonheur la physionomie, le caractère et la grâce. Parmi ses portraits, dont ou évalue le nombre h 1,500 et dont la plupart ont été gravés par Drevet, Edelinck, Desplaces, Vermeulen, Van Schuppen, nous citerons ceux. d& Louis XIV, du Cardinal de Noailles, de Colbert, archevêque-de Toulouse, delïuet, évêque d’Avranches, de Claude liourdaloue, de Charles Lebrun, de Van der Meulen, de i/Uc Duclos, de Forest, de Lambert de Thorigny, de Berlin, de Geoffroi, et plusieurs portraits de lui par lui-même. Les plus remarquables de ses tableaux d’histoire sont : le Itepas donné en 1087 par la ville à Louis XIV ; le Mariage du duc de Bourgogne en 1697, deux chefs-d’œuvre de composition et de couleur qui ont été détruits

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pendant la première Révolution ; un Ex-voto, qu’on voit à l’église Saint-Étienne-du-Mont, à Paris, et où il s’est représenté avec Santeuil ; Érection de croix, magnifique tableau, gravé par Roettiers ; une Fuite en Égypte, l’Assomption de la Vierge, etc.

LARGO adv. (lar-go— mot ital. qui signif. large). Mus. Se met en tête d’un morceau ou d’un passage, pour indiquer qu’il doit être exécuté d’un mouvement très-lent.

— Substantiv. Morceau qui doit être exécuté très-lentement : Le larghetto s’exécute moins lentement que le largo.

LARGO, village et paroisse d’Écosse, comté de File, sur la petite baie de son nom, formée par le golfe de Forth ; 2,750 hab. Fabrication et commerce de toiles. Largo sert de port à Kirkcaldy.

LARGS, ville d’Écosse, comté d’Ayr, sur le golfe de la Clyde, à 35 kilom. S.-O. de Glascovv ; 3,523 hab. Bains de mer fréquentés. Victoire remportée, en 1263, par Alexandre II, roi d’Écosse, sur Plaquin, roi de Norvège.

LARGUE adj. (lar-ghe — rad. large). Mar. Se dit d’une manœuvre, d’un agrès quelconque qui n’est par roidi ou arrêté : Cordage largue. Écoutes largues. Il Vent targue, Vent qui s’écarte de la route que l’on doit suivre d’au moins un quart de vent : Nous allions vent largue.

— s. va. Haute mer : Prendre, tenir le largue. II Grand largue, Allure qui se rapproche le plus du vent arrière plein, de toutes la plus favorable à la marche : L’amiral, suivi de toute l’armée, courut donc grand largue à peu prêsjusqu à la hauteur du cap Lézard. (PJ. Sue.)

LARGUE s. f. (lar-ghe). Argot. Jeune fille : C’est bêle de se faire terrer quand on tient une pareille largue. (Balz.)

LARGUÉ, ÉE (lar-ghé) part, passé du v. Larguer : La manœuvre fut rapidement larguée. A bord, une écoute, un seul cordage imprudemment largué, une fausse impulsion donnée au gouvernail, peuvent compromettre la sûreté du navire et de l’équipage. (E. Sue.)

LARGUER v. a. ou tr. (lar-ghé — rad. largue). Mar. Démarrer, lâcher, abandonner un cordage déjà amarré : Larguer l’écoute. Il Larguer les ris, Rendre aux huniers la partie de la toile qui était serrée sur les vergues par la bande de ris, afin de donner plus de voile au vent. Il Larguer une voile, la déployer au vent. Il Larguer un retour, Filer promptement une manœuvre quelconque. Il Largue ! commandement de larguer : Largue la grande boulinet Largue les perroquets t

— v. n. ou intr. Se disjoindre, en parlant de la membrure d’un navire : Pour le vaisseau, il n’a point largué du tout, et il est heureux que le bois n’en éclate point. (Archives mar.) Il Laisser porter, arriver : Il est très-certain et facile à démontrer que l’armée de dessous larguant d’un vent, et celle qui est dessus, à trois lieues, larguant trois quarts de vent davantage, elle coupera cinquante navires de celle qui est dessous à voilure égale, quoique celle gui largue davantage fasse beaucoup plus de chemin que l’autre.- (Tourville.) Il Le vent largue, Le vent cale ou marche par la poupe.

LARGUS s. m..(lar-guss — mot lat. qui signif. large). Entom. Genre d’insectes hémiptères, de la famille des lygéides, et type de la tribu des largides, dont les principales espèces vivent au Brésil.

LARGUS (Scribonius), médecin romain.

V. Scribonius.

LARI, bourg et comm. du royaume d’Italie, prov, district et à 25 kilom. S.-F. de Pise, ch.-l. de mandement et de circonscription électorale ; 9,101 hab. Il Ville d’Afrique, dans le Soudan, près de la rive N.-O. du lac Tchad ; 2,100 hab. Cette ville n’est composée que d’un assemblage de cabanes construites en jonc. Pèche dans le lac ; récolte et filage do coton.

LA RIBOISIÈRE (Jean-Ainbroise Baston, comte de), général français, né à Fougères ( !lle-et-Vilaine) en 1759, m<jrt en 1S12. Entré, en.1781, au service, comme lieutenant d’artillerie, il devint capitaine en 1791, dirigea l’armement de Mayence ; puis il prit part, deux ans plus tard, à la défense de cette place, assiégée par les armées coalisées. Promu, en 1795, au grade de colonel, il commanda successivement les pares d’artillerie des armées de Suisse, du Rhin et du Danube, devint général de brigade, et eut une part importante au succès de la bataille d’Austerlitz, où le feu de ses batteries engloutit l’infanterie russe entassée sur les glaces du lac de Menitz. A Iôna, il s’acharna à la poursuite de Bliicher et jeta, en présence même de l’ennemi, un pont sur l’Elbe, à Taugermunde. Il fut blessé, peu de temps après, au siège de Lubeek, commanda néanmoins l’artillerie pendant toute cette campagne, et, pendant celle de Pologne, eut encore une part glorieuse à la bataille d’Eylau, au siège de Dantzig, et aux batailles d’Heilsberg et de Friedland. Il avait été promu général de division après la bataille d’Eylau, et, à la paix de Tilsitt, il devint gouverneur du Hanovre, qu’il administra avec beaucoup de sagesse et de prudence. Il passa peu de temps après en Espagne, où il se distingua à la bataille de Soinmo-Sierra et au siège de Madrid, revint ensuite à la grande

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armée, fit construire, après la bataille d’Ess ling, neuf ponts sur le Danube, et fortifia l’île de Lobauj à la bataille de Wagram, sa formidable artillerie décida encore du succès. Nommé, à peu de temps de là, inspecteur général de 1 artillerie, il s’occupa surtout do visiter les ports de Toulon et les côtes de la Méditerranée, que les Anglais semblaient menacer, et fut ensuite chargé de pourvoir aux moyens de transport pour les vivres et le matériel de l’artillerie dans la grande expédition do Russie, pendant laquelle il fut placé à la tête de l’artillerie de la garde impériale. Il dirigea l’attaque de Sinolensk, détruisit avec son artillerie les redoutes des Russes à la bataille de la Moskowa, arma ensuite le Kremlin et rétablit notre artillerie sur le même pied qu’avant l’entrée en campagne. Mais, pendant la retraite, toute sa division ayant été détruite par le froid ou la faim, il lui fut impossible de sauver plus d’une vingtaine de canons ; et la vue de nos désastres, jointe à la douleur que lui causait la mort do son second fils, tué à la bataille de la Moskowa, lui causèrent, à Vilna, une maladie grave, dont il mourut quelques jours après, à Kœnigsberg, où on l’avait transporté.

LA’RIDOISIÈRE (Charles-ITonoré Baston, comte de), homme politique français, fils du précédent, né à Fougères en 1788, mort en 1S68. Il entra, en 1807, à l’École polytechnique, d’où il sortit, deux ans plus tard, avec le grade de lieutenant d’artillerie, fit, en cette qualité, la campagne d’Autriche, assista a la bataille de Wagram, remplit, après la paix de Vienne, différentes missions eu Italie et en Pologne, et devint, à son retour en France, aide de camp de son père, qu’il suivit en Russie. Il y assista à la prise de Sinolensk, à la bataille de la Moskowa, où son jeune frère Ferdinand fut tué, fut promu au grade de capitaine, combattit à Malo-Jaroslawetz, à KrasnoiJ et au passage de la Bérésina, et eut les pieds gelés pendant la retraite. De retour en France, il fut nommé chambellan de l’empereur, qui, pendant les Cent-Jours, le prit pour officier d’ordonnance. Après avoir assisté à la bataille de Waterloo, La Riboisière quitta le service sous la Restauration, avec le grade de chef d’escadron.

Représentant de sa villa natale à. la Chambre des députés, de 1829 à 1835, il y appartint d’abord à l’opposition ; mais, après la révolution de Juillet, il prêta son appui à la royauté qui en était issue et fut élevé, en 1835, à la pairie par Louis-Philippe." Fidèle à ses nouvelles convictions politiques, il soutint constamment, à là Chambre des pairs, la politique ministérielle, ce qui ne l’empêchait pas de commander, en qualité de colonel, la 50 légion de la garde nationale, qui était regardée comme la plus démocratique de Paris. Retiré dans ses terres après la révolution de février 1S48, il reparut sur la scène politique en 1849, comme député à l’Assemblée législative, où il fit partie de la minorité dévouée à la politique particulière de l’Élysée. Il vit avec joie le coup d’État de décembre 1851, et fut appelé au Sénat par décret en date du 25 janvier 1852. Le comte de La Riboisière avait épousé, en 1S14, Mlle Elisa Roy, fille de l’ancien ministre des finances de ce nom. Cette dernière, née en 1794, mourut sans enfants, en 1851, et donna, par son testament, la nue propriété de tous ses biens à la ville de Paris, à la condition d’établir un hôpital qui porterait son nom. Par suite d’une, transaction intervenue entre la ville de Paris et le comte de La Riboisière, celui-ci conserva, moyennant une somme de 2,000,000 francs, la propriété des biens de la comtesse, dont on estimait la valeur à près de 8 millions. La somme payée par le comte fut affectée, non à la fondation d’un nouvel hospice, mais à l’amélioration de l’hospice du Nord, qui reçut le nom à’hôpital de La Riboisière.

La Riboisière (hôpital). La construction de ce remarquable hôpital, situé dans le clos Saint-Lazare, fut commencée en 1S4G, d’après les plans de M. Gauthier, membre de l’Institut, terminée en mars 1854, et, le 13 du même mois, on ouvrit le nouvel établissement hospitalier aux malades des quartiers populeux qui l’environnent. Désigne d’abord sous le nom d’hôpital Louis-Philippe, puis, en 1848, sous celui d’hôpital de la République, il prit, en 1853, le nom d’hôpital de La Riboisière, pour consacrer le souvenir de la pieuse libéralité de la comtesse de La Riboisière, qui avait légué sa fortune, en nue propriété, à l’administration des hospices de Paris ; le montant de ce legs fut estimé à la somme de 2,600,000 francs. Le total de la dépense occasionnée par la construction de l’hôpital La Riboisière fut de 10,445,000 francs, dont un tiers a été supporté par l’admiifistration de l’Assistance publique, et les deux autres tiers par la ville de Paris. Cette dépense, répartie entre les 606 lits que renferme l’hôpital, représente, pour chacun d’eux, une somme de plus de 17,000 francs. L’hôpital de La Riboisière, établi sur un terrain de 52,000 mètres de superficie, se compose d’une série de bâtiments isolés, à deux étages chacun, séparés entre eux par des promenoirs, et établis sur deux lignes parallèles. Une grande cour plantée d’arbres, autour de laquelle règne une galerie vitrée, occupe la centre des constructions. Cette galerie établit une communication facile entre tou3 les ser-