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Lorsque l’Université eut été reconstituée, Fontanes, qui en était grand maître, la nomma professeur do littérature grecque à la Faculté des lettres ; mais Larcher, qui avait à cette époque quatre-vingt-trois tins, fut dispensé, a cause de son grand âge, d’occuper cette chaire, et Boissonade lui fut donné pour professeur suppléant. On a encore de ce savant helléniste une traduction de l’Anabase de Xénophon, des Remarques critiques sur les Ethiopiques d’Héliodore et une foule de mémoires insérés dans le Recueil de l’Académie des inscriptions, entre autres : Sur les vases théricléens ; Sur quelques époques des Assyriens ; Sur les fêtes des Grecs omises par Castellanus et Meursius ; Sur l’Iitymologicou magnum, etc. Nous citerons, en outre, parmi.les ouvrages m’il a traduits de l’anglais : le Discours sur a poésie pastorale, de Pope (1751, in-12) ; le Martinus Scriblerus, du même écrivain (L755) ; les Observations sur les maladies des armées, de Pringle (1755) ; l’Essai sur le sénat romain, de Chapman (17G5, in-12), etc.

LAItCHEH (Louis-Julien), compilateur et typographe, né à Chamont, prés de Senlis (Oise), en 1808, mort à Corbeil en 1865. Simple ouvrier typographe, il était devenu l’un des plus habiles de sa profession. Il dirigeait l’exécution du Grand Dictionnaire vniversel du XIXe siècle, lorsqu’il succomba à une douloureuse maladie, un cancer à l’estomac, dont ■ il était atteint. Larcher n’avait pas la prétention d’écrire lui-même ni d’instruire les autres par les idées tirées de son propre fonds ; il avait beaucoup lu, et, toujours en lisant, il. avait pensé à mettre à part ce qui lui paraissait le plus propre à intéresser l’esprit, à le former, pour le présenter ensuite, tout trié, a ceux qui n’ont ni le temps ni la facilité de faire de longues lectures. Tout ce qu’il a publié prouve son désir d’être utile. Outre un Dictionnaire pédagogique, un Petit trésor d’hygiène morale et l’Esprit des grands écrivains du xixe siècle, insérés dans l’École normale (1S58-1865), on a de lui : le Livre des pères de famille et des instituteurs, opinions des anciens et des modernes sur l’éducation des jeunes gens (in-18) ; le Livre desmères de famille et des institutrices, opinions des anciens et des modernes sur l’éducation des jeunes lilles (in-18) ; Petit dictionnaire orthographique (in-12) ; Dictionnaire historique (in-12) ; la Science pratique de la vie (in-18) ; les Anglais, Londres et l’Angleterre (in-18) ; la Femme jugée par les grands écrivains (in-8°), avec gravures, ouvrage qui a eu plusieurs éditions ; la Femme jugée par l’homme (in-18) ; les Hommes jugés par les femmes (in-18) ; les Femmes peintes par elles-mêmes (in-18) ; les Femmes jugées par tes bonnes langues (in-18) ; les Femmes ju-

?ées par les méchantes langues (in-18) ; Anthoogie satirique, ou le Mal que les poêles ont dit des femmes (in-18) ; Ce qu’on a dit du mariage et du célibat (in-18)} Ce qu’on a dit de la fidélité et de l’infidélité (in-18) ; Satires et diatribes sur les femmes, l’amour et le mariage (in-18) ; l’Art de rendre les femmes fidèles' (in-12) ; l’Art de connaître les femmes en partie simple, suivi de l’Art de connaître les femmes en partie double, avec balance (in-12) ; le Dernier mot sur les femmes (1864, in-12).

LARC11EVÉQUE, sculpteur français, né en 1721, mort à Montpellier en 1778. Appelé à Stockholm en 17GÙ, il y exécuta en bronze une statue de Gustave Wasa, une statue équestre de Gustave-Adolphe, laquelle décore la place du château, et diverses autres œuvres. En même temps, il forma plusieurs élèves distingués, et mourut deux ans après son retour en France.

LARCHEY(François-Étienne), général français, né à Cambrai en 1795. Élève de La Flèche et de Saint-Cyr, il devint, en 1814, lieutenant d’artillerie, fut licencié après les Cent-Jours et rentra au service en 1817. Pendant l’expédition d’Espagne, en 1823, il commanda l’artillerie à Burgos, devint capitaine en 1828, et major en 1843, fut chargé, en 1848, d’organiser le parc de siège da l’artillerie de l’armée des Alpes, et, l’année suivante, reçut le commandement de l’artillerie du corps expéditionnaire en Italie, où, comme colonel, il prit part au siège de Rome et occupa le château Saint-Ange. Promu général debrigade, en 1852, il reçut, en 1854, le commandement militaire do Constautinople, "Varna et Galliyoli, et fit preuve, dans ce poste difficile, d’une énergie et d’une modération qui lui concilièrent l’amitié et le respect des Ottomans, avec lesquels ses fonctions le mettaient chaque jour en rapport. Il fut promu, en 1855, au

  • grade de général de division et rentra, l’année

suivante, en France, où il a été admis, en 18C0, dans le cadre de réserve.

LARCHEY (Étienne-Lorédan), publiciste et archéologue français, fils du précédent, né à Metz en 1831. En 1848, il quittait les cours de l’École de droit, et s’engageait pour deux ans dans un régiment d’artillerie. Nous le retrouvons, en 1S50, à l’École des chartes. En 1852, il obtint un emploi à la bibliothèque Mazariue, qu’il quitta, en 1873, par suite de sa nomination comme bibliothécaire à l’Arsenal. M. Larchey est un érudit, un littérateur et un bibliophile. On lui doit des éditions de plusieurs ouvrages : Journal de Jehan Aubrion, bourgeois de Metz (Metz, 1857, iii-S°), publié aux Irais de la ville et de l’Académie de Metz ; Correspondance intime de l’armée d’Égypte (1805, in-16) ;- Mystifications de Caillot-Duval

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(18G4, in-ic) ; Souvenirs de Jean Douhier (in-12) ; JYotes de René d’Argenson, lieutenant général de police (186G, in-12), etc. Depuis 1853, il n’a cessé de collaborer à divers journaux : Revue anecdotiqua, Athenmum et Revue contemporaine, Bibliothèque universelle de Genève, Figaro, Courrier de Paris, Paris-Magazine, Impartial du Rhin, Progrès de Lyon, Petite revue, Monde illustré, Moniteur universel, Ribliophile français, etc. Il a fondé, en 1873, une nouvelle revue pittoresque : la Mosaïque.

Comme livres, nous citerons de lui : les Excentricités du langage. (1860, in-18), dictionnaire argotique raisonné, arrivé à sa C° édition ; Oriyines de l’artillerie française (18G2, in-8°), fruit de longues recherches, éclairées par une suite de 20 planches autographiées par l’auteur d’après les monuments du xiv<= et du xvo siècle (1863, in-fol.) ; les Maîtres bombardiers de Metz (18GO, in-8u) ; les Joueurs de mots (1867, in-12) ; Gens singuliers (1807, in-12) ; Petits documents pour servir à l’histoire aa nos mœurs (1809), recueil de treize plaquettes originales, tirées à petit nombre ; Almanach des assiégés, petit livre bizarre publié le 23 décembre 1870, vers la fin du siège de Paris ; Mémorial illustré des deux sièges (1871, infol.) ; Bibliothèque des mémoires du xixe siècle (1871, in-lG), premier tome d’une série où l’auteur se proposait de passer en revue tous les mémoires contemporains.

LARCIN s. m. (lar-sain — lat. lalrocinium ; de latro, larron). Action de celui qui dérobe clandestinement et sans violence : Commettre un larcin. Être accusé de larcin. Lycurgue, mêlant le larcin avec l’esprit de justice, le plus dur esclavage avec l’extrême liberté, donna de la stabilité à sa ville. (Montesq.) Il Chose dérobée : Cacher soigneusement son larcin.

— Par ext. Plagiat, action de celui qui puise, sans citer, dans les écrits d’autrui : Celui qui pille les auteurs doit du moins savoir lien déguiser les larcins. (Bouhours.) En fait de larcin littéraire, il faut voler et tuer son homme. (Rulhicre.) Il Passage emprunté à un auteur sans le citer :

Va, va restituer tous les honteux larcins

Que réclament sur toi les Grecs et les Latins.

Molière.

—7-Poétiq. Faveur amoureuse prise aune femme, avec quelque résistance de la part de celle^i : Larcin d’amour. Un doux larcin. Larcins d’amour ne veulent longue pause. La Fontaine.

•— Fig. Emprunt qui a quelque chose d’in-Kénieux : L’amour est le plus joli larcin que Ta société ait su faire à la nature. (Balz.)

LARCY (Charles-Paulin-Roger de Saubert, baron de), homme politique français, né au Vigan (Gard) en 1805. Il étudia le droit à Paris, y fut reçu avocat en 1820, et devint l’année suivante juge auditeur, puis, en 1829, substitut à Alais. Démissionnaire après la révolution de Juillet, il reprit la profession d’avocat à Nîmes, où il ne tarda pas à se faire remarquer, principalement en plaidant dans des affaires politiques et en se plaçant parmi les plus ardents défenseurs de la cause légitimiste. En 1831, il publia, sous ce titre : la Révolution de la France, une brochure qui eut un certain retentissement et qui valut a l’auteur les félicitations de Chateaubriand. M. de Larcy était, depuis 1833, membre du conseil général du Gard, lorsqu’il fut élu député, en 1839, par l’arrondissement de Montpellier. Fidèle aux convictions politiques qui lui avaient fait quitter la carrière de la magistrature eu 1830, il siégea à la Chambre sur les bancs de l’extrême droite, et fit aji gouvernement une guerre sans relâche. En 1843, il fut l’un des cinq députés qui allèrent visiter le comte de Chambord à Belgrave-Squarc, et qui, flétris pour ce fait, par un vote de la Chambre (janvier 1844), donnèrent leur démission et furent presque aussitôt réélus. Moins heureux aux élections de 1840 * il échoua. Toutefois, il venait do triompher dans une élection partielle, lorsque éclata la révolution de février 1848. Il se porta alors comme candidat à. la Constituante, fut élu représentant du peuple à la fois dans le Gard et dans l’Hérault, et opta pour le Gard. Bien que, dans sa profession île foi, il eût déclaré être prêt à accepter un essai loyal de la république, M. de Larcy fut, tant à la Constituante qu’à la Législative à, laquelle il fût réélu, un des coryphées do la réaction monarchique et il mit tout eu œuvre pour empêcher les institutions nouvelles de s implanter. Il fut notamment un des plus chauds partisans de la mutilation du suffrage universel (31 mai IS50), un des patrons de la loi Falloux qui livrait l’enseignement aux mains du clergé, etc. "Vers la fin de la Législative, il cessa d’appuyer la politique de Louis Bonaparte, dont il entrevit les vues ambitieuses, et fut, le 2 décembre 1851, l’un des députés qui se réunirent à la mairie du X<> arrondissement pour protester contre le coup d’État. Rentré dans la vie privée après la proclamation de l’Empire, il posa sans succès sa candidature, comme député de l’opposition, dans le département du Gard, aux élections de 1863 et de 1869. Quelques mois avant cette dernière élection, il fut poursuivi pour avoir tenu chez lui une réunion privée, et condamné à, une amende (octobre 1SOS).

Le 8 février 1871, les électeurs du Gard envoyèrent M. de Larcy à l’Assemblée nationale. Le 19 du même mois, M. Thiers, devenu

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chef du pouvoir exécutif, ayant constitué un ministère dit de conciliation, confia le portefeuille des travaux publics au député du Gard, qui, tout en restant légitimiste, consentit à faire partie de ce cabinet. M. de Larcy y joua un rôle très-effacé et s’occupa principalement de réorganiser les transports par chemins de fer. Lorsque le député Rivet proposa de conférer à M. Thiers le titre de président de la République, le ministre des travaux publics donna sa démission, qu’il retira sur les instances de ce dernier (2 septembre 1871), mais s’abstint de voter sur la proposition. Le 20 juin 1872, M. Thiers ayant refusé de se soumettre aux exigences des délégués de la droite, qui voulaient lui imposer une politique conforme aux vues de la majorité monarchique, ’M. de Larcy crut devoir donner définitivement sa démission deux jours plus tard. Le 3 juillet suivant, il fut nommé président de la réunion des Réservoirs, composée en très-grande partie do légitimistes. Après le message de M. Thiers, qui proposait de constituer la république (novembre 1872), M. de Larcy se joignit aux membres de la majorité qui, à la suite de la proposition Kerdrel, essayèrent de renverser le président de la République, puis il devint président de la fameuse commission des Trente, chargée de régler les attributions des pouvoirs publies (décembre

1872 à mars 1873), et, le îor mars, il prononça un discours sur les conclusions de cette commission. M. de Larcy a constamment voté

avec la majorité monarchique de l’Assemblée qui, impuissante à établir la royauté, n’a cessé d’agiter le pays, d’y porter le trouble et d’empêcher la fondation du seul gouvernement qui présente des garanties de durée en France, le gouvernement républicain. Indépendamment de nombreux articles insérés

dans divers journaux, on doit à M. de Larcy : Des vicissitudes politiques de la France (1860, in-8<>).

LARD s. m. (lar — du lat. lardum et laridum ; du gr. larinos, gras). Substance grasse, renfermée dans les mailles du tissu cellulairesous-cutané de plusieurs quadrupèdes à peau

épaisse : Lard de cochon, de rhinocéros, d’hippopotame, d’éléphant, de phoque. Lard épais, ferma, mou. Tous les animaux pourvus de lard ont les fibres grossières, la chair dure et da difficile digestion. (Virey.) Il Se dit absolument du lard do cochon : Du lard rance. Une tranche, une flèche, un quartier de lard. Une omelette au lard. Il est des obèses dont la peau, quand on la dissèque, semble offrir les caractères du lard. (Raspail.)

Gros lard ou Lard gras, Lard qui ne contient aucune partie de chair musculaire.

Petit lard ou Lard maigre, Celui qui est entremêlé de couches de chair musculaire.

— Miner. Pierre de lard, Stéatitc.

— Loc. farn. Faire du lard, Engraisser dans l’inaction : L’homme obèse fait du lard ; il devient gras à lard, d’où le langage arrive peu à peu à la locution injurieuse, mais d’une exactitude physiologique et pittoresque, gras comme un porc. (Raspail.) 11 Être gras à lard, Être excessivement gras :

Oisif et yras d lard, le jeune solitaire S’ennuya, se lassa de ne manquer de rien.

Florun.

Il Avoir mangé le lard, Avoir commis la faute, être le coupable : Ce n’est pas moi qui ai mangé le lard, il Jeter son lard aux chiens, Faire des actes de prodigalité ; s’emploie surtout avec la négation, pour exprimer l’avarice de quelqu’un : Je vois que tu ne jettes pas ton lard aux ciiiENS. il Être vilain comme lard jaune, Être très-avare. U Venir comme lard aux pois, Venir à propos.

— Moll. Nom vulgaire de plusieurs coquilles du genre murex ou.rocher.

— Teehn. Nom donné a l’aubier ou partie molle de l’arbre qui se trouve sous l’écorce.

— Encycl. « Le lard, dit M. Joignealix, se présente parfois, on le sait, avec une épaisseur considérable, et la première qualité qu’on en exige communément, c’est une grande fermeté. Il doit offrir aussi une belle teinte, légèrement rosée, et un grain fin. Cette finesse de grain se manifeste quelquefois par une succession de petites rides ondulées, qui courent sur la surface de la graisse et la rendent comme frisée. » L’éminent agronome discute ensuite longuement la valeur que la fermeté du lard peut donner à cette substance ; il arrive à cette conclusion, que le prix que les ■charcutiers français attachent à cette qualité est presque un préjugé. Son avis est quej entre une fermeté excessive, qui empêche le lard de bien prendre le sel, et une mollesse trop grande, qui oblige à en faire du saindoux, il y a une fermeté modérée, qu’il conviendrait de rechercher.

Le lard se conserve salé ou fumé. Un moyen commode et sûr de le conserver salé, c’est d’entasser trois ou quatre pièces, bien pressées et entourées de foin, de fermer soigneusement la caisse et de la tenir en un lieu sec. Le lard fumé se prépare comme le jambon.

Le lard, fumé ou salé, est exposé aux attaques de plusieurs insectes : c’est d’abord l’aglosse de la graisse, sorte de pyrale, plus grande que les teignes ordinaires ; puis le piophile îiu jambon, si bien étudié par L. Dufour ; enfin, le dermeste du lard, coléoptère dont les larves vivent dans le lard. Ce dermeste est ovale, aplati, de couleur noire,

LARD

19 :

avec la base des élytros cendrée et ponctuée de noir ; sa longueur est de om,006 ; sa larvo est longue de om,010 à 0™,012. brune, éoailleuso en dessus, blanche en dessous, très-poilue, épaisse vers la tête et graduellement amincie en arrière ; elle se meut avec agilité. Le lard réduit eu saindoux a de nombreux usages en cuisine, et, dans certains cas, remplace avantageusement le beurre comme base de sauces. On l’emploie aussi, fréquemment, découpé en petits morceaux carrés, par exemple dans l’omelette au lard, le civet, etc., etc. ; mais l’usage le plus fréquent consiste à le découper on lanières pour piquer les pièces, et en bandes pour les envelopper ou pour former un fond de cuisson. Pour le premier emploi, le lard le plus forme est celui qu’il faut préférer, parce qu’il se divise facilement en bandes. Les paysans consomment aussi le lard on nature, après l’avoir fait servir a la confection do la soupo : c’est une nourriture lourde, indigeste s qui ne peut être recommandée qu’aux estomacs vigoureux et aux appétits peu difficiles.

LARDACÉ, ÉE adj."(lar-da-sé — rad. lard). Pathol. Qui a l’apparence du lard : Tissus lardacés. Il Se dit d’une variété de cancer, qui donne à la partie malade un aspect analogue à celui du lard.

LARDAJOLO s. m. (lar-da-jo-lo). Bot. Petit agaric comestible des environs de Florence.

LARDS s. f. (la-rde — rad. lard). Morceau de viande lardée : Puis venaient les pigeons rôtis, les lupins en pâté, la larde de cerf au poivra noir. (La Bédollière.)

LARDÉ, ÉE (lar-dé) part, passé du v. Larder : Un morceau de bœuf lardé. De ta viande lardée.

—r Par. ext. Entremêlé ou semé ça et fit : Un livre lardé de citations grecques. Je voudrais bien savoir à quoi servent tous ces ru-bans dont vous voilà lardée, depuis les pieds jusqu’à la tête. (Mol.) 11 Percé d’un ou plusieurs trous profonds, comme ceux que fait une lardoire : Être lardé de coups d’épée.

— Mar. Bonnette lardée, Grosso toile piquée, qui sert à aveugler une voie d’eau.

LARDER v, a. ou tr. (lar-dé — rad. lard). Piquer do lardons : Larder un fricandeau.

— Par ext. Percer de trous profonds, comme ceux que fait une lardoire : Larder quelqu’un de coups d’épée.

— Fig. Poursuivre de traits nombreux et piquants : Larder quelqu’un d’épigrammes, de brocards. C’est un gars qui larderait son propre père d’épigrammes, et le mangerait à la croqite-au-sel pour cinq francs de plus. (Em. Augier.)

— Fam. Semer, entremêler : Il larde ses écrits de citations latines.

— Jeux. Larder une carie, L’introduire frauduleusement dans un jeu.

— Manège. Larder un cheval, Abuser de l’éperon, l’en frapper do façon à laisser dès traces.

— Mar. Larder une voile, une sangle, un paillet, Passer des bouts de fil de caret sur leurs deux faces, et en détordre les extrémités pour les mettre en étoupo. il Larder une ralingue, La coudre sur le bord d’une voile, en passant l’aiguille entre ses torons.

— Art milit. Larder un saucisson, un gabion, L’unir à d’autres par des piquets.

— Constr. Larder une pièce de.bois, Y planter un grand nombre de clous, pour faire tenir le plâtre dont on veut la revêtir.

— v. n. ou intr. Se dit de la navette qui s’engage malet passe à travers les fils d’une des nappes de la traîne.

Se larder v. pr. Être lardé : Il y a des viandes qui ne doivent pas se larder.

— Se frapper mutuellement d’un ou plusieurs coups très-pénétrants : Les duux adversaires se lardèrent du même coup. Dans les disputes de cabaret, les Italiens se lardent de coups de stylet.

LARDERASSE s. f. (lar-de-ra-se). Mar. Grosso corde d’étoupe ou de chanvre grossier.

LARDÈRE s. f. (lar-dè-re). Ornith. Nom vulgaire de la mésange charbonnière. Il On dit aussi lardeiucue, et lardier s. m.

LARDERON s. m. (lar-de-ron). Ornith. Nom vulgaire de la petite mésange bleue.

LARDEUX, EUSE adj. (lar-deu, eu-zorad. tard). Qui 0. l’apparence du lard : Chairs lardeuses.

— Comm. Poires lardeuses, Caoutchouc en forme de poire, dont l’intérieur a pris la consistance et les apparences du lard.

LARDIER s. m. (lar-dié). Ornith. V. lar-

DÈRB.

LARD1EK (Jean), théologien français, né à Chàteau-Gontier en 1001, mort on 1GU1. Il devint visiteur de l’ordre de Fontevrault, et fut un travailleur infatigable. Lardier ne composa pas moins de 03 volumes in-folio, qui sont aujourd’hui perdus.

LARDIFORME adj. (lar-di-for-me — de lard, et forme). Hist. nat. Qui ressemble à du lard : Tissus lardiformes.

LARDITE s. f. (lar-di-to — rad. lard). Miner. Variété do quartz, qui, par son aspect, sa translucidité et la disposition de ses couches, offre quelque ressemblance avec un