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terne ordinaire est une boite rectangulaire, dont les côtés sont ordinairement formés par des plaques en fer-blanc percées de trous ; l’un d’eux, quelquefois tous les quatre, sont faits d’une porte-châssis dans laquelle est adapté un verre à vitres ; au-dessus est placé une sorte de petit toit percé d’une ouverture, qui est comme la cheminée de la lanterne. Dans les lanternes communes, on se borne à cribler de trous les parois, ce qui suffit pour laisser pénétrer l’air, et la fumée sort comme elle peut. Une remarque intéressante à faire, c’est que les lanternes à parois criblées de trous ne laissent pénétrer que les gaz qui se meuvent lentement ; un vent impétueux ne se fait que faiblement sentir à l’intérieur et n’agite que très-peu la flamme. Il en est ainsi dans la lampe de sûreté inventée par Davy. Quand les lanternes à cheminée ont leurs quatre côtéâ formés par des châssis dans lesquels sont placés de petites vitres, comme l’air ne pourrait pénétrer à l’intérieur de la lanterne, il est absolument nécessaire que le plafond soit percé d’une ouverture. On remplace les verres à vitres, dans les lanternes confectionnées avec quelque soin, par des feuilles très-minces de corne, qui sont presque aussi transparentes que le verre, et qui ont l’avantage de ne point casser. L’usage de ces dernières lanternes est surtout utile aux personnes qui ont à s’éclairer dans des milieux pouvant contenir des matières facilement inflammables ou des gaz explosibles, tels, par exemple, que les caves qui contiennent des produits chimiques, des barriques de pétrole, etc. On ne saurait trop, pour toutes ces industries, recommander l’emploi des lanternes à vitres en corne ou en toile métalli : que, afin de prévenir les accidents trop fréquents causés par l’introduction de flambeaux et de lanternes ouvertes.

La lanterne sourde diffère des précédentes en ce que trois des côtés sont fermés par un corps opaque, et que le quatrième, muni d’un verre bombé, peut être fermé a l’aide d’un petit volet. Le faisceau lumineux que donne une lanterne de ce genre n’éclaire qu’une petite étendue, et laisse dans l’ombre la plus complète tout ce qu’il n’éclaire pas. Grâce à toutes ces dispositions, le porteur de la lanterne sourde peut voir sans être vu, et peut même faire disparaître tout à coup la lumière qui révélerait sa présence.

On fabrique depuis quelque temps un genre de lanterne qui peut se porter dans la poche et qui est employée surtout pour descendre dans les caves. Cet ustensile est composé d’un étui long environ de om,20 et de om,04 de diamètre, qui contient des allumettes, un rouleau de cette petite bougie qu’on appelle vulgairement rat-de-cave, et, enfin, la lanterne elle-même. Celle-ci est faite d’une feuille de corne excessivement mince et roulée ; au milieu est fixé un bout de rat-decava. Pour allumer cette bougie, on enlève la corne, puis on la replace quand la mèche est enflammée. Comme dans les lanternes ordinaires, un petit toit est placé au-dessus, laissant assez d’espace pour que l’air puisse pénétrer, et, quand on repousse la lanterne dans son étui, c’est ce petit toit qui forme le couvercle de l’appareil.

La lanterne est un ustensile d’éclairage des plus simples ; aussi son usage remonte-t-ii a des temps très-éloignés. Les anciens l’ont connue, et ils en confectionnaient les vitres avec des feuilles minces de mica. Au moyen âge, lorsque les rues n’étaient éclairées que par les clairs de lune, quand des coupe-jarrets attendaient les passants, en embuscade au coin des rues, les habitants condamnés à sortir entre la tombée du jour et l’heure du couvre-feu avaient soin de se munir de lanternes. Plusieurs ordonnances obligèrent les habitants d’un certain nombre de villes à porter des lanternes dans leurs promenades nocturnes. Dans plusieurs pays, en Hollande, notamment, cette coutume de se promener avec des lanternes s’est conservée dans les petites villes et dans les villages.

— Hist. Lanternes publiques. Les Parisiens du xixe siècle, ou, pour mieux dire, de la seconde moitié du xixe siècle, habitués au brillant éclairage au gaz, qui supprime en quelque sorte la nuit, ont peine à croire que leur ville, il y a deux cents ans, ne connaissait d’autre lumière que celle de la lune et des étoiles. Il en est ainsi cependant ; avant 1667, les rues de Paris ne connaissaient pas les lanternes publiques. Dans certaines circonstances seulement, où les vols devenaient par trop fréquents, on se bornait à ordonner à chaque propriétaire des maisons ayant façade sur la rue de placer, après neuf heures du soir, sous une fenêtre du premier étage, une lanterne allumée. Ce fut M. de La Reynie, lieutenant du prévôt de Paris pour la police, qui, le premier, en 1667, ordonna l’établissement fixe des lanternes dans les rues de Paris. On commença par en placer une à chaque bout de rue et une autre au milieu ; le nombre en fut un peu plus multiplié dans les rues d’une grande longueur. Ces lanternes, munies d’un bout de chandelle, étaient suspendues par une corde à une tige de fer en forme de potence, fixée dans le mur. Les lanternes de La I-teynie réalisèrent un grand progrès : elles diminuèrent notablement le nombre des attaques nocturnes. Ces lanternes subsistèrent jusqu’en 1766, époque où Bailly entreprit d’y substituer des rêver LANT

bères ou lanternes a. réflecteur. Dès la mois d’avril de cette année, plus de la moitié des rues de Paris étaient éclairées par des lanternes de ce genre, lorsqu’on les remplaça par un nouveau modèle qu’avait imaginé Bourgeois de Châtel-Blanc. Les réverbères Bourgeois durèrent, sans modification, jusqu’au jour où le gaz fut appliqué à l’éclairage.

Lanterne de la Grève, Ce trop fameux réverbère, qui fut, en 1789, l’instrument de quelques exécutions sommaires, était accroché à une potence de fer placée au-dessus de la boutique d’un sieur Delanoue, épicier, qui avait pour enseigne une tête de Louis XIV avec cet écriteau : Au coin du roi. La boutique, en effet, formait le coin de la rue de la Vannerie et de la place de Grève.

Déjà, en avril, on y avait accroché une effigie de Réveillon. Le 14 juillet, jour de la prise de la Bastille, on y pendit successivement deux malheureux invalides et le major de Losme, capturés dans la forteresse, et accusés d’avoir tiré sur le peuple. Au milieu des émotions, des colères et des terreurs de la multitude, le cri à la lanterne/ retentit dès lors souvent aux oreilles des aristocrates. Grâce à l’étonnante légèreté du peuple français, la lanterne eut même une manière de vogue, et servit de texte à d’odieuses plaisanteries renouvelées des innombrables lazzi du moyen âge sur la potence et les pendus.

Dans les jours qui suivirent le 1-4 juillet, plusieurs aristocrates, arrêtés dans leur fuite, furent traînés vers le fatal réverbère, mais sauvés par Bailly et La Fayette.

Moins heureux, le fameux Foulon, d’ailleurs si justement détesté, fut bel et bien pendu. Son gendre, Bertier, également arrêté, fut amené sous le réverbère ; mais il se débattit, arracha un fusil à un de ceux qui le conduisaient, et se fit tuer en se défendant.

Au 5 octobre, le brave abbéLefebvre d’Ormesson, membre de la Commune, fut à demi pendu par les femmes, que le désespoir rendait folles ; heureusement pour lui on coupa la corde. Dans les mêmes journées, le peuple, égaré par la faim, pendit à la lanterne le boulanger François, accusé d’accaparement.

Ce fut, croyons-nous, la dernière exécution de ce genre, du moins à Paris ; car, par une déplorable émulation, il y eut aussi ça et là, dans les provinces, quelques lanternes. En somme, le nombre des victimes ne fut pas considérable ; on parla, on menaça heureusement beaucoup plus qu’on n’agit. Camille Desmoulins, le moins cruel des hommes, s’intitulait follement le procureur général de la lanterne, et l’un de ses pamphlets porte pour titre : Discours de la lanterne aux Parisiens (c’est d’ailleurs un plaidoyer contre les exécutions sommaires). Parmi les caricatures dont son journal était parfois accompagné, on en remarque une représentant un homme à cheval et une la7iterne derrière, avec cette épigraphe :

La lanterne est en croupe et galope avec lui.

Il s’agissait de Mounier, qui s’était retiré en Dauphiné après les journées d’octobre ; la caricature exprimait ainsi qu’il avait voulu fuir la lanterne, « Mirabeau, Mirabeau ! écrivait Fréron, moins de talent et plus de vertus, ou gare la lanterne !’On publiaaussi beaucoup de factums remplis des mêmes saillies déplorables et des mêmes allusions, entre autres : Dialogue entre la lanterne de Paris et la lanterne de Versailles ; Prière pour les aristocrates agonisants avec l’office des morts et les litanies de la lanterne, etc. Le fond est toujours le même, à savoir que la lanterne sert à éclairer le peuple et à contenir les aristocrates et les contrerévolutionnaires. Il faut rappeler, non pour

les justifier, mais pour expliquer ces aberrations, qu’alors il n’y avait pas de justice, sinon contre les amis de la liberté, et que la Révolution n’avait pas d’ennemis plus passionnés que le parlement, le Châtelet et tous les tribunaux : de là l’idée que le peuple, dans cette crise, pouvait seul saisir et frapper les coupables puissants. Il faut ajouter que la barbarie des supplices légaux avait endurci les âmes, accoutumé les yeux aux spectacles les plus sanglants ; enfin il faut se rappeler les furies de la lutte, les trahisons, les complots pour affamer le peuple, écraser la Révolution, les provocations insensées des royalistes, des journaux et des pamphlets soudoyés par la cour, et qui ne parlaient que de massacrer, de pendre et de torturer les patriotes les plus modérés, de régénérer la France dans un bain de sang. (Journal de la cour et de la ville, 27 juin 1791.) Naturellement ces journaux exploitaient largement les quelques exécutions sommaires qui avaient eu lieu et inventaient chaque jour quelque calomnie qui enrichissait la légende de la lanterne. C’est ainsi qu’ils racontaient avec effronterie que Duport avait inventé le jeu de la lanterne, exactement comme on prélendit, plus tard, que tel réprésentant du peuple avait chez lui une petite guillotine dont il amusait sa société en décapitant des volailles. Charles Lamctli, suivant ces pasquinades, avait fait dresser pour sa petite fille un catéchisme dont le premier article était : « Que faut-il pour faire une constitution ? — Une Assemblée nationale et des lanternes. » lie Bulletin des couches de jt/e Target, père et mère de la Constitution représentait le berceau de celle-ci orné d’une lanterne. Le même pamphlétaire rédige en ces termes le dernier article du testament de

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Target, mort en couches de la Constitution : « Je désire que mes entrailles, renfermées dans une boîte de plomb, soient enterrées dans la place Nationale, ci-devant dite de Grève, sous la fameuse lanterne. » Enfin c’est Rabaut-Saint-Étienne qui fait préseVit à la jeune Constitution de quelques joujoux destinés à son amusement, tels qu’une, petite lanterne, une petite pique et un petit poignard merveilleusement travaillés. « Vous n aviez pour spectacle, dit un libelle du vicomte de Mirabeau, quand l’argent vous manquait, que les farces du boulevard qui se donnaient gratis pour le peuple ; aujourd’hui vous avez la tribune de l’Assemblée nationale, et, de temps à autre, une petite représentation de la lanterne. • Suleau, autre publiciste royaliste, publiait dans une bouffonnerie « le moyen de papillonner autour de toutes les lanternes de la capitale et des provinces, sans-être jamais fixé par leur vertu attractive, qui donne une esquinancie jugulatoire à tous ceux qui se trouvent forcés de faire une station dans leur atmosphère apoplectique. »

Parmi les anecdotes qui se rapportent à cette malheureuse lanterne, nous en mentionnerons seulement deux. La première est fort connue. On sait que l’abbé Maury était, dans l’Assemblée constituante, le défenseur le plus acharné des institutions du passé, ajoutons le plus agressif et le plus insolent provocateur ; aussi était-il exécré du peuple. Souvent il fut hué et menacé dans les rues. Il s’en tirait par des bouffonneries cyniques qui désarmaient.la foule, quelquefois par des à-propos heureux et spirituels. Un jour qu’on avait poussé contre lui le cri à la lanterne ! « Eh bien 1 s’éciia-t-il, quand vous m’aurez mis à la lanterne, y verrez-vous plus clair ? »

Ces saillies donnaient à l’abbé une espèce de vogue qui n’éteignait pas la haine, mais qui la désarmait momentanément. « Un bon mot, dit l’abbé de Pradt, lui valait un mois de sécurité. »

Dans le moment où l’on discutait la fameuse question du veto royal, un patriote du faubourg, entendant constamment prononcer ce mot avec des commentaires injurieux et l’accent de l’indignation, s’écria, dans l’assemblée de sou district : « Eh bien ! puisque « ce veto nuit aux intérêts de la nation, il faut le f... À la lanterne ! » Il est bon de rappeler qu’il n’était question que du projet de loi, et qu’on n’avait pas encore donné ce nom de Veto à Louis XVI.

— Mœurs et Coût. Fête des lanternes. Cette fête a lieu en Chine pendant le premier mois de l’année ; elle commence le 13 et finit le 17. Pendant ces quatre jours, tout l’empire chinois présenterait à celui qui pourrait le voir à vol d’oiseau l’aspect d’une vaste mer do feu ; il n’y a personne dans les villes ou dans les campagnes, sur les côtes ou sur les rivières, qui n’allume des lanternes peintes, de formes bizarres ; point de maison, quelque pauvre qu’elle soit, qui n’en ait de suspendues dans les cours et à toutes les fenêtres. Le luxe déployé en cette occasion est vraiment incroyable ; il y a des lanternes qui coûtent plusieurs milliers de francs. Toutes les boutiques sont fermées ;’ on va par la ville voir les habitations des grands mandarins et des riches. Ces jours-là les portes de la ville restent constamment ouvertes, afin que le peuple des campagnes puisse venir visiter les monuments publics, qui sont ornés avec un grand luxe et qui sont librement ouverts à tout le monde. Il y a des lanternes qui ont plusieurs mètres de diamètre ; il en est qui sont composées de six panneaux, dont la cadre est de bois vernissé et orné de dorures ; on tend à chaque panneau une toile de soie fine et transparente, sur laquelle on a eu soin de peindre des fleurs, des arbres, des animaux, des figures humaines. Il y en a d’autres qui sont faites d’une corne transparente et de couleur bleue, d’une grande beauté. Oa met dans ces lanternes beaucoup de lampes et un grand nombre de bougies, dont la lumière anime les figures peintes. Le haut est couronné par différents ouvrages de sculpture, d’où pendent à chaque angle des banderoles de satin de couleurs variées. Des hommes portent dans les rues un dragon plein de lumières, et qui mesure souvent, de la tête à la queue, plus de 20 à 30 mètres. Mais ce qui donne le plus grand éclat à la fête, ce sont les feux d’artifice que l’on tire dans tous les quartiers de la ville. C’est l’empereur lui-même qui donno le signal, en mettant le feu à celui de la grande place. Aussitôt, sur un espace de plus de 100 mètres carrés, on n’aperçoit que fusées qui lancent des pluies d’or et de feux de toutes couleurs. L’illumination générale suit les feux d’artifices.

— Archéol. Lanterne des morts. V. fanal

DE CIMETIÈRE.

— Physiq. Lanterne magique. Le jésuite ICircher donne, dans son Ai’s magna lucis et timbrai, la description de l’appareil devenu populaire sous le nom de lanterne magique, et dont il passe généralement pour l’inventeur.

Cet instrument sert à faire paraître, agrandies, sur un écran blanc ou une muraille, des images peintes avec des couleurs transparentes sur des morceaux de verre mince. Il se compose d’une lanterne ou boite en ferblanc, dans laquelle sont placés un miroir concave et, au foyer de ce miroir, une.

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lampe. À la lanterne est adapté un tube renfermant deux lentilles convergentes L, L’, dont la première, appelée deini-boule, est un verre plan-convqxe ; l’autre est l’objectif. Entre l’objectif et la deini-boule, près de celle-ci, Se trouve une ouverture par laquelle on introduit une mince lame de verre V, sur laquelle sont peintes les figures qu’on veut faire apparaître.

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Les rayons de la lumière fournie par la lampe sont réfléchis par le miroir sur fa lentille L, qui les concentre vers les figures do la lame V, en les éclairant fortement. Les rayons ainsi colorés qui sortent de la lame de verre sont à leur tour reçus par l’objectif, au sortir duquel ils divergent, et vont former, sur un écran convenablement éloigné, une image réelle, amplifiée et renversée, des figures peintes sur la lame. Pour que l’image ne paraisse pas renversée, on a eu soin de renverser la lame de verre elle-même.

Le grossissement produit par la lanterne magique s’estime comme celui des lentilles, d’après la proportion suivante : La grandeur de l’image est à celle de l’objet comme la distance de l’objectif à l’image est à la distance de l’objectif à l’objet.’ On peut donc, avec un objectif à court foyer, obtenir des images très-grandes. Toutefois, si le dessin n’est éclairé, comme c’est l’ordinaire, que par la flamme d’une lampe ou d’une bougie, on ne peut guère dépasser un grossissement linéaire de 20 à 25 fois.

Dans certaines salles de spectacle, l’éclairage des dessins est produit par la lumière Drummond. Comme on peut augmenter considérablement et diminuer de même l’intensité de cette lumière, on peut ainsi augmenter ou diminuer proportionnellement l’éclat des images, et, par là même, en faisant varier les jeux de lumière, multiplier les jouissances du spectateur. Musschenbrœk, dans ses Essais de physique, et l’abbé Nollet, dans ses Leçons de physique, se sont occupés en détail delà lanterne magique, dont le perfectionnement n’a point paru à Euler indigne de son attention. (V. Nouveaux commentaires de Saint-Pétersbourg, tome III.)

— Mécan. On nomme engrenage à lanterne un engrenage dans lequel l’un des profils est une petite circonférence ayant son centra sur l’ujie des circonférences primitives. Cette petite circonférence est la section transversale d’un fuseau lx.è à ses deux extrémités sur des disques circulaires parallèles. La lanterne de 1 engrenage est formée de l’ensemble de ces deux disques et des fuseaux également espacés qui les relient. Cet ensemble est fixé à un axe passant par les centres des deux bases et autour duquel il peut tourner.

Si le fuseau était réduit à un simple fil, le profil, dans la lanterne, serait un point, et le profil correspondant, dans la roue, une épicycloïde ; comme le fuseau a un certain

rayon, on forme le profil correspondant en raccourcissant d’une quantité fixe, égale à ce rayon, les rayons de courbure de l’épicycloïde qu’on devrait employer dans l’hypothèse théorique d’un fuseau infiniment délié.

Les engrenages à lanterne sont aujourd’hui fort peu employés.

Dans l’engrenage à lanterne (fig. 2), les dents de la roue néglissent jamaisque sur une petite portion du fuseau, qui doit, par conséquent, s’user plus vite que les dents ; c’est pourquoi, lorsque la roue et la lanterne sont de même matière, on donne aux fuseaux une

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largeur égale aux - ou aux - de celle de la

dent.

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Fig. 2.

Ayant choisi pour la dent une certaine base (fig. 3), on la partagera, par exemple, en trois parties égales, et l’on portera deux de ces parties de chaque côté du point de contact A des circonférences primitives de la roue et du pignon, puis, avec Aa : pour rayon, on décrira la circonférence du fuseau. De chaque côté du point A, on portera successivement