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les filets sont longs et donnent à la langue une douceur qu’on a comparée a celle du velours.

Les papilles de la langue des oiseaux ont des formes diverses. Presque toujours la face de cet organe est lisse, et les bords seulement présentent quelques papilles chez les • vautours, les oiseaux de proie nocturnes, les peçi’oquets, les toucans, les pics, les torcols, etc. Les papilles manquent complètement, ou h. peu prés, chez les reptiles, les poissons et les animaux inférieurs.

Quant h la structure interne de la langue, on y distingue des muscles extrinsèques, au nombre de huit ou dix, qui viennent se terminer dans l’épaisseur de l’organe et s’insèrent aux parties voisines, et des muscles intrinsèques, qui, par leur réunion et leur entrelacement, forment la plus grande partie

du tissu propre de la langue. Celle des oiseaux est, en outre, soutenue par un ou deux os (les glosso-hyaux) qui en traversent l’axe, et qu’on a considérés comme les analogues des cornes postérieures de l’os hyoïde. La langue reçoit des branches nerveuses de trois paires différentes. Celles qui proviennent du nerf hypoglosse et du rameau glosso- pharyngien de la huitième paire se distribuent aux muscles, tandis que le rameau lingual de la cinquième paire, qui se divise en un grand nombre de filets, lesquels se répandent dans la surface muqueuse et concourent à la formation des papilles, est le principal agent de la perception des saveurs.

Il nous reste h parler du mode d’attache de la Guigne et de quelques particularités que présente le jeu de cet organe. Chacun sait comment la langue est attachée chez l’homme ; il en est do même dans la plupart des mammifères. Dans ces exemples bien connus, la tangue est très-mobile, mais peu extensible. Chez les cétacés, la langue adhère au palais, tandis que chez les fourmiliers et les pangolins, elle est très - grêle et amincie, et tellement extensible, qu’elle peut acquérir une longueur double de celle de leur tète, déjà extrêmement allongée. On observe quelque chose d’analogue chez les pics et les torcols, parmi les oiseaux : ici les cornes antérieures de l’hyoïde ont acquis un très-grand développement, d’où résulte, par un mécanisme

tout particulier, la possibilité dont jouissent ces oiseaux de faire sortir de leur bec leur langue presque tout entière. Parmi les reptiles, le caméléon a une langue très-extensible ; cet organe, comme nous l’avons dit, est fixe chez le crocodile. Les crapauds et les grenouilles ont une langue charnue, fixée à la mâchoire par son extrémité antérieure, tandis que sa pointe, dirigée en arrière, est libre et peut se renverser en dehors. La langue des salamandres n’est libre et ne peut se mouvoir que sur les côtés.

Passons maintenant aux fonctions de la langue.-D’abord, elle est l’organe principal, sinon exclusif, du goût. À mesure que sa structure, si compliquée dans les mammifères supérieurs, se simplifie en passant aux autres classes, la perception des saveurs devient de plus en plus obtuse, et finit même par être tout à fuit nulle quand on arrive aux degrés inférieurs de la série. La langue joue aussi un grand rôle dans le phénomène de la voix et la production des sons ; la même progrèssion que nous observions tout a l’heure se retrouve ici ; il n’y a de voix proprement dite que chez les vertébrés supérieurs. On sait, d’ailleurs, que les personnes qui sont privées de langue, ou qui ont cet organe paralysé, peuvent bien émettre des sons gutturaux, mais sont tout a fait inaptes à produire la plupart des articulations représentées par les consonnes de l’alphabet ; on sait encore que les anomalies dans sa conformation sont la principale cause des défauts de langue connus sous le nom de bégayement, bredouillemens, zézayement, etc. La langue aide encore puissamment à lu mastication et à ia déglutition, en repoussant contre les mâchoires le bol alimentaire et «n le ramenant en arrière vers le gosier. Enfin, elle peut devenir, un organe de préhension des aliments. Nous avons vu, eu effet, que certains mammifères et oiseaux ont la faculté de darder en quelque sorte assez loin leur langue très-longue et visqueuse, pour la retirer dans l’intérieur de la bouche quand elle est suffisamment chargée de fourmis ou des autres insectes dont ces animaux font leur nourriture. Il en est de même chez les hyménoptères, les lépidoptères, les flévroptères, etc., qui, au moyen de leur longue langue disposée en trompe, puisent au sein des fleurs les liquides sucrés servant à leur alimentation.

— Anat. humaine. La langue est un corps symétrique très-mobile, charnu, de forme allongée, aplati, arrondi sur ses bords et à sa pointe, épais à son milieu et surtout à sa base, et composé de muscles qui lui font exécuter ses mouvements et lui permettent de prendre différentes formes. La langue est attachée par sa racine à l’os hyoïde et par une portion de sa base à la mâchoire inférieure. Ses muscles sont distingués en extrinsèques et intrinsèques : les premiers sont les styloglosses, les hyo-giosses, les génio-glosses et les glosso - staphylins ; les seconds comprennent les muscles linguaux. Tous ces muscles enire-croisentleurs libres d’une manière inextricable, et au centre de ce tissu, sur la ligna médiane, il existe une cloiaon fibreuse qui

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vient s’insérer, en arrière, au corps de l’hyoïde, et dont les faces latérales donnent attache à des libres musculaires transversales.

La langue est tapissée d’une membrane muqueuse qui se continue avec celle qui revêt la cavité buccale. Cette membrane forme, à la face inférieure, un repli nommé filet, et présente, sur la face supérieure, un épiderme pavimenteux très-marqué, au-dessous duquel est un réseau’de minuscules vasoulaires qui accompagnent les papilles nerveuses. Il existe sur le milieu de cette face, et dans toute sa’ longueur, un léger sillon qui se termine, à son extrémité postérieure, par le trou borgne de Morgagni, qui est l’orifice commun de plusieurs glaudules salivaires. Les papilles nombreuses que l’on observe sur le dos de la langue sont de trois espèces : " les papilles coniques, qui occupent principalement la pointe et les cotés de cet organe ; 2° les papilles fongiformes, -répandues en nombre indéterminé sur la partie moyenne et postérieure ; 3° les papilles lenticulaires ou calieiformesqui sont de véritables petites glandes salivaires, au nombre de dix a quinze, percées d’une ouverture qui donne issue à un fluide muqueux ; elles sont rangées sur deux ligues qui viennent’converger en arrière au trou borgne. Les artères de la langue viennent de la carotide interne ; ses veines se rendent dans la jugulaire interne, et ses nerfs viennent du glosso - phar3rngien, de l’hypoglosse et du maxillaire inférieur ; les uns sont destinés a la perception des saveurs, les autres donnent à I organe sa motilité.

La tangue est le principal organe du goût, et cette faculté gustative réside spécialement à sa pointe et à la partie antérieure de sa face supérieure. Elle sert à l’articulation des mots concurremment avec les autres parties de la bouche ; elle agit aussi dans la préhension des aliments, dans la succion, dans la mastication, en portant les aliments entre les arcades dentaires, dans la déglutition et dans l’expuition.

La langue est sujette à plusieurs vices primitifs de conformation : ainsi, elle peut offrir un très-grand excès de longueur ou un raccourcissement considérable, et quelquefois

même ne pas exister : elle est alors remplacée par un mamelon irrégulièrement arrondi. On la trouve quelquefois bifurquée à sa poin te ; on l’a vue aussi fort large et très-mince. Il existe quelquefois un prolapsus de la langue causé par une hypertrophie congénitale de cet organe, et qui augmente avec l’âge. 11 n’est pas rare de la Voir adhérer plus ou moins complètement à la paroi inférieure de la bouche ou aux joues ; cette adhérence peut résulter simplement d’un excès de longueur du filet. Ce repli peut aussi ne pas exister et permettre un renversement considérable de la langue en arrière. On a observé l’atrophie de sa totalité ou d’une de ses moitiés à la suite de paralysies prolongées. Enfin, on a vu sa surface hérissée de poils longs et rudes.

— Pathol. Les maladies de la langue consistent dans les divers états inflammatoire" ; connus sous le nom de glossite, la chute de la langue, ses adhérences, les plaies, les ulcérations, les tumeurs de diverse nature et la paralysie.

Inflammation de la langue ou glossite. On en distingue deux espèces, l’une superficielle, bornée à la, membrane muqueuse et très-fréquente ; l’autre profonde, occupant le parenchyme de l’organe, et assez rare. V. GLOSSITE.

Prolapsus de la langue. Cette affection est souvent la suite, chez les enfants, de l’habitude de tirer continuellement la tangue, et, chez les adultes, de salivations mercurielles abondantes et prolongées. Elle peut dépendre de la constitution lymphatique des sujets, et elle est quelquefois compliquée de paralysie. Chez les individus affectés de cette maladie, la bouche est maintenue entr’ouverte par la langue, qui s’avance entre les dents et les lèvres. La salive s’écoule involontairement, la prononciation et la déglutition sont difficiles. Lorsque la langue n’est pas trop fortement tuméfiée, il faut la repousser dans la bouche, dans l’intervalle des repas, et faire usage d’un bandage destiné à maintenir les mâchoires fortement rapprochées. On emploie aussi les lotions et les gargarismes astringents, et lorsque ces moyens sont insuffisants, on applique des sangsues a la surface de la langue pour la dégorger, et on pratique dans son tissu des scarifications profondes. Enfin, quelques chirurgiens ont fait avec succès la résection de la portion excédante de cet organe.

Adhérence de la langue. Cet état de la langue empêche ses mouvements, et, suivant son degré d’étendue et l’âge de l’individu, nuit à l’action de teter, à la déglutition et à l’articulation des sons. Les adhérences de la langue sont congénitales ou accidentelles. Dans le premier cas, cet organe peut être collé en totalité ou en partie au plancher buccal, ou, ce qui est plus rare, a. la voûte palatine ; d’autres fois, l’union anomale consiste dans un excès de longueur du frein ou filet, qui se prolonge plus ou moins près do la pointe de la langue, ou dans une trop grande brièveté de ce repli fibro- muqueux. Les adhérences accidentelles résultent de plaies, de brûlures, de gangrène ; et alors il existe souvent des déviations, des pertes de substance delatoi^ue, qui rendent presque toujours

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infructueuses les opérations destinées à rendrela liberté a cet organe. L’instrument tranchant est le seul moyen à opposer à ces deux espèces d’adhérences. Lorsque la langue est simplement collée, soit a la voûte palatine, soit au plancher buccal, comme cela a lieu quelquefois chez les nouveau-nés, le doigt, le manche d’un scalpel ou une spatule suffisent pour détruire cette agglutination. Mais s’il -existe des brides sur les côtés du frein ou entre les joues et les bords de la langite, il faut les diviser avec des ciseaux. Enfin, lorsque les adhérences sont intimes, il faut procéder à la dissection avec beaucoup de soin et de ménagement. Lorsque le filet a trop de longueur chez le nouveau-né et qu’il l’empêche de teter ou de boire, on opère sa section de la manière suivante : la tète de l’enfant étant renversée, on lui ouvre la bouche, et l’opérateur introduit sous la tangue la plaque d’une sonde cannelée, dans la fente de laquelle il fait entrer le filet, qu’il coupe avec des ciseaux mousses.

Plaies de la langue. On peut observer sur la langue toutes les variétés de plaies. Elles sont produites par des instruments tranchants, piquants, par des projectiles lancés par des armes à feu, par le rapprochement subit et violent des mâchoires, copnme cela a lieu dans les contractions énergiques des muscles élévateurs de la mâchoire inférieure pendant une mastication précipitée ou dans des convulsions épileptiques. Si ces plaies ne comprennent pas toute l’épaisseur de l’organe, elles guérissent d’elles - mêmes ; le repos de l’organe, le silence et la diète suffisent. Mais lorsque là langue a été divisée dans toute son épaisseur, qu’il y a eu formation de lambeau, il faut avoir recours à la suture, et employer la cautérisation, s’il y a crainte d’hémorragie, par suite do division de vaisseaux.

Ulcérations de la tangue. Ces ulcérations sont dues à la pression exercée par une dent, à un vice scorbutique, et, plus souvent, à une affection vénérienne ; elles peuvent encore dépendre de l’emploi exagéré ou prolongé d un traitement mercuriel. On y remédiera en faisant l’avulsion de ia dent ou en sciant sa portion saillante, dans le premier cas ; dans les autres, en appliquant le traitement spécifique des vices scorbutique ou vénérien, ou, enfin, en suspendant le traitement mercuriel.

Tumeurs de la langue. Ces tumeurs sont syphilitiques ou cancéreuses. Les tumeurs syphilitiques sont dures, bosselées ; elles ne versent à leur surface aucune humeur, et elles sont peu douloureuses. Elles cèdent à un traitement spécifique. Le3 tumeurs cancéreuses, occupent d’abord la pointe et les bords de la langue ; elles débutent sotis la forme d’un petit tubercule dont le volume s’est accru graduellement et avec lenteur. Longtemps indolent, il finit par devenir le siège do douleurs vives, lancinantes, survenant par accès rares d’abord, et ensuite de plus en plus fréquents ; sa surface s’ulcère, prend une couleur livide, saigne au moindre contact, et fournit une sanie dont l’odeur est repoussante. Le traitement de cette grave affection consiste à enlever les parties malades à l’aide de l’instrument tranchant et à cautériser ensuite la plaie avec le fer rouge. Mais, malgré tout le soin qu’on peut apporter dans cette opération pour détruire toute trace du mal, il est encore assez sujet à récidiver.

Paralysie de la langue. On reconnaît cette affection il ce que la parole est lente, embarrassée ou impossible ; la langue a conservé sa forme et ses dimensions ordinaires, mais elle est immobile ou n’a plus que des mouvements difficiles ou insuffisants pour le libre exercice do ses fonctions. Cet état coïncide avec quelques autres symptômes de maladies de l’encéphale, et réclame par conséquent le traitement de ce genre d’affections.

— Sôméiotique. L’état de la langue a, de tout temps, été considéré comme d’une grande importance dans le cours des maladies. Elle fournit, en effet, au pronostic, au diagnostic et au traitement des maladies, des indications intéressantes qui ne doivent pas être négligés.

Dans 1 état de santé, la langue offre une couleur rosée, une surface unie, légèrement humide ; elle est libre dans tous ses mouve- ’ mems. Dans l’état de maladie, elle offre un nombre presque infini de modifications, relativement à son volume, à sa forme, à ses mouvements, à sa couleur, à son humidité, aux enduits et aux éruptions qui s’y montrent quelquefois. Le volume de la langue augmente dans l’angine grave, dans le cours d’un traitement mercuriel. Elle se rapetisse dans le typhus et les fièvres de mauvais caractère ; c’est un signe toujours grave. La forme de la langue ne présente rien de précis, quoiqu’on ait dit qu elle devenait pointue dans l’inflammation de l’estomac. La difficulté de ses mouvements est un signe gravo dans les maladies fébriles. La couleur de la tangue est pâle après les pertes de sang ; elle est livide dans les affections du cœur, et noire dans les affections typhoïdes graves. Les enduits qui se forment sur la langue offrent des nuances très-variées : blancs ou jaunes, ils n’indiquent pas que la maladie soit grave ; fuligineux ou noirs, ils sont un signe d’une affection sérieuse. Lorsque l’enduit a une grande épaisseur et qu’il est difficile à.

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détacher, on peut en conclure que la terminaison de la maladie est incertaine et presque toujours éloignée. C’est, au contraire, un signe favorable que cet enduit s’humecte et se détache. La formation de plaques, ou de grains blancs ou jaunâtres, qui occupent, non-seulement la langue, mais la face interne des joues, le voile du palais et ses piliers, est un signe des plus graves, qui indique une terminaison proinptement funeste. Lorsque la langue devient sèche dans le cours des maladies, et surtout des maladies aiguës, c’est un indice de nature a donner des inquiétudes sur la manière dont la maladie se terminera. Cette sécheresse n’offre aucune gravité lorsqu’elle est due, comme cela arrive assez souvent, à ce que les malades dorment la bouche ouverte. La température de la tangue est souvent très-froide dans la dernière période de quelques maladies aiguës ou chroniques. Dans le choléra, ce phénomène est presque constant.

Toutes les fois que la langue est couverte d’un enduit blanc ou jaune, d’une certaine épaisseur, et, a plus forte raison, lorsque sa surface est noire ou sèche, il est a peu près constant qu’il existe un état morbide quelconque. L état de la langue a été pendant longtemps considéré comme le miroir fidèle de l’état de l’estomac. Bien q^uo cette manière d’envisager les faits soit exagérée, il faut cependant reconnaître qu’un vomitif fera rendre de la bile chez les sujets dont la langue offre un enduit jaunâtre ou verdâtre, et 1 on voit ceux dont la langue est blanche vomir du mucus en abondance. Quant à la rougeur de cet organe, elle n’est pas, comme on lavait prétendu, un signe certain de l’inflammation de l’estomac. La paralysie de la langue est un signe d’une grande valeur dans les affections du cerveau ; elle sert en effet â diagnostiquer dans quel hémisphère siège la lésion cérébrale : cet hémisphère est toujours opposé au côté de la langue atteint de paralysie.

La couleur rouge de la langue indique l’emploi des moyens antiphlogistiques ; la couleur jaune ou verte, celui des vomitifs et des purf’ atifs, et la couleur noire justifie l’indication es toniques et des antiseptiques. Ce seul signe n’aurait qu’une importance secondaire, si les autres symptômes de la maladie ne venaient pas donner au médecin des indications plus précises. La plupart dos praticiens pensent que les vomitifs, les purgatifs, et même les toniques, tels que le quinquina, ne doivent pas être prescrits aux malades dont la langue est sèche, quelle quo soit d’ailleurs l’espèce d affection dont ils sont atteints.

— Art vétér. La forme de la langue est importante à étudier chez le cheval. La langue mince soutient très-pou le mors et rend les barres plus sensibles. Souvent l’animal la replie en dessous du mors et diminue ainsi l’action du canon de ce dernier. La langue grosse, au contraire, donne au canon un point d’appui plus volumineux, qui diminue son action sur les barres.

Certains chevaux ont l’habitude, pendant le travail, de sortir et de rentrer à chaque instant leur langue ; ce défaut est désigné sous le nom de langue serpentine. D’autres ont la langue toujours pendante, ce qui occasionne des pertes de salive assez considérables. Les chevaux à langue pendante sont généralement peu estimés, et avec raison, car ils sont rarement énergiques.

La langue du bceuf, plus rude et plus longue que celle du cheval, lui sort à saisir l’herbe des pâturages ou le fourrage au râtelier. Sa face supérieure est recouverte de longues papilles dures, dont la pointe, dirigée en arrière, favorise la préhension des aliments.

Le chien a la langue douce et longue, et il s’en sort pour boire, par l’action Je laper. Elle porte souvent à, sa surface de nombreuses verrues, parfois très-difficiles h guérir. Enfin, la langue du chut est recouverte do papilles extrêmement rudes et dont la pointe est dirigée en arrière.

— Art culin. Nous sommes loin du temps où l’on servait sur les tables de riches gourmets des plats de langues de rossignol ; aujourd’hui, on ne soumet plus guère il des préparations spéciales que des langues de quadrupèdes dont la taille no descend pas au-dessous de celle du chevreau.

Les langues de cochon se mangent presque toujours fumées et fourrées.

La langue de bœuf se sale et se fume parfois comme celle de porc ; mais on peut aussi l’apprêter à la sauce ou au gratin. Pour cela, on la débarrasse d’abord des cartilages et des parties dures qui se trouvent it sa base, puis on la ratisse après l’avoir fait dégorger pendant vingt-quatre heures à l’eau fraîche, renouvelée plusieurs fois, él l’avoir plongée dans de l’eau bouillante. La sauce la plus communément employée est la sauce braisée. On peut la servir aussi sur une sauce blondo n aux câpres ou sur une sauce aux tomates, mais toujours après l’avoir braisée. La langue de bœuf au gratin est de même une langue braisée que 1 on coupe en tranches très-mincoset que l’on arrange entre deux couches d’un hachis de cornichons, de persil, do ciboules, d’échalotes et de cerfeuil, avec un peu do bouillon et un filet de vinaigre, lo tout enveloppé de chapelure. Ce gratin doit être soumis à un feu doux.