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Mémoire sur le Brésil pour servir de guide aux personnes qui désirent s’y établir (Paris, 1S20, in-4<>).

LANGSDORFF (Emile, baron de), diplomate français, né à. Fumel (Lot-et-Garonne) en 1804, mort en 1S57.11 était de la même famille que le précédent. Après avoir fait son droit à Paris, il entra au ministère des affaires étrangères (1827), fut attaché, dès l’année suivante, à la légation de Florence, puis remplit, en 1829, une mission auprès du vice-roi Méhémet-Ali. Lors des journées de juillet 1830, il accompagna à Saint-Cloud d’Argout et de Séraonville, qui allaient demander à Charles X de révoquer les ordonnances. Langsdorff devint successivement secrétaire d’ambassade à Rome, à Turin, à Munich, à Conslantinople, à Berlin, à Vienne, chargé d’affaires dans cette dernière ville, ministre plénipotentiaire au Brésil (1841), où il négocia le mariage du prince de Joinville avec la sœur de dom Pedro, enfin ministre à Bade et à La Haye. Il venait à peine d’arriver à ce dernier poste, lorsque éclata la révolution de février 1848. M. Langsdorff renonça alors à la carrière diplomatique et vécut dans la retraite jusqu’à sa mort. On lui doit un pamphlet, intitulé Lettres de Cicéron, à propos de la révolution de Février, et plusieurs articles sur la Hongrie etautres pays, insérés dans la Revue, des DeuxMondes.

LANGSDORFFIE s. f. (lang-sdor-f ! — de Langsdorff, sav. allem.). Bot. Genre déplantes, de la famille des balanophorées, tribu des cynomoriées, comprenant des espèces qui croissent au Cap de Bonne-Espérance.

— Syn. de cocotikr et de lycoséride, autres genres de végétaux.

LANGSIDE, village d’Écosse, comté de Renfrew, à 3 kilom. S. de Glascow ; 270 hab. Le 13 mai 156S, les troupes de Marie Stuart y furent battues par le régent Murray. Du haut d’une éminence voisine, Marie Stuart vit la marche, l’attaque, le trouble et la défaite des siens ; elle vit tomber ses derniers défenseurs ; il ne lui restait personne, elle n’avait plus qu’à fuir, et c’est ce qu’elle fit dans un état de profonde consternation. Descendant en toute hâte du coteau où elle avait été le douloureux témoin de cet irrémédiable désastre, elle monta à cheval, et, suivie d’un petit nombre de serviteurs, elle se dirigea sur Dumfries, d’où elle gagna l’abbaye de Dundrennan.

LANGTOFT (Pierre), chroniqueur anglais du xivo siècle. Il était chanoine de l’ordre des augustins à Bridlington (Yorkshire), et mourut, à un âge fort avancé, vers la fin du règne d’Édouard II. On a de lui une traduction en vers français de la Vie de Thomas Becket, écrite en latin par Herbert Bosenhain ou Boscam, et une Chronique d’Angleterre, aussi en vers français, qui commence au siège de Troie et s’arrête à la fin du règne d’Edouard 1er. Hearno a publié (Oxford, 1725, 2 vol. in-S°), la traduction anglaise que Robert de Brunne avait donnée de cette chronique.

LANGTON (Étienne), homme d’État, poète, cardinal, archevêque de Cantorbéry, né en Angleterre vers la^fin dji xn» siècle, mort en 12S8. Innocent III, qui avait été son condisciple à Paris, lui donna le chapeau de cardinal en 1206 et le fit élire, en 1207, archevêque de Cantorbéry. Langton se ligua avec les barons contre Jean sa : : s Terre, contribua à lui faire signer la grande charte (1215), et plus tard (1223) força encore Henri III de confirmer cet acte. Langton était un des prélats les plus savants de son époque. Il a laissé un grand nombre d’écrits théologiques, parmi lesquels on estime surtout ses Commentaires sur l’Écriture. C’est à lui que l’on attribue la première division des livres de la Bible en chapitres, travail sans lequel il n’eût pas été possible d’établir les Concordances de la Bible.

LANGUARD, ARDE adj. (lan-gar, ar-derad. lantjue). Bavard, indiscret :

Notre voisine est languarde et méchante, Mais se soyez en crainte aucunement.

La Foniaime.

Il Vieux mot.

— Substantiv. : Un languard. Une languarde.

L’autre fut un languard, révélant Us secrets Du ciel et de son maître aux hommes indiscrets.

RÉGNIER.

— s. m. Oraith. Syn. de torcol, oiseau dont la langue est très-longue.

LANGUAS s. m. (lan-gouass). Bot. Syn. d’hellénie.


LANGUE s. f. (lan-ghe — lat. lingua, du même radical que lingere, lécher ; savoir, la racine sanscrite lih, lécher, d’où aussi le grec leichein, mémo sens). Corps mobile, situé dans la cavité butrale, et servant à la dégustation, à la déglutition, a l’articulation des sons de la voix : Un ragoût de langues de mouton, La langue est la partie par laquelle les médecins connaissent tés maladies au corps, et les philosophes celles de l’âme. (Montaigne.) La Langues des roussettes, des lions et des chats est parsemée de petites pointes cornées qui se retournent vers la gorge ; aussi ces animaux écorchent en léchant. (Virey.) Quelques ■ poissons, comme la raie, n’ont pas de langue. (J. Macé.)

Qu’une femme parle sans langue Kt Casse même une harangue,

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Je le crois bien.

Qu’ayant une langue, au contraire. Une femme puisse se faire,

Je n’en crois rien.

— Objet qui a la forme d’une langue : Le Saint-Esprit est descendu sur tes apôtres en langues de feu. (Acad.)

— Idiome d’une nation : Les langues an-' ciennes. Les langues modernes. La langue hébraïque. La langue grecque. Les langues orientales. Les langues du Nord. Posséder, savoir une langue. Parler, écrire bien sa langue. Fixer, perfectionner, enrichir une langue. C’est parce qu’une langue suppose une suite de pensées que les animaux n’en ont aucune. (Buff.) Il est impossible de fixer les langues vivantes et d’empêcher qu’elles ne changent. (Volt.) Si l’on pouvait observer une langue dans ses progrès successifs, on verrait les règles s’établir peu à peu. (Condillac.) Cette langue française est une rebelle qu’il faut dompter ; elle n’obéit qu’à ceux qui la violentent. (Marivaux.) Les langues sont la mesure des idées des hommes. (Turgot.) Une langue est la forme apparente et visible de l’esprit d’un peuple. (Villemain.) À mesure que les mœurs d’un peuple se corrompent, sa langue devient chaste. (J.Droz.)

— Langage, manière particulière de s’exprimer : La langue des poètes. La langue des philosophes. La langue des passions. L’intérêt parle toutes sortes de langues f.t joue toutes sortes de personnages, même celui du désintéressement. (La Rochef.) Il Moyen quelconque d’exprimer les idées : Mozart sait faire parler toutes les passions, tous les sentiments dans leur propre langue. (G. Sand.) "Le silence, madame.

En de pareils transports est la langue de-l’Ame.

Rotrou.

— Ensemble des termes d’un idiome et des régies de sa grammaire : Connaître, ignorer sa LANGUE,

Langue dorée, Personne éloquente, qui tient des discours persuasifs : Une langue dorée qui parle toute une nuit peut mener loin l’ingénue qui prête l’oreille sans défiance, (P. de Musset.)

Mauvaise, méchante langue, tangue de serpent, de vipère, Personne qui se plaît à médire : Laissez dire les méchantes langues et allez toujours votre train. (De Coulanges.)

Coup de langue, Médisance, rapport, propos qui attaquent la réputation de quelqu’un : Je ne sais comment il faut vivre pour se mettre à couvert des coups de langue. (Le Sage.) Les coups de langue ne furent point épargnés ; chacun lança son trait. (Le Sage.)

Langue verte, Nom donné à l’argot dans ces derniers temps.

Avoir la langue grasse, Prononcer mal certaines consonnes, et particulièrement les r.

Avaler sa kuigue, Se taire, se condamner au silence. 11 Avoir soif à avaler sa langue, Avoir une grande soif.

Tirer la langue d’un pied de long, Être dans un extrême besoin : Si j’étais de vous autres comédiens, j’aimerais mieux tirer la langue d’un pied de long que représenter de pareilles sottises. (Regnard.)

Tirer la langue à quelqu’un, Se moquer de le lui, narguer par un mouvement de la langue.

Avoir la langue bien pendue, bien affilée, Parler avec facilité, avoir un grand babil : Voilà une dràlesse qui a la langue bien pendue. (Danc.) Il Avoir bien de la langue, avoir la langue bien longue, ne savoir tenir sa langue, Ne savoir garder un secret, parler indiscrètement : C’est AVOIR BIEN DE LA LANGUE que de ne pouvoir se taire de ses propres affaires. (Mol.)

Être maître de sa langue, Savoir se taire à propos : Il est trop peu maître de sa langue pour, que je lui confie mon secret. (Acad.)

Il n’aura pas de langue pour la moitié de sa vie ; sa langue va comme un cliquet de moulin, Se dosent d’un babillard.

Se mordre la langue, S’arrêter au moment de dire ce qu’on ne voudrait pas, ce qu’on ne devrait pas dire, il Se repentir d’avoir dit quelque chose : Je l’ai dit, mais je n’en suis mordu la langue.

Avoir un mot sur la langue, sur le bout de la langue, Croire qu’on est près de trouver le mot qu’on a dans la mémoire, mais qui échappe au moment où l’on veut le prononcer.

La langue lui a fourché, Il a dit un mot pour un autre.

Faire merveilles du plat de la langue, Chercher à étonner, à étourdir, par de grandes phrases, par des récits extraordinaires. ■

N’avoir point de langue, Parler peu ou garder le silence.

Prendre langue, Entrer en pourparlers, demander des renseignements : On envoya quelques gens en avant, pour prendre langue. (Acad.)

Jeter sa langue aux chiens, Renoncer à deviner : Votre énigme est trop difficile, je

JETTE MA LANGUE AUX CHIENS. (Acad.) YOUS

n’y êtes pas : donnez votrïï langue aux cuiens. (E. Sue.).

— Prov. Un coup de langue est pire qu’un coup de lance, Une médisance est plus funeste qu’une blessure. El II faut tourner sept

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fois sa langue dans sa bouche avant de parler, Avant de parler, de se prononcer, il faut mûrement réfléchir. Il Beau parler n’écorche point la langue, 11 est toujours bon de parler poliment. 11 Qui langue a à Borne va, Quand on sait s’expliquer, on peut aller partout. Il L’usage est le tyran des langues, L’usage prévaut Sur les règles de la grammaire.

— Philol. Langue d’oc, Langue romane parlée anciennement en France, au sud de la Loire, et dans laquelle l’affirmation oui se disait oc. Il Langue d’oil, Langue anciennement parlée en France, au nord de la Loire, dans laquelle l’affirmation oui se disait oil, et qui est devenue la langue française. Il Langue de si, Nom donné quelquefois à l’italien, dans lequel la même affirmation se dit si.

— Linguist. Langue mère, Langue considérée relativement aux langues qui en sont dérivées. Il Langue fille, Langue considérée relativement à celle dont elle dérive. Il Langues sœurs, Langues filles d’une même langue mère : Les langues néolatines sont sœw*s. Il Langue vivante, Langue actuellement parlée : L’enseignement des langues vivantes est fort négligé dans les collèges, il Langue morte. Celle qui n’est plus parlée : Le latin est une langue morte.

— Gramm. Langues directes, Celles qui n’admettent pas d’inversions, et dont la construction suit plus ou moins fidèlement l’ordre analytique des idées. Il Langue écrite, Langue pourvue d’un alphabet, et dans laquelle on a composé des livres, par opposition a celle qui n’est que parlée. Il Langue synthétique ou concrète, Celle qui rend par des terminaisons variables les diverses indications grammaticales, il Langue analytique, Celle dans laquelle chaque rapport grammatical est rendu par un mot distinct.

— Théol. Don des langues, Grâce que Dieu fait à un homme quand il lui donne, par miracle et sans étude, la connaissance et l’usage d’une langue : Les apôtres reçurent Je don des langues.

— Fam. Avoir le don des langues, Avoir une grande facilité pour apprendre les langues.

— Hist. Nom donné, dans certains ordres de chevalerie, à l’ensemble des chevaliers appartenant à chaque nation : L’ordre de ■ Saint-Georges de Bavière est divisé en deux langues, la langue allemande et la langue étrangère. Les possessions de l’ancien ordre de Malte étaient partagées en huit langues, appelées langue de Provence, langue d’Auvergne, langue de France, langue d’Italie, langue d’Aragon, langue de Castille, langue d’Allemagne et langue d’Angleterre.

— Féod. Droit de pied et de langue. V. droit.

— Géogr. Langue de terre, Espace de terre beaucoup plus long que large, et entouré d’eau, excepté sur un point : La presqu’île de Malacca est une langue de terre. 11 Espace de terre étroit qui joint deux terres : Le Péloponèse n’est joint au continent que par une langue de terre.

— Mar. Coin de bois en forme de langue. Il Langue de voile, Morceau de toile étroit par le haut et large par le bas, que l’on met aux côtés de quelques voiles.

— Manég. et Chasse. Donner de la langue, Appeler ou exciter le cheval ou les chiens, en appuyant fortement la langue contre le palais, et la^ retirant aussitôt. Il Aides de la langue, Cris que fait le cavalier pour gouverner son cheval.

— Chir. Langue-de-serpent, Petit instrument do dentiste, qui sert à nettoyer les dents de la mâchoire inférieure, il Langue-decarpe, Instrument dont on se sert pour extirper les dents molaires.

— Techn. Nom donné dans les verreries à une cassure qui, des bords d’une pièce de verre, se dirige vers son milieu, il Bout de tuyau de plomb aplati, qui jette une nuppe d’eau dans une cuvette de garde-robe. Il Langue-de-carpe, Ciseau qui sert à faire des entailles dans le fer ; forêt qui sert à percer des trous très-petits dans le ter et l’acier, il Langue de balance, Style perpendiculaire au fléau. Il Langue-de-bœuf, Outil de maçon taillé en forme de cœur, il Langue-de-chat, Nom donné dans certains départements aux biscuits à la cuiller.

— Moll. Langue d’or, langue-de-chat, Nom de deux coquilles du genre tollitie.

— Bot. Chacune des trois pièces de la corolle de l’iris qui ont une position relevée. Il Langue-d’agneau, Nom vulgaire d’une espèce de plantain. Il Langue-d’anolis, Nom vulgaire du mélastome cilié, il Langue-de-bœuf, Nom vulgaire de la buglose et de la fistuline. Il Langue-de-cerf, Nom vulgaire de la scolopendre. Il Langue de châtaignier, Nom vulgaire de lu fistuline. Il Langue de chêne, Nom vulgaire de la fistuline. il Langue-de-cheval, Nom vulgaire d’une espèce de fragon. Il Langue-dechien, Nom vulgaire de la cynoglosse officinale et du myosotis lappula ou bardanette. Il Langue de noyer ou de pommier, Nom vulgaire de divers agarics à pédicule latéral. Il Languede-passereau ou de moineau, Nom vulgaire de de la stellère passerine et de ta renouée des oiseaux. Il Langue-de-serpent, Nom vulgaire de l’ophioglosse commune. Il Langue-de-terre, Nom vulgaire des géoglosses. il Langue-de-vache, Nom vulgaire de la scabieuse des champs

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et de lagrande consoude. 11 Langue-d’oie, Nom vulgaire de la grassette commune.

— Syn. Langue, dialecte, idiome, etc. V. DIALECTE.

— Encycl. Zool. La langue est un organe très-important, d’une structure très-variée et apte à des fonctions assez diverses. C’est dans les animaux supérieurs, et surtout chez l’homme, qu’elle acquiert son plus haut degré de complication et de perfection ; le mécanisme va se simplifiant à mesure qu’on descend l’échelle zoologique, et présente souvent des particularités intéressantes qui servent à caractériser des genres, ou même des groupes d’un ordre plus élevé.

La forme générale de la langue est bien connue ; ce mot et quelques-uns de ses dérivés sont assez fréquemment employés comme termes de comparaison. On peut d’ailleurs s’en faire une idée exacte par la langue de l’homme. Mais cet organe offre des modifications dans les divers groupes.

Ainsi, chez la plupart des oiseaux, il est mince et presque rudimentaire ; toutefois, chez les perroquets et les flamants, la tangue redevient volumineuse et se rapproche de celle des mammifères, mais seulement en apparence, car ce volume considérable tient au grand développement des tissus cellulaire et

! graisseux. Chez les microglosses (genre de

] perroquets), il y a une exception remarqua’ ble ; la langue, ici, se réduit à un petit tubercule ovoïde et d’apparence cornée. Elle est

également très-courte chez l’autruche ; elle
! simule une plume dans certaines espèces de

toucans, une sorte de hameçon ou de flèche barbelée chez les pies et les torcols, un fer de flèche dans les gallinacés, les geais, les étourneaux et la plupart des passereaux ;, dans quelques genres, l’extrémité de cet organe est plus ou moins divisée ou comme déchiquetée.

Les reptiles ont, en général, une langue mince, sèche, bifide à l’extrémité ; les lézards et les serpents en offrent des exemples familiers. Toutefois, celle du crocodile n’est pas visible à l’extérieur sur l’animal vivant, parce qu’elle est masquée par une peau jaunâtre, chagrinée, analogue à celle qui recouvre le palais, et formée par une continuation des enveloppes générales ; celle du caméléon est cylindrique et terminée par une sorte de pelote visqueuse. Les grenouilles et les crapauds ont une langue entièrement charnue.

Dans la plupart des poissons, la langue consiste en une simple saillie à la partie inférieure de la bouche. Quelques espèces de poissons inférieurs ont cet organe armé de dents, tandis que d’autres en sont complètement privées.

Si nous passons aux insectes, nous trouverons encore de notables modifications ; les coléoptères et les orthoptères ont une langue membraneuse, dont la forme varie beaucoup. Dans la plupart des autres insectes, elle est concave et prolongée en une trompe membraneuse, charnue, molle ou spongieuse ;

dans les papillons, la langue forme un long tube composé de deux pièces exactement soudées.

Quelques vers, l’éehinorhynque entre autres, ont aussi une trompe, à laquelle plusieurs auteurs ont donné le nom de tangue, mais la plupart des animaux de cette classe en sont dépourvus. Les mollusques céphalopodes et la plupart des gastéropodes ont une petite langue cartilagineuse qui paraît manquer complètement aux acéphales, ainsi qu’à la majeure partie des animaux connus sous le nom de vers. Dans les zoophytes, on ne retrouve plus la moindre trace de cet organe.

La surface externe de la langue est constituée par une membrane muqueuse, d’un rose pâle, abondamment pourvue de vaisseaux sanguins et entièrement couverte, à la face supérieure (du moins chez l’homme et les mammifères), de saillies ou éminenoes de formes variées, qui rendent sa surface rugueuse. Ces éminences ou papilles sont coniques, hautes, aiguës, rapprochées et serrées commo les poils d’une brosse, sur te milieu de la langue et vers sa pointe ; sur les côtés, elles se raccourcissent peu à peu et se réduisent enfin à de simples tubercules mousses. On trouve aussi vers la pointe des papilles fongiformes (en champignon), supportées par un pédicule mince et se renflant au sommet en une tète arrondie. Enfin, vers la base, sont des papilles caliciformes (en forme de coupe), hémisphériques et entourées chacune d’un bourrelet circulaire. La face inférieure de la langue est complètement dépourvue de papilles.

La langue des mammifères se rapproche plus ou moins de celle de l’homme. Chez les singes, la seule différence consiste dans un nombre moindre de papilles à calice. Les chauves-souris ont des papilles allongées, tantôt semblables à des poils, tantôt dures comme de la corne. Cette dernière disposition se retrouve chez les chats, les civettes e» beaucoup d’autres carnassiers ; les papilles du milieu de la langue sont revêtues d étuis cornés qui rendent si rude la langue des chats et font qu’elle écorche lorsqu’elle lèche, tandis que celle des chiens est au contraire très-douce. Chez les édentés et les pachydermes, la langue est complètement lisse ou à peu près. Dans les ruminants, les papilles coniques de la moitié antérieure soni nombreuses, serrées, fines, terminées par un filet corné mais flexible, surtout dans le chameau, où