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îes sens. C’est en partant de ces principes que l’auteur essaye de ressaisir le fil perdu qui pourrait nous conduire aux origines du développement intellectuel de l’humanité.

Lungngo (NOUVELLES LEÇONS SUR LA SCIENCE

du), par M. Max Muller, traduit en français par MM. G. Marris’ et G. Perrot (Paris, 1867-1868, 2 vol. in-8o). Cet ouvrage a été composé en anglais, langue que l’auteur a adoptée pour plusieurs de ses écrits. Le célèbre philologue remonte aussi haut que possible pour saisir dans leur source même les lois fondamentales de la science du langage ; il en cherche les principes et la raison première dans la constitution même du gosier humain, et, appelant la physiologie à Sun secours, il décric la formation du son articulé et la part qu’y prennent tous les organes concourant à la parole. Desdessins analomiques du larj’nx et des autres parties du mécanisme vocal ne lui semblent pas déplacés dans une œuvre de pure philologie. M. Max Muller montre ensuite l’application des lois générales et organiques à un nombre restreint de langues : le sanscrit, le grec, le latin, les langues romanes et les langues germaniques. Le savant linguiste prétend même pousser plus avant ses recherches philosophiques et veut poursuivre jusque dans l’âme la formation du langage. U étudie la naissance et le développement des idées, leurs combinaisons et leurs ramifications infinies, l’influence du langage sur la pensée.

Les Nouvelles leçons se composent de deux parties distinctes : l’une, consacrée à la phonétique et à l’étymologie ; l’autre, à l’étude des phénomènes internes.

Les rapports entre le langage et la pensée établis par M. Max Muller donnent lieu a bien des déductions arbitraires. Les recherches sur les lois du langage dérivant de la constitution et du jeu des organes de la parole ressemblent, lorsque l’auteur les pousse au loin, aux théories du maître de philosophie de M. Jourdain sur la prononciation. Nous reprocherons aussi à M. Max Muller une façon symbolique d’interpréter les traditions anciennes et incertaines qui ne nous parait nullement scientifique. En voici un exemple : « Le siège de Troie, dit-il, n’est qu’une répétition du siège quotidien de l’Orient par les puissances solaires qui, chaque soir, à l’Occident, sont dépouillées de leurs brillants trésors. La fille de Briséis (c’est tille de Brises qu’il faut lire) est rendue à Achille, quand sa gloire commença a décliner, juste comme les premiers amours des héro3 solaires retournent à eux au dernier moment de leur carrière terrestre. » On a prouvé d’une façon bien plus plausible et plus ingénieuse que Napoléon n’était qu’une personnification du soleil, et ses maréchaux, les douze signes du Zodiaque.

Une leçon intéressante, bien que le paradoxe y abonde, est celle où M. Max Muller traite des restes do l’esprit mythologique chez les modernes, des «erreurs et malentendus où sont entraînés les hommes en se servant de mots auxquels ils n’attachent aucun sens déterminé, de l’altération phonétique, suivie de l’étymologie populaire, source très-fréquente de mythologie, de l’influence des mots sur la pensée, des exemples des services que la science du langage peut rendre à la philosophie. »

Ces services sont considérables. Le plus grand de tous consiste k montrer comment on arrive à créer mentalement des sujets réels en opérant sur des mots qui ne signifient réellement que des qualités ou des abstractions. La science moderne de la linguistique et de la mythologie unies est, en quelque sorte, une longue démonstration de ce procédé, un éclaircissement de cette illusion.

M. Max Muller nous semble avoir été moins heureux dans les exemples qu’il a choisis pour montrer les services que la science du langage peut rendre à la philosophie. Mt s’attache a prouver, par exemple, que le mot infini n’est point négatif, au fond, ainsi que l’école empirique l’a généralement pensé. Il croit aussi pouvoir regarder comme de véritables mythes, et les corps impondérables de l’ancienne physique, et l’élher de la nouvelle, et les atomes de la chimie. Mais la discussion de ces hypothèses ne peut reposer que sur des considérations auxquelles la science du langage est à peu près étrangère. Il faut éviter de forcer les rapports mutuels des sciences. Ici, le rôle de la science du langage doit être seulement de nous mettre en garde contre les illusions causées par les mots ; or, les savants en sont bien plus revenus que les théologiens, pour lesquels M. Max Muller se sentirait, semble-t-il, plus disposé ; i l’indulgence.

I.nngnge fruiir.nis (LA PRBCKLLENCE DU),

traité de Henri Kstienne. V. frécellence.

LANGAHA s. m. (lan-ga-a). Erpét. Genre de serpents de Madagascar.

— Encycl. Le langaha est un serpent au corps grêle et allongé, qui se dislingue par un prolongement particulier du museau. Ses dents ne présentent pas de crochets proprement dits ; mais plusieurs "îles maxillaires supérieures sont plus développées que les autres et ont l’apparence de dents en crocs sans îanal intérieur. Cet ophidien habite Madagascar. Ses mœurs sont encore peu connues. On dit qu’il vit, comme les leptophides, sur les branches des arbres et des arbrisseaux,

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et qu’il s’introduit dans le nid des oiseaux ou dans la retraite des insectes dont il fait sa proie. Quelquefois il soulève le sable, dans lequel il établit lui-même sa retraite et sa demeure. On le dit dangereux ; du moins, les Madécasses ont une telle aversion pour lui, qu’ils osent à peine le regarder.

LANGALLERIE (Philippe de Gentils, marquis de], aventurier français, né à La Motte (Charente) en 1656, mort à Vienne en 1717. De bonne heure, il suivit la carrière de" ïmes, se distingua par des actions d’éclat, i j vingt-deux campagnes, et devint, en 170-1, lieutenant général. D’un caractère fier, ambitieux, hautain, Langallerie ne voulait pas reconnaître de supérieur et s’attribuait le succès de toutes les affaires dans lesquelles il avait figuré. Voyant que, par suife des inimitiés qu’il s’était créées, il n’arriverait pas à obtenir un commandement en chef, auquel il prétendait avoir droit plus que tout autre, il quitta, en 1708, l’armée qui se trouvait alors en Italie, se rendit à Venise, puis passa au service de l’empereur, en qualité de général de cavalerie, et fut condamné, en France, à être pendu pour cause de désertion à l’ennemi. Langallerie prit part, sous les ordres du prince Eugène, au siège de Turin et fit les campagnes de 1707 et 1708 ; mais, ayant par ses prétentions indisposé ce prince, ainsi que les principaux officiers do l’armée, il prit, en 1709, du service en Pologne, où il reçut le commandement de la cavalerie lithuanienne. Là encore, il lui fut impossible de rester longtemps et de se fixer. Trouvant que le roi ne tenait pas toutes les promesses qu’il lui avait faites, il le quitta et alla s’établir à Francfort-sur-1’Oder. Comme il ne savait iv quoi employer son activité, il s’avisa de vouloir convertir sa femme, qui était protestante, et qu’il avait épousée, à Berlin, en 1709 ; mais il fut, au contraire, converti par elle à la religion luthérienne, qu’il embrassa solennellement en 1711. Après avoir vécu quoique temps à la cour du landgrave de Messe, il passa à La Haye, s’y lia avec l’ambassadeur de la Porte Ottomane près la cour de Hollande, et conclut avec lui un traité secret d’après lequel il devait prendre le commandement d’une expédition destinée il s’emparer de l’Italie, et recevoir ensuite, en toute propriété, une des îles de l’Archipel. Mais on eut vent de ce projet à Vienne, et l’on surveilla, dès lors, les démarches de Langallerie, qui fut arrêté à Stade, au moment où il allait acheter à Hambourg des vaisseaux do transport. Enfermé dans la forteresse de Raab, il y mourut d’ennui au bout d’un an de captivité. Langallerie n’était point un ambitieux vulgaire. Il possédait de réels talents miliiaires et eût pu parvenir aux plus hautes dignités dans sa patrie sans l’extrême versatilité de son caractère. On a de lui : Manifeste de Philippe de Gentils, marquis de Langallerie (Cologne, 1707, in-4»), dans lequel il expose les raisons qui le décidèrent à quitter le service de la France ; la Guerre d’Italie ou Mémoires historiques, politiques et galants du marquis de Langallerie (Cologne, 1709, 2 vol. in-12) ; Mémoires du marquis de Langallerie, histoire écrite par lui-même dans sa prison à Vienne (Cologne, 1743, in-8o). Ces mémoires sont regardés comme apocryphes par tous les critiques, sauf par Kontette, qui croit à leur authenticité et prétend que le récit de la mort de Langallerie y fut ajouté par Muller, son valet de chambre.

LANGARA (don Juan de), amiral espagnol, né en Andalousie vers 1730, mort en 1800. Après avoir parcouru tous les grades de la marine, il fut promu, en 1779, à celui de chef d’escadre, et reçut le commandement d’une flotte de 11 vaisseaux de ligne, avec laquelle il fut chargé de défendre l’entrée du détroit de Gibraltar. Il venait de se séparer de 3 des bâtiments sous ses ordres, lorsque, le 15 janvier 1780, il fut attaque, à la hauteur du cap Saint-Vincent, par l’amiral anglais Rodney, dont la flotte comptait 21 vaisseaux de ligne et plusieurs frégates. Bien qu’il n’eût plus que 8 bâtiments à leur opposer, Langara combattit avec acharnement pendant douze heures ; mais atteint de trois blessures, ayant perdu 4 vaisseaux, dont l sauta et dont les 3 autres furent pris par l’ennemi, il fut forcé lui-même d’amener son pavillon, et ne put empêcher la flotte anglaise de pénétrer dans le détroit et d’aller ravitailler Gibraltar. Une pareille défaite était aussi glorieuse qu’une victoire. Aussi Langara, quoique encore prisonnier des Anglais, fut-il nommé par le roi d’Espagne, Charles III, lieutenant général de ses armées navales. Treize années plus tard, il coinmandait la flotte espagnole, qui, réunie cette fois à celle des Anglais, pénétra, le 27 août 1793, dans le port dé Toulon ; lorsque l’évacuation en eut-été résolue, au mois de décembre suivant, il eut le tort de concourir à ta destruction et à l’incendie des magasins, de l’arsenal et de l’escadre française. En 1785, réunissant ses forces à celles de l’amiral Gravina, il tenta de reprendre Rosas sur les Français, mais il ne put y réussir. Après la paix de Bàle, l’Espagne étantrçdevenue notre alliée, Langara reçut le commandement d’une flotte considérable, avec laquelle il força les Anglais, eu octobre 1796, a lever le blocus du port de Toulon. Au mois de janvier 1797, il fut nommé ministre de la marine, et signala son administration par la délivrance de Cadix, que les Anglais bombardaient. Il quitta

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le ministère l’année suivante, et fut promu au "grade de capitaine général, le plus élevé de l’armée espagnole.

LANGARD s. m. (lan-gar). Mar. Voile quadrangulaire, dont on grée la vergue inférieure du grand mât d’un brigantin.

LANGAYA s. m. (lan-ga-ia). Erpét. Genre de reptiles ophidiens, formé aux dépens des couleuvres.

LANGBA1NE (Gérard), philologue anglais, né dans le Westmoreland en 1608, mort-en 1658. Successivement domestique, élève et membre du collège de la Reine à Oxford, il devint plus tard gardien des archives à l’université de cette ville, et, en 1645, prévôt de son collège. C’était un homme studieux et pacifique, qui mit tous ses soins à ne faire d’olfenseà aucun parti pendant ces temps de troubles et de discordes ; aussi sa tranquillité ne fut-elle pas troublée. Il publia une édition de Longin (1030, in-8o), et divers écrits originaux, la plupart sur des questions religieuses ; le seul qui mérite d’être cité est intitulé : Platonicorum aliqnot, qui etïainnum supersunt, aulhorum, grxcorum. impriinis, mox et latinorum, Syllabus alphabeticus (Oxford, 1667, in-S°).

LANGDAINE (Gérard), savant anglais, fils du précédent, né à Oxford en 1656, mort en 1692. Mis en apprentissage chez un libraire, il hérita bientôt après d’une fortune considérable, par la mort de son frère aîné, et entra alors, comme gentleman commoner, au collège de l’université ; mais il se livra bientôt à la dissipation et a l’extravagance, et dépensa follement la plus grande partie de ce qu’il possédait. Plus tard, il revint à la raison, et ne conserva de ses goûts antérieurs qu’un grand amour pour le théâtre. Il forma une collection considérable de pièces anciennes du théâtre anglais, et en publia le catalogue sous le titre de Momus Triumplians (1687, in-4o). Il avait inséré dans cet ouvrage une liste des plagiats qui avaient été commis jusqu’à son époque. Aussi Johnson l’a-t-il, à Don

droit, Surnommé la l’erreur des plagiaire*.

Le livre de Langbaine s’étant vendu parfaitement, à cause surtout du scandale que les révélations de l’auteur avaient provoqué, il le réimprima, avec de nombreuses améliorations, sous le titre de Nouveau catalogue de pièces anglaises (1688, in-4o).’ Il fit paraître ensuite un Compte rendu des poètes dramatiques anglais (1691, in-8o), auquel le Nouveau catalogue servit de base. Les jugements qu’il porto dans cet ouvrage manquent de justesse et d’impartialité et n’attestent pas un goût bien distingué chez leur auteur. Ainsi, il déclare que sir Robert Howard est un admirable poète et préfère les pièces de Shadwell à celles de Dryden. Mais dans le récit des faits et dans la description des éditions, il reproduit, avec une grande exactitude, ce qu’il avait sous les yeux, et, quoique les renseignements qu’il nous donne soient très-incomplets, son ouvrage est encore le plus digne de foi parmi les catalogues de ce genre, et il a toujours été consulté avec fruit par ceux qui se sont occupés de l’histoire de la littérature dramatique anglaise.

LANGBE1N (Auguste - Frédéric - Ernest), poëte et romancier allemand, né à Radcberg, près de Dresde, en 1757, mort en 1835. Après avoir étudié le droit à l’université de Leipzig, il devint, en 1781, greffier de la justice de paix de Hain ; mais, bientôt fatigué de cette occupation, il alla s’établir à Leipzig, où il exerça pendant un an la profession d avocat et devint ensuite employé aux archives secrètes. N’ayant obtenu aucun avancement, après douze années de travail, il donna sa démission en 1800 et se rendit à Berlin, où il se livra avec suceès à la culture des lettres. En 1820,1e gouvernement le nomma censeur dos ouvrages de littérature, et, jusqu’à sa mort, il remplit ces fonctions avec beaucoup d’habileté et de tact. On a de lui : Poésies (1788) ; Facéties (1792, 2 vol.) ; Récréations du soir (1793-1794, 3 vol.) ; Talismans contre l’ennui (1801-1802, 3 vol.) ; le Roi gris, roman moderne et antique (1803) ; Nouveaux écrits (1804, 2 vol.) ; Nouvelles (1804) ; le Chevalier de la vérité (1805, 2 vol.), traduit en français par Lemare (Paris, 1814, 3 vol. in-12) ; Thomas Kell.erwurm. (1806) ; les Ailes du temps (1807) ; François et Rosalie, ou la Querelle d’épicier (1808) ; X’Original et ses fils (1809) ; la Fiancée sans fiancé (1810) ; Petits romans et contes (1812-1814, 2 vol.) ; Entretiens pendant les heures de loisir (1815) ; Guirlande de chansons allemandes (1820) ; Ganymède (1823, 2 vol.) ; Jocus et Phantasus (1824) ; Vac« ?ia (1826) ; Iloses d’automne (1829), etc. Langbein avait donné lui-même une édition de ses Œuvres complètes (Stuttgardt 1835-1837, 31 vol.). On a publié également, après sa mort, le recueil de ses Poésies complètes (Stuttgard, 1854, vol.).

LANGDALE (Marmaduke), général anglais, né dans le Yorkshire vers la fin du xvio siècle, mort en 1661. Il était, en 1642, shérif de son comté ; il embrassa, pendant la guerre civile, le parti du roi, auquel il amena trois compagnies d’infanterie levées à ses frais, remporta un brillant avantage sur un corps d’Écossais à la solde du Parlement, traversa, avec 2,000 hommes, les lignes ennemies, pour aller au secours du château de Pontefraet assiégé par Fairfax, força ce dernier à lever le s’ègo, et revint à Oxford en repassant au

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travers de l’armée parlementaire. Nommé alors commandant de l’aile gauche de l’armée royale, il combattit vaillamment k la bataille de Naseby, où il eut Cromwell pour adversaire, mais ne put empêcher le triomphe des républicains. Il passa alors dans le Nord avec Digby ; mais, battus l’un et l’autre près de Carlisle, ils durent se réfugier dan3 l’Ile de Man, d’où Langdale passa sur le continent. En apprenant que le roi était prisonnier, il revint en Angleterre, réunit un corps de royalistes, mais ne put opérer sa jonction avec l’armée écossaise de Hamilton, ù cause de la répugnance que les presbytériens, qui composaient cette dernière, éprouvaient pour les Anglais de Langdale, qui avaient refusé de souscrire le Covenant. Attaquées séparément par Cromwell, les deux armées furent défaites, et leurs chefs devinrent prisonniers des parlementaires. Langdale parvint à leur échapper et se retira en Hollande, auprès de Charles II, qui le Créa baron. À la restauration, il rentra dans sa patrie, et fut nommé lord lieutenant du comté d’York.

LANGDALE (Henri Bickersteth, baron de), jurisconsulte anglais, né en 1TS3, mort en 1851. Fils d’un médecin, il embrassa d’abord la profession paternelle, a laquelle il renonça, vers 1800, pour se livrer à l’étude du droit, et se fit inscrire, en 1811, au barreau do Londres. Il acquit rapidement une réputation distinguée, devint avocat de la couronne, et déploya dans ces nouvelles fonctions un tel talent, qu’en 1836 il fut nommé masler nfrolls et entra la même année à la Chambre des pairs, avec le titre de lord Langdale. Il se fit remarquer, dans cette assemblée, par l’ardeur qu’il déploya au sujet des réformes a introduire dans la cour de chancellerie, réformes dont la principale était la division des attributions du grand sceau ; mais la fuiblesse de sa santé ne lui permit pas de poursuivie l’exécution de ces réformes, et il dut bientôt renoncer à toute fonction publique. Bien qu’il n’ait publié aucun ouvrage, il est mort avec la réputation d’un des meilleurs jurisconsultes anglais de la première moitié de ce siècle.

LANGUARMA, roi deThibet, qui vivait dans la première moitié du x<> siècle. Adversaire déclaré du bouddhisme, il Se livra à une persécution violente contre ceux qui appartenaient à cette secte. Les religieux bouddhistes soulevèrent alors la peuple, et Langdarma, détrôné, fut remplacé par son frère Ralpatchau ; mais les partisans du prince déchu reprirent bientôt le dessus, étranglèrent le nouveau roi et rétablirent sur le trône Langdarma. La persécution contre les bouddhistes recommença alors avec une nouvelle fureur et se termina par la mort du roi, assassiné à l’instigation d’un de ses frères, qui était lui-même un prêtre de Bouddha.

LANGE s. m. (lan-je — du lat. laneus, fait de laine, qui vient de lana, laine. Le lange est l’étoffe de laine, par opposition au linge, étoffe de lin). Etolfe fort épaisse, donLon enveloppe un enfant au maillot : Lange du molleton. Lange de laine. Grâce aux conseils éloquents de J.-J. Rousseau, les enfants ne sont plus gênés, serrés dans leurs langes, comme ils l’étaient autrefois. (Acad.) Il Se dit quelquefois des linges ou couches qui enveloppent 1 enfant sous le lunge.

— Par anal. Objet qui enveloppe : Déjà les lueurs célestes s’abolissaient comme les teintes d’un soleil qui se couche dans ses langes de pourpre et d’or. (Balz.))

Et vous surtout, roses charmantes, Brisez vos lances importuns, Et, de vos corolles brillantes.

Exhalez les plus doux parfums.

Doiiaolt.

— Fig. Ce qui entoure ou cache au début : Les dynasties qui commencent ont, comme tes enfants, des langes tachés. (Balz.) Toute révolte est, ou le manteau sous lequel se cache un prince, ou les langes d’une domination nouvelle. (Balz.) Il Ce qui gène, assujettit, tient en tutelle : Il faut savoir se dégager des langes de l’imitation. (Th. Gaut.l Laissez à la liberté le temps de grandir, et elle n’aura plus besoin de langes, ni de lisières, ni de bourrelets. (E. de Gir.)

— Techn. Morceau de drap ou de serge sur lequel on renverse les feuilles de carton, au sortir des formes. Il Morceau de drap ou de serge dont se servent les imprimeurs en taille-douce.

LANGE (Rodolphe de), savant allemand, né vers 1440, mort en 1519. Il commença ses études en Allemagne, et, après avoir été pourvu d’une prébende au chapitre de Munster, alla les compléter en Italie. Il était depuis peu dé temps de retour en Allemagne, îorsqu’en 1475 il fut chargé par l’évêque de Munster d’une mission auprès du pape Sixte IV. Il passa cette fois plusieurs années en Italie, et, à son retour, devint doyen du chapitre de Munster. U s’appliqua surtout à chasser des écoles de cette ville la routine de l’ancienne scolastique et à y introduire l’étude du grec et des auteurs classiques latins. On a de lui deux poèmes épiques : De excidione Bierosolyms postrema et De excidione urbis Nusiensis, et un recueil d’hymnes et de poésies sacrées, sous le titre de Carmina (Munster, 1486).

LANGE (Paul), littérateur et historien allemand, né à Z-wickau on 14G0, mort vers 1536,