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ducation du duc de Chevrense, des princes de Conti, puis il se retira à l’abbaye de Saint-Cyran (1G72), d’où il fut relégué ù Quimperlé (îoso). Ce fut là que, au milieu des plus grandes austérités, il termina sa vie. Lanceloi était un maître judicieux et un grammairien fort instruit. Il contribua puissamment à la réforme introduite par Port-Royal dans l’enseignement, en employant le français au lieu du latin, en substituant des règles simples et claires aux inextricables subtilités des grammairiens alors suivis dans les écoles. Ses livres élémentaires sont excellents, exacts et d’une parfaite clarté d’exposition. Ils ont été souvent réédités. Nous citerons de lui : Nouvelle méthode pour apprendre la langue grecque (Paris, 1G55, in-S<>) ; Abrégé de la nouvelle méthode pour apprendre la langue grecque (Paris, 1655) ; Nouvelle méthode.pour apprendre la langue latine (Paris, 1656) ; le Jardin des racines grecques mises en français (Paris, 1057) ; Grammaire générale et raisonnée (Paris, 1660, in-8°) ; Nouvelle méthode pour apprendre facilement et en peu de temps la langue espagnole (Paris, 1660) ; Nouvelle méthode pour apprendre la langue italienne (Paris, 1600) ; Chronologia sacra (1662) ; Nouvelle disposition de l’Écriture sainte, mise dans un ordre perpétuel, pour la lire tout entière dans l’année (1670) ; Nouvelle méthode pour apprendre le plain-ckant (106S), etc.

LANCELOT (Antoine), archéologue français, né à Paris en 1675, mort en 1740. Successivement militaire, clerc chez un conseiller du Châtelet, et employé à la bibliothèque Mazarine, il travailla avec Herbinot à son Dictionnaire étymologique, fournit à Bayle d’intéressants articles pour son Dictionnaire critique, à Prosper Marchand des articles sur le Cymbalum mundi de Bonaventure Desperriers, et étudia l’archéologie aveu dom Mabillon. Il fut ensuite employé par Valbonnais, premier président de la chambre de Grenoble, et l’aida dans son Histoire du Dauphins. De Grenoble, il passa en Italie, où il étudia les monuments, les parchemins et les usages anciens. À son retour, il fut pris comme arbitre par les pairs, qui se disputaient la préséance et repoussaient les bâtards royaux. Lancelot réussit si bien à contenter tout le monde, que les parties se cotisèrent pour lui acheter une charge de secrétaire du roi. Il fut, en outre, reçu membre de l’Académie des belles-lettres (1710). En 1725, il vendit sa charge de secrétaire du roi et fut nommé inspecteur au Collège royal et commissaire au trésor des chartes, dont il avança rapidement la Table historique. Il fut ensuite chargé (1737-1740) de faire l’inventaire des duchés de Bar et de Lorraine, récemment réunis à la France, et mourut peu après. On a de lui un grand nombre de savants mémoires sur l’histoire et l’archéologie, ainsi que de nombreuses réimpressions de vieux livres.

LANCELOT, roi de Naples. V. Ladislas.

LANCELOT-VOIS1N (Henri), historien fran■ çais. V. La Popeliniéke.

Lnncciot du Lnc, roman de chevalerie (xne siècle). On ne possède plus l’original latin d’après lequel Gautier Mapp, chevalier, sur l’ordre de Henri II, a composé ce roman, resté célèbre. Lancelot du Luc, écrit en langue romane, et devenu la lecture favorite des chevaliers, au xiio et au xme siècle, est presque une œuvre de réaction contre les inventions austères des romans de la Table ronde ; la chevalerie mondaine, courtoise et galante, aux tendances raffinées, y est’opposée à la roideur des défenseurs du Graal. Un goût plus décidé pour les aventures merveilleuses, les contes de fées, s’y manifeste également. Lancelot, tout jeune et encore à la mamelle, est enlevé par une fée, qui se précipite avec lui dans un lac, d’où son nom. Ce lac n’est qu’une illusion magique : au fond des eaux se trouve un magnifique palais, que la fée habite et où elle élève son nourrisson ; elle en fait un chevalier accompli. Puis suivent des aventures sans nombre : les amours de Lancelot avec la reine Genièvre, femme du roi Artus, la jalousie du monarque, la condamnation de la reine au bûcher. Lancelot la sauve, s’enfuit avec elle, est assiégé par Anus dans le château de Joyeuse-Garde, etc., etc. Il y a beaucoup d’inwginatiou dans tous ces récits.

Un second Lancelot du Lac était écrit en provençal ; l’original était l’œuvre d’un troubadour, Armand Daniel ; il n’en subsiste qu’une version allemande du minnesinger Ulrich de Zazichoven. Les événements y sont tout autres. Lancelot, fils de Ban, monarque du royaume de Genevis, chassé par ses sujets révoltés, est élevé au bord d’un lac par sa mère, la belle et douce Clarisse ; une fée l’enlève, comme dans l’œuvre précédente, et en fait un excellent chevalier ; mais, au lieu d’aventures avec la reine Genièvre et le roi Artus, Lancelot passe sa vie à combattre les maléfices d’un fils de cette fée, Mabouz, qui se trouve doué du pouvoir le plus malfaisant.

Dans une troisième œuvre, intitulée Lancelot de la Charrette, Chrestien de Troyes (1190) a repris les traditions primitives, en les enjolivant d’inventions nouvelles.

LÀNCELOTI (Jean-Paul), plus connu sous le nom de Lanceiotus, dont il signait ses écrits latin3, jurisconsulte italien, surnommé le Tribonlen île Pérouie, né dans cette ville en

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1511, mort en 1591. Il était professeur do droit canon. Nous citerons de lui : Inslitutiones juris canonici (Cologne, 1609, in-8°), ouvrage qui a été traduit en français par Durand de Maillaue, — sous le titre : Jnstilutes du droit canonique (Lyon, 1770, 10 vol. in-12) ; De comparatione juris pontificii et csesarei (1609) ; Dreviarium prxtorium ac curiale, etc. — Son frère, Robert Lanceloti, né à Pérouse, mort à Rome en 15S5, fut avocat dans cette dernière ville, où il acquit une très-grande réputation. II composa, entre autres ouvrages : De appellulionibus ; De attentatis et innovalis ; De restitutionc in integrum.

LANCELOTZ (Corneille), en latin Loncilotii.». écrivain belge, né à Malines en 1574, mort k Anvers en 1022. Admis dans l’ordre des ermites de Saint-Augustin, il devint prieur de plusieurs couvents, provincial (1607), abbé des prémontrés de Postel (1022). Ses principaux ouvrages sont : Nectar et antidolum œufeclum ex medullis operitm sancti Aityustini (1612) ; Pancarpium augustimanum (1616), contenant les vies de saint Augustin et de sainte Monique ;’ Lucerna vits perfectx (16-12), etc.

LANCF.LOTZ (Henri), en latin Lanccioiim, ou Lmiciloiiua, théologien belge, frère du précédent, né à Malines en 1576, mort à Anvers en 1643. Il lit également partie de l’ordre des augustins, devint prieur de plusieurs couvents, professeur de théologie à Louvain (1617), définiteur de la province belge et commissaire général pour les provinces du Rhin et de la Souabe. C’était un prédicateur distingué. Il a laissé un assez grand nombre d’ouvrages, dont les principaux sont : Pseudoministermm pseudo-reformantium (Anvers, 1611, in-S°) ; Capistrum Kunnium, sive Apologeticus pro démonstratione de illegitima missione (Anvers, 1613) ; Anatomia christiani deformati (Anvers, 1613) ; H&relicum quare, per catholicum quia, in omni pêne matéria religionis clare solulum (1614), ouvrage traduit en plusieurs langues ; Abecedarium lutherocalvinisticum (1617) ; De libertate religionis e republica christiana proscribenda (1622), etc.

LANCEMENT s. m. (lan-se-man — rad. tancer). Action de lancer : Le lancement d’une frégate. Le lancement d’une pierre.

LANCÉOLÉ s. f. (lan-sé-o-le — dimin. de lance). Crust. Genre de crustacés, réuni aujourd’hui au genre hypérie.

— Helminth. Syn. de lancette, genre d’helminthes.

LANCÉOLÉ, ÉE adj. (lan-sé-o-lé — dimin. de lance). Bot. Se dit de tout organe d’un végétal dont la forme rappelle celle d’un fer de lance. Il On dit aussi lancéolaire.

LANCEPESSADE s. m. (lan-se-pè-sa-de). "V. anspessade.

LANCER v. a. ou tr. (lan-sé — rad. lance. Prend la cédille sous le c devant a eto ; Nous lançâmes, nous lançons). Jeter avec force, avec roideur : Lancer un javelot. Lancer des traits. Lancer des pierres. La balsamine lance ses graines au loin. (A : Karr.)

— Frapper, appliquer : Lancer un coup de pied, un coup de poing, un coup de marteau.

— Pousser en avant, faire marcher : Lancer son cheval. Lancer une voilure. Lancer un régiment contre l’ennemi. Le même Dieu qui i.AXCR les astres dans leur orbite jette les sociétés dans tes révolutions des temps. (Quinet.)

Il Aventurer, pousser témérairement : // n’y a point de faute plus grave pour te pouvoir que de lancer les imaginations dans les ténèbres. (Guizot.)

— Introduire, produire, mettre en scène, en activité : Lancer un jeune homme. Lancer un écrivain, un poète, un artiste.

Tâchez de me lancer dans quelque fourniture.

Picard.

— Diriger avec vivacité : Lancer des oeillades. Lancer des regards furieux sur quelqu’un.

Eh ! que me veulent dire et ces soupirs poussés, Et ces sombres regards que sur moi vous lancez f

Molière.

— Émettre, produire ; publier, promulguer : Lancer un mot hasardé. Lancer une épigramme. Lancer un reproche, une raillerie à quelqu’un. Lancer un interdit. Lancer une bulle. Lancer un prospectus. Lancer un pamphlet. Je doute fort qu’on puisse allier un excellent cœur à la mauvaise habitude de lancer l’ironie. (Descuret.)

— Loc. fam. Lancer un coup de pied à quelqu’un, Dire ou faire quelque chose qui l’humilie, qui le vexe. Il Lancer un coup de patte, Diriger’ un trait malin, une raillerie : Il ne se prête pas assez à ses fantaisies ; quelquefois même il lui lance des coups de patte. (Scribe.)

— Fig. Théâtre. Lancer le trait, Faire ressortir adroitement, l’esprit du dialogue ou la chute d’un couplet, il On dit aussi lancer le

MOT, SOULIO.NER "SON RÔLE.

— Véner. Faire sortir de son fort, de son gîte : Lancer un chevreuil.

— Mar. Faire glisser du chantier à la mer : Lancer un vaisseau, une frégate, n Lancer tribord, lancer bâbord, Se jeter d’un côté et de l’autre, au lieu de naviguer droit.

— Techn. Peindre avec la lance : Lancer un plafond.

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Se lancer v. pr. Être lancé : La paume se lance avec une raquette.

— Se-jeter impétueusement : Su lancer dans l’eau. Se lancer sur l’ennemi, sur son adversaire. La nécessité força l’homme à s’aventurer sur de frêles barques, à voyager d’abord sur les lacs, les fleuves, et ensuite à se lancer sur le vaste Océan. (M.-Brun.)

— S’engager hardiment ou résolument :Se lancer dans le monde. Se lancer dans des spéculations. C’est le goût téméraire de mon pays de se lancer, n’importe à quel prix et avec quel péril, dans d’immenses et inouïes expériences. (Guizôt.)

— Fam. Se risquer, aller de l’avant à tout hasard : C’est égal, je me lance.

— Réciproq. Lancer l’un à l’autre : Nous mous lançâmes un coup d’œil d’intelligence. Ils se lançaient des mots piquants, des railleries, des sarcasmes.

— s. m. Véner. Action de lancer la bête, moment où on la lance : Assister au lancer. Le rendez-vous du lancer était un r.ond-point près d’un chalet où se réunissaient les équipages de la cour. (De Gondrecourt.)

— Syn. Lancer, darder. V. DARDER.

— Se Inuccr, «’élancer. V. ÉLANCER (s’).

LANCEREAU (Édouard), orientaliste français, né à Sedan en 1819. Étant venu à Paris, il s’y fit recovoirjieeneié es lettres, étudia en même temps les langues orientales, particulièrement le sanscrit, et fut, pendant quelque temps, attaché au collège Charlemagne, comme professeur suppléant. En 1S47.M. Lancereau renonça à l’enseignement. Outre de nombreux mémoires et articles insérés dans le Journal asiatique et dans l’Encyclopédie du xixe siècle, on lui doit : Chrestomathie hindie et hindouie (1849), à l’usage des élèves do l’école des langues orientales, et Hitopadesa (instruction salutaire), traduction d’un recueil d’apologues indous.

LANCERON s. m. (lan-se-ron —rad. lance, par allus. À la forme). Pêche. Jeune brochet. Il On dit aussi lançon.

LANCEUOTE, en espagnol Lanzarote, île espagnole de l’archipel des Canaries, au N.-E., à 12 kilom. N.-E. de l’Ile Fortaventure, par 290 de lat. N. et 16° de longit. O. Elle mesure 11 kilom. du N.-E. au S.-O., 28 kilom. en largeur moyenne, et 775 kilom. carrés de superficie ; 12,000 hab. Le centre de l’Ile est occupé par des montagnes peu élevées et d’origine volcanique ; trois d entre elles ont fait éruption en 1824. Lancerote manque d’eau et les plus belles récoltes y sont souvent anéanties par la sécheresse. Les principales productions consistent en grains, légumes,

fruits, vin de médiocre qualité, patates, etc. Les pâturages, peu nombreux, nourrissent des moutons, des chèvres, des bêtes à cornes et des chameaux. Le mouvement commercial se traduit par 600,000 réaux en sortie, et par 1,000,000 de réaux en entrée, année moyenne. Les localités les plus importantes sont : Teguise, Arrecife, qui possède la meilleure baie de toutes les Canaries, San Bartolomé et Aria.

LANCETTE s. f. (lan-sè-te — dimin. dé lance). Petit instrument de chirurgie, dont on se sert particulièrement pour pratiquer l’opération de la saignée ou pour ouvrir un abcès : Donner un coup de lancette.

— Techn. Couteau à lame courte et aiguii, que le boucher enfonce dans la nuque du bœuf pour l’abattre. Il Outil dont se servent les graveurs pour évider les planches. Il Lame assez semblable à un grattoir, que les ouvriers en carton et en papier emploient pour couper et tailler leurs matériaux.

— Ichthyol. Nom vulgaire d’une espèce de gobie.

— Helminth. Genre d’helminthes, dont le corps a une forme lancéolée.

— Encycl. Chir. La lancette se compose de deux parties : la laine et la châsse. La lame est aplatie, longue de 0’n,03 à0",04, tranchante sur ses deux côtés, à partir du milieu environ de sa longueur jusqu’à sa pointe. Selon la forme des lancettes, ou plutôt selon la manière dont se termine l’extrémité tranchante de leur lame, on leur donne des noms différents. Cette extrémité est-elle fort allongée, étroite et aiguë, elle constitue la lancette en langue de serpent ; ses bords se réunissent-ils h la pointe par un angle moins

prolongé, l’instrument est nommé lancette à grain d’avoine ; enfin, lorsque les bords tranchants s’arrondissent pour se réunir et former une pointe un peu saillante, la lancette est dite à grain d’orge. Il est évident que la lancette en langue de serpent pourra pénétrer profondément sans faire une grande ouverture à la peau, et que, pour donner une étendue suffisante à. l’incision de celle-ci dans l’opération de la saignée, il faudra élever beaucoup le poignet pendant le second temps de l’opération. A raison de la disposition opposée, la lancette à grain d’orge ne saurait dépasser un peu l’épaisseur de ia peau sans y produire une section considérable ; d’où il résulte qu’il suffit presque toujours de l’enfoncer perpendiculairement, et qu’il est a peine besoin, en la retirant, d’élever la main, afin d’agrandir l’ouverture qu’elle a faite en entrant. La lancette à grain d’avoine tient le milieu, sous ce rapport, entre les deux formes extrêmes dont il vient d’être question.

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La lancette est un instrument délicat, et il no faut jamais en employer une qui présente à sa pointe le plus faible défaut, qui soit tant soit peu tachée de rouille, ou que l’on suppose le moins du monde imprégnée de matières putrides ou vénéneuses. Il serait imprudent de saigner avec un instrument semblable, et si les inflammations des veines dépendent souvent de dispositions morbides existant chez les malades soumis à la saignée, il est incontestable que, dans-beaucoup de cas, ces affections, toujours graves et souvent mortelles, sont le résultat de l’usage de lancettes ou mal acérées, ou imprégnées de matières irritantes, virulentes ou autres.

On donne le nom de lancette à abcès à une lancette construite sur de plus.grandes proportions que celles dont on se sert pour la saignée, et qui servait à ouvrir les abcès superticiels. Cette lancette a été abandonnée et remplacée par le bistouri.

— Helmintu. Ce genre, créé par de Blainville, otfre pour caractères un corps assez mou, quelquefois ridé en travers et déprimé, tout à fait plat en dessous, de forme ovale lancéolée, obtus en avant, aminci en arrière en forme de lancette ; une grande ouverture antérieure, d’où sort une longue trompe claviforme, ridée et percée à son extrémité ; un anus à l’extrémité opposée ; un orifice médian inférieur, tout près de la bouche, pour l’appareil de la génération. L’espèce type du genre est la lancelte-Parelli, recueillie par de Blainville dans la mer, près de Gènes. Paul Gervais en a découvert une autre espèce aux environs de Cette.

LANCETTIER s. m. (lan-sè-tié — rad. lancette). Etui de chirurgien, qui contient une série de lancettes assorties.

LANCEUR, EUSE s. (lan-seur, eu-ze — rad, lancer). Personne qui lance, qui risque, hasarde une opération industrielle ou commerciale : Un degré au-dessus, on rencontre l’en ''Irepreneur de grandes affaires, te lanceur d’opérations industrielles. (Oh. Philipon.)

— Techn. Aide pour le tissage des articles lancés qui ont une grande largeur : Le travail du lanceur consiste tout simplement à recevoir et renvoyer une à une, et successivement, toutes les navettes qui lui sont lancées par l’ouvrier. (Falcot.)

LAN-CHANG ou LAYN-ZAYN, ville de l’Indo-Chine, ancienne capitale du Laos, à 500 kilom. N.-O. de Hué, par 18» 37’ de lat. N. et 100° 30’ de long. B. Il s’y fait un commerce très-important en riz, tissus de soie, thé. Aux environs, mines d’or et de pierres précieuses.

LANCHARES (Antoine), peintre espagnol, né à Madrid, en 1586, mort en 1658. Il fut élève et collaborateur de Patricio Caxes, et les œuvres de ces deux maîtres ont été souvent confondues. Il est cependant à peu près certain que la grande fresque de la chapelle de Puular, représentant l’Ascension, est tout entière de Lancharès, tandis que la Pentecôte, qui lui fait face, est due à la collaboration des deux maîtres. La Vie de saint Pierre Nolasco, peinte, en 1625, dans le couvent des carmes de Madrid, et qui s’y trouve encore, est entièrement due à Lancharès, bien qu’on l’attribue parfois à Caxes. Le genre de ce dernier est certainement plus sévère et moins brillant. Le musée de Madrid possède encore décet artiste un certain nombre de dessins à la pierre noire, rehaussés de blancs d’un lumineux intense, excellentes études où Lancharès a essayé les effets qu’il a si habilement employés dans les tableaux de la Vie de saint Pierre Nolasco. Ces dessins sont fort recherchés, et rappellent ceux de Carrache.

LANCHE s. f. (lan-che). Mar. Embarcation en usnge en Espagne et dans les colonies espagnoles.

— Encycl. La tanche est un petit bâtiment d’origine basque, que l’on rencontre non-seulement sur les côtes septentrionales d’Espagne, mais encore au Brésil. Il porte deux mâts, dont le plus fort est incliné a l’arrière, tandis que le inàt de l’avant est vertical. On trouve encore, dans notre marine du xviie siècle, une espèce de navire de médiocre importance qui portait ce nom de lanche, et Jal croit que ce bâtiment avait des rapports avec la felouque, tout en affectant des proportions plus volumineuses.

LANCIA OPP1DANA, ville de l’Espagne ancienne, dans la Lusitanie, chez les Vettonsj aujourd’hui Guarda.

LANCIA TRANSCUDANA, ville de l’Espagne ancienne, dans la Lusitanie, chez les Vettons. C’est aujourd’hui Ciudad-Roorigo.

LANCIA ou LANZA (le marquis Manfred de), grand capitaine italien du xinc siècle, né à Cavaglia, où son père était un des plus fermes soutiens de la ligue lombarde pour l’empereur Frédéric II contre le pape Grégoire IX. Il épousa la belle Bianca Galvano, dont l’empereur était amoureux, et dont il eut l’illustre Manfred, conquérant de la Sicile. En 1238, le marquis de Lancia, à la tête des troupes de Verceil, de Novare, de Tortone et d’Asti, arriva sur le Pô, pour détruire le pont bâti par les Placentins et pour arrêter les Milanais ennemis de l’empereur. Après une bataille sanglante, où ses brûlots incendiaires restèrent sans effet, Lancia dut se retirer. Il fut nommé peu après, par l’empereur, gouverneur d’Alexandrie, ville libre