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dirigea aussitôt malgré les dangers d’une semblable excursion. Deux heures après, il se trouvait au milieu des miras d’une grande ville dont les inscriptions éparses "de tous côtés sur le sol lui eurent bientôt appris le nom. Les ruines de Lambessa étaient enfin retrouvées et leur position définitivement déterminée. M. de La Mare publia, dans la Revue archéologique et plus tard dans les Mémoires de la Société des antiquaires de France, la résultat de ses recherches. Quand l’Assemblée législative eut choisi les ruines de Lambessa pour y établir le pénitencier agricole destiné aux insurgés de juin, M. de Parieu, ministre de l’instruction publique, justement préoccupé des dangers que la construction de cet établissement allait faire courir aux inscriptions signalées dans les travaux de M. de La Mare, chargea ce dernier d’aller sur les lieux recueillir des documents et en préparer la publication. Le résultat de cette mission fut, pour la seule ville de Lambessa, une collection de 1,420 inscriptions, dont on peut lire aujourd’hui le texte dans le Recueil des inscriptions romaines de l’Algérie. Aucune ville de l’empire romain, Rome exceptée, n’en avait fourni un aussi grand nombre. Quelques-uns de ces documents nous apprennent que cette ville, après avoir été longtemps un simple municipe, reçut, sous le règne de Valérien, le titre de colonie, ce qui concilie le témoignage de saint Cyprien, qui lui donne ce titre, avec celui des Itinéraires, qui ne le lui donnent pas par la raison très-simple qu’elle n’en jouissait pas à l’époque où ils furent composés.

Aujourd’hui, Lambessa est une colonie pénitentiaire. Commencée en 1851, en vertu

de la loi du 24 juin 1850, elle fut d’abord affectée aux transportés politiques de 1848, qui continuèrent l’œuvre des soldats, si bien que l’antique cité a été dégagée de la plus grande partie des décombres sous lesquels elle était ensevelie. Le coup d’Ktat du 2 décembre vint augmenter le nombre des pensionnaires de Lambessa, et la loi de sûreté générale, votée a la suite de l’attentat du 14 janvier 1858, amena dans le pénitencier de nouveaux hôtes. Nous n’avons pas à traiter ici la question de la déportation et nous avons dit ailleurs ce que nous pensons de ces exécutions en masse. (V. déportation, sOreté.) Qu’il nous suffise de rappeler qu’à leur arrivée à Lambessa, les malheureux condamnés politiques ne trouvèrent pas même du pain. Sous un soleil brûlant, il leur fallut, sans distinction, travailler tous aux. corvées les plus lourdes. Quelques-uns succombèrent ù lu peine.

Depuis 1860, Lambessa ne contient plus que les criminels condamnés par les cours d’assises et les conseils de guerre, voleurs, incendiaires, meurtriers et assassins. Aussi le régime du pénitencier est-il beaucoup plus doux qu’à l’époque où il renfermait uniquement des prisonniers politiques,

LAMBETH, ville de la Grande-Bretagne, dans le comté de Surrey, sur la rive droite de la Tamise, vis-à-vis de Westminster, comprise aujourd’hui dans l’enceinte de Londres. On y remarque la nouvelle église de Saint-George, et surtout le vieux palais de l’archevêque de Cantoibéry, construit à la fin du xnc siècle. La forme massive de cet édiiice, ses murs noircis, ses grilles de fer, sa situation sur le bord fangeux de la Tamise, au milieu d’usines, dans un pauvre faubourg, donnent à cette résidence l’aspect désolant d’un château moyen âge abandonné. Mais il a pour dépendance un immense et célèbre jardin. Un grand nombre de conciles se sont tenus à Lambeth, du xire au xve siècle, tous convoqués ou présidés par l’archevêque-primat.

LAMBÉZBLLEC, ville de France (Finistère), cant., arrond. et à 3 kilom. N. de Brest, sur le bord de la rade de Brest ; pop. aggl., 1,272 hab. — pop. tôt., 11,635 hab. Culture maraîchère ; fabrication de poudre, papier, tissus vernis, briques ; fours à chaux, corroieries, tanneries. Belle église neuve surmontée d’une ilèche très-élégante.

LAMBIC ou LAMBICK s. m. (lan-bik). Espèce de bière forte, qui se fabrique à Bruxelles : Un verre de lambic, de bière de

LAMWC.

— Encycl. V. FAKO.

LAMBICHE s. f. (lam-bi-che). Ornith. Nom vulgaire de la guignètte dans les Vosges.

LAMBI LLOTTE (le Père Louis), jésuite, compositeur et musicographe français, né à Charleroi en 1797, mort en 1855. Il s’adonna de très-bonne heure à l’étude du clavecin, de l’orgue, de la composition et, grâce à ses raoides progrès, il devint à quinze ans organiste de 1 église de Charleroi. Dix ans plus

  • .ard, il se rendit en France, se fit admettre
omme maître de chapelle au collège des jéiuites

de Saint-Acheul, et obtint, en 1825, de

;’aire partie de la célèbre congrégation. A

oartirde ce moment, Lambillotte partagea sa vie entre les exercices religieux, la composition musicale et l’exploration des princinales bibliothèques de l’Europe pour y faire les recherches sur les anciens chants liturgiques. Lambillotte était un organiste distingué et un des hommes de notre temps les plus versés dans l’histoire de la musique religieuse. Ce qui a surtout fait sa réputation, c. est d’avoir entrepris’la restauration du

LAMB

chant grégorien. Ses ouvrages sur ce sujet méritent d’être cités ; Antiphonaire de SaintGrégoire, fac-similé du manuscrit de saint Gall (1851) ; Quelques mots sur la restauration du chant liturgique (1855) ; Esthétique, théorie et pratique du chant grégorien (1856, in-S"), publié par le Père Dufour, son continuateur. Comme compositeur, Lambillotte a laissé un nombre considérable de morceaux, où l’on trouve des inspirations heureuses et de fréquentes négligences de style. « Inventant sans effort, dit Denne-Baron, il ne se lassait pas de produire ; ses mélodies sont simples, gracieuses et naturelles ; sa musique, suivant l’expression employée par les artistes, est une musique chantante d’une exécution facile, et c’est précisément cela qui en a fait te succès dans les communautés et les pensionnats, pour lesquels elle a été spécialement écrite. » On lui doit plusieurs Messes, un grand nombre de Motets, de Cantiques, de Saluis, réunis et publiés pour la plupart en recueils. Citons encore de lui : le Musée des organistes, collection des meilleures fugues composées pour l’orgue (Paris, 1842-1844, 2 vol.),

LAMBIN, INE adj. (lan-bain, i-ne —v. lambiner). Qui lambine, qui agit avec lenteur : C’est un homme lambin. Quelle femme lambine ! Mes divins anges, puisque vous êtes assez lambins pour ne pas renvoyer le premier acte à M. Marcel, il vous en envoie cinq. (Volt.)

— Stibstantiv. Personne qui lambine : Un

LAMBIN. Une LAMBINE.

— s. m. Mamm. Nom donné par quelques voyageurs à l’aï ou paresseux.

LAMBIN (Denis), un des hommes les plus savants du xvie siècle, et dont, pourtant, le nom n’est devenu populaire qu’avec l’acception injurieuse que lui ont donnée ses adversaires. Lambin naquit à Montreuil-sur-Mer en 1516, et mourut en 1572. Il avait déjà professé avec éclat, lorsqu’il vint à Paris, où le célèbre Amyot lui fit obtenir la chaire de langue et de littérature grecque au Collège royal (1561). Il s’y acquit une réputation immense, mais aussi beaucoup d’envieux. Il était à Paris lors de la Saint-Barthélémy ; doué d’une âme pleine de tendresse et de bonté, la vue de ces horreurs te pénétra de douleur, et lorsqu’il apprit que son ami Kamus avait été massacré, cela lui porta le dernier coup. Il mourut de chagrin un mois après. Lambin était peut-être 1 homme le plus profondément érudit de son siècle ; mais, scrupuleux jusqu’à la minutie, s’appesantissantsur la moindre vétille, il vit ses adversaires caractériser sa consciencieuse lenteur par le fameux verbe lambiner, qui est resté dans la langue. Néanmoins, ses savants ouvrages sont encore fort estimés. Voici la liste des plus remarquables : Oratio de recta pronunciatione linguie grxcx (1568) ; Commentarii in Cornelium Nepotem (1569) ; Emendationesin Ciceronisopéra (1577) ; Ciceronis vita ex ejus operibus collecta (1578). On lui doit en outre des éditions, accompagnées de commentaires étendus, des Œuvres d’Horace (1561, in-4o) ; du De natura rerum de Lucrèce (1564, in-4») ; des Œuvres de Cicéron (1566, 4 vol. in-fol.) ; des Discours de Dé- mosthène (1570) ; des Comédies de Plaute (1577, in-fol.), etc.

LAMBIN (Jean-Jacques), antiquaire hollandais, né à Ypres en 17G5, mort vers 1840. Il fut archiviste de sa ville natale, collabora au Messager des sciences historiques et se lit avantageusement connaître en publiant un très-grand nombre d’écrits relatifs à l’histoire de son pays. Nous citerons de lui : Recueil d’épitaphes (4 vol. in-4o) ; Evénements remarquables arrivés principalement en Flandre et en Brabant de 1377 à 1443 (1835, in-4o).

LAMBINER v. n. ou kitr. (lan-bi-né — du nom de Denis Lambin. V. ce nom). Agir lentement, perdre son temps par l’attention minutieuse qu’on donne aux détails.

— Néol. Traîner en longueur : Mais si vous lui lâchez Désiré, il peut bien lambiner la petite jusqu’à la mort du bonhomme. (Balz.) Dans ce sens il est actif ou transitif.

LAMBINET (Pierre), savant bibliographe, né à Tournes (Ardennes) en 1742, mort en 1813. Il entra successivement dans la compagnie de Jésus et dans l’ordre des Prémontrés, mais en sortit pour se livrer sans distraction à son goût pour les travaux bibliographiques. Parmi ses ouvrages, on estime surtout le suivant : Recherches historiques, littéraires et antiques sur l’origine de l’imprimerie (1798, in-8" ; nouv. édit. augmentée, 1810, 2 vol. in-8o).

LAMBINET (Emile), peintre français, né à Versailles en 1816. Il eut pour premier maître Boisselier, qui lui apprit les règles du paysage historique, puis il se rendit à Paris, où il continua son instruction artistique sous la direction de ûrolling et sous celle d’Horace Vernet. En 1845, il accompagna le peintre de la Smala en Algérie, et, depuis lors, il a voyagé en Angleterre et en Hollande. M. Lambinet s’est adonné entièrement au paysage. C’est un artiste fort distingué, dont les productions sont très-goûtées du public. « Ses œuvres, dit M. Cottenet, se distinguent par un vif sentiment de la nature, une grande fraîcheur et une touche grasse et fondue qui convient parfaitement aux paysages humides et plantureux qui font le sujet de ses tableaux. ■ Il a reçu, en 1867, la croix de la Légion d’hon LAMB

neur. Depuis 1833, M. Lambinet a exposé un très-grand nombre d’œuvres. Nous citerons entre autres : Vue de Sentisse, près de Dampierre (1833) ; Site du Dauphiné (1837) ; Vallée de Chevreuse (1839) ; le Torrent (1843) ; Cimetière des palmiers nains (1846) ; les Baigneuses (1849) ; la Plaine de Matvoisine (1853) ; le Matin, le Chemin creux, Sous bois (1855) ; Au mois de mai ; Environs, de Delft (1857) ; Rivière de Chars ; Dans les champs (1859) ; Moulin sous bois ; les Bords de la Seine à Baugival ; Paysage au mois de mai ; la Rivière de Veules (1861) ; Village en Normandie ; la Seine à Bnugival (1863) ; l’Automne à Saint-Marcta-Bruyère ; le Matin à Yeré-VEvêque (1864) ; Après midi d’automne ; le Cours de l’Yvette (1865) ; Rivière sous bois ; un Pâturage (1866) ; Bassin de la retenue de Dieppe ; la Vallée d’Arqués (1868) ; Verger à Criquebœuf ; Côtes de Normandie (1869), etc.

LAMBIS s. m. (lan-bi). Moll. Nom vulgaire d’une coquille univalve, du genre ptérocère : On trouve des lambis d’une grosseur énorme. (V. de Bomare.)

— Encycl. Le lambis est une grande et belle espèce de ptérocères, qui habite les mers diAmérique ; il acquiert souvent une taille considérable. À l’aide de son large pied membraneux, l’animal se traîne, soit au fond de la mer, soit sur les hauts-fonds où on le trouve ordinairement, en train d’y chercher sa nourriture. Sa chair est blanche et ferme, mais d’autant plus difficile à cuire et à digérer que l’animal est plus gros ; néanmoins, elle est grasse et ne manque pas de saveur. La coquille, qui est parsemée de pointes émoussées, est l’objet d un certain commerce chez quelques peuplades sauvages. On l’emploie en guise de cor de chasse. Elle sert aussi à faire une très-bonne chaux, qui, mélangée avec du sable de rivière, donne un excellent mastic, devenant très-dur avec le temps. Cette coquille, très-belle de forme et de couleur, est recherchée pour les collections.

LAMBLABD1E (Jacoues-Élie-François), ingénieur et hydrographe français, né à Loches en 1477, mort à Paris en 1797. Il imagina, pour repousser les bancs de galets accumulés à l’entrée des ports de la Normandie, un système d’écluses de chasse flottantes qui pouvaient être ancrées pendant la haute mer vers les différents points d’où l’on voulait « expulser le galet. Ce système est exposé dans un mémoire fort remarquable et rempli d’idées neuves. Il proposa aussi des moyens de tenir, dans les ports d’assèchement, le3 navires à flot, sans le secours des portes. Il établit les écluses de Dieppe, de Tréport, construisit l’ingénieux pont à bascule du Havre, rédigea un mémoire sur la perfection des écluses tournantes, publia divers travaux sur la navigation de la Seine et de la Somme. Lamblardie remplaça, en 1793, Perronnet à la direction de l’École des ponts et chaussées. Ce fut lui qui proposa à Monge l’établissement de l’École centrale des travaux publics ; Monge approuva son idée, la présenta à la Convention, et cette assemblée décréta la fondation de l’École centrale, qui devint, en 1795, l’École polytechnique. Lamblardie en fut un des premiers professeurs. On a de lui divers mémoires sur la navigation et les embouchures de nos cours d’eau du Nord, ainsi qu’une Architecture civile publiée dans le Journal de l’École polytechnique, t. 1er, p. 15 à 36, et quelques autres écrits spéciaux.

LAMBOURDE s. f. (lan-bour-de). Techn. Pièce de bois qui sert à soutenir un parquet ou les ais d’un plancher. Il Pièce de bois servant à soutenir le bout d’une solive lorsqu’elle ne porte pas dans le mur ou sur une poutre.

— Constr. Pierre tendre des environs de Paris : De la lambourde de Saint-Maur. || Dernier des lits ou des bancs de pierre de taille dans une carrière. I ! Cadre en bois de sapin, qui sert à faire le picotage d’un puits.

— Arboric. Petite branche grêle et longuette, qui a l’écoree lisse et un bouton à fruit à son extrémité, il Petit rameau de vieux bois, n’ayant que des yeux noirâtres rapprochés.

— Encycl. Constr. La lambourde est une pierre tendre, à grain grossier, qui porte om.65 à om,95 de hauteur de banc. La moins grossière est celle qui se tire des carrières de Saint-Maur ; elle est la plus recherchée comme qualité et comme hauteur de banc. On en extrait aussi à Carrières-sous-Bois, près de Saint-Germaiu-en-Laye, de même puissance de banc que la précédente, et aussi de bonne qualité. La lambourde que l’on tire des carrières de Gentilly, Nanterre, Carrière-Saint-Denis, Honelles, Montesson, etc., est

plus grossière, d’une qualité inférieure et d’une hauteur de banc moins élevée, om,32 à om,36. Les carrières de Conflans-Sainte-Honorine fournissent une espèce de lambourde dont le grain est aussi fin que le banc royal, mais plus tendre et de qualité inférieure.

Des expériences sur la résistance de cette pierre ont donné les résultats suivants pour les charges d’écrasement : l° lambourde employée à Paris, résistant à l’eau, pesant 1,820 kilogrammes le mètre cube, s’écrase. sous une charge de 60 kilogrammes par centimètre carre ; 20 lambourde de qualité inférieure, résistant mal à l’eau, pesant 1,560 kilogrammes le mètre cube, s’écrase sous une

LAMB

charge de 20 kilogrammes par centimètre carré. Dans la pratique, fa charge permanente qu’il convient de faire supporter à la lambourde ne doit pas dépasser le dixième de celle qui produit la rupture ; cependant, dans les constructions légères on peut adopter, comme coefficient de sécurité, le sixième, c’est-à-dire faire travailler la lambourde à 6 kilogrammes par centimètre carré, et même à 10 kilogrammes, s’il s’agit d’une bonne pierre résistant à l’eau.

— Charpente. Les lambourdes sont des pièces de bois que l’on emploie dans la composition des planchers, lorsque l’on ne veut pas encastrer les abouts des solives dans les murs ; elles sont accrochées contre les murs et scellées par leurs extrémités dans les murs en retour ; on les soutient en différents points de leur longueur à l’aide de corbeaux en pierre ou en fer fixés dans la maçonnerie qu’elles longent. Quand on veut que les lambourdes jouissent d’une plus gi-ande solidité, on les encastre d’environ la moitié de leur épaisseur dans le mur contre lequel elles sont appuyées. Lorsque l’assemblage des solives aux lambourdes a besoin d’une grande solidité, on le fait à queue d’aronde à recouvrement, en donnant à ce dernier environ

le quart de la dimension verticale de la lambourde, et les deux tiers à la queue d’aronde. Suivant la largeur de la lambourde, en divisant cette largeur en quatre parties égales, la partie le long du mur n’est pas entaillée ; la queue d’aronde occupe les deux portions du milieu, et l’autre partie porte une entaille de la largeur de la solive. Comme, par ce mode d’assemblage, la lambourde fait saillie au-dessous des solives, on y rixe la corniche du plafond. Dans la deuxième disposition, c’est-à-dire lorsque l’on doit avoir des solives trop longues, et que l’on est limité par la hauteur, on applique contre chaque face latérale de la poutre maîtresse une lambourde qui affleure sa face inférieure, et l’on y fixe les solives, comme dans le cas précédent. Dans cette disposition, les lambourdes sont scellées dans les murs et soutenues, de distance en distance, par des étriers communs aux deux lambourdes et mis à cheval sur la poutre.

On donne aussi le nom de lambourde à de3 pièces de bois de 6 à 8 centimètres d’équarrissage, sur lesquelles on fixe un parquet. Ces pièces, dont l’espacement varie avec la disposition du parquet, reposent sur les solives, lorsque celles-ci sont toutes de niveau à leur partie supérieure ; mais généralement on les établit sur la couche de plâtre dont on recouvre le lattis supérieur, que l’on cloue sur les solives. Quelquefois, on fait reposer directement les lambourdes sur ce lattis, et l’on se contente de les relier par des augets en plâtre. Pour que les parquets de rez-dechaussée se trouvent aérés en dessous, souvent on pose les lambourdes sur de petits murs de om,50 à 1 mètre de hauteur, et espacés de om,60 environ. Des ventouses sont, en outre, établies pour produire un aérage complet entre ces murs, sur lesquels les lambourdes sont ensuite scellées au moyen de chaînes cintrées, dont l’intervalle est de 65 à 70 centimètres. On nomme encore lambourde, dans la construction du cuvelage des puits de mines, une pièce de bois, ou mieux une série de pièces de bois que l’on place immédiatement derrière le cadre en bois de chêne qui forme la base du cuvelage, et que l’on appelle trousse à picoter. Entre les lambourdes et le terrain, on entasse de la mousse, puis on bat des coins ou des picots entre la lambourde et la trousse, jusqu à ce que cette dernière soit bien tendue, et que l’épaisseur de la mousse soit réduite autant que possible, afin d obtenir une très-grande étanchéité à la base du cuvelage.

— Arboric. Les lambourdes sont de petites branches grêles et assez longues, munies d’yeux plus gros et plus rapprochés que ceux des branches & bois. Elles se trouvent sur les arbres à fruit à noyau et à fruit à pépins ; chez ces derniers, elles ne s’élèvent pas verticalement, comme les branches à bois, mais naissent ordinairementsur lescôtés de celles-ci et affectent une forme qui rappelle celle d’un dard. Elles restent trois ans avant d’arriver à donner du fruit. Dans les arbres à fruit à noyau, elles fructifient dès la première année ; elles sont plus courtes sur le pécher que sur les autres arbres. Outre les caractères que nous venons d’indiquer, il en est encore quelques autres qui servent à les faire reconnaître. Elles naissent vers le bas, à travers l’écoree du vieux bois, ou dos youx des rameaux de l’année précédente. Leurs yeux ou boutons sont de couleur noirâtre. L’écoree est d’un vert lisse et brillant, et l’extrémité supérieure de la lambourde se termine par un groupe de boutons, dont un seul est un bouton à bois. Telles sont particulièrement celles du pêcher ; elles ne durent qu’un an, et on les retranche à la taille de l’année suivante. Il est facile de distinguer, sur les arbres à fruits à pépins, la lambourde, qui est lisse et assez longue, de la brindille, qui est plus courte et chargée de rides circulaires. « Bien conduites et bien ménagées, dit Rozier, les lambourdes assurent 1 abondance des fruits pour les années suivantes. On ne doit jamais les abattre ; si elles sont trop longues, ou les raccourcit en les cassant ; si elles poussent dans un endroit