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ses progris, qui parurent en 1802, ne constituent guère qu une théorie anticipée de la génération spontanée. Ii admettait que les corps vivants les plus simples, ceux qui terminent chaque règne, peuvent se former directement ; que l’organisme une fois formé,

l’irritabilité naîtra et aura le sentiment pour conséquence ; qu’ensuite les efforts de l’animal, nés de ses besoins, développeront en lui les organes nécessaires à la satisfaction dé ces besoins. Son Hydrogéologie ou Recherches sur l’influence qu’ont les eaux sur l’appropriation de la surface du globe, etc. (1802), ne présente pas des caractères bien sérieux ; il avait, du reste, antérieurement publié sur la physique et la chimie des théories autrement hasardées. Mais dès qu’il rentra dans le domaine des faits, il y trouva une source non contestée de gloire.

C’est lui qui substitua le premier la dénomination juste à.’animaux sans vertèbres à celle d’animaux à sang blanc, attribuée improprement par Linné aux insectes et aux vers. La division qu’il proposait en apathiques, sensibles et intelligents n’était pas très-fondée. Mais ses observations sur les coquilles et les polypiers ; la sagacité avec laquelle il en a circonscrit et caractérisé les genres, d’après des circonstances choisies avec jugement ; le talent avec lequel il en a comparé et distingué les espèces, l’ont mis à la tête des naturalistes qui se sont occupés de l’histoire de ces animaux. « C’est principalement d’après lui, disait Cuvier en 1831, que ceux qui ont écrit sur la même matière ont nommé et distribué leurs espèces ; et, encore à présent, sur les éponges, par exemple, sur les alcyons et sur plusieurs genres de coraux, ce serait vainement qu’on chercherait ailleurs une instruction plus complète que dans son Histoire des animaux sans vertèbres. Une branche de connaissances à laquelle il a donné surtout une vive impulsion est celle des coquilles fossiles. À peine la comparaison de ces coquilles à celles qui vivent aujourd’hui dans les différentes mers avait-elle été essayée sur un petit nombre. Lamarck procéda à cet examen avec la profonde connaissance qu’il avait acquise des coquilles vivantes, et le poursuivit avec ardeur. Malheureusement, ses yeux affaiblis ne lui laissaient plus apercevoir que confusément les parties délicates de tous ces objets, dont l’observation faisait son bonheur, et bientôt il perdit totalement la vue. » Ses dernières années furent attristées encore par la perte de ses économies dans des placements hasardeux. Son dernier ouvrage a été dicté par lui, sous ces pénibles impressions, à sa fille aînée, qui s’était entièrement consacrée à adoucir ses derniers moments.

Il a été remplacé a l’Institut par M. Auguste Saint-Hilaire, et, au Muséum, par MM. Latreille et de Blainville, qui se partagèrent la matière de son cours, devenu trop étendu.

LAMARCKÉE s. f. (la-mar-ké — de Lamarck, natur. fr.). Bot. Syn. de marckée, genre de plantes, de la famille des solanées.

LAMARCKlEs, f. (la-mar-kî — de Lamarck, natur. fr.). Bot. Genre de plantes, de la famille des graminées, tribu des festucées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans les régions méditerranéennes, ri Syn. de colilON et d’ÉLÉODENDRON, autres genres de plantes.

LA MARDELLE (Guillaume-Pierre-François de), jurisconsulte français, né à Saint-Domingue en 1732, mort en 1813. Il était procureur général près le conseil supérieur de Port-au-Prince, lorsque l’état de sa santé le força, en 1783, à venir en France. La Mardelle soumit au gouvernement des plans pour l’amélioration du sort des nègres et pour la diminution des fiais de justice, fut nommé alors conseiller d’État, et renvoyé à Saint-Domingue pour y mettre ses plans" ù exécution. À l’époque de la Révolution, il revint en France, où il passa les dernières années de sa vie. On lui doit : Éloge du comte d’Ennery, Suivi d’un Tableau de l’administration de la justice (Port-au-Prince, 1789, in-so) ; Moïse justifié (Tours, 1805, in-18), où il cherche à concilier le récit de la Genèse avec les données de la science ; Réforme judiciaire en France (Paris, 1806, in-8») ; Principe organique de l’uuiuers (Paris, 1809, 2 vol. in-8o).

LA MARE (Philibert de), érudit français, né à Dijon en 1015, mort dans la même ville en 1087. Tout en remplissant les fonctions de conseiller au parlement de Bourgogne, il se livra à des travaux d’érudition, acquit de vastes connaissances en histoire et en archéologie, et entretint des relations suivies avec les principaux savants de l’époque. Nous citerons de lui : De bello Burgundico (Dijon, 1641, in-4<>), sur l’invasion de la Franche-Comté par le prince de Condé ; Guijoniorurn fratrum opéra et vils (Dijon, 1658, in-4") ; Couspectus historicorum BurgundiB (Dijon, 1689, in-4o), &iMélanges de littérature et d’histoire, de 1670 à 1687 (2 vol. in-fol.), ouvrage plein de faits curieux, resté manuscrit.

LÀ MARE (Nicolas de), historien de la police de Paris, né à Noisy-le-Grand en 1639, mort en 1723.11 devint commissaire du roi au Châtelet, remplit avec succès diverses missions dans les provinces, désolées par la disette des grains, reçut de Louis XIV des éloges publics, et obtint l’intendance delà maisoh du comte de Vermandois. L’ouvrage sur

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lequel se fonde sa réputation a pour titre : Traité de ta police... avec une description historique et topographique de Paris... plus un recueil des statuts et des règlements des six corps de marchands et des autres communautés des arts et métiers (1707-1735, 4 vol. in-fol., dont le dernier a été publié par Du Brillet). La Mare entreprit ce livre sur les conseils de Lamoignon et de La Reynie, qui mirent à sa disposition les importants manuscrits de Colbert. Il lui valut une pension sur l’Hôtel-Dieu de la capitale.

LA MARE ou LA MAURE, littérateur français, né à Quimper vers 1703, mort en 1746. 11 prit d’abord le costume ecclésiastique et le titre d’abbé, mais abandonna bientôt l’un et l’autre pour se livrer plus librement à son goût pour les plaisirs, obtint, en 1741, un emploi dans les fourrages de l’armée, et se jeta par une fenêtre, à Egra, dans un accès de fièvre chaude. On a de cet écrivain, que Voltaire, dans sa Correspondance, appelle le petit La Mare : Zaïde, opéra-bouffe en trois actes (1739) ; Mumus amoureux (1739) ; Tithon et l’Aurore, pastorale en trois actes, qui ne fut jouée qu’en 1753, et des poésies diverses, publiées avec les poésies précédentes dans un recueil des Œuvres diverses de La Mare (Paris, 1763, in-12). On lui doit aussi : l’Ennui d’un quart d’heure, contenant de jolies pièces de vers.

LA MARE (Pierre-Bernard), littérateur français, né à Barfleur en 1753, mort k Bucharest en 1809. Il travailla d’abord, avec Letourneur, à des traductions, puis en fil pour son propre compte. Nommé commissaire civil aux Iles du Vent, en 1792, il devint ensuite secrétaire général au ministère des affaires étrangères, secrétaire d’ambassade à Constantinople et consul à Varna. Nous citerons de lui : Malhilde ou le Souterrain (1786, 3 vol.), roman traduit de miss S. Lee ; Herbert ou Adieu richesse (1787,3 vol.) ; le Moine (1797, 4 vol.), traduit de Lewis ; le Cultivateur anglais (1800-1802, 18 vol. in-8»), traduit de Young ; VAtmanach des prosateurs (1801-1803, 3 vol. m-12).

LAMARË (Jacques-Michel Hurel de), célèbre violoncelliste français, né à Paris en 1772, mort à Caen en 1823. A l’âge de sept ans, il fut admis dans les pages de la musique du roi, et, quand il eut atteint sa quinzième année, il étudia le violoncelle sous la direction de Duport. En 1794, il entra à l’orchestre du théâtre Feydeau, et, dans les beaux concerts qui y furent donnés, se plaça à la tète des violoncellistes français. Nommé professeur au Conservatoire, il donna sa démission, en 1801, pour entreprendre un voyage en Allemagne et en Russie. Dès son arrivée à Saint-Pétersbourg, de Lamare fut attaché au service du ezar. Il revint à Paris en 1809. Un concert public qu’il donna ne réalisa pas les espérances qu’il avait fondées. De Lamare conçut un tel chagrin de cet accueil glacial, qu’il renonça pour toujours aux auditions publiques, réservant les magies de son archet pour les réunions amicales et particulières. 11 se maria en 1815, et remplaça par les joies du ménage les émotions artistiques. La perte de ses deux enfants détermina en lui une maladie qui l’emporta. Les compositions publiées sous le nom de De Lamare consistent en quatre concertos pour violoncelle et orchestre, un air varié, et des duos pour deux violoncelles. Toutes ces œuvres sont, dit-on,

■dues à la plume habile d’Auber.

LAMARE (Jean-Baptiste-Hippolyte), général français, né à Bruxelles en 1775, mort en 1855. Sous-lieutenant dans le génie en 1793, il combattit successivement aux armées du Nord et.des Alpes, en Italie, en Allemagne, en Prusse, en Pologne et eu Espagne, ’ et fut promu, eu 1811, au grade de colonel. Fait prisonnier après la reddition de Badajoz, il fut rendu à la liberté assez tôt pour prendre part à la campagne de Russie, lit ensuite celles d’Allemagne et de France, assista à la bataille de Waterloo, devint, sous la Restauration, directeur des fortifications de Bayonne, de La Kochelle et du Havre, fut promu général de brigade en 1832, et, après avoir occupé divers commandements militaires, fut appelé, en 1848, à celui du château de Fontainebleau. On a de lui : Relation de la deuxième défense de liadajoz en 1812 (Bayonne, 1821, in-4f) ; Relation des sièges et défenses de Badajoz, d’Olivença et de Campo-Alayor en 18n et 1812 (Paris, 1825, in-8") ; Nouvelles considérations sur les travaux de défense projetés au Havre (Paris, 1847, in-8o).

LAMARE-PICQUOT, naturaliste et voyageur français ; né à Bayeux vers 1785. Vers 1815, il ouvrit à l’Ile de France une officine de pharmacien, avec laquelle il gagna une jolie fortune ; puis, poussé par le goût des voyages, il visita l’île Bourbon, Madagascar, une partie des grandes Indes, réunissant des collections intéressantes au point de vue de l’histoire naturelle et de l’ethnographie. S’étant rendu à Paris, en 1830, il apporta avec lui une collection zoologique (contenant 855 espèces peu connues) qui fut achetée par Guillaume IV pour le B.~~>ish Muséum, et 200 statues et figurines, dont Louis de Bavière fit l’acquisition. En même temps, il présenta à l’Académie des sciences des observations intéressantes sur les mœurs des

serpents. De 1841 à 1847, il voyagea dans l’Amérique du Nord, d’où il rapporta en

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France des échantillons de plantes, bonnes pour l’alimentation, qu’il présenta à l’Académie des sciences. Comme la maladie sévissait alors sur les pommes de terre, le ministre du commerce, Bethmont, donna, en 1848, à Lamare-Picquot la mission d’aller chercher aux

États-Unis des plantes qui pussent servir de Succédané à ce précieux tubercule. Il rapporta en France des plants de psoralea esculenta (racine à pain), qui prit de lui le nom de picquoliane, et des plants d’apïos.que l’on connaissait déjà en Europe ; mais les essais de culture qu’on en fit eurent peu de succès. On doit à Lamare-Picquot : Mémoire sur un cas de chirurgie (Caen, 1827, in-S°) ; Observations faites sur le choléra-morêus dans l’Inde (Paris, 1831, iri-8<>) ; Réponse pour servir de réfutation aux opinions et à la critique du rapport de M. Constant Duméril sur mou mémoire concernant les ophidiens (Paris, 1835, in-8o).

LA MARGARITA (Clément Solar, comte de), homme d’État piémontais, né à San-Quirico (province de Gênes) en 1792, mort en 1809. Il suivit les cours de droit à Turin, qui faisait alors partie de l’empire français, fut reçu très-jeune ugrégé de cette Faculté, et devint avocat général à la cour d’appel de Turin. La Restauration l’envoya à Naples, en 1816, comme secrétaire de la légation sarde. Il acquit dans cette mission lu réputation d’un esprit net et lucide, * et passa, comme chargé d’affaires, à Madrid, où il eut, en 1825, les titres d’envoyé extraordinaire et de ministre plénipotentiaire. Appelé, en 1835, au ministère des affaires étrangères, il étendit les relations diplomatiques et commerciales de la Sardaigue, conclut quinze traités de commerce avec diverses puissances, et encouragea les missions en Orient. Ennemi

acharné de tout progrès, pendant plus de douze années qu’il fut au pouvoir, il imposa constamment ses idées à Charles-Albert, et fit suivre au gouvernement une politique déplorable. Réagissant de tout son pouvoir

contre le mouvement national qui s’était manifesté, en 1846, a l’avènement de Pie IX, le comte de La Margarita s’opposa ouvertement aux tendances antiautrichiennes de Charles-Albert. Aussi, dès le mois d’août 1847, le roi dut l’inviter à donner sa démission. Le ministre refusa, et, après deux mois de lutte, Charles-Albert fut obligé de le renvoyer, en le nommant grand de la couronne.

Le comte de La Margarita publia, en 1852, sous le titre de Mémorandum, 1 apologie de son passé politique et diplomatique, et un autre ouvrage, Avvenimenti politici, où il se livre a de lugubres conjectures sur l’avenir des sociétés modernes, en même temps qu’il y expose, avec une fonce de conviction et une netteté remarquable, son système de politique ultra-conservatrice et absolutiste. Envoyé à la Chambre des députés en 1S54, il devint le chef de l’extrême droite, et se montra l’ardent adversaire de la politique libérale de M. de Cavour. Mais, à l’expiration de son mandat, il ne fut point réélu, et rentra dans la vie privée. Outre les écrits précités, on lui doit : Opinion sur l’annexion de Nice et de la Savoie (1S60) ; Réponse à la brochure : Le Pape et le congrès (1862) ; Coup d’œil politique sur la convention franco-italienne du 15 septembre 1864 (1864), où il attaque vivement la politique du cabinet italien.

LAMAHL1ÈRE (Antoine-Nicolas, comte de), général français, né à Orépy, près de Meaux, en 1746, mort en 1793. À dix ans, il entra à l’École militaire, fit, six ans plus tard, comme sous-lieutenant, les dernières campagnes de la guerre de Sept ans, fut promu, en 1769, au grade de major, et prit part, la même année, à la campagne de Corse. Il était commandant de la ville de Montpellier, lorsque éclata la Révolution ; il en adopta les principes, devint maréchal de ’camp en 1791, se distingua au siège de Lille, en septembre 1792, s’empara, le 18 novembre suivant, de la citadelle il’Anvers, envahit ensuite la Gueldre prussienne, à laquelle il imposa une contribution de 2 millions, et, lors de la défection de Dumouriez, en avril 1793, fut fait général de division par les commissaires de la Convention. Il servit alors sous les ordres de Dampierre, battit les Hollandais à Roubaix et à Tourcoing, et fut nommé commandant de la place de Lille. Dénoncé, bientôt après, comme complice de Dumouriez, il fut condamné à mort par le tribunal révolutionnaire.

LA MARMORA (Albert Ferrero, comte de), écrivain et militaire italien, né à Turin en 1789, mort en 1SG3. Il appartenait à une famille originaire de Florence, qui vint, au moyen âge, se fixer à Bielle, en Piémont. Le comte Albert lit les dernières campagnes de l’Empire, et entra, à la restauration des princes de Savoie (1814), dans les gardes, en qualité de lieutenant. Devenu capitaine, il fut privé de son grade après les événements de 1821, auxquels il avait été faiblement mêlé. Utilisant les loisirs que lui faisait l’absolutisme, il passa plusieurs années à parcourir et à explorer la Sicile, sur laquelle il a publié deux ouvrages intéressants. Il reprit du service à l’avénement de Charles-Albert, et fut nommé successivement major général (général de brigade) en 1840, et lieutenant général en 1848. Celte même année, il fut envoyé par Charles-Albert eu Vénétie, pour y organiser des corps de volontaires pendant la guerre. Il devint ensuite lieutenant général (1849), commandant militaire dans l’Ile de Sardaigne,

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inspecteur des mines de cette lie, membre de l’Académie des sciences de Turin, directeur de l’École des mines de Gênes, etc. Après la campagne de 1859, il fut appelé à faire partie du sénat du nouveau royaume d’Italie. On lui doit : Voyage en Sardaigne (Paris, 1826, in-S° ; 2e édit., 1839-184ÛJ 2 vol. in-8"), ouvrage publié en français, et comprenant une description statistique, physique et politique de l’île ; Itinéraire de l’île de Sardaigne, et divers mémoires, dans le recueil de l’Académie de Turm.

LA MARMORA (Alexandre Ferrero, chevalier de), général italien, frère du précédent, né en 1799, mort en 1855. Il suivit de bonne heure la carrière des armes. Il n’était encore que capitaine, lorsqu’il proposa au roi Charles-Albert la formation des bersaglieri (tirailleurs), et c’est lui qui créa et organisa cet excellent corps d’infanterie légère. Nommé major général en 1848, il se distingua à la tète de ses bersaglieri, reçut plusieurs blessures, et notamment le 8 avril, au combat du pont de Goîto ; il fut chef de l’éta’tmajor de l’armée pendant la campagne de 1849. Devenu ensuite lieutenant général, il commanda une des divisions du corps d’année que le Piémont envoya en Crimée, sous le commandement de son frère Alphonse ; mais, avant d’avoir pu combattre, il y mourut du choléra, regretté par l’armée qui le chérissait.

LA MARMORA (Alphonse Ferrero, marquis de), général et homme d’État italien, trère puîné des précédents, né en 1804. Il est l’avant-dernier des seize enfants du marquis Célestin Ferrero de LaMarmora. A près avoir reçu une éducation soignée, il entra, en 1816, à 1 Académie militaire, d’où il sortit en 1823, avec le grade de lieutenant d’artillerie, devint quelque temps après adjudant-major en second, s’occupa surtout du perfectionnement de l’artillerie à cheval, de la gymnastique, du tir, et organisa des écoles normales pour les sous-officiers et soldats. Capitaine en 1831, il visita, durant ses congés, les établissements militaires de l’Europe, parcourut l’Algérieetl’Orient, et fut chargé, à plusieurs reprises, de la remonte des chevaux. Il était major (chef d’escadron) depuis 1845, lorsque éclata la guerre de l’indépendance. À la tête de 2 batteries de l’excellente artillerie piémontaise, il se distingua aux affaires do

Monzambano, Borghetto, Valeggio, Peschiera, et reçut la médaille d’or de la Valeur militaire. Son fait d’armes le plus brillant dans cette campagne est celui du 30 avril 1848 ;

fiar l’heureuse diversion qu’il sut faire Sur es derrières de l’armée autrichienne, et par l’habile disposition de son artillerie, il décida la victoire de l’astrengo. Devenu colonel et écuyer du duc de Gênes (fils du roi et commandant supérieur de l’artillerie), La Marmora, grâce au sang-froid et au courage qu’il déploya dans la nuit du 6 août 1S4S, à Milan, dégagea le roi, menacé et cerné par l’émeute populaire dans le palais Greppi. Major général le 27 octobre, il fut à deux reprises, pendant quelques jours, ministre de la guerre, du 27 octobre au 15 novembre 1848, du 2 au 9 février 1849, reçut ensuite le commnndeînent d’un corps d’armée destiné à agir en Toscane, et, par son éioignement, dû à l’inertie du général en chef Chrzanowski, il ne put prendre part à la bataille de Novare (23 mars 1849). La Marmora fut alors chargé de réprimer, avec ses troupes, l’insurrection de Gênes, qui s’était soulevée à la nouvelle de la défaite de Novare. Après s’être rendu maître de cette grande ville, en évitant autant que possible l’effusion du sang, il fut nommé lieutenant général, et bientôt après (3 novembre 1849) appelé au ministère de la guerre, qu’il conserva pendant près de dix années. Il entreprit résolument la réorganisation de l’armée sarde, épura l’état major général, établit un excellent système de levées et de réserve, modifia le système des promotions dans le sens de la capacité, améliora la condition du soldat, malgré 1 économie, qui était alors une nécessité, l’instruisit, l’exerça, et créa enfin cette petite, mais vaillante armée piémontaise, qui s’est fait connaître en Crimée et en Lombardie. En 1855, il abandonna son portefeuille au général Jacques Durando pour prendre le commandement du corps de 17,000 hommes que

le Piémont envoya en Crimée et qui se distingua a la Tchernaïa. À son retour, l’État lui donna, comme récompense nationale, de vastes terrains à Turin, qu’il employa noblement en y faisant construire un hôtel des Invalides ; il reçut le collier de l’Annonciade et le grade de général d’armée, le maréchalat piémontais. En 1859, il accompagna le roi dans la campagne de l.ombardie, en qualité de ministre de la guerre, sans commandement officiel, mais comme le meilleur des conseillers du roi, et prit une part importante à la bataille de Solferino. Il se retira du ministère avec le cabinet Rattuzzi (janvier 1860), et fut nommé commandant du l°r corps d’armée, à Milan. Mais il donna bientôt après sa démission et attaqua fortement à la Chambre les modifications introduites dans l’armée par son successeur au ministère, le général Fanti. L’année suivante, il remplaça le général Cialdini à Naples, en qualité de lieutenant du roi. Sa loyauté, la fermeté de son caractère, son bon sens, le noble esprit de justice et de devoir qui le caractérisent, pro-