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Louis de la Trémouille, général de vingt-huit uns, mais qui annonçait Je grands talents militaires. À la tête de 12, 000 hommes, il emporta et démantela Châteaubriant et Ancenis, puis alla mettre le siège devant Fougères, ■ la plus belle et forte place de Bretagne après Nantes. • Les succès de l’armée française avaient opéré un nouveau revirement dans l’esprit des barons bretons en faveur de leur duc ; le maréchal de Rieux, commandant les forces bretonnes, réunit une armée dans Rennes, et marcha.au secours de Fougères, avec le duc d’Orléans et le sire d’Albret. Ils avaient avec eux 2, 400 chevaux, 8, 000 fantassins, un millier de lansquenets allemands envoyés par Maximilien, et quelques Centaines d’archers anglais volontaires, attirés par leur haine nationale contre la France ; mais quand les forces bretonnes arrivèrent devant Fougères, la place s’était déjà rendue. Les chefs se portèrent alors sur Saint-Aubin-du-Cormier, petite ville qu’ils voulaient reprendre aux Français. Ceux-ci marchèrent au secours de Saint-Aubin, et les deux armées en vinrent aux mains. Le duc d’Orléans et ses compagnons de fortune combattirent dans l’infanterie. Us avaient choisi ce poste arin de désabuser les Bretons, auxquels on avait persuadé que ces exilés, pour mériter leur grâce,’devaient passer à l’ennemi pendant l’action et fondre avec lui de concert sur leurs hôtes. Ce fut pour écarter jusqu’à l’ombre du soupçon qu’ils se mirent dans l’impossibilité d’exécuter un semblable projet, en combattant à pied, et cet excès de délicatesse causa leur malheur. La lutte fut.courte, mais terrible ; elle commença par une canonnade meurtrière, après laquelle l’avant-garde française, entraînée par Adrien de l’Hôpital, se précipita sur l’avant-garde bretonne, que commandait le maréchal de Rieux. L’Hôpital se vit d’abord repoussé ; mais, soutenu aussitôt par la Trémouille avec le corps’de bataille, il tourna la cavalerie de Rieux, et se précipita sur le corps de bataillé des Bretons, où il jeta un irréparable désordre en séparant les lansquenets allemands de leur infanterie. Les— fantassins français l’assaillirent alors de front, tandis qu’elle était prise en flanc par une troupe de —100 hommes d’armes tout bardés de fer, eux et leurs chevaux. Le choc fut irrésistible ; là cavalerie des Bretons prit la fuite ; maisleur infanterie, enfoncée de toutes parts et hachée par les hommes d’armes, resta presque tout entière sur la place. Quelques chefs bretons, pour intimider les Français en leur persuadant qu’un puissant secours était arrivé d’Angleterre, avaient fait prendre la croix rouge à beaucoup de leurs soldats : tout ce qui portait cet insigne détesté fut impitoyablement massacré. Le prince d’Orange, qui avait aussi pris la croix rouge, n’eut que le temps de l’arracher et de se cacher sous des cadavres pour échapper à la mort ; un hallebardier suisse de l’armée royale l’y découvrit et le fit prisonnier. Les lansquenets, à la tête desquels s’était mis le duc d’Orléans, mirent tous bas les armes et obtinrent quartier ; mais le duc d’Orléans faillit perdre la vie ; quelques hommes d’armes parvinrent à le tirer des’mains de ceux qui.allaient le tuer (27 juillet 1488).

Les deux princes furent conduits prisonniers à Saint-Aubin-du-Cormier, où La Trémouille les traita avec les égards dus à leur rang et la courtoisie chevaleresque de cette époque. Le soir même, il les invita à sa table, avec tous les gentilshommes pris à leurs côtés. L’auteur anonyme de YJiistoire latine de Louis XJL raconte qu’à la fin du repas, La Trémouille fit un signe a l’un de ses officiers, qui sortit aussitôt, et rentra ensuite avec deux franciscains. À cet aspect menaçant, les deux princes pâlirent : » Rassurez-vous, messeigneurs, leur dit La Trémouille, je n’ai pas puissance— sur vous, et, l’eussé-je, je ne l’exercerais pas, — je

chevaliers, qui avez été pris en combattant contre votre souverain et votre patrie, mettez ordre aux affaires de votre conscience, car vous allez mourir. > Malgré les prières des princes, l’inflexible La Trémouille ne laissa aux gentilshommes prisonniers que le temps de se confesser, et il leur fit trancher la tète. Il est juste d’ajouter que le parlement les avait tous condamnés à mort par contumace. Si ce fait n’est pas sorti uniquement de l’imagination d’un historien romanesque, on comprend qu’à l’avènement de Louis XII, La Trémouille ait pu craindre les effets du ressentiment provoqué par un souvenir si désagréable ; mais le mot de cet excellent prince n’en est que plus beau et plus généreux. V. Louis Xlt. * &

AUBINÉ, ÉE (ô-bi-né) part. pass. du v. Au biner : Des vignes aubinees.

AUBINER v. n. ou intr. (ô-bi-né — rad. aubin). Manég. Aller l’aubin, en parlant d’un cheval.

— v. a. ou tr. Agric. Couvrir de terre les racines d’un arbre, en attendant qu’on puisse le planter.

— Vitic. Mettre en rigole les boutures des vignes, pour qu’elles prennent racine.

— Encyol. Quelquefois les pépiniéristes se contentent de mettre en tas les arbres qu’ils déplantent et d’en couvrir les racines d’un peu de litière ; d’autres, plus soigneux, disposent ces arbres dans des fossés ou leurs racines, couvertes de terre, ne peuvent s’altérer au contact de l’air et de la lumière. Cette opéra AUB

tion, qu’indiquent les mots aubiner, terrer, enterrer, mettre en jauge, exerce une heureuse influence sur les jeunes arbres qu’on ne peut tout de suite planter à demeure.— ils viennent mieux et plus vite, et leur reprise est plus certaine.

Le mot aubiner, dans la culture de la vigne,

opération qui consiste à mettre s boutures, afin qu’elles prennent boutures aubinees reçoivent dits, et ne sont souvent replantées

trois ans après.

s. m. (ô-bi-nè). Ane. ivar. Sorte de portion de pont volant, qu’on faisait avec des cordages entrelacés sur des traversins établis sur les plats-bords de l’avant de certains vaisseaux marchands, et que l’on retirait pendant les gros temps. Il On disait aussi

SAINT-AUBINET.

AireiTON s. m. (ô-bi-ton), Bot. Un des noms du bluet. On dit aussi aubifoin.

AUBl.ET(J.-B.-Christophe-Fusée), botaniste, né en 17-20, à Salon (Provence), mort à Paris, en 1778. Il étudia à Montpellier, puis à Lyon, sous Christophe de Jussieu, enfin à Paris, fut chargé d’établir une. pharmacie et un jardin botanique à l’! le de France, où il séjourna neuf ans et où il eut de violentes querelles avec Poivre, au sujet de la naturalisation des arbres à épices. Il remplit encore plusieurs missions de la même nature à la Guyane et à Saint-Domingue, et publia en 1775 ses Plantes de laGuyane, où il faisait connaître près de quatre cents espèces nouvelles. Il suivit la méthode de classification de Linné. On l’a accusé de quelques inexactitudes.

AUELÉTIE s. f. (ô-blé-sî — de Aublet, n. pr.). Bot. Syn. du genre apeiba, famille des tifiacées. n Ce nom se rapporte aussi, comme svn., au genre paliure, >de la famille des rhamnées.

AUBONNE, petite ville de Suisse, cant. de Vaud, à 18 kilom. de Lausanne, sur la rivière d’Aubonne ; 1, 775 hab. ; >bâtie en amphithéâtre dans une situation charmante ; ancien château habité par l’amiral Duquesne, dont l’église renferme le tombeau. Il l’avait acquis du célèbre voyageur Tavernier, qui trouvait ce site comparable à tout ce qu’il avait vu de plus beau en Perse, en Turquie et dans les Indes. Beau viaduc du chemin de fer de Genève à Lausanne.

AUBOOR OU AUBOURSs. m. (ô-bour.) Bot. Nom que l’on donne quelquefois aux diverses plantes qui portent le nom d’obier, et particulièrement au viburnum opulus (viorne).

— Mar. Portion du bois qui, étant trop jeune, se trouve incomplètement formée, et que les charpentiers retranchent comme susceptible de se gâter promptement.

— Fig. Fraude de ceux qui vendent des marchandises de mauvaise qualité et les font payer comme celles de qualités supérieures.

AUBRAC, village de France du départ, de l’Aveyron, arrond.d’Espalion ; 177 hab. Ruines pittoresques et grandioses d’une maison hospitalière, connue sous le nom de Domerie

d’Aubrac, construite en 1120.

AUBRAC (Monts d’), montagnes du départ, do l’Aveyron, renommées par l’excellence de leurs pâturages. Elles s’étendent sur un espace . de 45 kilom., depuis la rive droite du Lot jusqu’à la rive gauche de la Truyère.

— Encycl. Bœufs d’Aubrac. Cette race, qui s’est formée sur les montagnes d’Aubrac, parait être originaire du Cantal. On la désigne quelquefois sous le nom de race de La Guiole, parce qu’il existe dans la localité de ce nom des foires où se fait un grand commerce de ces animaux : Elle prospère sur les plateaux et les montagnes situées à l’est du département du Cantal, au nord de l’Aveyron, et dans une partie de la Lozère. Ces animaux ont le corps trapu, l’encolure courte, les cornes contournées et noires au sommet, la peau épaisse, le poil long, fauve clair, gris sur le dos, noirâtre à la tête, aux membres et à la queue. *On attache dans le pays une grande importance à la couleur du poil ; toutes choses égales d’ailleurs, on estime beaucoup plus les bœufs dont la robe ressemble à celle du blaireau, avec les oreilles et les joues couleur do suie, que ceux dont le poil est bigarré de taches olanches. Des contrées montagneuses où on les élève, ils se répandent dans le sud et le sud-est de la France. Après avoir travaillé dans les campagnes du midi, ils sont livrés à la consommation des villes du Languedoc et de la Provence. Sobres, rustiques et doux, les bœufs d’Aubrac peuvent travailler sans être ferrés, en raison de la dureté de leur sole, ce qui les fend précieux pour les pays escarpés où ils passent leur vie. Ils ont des dispositions remarquables à l’engraissement. Comme dans— le Cantal, les vaches de la race d’Aubrac passent l’été sur les montagnes, et leur lait sert à la confection des fromages dits de La Guiole ; mais elles ne sont’pas aussi bonnes laitières que celles de la race rouge de Salers,

AUBRAC (Frères hospitaliers d’), congrégation fondée en 1031 dans le diocèse de Rodez (Aveyron), par Adalard, comte de Flandre. Cet ordre se composait de chevaliers pour escorter les voyageurs et les pèlerins, de prêtres pour le service de l’église, et de frères lais qui remplissaient diverses fonctions de charité. Il fut remplacé dans le xvue siècle par les chanoines réguliers de la Chancellade.

AUBRÈGUE s. f. (ô-brè-ghe). Géol. Nom

adbrelle s. f. (o-brè-le-de l’ital. albero, même sens). Bot. Peuplier d’Italie.

AUBRESSIN s. m. (ô-brèss-sain). Bot. Un des noms de l’aubépine.

ADBREY (Jean), savant anglais, né àEaston-Piérs en 1626, mort en 1697. C’était un homme également versé dans l’histoire naturelle, la littérature et les antiquités, mais qui tomba dans le mysticisme et la superstition, par suite des malheurs dont sa vie fut accablée, il a secondé Aiitoine Wood dans sa curieuse histoire de l’université d’Oxford ; il eut également part à l’ouvrage intitulé Monastîcon anglicanum, et composa seul : Vie de Thomas Hobbes, restée manuscrite, mais où Blacklrarne a puisé de riches matériaux pour sa Vie de Hobbes ; Histoire naturelle et antiquités du comté de Surrey ; Idée d’éducation universelle ; Lettres sur la physique et autres sujets intéressants ; enfin des Mélanges où se rencontrent les chapitres suivants, qui témoignent des dispositions de son esprit : Fatalité de jours, fatalité locale, prodiges, présages, songes, apparitions, etc.

aubrier s. m. (ô-bri-é). Ornith. Nom vulgaire du faucon hobereau. V. Hobkikr, seule orthographe conforme à l’étymologie.

AHURI ET (Claude), peintre de plantes, de fleurs, d’oiseaux, etc., né àChâlons-sur-Marne en 1651, mort en 1743. Il travaillait à la gouache et en miniature. Dessinateurdu jardin du Roi, il accompagna en cette qualité Tournefort dans le Levant, dessina les figures de ce voyage, et fut chargé à son retour de continuer, après Jean Joubert^ la magnifique collection de plantes sur vélin commencée par Nicolas Robert, et qui est aujourd’hui au Muséum. Outre les dessins des Éléments de botanique de Tournefort, et du Botanicon Parisiense, on a encore de cet artiste cinq volumes de papillons, d’oiseaux, de coquillages, de poissons, etc., qui appartiennent à la Bibliothèque nationale, ainsi que diverses suites dans les cabinets de quelques amateurs. Il reproduisait la nature avec autant d’exactitude que de finesse.

AUBRIÉTIE s. f. (ô-bri-é-sî — de Aubriet, n. pr.). Bot. Genre de plantes do la famille des crucifères, formé aux dépens des alysses, et comprenant des herbes vivacés à tige suffrutescente. L’espèce principale, l’aubriétia deltoïde, est.une jolie petite plante à fleurs violettes, très-répandue dans les jardins d’agrément. Elle est indigène de l’Italie méridionale, de la Grèce, de l’Asie Mineure et de la Syrie. Ce nom lui a été donné par le botaniste de « —-■- » -

peintre

AUBRION (Jean), chroniqueur du XV siècle, né en Lorraine, mort à Metz vers 1501. Il prit une part active aux affaires de la république de Metz, qui le députa deux fois vers Charles le Téméraire ; fut un moment prisonnier des Bourguignons ; alla encore en mission vers Louis XI (1477), et fit repousser par ses concitoyens les prétentions du duc de Lorraine, qui voulait imposer un subside à la ville. Son Journal et’ses Chroniques contiennent l’histoire de Metz, depuis 1464 jusqu’à 1500.

AUBRIOT (Hugues), célèbre prévôt de Paris, né à Dijon, d une famille de riche bourgeoisie, mort en 1382. Après avoir rempli quelques emplois à la cour de France, il fut nommé par Charles V surintendant des finances, puis prévôt et capitaine de Paris (vers 1364). Il se. montra à la hauteur de ces fonctions importantes, et seconda puissamment Charles V dans son œuvre de réparation. Les dix-sept années de son administration furent marquées par d’immenses travaux nécessaires à la défense, à la salubrité et à la prospérité de la capitale. U termina d’abord la partie des fortifications commencée par Marcel. En 1369, 1a guerre avec les Anglais ayant recommencé, il soumit au roi le plan d’une forteresse destinée à couvrir Paris du côté du faubourg Saint-Antoine, et le 22 juillet 1370, il posa la première pierre de cette Bastille, devenue si fameuse, et qui fut tout à la fois une forteresse pour contenir autant que pour défendre-Paris, un instrument de règne et une prison d’État. Aubriot construisit aussi le petitChâtelet, pour contenir les turbulents écoliers de l’Université, le pont Saint-Michel, le petit pont de.l’Hôtel-Dieu, les premiers égouts voûtés, une partie des quais, etc. En même temps, il réorganisait la milice bourgeoise et le guet, purgeait la ville des malfaiteurs qui l’infestaient, réprimait les violences des écoliers, soumettait à de sages règlements le commerce et l’industrie, ~ i [es auus^ et s’appliquait enfin, en

soumettant à l’autorité des lois le riche comme le pauvre, le faible comme le puissant. Mais cette intégrité même lui fit un grand nombre émis. Ses nombreux conflits d’autorité l’Université et l’évêché, ses tentatives pour restreindre leurs privilèges exorbitants. suscitèrent contre lui des haines vivaces, qui éclatèrent après la mort de Charles V. On le cita devant le tribunal de i’évêque sous l’accusation banale d’impiété, d’hérésie, de sorcellerie, etc. Pour avoir mie idée de la valeur de ces accusations, il suffit de remarquer qu’on lui faisait un crime d’avoir rendu a des familles juives leurs enfants, que le clergé avait fait enlever pour les baptiser de force. C’est pour de tels actes qu’on le déclarait fauteur de la perfidie judaïque. Abandonné par la cour, il dut se soumettre à la sentence de l’évêque, qui le condamna à la pénitence perpétuelle, en la fosse, au pain de tristesse et à l’eau de douleur (1381). Le malheureux prévôt fut jeté dans les cachots de cette Bastille, dont il av^jt posé les fondements. Il paraît qu’il en fut tiré pour être plongé dans les oubliettes de l’évêché. L’année qui suivit sa condamnation il fut délivré par les maillotins, qui voulurent le mettre à leur tète. Mais il échappa à ce dangereux honneur et se retira dans sa ville natale, où

est u

te

au moyen âge, c

à l’émancipation progressive du tiers état. Sa statue figure à la façade de l’hôtel de ville de Paris.

AUBRY (Pierre), dessinateur, graveur au burin et éditeur d’estampes, né à Oppenheim en 1596, travailla à Strasbourg où il mourut en 1666. Il a publié un grand nombre de portraits de personnages de son temps et un Recueil de Costumes strasbourgeois, composé de trente-neuf planches de différentes dimensions.

AU BUY (Jean), médecin et alchimiste, né à Montpellier, vivait à Paris vers le milieu du xvue siècle, et mourut vers 1G07. C’était un moine défroqué, mi-partie visionnaire et charlatan, .qui a compose des ouvrages extravagants, qui cependant donnèrent à son nom une sorte de célébrité : l’Admirable quintessence de Raymond Lulle ; la Merveille du monde ou la Médecine véritable ressuscitée (Paris, 1665) ; la Médecine universelle et véritable pour toutes sortes de maladies les plus désespérées, etc.

AUBRY (Jean-Bâptiste), savant bénédictin, né à Dapviller, près d’Epinal, en 1736f mort en 1809. Après la mort de Remy Ceillier, il fut chargé, avec un de ses confrères, de continuer VHistoire des auteurs sacrés et profanes. Malheureusement leur travail est resté inédit. On connaît de ce laborieux savant : l’Ami philosophe et politique (c’est un traité de l’amitié), 1776 ; Théorie de l’âme des bêtes (1780 et 1790) ; Questions philosophiques sur ta reli- « ’’ » tation des doctrines matéithées, etc.) ; l’Anli-L’ondillac, ou harangue aux idéologues modernes (1801), etc., ainsi qu’un grand nombre d’ouvrages qui annoncent de vastes lectures, mais qui manquent généralement d’originalité et qui sont empreints des idées préconçues de 1 auteur. C’est à l’abbé Aubry qu on doit, dit-on, l’expression faire des livres avec des livres, qui est généralement attribuée à Voltaire. Aubry 3’en servit en parlant de lui-même avec une bonne foi oui est, à ce qu’on prétend, bien rare parmi les littérateurs et les savants.

AUBRY (Charles-Louis), économiste, frère du constituant, né à la Ferté-Milon en 1746, mort en 1817. Ses principaux ouvrages sont les suivants  : Métrologie universelle, ou Transformation générale des poids e

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r(1799) ; (

ilcul décimal à toutes les opéra de finances(isùO) ; Manuel du transformateur, ou Tables centésimal es’pour la transformation

velles et des nouvelles en ■ anciennes ; Nouvelle manière de coter le change et les effets publics (1801). AUBRY (François), conventionnel, "■’1749, mort en Angleterre <~’

gion nuturelle (ré

né à

était capitaine d’artillerie avant la Révolution, fut nommé maire de Nîmes en 1790, puis député du Gard à la Convention nationale. £1 vota la mort du roi avec sursis, lit décréter que toutes les cloches, à l’exception d’une • seule par paroisse, seraient mises à la disposition du ministère de la guerre, signa les protestations des soixante — treize contre la révolution du 31 mai, et fut emprisonné jusqu’après la chute de Robespierre. Rappelé dans la Convention avec ses collègues, il devint un des plus furieux réactionnaires ; entra • au comité de salutpublic, où il fut chargé de le partie militaire après Carnot, et désorganisa tous les services en destituant comme terroristes une foule d’excellents officiers, entre autres Masséna et Bonaparte, qui ne le lui pardonna jamais. Il siégea de nouveau aux Cinq-Cents, eut une grande part au code pénal ^militaire, conspira ouvertement contre la République comme membre actif du parti des cheliiens, et fut déporté au 18 fructidor, mais s’échappa de Cayenne et se réfugia en Angleterre, où il mourut, sans que Bonaparte ait consenti à son rappel.

AUBRY {M’c), danseuse de lOpéra, fut. chargée de représenter la déesse de la Raison dans les fêtes par lesquelles on essaya, en 1793, de remplacer les cérémonies du culte catholique. Elle était, dit-on, d’une beauté ravissante, et bien capable de faire de nombreux prosélytes à la nouvelle divinité, même parmi ceux qui, jusque-là, avaient négligé son culte. En représentant la Gloire, à rOpéra, elle tomba et se cassa le bras. Une souscription i fut faite en sa faveur, et l’Académie de mu—’ sique lui accorda une pension de retraite.