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aumônée s. f. ô-mô-né — rad. aumône). Autrefois distribution demain que l’on faisait aux pauvres après la cérémonie des funé AUMÔNER v. a. ou tr. (ô-mô-né, rad. aumône). Ane. prat. Payer une somme au profit des pauvres ou dos hôpitaux, en vertu d’une condamnation judiciaire : Être condamné à aumôner cent éeus.

— Dans le langage commun, Donner en aumône : Aumôner aux pauvres une partie de son bien. Il Accorder comme une aumône, comme une faveur tout à fait gratuite : Malgré les génuflexions de notre diplomatie, il ne me parait pas encore très-certain qu’on nous aumône la paix. (Chateaub.)

— V. neut. ou intr. Faire l’aumône. Vieux et inusité.

AUMÔNERIE s. f. (o-mô-ne-rî — rad. aumône). Charge d’aumônier ; administration centrale du service des aumôniers : Le gouvernement a confié J’aumônerie de la marine à l’habile direction de l’abbé Coquereau. (Journ.) Les deux campagnes de Crimée et d’Italie ont probablement déterminé le gouvernement à rétablir VaumÔnerie régimentaire. (Journ.) Le service de J’aumônerib de la /lotte a été institué par un décret du 31 mars 1852, et il est dirigé par un aumônier en chef dont les bureaux sont à l’hôtel du ministi’e de la marine à Paris. (Bonnefoux.) n Logement de l’aumônier : Autour du cloître, se trouvaient l’église et ses dépendances, la salle capitulaire, le réfectoire, 2’aumônerik, l’infirmerie, la bibliothèque et les parloirs. (A. Maury.)

Grande aumônerie, Charçe de grand aumônier, n Personnel, employés, administration de la grande aumônerie  : L’abbé se présente muni d’une lettre de la grande aumônerie. {Balz.) Son Excellence a fini par m’avouer que tu étais mal avec la grande aumônerie. (Balz.) Lucien était, pour ainsi dire, dans le t/iron de la grande aumônerie, et dans l’intimité de quelques femmes amies de l’archevêque de Paris. (Balz.) à Hôtel du grand aumônier : Demeurer

à la GRANDE AUMÔNERIE.

—Autrefois, Bénéfice claustral affecté, dans les abbayes, à la distribution des aumônes.

aumÔnie s. f. (o-mô-nî — rad. aumône). Autref., Hospice.

aumônier, 1ère adj. (o-mô-nié, iè-rerad. aumône). Celui qui fait souvent l’aumône, qui aime à faire l’aumône : Le cardinal de Lorraine estoit si grand aumosnier qu’il portait une gibecière pleine d’argent, et distribuait cet argent aux pauvres qu’il rencontrait par les rues. (Brantôme.) t/elvétius était un bon et honnête homme, charitable, patient, aumônier, droit, et qui ne manquait ni d’esprit, ni de sens. (Sl-Sim.) // faut rendre justice aux Parisiens, et dire qu’ils sont charitables et aumôniers. (Brill.-Sav.) fl était aumônier, bienfaisant, philanthrope, dans la plus noble acception du mot. (Cuv.-Fleury.) Elle était aumônière à un degré qu’on ne sait pas, et qu’il est difficile d’approfondir. (Ste-Beuve.) 11 a vieilli, u Qui annonce une disposition à faire l’aumôno : // faut que j’aie la mine bien aumônière pour qu’on me demande ainsi la charité, dans l’état de maigreur où est ma bourse. (V. Hugo.) Peu usité.

Aumônier s. m. (o-mô-nié — rad. <zurrt&né). Ecclésiastique attaché à la personne de quelqu’un pour distribuer ses aumônes et faire auprès de lui le service divin : L’aumônier du roi, de la reine, de l’empereur. .L’aumônier d’un prince, d’un évêque. Lorsqu’on présenta pour aumônier au prince de Conti l’abbé Prévost, l’auteur de Manon Lescaut, ce prince lui dit :• Monsieur l’abbé, je ne vais jamais à la messe, — Et moi, Monseigneur, je ne la dis jamais, reprit froidement l’abbé. — En ce cas, dit te prince, je vous fais mon aumônier.» Il était originairement aumônier de madame la dauphine de Bavière. (St-Sim.) J’avais osé demander pour lui à mon oncle le titre a"aumônier du château. (Scribe.)

Le prudent Gilotia, son aumônier fidèle...

Boileau,

Grand aumônier de France, Titre que portait le premier aumônier de la cour des rois de France, qui était chargé de distribuer leurs aumônes. Outre le droit d’officier partout en présence du roi, le grand aumônier jouissait des privilèges d’amnistier certains prisonniers et d’accorder quelques autres grâces. 11 Lord aumônier, Nom donné en Angleterre à un officier chargé de distribuer aux indigents les biens des suicidés et l’amende imposée aux auteurs d’un meurtre involontaire.

— Par ext. Prêtre attaché à un corps ou à un établissement pour y faire le service divin et y donner l’instruction religieuse : Aumônier d’un régiment, d’une escadre, d’un vaisseau. Aumônier d’un collège, d’une prison. .L’aumônier du bagne. Les aumôniers de la flotte ont été rétablis à l’époque de la guerre de Crimée. On est touché et attendri quand on voit /’aumônier agenouillé sur le champ de bataille auprès du brave qui va mourir. (Journ.) On aimait à voir un aumônier dans une tente ouverte près d’un champ de bataille.(Cbaiea.ub.) On battit la retraite, et /’aumônier monta sur le pont pour dire la prière. (E. Sue.) Il pourra servir à'aumônier à notre petite armée. (G. Sand.) La présence des aumôniers dans l’armée remonte à l’anlii, époque où le premier concile de Ratisborne décida qu’à l’avenir tout général

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serait accompagné, datis ses expéditions, de deux évêques, avec un nombre proportionnel de prêtres et de chapelains. (De Chesnel.) Ses pasteurs protestants sont attachés, en qualité d’AUMÔNiERS, aux lycées Louis-le-Grand et Napoléon, à Paris, et, dans les départements, aux lycées de Strasbourg, Nimes, l’ournon, Rouen, Nantes, Bordeaux et 7’oulouse. (Belèze.) Les aumôniers de la flotte sont embarqxtés sur les vaisseaux, les frégates ou sur d’autres bâtiments de rang inférieur ayant des missions spéciales. (Bonnefoux.)

Aumôniers des dernières prières, Prêtres attachés à chacun des cimetières de Paris, pour réciter gratuitement les dernières prières sur la tombo des corps qui ne sont pas accompagnés par le clergé des paroisses.

— Ane. coût. Légataire, par opposition à héritier : On ne peut être à la fois aumônier et par sonnier (héritier), il Aumônier du dateur, Exécuteur testamentaire, au moyen âge.

— Argot. Variété de voleurs qui jettent une pièce de monnaie à un mendiant, leur compère, entré après eux dans un magasin. Le mendiant ramasse la pièce avec l’épingle, la bague ou autre objet de prix que l’aumônier a eu soin do laisser tomber.

ecclésiastique qui desservait leur cm pelle, et qui portait le titre d’apocrisiaire. Sous la seconde race, cet ecclésiastique était désigné sous le nom à’archichapelain. Plus tard, ou les appela aumônier*, sans doute parce qu’une de leurs attributions consistait à distribuer aux pauvres les sommes que le roi voulait employer en aumônes. Mais comme les aumôniers des princes se distinguaient surtout des autres ecclésiastiques en ce qu’ils n’exerçaient point leur ministère pour le commun des fidèles, on a étendu cette dénomination à tous les prêtres qui, au lieu d’être attachés à une paroisse, disent la messe dans une chapelle particulière, récitent les prières, et administrent les sacrements pour un nombre très-limité de personnes ayant toutes la même résidence. Il y a donc des aumôniers dans les maisons religieuses, dans les lycées, collèges et écoles militaires, dans les hospices et dans les hôpitaux, dans les dépôts de mendicité, dans les prisons des

frandes villes, dans les maisons centrales de étention, de force et de correction ; sur les navires destinés à une expédition de guerre, etc. Dès le vme siècle, il y eut aussi des aumôniers dans les armées ; en 742, le premier concile de Ratisbonne décida que tout général en chef serait accompagné de deux évêques, avec un nombre convenable de prêtres ou de chapelains, et que tout chef de corps serait suivi en campagne de son confesseur. Sous la Restauration, chaque régiment avait son aumônier, auquel on accordait les honneurs et les avantages du grade de capitaine. Après 1830, les aumôniers militaires turent supprimés, au moins comme règle générale. En 1854, un aumônier supérieur fut chargé d’organiser le service religieux pour toute, l’armée qui allait combattre en Crimée, et on nomma un simple aumônier pour chaque division et pour chaque grande ambulance. Un décret du 1852 institua un aumônier en chef de

c les évêques pour le choix des

ecclésiastiques destinés au service maritime, et les présente au ministre de la marine.

Avant 1789, if y avait à la cour un grand aumônier dont les pouvoirs étaient très-étendus. Le grand aumônier était ordinairement un prélat de haute naissance ; il nommait les aumihiiers militaires, et prenait pour cette raison le titre d’évêque des armées. Il avait directement sous ses ordres un premier aumônier, huit aumôniers ordinaires, et un assez grand nombre de chapelains et de prédicateurs ; il choisissait les prédicateurs de la cour, les chapelains des châteaux royaux, les professeurs du Collège de France ; avait la surveillance de plusieurs maisons hospitalières, et pouvait officier pontificulement partout, sans eu demander la permission à l’évêque diocésain.

La grande aumônerie eut souventdes démêlés avec les évêques, à cause de ses prétentions à une indépendance complète de toute autorité diocésaine. Elle fut supprimée en 1790 ; Napoléon 1er la rétablit en faveur du cardinal Fesch, son oncle ; elle disparut de nouveau en 1830, mais Napoléon III l’a reconstituée en 1857.

Une institution toute moderne est celle des aumôniers des dernières prières, attachés à chacun des cimetières de Paris. Leurs fonctions consistent à recevoir aux portes des cimetières les corps qui ne sont pas accompagnés d’un prêtre de paroisse, à les conduire jusqu’à la tombe, et a y réciter les prières de l’Église. Ils reçoivent de l’État, sur le budget des cultes, un traitement de 1,200 fr. ; la ville leur paye, en outre, une indemnité de logement de 600 fr., et ils touchent quelques honoraires casuels pour les exhumations, pour des messes et des services célébrés dans les chapelles des cimetières, etc. Quelques-unes de nos grandes villes ont voulu avoir, à l’instar de Paris, des aumôniers des dernières prières.

Cette institution était impérieusement réclamée au nom de la morale publique et de cet esprit du christianisme qui ne doit pas être une lettre morte dans l’Évangile, cet Évangile dont la morale sublime repose tout entière sur ces trois mots : Charité, égalité, fraternité. Parce qu’un malheureux, en mourant, "»e lais AUM

sait pas de quoi subvenir aux frais de ses funérailles, il était privé de ces prières qui, du moins, sont une consolation pour les parents et les amis qui suivent son modeste convoi, et l’inégalité était continuée jusqu’il cette dernière demeure sur la porte de laquelle on pourrait écrire : Ici, l’égalité

aumônière s. f. (o-mô-niè-re — rad. aumône). Bourse que l’on portait ostensiblement attachée à la ceinture, et qui, au moins dans l’origine, contenait l’argent que l’on destinait à faire des aumônes : Quelques personnes ont essayé de remettre à la mode les aumônières. Il ne se passait pas de jour qu’il ne vidât son aumônière entre leurs mains. (Mass.) Elle achevait de broder une aumônière, dont j’admirais le travail. (Scribe.) £’aumônière était un petit sac qu’hommes et femmes portaient à ta ceinture, et qui dans l’origine avait été la bourse des aumônes. (L. deLaborde.)

Aumônières sarrasinoises. Nom que l’on donna pendant les croisades à des bourses que portaient les Orientaux, et qui étaient à peu près semblables à nos aumônières.

— Religieuse ou chanoinesse chargée de distribuer les aumônes de son couvent ou de son chapitre : £’aumônière de llemiremont.

AUMÔNIEUX, EUSE adj. (ô-mô-ni-eu, eu-se

— rad. aumône). Néol. Qui aime à faire l’aumône : Son cœur cependant est accessible à la pitié ; il est aumÔnieux et serviable. (J. Bard.)

aumont(a la d’) loc. adv. employée en parlant d’un attelage à la manière du duc d’Aumont, qui en introduisit l’usage sous la Restauration ; cet attelage se composo de quatre chevaux attelés sans volée, conduits par deux postillons : Calèche attelée, conduite À la d’Aumont. Le duc d’Orléans était dans une calèche conduite À la d’Aumont quand la funeste idée lui vint de s’élancer à pieds joints sur le pavé. (’") Elle vit une charmante calèche à quatre chevaux noirs, menée k la d’Aumont par deux petits postillons anglais, vêtus de vestes de stof gris perlé. (E. Sue.) Je demande si l’on attellera en grand’guides ou k la d’Aumont. (E. Sue.)

À la demi-d’Aumont, Se dit d’un attelage qui ne se compose que de deux chevaux avec un seul postillon. Il Aujourd’hui, on écrit généralement i la Daumont. On dit aussi en d’Aumont ou en Daumont.

— Substantiv. : Elle passait dans une élégante d’Aumont.

AUMONT (ducs d’). La seigneurie d’Aumont, dans le diocèse de Rouen, a donné son nom à une famille illustre, connue pas ses fondations pieuses dès le xn«’siècle, et dont un rejeton suivit le roi saint Louis en Palestine. Pierre, sire d’AuMONT, porte-oriflamme, mourut en 1413. Son fils, Jean d’AuMONT, échanson du roi, fut tué à Azincourt, en 1415. Un autre Jean d’AuMONT, petit-fils du précédent, fut lieutenant général au gouvernement de Bourgogne. Son fils, Pierre, fut gentilhomme de la chambre du roi Henri II, et laissa pour successeur Jean d’AuMONT, né en 1522, maréchal de France, qui servit sous six rois : François 1er, Henri II, François II, Charles IV, Henri III et Henri IV. Il se distingua aux batailles de Dreux, de Saint-Denis, de Montcontour, et enfin au fameux siège de La Rochelle en 1573. Après la mort de Henri III, il fut un des premiers a reconnaître Henri IV, qu’il servit avec le même zèle que ses cinq prédécesseurs. Il prit une part brillante à la journée d’Arqués, en 1589 ; l’année suivante, il se distingua tellement à la bataille d’ivry que Henri IV, en l’invitant à souper le soir de cette mémorable journée, lui adressa ces paroles flatteuses : « Il est juste que vous soyez du festin, après m’avoir si bien servi à mes noces. ■ Comme il assiégeait Camper, en Bretagne, il reçut un coup de mousquet qui lui fracassa le bras, et mourut de sa blessure le 19 août 1595. Il avait soixante-treize ans. Comme Crillon, il avait noblement refusé d’assassiner le duc de Guise, qu’il regardait pourtant comme un grand coupable. C’était un preux de l’ancienne roche, que ses compagnons d’armes avaient surnommé le franc Gaulois.Antoine d’AuMONT, son petit-fils, né en 1601, servit pendant cinquante et un ans avec la plus grande distinction, assista à un

frand nombre de sièges ou prises de places et b combats, et fut créé maréchal de France en 1651.11 se signala depuis dans la guerre de Flandres, en 1667, et mourut à Paris en 1669. Il avait un frère lieutenant général, et, parmi ses descendants, cinq ont été promus au même grade, et trois à celui de maréchal de camp.

Jacques, duc d’AuMONT, né en 1723, mort en 1799, fut nommé, en 1789, chef de division dans la garde nationale parisienne. Par une singularité assez piquante, il en commandait l’avaut-garde lorsqu on alla à Versailles chercher la famille royale, dans la fameuse journée du 5 octobre. Lors de l’évasion du roi, il commandait le bataillon de service aux Tuileries, et il fut accusé d’avoir favorisé cette évasion. Mais il se justifia, reçut le commandement de Lille, et quitta le service en 1793 ; toutefois, il n[émigra point. On a raconté de nombreuses histoires sur les petits ridicules de ce personnage. On lui avait persuadé qu’il ressemblait à Henri IV, et il s’efforçait d’eu imiter les manières, les saillies, et même autant que possible le costume. Comme il était fort boiteux, il avait imaginé, pour échapper aux railleries, de commander à cheval sa division de garde nationale. Il n’en fut pas moins en butte aux mo AÛN

mont, né en 1736, mort en 18H. Il porta le titre de duc de Villequier jusqu’à la mort de Jacques d’Aumont, son frère aîné. Il se distingua dans les guerres du Hanovre, fut nommé, en 89, député de la noblesse aux états généraux, mais donna bientôt sa démission pour se consacrer entièrement à ses fonctions de premier gentilhomme de la chambre. Il favorisa l’évasion du roi, et fut accusé à l’Assemblée nationale ; mais l’affaire n’eut pas de suite. Le duc d’Aumont émigra peu de temps après, et fut mêlé, à l’étranger, aux intrigues des royalistes,

Louis-Marie-Céleste, duc d’AuMONT, né en 1762, porta d’abord le titre de duc dePienne. Il est connu surtout par les désordres de sa jeunesse et par la descente qu’il fit sur les côtes de la Normandie, en 1815, quelquesjours avant l’entrée des alliés k Paris. Il fut nommé pair de France. C’est ce personnage qui a donné son nom aux voitures à ladAumont. Avant la Révolution, il était un des élégants qui donnaient le ton pour les modes, les chevaux, les voitures^ etc. Ses écuries étaient célèbres ; les râteliers étaient en acajou, les auges en marbre, et les croisées en glaces de

; pop. aggl. (

— pop. tôt.

aumusse ou AUMUCE s. f. (ô-mu-se — du bas lat. almucia, tiré de l’allem. mutze, coiffure). Fourrure dont les chanoines, les chapelains, les chantres se couvrent quelquefois la tête, mais qu’ils portent ordinairement sur le bras : Z/aumusse des chapelains et des chantres diffère de celle des chanoines. (Acad.) Louis XI demanda au pape la permission de porter le surplis et J’aumusse. (Volt.) L’kv- musse que portail la prieure s’attachait devant

le front à un fermoir d’or incrusté d’ur

"’-'- (Gér. de Nei "

chite. (Gér. de Nerv.)

Déjà, l’aumusse en main, il marche v<

s l’église

Il Sorte de fourruro autref. en usage chez les laïques comme chez les ecclésiastiques, et qui couvrait la tôte et les épaules : Les laïques, du ix« au xive siècle, portèrent des aumusses en peau ; celles qui étaient en étoffe fourrée d’hermine vu de menu vair s’appelaient chaperons. (Bouillet.) 11 Sorte de bonnet fourré quo les rois de France portaient sous la couronne, pour n’en être pas blessés : Les rois de France ont perdu leur épitoge et leur aumusse. (Chatoaub.) £’aumusse était une coiffure rembourrée, destinée d soutenir la couronne et à préserver la tête. (L. do Laborde.)

— Moll. Nom vulgaire d’une belle coquille du genre cône.

AUMUSSETTE s. f. (ô-mu-sè-te — dimin. do aiunusse). Petite aumusse. Vieux.

AUMUSSIER s. m. (ô-mu-siô — rad. aumusse). Celui qui faisait, qui vendait des aumusses. Les bonnetiers de Paris prenaient cette qualification dans leurs statuts.

— Moll. Animal qui vit dans la coquille appelée aumusse.

AUMUSSON ou AUMUÇON s. m. (ô-mu-son

— rad. aumusse). Bonnet de peau d’agneau avec le poil, qui se portait sous la chape. Il a précède l’aumusse, qui ne couvre pas seulement la tôte, mais les épaules, et descend jusqu’à la ceinture. Nous sommes cependant tentés do croire que le mot aumusse a précédé son diminutif aumusson, et que ce dernier n’a commencé » désigner le bonnet de peau d’agneau quo lorsque son propre nom a été

usurpé par une coiffure plus ample.

aunage s. m. (ô-na-je (rad. auner). Mesurago à l’aune, et, par abus, depuis l’introduction du mètre, mesurage d’une longueur avec une unité quelconque : Aunage juste, équitable. Gagner, voler sur Saunage. Ilecc

i’AUNAGK.

chand donne en plus à l’acheteur sur la longueur d’étoffe qui lui est demandée. Il jÇon aunage, Aunage dans lequel on donne à l’acheteur au delà de son compte.

— Par ext. Nombre d’aunes, ou en général longueur d’une pièce d’étoffe : Z’aunagë des pièces de drap diffère suivant tes manufactures. (Acad.) il Etoffe considérée au, point de vuo de la largeur de la pièce sur laquelle elle est prise : La ceinture était prise d’tti

mages de leurs roides étoffes. (H. Castille.)

— Féod. Droit de marque et d’étalonnage de i’aune imposée aux marchands par quelques seigneurs.

AUNA1E OU AULNAIE s. f. (ô-nô — rad. aune). Lieu planté d’aunes.

AUNALOS s. m. pi. (ô-na-loss). Géogr. Peuplade indienne do l’Amérique du Sud.

AUNÂtre s. m. (ô-nà-tre — rad. aune). Bot. Genre de bétulacées des Alpes, intermédiaire entre les aunes et les bouleaux, et renfermant une seule espèce, qui so r.iïiproc.’io