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un roman très-chaste ; et n’est pas dépourvu d’une certaine moralité. C’est un charmant petit tableau dont les scènes champêtres récréent l’âme, comme le font les idylles de Gessner et de Florian. Ce qu’on pourrait reproe la mignardise de Watteau ;

simplement qu’il aime la na-1

pôete, qu’il la voit et la décrit en poète, l’on ne peut qu’être indulgent pour un aussi aimable défaut.

Aventures du grand Bulino (U5S), histoire

comique du temps de Louis XIII, par Paul Lacroix (bibliophile Jacob) ; Paris, 1838. Dans ce livre, il s’agit de Guez, seigneur de Balzac’, te contemporain de Voiture et autres beaux esprits qui fiorissaient au temps du cardinal de Richelieu. Le seigneur de Balzac se croyait un grand génie, et, comme l’originalité est souvent l’attribut de la supériorité intellectuelle, il visait sans cesse à se rendre aussi original que possible. Toutes ses actions et sa manière de vivre étaient calculées de façon à exciter l’attention publique, à faire parler de lui, à le rendre l’objet de cette espêne d’engouement que les gens oisifs semblent éprouver pour tout ce qui est étrange et sort du cercle ordinaire de leurs habitudes. C’est sur cette bizarrerie calculée du grand Balzac, que le bibliophile Jacob a basé le récit de ces 'Aventures, qui n’offrent pas toujours un tableau aussi gai et aussi plaisant que l’auteur a voulu le rendre.

Aventures de Victor Augerol (LES), racontées par lui-même, recueillies et mises en ordre par Altaroche (Paris, 1838). Victor Augerol est un de ces jeunes gens qui, sans être méchants, font le mal par faiblesse, et qui, entraînés dans une première faute, ne trouvent plus la force nécessaire pour combattre la passion qui les maîtrise. L’auteur prend son héros à l’âge de la première communion. Malheureusement, une grisette se trouve bientôt

sur son chemin, et lui fait oublier en un instant les leçons du respectable curé qui lui tenait lieu de père. Cette première escapade est suivie de remords, et le bon curé, auquel le coupable en fait l’aveu, s’imagine tout jéparer en retenant Victor quinze jours auprès de lui. Mais après le premier moment de repentir, la passion réveillée reprend le dessus ; le jeune homme s’échappe, et, une fois lancé, ne s’arrête plus. Des femmes galantes, que sa jeunesse et ses écus intéressent à lui, se chargent d’achever son éducation, et bientôt il est jeté au milieu d’une complication d’intrigues, de séductions, d’adultères qui se succèdent avec rapidité. Après les égarements du jeune homme passionné et abandonné à lui-même, viennent les vices du roué qui se plaît à chercher le scandale, à porter la désolation dans les familles, à corrompre les femmes, à séduire les jeunes filles.

Quelques années s’écoulent ainsi ; puis, à peine arrivé à l’âge d’homme, Victor, dégoûté de cette vie aventureuse, blasé sur toutes les jouissances, obéré dans sa fortune, perdu dans l’opinion, se voit réduit à faire ce qu’on appelle une tin, a sacrifier le reste de sa carrière pour racheter ses désordres passés, en épousant une dot dans la personne acariâtre d une vieille fille ridicule qui lui impose le joug le plus lourd et le plus insupportable. Tel est le résultat de sa honteuse et misérable existence ; telle est la fin de ce roué, qui, on le voit, paye bien cher les désordres de sa jeunesse..

Ce livre, qui a fait grand bruit lors de son apparition, présente un heureux mélange de gaieté sans licence et d’austérité sans morgue. C’est de la morale, traitée légèrement dans la forme, mais avec beaucoup de sévérité dans le fond, et si l’on a pu dire d’un livre qu’il corrige les mœurs en riant, à coup sûr, c’a été du livre d’Altaroche. L’auteur, tout en se posant en moraliste, a craint d’en revêtir les dehors tristes et moroses, et, pour être sûr que le lecteur arriverait à la morale, qui ne se trouve guère que dans la conclusion du roman, il a semé son livre de détails et d’épisodes pleins d’intérêt et de gaieté.

Aventures d’Arthur Gardon Pyn», roman

d’Edgar Allan Poe (1838). Dans ce voyage imaginaire d’un habitant du Nantucket vers les mers du Sud, l’auteur a déployé au delà de toute expression cet art de rendre vraisemblables les choses les plus fantastiques, en tirant d’une prémisse, dont la fausseté est habilement déguisée, les conséquences les

§ lus logiquement rigoureuses. Le point de épart accordé, il faut tout admettre. C’est la

dix-sept ans, s’embarque, à’l’i„„u uo oca „„,rents, sur le brick américain le Grampus, faisant route vers les mers du Sud, en juin 1827. En route, l’équipage se révolte et massacre le capitaine, ainsi que les matelots restés fidèles ; quelques-uns de ces derniers parviennent a reprendre le navire, mais l’équipage, réduit à quelques hommes valides, ne peut suffire à la manœuvre lorsque le navire est assailli par les tempêtes ; le bâtiment est désemparé par les coups de mer, et les vivres avariés par l’eau salée. Alors commence, pour ces malheureux, une horrible odyssée ; la famine les pousse à dévorer l’un d’entre eux, et ils vont périr, lorsqu’ils sont sauvés par la goélette anglaise la Jane-Grau. Suit

que miraculeuse de la goélette au quatre-vingtquatrième parallèle de latitude sud, la prise du bâtiment par les sauvages et le massacre de l’équipage par ces natures féroces. Arthur et son compagnon Dick Peters se sauvent seuls dans une embarcation, et parviennent jusqu’au pôle, où ils découvrent, à leur grande frayeur, un être humain entièrement blanc et d’une taille colossale. Ici s’arrête brusquement le livre, soi-disant inachevé par son pseudorédacteur Arthur Gordon Pym ; ce qui n’est, pour l’auteur, qu’un moyen adroit d’échapper aux impossibilités du retour, et de ne pas laisser le lecteur au milieu d’une situation qui, trop prolongée, deviendrait tout à fait invraisemblable. Ce livre a été traduit en français par M. Baudelaire.

Aventures do Job» Davys, roman par Alex. Dumas ; Paris, 1840. John Davys, fite d’un capitaine de vaisseau mis à la retraite par un boulet qui lui a emporté une jambe, est destiné à la marine dès son enfance. Ses premiers jeux et ses premières études sont entièrement dirigés vers cet unique but. Lorsqu’il fut envoyé au collège, sauf quelques connaissances géographiques et une légère teinte de littérature, son savoir consistait dans la nomenclature de tous les agrès d’un navire et dans la pratique des diverses manœuvres, qu’il pouvait également exécuter comme un habile matelot et commander comme un lieutenant

Après quelques années consacrées à l’étude des langues anciennes, et qui le mettent en rapport avec plusieurs hommes distingués, il reçoit une commission et s’embarque. Alors commence pour lui une série d’aventures variées, dont le récit, écrit avec charme, quoique parfois un peu trop délayé, captive l’attention du lecteur et la soutient, sans la fatiguer un seul instant, d’un bout à 1 autre du roman. Les caractères sont tous tracés avec habileté, et il est impossible de ne pas s’intéresser vivement a ce héros plein d’ardeur juvénile, de courage et de loyauté, mais dont, cependant, l’heureuse nature n’a rien d’exceptionnel. On y trouve raconté, de la manière la plus touchante, l’épisode d’un pauvre diable embarqué par mégarde.et retenu de force, puis obligé de se faire matelot, et plus tard condamné à mort, parce que, dans un moment d’exaspération, il a voulu tirer vengeance" de l’otficier despote qui l’a ainsi séparé de sa femme et de ses enfants réduits à la misère.

En résumé, les Aventures de John Davys peuvent être rangées au nombre des meilleures et des plus amusantes productions de , notre conteur.

Aventures de M. Violet en Californie (LES), roman anglo-américain, par le capitaine Marryat (1843). M. Violet est le fils d’un noble français, qui, lors de la révolution de 1830, émigra pour suivre Charles X dans l’exil. Après avoir séjourné avec le vieux roi à Holyrood, le père de notre héros voulut chercher quelques distractions en voyageant avec son fils, qu’il conduisit en Grèce, en Turquie, en Égypte, puis qu’il plaça enfin dans le collège de la Propagande, à Rome, pour y achever son éducation. La, il rencontre un de ses anciens amis, noble italien, qu’un délit politique avait fait bannir pour dix ans de sa patrie, et qui, ayant employé ce temps à parcourir l’Amérique occidentale, revenait mettre prdre à ses affaires et vendre ses biens pour aller se fixer au milieu des Indiens Shoshones, dont le territoire s’étend depuis l’océan Pacifique jusqu’au pied des Montagnes Rocheuses. L émigré français accepte la proposition, que lui fait son ami, de les associer, lui et son fils, à son entreprise. Ils partent tous trois pour fonder une colonie, et M, Violet passe des études du collège à l’apprentissage bien différent de la vie sauvage. Bientôt habile dans tous les exercices du corps, il acquiert l’autorité d’un chef et se trouve lancé dans l’existence aventureuse de ces hordes nomades qui parcourent les prairies américaines., C’est là que commencent ses aventures de voyage. On y trouve un tableau complet des vicissitudes de la vie indienne, avec ses rudes fatigues, ses allures indépendantes, ses luttes perpétuelles contre les obstacles que lui oppose la nature et contre des ennemis de toute espèce. Le récit de M. Violet renferme de curieux détails sur l’état permanent d’hostilité dans lequel les diverses peuplades sont les unes vis-à-vis des autres, ainsi que sur leurs relations avec les États qui les avoisinent. Il fournit des données intéressantes sur le Texas, et fait connaître l’étrange secte des Mormons, dont le chef, Joe Smith, est représenté comme un Mahomet en miniature. La fiction tient peu de place dans cet ouvrage, qui ressemble plutôt à une relation de voyage qu’à un roman. L’auteur n’a choisi cette forme que pour piquer davantage la curiosité ; mais, après avoir ébauché les éléments d’une intrigue, il l’oublie complètement et ne se donne pas la peine de chercher un dénoûment. Il en résulte que cette histoire n’a pas de fin, mais l’intérêt n’en souffrépoint, parce qu’il se porte plutôt sur les incidents que sur le fond même de la trame. Aussi, malgré ce défaut, on lit toujours avec plaisir ce livre, qui a obtenu déjà un grand nombre d’éditions et les honneurs de la traduction en plusieurs langues.

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Aventures de mademoiselle Mariette (t-Es), roman de M. ChainpHeury, publié en 1853. À l’apparition de cette œuvre, tous les critiques académiques crièrent au scandale, à l’immoralité. Ce tollé général se calma bien vite, lorsque des lecteurs judicieux eurent examiné le livre. Le fond de l’histoire est malheureusement trop réel ; c’est le récit des tortures d’un cœur jeune, aimant et généreux, dont l’amour s’est porté sur un objet indigne. Gérard, jeune écrivain au début de sa carrière, s’éprend de Mariette, une de ces filles folâtres qui font le bonheur des gens assez sensés pour prendre les femmes avec plaisir et les quitter sans-regrets. Tous deux s abandonnent à leur amour de bonne foi, car Ma-Gérard et supporte courageuse-Je

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le jeune écriv ;

passer quelques jours dans sa famille, où il confie à l’indulgente discrétion de sa mère son amour pour Mariette. La pauvre femme relève le courage de son fils, tout en essayant de le préparer aux déceptions qu’elle entrevoit dans l’avenir. Gérard, confiant comme un amoureux, ne veut rien écouter, et se hâte de voler dans les bras de Mariette. Pendant l’absence de son amant, la jeune fille a renouvelé d’anciennes connaissances, et les lui présente. Une foi aveugle en sa maitresse empêche Gérard de deviner l’amant sous le déguisement de l’ami, et il consent, pour plaire à l’infidèle, à se charger du poids incommode de sa famille. Mais la grisette est lasse de cet amour sincère ; elle se prenddésirer des cachemires, cet écueil des vertus en bonnet, et Gérard voit les anciens amis s’introduire dans son intérieur. Pendant une

Promenade au clair de la lune, il s’aperçoit de infidélité de Mariette, tente de la noyer, et est terrassé par le nouveau séducteur. Les tortures de la jalousie lui déchiraient l’âme depuis longtemps ; dès lors qu’il n’est que trop sûr de la vérité, il rompt avec Mariette, mais pour la revoir bientôt. Il acquiert la preuve que sa maitresse est loin de son début dans la voie de la trahison ; mais la passion étouffe en lui la voix de la raison. Un moment arrive cependant où la séparation s’effectue. Pour se consoler, Gérard travaille à une pièce de théâtre, qui obtient un succès mérité, et dont la réussite tient en partie au jeu d’un acteur qu’il a découvert. Mariette lui fait demander une entrevue ; sa blessure mal fermée se rouvre ; il espère que son triomphe a reconquis le cœur de l’infidèle ; il accourt plein de

qu’il a improvisé, lui avouant qu’elle a conçu un caprice pour lui.

C’est là une histoire navrante, dont le but évident est de détourner la jeunesse de ces dangereuses sirènes, — qui brisent en se jouant le cœur d’un homme, étouffent en lui tout noble sentiment, toute dignité, etchassentjusqu’à son intelligence. À la mélancolie qui règne dans tout 1 ouvrage, il est facile de — !

le lui-n

impossible d’analyser ces douleurs poignantes de l’amant jaloux et trompé avec une vérité si déchirante, s’il ne les avait ressenties. À chaque ligne, on voit saigner le cœur de l’écrivain sous l’habit de Gérard. Ce roman, en effet, est le récit d’une trahison d’une des maîtresses de Champfleury, qui le trompa avec l’apôtre Jean Journet. Il est facile de comprendre qu’un livre composé dans de telles circonstances soit écrit avec simplicité. Parfois on croirait que l’auteur a trempé sa plume dans une larme. On oublie l’incorrection du style, entraîné par l’émotion et la peinture trop réelle de ces tortures et de cette confiance d’un cœur jeune et plein de chaleur qui s’ouvre à la vie et à l’amour, c’est-à-dire à la douleur.

Aventures de Philip, roman anglais de Thackeray. Ce roman, publié en 18Gldans le Cornhill-Maguzine, a, dans l’œuvre rieThaekeray, la valeur autobiographique qui, parmi les romans de Dickens, appartient incontestablement à l’histoire de David Copperfield. Philip Firmin, fils d’un médecin renommé, vit jusqu’à vingt-cinq ans au sein d’une trompeuse opulence et s’abandonne avec la sécurité la plus complète aux penchants de sa vive nature. Le monde n’a pour lui que des caresses, et ses défauts les plus marques y sont accueillis aype l’indulgence excessive que l’enfant gâté trouve chez sa mère. Du jour au lendemain, la scène change. Le père de Philip a Secrètement dissipé la fortune que sa femme avait laissée à son fils. Engagé dans des spéculations ruineuses, il est forcé de quitter l’Angleterre. Il ne reste au jeune homme qu’un nom flétri et quelques bribes à grand’ peine sauvées de ce naufrage. Philip, qui poursuivait la carrière du barreau, n’est plus qu’un avocat sans causes et sans avenir. Il n’a de ressources réelles que son mince bagage de littérature universitaire. Quelques amis éprouvés lui ouvrent la difficile carrière du journalisme, et c’est à Paris qu’il vient, en qualité de correspondant, faire ses premières armes. On voit du premier coup d’œil ce que l’ancien rédacteur du Constitultonal(V. ThaCkeuay) a dû jeter de souvenirs personnels, d’idées rétrospectives dans ce récit, saturé de réminiscences et d’impressions pour ainsi dire authentiques. Nous n’entrerons point dans

l’analyse des nombreuses aventures de Philip ; disons seulement que le tableau de l’existence menée à Paris par le candide héros est étudié sur le vif de la propre histoire de l’auteur. Sous ce rapport, la lecture de ce roman est singulièrement attachante. C’est bien vers l’époque, où, parmi les membres de la colunie anglo-parisienne, il habitait aux Champs-Elysées un appartement meublé, que Thackeray a dû saisir au vol les épisodes si parfaitement vrais dans lesquels il nous montre ses compatriotes avec leurs économies s„

leurs commérages puérils, leurs i hiérarchiques, leur soif de plaisirs et de dissoin et de maladresse, et qui amusent et relèvent gaiement l’insuffisance d’une fable peut-être un" peu surannée. « Je comprends, dit M. Forgues, à qui nous empruntons la matière de cet article, je comprends le froid accueil fait chez nos voisin.- à ce roman, et je ne puis cependunt nie défendre de lui trouver un intérêt particulier, une saveur spéciale. La scène se passe chez nous ; pourtant un seul personnage est français, c’est la maîtresse de la maison meublée, M’»e de Smotensk, personnage un peu cosmopolite, ainsi que 1 indique son nom de guerre. Cette anomalie même constate un scrupule qui honore Thackeray. Elle prouve qu’il ’ reculait devant les jugements hasardés, les portraits de fantaisie, et peut-être se méfiait-il des préjugés natio■-■■— =jré defaorauncais

1’

tour à tour et le repousse. Nous lui plaisons par notre indépendance de jugement, nous le rebutons par notre inconstance de volonté... Incapable d’un engouement absolu, im-apable d’une animosité sans mesure, il est par rapport à nous, autant qu’on peut en juger, dans cette situation complexe d un homme qui voudrait et ne peut pas s’abandonner à un entrât

Aventure sous Charles IX (UNE), COmédio

en trois actes, en prose, par MM. Frédéric Soulié et Badon, représentée pour la première fois sur le Théâtre-Français, le ÎO mai 1834. En ce "temps-là, l’histoire était impitoyablement mise à contribution par le théâtre. Alexandre Dumas venait de donner l’exemple par son Benri III, et, dès lors, tous les dramuturges, vaudevillistes et autres, de puiser à pleines mains dans les chroniques des siècles passés. D’Aubigné, Castelnau, Brantôme, le Journal du sieur de l’Estoile furent exhumés des bibliothèques et sommés de fournir des conspirations, des massacres, des duels, des séductions, des histoires libertines, des scandales, et tout le bagage de matières à drames, à comédies ou à vaudevilles. C’est sous l’influence de cet engouement pour le xv* et le xvi» siècle, et aussi sans doute pour répondre à la prédilection des théâtres pour ces époques, que deux auteurs de talent, MM. Frédéric Soulié et Badon, imaginèrent de mettre sur la scène les amours et les tours de nassepasse des dames galantes du xvie siècle, les belles fraises des gentilshommes appartenant à monseigneur d’Anjou, et les aruuebusades du camp catholique et du camp huguenot. Leur Aventure, qui se passe, comme le titre l’indique, sous le rèene de Charles IX, le règne le plus défavorable et le moins gai de nos annales, n’offre rien de vrai, -ni même de vraisemblable. C’est l’histoire d’une certaine comtesse de Nangis, qui, devenue veuve et propriétaire de la moitié d’une province, se prit de belle passion pour Hector, duc de Rohan, un calviniste renforcé, contraint de fuir avec sa mère au delà du détroit. Il.se peut que les annales historiques de 1560 à 1574 fassent mention de cette M«’« de Nangis, d’Hector et de M">« de Sauves ; mais, à coup sûr, il faut une grande bonne volonté pour s’intéresser à ce monde, et le suivre à travers ses petites passions, ses petites haines, ’ ses petits intérêts. Si encore l’imagination des auteurs avait suppléé au vide de l’histoirel Mais en généra !, a l’exception du second acte qui renferme quelques détails spirituels et des intentions plaisantes habilement indiquées, tout le reste n’est qu’une succession de scènes

Aventure sous Charter IX, ditM.J. Janin, dans sa longue et amom< : use étude sur Frédéric Soulié, se ressent des misères et des ennuis de la collaboration. La gaieté en est triste, l’aventure commune, le style trivial. À travers ces bals et ces carrousels, les deux auteurs laissent entrevoir la SaintrBarthélemv, de funeste et horrible mémoire. On voit là-dedans toutes sortes d’héroïnes et de héros qui commençaient déjà à se passer de mode : Mme de Sauves, M""* de Nangis, M. de Rohan, M. de Nevers. Chaque scène et chaque mot de ce drame trahissent l’inexpérience de M. Badon et le profond ennui de Frédéric Soulié. • M. J. Janin n’est-il pas un peu partial en faveur de son client, et ne.serait-il pas plus juste de faire peser une égale part de responsabilité sur les deux auteurs ?

Aventure do Rcnramoucbe (bnb)Jb«’ Avveft-

tura di Scaramuccia), opéra-bouffe en trois actes, musique de Frédéric Ricci, composé vers 1840. Ce charmant ouvrage a obtenu du succès sur tous les théâtres de l’Europe et n’est pas assez connu en France. Le livret met en scène les mœurs du théâtre. Les pris-