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formes. Dans ce système, l’assiégeant commence ses travaux a partir du point où le feu fie l’assiégé ne peut l’inquiéter, et il les pousse peu à peu, en s emparant successivement des ouvrages détournés, des ouvrages avancés et des dehors, jusqu’il ce qu’il arrive au corps de place. Ces travaux sont de plusieurs espèces. Les principaux sont : les tranchées’ou cheminements, les parallèles, les batteries, les cavaliers de tranchée, l’es descentes de fossé et les mines. (V. ces mots.) On appelle aussi attaque l’ensemble des tranchées cjui se dirigent sur Un saillant, et, dans un siège, if y a autant d’attaques que de saillants attaqués. En termes de Fortification, on donne le nom de terrain des attaques au terrain occupé par les fortifications a’une place, et à celui qui est en avant dans un certain rayon. V. Siège pour plus de développements.

ATTAQUÉ, ÉE, (a-ta-ké) part, pass. du v. Attaquer.. Contre qui on dirige une attaque de vive force : La ville était attaquée sur trois points à la fois. Notre centre, attaqué par. des forces supérieures, fut obligé de plier. Un prince, dont la ville est bien fortifiée et gui est aimé de ses sujets, ne doit pas craindre d’être’attaqué par L’ennemi. (Machiavel.) Attaqué par un général comme Scipion, Car’thage se trouva sans force. (Boss.) Beaumarchais ajté attaqué par des assassins auprès de Nuremberg. (La Harpe.)

— Par anal. Atteint, frappé d’une maladie : Être'attaqué de la goutte. Être attaqué d’une, névrùiyie.’Le malade est un sot ; d’au’iànt que dans là maladie dont il est attaqué, ce n’est pas la tète, selon Galien, mais la rate guidoit lui faire md[l. (Mol.) N’avancez pas, vous êtes auprès d’un malheureux attaque de la lèpre. (X/de Maistre.),

Être attaqué dé l’a poitrine, Être poitrinaire, phlhisique.

— Parext. Que l’on cherche à renverser, à détruire par des moyens plus ou moins directs : L’idolâtrie. est attaquée de tous côtés..(Boss.) La pudeur des vierges chrétiennes fùétait pas moins attaquée que leur foi, (Boss.) C’est la destinée des grands hommes d’être attaqués par l’envie. (Pléch.) La reputalion personnelle de Sallusie a été beaucoup plus attaquée encore gueses écrits. (La Harpe.) Jamais il n’est arrivé à’M. de Voltaire de défendre ses écrits attaqués de tous côtés. (La Harpe.) Oui eût jamais pensé que les saintes lois de la famille seraient un jour attaquées ? (Do Noailles.) il Que l’on cherche à, ébranler, a gagner, à amener à ses vues, à faire dévier de sa propre voie : On peut douter de la vertu d’une femme qui n’a pas été attaquée, (St-Evrem.) J ? n Amérique, si les femmes sont pures, on ne saurait dire qu’elles sont’vertueuses,. cart elles ■ ne sont point attaquées. (G. de Beaumont.)..

- Prov. Bien attaqué, bien défendu, La défense a.bien répondu à l’attaque.— Mus. Commencé, en parlant d’un morceau musical : C’était une femme gui s’évanouissait à la première sonate attaquée sur le clavecin. (R. de Beauvoir.)

ATTAQUER v. a. ou tr. (a-ta-ké — du lat. attinyere, atteindre.’Quelques-uns donnent à ce verbe la manie étymologie qu’à attacher ; suivant d’autres, ce mot ne serait qu’un mimotoeisme dérivé de thaka, mot hébreu qui signifie sonner de la trompette ; d’où seraient venues les expressions attaquer’l’ennemi,

— attaquer une place, aller à l’attaque, actions qui s’exécutent au son de la trompette). Assaillir, diriger une attaque à main armée contre, commencer la guerre contre : Attaquer une armée. Attaquer une place forte. Attaquer une flotte, un vaisseau. Attaquer

d’un bois. Memnon voulait qu’on allât attaquer les Grecs chez eux. (Boss.) Nous allons attaquer la Flandre ; les Hollandais se joindront aux Espagnols : Dieu nous garde des Suédois, des Anglais, des A llemands ! (Mme de Scv.y Sans préparatifs et sans ressources, vous voulez attaquer’une nation redoutable par le nombre de ses soldats et de ses vaisseaux. (Barthél.) L’Angleterre « ’attaque pas le territoiré de tous les peuples, mais elle en attaqué le commerce ou jtar la force, ou par la

Attaquant dans li

Il Provoquer quelqu’un au combat ; s’élancer sur lui avec l’intention de le tuer, de le blesser ou de le battre : Il est honteux ^’attaquer, de maltraiter une faible femme. Les lions ne font point la guerre aux lions, ni les tigres aux tigres ; ils « ’attaquent que les animaux d’espèce différente. (Fèn.) Le lion « ’attaque jamais l homme, à moins qu’il ne soit provoqué.

tfiufr.)

reste des mortels,

quartiers,

La Fontaine.

— Braver, insulter :

Croyez-moi, plus j’y pensa, et

m.

— Commencer, entreprendre : Attaquer un sujet. J’aime à attaques certains chapitres avec certaines gens. (M « ’ » de Sév.)

— Entamer, commencer à manger : Attaquer un pâte, un jambon, un gigot. Madame, si vos yeux ne me trompent pas, vous accepterez un morceau de cette charlotte : et je vais Vattaquer en votre faveur. (Brill.-Sav.) À sept heures, on attaqua les huîtres. (Balz.)

— Ronger, altérer, détériorer : Les charançons attaquent le blé. Les acides attaquent les métaux. La rouille attaque le fer. (Acad.)

L’air qu’on respire loi m’attaque les poumons.

— Commencer à sévir, en parlant de l’atteinte, de l’action des maladies : L’asthme, le catarrhe ATTAQUENT généralement les vieillards. Il est certaines maladies qui n’attaquent que la populace. (Volt.) Le mal attaquait successivement toutes les parties du corps. (Barthél.)’

A souvent sans péril attaqué son enfance.

Racine.

-r Fig. Chercher ou tendre à détruire : Si le roi attaque l’hérésie, ce n’est pas qu’il la craigne. (Boss.) Fuyez les plaisirs gui attaquent la vertu. (Fén.) Le naufrage et la mort sont moins funestes que les plaisirs gui attaquent la vertu. (Fén.) Une faut attaquer les passions des hommes que quand elles commencent à s’affaiblir. (Fén.) Tout ce qui rappelle l’homme à son origine attaque par le fondement toutes ses passions. (Mass.) Tous les reproches qu’on fait à la philosophie attaquent l’esprit humain. (J.-J. Rouss.) Celui qui connaît la vérité doit attaquer l’erreur. (Dumarsais.) Les couvents attaquent la population dans sa racine. (Napol. Ier.) Niveler les conditions du travail, c’est attaquer l’échange dans son principe. (Bastiat.) Lorsqu’on n'attaque que l’injustice, on triomphe tôt ou lard. (Lamenn.) Nuire aux progrès des sciences, c’est attaquer la liberté dans sa source. (J. Sim.) On « ’attaque pas les abus pour les renverser, mais pour les conquérir. (A, Karr.)

N’attaquez pas ma gloire avec tant de fureur.

Ne pouvant l’attaquer avec les bras d’Hercule.

Il Critiquer incriminer, dire du mal de : attaquer un auteur sur ses ouvrages. Attaquer un homme sur sa probité, sur sa moralité. Ils attaquent la mémoire de votre père. (Vaugolas.) Nous résolûmes, dans un conseil qui fut tenu chez madame la Palatine^ de ne pas laisser respirer le cardinal, et de l attaquer dès le lendemain de l’ouverture du parlement. (De Retz.) Marins ne cessait (^’attaquer l’orgueil de la noblesse. (Boss.) La médisance ne peut attaquer aucun endroit de sa vie. (Boss.) Vos détractions et vos censures attaquent peutêtre des personnes qui font une profession publique de piété, et dont ceux gui vous écoutent respectent la vertu. (Maas.) Quand Mélanthe manque de prétexte pour attaquer les autres, il se tourne contre lui-même. (Fén.) Quand on attaque mes ouvrages, je n’ai rien à répondre, c’est à eux à se défendre, tant bien que mal ; mais guand on attaque publiquement ma personne, mon honneur, mes mœurs, c’est signer ma honte que de demeurer dans le silence. (Volt.) J’aime mieux que mon ennemi m’attaque à force ouverte, gue de venir en trahison « (’attaquer par derrière. (J.-J. Rouss.) On a souvent attaqué Platon comme philosophe, on l’a toujours admiré comme écrivain. (Thomas.) Je « ’ai attaqué ai les savants gue je respecte, ni les sciences qui ont fait la consolation de ma vie. (B. de St-P.) Fox attaqua le discours de, Pitt avec une merveilleuse habileté. (Villem.) Attaquer Chapelain ! ah ! c’est un si bon homme.

Cherchons, pour Vatlaquer, quelque endroit plus sen-sibte. Racike.

…… Aucune ingrate envie

N’attaquera le cours d’une si telle vie.

Corneille.

uvez accabler d’infamie,

Corneille.

Un clerc pour quinze sous, sans craindre le holà, Peut aller au parterre attaquer Attila.

BOILEÀU.

Que dans tous tes pamphlets nul nom propre n » sonne ; Attaque donc le vice, et n’attaque personne.

— Arguer d’erreur, de fausseté : Attaquer un arrêt, un jugement. Attaquer -un acte, un contrat. Je « ’attaque pas la solidité de ces preuves. (Pasc.)

— Provoquer sur certain sujet, adrosser la parole pour exciter à parler : La reine m’attaque toujours sur vos enfants et sur mon voyage en Provence. (M">e de Sév.) La reine m’attaqua la première. (M » de Sév.) n Ce sens est particulier au xvne siècle, il Attaquer quelqu’un de Faire avec quelqu’un assaut de : Il arrive une manière de joli cœur, qui s’établit derrière nos chaises, et qui nous attaqui* de conversation. (Mme de Créqui.) Je ne suis point personne à reculer quand on m'attaque d’amitié.—Et lorsque c’est d’amour qu’on vous attaque ? (Mol.) il Cette locution a vieilli. I

ATT

Attaquer quelqu’un de parole, Le tancer, l’apostropher, l’injurier.

— Chercher à gagner, à séduire, à amener à ses fins : Attaquer quelqu’un par le sentiment. Les femmes ont eu de la beauté dès qu’elles ont su se respecter assez pour se refuser à tous ceux qui ont voulu les attaquer par d’autres voies que par celle du sentiment. (Buff.)

Attaquer quelqu’un dans ses derniers retranchements, Le pousser à outrance, ne rien épargner pour triompher de lui. il Fig. Lui porter atteinte dans ce qu’il a de plus cher : La moquerie attaque l’homme dans son dernier retranchement. (Là Bruy.)

— Absol. Prendre l’initiative d’une guerre, d’un combat : Ce n’est pas celui qui attaque, c’est celui qui provoque qui a le premier tort. Entre les sociétés, le droit de défense naturelle entraîne quelquefois la nécessité d’ATTAquer. (Montesq.) Dans la guerre de montagnes, celui qui attaque a du désavantage. (Napol. 1er.) Si on a dessein d’enlever la position, on doit attaquer brusquement, pour ne pas laisser à l’ennemi le temps de se préparer à la défense. (Lecouturier.)

On attaque, on renverse, on pille, on assassine.

Il Critiquer, blâmer : La critique est une chose bien commode : on attaque avec un mot ; il faut des pages pour se défendre. (J.-J. Rouss.) S’il A souvent ATTAQUÉ, il n’a jamais haï : il ne détestait— dans ses adversaires que leurs théories. (Mignet.) il Chercher à séduire quelqu’un, s’efforcer de l’amener à ses vues : On a établi que c’est aux hommes à attaquer et aux femmes à se défendre, parce que les hommes se défendraient trop bien. (La Font.) La femme provoque et l’homme attaque. (Laténa.) La femme se défend avec ses pleurs, elle attaque avec ses charmes. (Deseuret.)

— Prov. Attaquer le taureau par les cornes. Se présenter hardiment au danger ; affronter résolument une difficulté, l’entreprendre par ce qu’elle offre de plus redoutable.

— Jurisp. Attaquer quelqu’un en. justice, Intenter une action judiciaire à quelqu’un : Quel homme sera assez éloigné des mœurs de son pays pour attaquer sa femme en justice 1 (Napol. I « .)

— Mar. S’approcher de se diriger sur : Attaquer une île, un cap, une cote. Attaquer

— Art milit. Attaquer l’arme, Saisir le fusil par un mouvement brusque, quand on fait l’exercice : Attaquez vivement votre arme de la main gauche.

— Chass. Attaquer un animal, Le mettre sur pied à l’aide des chiens et le lancer.

— Equit. Attaquer un cheval, Le piquer vigoureusement avec les éperons.

— Mus. Emettre, en parlant d’un son : Il faut attaquer ces notes avec plus de vigueur. Vous attaquez ce fa trop mollement. H Bien attaquer la corde, La faire vibrer avec force et j ustesse.

S’attaquer, v. pr. Être attaqué, atteint, affecté : Ses facultés intellectuelles, ses poumons commencent à s’attaquer.

— S’assaillir mutuellement, se jeter l’un sur l’autre : Les deux armées s’attaquèrent avec la même impétuosité. Ils s’attaquèrent l’un l’autre avec fureur. (Acad.)

S’attaquer à, Diriger ses attaques, ses efforts contre : S’attaquer à un homme inoffensif. S’attaquer à plus fort que soi. S’attaquer au mérite. Il ne faut jamais s’attaquer aux absents. Le caractère de l’envie est de s’attaquer aux plus louables actions. (St-Evrem.) Ces messieurs voulaient bien qu’on sût qu’il ne faisait pas bon s’attaquer à eux, et que leurs amis ne leur manquaient pas dans le besoin. (Boss.) Il ne s’attaque point À son maître, pour faire briller sa suffisance. (J.-J. Rouss.) Tibère n’osa s’attaquer à ma personne, parce qu’il me crut assez aimé des soldats pour n’être pas attaqué impunément. (Villem.) Ils s’attaquent tous, qui plus, qui moins, k la propriété, pour tenir l’espèce de gageure qu’ils —'

'faite en promettant d accomplir une révolution — ~’~le. (Thiers.) Il ne faut jamais s’attaquer autorités j tant qu’elles sont en place.

(Th. Leclercq.) S’attaquer a vous ! concevez vous une pareille chose ? (Scribe.) L’homme qui s’attaque à ce qui— est fort est grand, car il est brave. (G. Sand.)

S’attaquer d mon choix, c’est s’en prendre a moi-même. Corneille.

rendu si vl

! s à la a.

Toi qu’on n’a jamais vu les ai

Corneille.

On souffre aux entretiens ces sortes de combats, Pourvu qu’à la personne on ne t’attaque pas.

Déjouer des bigots la trompeuse grimace

C’est s’attaquer au ciel Boileao.

S’attaquer de Se provoquer l’un l’autre avec : Après avoir parlé avec circonspection des affaires du temps, ces messieurs s’attaquèrent de plaisanteries qui me mirent au fait d’une partie de leur biographie. (Brill.-Sav.)

— Syu. Attaquer, nmmillir. V. ASSAILLIR.

— Antonymes. Défendre, protéger, repousser, résister, riposter, soutenir.

■^AUUS. littér. Attaquer Gbapolaiol « ni

une ! Vers ironique de

Attaquer Chapelain ! ah ! c’est wn si bon homme !

11 est vrai, s’il m’eut cru, qu’il n’eût point fait de vers ; 11 se tue a rimer : quén’écrit-il en prose ? VoilA ce que l’on dit. Et que dis-je autre chose ?. En blâmant ses écrits, ai-js d’un style affreux Distillé sur sa vie un venin dangereux ?… Ce vers, devenu proverbe, prouve.la supériorité avec laquelle Boileau savait manier l’ironie, et ridiculiser un homme au moyen d’une seule rime. L’application en est toujours plaisante :

■ Le public s’est trompé sur la partie de ma critique, en cherchant une intention maligne au fond de mes éloges. Je le dis donc en termes qui ne souffrent plus d’équivoque : cette tragédie est pleine de pathétique, de scènes émouvantes, de vers qui donneraient de l’humeur à Racine :

Attaquer Chapelain ! ah ! c’est un si bon homme ! (Itevue de Paris.)

ATTAQUEUR s. m. (a-ta-keur — rad. attaquer). Celui qui fait ou dirige une attaque : Il y a de si-pauvres attaqueurs de places qu’ils travailleroyent deux mois à former seu-, lement un ravelin. (Lanoue.) Vieux.

ATTAR (Ferid Ed-Din Mohammed ben Ibrahim el Attar Ennichabouri), un des plus célèbres poètes’religieux des Persans, né l’an 513 de l’hégire (1119 de J.-C), dans le village de Kerken, près de la ville de Nicnabour, dans le Khorassan, sous le règne de Sandjar ben Melikschah. Il avait succédé à son père dans le commerce des épices ou des parfums, ainsi que l’indique son nom de Attar (droguiste). Converti par un derviche qu’il rencontra par hasard, il ferma sa boutique et s’adonna à la vie contemplative. Après un pèlerinage à la Mecque, il écrivit un livre intitulé Tezkiràt el aouliga, ou Faits mémorables des amis de Dieu. En outre, il e, st l’auteur d’un grand nombre de poèmes religieux et mystiques, qui lui valurent une prompte et grande réputation. Devlet Schah pense qu’Attar a laissé environ quarante livres de poésies, mais que beaucoup ont été perdus. Ce qui reste peut encore être évalué a cent mille vers ; ce qui fait dire à son biographe : • Quelle mer, dont les vagues ont jeté tant de perles de pensées sur le rivage de la viet » Attar périt dans un âge avancé, lors de l’invasion de la Perse par les Mongols, que commandait Gengis-Khan. Ses œuvres les

S lus connues sont : Mantiq-et-taïr, le Langage es oiseaux, poBme mystique excessivement obscur ; Djanaher ezzât, les Essences de la substance ; un Diwan, ou choix de morceaux fugitifs ; Bulbul namè, le Livre du rossignolUchtur namè, le Livre du chameau ; Lissan et ghaïb, la Langue mystérieuse ; et surtout son Pend namè, ou Livre des bons conseils, qui jouit en Europe d’une certaine popularité, et qui a été traduit en français et publié avec le texte original par Sylvestre de Sacy.

ATTARDÉ, ÉE (a-tar-dé) part. pass. du v. Attarder. Qui est en retard, qui s’est mis en retard, qui se retire à une heure avancée : Quelques maraîchers attardés passaient au galop pour se rendre à la grande halle. (Balz.) Il ne resta bientôt plus sur la place que quelques groupes de causeurs attardés. (L. Enaulï.)

.. Le voyageur attar.

— Par anal. En parlant des choses, qui arrive ou se montre plus tard que d’autres choses de même nature : Le ciel était parfaitement serein ; quelques étoiles attardées s’y éteignaient sur divers points. (V. Hugo.) Les merles couraient dans les fourrés du jardin ; les chrysanthèmes étaient prè-r de fleurir ; quelques roses attardées frissonnaient dans l’air du matin. (J. Sandeau.)

— Fig. Arriéré dans la voie du progrès : Justice et vérité, combien qu’elles soient attar-. dées, toujours en la fin par ta bonne grâce de Dieu sont et demeurent maistresses. (Monstrelet.)

Poëtes par nos chants, penseurs par nos idées, Hâtons vers la raison les âmes attardées.

V. HUGO.

ATTARDER v. a. ou tr. (a-tar-dé — rad. tard). Mettre en retard : Attarder quelqu’un. Toutes ces commissions « ’attarderaient trop.

— s’attarder, v. pr. Se mettre en retard, se mettre dans le cas de rentrer à une heure avancée : Il est dangereux de s’attarder ici pendant l’hiver. Si je lui faisais perdre son chemin, il faudrait bien qu’il s’attardât un peu avec moi. (G. Sand.) Quand avril a vu tomber sa couronne de primevères, le faucheur s’attarde avec amour dans le bois. (A. Houssaye.)

Par ext. : Pourquoi enviaii-on à ce vieillard cette unique et amère douceur de s’attarder un peu sur une terre où il était né ? (L. Blanc.)

— Fig. Nuire à ses progrès, les empêcher : Se livrer trop aux plaisirs de la jeunesse, c’est s’attarder dans le chemin de la gloire. (Lav.)

S’attarder à, Perdre son temps à, s’arrêter à :

Ne nous attardons pas d plus de fariboles.

Il Néol.

— Antonyme. Avancer.