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l’autre, l’émanation, est destructive de l’hypothèse proposée sur la constitution simple de la cause. L’hypothèse de deux principes, l’un simple, immatériel, indivisible et actif, et l’autre matériel, complexe et passif, est résolue négativement par l’expérience et la raison. « Par l’expérience, en ce que l’existence du principe actif n’étant fondée que sur le préjugé établi à priori contre l’activité spontanée de la matière, dès l’instant que l’activité propre de celle-ci est démontrée par l’expérience, l’hypothèse du principe immatériel tombe devant les faits, car il n’est plus nécessaire. Par la raison, en ce que l’être immatériel emprunté aux spiritualistes, n’étant point, par sa constitution simple et indivisible, logiquement capable d’action en lui-même, n’est pas, à plus forte raison, capable d’agir extérieurement. »

Voilà le terrain déblayé : toute cause spirituelle s’est évanouie ; il s’agit maintenant de construire le monde avec les seuls atomes ; il faut voir M. Lemaire à l’œuvre. Les atomes d’Epicure n’avaient que de l’étendue et du mouvement ; cela ne suffît pas à M. Lemaire pour faire une cause première ; il leur donne, en outre, et c’est là le côté original de sa doctrine, il leur donne de la science, « une science non apprise, une science éternelle, immédiate, spontanée, qui ne dépend de l’acquisition d’aucune idée préalable, qui précède, domine et guide la science réfléchie, et qui se révèle dans tous les êtres sous le nom d’instinct. » Cette science des atomes est bien, il faut l’avouer, aussi difficile à comprendre que l’action créatrice ou organisatrice d’un principe spirituel ; mais, grâce à ce précieux attribut, la finalité et l’intelligence ne sont pas bannies de la nature, comme dans l’ancien atamisme, et méme dans l’atomisme allemand contemporain ; l’atomisme de M. Lemaire ne connaît pas le hasard ; il est vitaliste et non mécanique.

Avec ses atomes étendus, spontanément actifs, et pourvus d’une science instinctive, M. Lemaire n’est pas embarrassé pour expliquer tous les phénomènes de la nature. Sans ces attributs de la cause première, nombre, étendue, force et science, on ne saisit aucun rapport entre l’effet-univers et cette cause. Aux monades de Leibnitz, il manque l’attribut géométrique, l’étendue ; à la substance de Spinosa, qui est tout à la fois étendue et pensée, il manque le nombre, condition de l’activité. Voici maintenant les conséquences que M. Lemaire tire de sa doctrine. Il voit une corrélation entre l’idée théiste, l’idée d’autorité et l’idée monarchique, d’une part : entre l’idée atomiste, l’idée d’association et l’idée démocratique, d’autre part. Pour démocratiser le genre humain, dit-il, il démonarchiser l’univers. Ses atomes lui apparaissent comme un peuple immense, infini, d’êtres éternels, tous immuables, tous égaux ; comme une démocratie éternelle, dans laquelle aucun citoyen ne s’élève au-dessus de l’autre, dans laquelle aucune puissance ne peut se manifester que par l’association. La pleine indépendance de l’homme est le corollaire direct de l’impersonnalité de la cause universelle. Plus de fantômes surhumains, surnaturels ; plus de maîtres ni sur la terre, ni dans les régions de l’espace qu’on appelle mystiquement le ciel ; plus de genoux ployés, plus de regards baissés devant l’arbitraire divin. Par l’essence même de son être, par les éléments qui le composent, l’homme fait partie intégrante du souverain du monde.

ATOMISTE s. m. (a-to-mi-ste ― rad. atome). Philos. Partisan de l’atomisme.

— Adjectiv. Qui professe l’atomisme : Plusieurs philosophes de l’ancienne Grèce étaient atomistes. Tous les philosophes atomistes étaient et sont de nos jours de francs et outrecuidants athées. (Le P. Ventura.)

ATOMISTIQUE adj. (a-to-mi-sti-ke ― rad. atomisme). Philos. Qui concerne l’atomisme, qui a rapport à l’atomisme : Système atomistique. Philosophie atomistique.

— Chim. Se dit de la théorie qui considère les corps comme tirant leur nature de celle même des atomes dont la combinaison les a formés.

— s. f. Théorie chimique d’après laquelle tous les corps seraient composés d’atomes, particules matérielles d’une petitesse telle qu’elles échappent à nos sens, et dont les formes propres, ainsi que les propriétés spéciales, détermineraient la nature même des corps.

ATOMO s. m. (a-to-mo). Métrol. Mesure de longueur italienne valant un millimètre. Pl. Atomi.

ATOMOGASTRE s. m. (a-to-mo-ga-stre ― du gr. atomos, atome ; gastêr, ventre). Entom. Genre d’insectes diptères brachocères, voisin des mouches, et qui habite la France et l’Allemagne.

ATOMOGYNIE s. f. (a-to-mo-ji-nî — du gr. atomos, indivisible ; gunê, femelle). Bot. Ordre de la didynamie, comprenant les genres dont l’ovaire n’est pas divisé extérieurement, et qui correspond à l’angiospermie de Linné.

ATOMOLOGIE s. f. (a-to-mo-lo-jî — de atome, et du gr. logos, discours). Chim. Nom donné par Ampère à l’étude des forces que les molécules de la matière exercent les unes sur les autres.

Encycl. Dans la classification d’Ampère, l’atomologie est une science de troisième ordre, appartenant à l’embranchement des sciences physiques, sous-embranchement des sciences physiques proprement dites. Elle se place à la suite, et suppose l’étude de la physique expérimentale, de la chimie et de la stéréonomie ou physique mathématique, « car on ne peut, dit Ampère, remonter convenablement aux causes des phénomènes, aux forces moléculaires qui les produisent, qu’après avoir acquis dans la physique expérimentale une connaissance générale des propriétés des corps ; dans la chimie, celle des éléments dont ils se composent, et surtout qu’après avoir demandé à la physique mathématique les lois des phénomènes, puisque la pierre de touche de toute hypothèse sur le mode d’action des forces moléculaires est dans la détermination, à l’aide du calcul, des diverses valeurs qui doivent prendre dans cette hypothèse les qualités des corps à mesure que varient les circonstances dont elles dépendent, et dans la comparaison des résultats ainsi obtenus avec ceux que fournit l’expérience. »

ATOMOLOGIQUE adj. (a-to-mo-lo-ji-ke — rad. atomologie). Chim. Qui a rapport à l’atomologie.

ATOMOLOGISTE s. m. (a-to-mo-lo-ji-ste — rad. atomologie). Celui qui se livre à l’atomologie, qui s’occupe de cette science.

ATOMOSIE s. fr. (a-to-mo-zî — du gr. atomos, atome). Entom. Genre d’insectes diptères, voisin des zaphries ; la plupart de ses espèces habitent le Brésil.

ATONDO Y ANTILLON (D. Isidore), amiral espagnol, vivait dans le xviie siècle. Il est connu surtout par ses expéditions pour soumettre la Californie à la couronne d’Espagne. Il commença l’entreprise difficile de la colonisation de ce pays, qui ne fut enfin réalisée qu’à la fin du xviie siècle, par ses successeurs dans le commandement.

ATONE adj. (a-to-ne — du gr. a priv. ; tonos, ton). Fixé, immobile, sans expression, en parlant de l’œil, du regard : Œil atone. Regard atone. Il avait des yeux mornes, atones, aux regards accablés. (Th. Gaut.) L’œil du vieillard continua de demeurer atone. (Alex. Dum.) Ses yeux, constamment restés ouverts et atones, reprirent leur regard. (Alex. Dum.) Douglas suivit dans les yeux atones du tailleur les progrès de l’ivresse. (Alex. Dum.) La femme ne bougeait pas ; ses yeux atones ne pouvaient se détacher de ces deux figures endurcies et pâles. (E. Souvestre.) || Inerte, sans vie, sans vigueur, sans énergie : Dieu vous garde d’une vie atone et sans combats, où les ailes de l’aigle ne trouvent pas assez d’espace ! (Balz.)

— Rem. Ce mot, dont l’introduction dans notre langue ne remonte qu’à une vingtaine d’années, ne manque ni d’énergie ni d’expression.

ATONIE s. f. (a-to-nî — rad. atone). Méd. Défaut de ton, faiblesse des organes, et particulièrement d’un organe contractile : Tout excès prédispose à une atonie générale. Latonie de l’estomac a des causes nombreuses et diverses. Quelques praticiens ont vanté l’usage de l’ail dans les rétentions d’urine, et surtout dans celles qui dépendent de latonie de la vessie. (Richard.)

— Fig. Inertie morale ou intellectuelle : Les nations ont, comme les individus, leurs accès de fatigue et datonie (De Montalembert.) Un exercice immodéré du notariat conduit nécessairement à l’obésité et à latonie morale. (Fr. Soulié.) L’ennui est une langueur de l’âme, une atonie intellectuelle qui succède aux grandes émotions ou aux grands désirs. (G. Sand.) Il y a, chez les nations, comme chez les individus, des époques inflammatoires et des stases datonie. (Virey.)

. . . . . . . . Une flasque atonie
A détendu partout la fibre du génie.
Barthélémy.

ATONIFICATION s. f. (a-to-ni-fi-ka-si-on — du fr. atonie, et du lat. péri, devenir). Méd. Action de faire tomber un organe dans l’atonie.

ATONIQUE adj. (a-to-ni-ke — rad. atonie). Méd. Qui lient a l’atonie, qui a rapport à l’atonie : Langueur atonique.

Ulcère atonique, Celui où les actions vitales sont languissantes, ji Médicament atonique, Celui qui calme l’état d’excitation organique. Peu usité dans ce dernier sens.

— Gramm. Lettre atonique, Lettre qui n’a pas de son, qui ne se prononce pas : Il mettoit, l’accent sur les lettres muettes ou atoniques. (Ch. Nod.) Peu usité.

ATOPE s. f. (a-tc-pe — du gr. atopos, insolite). Entom. Uenre de coléoptères pentamèros malacodermes, qu’on trouve, mais rarement, dans les régions montueuses de la France.

ATOPIDE adj. (a-to-pi-de — du fr. atope, et du gr. eidos, aspect). Entom. Qui ressemble à une atopo.

— s. f. pi. Sous-tribu de coléoptères pentamères malacodermes, ayant pour type le genre atope.

ATOSSA, fille ainée de Cyrus, roi de Perse, épousa d’abord, selon la coutume des anciens souverains asiatiques, Cambyse, son propre frèrn ; ensuite, le mage Sinerdis ; enfin, lorsque cet usurpateur eut été chassé du trône, elle se maria en troisièmes noces avec Darius, le nouveau possesseur du plus grand empire du monde. C’était en l’année C21 àv.


J.-C. De ce mariage naquirent Artabarzane et Xerxès.

Darius, que les lauriers de Cyrus empêchaient de dormir, rêvait d’agrandir ses États et songeait, après s’être emparé de Babylone, à faire la guerre aux Scythes, lorsque ses armes furent détournées des peuplades qui campaient le long des côtes du Pont-Euxin et dirigées vers la Grèce par les conseils d’Atossa. Voici en quelles circonstances : atteinte d’un cancer au sein, la reine avait mandé au Êrès d’elle un médecin grec célèbre, nommé amocèle, lequel la guérit, et, par cette guériso’n, acquit auprès d’elle une haute influence. Or, Damocèle avait été banni de sa patrie et il voulait la revoir, la revoir à tout prix. Pour arriver a satisfaire son désir, il ne craignit pas de former un projet criminel, l’envahissement de la Grèce par la Perse. Bientôt, et sans peine, il avait fait entrer Atossa dans ce projet.

Un jour donc que Darius était auprès de la reine, celle-ci lui dit : ■ Il est temps de signaler votre avènement au trône par une entreprise qui vous attire l’estime de vos sujets. Il faut aux Perses un conquérant pour souverain. Détournez leur cuurage sur quelque nation, si vous ne voulez pas qu’ils le dirigent contre vous. » Darius ayant-répondu qu’il se proposait de déclarer la guerre aux Scythes : « Us seront à vous, ces Scythes, répliqua la reine, dès que vous le voudrez. Je désire que vous portiez vos armes contre la Grèce, et que vous m’ameniez, pour les attacher à mon service, des femmes de Lacédémone, d’Argos, de Corinthe et d’Athènes. »

Darius fit partir aussitôt pour le pays dont Atossa ordonnait la conquête ; et pour se faire rendre un compte exact des lieux, cinq Perses ayant pour guide Damocèle. Mais celui-ci, çendant le voyage, disparut tout à coup, peut-être saisi par le remords. Et quand les envoyés de Darius furent de retour à Suze, Atossa avait oublié sa fantaisie d’avoir des esclaves grecques.

Mais bientôt Hippias, l’ancien tyran d’Athènes, viendra réveiller cette fantaisie, et cette fois Darius, irrité d’ailleurs de l’appui prêté par la Grèce à ses sujets rebelles, donnera a son gendre Mardonius l’ordre de le précéder en Europe.

Si donc Atossa ne fut point la cause — cette cause est dans le- besoin d’agrandissement, d’envahissement qui fut naturel à toutes les dominations asiatiques — on peut dire du moins qu’elle fut l’occasion des guerres médiques, cette lutte sanglante, cette épopée grandiose que doit raconter Hérodote, I Homère de l’histoire, suivant l’expression de M. Philarète Chasles.

Atossa, suivant Ussérius, est la Vasthi de l’Écriture.

ATOSSA, petite-fille de la précédente, c’est-à-dire fille d’Artaxerxès Mnémon, celui qui, après la bataille de Cunaxa (401), accepta des Grecs le traité en vertu duquel ceux-ci purent commencer à travers l’Asie cette mémorable retraite des dix mille qu’a immortalisée Xénophon. Elle épousa son propre père, qui avait conçu pour elle une criminelle passion.

ATOTE s. m. (a-to-te). Bot. Genre de plantes de la famille des euphorbiacées.

ATOUNIS, nom d’une peuplade arabe qui habite l’Égypte orientale, entre le Nil et la mer Rouge, depuis l’isthme de Suez jusqu’à la vallée de Kosséir ; elle est divisée en plusieurs tribus, parmi lesquelles les plus importantes sont les Beni-Oassel et les Mahazes.

ATOUR s. m. (a-tour — rad. atoumer). Tout ce qui sert à la parure des femmes. Il’ ne s’emploie guère qu’au pi. : Elle avait ses plus beaux atours. (Acad.) Quand on n’achète point un visage neuf, les atours ne peuvent faire un bon effet. (Mme de Sév.) Le pont était couvert d’un las de jolies filles curieuses, souriantes dans leurs plus beaux atours. (V. Hugo.) Sur le perron se tenait Marthe, parée de ses plus beaux atours du dimanche. (H. Bertlioud.)

Dégrafez-moi cet atour des dimanches.

La Fontaine. Le deuil enfin sert de parure, En attendant d’autres atours.

La Fontaine. L’autre, pour se parer de superbes atours,

ïlement qu’on disait l’i ce devint par extension la parure, en général, des hommes comme des femmes, s’appliquant aux vêtements de soie comme aux armures d’acier. (L. de Laborde.)

— Par anal. Tout ce qui sert de parure, d’ornement à une chose quelconque : Ih né de tous ses atours, les voiles déployées, les cordages harmonieusement ajustés, comme une

jeune fille qui accourt à la danse, le v glisse empressé et joyeux sur la mer. (C«se Mor — Femmes d’atour, garçons d’atuur, Celles, ceux qui étaient chargés de garder les robos et les parures des princesses. Ne se dit plus guère aujourd’hui que sous sa première forme et comme syn. de femmes de chambre. Il Dame d’atour, Dame chargée de présider à la toilette d’une-reine, d’une princesse, etc.:. La charge de dame d’atour est la première après celle de la dame d’honneur. (Acad.) La reine A une se tourna du côté de milady Mesham,

Sa DAME D’ATOUR. (Volt.).,

... Les dames d’atour, pour qui tout prince est beau.

Pour tirer un souris de ce jeune squelette.

Baudelaire.

— Se dit poétiquement de ce qui sert à embellir une personne :

La négligence

Pour cette fois fut sa dame d’atour.

La Fontaine. Plus l’obstacle est puissant, plus on reçoit de gloire, Et les difficultés dont on est. combattu Sont les dames d’atour qui parent la vertu.

Molière. n Chambre d’atour, Ancien nom donné au cabinet de toilette.

ATOURNARESSE s. f. (a-tour-na-rè-se — rad. atourner), Autref. Celle dont le métier était de coiffer, de parer les femmes qui devaient se rendre à une cérémonie, à une fête : L’épousée est encore entre les mains de l’atournaresse.

ATOURNE s. m. (a-tour-ne). Anciennem. Officier de ville, il Statut, règlement publié par l’autorité locale.

ATOURNÉ, ÉE (a-tour-nô) part. pass. du v. Atoumer : Paré, ajusté, vêtu : Une jeune fille élégamment atournée. h Fait, tourné : Elle est soigneusement atournée. Cette Jeanne ■ négligée et ridée doit faire place à une Jeanne un peu mieux atournéh. (Volt.) La statue de la reine est fort spirituellement sculptée et atournée. n Accommodé, arrangé : Nous voilà bien atournés

Ce chien-ci donc étant de la sorte atourné,
Un mâtin passe et veut lui prendre son diné.

La Fontaine.

ATOURNER v. a. ou tr. (a-tour-né — du lat. adornare, orner, par le changement do d en t, permutation très-ordinaire dans la langue). Orner, parer avec soin : Ainsi la dame atourna Lancelot de tout ce que mestier (besoin) lui fust (roman do Lancelot du Lac). Chacun parait sa fille et f atournait d’ornements, n Vieux mot.

— Par ext. Arranger, disposer, accommoder : Qui vous a donc atourné comme cela ?

— S’atoumer, v. pr. Se parer, s’ajuster.

Et la vilaine s’alourna Comme une vieille un jour de fête.

Scarron.

ATOUT s. m. (a-tou — rad. À et tout, Ce qui sert, ce qui est bon à tout. S’écrivait autref. à tout). Jeu. Carte de la couleur déterminée par la retourne ou par une autre circonstance convenue, et qui l’emporte sur les autres couleurs : Bot, dame, valet datout. Jouer un atout. Jouer atout. Donner, fournir de /"atout. Jeter, écarter les atouts. Avoir en main tous les atouts. Le détenteur de l’argent est dans le commerce comme celui qui, au jeu d’hombre, tient les atouts. (Proudh.) Cela n’empêche pas que (’atout ne prenne les autres couleurs, et, parmi les atouts, que les premiers n’enlèvent les autres. (Proud.) La retourne détermine /’atout. (Balz.) Mais monseigneur, on n’écarte pas tes rois (Tatout. (Scribe.) C’est étonnant/ il n’a jamais (/’atouts I (Scribe.)

— Pop. Coup, blessure : Donner, recevoir un atout. Il avait une joue grosse comme la tête.Bon ! s’écria un garçon de ferme, qu’est ce qui lui a donné cet atout ? (Fr. Soulié.) Ficelé comme vous voilà, vous recevrez plus dYrouTS que de compliments. (X. de Montépin.) Voilà mon dernier atout ; vous m’avez donné le coup de la mort, (lialz.) // faut que vous receviez un atout d la tête. (J. Arago.)

Il Revers, malheurs : Celle faillite m’a donné un fameux atout.

— Rem. M. Lorédan Larcher pense quo cette expression vient des joueurs de cartes, qui ont appliqué aux hasards accidentels de la vie le nom do l’ennemi le plus redoutable que craignent leurs combinaisons. Nous pensons, avec plus de vraisemblance, que ce mot est tiré de l’habitude qu’ont les joueurs de cartes de frapper bruyamment sur la table lorsqu’ils ont un tort atout dans la main.

— Argot. Courage : Je ne me plains pas, tu es un cadet qui as de /’atout. (E. Sue.)

— Loc. fam. Voir de quelle couleur sont les atouts, Voir où en sont les choses, si les personnes auxquelles on a-affaire sont bien ou mal disposées : Puisque vous ailes à Paris, nous y verrons en même temps, pour mon neveu, DE QUELLE COULEUR SONT LES ATOUTS.

(Bafz.)

— Interjectiv. Atout ! Je joue de l’atout, on bien Jouez de l’atout.

ATOXIQUE adj. (a-to-ksî-ke — du gr. a. priv. ; toxikon, poison). Qui n’a point do venin : La couleuvre commune est atoxique.

ATRABILAIRE adj. (a-tra-bi-lè-re— rad. atrabile). Méd. anc. Chez qui l’atrabile prédomine : Sujet atrabilaire. Tempéramentatrabilaire.