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ATHÉNAS (Pierre-Louis), archéologue et agronome, né à Paris en 1752, mort en 1829. Il étudia la chimie et la physique sous le père Malherbe, la minéralogie, l’anatomie, etc., sous Buffon et Daubenton. Depuis 1786 jusqu’à sa mort, il habita Nantes, où il était secrétaire de la chambre de commerce. Il a rendu les plus grands services au département de la Loire-Inférieure, et à l’agriculture en général. En 1824, il inventa une charrue de défrichement qui lui valut la grande médaille d’or de l’Académie des sciences. C’est lui qui découvrit la riche mine d’étain de Périac. Il a aussi cultivé avec succès l’archéologie. Enfin, on a de lui un grand nombre de mémoires et de dissertations sur les tourbières, sur le défrichement des landes, sur diverses espèces de froment et d’avoine, sur les instruments aratoires et sur les antiquités de la Bretagne.

ATHÈNE s. f. (a-tè-no — du gr. Athênê, Minerve, à qui le hibou était consacré). Ornith. Espèce de chevêche, dont la queue est courte et les doigts emplumés.

ATHÉNÉ (a-tô-né). Mus. anc. V. Athéna.

ATHÉNÉ, nom grec de Minerve.

ATHÉNÉE s. m. (a-té-no — du gr. athenaion, temple de Minerve ; formé de Athênê, Minerve, déesse des beaux-arts). Chez les anciens, Lieu public où les rhéteurs, les poètes venaient lire, déclamer leurs ouvrages, et enseigner la rhétorique et les belles-lettres : L’empereur Caligula avait fait bâtir un athénée à Lyon, l’an 37 de J.-C. A l’époque de Théodose II, on comptait, dans. l’athénée fondé par Adrien, trois orateurs, dix grammairiens, cinq sophistes, un philosophe et deux jurisconsultes. (Bachelet.)

— Aujourd’hui, Etablissement où des savants, des gens de lettres, font des lectures, des cours publics, mais non officiels : Professer à J’athénée. Aller à l’athénée. Cela le remplissait de surprise au point de se demander s’il était bien réellement à Charenton ou dans un athénée quelconque. (Monsclet.) La société (de Paris) connue sous le nom de musée, prit celui de lycée en 1794, et enfin d’athénée des arts en 1803. (St-Laurent.) il En Belgique, on donne ce nom à des établissements d’instruction publique analogues à nos lycées.

ATHÉNÉE, écrivain militaire et mathématicien grec, vivait vers 200 av. J.-C. On lui attribue un traité sur les machines de guerre, adressé à Marcellus, le vainqueur de Syracuse. On croit aussi que c’est le même personnage qu’un Athénée cité par Antiphilius comme ayant inventé une horloge ingénieuse qui indiquait les heures par le sifflement de 1 air, au moyen de l’impulsion de l’eau, passant par une ouverture étroite.

ATHÉNÉE, médecin grec, né en Cilicie, vivait, à ce qu’on croit, dans le ier siècle de l’ère chrétienne. Il pratiqua la médecine à Rome, et fut une célébrité médicale de son temps. U est le chef de la secte des pneumatiques, qui faisait jouer au pneuma, ou esprit, un rôle analogue à celui du principe vital de quelques physiologistes modernes. Il ne reste que quelques fragments de ses ouvrages.

ATHÉNÉE, grammairien et rhéteur grec, né à Naucratis, dans la basse Égypte, contemporain de Marc — Aurèle et d’Alexandre Sévère ; on ignore l’époque précise de sa naissance et de sa mort ; mais il paraît qu’il était déjà fort âgé l’an 228 de notre èro, et l’on présume qu’il ne dut guère dépasser ce temps. Les événements de sa vie nous sont également inconnus. Son érudition l’avait fait surnommer le Varron des Grecs. U écrivit une histoire des rois de Syrie, qui n’est pas venue jusqu’il nous. Le seul ouvrage qui reste de lui est intitulé : Deipnosophistes, c’est-à-dire les Sophistes à table ou le Banquet des savants, en quinze livres que nous possédons en entier, sauf les deux premiers, dont nous n’avons qu’un abrégé, et quelques lacunes dans les autres. Il semble que l’auteur ait voulu faire de ce livre un recueil de tout ce qu’il avait glané de plus curieux dans ses lectures et dans ses longues études. Cette compilation, trésor d’érudition d’autant plus précieux que la plus grande partie des ouvrages cités par Athénée sont depuis longtemps perdus, est une sorte de répertoire universel de l’antiquité, d’une prodigieuse variété et d’une richesse éblouissante. Voici, en deux mots, quel est le plan du livre. Athénée raconte a son aini Timocrate tout ce qui s’est dit à la table du riche et savant Larentius, qui réunissait chez lui les esprits les plus distingués de son temps, médecins, rhéteurs, artistes, philosophes, etc. Dans ce cadre, il a fait entrer des. notions sur les sciences de cette époque, des fragments de poésie, des détails de mœurs, des notices littéraires, des anecdotes curieuses, piquantes et parfois licencieuses, ainsi qu’une multitude de renseignements sur les usages civils et religieux, les cultes, les fêtes, les repas, la musique, les armes, les vases, les aliments, les parfums, les vins, les fleurs, les jeux, les couronnes, etc. On donnera une idée de la valeur de ce recueil j— en rappelant qu’il contient des extraits de huit cents pièces, des citations de quinze cents ouvrages perdus, et les noms de sept cents auteurs, dont la plupart nous seraient inconnus sans sa mention. L’ouvrage est une sorte de traité de gastronomie ; mais les digressions nombreuses auxquelles se livrent les convives font passer


sous les yeux du lecteur une sorte de croquis de la société antique, qui, à l’époque de l’auteur, était déjà un sujet d’érudition et d’archéologie. On croirait vraiment qu’en composant son ouvrage, Athénée prévoyait les services qu’il était appelé à rendre a 1 histoire littéraire.

Une des bonnes éditions grecques d’Athénée est celle de Guill. Dindorf, Leipzig, 1827 et suiv. Les traductions françaises de l’abbé de Marolles, 1680, et de Lefèvre de Villebrune, 1789-1791, ne sont ni très-élégantes ni très-fidèles.

ATHÉNÉE, philosophe péripatéticien, né h. Séleucie, vint à Rome, se lia avec Muréna, fut fait prisonnier comme lui et mis en liberté par Auguste, qui le trouva innocent du complot. Comme ses amis l’interrogeaient sur les motifs de son absence, il leur répondit par un vers de VHécube d’Euripide : Je sors des gouffres de l’enfer. Il périt dans un éboulement de la maison qu’il habitait.

ATHÉNÉES s. f. pl. (a-té-nê — du gr. Athênê, Minerve). Antiq. gr. Fêtes que les Athéniens célébraient en l’honneur de Minerve. On les nomme plus ordinairement panathénées

ATHÉNÉIDE s. f. (a-té-né-i-de). Entom. Genre de ligôens, ayant pour type l’athénéide cymoïdo des environs de Gênes.

ATHENES. (Le nom de la métropole intellectuelle de la Grèce, de même que celui de la province Attique, contient la racine primitive qu’on retrouve dans le mot grec anthos, fleur ; n qu’on remarque dans anthos, au lieu de atk-os, a été intercalé pour compenser la suppression d’un ancien r ; car la véritable racine, telle que nous la présente encore le sanscrit, devait être ridh ou ardh — le ri sanscrit se change en ar, par suite de ce qu’on appelle techniquement le qouna.Ardh, devint d abord adh ? et plus tard ath, par suite du changement, justifié par de nombreux exemples, de dh en th ; puis, pour compenser la perte de r, on intercala n. et l’on obtint la forme anthanth-os, avec la terminaison.Athênê a conservé le thème primitif Ath, et c’est proprement un participe présent moyen,’formé à l’aide du suffixe èno, et signifiant littéralement, la florissante. Du reste, à côté à’Athênê, nous retrouvons, également appliqué à une ville, le nom d’Anthéné, tout à fait conforme à la racine modifiée anthos, fleur. Oh peut, rapprocher, comme analogie de signification, le nom de la cité italienne Florence — florentia, florere, Firenze, en italien—). Ville de l’Europe méridionale, capitale du royaume de Grèce et ch.-lieu du diocèse de l’Attique, au confluent des deux ruisseaux, le Cépuise "et l’Ilissus, près du golfe d’Egine, par 37<> 58’de lat. N., et 21 » 25’de long. E. ; 20, 000 hab. Université, facultés de sciences, de lettres, de droit et de médecine, bibliothèque de 80, 000 volumes, musée d’antiquités, lycée, écolo normale, etc. Centre d’un grand commerce d’importation et d’exportation par une marine marchande considérable, qui treAive un abri vaste et sûr dans le port du Pirée ; industrie manufacturière presque nulle ; les fruits, les olives, la cire et le miel de l’Hymète, l’huile, la laine et la soie sont ses principales productions agricoles.

Athènes est bâtie au centre de la plaine de l’Attique, au pied du Lycabette et au N. du rocher de l’Acropole. Le terrain occupé par la ville moderne n’appartenait pas entièrement à la ville antique, qui s’étendait, au contraire, au S ; et à l’O, de l’Acropole, sur les rives deIlissus et sur une séri de collines : l’Aréopage, le Pnyx, la colline des Nymphes et celle du Musée, qui sont aujourd’hui presque inhabités, couverts de aujourd’hui des terrain culture. Le quartier de la ville qui se groupe au pied de 1 Acropole représente le village turc. « Ce sont, dit M. About, des ruelles, des cabanes a hauteur d’appui, des cours où les poulets, les enfants et les cochons grouillent pêle-mêle, entre un tas de fumier et un tas de fagots. » Les autres quartiers de l’Athènes moderne renferment quelques rues assez bien percées et bien bâties, quelques monuments dont l’architecture est généralement peu en harmonie avec les restes de la ville antique. V. plus loin, Description d’Athènes moderne.

Si, au point de vue des habitudes commerciales et des aptitudes maritimes des Grecs modernes, le choix d’Athènes comme capitale de la, Grèce actuelle a été critiqué, l’abondance des souvenirs historiques, 1 atmosphère de gloire qui planera toujours sur les cendres héroïques qui reposent autour de l’Acropole, expliquent et légitiment ce choix d’une manière suffisante. « La considération qu’elle s’est attirée, dit Cieéron dans son discours pour Flaccus, est si grande, que la réputation de la Grèce, si déchue aujourd’hui et presque tombée, ne subsiste plus que par l’estime qu’on a pour Athènes. »

L’origine et la fondation de cette ville, illustre dans la guerre et sans égale dans la littérature et dans les arts, se perdent dans la nuit des temps fabuleux. Cependant les marbres de Paros représentent, comme son fondateur et son premier roi, Cécrops, qui aurait commencé à régner vers 1582 av. J.-C, et qui est regardé comme le chef d’une colonie venue d’Égypte. Primitivement, cette ville consistait en une douzaine de bourgades disséminées sur les collines qui ondulent les plaines de l’Attique aux environs de l’Acropole : Thésée, à son retour de Crète, réunit ces douze bourgades et en forma Athènes, qui prit son nom de Minerve (en grec Athênê), sa principale divinité.

Aux rois succédèrent d’abord des archontes perpétuels jusqu’en 754, puis des archontes décennaux, enfin des archontes annuels jusqu’en 681. Elle eut, a peu près vers cette époque, Dracon et Solon pour législateurs ; et, après la tyrannie des Pisistratides (560 à 508), elle reçut de Clisthèna une organisation plus démocratique. Les guerres médiques, qui désolèrent l Attique et ruinèrent Athènes, firent éclater la gloire des Athéniens, qui, grâce a l’intelligente initiative du vainqueur de Salamine, relevèrent leur ville plus belle et plus puissante que jamais. Aux deux ports, Phaport à la ville, commença la construction des longs murs, que continua Cimon et que Périclès termina..C’est pendant la domination de ce dernier, qui a eu l’insigne honneur de donner son nom à un des grands siècles de l’humanité, qu’Athènes prit tout son développement et brilla de son plus vif éclat. Sa population fut évaluée à 80, 000 habitants. Malheureusement les excès de la démocratie, la mobilité capricieuse et l’inconstance jalouse des Athéniens, entraînèrent la décadence de cette reine de la Grèce. Prise par Lysandre, en 404, elle subit le joug des trente tyrans ; mais, à cette époque mime, si elle vit diminuer son influence politique, elle domina ses alliés et ses vainqueurs par les grands hommes qu’elle produisit : l’historien Thucydide, Xénophon et Platon, disciples de Socrate ; Aristophane, Ménandre, Isocrate, Eschine, Démosthène et tant d’autres orateurs, sans parler de ses nombreux artistes, lui ont donne une auréole impérissable. Malgré cette pléiade de grands hommes, malgré la vertu de Phocion, ce fut en vain qu’Athènes voulut lutter contre Philippe ; elle fut vaincue à Chéronée, en 338, et depuis cette époque elle perdit toute puissance politique. Elle fdt tour a tour asservie par Cassandre, Démétrius Poliorcète, Philippe III et les Romains ; après le passage de Sylla, il ne lui resta plus que la gloire littéraire de ses écoles, où les maîtres du monde venaient puiser la science et l’art de bien dire. Son antique réputation la fit respecter des Goths eux-mêmes ; mais la domination des empereurs d’Orient lui fut plus funeste que la présence des Barbares. Sous le règne de Justinien, qui fit fermer les écoles d’Athènes, on porta sans pitié le marteau sur les monuments qu’on ne pouvait transformer en églises, et plusieurs colonnes de marbre allèrent décorer, à Constantinople, l’église de Sainte-Sophie. Perdant dès lors toute supériorité littéraire et artistique, Athènes devint une ville secondaire, très-rarement mentionnée par les historiens. Pendant la quatrième croisade et durant l’empire latin, vers 1204, cette ville devint la capitale d’un duché, qui appartint d’abord à Otnon de la Roche, puis à Gauthier de Brienne ; sous les Acciajuoli, famille de Florence, ce petit État prit une extension momentanée ; mais bientôt Mahomet II s’en empara, et fit étrangler le dernier grand-duc, en 1160. Athènes fut alors soumise aux Turcs, qui en restèrent maîtres jusqu’en 1827, époque à laquelle la Grèce, grâce à l’intervention des puissances européennes, recouvra son indépendance.

— À cause du rôle brillant qu’Athènes a joué dans l’antiquité, le nom de cette ville s’emploie par antonomase, pour désigner toute cité où fleurissent les lettres, les arts, l’esprit, etc. : La République, messieurs ! un gouvernement fédéral pour Buzot, une immense Athènes renouvellée de Démosthène et de Plutarque pour Ducos. (Ch. Nodier.) || S’emploie surtout pour désigner la ville de Paris, qui offre tant de points de ressemblance avec la patrie de Périclès, de Phidias et de Démosthène : Hommes de la nouvelle Athènes, j’ai traversé votre cité, j’ai passé sur vos places-publiques, j’ai ou tous vos dieux : dieu du plaisir, dieu de l’argent, dieu de l’industrie, dieu de l’orgueil, et au milieu de ce panthéon qu’habitent tant de divinités modernes, j’ai vu des autels élevés à une divinité mystérieuse. Au frontispice de vos palais de l’industrie, de vos temples des arts et de vos musées européens, j ai relu cette inscription ; Deo ignoto ; j’ai demandé le nom de ce dieu inconnu, on m’a répondu : le Progrès. (Le P. Félix.)

— Allus. littér. Nous sommes tous d’Athène en ce point, allusion à un passage d’une fable de La Fontaine, dans laquelle, après avoir fait ressortir la frivolité athénienne, qui s’arrête a des contes d’enfants plutôt qu’aux paroles sérieuses d’un orateur, il se fait Athénien lui-même, et s’écrie naïvement :

Nous sommes tous d’Athène en ce point, et moi-même, Au moment où je fais cette moralité,
Si Peau d’âne m’était conté.
J’y pnendraiB un plaisir extrême.

Ce vers est souvent cité pour caractériser la légèreté de ceux qui, en littérature, en politique, dans les beaux-arts, négligent le sérieux pour s’attacher à des bagatelles qui leur plaisent :

« Tous les hommes sont Français quand il s’agit de s’engouer d’une erreur. Nous sommes tous d’Athène en ce point…

Pour l’erreur, il n’y a point de Pyrénées. Il


n’y a non plus ni Alpes, ni Rhin, ni Manche, ni Atlantique. » Babinet.

« L’épigrnmme était médiocre, mais elle proclamait une vérité générale, à savoir l’irrésistible attrait de la féerie au théâtre. Nous sommes tous d’Athènes, et nos directeurs de théâtre, qui savent cela, s’arrangent pour exploiter notre crédulité. » B. Jouvin.

Dëscription de l’Athènes antique-Cecropia, la petite ville fondée par Cécrops, occupait le sommet d’une colline assez élevée, à quarante stades de la mer ; cette place, qui reçut plus tard le nom d’Acropolis (la cité haute), fut entourée d’abord de simples palissades, puis de murailles de construction pélagique. Quelques auteurs pensent que ce fut du temps même de Cecrops que la ville fut consacrée à Minerve (Athènê), dont elle prit le nom ; d’autres placent cet événement sous le d’Erechthée. Thésée fit bâtir dans la plaine autour de l’Acropole, des quartiers très étendus, que l’on appela la cité basse (é kato polis). Pisistrate et ses fils contribuèrent à leur tour à l’agrandissement et a l’embellissement d’Athènes ; mais cette ville fut bientôt ravagée et détruite presque entièrement par l’armée de Xercès. Thémistocle la releva de ses ruines et lui donna une importance toute nouvelle en la joignant au port du Pirée par de longues murailles (makra teiché). Sous Périclès, elle devint, par le nombre, par la grandeur, par la noblesse de ses édifices, la plus belle ville du monde. À partir du règne d’Alexandre, elle déchut peu a peu de sa splendeur. Sylla s’en empara et la livra au pillage ; il fit enlever jusqu’à des colonnes du temple de Jupiter Olympien, et les transporta à Rome pour orner celui de Jupiter Capitolin. Mais si nombreuses étaient les merveilles accumulées dans cette ville célèbre, que, du temps de Pline, on y comptait encore près de trois mille statues. Le poëte Lysippe disait : « Si tu n’as pas vu Athènes, tu es une bûche (slelcchos) ; si tu l’as vue sans l’admirer, tu es un âne (onos) ; si, après l’avoir vue, tu la quittes sans regret, tu es un âne bâté (kanthèlion). ». Dicéarque, qui rapporte ces paroles, ajoute que le manque d’eau, l’étroitesse des rues, les maisons petites et mal bâties, étaient un sujet d’étonnement à côté des édifices dont Athènes était ornée. Pausanias, qui écrivait au iie siècle de notre ère, a donné de cette ville une description très-étendue, dont on nous saura gré de reproduire les principaux traits, en y joignant quelques indications fournies par d’autres écrivains de l’antiquité.

Athènes était entourée d épaisses murailles élevées à différentes époques ; indépendamment des Longs Murs qui servaient à joindre le Pirée à la ville, et que l’on appelait encore les longues jambes (makra skelé), Thémistocle avait fait construire, du côté du S., un rempart composé de larges pierres carrées, fortement liées entre elles par des crampons de fer et de plomb ; ce rempart avait environ 35 stades de longueur et 40 coudées de hauteur. deux chars pouvaient y circuler de front, et il était garni de tours qui devinrent par la suite autant d’habitations particulières, lorsque l’espace circonscrit cessa de suffire au nombre toujours croissant des habitants. Le rempart du N., construit à grands frais par Périclès, avait 40 stades de longueur. Les petits ports de Munychie et de Phalère étaient aussi protégés par des remparts qui se rattachaient à ceux du Pirée. L’enceinte totale de la ville mesurait 200 stades (36 kilom.), suivant Dion Chrysostome, ou, d’après une autre évaluation qui semble plus exacte, 178 stades (32 kilom.).

Les portes principales d’Athènes étaient : la porte Thriasienne, appelée encore Dipylon (la double porte), parce qu’elle surpassait les autres en grandeur, et porte du Céramique, parce qu’elle servait d’entrée au quartier de ce nom : la porte Piréique, qui conduisait au Pirée ; la porte Hippade ou des Chevaliers, près de laquelle se trouvaient les monuments funéraires de l’orateur Hypéride et des membres de sa famille ; la porté Erienne (de erion, tombeau), par laquelle sortaient les convois funèbres ; la porté Sucrée, qui conduisait à Eleusis ; la porte Egéenne, qui s’ouvrait du côté du Delphinion, lieu consacré à Apollon par Egéec ; la porte de Diocharès ; les portes Acharnique et Dioméidès, qui conduisaient aux dèmes d’Acharna et de Diomée ; la porte de Thrace ; la porte d’Itone ; la porte Scéenne ou de gauche ; ] la porte d’Adrien, qui donnait accès dans la partie de la ville que ce prince rebâtit, et qu’il nomma Adrianopolis.

Athènes était divisée en plusieurs quartiers, dont les principaux étaient : le Céramique, le Prytanée, le Lycée, le Théâtre, l’Acropole, l’Aréopage, l’Académie et les Jardins. Les rues étaient généralement étroites gt tortueuses ; parmi celles dont les noms sont parvenus jusqu’à nous, nous citerons : la rue Eleusinienne ; la rue de Thésée, appelée encore rue du Pirée ; la rue des Ennemis ; la rue des Coffretiers ; la rue des Hermès ; la rue du Foyer ; la rue des Fourmis ; la rue des Etrangers ; la Troisième rue : la rue des Trépieds, ainsi nommée parce qu’on y voyait un grand nombre de trépieds d airain consacrés par les choréges ; etc.

Bien que les travaux de Le Roi, de Stuart, de l’abbé Barthélémy, de Leake, de Spon et "Wheler, et ceux plus récents de MM. Raoul Rochette, Beulé, 1-Ianriot, Burnoiif, Forscrinmnier, liiepert, Forbiger, etc., aient élucidé