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deur naturelle, poules, «oqs, canards, dindons, paons, faisans, pigeons, etc. Enfin rien déplus vrai que les reptiles, les oiseaux, les papillons et autres insectes qu’Abraham Mignon a introduits dans ses tableaux de fleurs.

L’exemple des maîtres flamands et hollandais ne fut pas perdu pour l’Italie ; toutefois, l’influence duBassanprédominagénéralement. Parmi les peintres d animaux les plus réputés des xvne et xvmo siècles, on distingue Pierre Cittadini, peintre d’oiseaux morts ; Paul-Antoine Barbieri, frère du Guerehin, Dominique Bettini, Raymond Manzini, Vital Crespi, Angiolmaria Crivelli, Le Cerano et son élève Carlo Cane, qui, par allusion à son nom, j ?laça un chien dans toutes ses compositions religieuses, « même dans le Paradis, > dit Lanzi, et qui fut habile, d’ailleurs, à peindre toutes sortes d’animaux. Le Génois Benedetto Castiglione. élève de Van Dyck, a droit à une mention Spéciale : on le regarde comme le plus grand peintre d’animaux de l’Italie, après le Bassan. Nommons encore Philippe Roos, Allemand italianisé, comme l’indique son surnom de Jiosa di Tivoli : il approcha souvent de la vigueur et de !a vérité des maîtres du-nord, et eut d’ailleurs pour modèles les remarquables ouvrages de son père Henri Roos, peintre et graveur d’un rare mérite.

La France ne commença guère à se distinguer dans la représentation des animaux avant le xvne siècle, Les chevaux de Van der Meulen, un Flamand que l’école française a bien le droit de réclamer comme une de ses gloires ; de Pierre Parrocel, de Lebrun et des autres peintres de batailles, sentent trop la convention ; ceux que Guillaume Coustou etCoysevox ont taillés dans le marbre conservent quelque chose d’épique, malgré la vigueur et la beauté du mouvement. Mais quoi de plus vrai que les chiens et le gibier de Desportes et d’Oudry, ces deux émules de Snyders ? Oudry fut le peintre officiel des meutes de Louis XV, comme Desportes avait été celui des meutes de Louis XIV. Après ces maîtres, il faut arriver jusqu’à Chardin pour trouver un bon peintre d’animaux. Mais celui-ci fut un artiste consommé : nul ne s’est appliqué avec plus de soin à rendre fidèlement la nature. Quelquefois il s’est amusé à peindre des singes habillés, à l’imitation de Ténicrs ; plus souvent il a représenté des animaux morts. Diderot dit avoir vu de lui un tableau de gibier qu’il n’acheva jamais, parce que de petits lapins, d’après lesquels il travaillait étant venus à se pourrir, il désespéra d’arriver avec d’autres a l’harmonie dont il avait l’idée. Tous ceux qu’on lui apporta étaient ou trop bruns ou trop clairs. Le même écrivain a dit d une raie dépouillée, peinte par Chardin : « L’objet est dégoûtant ; mais c’est la chair même du poisson, c’est sa peau, c’est son sang ; l’aspect même de la chose n’affecterait pas autrement. » À la même époque, Loutherbourg peignait des bestiaux avec un talent presque égal ; mais, dans le même temps aussi, Demarne

§ laçait des animaux de petites dimensions dans es compositions maladroitement imitées des Hollandais, et dont le succès dura jusqu’au moment où Géricault, par ses études de chevaux si puissamment colorées et si exactes, ramena 1 école française à l’observation de la nature. Les articles spéciaux consacrés dans ce recueil aux artistes de l’école contemporaine et à leurs principaux ouvrages, nous dispensent de nous arrêter longuement sur la révolution qui s’est opérée, depuis quelques années, dans la peinture et dans la sculpture d’animaux. Nous citerons seulement parmi les peintres qui se sont le plus distingués en ce genre : Mme Rosa Bonheur, MM. Troyon, Brascassat et Coignard, qui représentent d’ordinaire des bestiaux et des bêtes de somme au milieu de verts pâturages ; MM. Jadin, Mélin et de Balleroy, qui peignent les chiens ; MM. Jacques et Couturier, les coqs, les poules et les canards ; M. Palizzi, les anons et les chèvres ; M. Salmon, les dindons ; M. Philippe Rousseau, qui interprète les fables de La Fontaine avec esprit et fidélité, et invente lui-même d’amusantes compositions, comme son Singe alchimiste, du Salon de 1863. À propos de ce dernier ouvrage, n’oublions pas les spirituelles singeries de Decamps, que Téniers et Chardin n’eussent pas désavouées. Dans la sculpture, M. Barye est le maître par excellence : ses lions et ses autres animaux féroces ont une fierté de style incomparable. M. Lechesne sculpte avec délicatesse les reptiles, les oiseaux. M. Jacquemart cherche à mettre du sentiment dans ses compositions de marbre, témoin son Lion flairant un cadavre à demi enseveli sous le sable du désert (Salon de 1855). Enfin, MM. Caîn, Mène, Frémiet et Fratin, produisent avec facilité des bronzes charmants, destinés à l’ornement des riches demeures. Pour être juste, nous devons dire que nos maîtres comptent plus d’un émule parmi les étrangers. M. Ansdell, peintre anglais, s’est acquis une belle réputation par des compositions vigoureusement dessinées et énergiquement peintes, entre autres par son Tueur de loups, exposé à Paris en 1855. En Belgique, MM. de Cock, Verlat et Stevens, sont des peintres • d’animaux distingués, mais qui ? disons-le, tiennent par plus d’un côté à l’école française. ANIMAUX (jeu des), jeu d’action à l’usage des jeunes garçons. Les joueurs doivent être assez nombreux, au moins dix ou douze. L’un d’eux est choisi pour être le diable, un second pour être le vendeur : tous les autres sont des animaux. Le vendeur réunit ces derniers dans

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une enceinte dont les limites sont tracées sur la terre, et donne à chacun un nom d’animal, comme tigre, lion, cheval, serpent, etc. Le diable, qui s’est tenu à l’écart et n’a rien entendu, arrive alorg. « Pan, pan, dit-il. — Qui est là ? répond le vendeur. — C’est le diable avec sa fourche, ou — c’est le diable avec ses cornes. — Que veut-il ? — Un animal. — Entrez. » Le diable entre dans l’enceinte et nomme un animal. Si le nom qu’il dit se trouve appartenir à l’un des joueurs, le vendeur crie à haute voix : • Partez, » et l’animal désigné sort aussitôt de l’enceinte, et prend la fuite. Pendant ce temps, le vendeur se fait compter par le diable le prix de la vente, que celui-ci solde en frappant dans la main au vendeur autant de fois qu’il y a de francs dans la somme convenue, après quoi il se met à la poursuite de son animal. Ce dernier cherche à ne pas se laisser prendre, et à rentrer dans l’enceinte : s’il y réussit, le vendeur lui donne un autre nom, et le diable fait un nouvel achat. Si, au contraire, il est atteint, le diablo est censé lui couper la queue et les oreilles, en le frappant de trois petits coups sur les reins et sur la tête, et il devient le chien du diable. Le jeu se termine quand tous les animaux ont été pris par le diable, et sontdevenus ses chiens. animal, ale adj. (a-ni-mal — lat. animalis, même sens). Qui appartient, qui a rapport à l’animal ; qui tient de l’animal : L’objet réel de l’analomie esî la science de l’é-

’" animale. (BuS.) La puissance animale

tissu spongieux dans lequel toutes les autres parties sont passées ou épanchées. (G. Cuv.) La faculté de sentir et de se mouvoir forme le caractère de la nature animale. (Cabanis.) Les caractères de la forme animale sont essentiellement en rapport avec les deux attributs de l’animalité : la locomotion et la sensibilité. (Lamart.) L’organisme animal se distingue encore de l’organisme végétal sous le rapport de ta forme. (Duvernoy.) L’âme nous avertit de sa puissance par des volontés contraires à nos passions animales. (Le Sage.) On a admis la dégénérescence des espèces animales, comme on a admis celle de l’homme. (A. Maury.)

— Qui appartient à l’être matériel, par opposition a ce qui appartient à l’être intelligent : La partie animale de l’homme influe souvent sur la partie raisonnable. (Acad.) En' morale, on oppose la partie animale, qui est la partie sensuelle et charnelle, à la partie

raisonnable, qui er' >'■-»-"-• /m.—i- *

Dominons en nous ti

animal vieillit toujour

de rampant. (Boss.) L’homme

toujours, parce gu’il tend continuellement à la mort. (Boss.)

ivie anim, a t

et l’incrédulité naturelle

de l’homme animal qui vous séparent de nous. (Pellisson.)

— Poétiq. La gent animale, Les animaux : Le lion, pour bien gouverner,

Se fit un beau jour amener

Le singe, maître es arts chez la gtnt animale.

La Fontaine.

— Dans la langue scientifique, l’adjectif animal se joint à un certain nombre de substantifs pour former des locutions dont voici les principales : Matière, substance, etc., animale, Qui entre dans la constitution des animaux : Les SUBSTANCES ANIMALES SOHt des-

composés d’hydrogène, de carbone, d’azote et

mâle, i Alimentation animale, Qui est tirée, qui provient des animaux : Les aliments animaux sont plus multipliés que les aliments végétaux. (Fourcroy.) I ! S’emploie surtout par opposition à alimentation végétale.

Charbon animal, Mélange de charbon très-divisé et de sel terreux, provenant de la calcination des os en vases clos : Le charbon animal possède à un très-haut degré des propriétés décolorantes gui le rendent trèsprécieux pour le raffinage et la purification du sucre, il Le charbon animal est vulgairement appelé noir animal.

Règne animal, Ensemble des animaux ; se dit corrélativement à règne végétal, règne minéral.

Echelle animale, série animale, Ensemble des animaux, conçu comme formant une suite de termes d’une perfection croissante, à partir de l’éponge jusqu’à l’homme inclusivement. (V. Série) : L’unité de la série animale est une chimère. (De Quatrefages.) Ces mots série

ployés par l’immense majorité des naturalistes que dans un sens figuré et tout relatif. (De Quatrefages.)

Chaleur animale, Chaleur que les animaux ont la faculté de produire en euxmêmes. (V. Chaleur.) il Se dit substantiv. d’une manière plaisante et triviale, en observant une pause entre les deux mots : Tu n’as •pas de chaleur, animal. Le même jeu de mots • a lieu avec œillet dinde, chicorée sauvage : Aimes-tu la chicorée, sauvage ? Tiens, voilà

Anatomie animale, Étude de l’organisation des animaux ; se dit par opposition à végétale.

Chimie animale, Partie de la chimie qui

cfti’wn

•ah.

Vie animale, Ensemble des fonctions do relation ; se dit par opposition à vie organique ou végétative.

Fonctions animales. Fonctions de relation ; se dit par opposition à fonctions végétatives.

Magnétisme animal, Nom donné à un fluide, à un agent hypothétique quo l’on a assimilé au magnétisme des physiciens, et qui, émanant à volonfé d’un individu pour passer dans un autre, produirait dans ce der : nier des phénomènes tout à fait insolites. V. Magnétisme.

Esprits animaux, Nom donné autrefois à un fluide subtil hypothétique formé, disaiton, dans le cerveau, et circulant dans les nerfs. V. Esprits.

animal-plante s. m. Animal qui offre quelque analogie avec la plante, soit par sa forme, soit par son organisation. V. Zoopii yte.

ANIMALCULAIRE adj. (a-ni-mal-ku-lè-re — rad. animalcule). Qui tient des animalcules, qui a rapport aux animalcules : Vos microscopes ne descendent pas à tous les degrés de la nature animalculaire. (V. Hennequin.)

ANIMALCULE s. m. (a-ni-mal-ku-lediminut. de animal). Animal d’une excessive petitesse ; on ne le dit guère que des animaux qui ne sont visibles qu’à l’aide du microscope : Il y a une quantité inépuisable d'animalcules qui flottent dans l’air que nous respirons, gui se jouent dans l’eau que nous buvons, ou qui sont attachés aux différents objets que nous voyons et que nous touchons. (Trév.) Chaque année, les animalcules des madrépores élàcent, au fond des eaux de l’Océan, de nouveaux lits de marbre. (B. de St-P.) On a attribué à l’invasion (/’animalcules malfaisants les maladies épidémiques. (Bouill.) Tous les liquides qui tiennent en suspension des matières animalesou végétales contiennent des animalcules. (Nysten.) V. Infusoires.

— Se dit ironiquement et comme terme de mépris, pour qualifier un homme de très-peu de mente : Il y avait là, par malheur, un petit animalcule en bonnet carré. (Volt.)

— Physiol. Animalcule spermatique. V. Spermatozoïde.

ANIMALCULISME s. m. (a-ni-mal-kuli-sme — rad. animalcule). Système d’après lequel l’embryon animal ne serait qu’un animalcule spermatiquedéveloppé, il Onditaussi

ANIMALCCLISTE s. m. (a-ni-mal-ku-li-ste — rad. animalcule). l’artisan de l’animalculisme.

ANIMALCULOVISME OU- ANIMOVISME S. m. (a-ni-mal-ku-lo-vi-sme — de animalcule, et du lat. ovum, œuf). Système qui attribue la production de l’embryon animal au concours de l’animalcule spermatique du mâle et de l’œuf de la femelle.

ANIMALCULOVISTE s. m. (a-ni-mal-kulo-vi-ste). l’artisan de l’animalculovisme.

— Adjectiv. Qui appartient à l’animalculovisme : Opinions, doctrines animalculovistes.

animalesque adj. (a-ni-ma-lè-skerad. animal). Qui tient de l’animal : Un caractère animalesque. Des habitudes anima-

animalicide s. m. (a-ni-ma-li-si-de — du lat. animal ; cado, je tue). Meurtred’un animal. „ ANIMALIER s. m. (a-ni-ma-li-é — rad. animal). Néol. Peintre d’animaux : Quel animalier dessinerait une truie plus drôlement que celle de la page 248 ? (J.-J. Rouss.) M. Stevens, Vanimalier, marche de près sur les traces de M. Jadin ; il se montre, en quelque sorte, le Paul Véronèse des chiens. (Th. Gaut.) M. Éaffner n’est pas un animalier de profession. (Th. Gaut.) On pourrait placer aussi bien ce peintre parmi les paysagistes que parmi tes animaliers (qu’on nous permette ce mot nécessaire). (Th. Gaut.)

AnimalifèRE adj. (a-ni-ma-li-fè-re — du lat. animal ; fera, je porte). Physiol, Qui porte, qui renferme des animaux.

ANIMALISABLE adj. (a-ni-ma-li-za-blerad. animaliser). Physiol. Qui peut être animalisé : Substance animalisable. Il a bien fallu chercher aussi, dans les végétaux, les affinités par suite desquelles ils deviennent euxmêmes animalisables. (Brill.-Sav.) . animalisant (a-ni-ma-li-zan) part. prés, du v. Animaliser.

ANIMALISANT, ANTE adj. (a-ni-ma-lizan, an-te). Physiol. Qui animalisé, qui transforme les aliments en substance animale : Le lait étant un produit peu animalisé, les aliments sont propres à le produire sans subir complètement l’action animalisante de la respiration. (Magne.)

animalisation s. f. (a-ni-ma-li-za-si-on — rad. animaliser). Nutrition animale, transformation des aliments en substance animale : animalisation, qui est un des plus beaux phénomènes de la nature, est une véritable opération chimique. (Fourcroy.) L’- mimalisation suit une marche opposée à la végétation ; elle brûle les substances susceptibles d’être brûlées. (G. Cuv.) L’animalisa-

fait à peu près de la

que la végétation

it-à-dire que le courant

km

réparateur formé par la digestion est aspiré de diverses manières par les cribles ou suçoirs dont nos organes sont armés. (Briiî.-Sav.) Pendant le travail de /’animalisation, l’hydrogène et le carbone se dissipent en partie et sont remplacés par l’azote. (Brill.-Sav.)

ANIMALISÉ, ÉE (a-ni-ma-li-zé) part. pass. du v. Animaliser. Transformé en substance animale : L’aliment altéré par une série de décompositions, animalisé et rendu semblable à la substance de l’être qu’il va nourrir, s’applique aux organes dont il va réparer les pertes. (Richorand.) La mer a sa puissance tonique, tout animalisée, dans sa plus féconde tribu, les gades. (Michelet.) Un régime trop animalisé et l’usage des vins généreux pré- ' disposent à la formation du calcul. (Nysten.) L’aliment animalisé s’applique aux organes dont il doit réparer les pertes. (Richer.) Il a plu au Tout-Puissant de. faire sortir les générations l’une de l’autre, et de les faire vivre toutes sur un fonds commun, depuis que la matière a été animalisée. (Ivératry.) il Se prend en mauv. part, dans le sens d abruti : Plaisants métaphysiciens, qui ont passé leur vie à prouver qu’il n’y a point de métaphysique ; brutes illustres en qui le génie était animalisé ! (X. De Maistre.)

ANIMALISER v. a. ou tr. (a-ni-ma-li-zérad. animal). Physiol. Transformer en substance propre au développement ou à l’entretien du corps de l’animal : La digestion commence et la respiration achève </’animaliser les aliments. Le but commun des fonctions d’organisation serait peut - être rendu d’une manière plus expressive par le mot de fonction d’animalisation, parce que toutes tendent à animaliser les substances étrangères, à les approprier à l’animal. (Bichat.)

— Fig. Donner la vie, animer : Cuvier fouille une parcelle de gypse, y aperçoit une empreinte et vous crie : Voyez/... Alors il déroule des mondes, animalisé les marbres, vivifie la mort. (Balz.) il Réduire aux instincts, aux appétits, aux goûts de l’animal : Le philosophisme animalisé l’homme, la religion le divinise. (Boiste.)

S’animaliser, v. pr. Être animalisé, transformé en substance propre à l’entretien du corps de l’animal : On entend par aliments les substances <fui, soumises à l’estomac, peuvent s’animaliser par la digestion. (Brill.-Sav.) Les particules dont se compose la diète animale peuvent s’animaliser de nouveau, lorsqu’elles sont soumises à l’action vitale de nos organes digesteurs. (Brill.-Sav.)

— Par ext. Se rabaisser à l’état de l’animal : Négliger la culture.de l’esprit pour se livrer aux passions brutales, c’est, à vrai dire,

ANIMALISME s. m. —rad. animal. V. Ani-

, . , de

animai)- Néol. Qui est stupide, grossier, brutal au suprême degré.

ANIMALlSTEs. m. (a-ni-ma-li-ste — rad. animal). l’artisan de l’animalisme.

ANIMALITÉ s. f. (a-ni-raa-li-té — rad. nuimoi)- Nature animale, ensemble des propriétés ou facultés qui caractérisent les êtres composant le règne animal : /.’animalité des éponges est douteuse. La terre dépend du monde ; mais la végétalité et f animalité dépendent de la terre. Les végétaux ne sont pas des animaux renversés, comme on l’a prétendu, ' car ils n’ont point les facultés ni les organes qui constituent /’animalité. (B. de St-P.) Aucun être doué de /’animalité n’offre moins de quatre principes constituants : l’oxygène, l’hydrogène, le carbone et l’azote. (Richerand.) H Ensemble des facultés purement animales, par opposition aux facultés humaines : îXous ne distinguons pas bien nettement les qualités que 7ious avons en vertu de notre animalité, de celles que nous avons en vertu de notre âme. (Buff.) La sagesse ou la science nous fait sortir de /’animalité. (Virey.) Le travail amèite, par la division parcellaire, l’affaissement de l’esprit, diminue l’homme de ta plus noble partie de lui-même, et le rejette dans l’- mimalité. (Proudh.) C’est la loi de animalité, c’est l’amour exalté de lui-même qui porte l’homme à l’injustice et au crime. (Bail tain.) Il Le règne animal, par opposition au règne végétal : Nos propres expériences nous ont convaincu que /’animalité n’est point une chose assez déterminée pour qu’on puisse établir le point où elle finit et celui où le végétal commence. (Boryde St-Vinc.) Tout, dans les plantes marines, est santé et salubrité, bénédiction de la vie : ces innocentes ne demandent qu’à nourrir /’animalité. (Michelet.) X’anImalité est partout, elle emplit tout, elle peuple tout. (Michelet.)

— Encycl. En comparant les principaux traits de la face humaine avec ceux des animaux, on ne peut s’empêcher de reconnaître que ces derniers ont aussi une -’—: :-

que grossière que soit cette ressemblance." elle est suffisante pour nous rappeler, en voyant la-face des animaux, les idées de finesse, de courage, de douceur, de férocité, que nous donnent les traits analogues de certaines physionomies humaines.’

C’est sur cette simple observation que Lavnter a prétendu fonder une science tout entière. V. Ph