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ARS

decine. Sa thèse inaugurale, accompagnée d’une lettre de l’anatomiste Meckal, eut’Jeux éditions (Halle, 1813). Fixé à Bucliarest, il y conquit une position des plus honorables. Le prince Grégoire Ghika le fit conseiller intime. Le docteur Arsakis est Hellène de cœur, et, loin d’abandonner sa nationalité, il a gratifié la ville d’Athènes d’une somme de 2.")0,000 fr. environ, devant servir au développement de l’instruction publique.

ARSAMÈS, nom d’un des premiers rois d’Arménie, contemporain de Séleucus II, roi de Syrie ; il est le fondateur de la ville dArsamosata. il II est question, dans l’histoire de « la Perse, de plusieurs Arsamès, dont les principaux sont : Arsamès, père d’Hystaspe et aïeul de Darius ; Arsamès, fils de Darius ; Arsamès, général, contemporain de ce dernier prince et qui se révolta contre lui ; Arsamès, dis d’Artaxerxès Longue-main, tué par Artaxerxès Ochus ; Arsasiès, qui commandait l’année persane au passage du Granique, et qui périt h la bataille d’Issus.

AMSAHOSATA, ville forte de l’ancienne Arménie, entre l’Euphrate et les sources du Tigre, capitale de la Sophène.

ARSCHIN, ARSCHINE OU ARSCHINNE.

Syn. de archine. V. ce mot.

ARSEN s. m. (ar-sain). Métrol. Mesure d’aunage, usitée sur les bords de la mer Noire et aux Echelles du Lovant.

arsenal s. m. (ar-se-nal ; s’écrivait et se prononçait autrefois arsenac — du lat. arx, arcis} citadelle). Grand dépôt d’armes et de munitions de guerre pour les armées de terre du pour la construction et l’armement des Bâtiments do guerre : Un ARSENAL bien muni. Un arsenal formidable, /.’arsenal maritime le Toulon. Les arsenaux du roi Catholique •égorgeaient de munitions. (V. Hugo.) De tous les arsenaux oïl l’on forge des armes contre wus, le plus redoutable, sans contredit, est la Trésorerie de Londres. (Bignon.) h PL dos arsenaux, il Lieu où est situé l’arsenal : Nous allâmes nous promener à 2’arsenal. (Mln« de Sév.)

— Par exagér. Grande quantité d’armes : J’ai acheté un arsenal de fusils, de pistolets et de sabres. (Lamart.) Il portait ce même caleçon étroit, cette large ceinture, hérissée de tout un arsenal, cet énorme turban évasé. (Th. Gaut.)

— Par anal. Tout ce qui fournit en grande quantité des moyens d*attaque, de défense, de démonstration, etc. : Ce livre est un arsenal oui fournit des -armes à tous les partis. (Acad.) À r»/>n secours, tout /’arsenal des précautions oratoires ! (fi. Delav.) Tous les crimes de la pensée étaient inviolables en Hollande : c’était à la fois l’asile.et ^arsenal des idées nouvelles. (Lamart.) n Ànias, grande réunion de choses ayant une même destination : Paris est /’arsenal des toilettes. (Mme de Gir.) Ces vieux bahuts, aujourd’hui si recherchés par nos antiquaires, étaient /’arsenal les femmes puisaient les trésors de leurs parures. (Balz.) Méchante ! parmi cet arsenal de bouquets magnifiques, choisir celui de votre fleuriste/ (E. Sue.)

Hâte-to

Ce qui doit composer ton arsenal champêtre.

— Epithètes. Nombreux, va, ,

gigantesque ; riche, enrichi, plein, rempli, muni, fourni, inépuisable, formidable, redoutable, retentissant, muet, vide, désert, démuni, dépouillé, dévasté, ravagé, pillé.

bâtiments disposés et construits afin d’y fabri- j quer et conserver les divers objets employés pour l’attaque et pour la défense. De là l’origine des arsenaux. De tout temps aussi on a entouré ces établissements de fortifications, afin de les mettre à l’abri des entreprises de l’ennemi. C’est même à cette circonstance que, suivant A. Jallais, ils doivent le nom sous lequel on les désigne aujourd’hui. « Arsenal, dit cet archéologue, vient de arx navalis (citadelle-port) ; je n’en fais aucun doute, malgré les prétentions étymologiques des Vénitiens et des Génois, qui, dès le moyen âge, appelaient leurs ports de guerre tarsana, darcer.a, darsina, darsinale et arsena. À l’exemple des Romains, Venise appela navale son arsenal longtemps avant do le nommer darsena, qui nie paraît un emprunt fait au turc ters-chana (chana, maison ; ters, terreur). Ce navale ou wvaline, protégé par une fortification, est devenu, dans les auteurs latins, d’où il a passé dans les écrits en langue vulgaire, si naturellement arx navalis, arsnalis et arsenalis, que je ne comprends pas l’obstination des savants qui veulent fermer les yeux à cette évidence. »

Les Romains avaient de nombreux arsenaux (armamentaria) ; celui de la capitale était situé dans la région du mont Cœlius, près du temple de la Terre. Des arsenaux existaient sur tous les confins de l’Empire. Une inscription latine sur une tablette de marbre trouvée en 1502 près de Leyde, atteste que Septime-Sévère et Marc-Aurèle firent rétablir dans le pays des Bataves un arsenal qui tombait de vétusté (armamentarium vetustate collapsum restituerunt).

Sauf quelques exceptions, les arsenaux sont renfermés aujourd’hui dans des places de guerre. Une enceinte particulière, quelquefois précédée d’un fossé ou même d’un canal plein d’eau, les sépare toujours des habitations. On

en distingue deux sortes principales s l’une pour le service de terre, l’autre pour le service de la flotte.

Arsenaux de terre. Les plus nombreux sont uniquement destinés à recevoir.et à conserveries armes, munitions et objets d’équipement qu’on y envoie d’autres établissements situés au dehors. Ils se composent’en général d’une cour principale entourée de hangars pour abriter le matériel de l’artillerie, et de bâtiments contenant, outre les bureaux et les logements du personnel de l’administration, de vastes salles, dites salles d’armes, pour les armes portatives et leurs accessoires. Dans des cours secondaires se trouvent des ateliers de menuiserie, de charronnage, de serrurerie, etc., pour les petites réparations. Enfin, dans une partie éloignée et parfaitement isolée, se voient une ou plusieurs poudrières et un atelier de pyrotechnie. Des arsenaux de ce genre existent dans toutes les places fortes et souvent aussi dans les capitales des États. On cite, parmi les plus importants, ceux deVincennes, Lille, Strasbourg, Metz, Besançon, Grenoble, Perpignan et Bayonne, en France ; de la Tour de Londres et de "Woolwich, en Angleterre ; de Berlin, Kœnigsberg, Neiss, Dantzick et Spandau, en Prusse ; de Saint-Pétersbourg, Kiev et Moscou, ïn Russie ; de

Vienne, Budweiss, Prague et Vérone, en Autriche ; de Turin, Naples, Gènes et Ancône, en Italie ; de Madrid, Séville, Palma et Barcelone, en Espagne. — Outre les arsenaux 3ui précèdent, la plupart des États en possèent d’autres, qui sont spécialement destinés soit au service-de l’artillerie, soit à celui du génie. Les arsenaux d’artillerie se nomment arsenaux de construction, parce qu’on y fabrique le matériel de l’artillerie, c’est-à-dire les voitures et machines nécessaires pour le service des bouches à feu, le transport des munitions de guerre et le passage des cours d’eau. La France en possède huit, qui sont placés à La Père, Douai, Metz, Strasbourg, Besançon, Grenoble, Rennes et Toulouse. Chacun de ces établissements comprend les parties suivantes : magasins d’approvisionnements pour les bois, avec des fosses pleines d’eau pour le trempage des moyeux de roues et autres pièces ; ateliers de sciage, de charronnage et de menuiserie ; ateliers de forge et de serrurerie ; ateliers de peinture ; magasins pour les voitures confectionnées, lesquelles y sont placées démontées et par assortiments

boulets" où’les projectiles sont disposés piles et par calibre ; bureaux de l’administration et logements des employés. La plupart renferment, en outre, des salles d’armes, des poudrières et des ateliers de pyrotechnie, c’est-à-dire les locaux et bâtiments des arsenaux ordinaires, dont alors ils tiennent lieu. Les travaux y sont exécutés sous la direction d’oftîciers d’artillerie, en partie par des compagnies d’ouvriers militaires, en partie par des ouvriers auxiliaires empruntés à l’industrie privée. — Les arsenaux du génie sont chargés de la fabrication des outils de pionniers et des voitures destinées à les transporter. Ils se composent d’ateliers d’ouvriers qui travaillent le bois et le fer, et de magasins pour les objets confectionnés. La France en possède un, qui est à Metz, et qui a des succursales dans les villes principales où l’arme du génie tient garnison. Du reste, les travaux qu’on y exécute sont relativement peu importants, surtout en temps de paix.

Arsenaux maritimes. Ils ont pour objet la construction, la réparation et 1 armement des navires de guerre. En conséquence, ils réunissent dans leur enceinte tous les ateliers, chantiers, magasins, bassins, etc., que réclame cette triple destination. Indépendamment des fortifications qui les protègent du côté de la terre, ils en ont d’autres du côté de la mer, disposées de manière à pouvoir forcer les flottes ennemies à s’arrêter le plus loin possible. L’entrée en est ordinairement fermée par un obstacle mobile, appelé la chaîne, parce qu’il consistait anciennement en une grosse chaîne de fer amarrée par ses extrémités et soutenue au milieu par.des bateaux. Aujourd’hui cet obstacle, bien qu’il conserve le même nom, se compose de pièces de bois flottantes, réunies par des maillons de fer. Près de cette chaîne se tient le vaisseau amiral, sur lequel est établi le poste chargé de la garde de l’arsenal. Les arsenaux maritimes sont presque toujours placés sur le bord de la mer. Il en existe cependant quelques-uns qui sont situés sur des fleuves, et même à d’assez a-randes distances du rivage. En France, tout le matériel naval est réparti entre les cinq grands arsenaux suivants : Cherbourg, sur la Manche ; Brest, sur l’Atlantique ; Lorient, à l’embouchure du Scorf et du Blavet ; Rochefort, sur la Charente, à 15 kilom. de l’Océan ; et Toulon, sur la Méditerranée. Notre marine possède en outre, dans les ports de Dunkerque, du Havre, de Saint-Servan, de Nantes, de Bordeaux et de Bayonne, des arsenaux plus ou moins considérables, et qui, en temps de guerre, sont d’une réelle importance.

À l’étranger, les principaux arsenaux maritimes sont : en Angleterre et dans ses possessions d’Europe, Chatham, Deptford, Pembroke, Plymouth, Portsmouth, Woolwich, Malte et Gibraltar ; en Belgique, Anvers ; en Autriche, Trieste, Venise et Pola ; en Hollande, Flessingue et le Texel j en Prusse, Dantzick ; en

; n Portugal, Lisbonne ; en Russie, Arkhangel,

Cronstadt, Svéabord, Odessa, Nicolaîef et Sébastopol ; en Suède, Stockholm, Carlskrona et Gothembourg ; en Danemark, Copenhague ; en Turquie, Constantinople et Salonique. Hors d’Europe, on cite surtout : Pétropaulowski sur l’océan Pacifique, qui appartient à la Russie ; Portsmouth, New-York, Baltimore, Boston et "Washington, aux États-Unis ; la Vera-Cruz, au Mexique ; Rio-Janeiro et Bahia, au Brésil ; Valparaiso, au Chili ; Cnllao, au Pérou ; Carthagène, dans la Nouvelle-Grenade ; Montevideo, dans l’Uruguay.

Avant de terminer, revenons sur nos pas, et disons quelques mots en particulier sur les arsenaux de Paris", de Berlin et de Venise, qui sont connus du monde entier soit par leur importance actuelle, soit par les souvenirs historiques qui s’y rattachent.

Il y eut autrefois à Paris un arsenal célèbre, dont il ne reste plus que l’hôtel des poudres et salpêtres, et les bâtiments de la bibliothèque dite de l’Arsenal. Au xvc siècle, la ville fit bâtir en un lieu situé au bord de la Seine et désigné sous le nom de Champ au plâtre, des granges pour y placer son artillerie. François Ier voulant faire fondre des canons, emprunta ces granges et ne les rendit pas. L’établissement fut agrandi par Henri II, qui fit construire plusieurs logements pour les officiers de l’artillerie, sept moulins à poudre, deux grandes halles et d’autres bâtiments, qui furent presque entièrement ruinés le 28 janvier 1563 : le feu prit aux poudres, l’explosion fut terrible ; si l’on en croit les historiens du temps, la détonation fut entendue à Melun ; des pierres furent lancées jusqu’au faubourg Saint-Marceau ; trente personnes furent tuées sur le coup ; un grand nombre d’autres furent dangereusement blessées. Les auteurs de ce terrible accident n’ayant pu être découverts, on ne manqua pas de l’attribuer aux huguenots. Charles IX ordonna la reconstruction de l’arsenal sur un plan plus vaste. Sous Henri III, on bâtit la porte qui faisait face aux Célestins ; elle était décorée de colonnes en forme de canons, et d’une table de marbre sur laquelle on lisait ce distique pompeux du poète Nicolas Bourbon :

jEtna hœc Henrico vulcania tela ministrnt,

Tela giganleos debellatura furores..

Sully, en qualité de grand maître de l’artillerie, fit sa demeure ordinaire de l’Arsenal. À partir du règne de Louis XIV, cet établissement perdit beaucoup de son importance, par suite de la création d’arsenaux et de manufactures d’armes dans les villes frontières ; il ne servit plus guère qu’à contenir des pièces hors de service et des fonderies, où furent coulés la plupart des statues et des

froupes en bronze qui ornent encore aujourhui les anciennes résidences royales. L’hôtel du gouverneur, construit en 1718 sur les dessins de Boffrand, est le local affecté actuellement à la bibliothèque. Un édit de 178$ décida la suppression de l’Arsenal et la struction sur son emplacement d’un nequartier de Paris ; mais cette ordonna.

reçut pas immédiatement son exécution. L’ouverture du boulevard Bourdon sur les terrains de l’Arsenal ne remonte qu’à 1806, et ce fut seulement l’année suivante que l’on commença la construction du Grenier de réserve.

L’arsenal de Berlin, construit sur les bords de la Sprée, passe pour être le plus beau monument de cette capitale. Il a été commencé en 1695, par Frédéric Ier, dont le médaillon en bronze orne le portail principal, et achevé en 1706. Il forme un carré parfait, dont chaque côté a 93 m. 33 c. Les vingt et une fenêtres

3ui donnent sur la cour sont ornées de têtes e guerriers mourants, désignées sous le nom de masques de Schl&ter, parce qu’elles sont dues au ciseau de cet artiste. On remarque à l’intérieur quatre statues allégoriques par Hulot. Deux grandes salles sont remplies d’armes et d’étendards de tous les pays et de toutes les époques ; on distingue dans le nombre deux canons en cuir, qui on servi à Gustave-Adolphe pendant la guerre de Trente

L’arsenal de Venise est le monument le plus célèbre en ce genre, et celui dont la construction remonte l’époque la plus reculée. Andréa Pisano n’en fut pas l’unique architecte, comme quelques auteurs l’ont avancé ; mais il prit une part active aux travaux vers 1337. La corderie, appelée Tana, ne fut censtruite qu’au xvie siècle par le Vénitien Giovanni da Ponte ; ce bâtiment, qui existe encore avec une partie des instruments autrefois en usage pour la fabrication des cordes, est l’un des plus remarquables de l’arsenal ; il se compose d’une salle longue de 303 met., large de 23, et mesurant 10 met., du sol au plafond, lequel est supporté par quatre-vingtdouze colonnes. C’était dans cette vaste enceinte qu’avaient lieu les banquets offerts par la république aux têtes couronnées. Lorsque Henri III, quittant son royaume de Pologne, passa par Venise pour venir occuper le trône de France, il y reçut une collation et un concert. En ce moment, par un acte de courtoisie qui peut paraître fabuleux et auquel la politique n’était pas étrangère, le Grand Conseil fit construire de toutes pièces une galère à doubles bancs de rameurs, qui fut lancée à l’issue du repas, en présence du royal convive. Aux époques de splendeur de la république, seize mille ouvriers, parmi lesquels deux mille femmes, étaient employés dans l’arsenal. Les ouvriers (arsenalotti) formaient un corps oui, dans les jours de fête, servait de garde d honneur au Grand Conseil ; leur arme était le brin-d’estoc (brandistocco), bâton ferré aux deux bouts. La corderie occupait à elle seule environ quatre mille ouvriers. Les femmes travaillaient à coudre des voiles dans des salles particulières où aucun homme n’était admis ; leur salaire variait de sept à dix sous de France par quatorze heures de travail : la république, il est vrai, s’occupait de placer leurs enfants, et elle accordait une pension à celles qui s’étaient blessées en travaillant, ou que l’âge avait rendues infirmes. Comme tous les monuments de Venise, l’arsenal n’offre plus aujourd’hui qu’un aspect morne et silencieux ; mille à douze cents ouvriers y sont occupés h la réparation de petits navires de commerce. Dans la salle des armures on remarque, entre autres curiosités historiques, une cuirasse qui a été portée par Henri IV, et dont le roi vert-galant fit hommage à la république ; on y voit aussi un modèle du Bucentaure, ce fameux navire sur lequel le doge allait épouser la mer. Devant l’entrée de 1 arsenal sont placés deux lions de marbre blanc, qui ont été enlevés par les Vénitiens au Pirée d’Athènes.

ARSENARIA ou ARS1NNA ville deTAfriquo ancienne, colonie romaine, dans la Mauritanie césarienne. Auj. Arzew.

ARSENAR1U1W PROMONTORIUM, nom latin du cap Vert,

....... i pour être précepteur

d’Arcadius, fils de Théodose. Un jour, l’empereur étant entré dans la chambre de son fils pendant une leçon, il le trouva assis et Arsène levé. Il commanda aussitôt à celui-ci de s’asseoir et à son fils d’être debout. L’avis ne profita pas au jeune prince, et Arsène, désespérant de vaincre l’orgueil et l’opiniâtreté de son caractère, quitta la cour pour se retirer dans les déserts de la Thébaîde, en Égypte. 11 y mourut en 445, à l’âge de quatre-vingt-quinze ans.

ARSÈNE, patriarche de Constantinople, né dans cette ville au commencement du xmo siècle, fut nommé patria : che par Lascaris II, qui, en mourant, lui confia, conjointement avec Muzalon, la tutelle du jeune empereur Jean Lascaris. Arsène fut impuissantà empocher l’usurpation de Michel Paléologue, qui finit par le faire déposer par un concile et exiler dans l’île de Proconèse, où il mourut en 1264.

Ar.èno Guitiot, nouvelle, par Prosper Mérimée. Cette nouvelle diffère un peu de la manière habituelle de l’écrivain, bien qu’on y retrouve le ton souvent ironique et les touches parfois un peu dures qu’affectionne l’auteur de Mateo Falcone et de Tamango. Cette Arjour sans amant, et, par suite, sans pain, a choisi le seul remède qu’elle n’eût pas à acheter : elle s’est précipitée par la fenêtre. Mais quand on cherche la mort il est rare qu’on la trouve, et Arsène en a été quitte pour une fracture. Une grande dame du quartier, Mme de Piennes, fort dévote et très-bienfaisante, l’a aidée de ses secours, et Arsène lui a raconté son existence. Elle n’a jamais ressenti d’amour que pour un de ses amants, qui l’a abandonnée, et elle ne tient plus à la vie. Un jour, pendant que M°>e de Tiennes est au chevet de la malade, un jeune homme entre tout effaré, et, à sa vue, Arsène pousse un cri

de Piennes, si bien qu’il en est

et se trouve fort embarrassé de la

rencontrer dans la chambre d’Arsène. Peu s’en faut que, de son côté, M"><= de Piennes ne se sente jalouse de la courtisane ; quant à Arsène, un coup d’œil lui a suffi pour voir que Max aime sa bienfaitrice. Peu de temps après, la malheureuse fille succombe, et l’auteur ne dit pas très-clairement si Mme de Piennes fait taire sa jalousie devant la morte. Quoi qu’il en soit, la tombe d’Arsène est garnie de fleurs, et un jour on eût pu voir une ligne tracée au crayon sur la pierre et d’une très-fine écriture : « Pauvre Arsène, elle prie pour nous/i Le reproche que l’on pourrait adresser à cette nouvelle porte tout entier sur la composition, qui manque en certains endroits de netteté ; le lecteur hésite, attend toujours, et arrive a la conclusion sans que l’intérêt soit complètement satisfait.

ARSÈNE PARRADOUNl (le Père), littérateur arménien, né à Constantinople vers 1788, appartient à l’ancienne famille des Pagratides (Pakradouni). Pendant vingt-cinq ans, il a occupé une place de professeur au collège Saint-Lazare de Venise, tenu par son ordre. Le Père Arsène est un philologue de premier mérite : les langues et les littératures arménienne, turque, grecque, italienne et française, lui sont familières. Il réside à Constantinople depuis 1S32. Il a fait imprimer une traduction des Géorgiques de Virgile, et de l’Art poétique d’Horace, en vers arméniens (1842) ; un Traité de versification ; une Grammaire française-arménienne ; un Recueil de poésies fugitives. On connaît aussi ae lui des fragments d’une grande épopée nationale, Haîy, à laquelle il travaille depuis plus de trente ans.