Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 2, An-Ar.djvu/304

Cette page n’a pas encore été corrigée

aborda l’ennemi avec un irrésistible élan et le chassa du défilé, en lui faisant perdre son général, le prince de Ligne ; mais, attaqué deux heures après lui-même par des forces dix fois supérieures, il fut forcé de se replier. En même temps le général Dubouquet, qui commandait au Chêne-Populeux, d’où il avait déjà repoussé le prince de Condé, décampait en toute hâte, en apprenant que le poste de la Croix-aux-Bois avait été forcé et que l’ennemi allait déboucher en masse dans la forêt. Ainsi, le fruit de tant d’audace, de combinaisons heureuses et de génie était perdu ; Dumouriez se trouvait coupé avec ses quinze mille hommes au camp de Grand-Pré, car le passage de la Croix-aux-Bois formant le milieu entre les cinq défilés, les Prussiens étaient libres de se porter successivement sur les différents corps de l’armée française sans qu’on pût se réunir contre eux. Ils pouvaient enfermer Dumouriez entre soixante-cinq mille hommes, deux cours d’eau et la forêt de l’Argonne, et le forcer à déposer les armes ou à faire tuer, en pure perte, jusqu’au dernier de ses soldats. Mais Dumouriez n’était pas homme à attendre les fourches caudines. Sans rien perdre de son sang-froid, il résolut de se laisser déborder plutôt que d’abandonner ses défilés de l’Argonne, certain que les Prussiens n’oseraient jamais pénétrer en France en laissant derrière eux des forces aussi considérables, sans avoir remporté une victoire décisive. Aussitôt il ordonna aux généraux Beurnonville, Chazot et Dubouquet de se rendre à Sainte-Menehould, et il manda de nouveau à Kellermann de continuer sa marche, craignant que ce général ne voulût revenir sur Metz en apprenant la perte des défilés. Il prit ensuite ses dispositions pour quitter le Grand-Pré, qui n’était plus tenable pour lui, mais déguisa avec une incroyable habileté ses préparatifs de retraite. Dans la soirée même du 15 septembre, le prince de Hohenlohe se présenta aux avant-postes et demanda une entrevue à Dumouriez. Il fut reçu par le général Duval, et admira l’ordre qui régnait dans le camp, la tenue martiale des soldats, s’étonnant surtout de voir tant d’officiers décorés de la croix de Saint-Louis dans une armée que les émigrés avaient représentée aux ennemis comme uniquement composée de la lie des artisans. Dumouriez fit lever le camp à minuit et marcher en silence vers les deux points qui servaient d’issues au camp de Grand-Pré. Un ciel sombre et orageux favorisait la retraite des Français. Le lendemain 16, à huit heures du matin, les troupes avaient achevé de franchir l’Aisne, et Dumouriez s’arrêtait en bataille sur les hauteurs d’Autry, à quatre lieues de Grand-Pré. Il s’avança ensuite à Dammartin-sur-Hans, et croyait avoir échappé à tous les dangers, lorsqu’un incident malheureux faillit changer cette belle retraite en une déroute complète. La dernière division de l’armée, voyant subitement s’élancer sur ses traces un corps de quinze cents hussards prussiens et quelques pièces d’artillerie légère, se précipita à travers les colonnes en marche et y porta le désordre, criant que l’armée était trahie, et que Dumouriez, ainsi que les autres généraux, avaient passé à l’ennemi. Quinze cents cavaliers prussiens jetèrent dix mille hommes dans l’épouvante et la confusion. Aussitôt Dumouriez accourt à l’arrière-garde ; il parle aux soldats, et bientôt, secondé par la fermeté des généraux Duval, Stengel et du Péruvien Miranda, il parvient à rétablir l’ordre et à faire renaître la confiance. C’est à cette occasion qu’il écrivit à l’Assemblée : « J’ai été obligé d’abandonner le camp de Grand-Pré. La retraite était faite, lorsqu’une terreur panique s’est mise dans l’armée ; dix mille hommes ont fui devant quinze cents hussards prussiens. La perte ne monte pas à plus de cinquante hommes et quelques bagages. Tout est réparé et je réponds de tout, » lettre admirable, si l’on se reporte aux circonstances.

Cependant les ordres de. Dumouriez s’exécutaient : Dubouquet, Dillon, Chazot, puis Beurnonville, opéraient leur jonction avec lui près de Sainte-Menehould ; il eut alors trente-cinq mille hommes sous ses ordres, et, grâce à sa fermeté et à sa présence d’esprit, il se trouvait replacé dans une position redoutable. Sa droite était appuyée à l’Aisne, qui descend de Sainte-Menehould, et sa gauche couverte par un étang et des prairies marécageuses. Une vallée étroite séparait son camp des hauteurs de l’Hyron, de la Lune et de Gisaucourt. Ces dernières sont les plus élevées ; au-dessous, sur un plateau inférieur, se trouve le moulin de Valmy. Le quartier général de Dumouriez, établi à Sainte-Menehould, se trouvait à une égale distance de l’armée et des Islettes, où commandait Dillon. Les deux armées françaises, dans cette position extraordinaire se trouvaient adossées et faisaient face à l’ennemi, qui lui-même avait derrière lui le pays qu’il voulait envahir, tandis qu’il voyait l’armée de Dumouriez, qu’il avait débordée, faire face à la France. Cependant Kellermann n’avançait que lentement ; malgré son impétueuse bravoure sur le champ do bataille, il était, hors de là, prudent et irrésolu, et il avait réglé sa marche sur celle des Prussiens ; le 17 encore, en apprenant la perte des défilés, il avait opéré un mouvement en arrière. Néanmoins, le 19 au soir, il ne se trouvait plus qu’à deux lieues de Sainte-Menehould, et il fit prévenir Dumouriez de son arrivée. Celui-ci lui assigna comme position les hauteurs de Gisaucourt, et lui manda en même temps que, dans le cas d’une bataille, il pourrait descendre jusqu’à Valmy, position moins élevée, et d’où il pourrait, par conséquent, faire plus de mal à l’ennemi. Mais Kellermann se trompa : il se porta directement au moulin de Valmy, qu’il ne devait occuper que par suite d’un engagement général, et négligea les hauteurs de Gisaucourt, placées à la gauche du camp de Sainte-Menehould, et qui commandaient celles de la Lune, où arrivaient les Prussiens, de sorte qu’au lieu de dominer l’ennemi, comme le portait le plan de Dumouriez, il était dominé lui-même par une position supérieure. Il ne fallut pas moins que l’admirable sang-froid et l’impétuosité qu’il déploya dans l’action pour réparer cette faute, qui faillit tout compromettre. Il ne tarda pas à s’apercevoir des conséquences de cette fausse manœuvre, et il s’empressa de demander des instructions à Dumouriez ; mais alors le roi de Prusse, remarquant un grand mouvement dans cette partie de l’armée française, ordonna aussitôt l’attaque, croyant que le projet des généraux était d’achever, leur jonction pour se porter sur Châlons. Des hauteurs de la Lune, une violente canonnade s’engagea avec le moulin de Valmy, et notre artillerie riposta vivement à celle des Prussiens. La bataille commençait vers midi (20 sept. 1792). La position de Kellermann était critique : les Prussiens, établis sur les hauteurs de la Lune et de Gisaucourt, qu’il avait négligées, le foudroyaient au milieu d’un brouillard épais qui, heureusement, nuisait à la sûreté de leur tir. Mais Kellermann n’en était pas moins menacé d’être rejeté dans les marécages de l’Auve, placés derrière le moulin de Valmy, et écrasé dans le fond de cet amphithéâtre avant d’avoir été rejoint par Dumouriez. Celui-ci se hâta de détacher les généraux Stengel, Beurnonville et Chazot, pour le flanquer à droite et à gauche ; ces renforts auraient pu lui permettre de se soutenir au moulin dV Valmy ; malheureusement un obus, tombant sur un caisson, le fit sauter, et jeta le désordre dans l’infanterie. La première ligne commença à plier ; mais aussitôt Kellermann s’élance dans les rangs, les rallie et les ramëne dans leur position. En ce moment le brouillard se dissipa, et les deux armées purent s’apercevoir distinctement ; nos jeunes soldats virent alors les Prussiens s’avancer sur trois colonnes, avec la calme assurance de troupes accoutumées au feu. C’était le moment décisif : nos soldats, conscrits ou volontaires, sans expérience de la guerre, commencent à se regarder avec inquiétude. Mais déjà Kellermann s’est jeté impétueusement au milieu d’eux ; il les excite, les électrise, leur rappelle que le salut de la République dépend de leur courage ; puis il les dispose par colonnes et leur commande, lorsque les Prussiens seront arrivés à une certaine distance, de se précipiter sur eux à la baïonnette. Mettant alors son chapeau à la pointe de son épée et l’élevant en l’air, il s’écrie : Vive la nation ! Ce cri patriotique trouve aussitôt vingt mille échos : Vive la nation ! répètent avec enthousiasme nos jeunes soldats, et nos colonnes, jusque-là immobiles et silencieuses, s’élancent sur les Prussiens dans un choc irrésistible. Ces soldats, jusque-là si vantés, du grand Frédéric, reculent en désordre devant des conscrits, des volontaires enrôlés aux accents de la Marseillaise, et qui connaissaient à peine le maniement des armes ; ils fuient devant ceux qu’ils accablaient tout à l’heure encore de leurs mépris, et que les émigrés leur avaient représentés comme le rebut des tailleurs et des savetiers de la capitale. Brunswick, surpris, presque effrayé de cet élan terrible d’énergie, arrête ses colonnes, fait suspendre l’attaque. Mais l’épreuve avait été décisive ; nos soldats avaient acquis la conscience de leur force, de leur valeur, et les Prussiens avaient appris à les connaître. À quatre heures, Brunswick fit renouveler l’attaque. Inutiles efforts ! devant l’intrépide assurance de nos troupes, il dut s’avouer sa défaite et replier une seconde fois ses colonnes. Il ne restait plus qu’un parti à prendre, c’était celui de la retraite.

Telle fut cette fameuse bataille de Valmy, gagnée par Kellermann, mais préparée par les hardies et savantes manœuvres de Dumouriez. Plus de vingt mille coups de canon furent tirés dans cette journée célèbre, qui a été appelée pendant quelque temps canonnade de Valmy. La perte fut à peu près égale, et s’éleva à huit ou neuf cents hommes seulement pour chaque armée. Mais la confiance et la gaieté régnaient dans le camp français, tandis qu’au quartier général prussien les regrets et les reproches éclataient avec amertume. On assure que, le soir même, le roi de Prusse s’emporta vivement contre les émigrés, dont les rapports, pleins d’un ridicule et sot mépris pour les-Français, avaient imprudemment exalté les espérances de la coalition. Des pourparlers ne tardèrent pas à s’ouvrir, où le duc de Brunswick, quoique vaincu, crut devoir conserver le ton d’insolente fierté qui règne dans son manifeste. « Apparemment, dit froidement Dumouriez en recevant ses propositions, le duc de Brunswick me prend pour un bourgmestre d’Anvers, » et il rompit sur-le-champ les négociations. L’orgueilleux Prussien, menacé de mourir de faim dans son camp, se vit bientôt forcé de les reprendre, et il commença enfin une humble retraite dont chaque étape avait été fixée d’avance.

La journée de Valmy occupe une place immortelle dans nos annales : elle fut le couronnement d’une série d’admirables dispositions militaires ; elle sauva de l’invasion le sol sacré de la patrie ; elle fut en quelque sorte le glorieux baptême de sang de la Révolution, où le patriotisme inaugurait par des prodiges cette période héroïque que l’ambition devait clore par des revers si éclatants.


ARGOPE s. m. (ar-go-pe — du gr. argos inactif ; pous, pied). Entom. Genre de coléoptères têtramères, intermédiaire entre les altises et les chrysomèles, et renfermant une vingtaine d’espèces, dont deux habitent la France.

ARGOPHYLLE s.’m.. (ar-go-fi-le —’ du gr.". argos, blanc ;.p/ra»on,1fouUle).IBot. Genre peu, connu, et rapporté avec doute à.la famille des vacciniées. Il renferme-une seule espèce, ’ irouvéeàla Nouvelle-Écosse.., "..i v.H ■■’ ■ <i,

ARGOPHYLLE, ÉE’adj’.', (ar-go’-fil-lc)’.', ’ BÔt :-

Qui ressemble.’à l’argophylle., ; ’■, .

— s. f. pi. Groupe, de plantes ayant pour

type le genre argophylle.. ■ :......, ’

AKGOS, ville "delà Grèce, "dans le Pélôponèse (Morée), au fond ’du golfe argolique. ou golfe de N’auplie, sur.ùrié petite rivière appelée Inachus par les anciens, et. Planitza par les modernes, à 8 kilôm/.hord-ouest’dé. Naùplip ;’ 6,000 hab. Cette ville, regardée.comme là, plus ancienne de la Grèce, a joué’un grand rôle dànsles temps’héroïques et dans, lès’tem’ps anciens ; l’époque de sa fondation, quel’ôn fait remonter au xymc siècle av. J.-C, et les’préj mièrès périodes dé son’ histôu’é, ’se mêlent aux récits fabuleux et légendaires ; mais après l’invasion dpriehne et le retour des Héraclides eh 1190 av : J.-C., l’histoire d’Argos devient pluspositive. Nous voyons les’ Argiens à’la tête. d’une confédération ’de plusieurs villes doriennes : Sicyone, Epidaure, ’Frézone, etc. ; vers’770, sous le tyran Phidon, Argos arrive à l’apogée de sa gloire et soumet à ses lois la plus grande partie du Pélopdnèse ; mais bientôt Sparte, sa rivale, se place au premier rang ; la prépondérance d’Argos : décline, et, après le combat de Cynurie (547), sans le courage" de Télésillai qui se mit à la tèté des ferai lequel son père l’avait traduite ; le temple où les femmes argiennes allaient pleurer la mort ; d’Adonis ; le temple de Minerve Sulpinx, êlevq" par Ilégéléon, qui enseigna aux Doriensl’usagede la trompette (en greesq(pi»a ;), inventée, parson, père Tyrsénus ; le temple de Latone, avec, une.statue de cette déesse, par Praxitèle ;"lé] temple de Cérès.Pélasgido, éley.é par. Pôrlasgus ; le temple de Castoret de Polkix, ay’ec leurs statues.en bois djébêne, parr Scylliset Dipœnus ; le temple de Lucine, consacré par." Hèlque : ; le temple d’Hécate, ’avec une statué de cette déesse, par Scopa3 ; le temple d’Apollon Diradiotès (de Diras, noiu du quartier d’Argos où ce temple était bâti), léVè’rnfer monument qui eût été élevé, préténdait-ori, eri’

l’honneur du fils de Latonë ; le temple déMi-I

nërve aux bons yèvx, où l’on voyait unéstâtiie ? de Jupiter qui avait trois yeux, et qui avait été , rdpportêe de Troie par1 Sthénélus ; enfin : lès’ I temples de Jupiter LarissaMis ; de Jupiter Sàu ;.’ vêtir, de Jùnon Acréà, dé Junqn Anthéia, de. Neptune Prtfsclitius, du fleuve Céphise, d’Esculàpé, déVénùs Uraiiie, de Bàcûhiis Orésius, ’ d’Amphiàràiis, des’Saisons. Un grand’nombré de statues ornaient les "principaux quartiers ; de là ville ; on remarquait, entre autres, celles de Jupiter Miliohius, par Polyelète ;. do Crbug’as, vainqueur au pugilat ; de Polynicc et des chefs qui furent tués devant Thebei ; ; d’Esculape et, de la déesse 1-Iygie ; de Diane Phéréenne, etc. L’es" tombeaux d’unéfoule de personnages célèbres’ dans l’histoire d’Argos attiraient encore- l’attention : c’étaient particulièrëment ceux de Phoronée ;’ des fils d’E*gyptus ; de la Gorgone ; de Gorgophone ; fille0 de Persée ; d’Hypermnestré, mère d’Amphiar’1 raùs ; d’Hypermnestré, tille de Danaiisy et dé son ; mari Lyncée ; du devin Epiuiénido ; de la Ménade Choria, qui avait combattu contre. Argos, sous les ordres de Bacchus ; de Cerdo ; femme*de Phoronée ; d’Argus ; de Crotopiia1 ;1 d’Eriphile ; de. Sthénélus ; de Sa’cadas, l’inventeur de la ilùte pythique ; le tombeau en bionz» de Tantale et celui de Proniéthée.— Les autres, monuments les plus remarquables d’Argos, . dont parlé Pausanias, étaient : le théâtre" ; lo’ stade, où. l’on célébrait le

de Jupiter Néméen et di

int à i

?P™

r l’ei

ville aurait été prise et détruite par les Spartiates. Cependant, plus tard,1 Argos se releva ; abolit la royauté et adopta la forme républicaine : Elle se ligua avec Mântinée, Corinthe et Athènes, contre Lacédéraone ; mais.la fortune favorisa les Spartiates, qui écrasèrent les confédérés dans la plaine de Mântinée. A partir de ce moment et malgré plusieurs efforts poitr.se débattre contré Sparte, Argos n’a plus d’histoire qui lui soit propre. Elle tut assiégée en vain par Pyrrhus, qui trouva la mort sous ses murs ; un peu plus tard, elle Se" joignit à là ligue achéenne, dont elle fit partie jusqu’à la conquête romaine. En 1205, quand les Français’entrèrent en Morée, Argos échut à GuiU

lauine de Villehardouin, devenu’ prince d’Achaïe, qui- la céda k titre de fief au baron Guy de La Roche, depuis duc d’Athènes. Cette baronie d’Argos passa de la famille de Briénne aux mains des Vénitiens, qui ; dépossédés par Bajazet, la reprirent en 1686 pour la perdre de nouveau en 1715. Les Turcs la gardèrent jusqu’en 1825, époque où la Grèce reconquit son indépendance. " ’ -.

—r-, Anciens monuments d’Argos. Ce fût à Argos, si l’on en croit Vitruve, que Dorûs, fils d’Hellen et de la nymphe Orséide, fit bâtir, dans un lieu consacré à.Junon, un temple qui se trouva, par hasard, être dans le genr.e qu’on appela depuis dorique ; modèle qui fut suivi dans les autres villes d’Achaïe, à une époque où l’architecture n’était pas encore une science. Bien qu’elle eût perdu dépuis longtemps la splendeur dont elle avait brillé, sous ses anciens rois, Argos était encore, au moment où Pausanias écrivit son livre sur la Grèce, l’une des plus belles’ villes du Péloponèse, la plus riche en monuments et en statues. Le plus célèbre de ses1"’temples1 ëtait "celui d’Apollon" Lycièn, que Danaûs avait fait’bâtir après avoir été nommé roi par les Argiéns, et ou il avait placé une statue en bois do ce dieu, sculptée par l’Athénien Attale. On voyait, encore dans cet édifice : le trône" même de Danaiis ; les statues’ de Biton portant un taureau sur les épaules ; de Ladas, le plus agile coureur de son temps ; de Mercure faisant une lyre d’une carapace de tortue ; les statues en bois de Mercure, et de Vénus Victorieuse (NicepAoré), l’une, ouvrage d’Epeus ; l’autre, présent d’Hypermnestré, la seule des cinquante filles de Danaùs qui épargna son mari ; le tombeau du poète Linus ; la statue d’Apollon Conducteur (Agyœus), et l’autel de Jupiter Pluvieux, sur lequel les chefs qui s’étaient engagés à rétablir Polynice sur le trône de Thèbes avaient juré de mourir, s’ils ne parvenaient pas à s’emparer de cette ville. Les autres temples. les plus remarquables d’Argos, au dire dé Pausanias, étaient : le temple de Jupiter’ Néméen, avec une statue en bronze de ce dieu, par Lysippe ; le temple antique de la Fortune, où Palamède avait, disait-on, fait l’offrande des dés dont il était l’inventeur ; le temple de Diane Persuasive(Pei7/(ri), qu’Hyperrnnestre fit construire après avoir été acquittée par le tribunal devant

" JSS

; le tro’phép,

Pyrrhi

..., .. l’on-voyait une espèce de cage où de chambre d’airain qu’Acnsius, disait-on,avait fait faire pour y garder sa fille, et qui fut brisée parle tyran Périlas ; un. cippe.sqr lequel était représentée Tétésille, femme poète, ’ qui, à la tété des autres Argiennes, avait défendu la ville contre les Lacédéiuonieiis ;, la citadelle o, u acropole, nommée Larissa, bâtie sur un rocher au N.-E.de la ville. ., ’[y

Àrgos à subi tant dé révolutions, a été, si souvent pillée et détruite, qu’il reste bien pou de débris de cette ville antique-, qui renfermait tant de monuments remarquables. Quelques fragments de marbre, quelques tronçons de colonnes enchâssés dans les murs de l’Argos moderne, soixante-sept gradins assez bien conservés, sur l’emplacement de l’ancien théâtre taillé dans le flanc de- la colline de Larisse, le château franc, .construit sur la colline de l’antjque Acropole, dont 911 voit encore dés vestiges eyelopéens et pélasgiques ; tels sont à peu près les derniers reistes de la cité de Danaùs. Dès le temps de l’emper reur Julien, Argos était tellement déchue de sa.gloire qu’elle ne.pouvait suffire à l’entretien, de. ses édifices publics et aux frais des jeux isthmiques. Selon M. de Chateaubriand*, les Vénitiens ont surtout contribué h lai dégradation des monuments de cette ville, en employant ses débris à bâtir le château de Palamède.. • ■ • 1

AUGOS AMPH1LOCHICUM, ville de l’ancienne Grèce, située sur les bords du Çûlfe Ambraciq’ue. Ellè fut fondée, selon les’uns, par une colonie d’Argiens conduits’ par Alcinéori, fils d’Amphiàràiis, ou, si l’on en croit Thucydide, par Amphilochus, fils du même Amphiaraus, après la prise de Troie. M. Pouqueville a cru pouvoir fixer l’emplacement de cette antique cité en un lieu que les, habitants du pays nomment Philochio on PAïfo-Casiron, et où ; se trouvent des ruines considérables entièrement recouvertes par les eaux de la mer. > On reconnàit dans les temps calmes, ditcë’savânt, les murailles d’Argos Amphilochicum formées en masses cyclopéennes. ’• On distingue ses édifices ; enfin on la revoit dans l’état où elle fut surprise, comme Pompéi, non par une

Eluie de cendres, mais par une crue subite qui submergea. Quelle plus belle mine d’antiquités reste ainsi à exploiter ? Les pêcheurs, dans la saison où le golte se resserre entre ses plages, closent avec des roseaux les brèches des remparts pour renfermer le poisson qu’ils

Fêchent en voguant avec leurs esquifs dans enceinte d’Argos-Amphilochieum. Ils y exercent leur industrie comme au milieu d’un réservoir tranquille. » M.’ Pouqueville attribue la submersion de cette ville a la rupture des digues des bords du golfe Ambracique par les "barbares qui ruinèrent Nicopolis. V. ce nom. AKGOS HIPPIUM, ville de l’ancienne Italie, dans l’Apulie, au N.-E. de Lucérie, construite par Diomède, nommée plus tard Argyripa, et ensuite Arpi...7

ARGOSTEMME s. f. (ar-go-stè-me — du gr. argos, blanc ; stemma, couronne). Bo’t. Genre dé la famille des runiacées, et do la tribu des rondelétiées, renfermant une dizaine