Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 2, An-Ar.djvu/288

Cette page n’a pas encore été corrigée

la même souche les idiomes parlés dans le royaume de Bénin ou Adoo, qui s’étend le long la côte des Esclaves. Nous

papaa, allô ; en watjé, ac/ti. Père, tai ; enviatjé, ta. Mère, en papaa, nay ; en watjé, nai/e. Deux, en ardraa-tudah, de ; en papaa, dèpoo ; en watjé, dé.

ARDRE v. a. ou tr. (ar-dre). V. Abder.

ARDUES, ville forte de France (Pas-de-Calais), ch.-l. de canton, arrond. et h 24 kilom. N.-E. de Saint-Omer, sur le canal de même nom ; pop. aggl. 1.099 hab.—pop. tôt. 2,277hab. Raffineries de sel. Pendant la guerre de Cent-Ans, Ardres soutint plusieurs assauts, et fut, en 1520, le théâtre de la fameuse entrevue de François Ier et de Henri VIII, connue sous le nom de Camp du drap d’or, Il Ardues (canal d’), canal de France, qui commence il Ardres et va rejoindre le canal de Calais à Saint-Omer ; longueur, 5 kilom. ; il fut construit en 1714.

ARDHOSSAN, ville d’Écosse, comté d’Ayr, sur le golfe de la Clyde ; 3,600 hab. Bon port et bains de mer fréquentés ; mines de bouille considérables.

ARDS ou ARS, ARSE (ar, ar-se) part. pass. du v. Ardoir, une des Cormes du vieux verbe nrder ou ardre, brûler.

Ce mot se reproduit presque à chaque page dans le procès de la grande héroïne française : Vous serez hérétique et arsb par sentence d’autres juges. (Cauchon.) Tu abjureras présentement ou tu seras mise. (Erard.)

ARDU, UE adj. (ar-du —du lat. arduus, même sens). Roide, escarpé, d’accès difficile :

Cli,

M.Jlt

pas facile de traverser sans guide cette région ardue. Les pentes ardues de cette côte sombre et funèbre. (Lamenn.)

— Fig. Rude, pénible, difficile à saisir, à comprendre : Travail ardu. Question àhpub. Cette matière est très-Miovv.. Les matières sont , que les paraît ’ , -antes à les expl'

’. (Rabelais.) Se conduire en autorité, c’est une des plus ardues besognes que je sache. (Montaig.) En a/faire tant ardue, mus auriez besoin d’une plus grande suffisance que la mienne. (Sully.) C’est une des plus .akuuks questions que j’aie oui faire. (Volt.) Les professions les plus arduks devraient être les plus glorifiées. <M«" E. de Gir.) Je cherchais à user ma vie dans quelque entreprise Aimuiî, (R.ilz.) Ne dérangez rien dans l’ancre arijUH que je vais entreprendre. (Balz.) Elle abordait avec une excessive hardiesse les questions les plus arduks. (Balz.) Tu t’es astreint, malgré ton jeune âge, à des travaux ardus. (0. Sand.)

Entre les plus subtils et les plus délicats.

AltDUIN, marquis d’Ivrée, élu roi d’Italie en 1002. Attaqué, par l’empereur Henri II, qui prétendait succéder en Italie à tous les droits dés Othon, abandonné par une partie des seigneurs italiens, Arduin, impuissant dans son uisat d’Ivrée, et n’ayant pu mettre obstacle

àd(

sr dans

s de s< îvent, où il n

itpai

AHDUl.M (Louis), agronome italien, né à Padoue en 1759, mort en. 1833. Il succéda à son père comme professeur d’économie rurale à l’université de sa ville natale, et publia un grand nombre de dissertations remarquables sur la culture des plantes tinctoriales, sur l’éducation des abeilles, sur les maladies des blés, enfin sur toutes les parties de l’agronomie. En 1310, lorsque Napoléon proposa un prix pour remplacer le sucre de canne, Arduini publia un écrit de son aïeul. Jacques Arduini sur VE.ctraclion du sucre de la plante nommée lirions cafer. C’est un sorgho qui donna aux :, ., . :.„.jstaîlisé. M. Dey

.. ort favorable à l’Institut. Et !V tiijouru’hui que toutes les plantes de

famille contiennent Arduini mourut directeur du Jardin d’agriculture de Padoue.

AHDUINNA, déesse de la chasse chez les liaulois. On la représentait armée d’une cuirasse, un arc à la main et un chien a côté d’elle.

ARDUITÉ s. f. (ar-du-i-té — du lat. arduitus, hauteur escarpée). Qualité do ce qui est ardu, difficile : A’arduité d’une entreprise. /, ’arduité d’un problème, d’une question. L’empereur considéra Tarduité de son entreprise dès son arrivée en France. (Du Bellay.) n On dit aussi arduOSité ; mais nrduili, formé plus régulièrement, est préférable : Ceux qui croiraient l’esprit de la nation française incompatible avec les arduosités de la plus subtile dialectique auraient contre eux l’histoire de la

ARE

philosophie pendant les’cinq siècles qui sui- I virent le dixième. (Villers.) |

ARDW1CH, ville d’Angleterre, comté de Laneastre, au S.-E. de Manchester, dont elle n’est séparée que par une magnifique pelouse, qui longe le bord d’un canal ; 9,800 hab.

ARDWROCH, château d’Écosse, dans le comté de Perth, près d’Inver ; prison du marquis de Montrose en 1650. Il fut détruit par la foudre en 1795.

ARIJYENS, peuple de l’ancienne Dalmatie, habitait vis-à-vis de l’île de Pharos, près du fleuve Titus ; il subit, le premier parmi les Dalmates, le joug des Romains.

Alt DYES, peuple de la Gaule, dans les Alpes Peiin’mes, le long du cours supérieur du Rhône, sur la rive gauche. Le bourg actuel d’Ardou, dans le Valais, à 8 kilom. de Sion, a conservé ’ le nom de ce peuple.

ARDVS, roi de Lydie, fils et successeur do Gygès, régna de 680 à 031 av. J.-C, et mourut après un long règne en laissant la couronne à son fils Sadyatte. Il combattit les Ioniens, s’empara de la ville de Priène, et entreprit plusieurs expéditions heureuses contre les Milésiens ; mais ses États furent un moment envahis par les Cimmériens, qui fuyaient devant les Scythes nomades des bords du Bosphore. Sardes, sa capitale, fut prise, à l’exception de la citadelle.

ARE s. m. (a-re — du lat. area, surface). Dans notre système métrique, Unité adoptée pour les mesures agraires : Un are déterre labourable. Un are de pré. Acheter dix ares ■ de vignes.

— Encycl. L’are est un carré dont le côté a lo mètres de longueur, qui présente par conséquent 100 mètres de superficie. Le soûl multiple de l’are qui soit employé est Vheclt&e (100 ares), carré dont le côté a 100 mètres de longueur. On ne peut se servir du décare, parce que serait une surface de 1,000 mètres carrés, et que la racine carrée de 1,000 ne pouvant être obtenue exactement, un carré présentant exactement 1,000 mètres carrés de superficie est tout simplement impossible. La même observation s’applique au kiliare, et parmi les sous-multiples, au déclare et au niilliare ; aussi de ces sous-multiples n’emploie-t-on que le centiare ou mètre carré. L’are équivaut à 26 toises carrées, 3244

— Homonymes, Arrhes, ars, art, hard, hart. ARE, ÉE (a-ré) part. pass. du v. Arer. AREA s. f. (a-rc-a — mot lat. qui signifie

toute place ouverte et libre). Archit. Cour sacrée, généralement plantée d’arbres, au milieu de laquelle furent construites les premières églises de l’Orient : c’était, suivant M. Albert Lenoir, un souvenir du temenos ou sol sacré dont étaient environnés de toutes parts le temple de Salomon, ceux de l’Égypte et de la Grèce. Quelquefois cette cour était entourée de portiques ou de galeries soutenues par des colonnes, comme on le voit par la description qu’Eusèbe a donnée de la basilique des Saints-Apôtres, élevée à Byzanco par Constantin et de l’église de Tyr, construite par l’évêque Paulin. Des habitations pour les prêtres et pour les gardiens des temples étaient adossées à ces portiques ou à ces galeries : l’arca devint ainsi un véritablo cloître. Plusieurs égHses grecques ont conservé leur enceinte sacrec ; les mosquées d’Achmet, de Soliman, à Constantinople, et beaucoup d’autres, imitées servilement des édifices byzantins, s’élèvent également au milieu d’une arca.

L’area du temple de Paphos, à laquelle une médaille antique qui represente.ee monument donne une forme semi-circulaire, était fameuse, dit Pline, parce qu’il n’y pleuvait

Dans la castramétration romaine, on désignait sous le nom A’area un terrain large de 120 pieds romains et long de 180, destiné au campement d’une légion.

AREA s. f. (a-ré-a — mot lat.). Ane. méd. Maladie qui fait tomber les cheveux. On dit aujourd. alopécie.

ARÉÀGE s. m. (a-ré-a-je — rad. are). Mesurage des terres par ares.

ARÉALU s. m. (a-ré-a-lu). Bot. Espèce de figuier du Malabar, regardé comme sacré par les adorateurs de Vichnou, parce que, selon eux ce dieu est né sous un aréalu.

AREAS, ville du Brésil, près des montagnes Bocaina, province de Saint-Paul. Il Nom d une autre ville du Brésil, Sur le Paramahyba, province de Maranhaô. |i Nom de deux rivières du Brésil, l’une dans la province Sainte-Catherine, l’autre dans la province de Goyaz.

areb s. m. (a-rebb). Monnaie du Mogol.

ARERO, ville du royaume de Bénin, dans la Guinée supérieure, Afrique occidentale, sur le Rio-Fonnoso (bras du Niger), à 48 kilom. de son embouchure. Comptoirs français, anglais et hollandais, avant 1 abolition de la traite ; aujourd. ville déchue.

AREC s. m. (a-rèk). Bot. Genre de palmiers, à lige élancée* répandus dans les régions chaudes de l’ancien continent, il On dit aussi arèque et aréquier, il Fruit de l’arecde l’Inde, quia la forme et presque la grosseur d’un œuf de poule. Son amande entre dans la comp-jsition du bétel.

ARE

— Encycl. Le genre arec comprend des arbres généralement assez élevés. Il présente les caractères suivants : feuilles pennées à pinnules étalées, formant une touffe au sommet du stipe ; fleurs monoïques, sessiles, accompagnées de bractées ; fruit drupacè à chair fibreuse, à noyau mince. La principale espèce est l’arec cachou, ainsi nommé par Linné, qui croyait à tort que le cachou provenait de cet arbre (le cachou est dû à un mimosa). Le fruit de Varec cachou, appelé noix d’arec ou arec, est l’objet d’un grand commerce, à cause des propriétés astringentes que possède l’albumen de sa graine. Coupé par tranches, saupoudré de chaux et enfermé dans une feuille de poivre bétfil, cet albumen compose un masticatoire

(V. Bktkl.

On classait autrefois parmi les arecs, sous le nom A’arec d’Amérique, à’areca oleracea, l’espèce connue vulgairement sous le nom de chou-palmiste, et dont le stipe est terminé par un bourgeon central très-recherché à cause de sa saveur, analogue, k celle de notre artichaut. Ce palmier américain fait maintenant partie du genre oreodoxa.

AREC A, rivière du Brésil, près du Rio-Grando du Sud.

ARECHAVAI.ETA, bourg d’Espagne, prov. de Guipuscoa, a 50 kilom. S.-O. de Saint-Sébastien ; 1,000 hab. Eaux thermales sulfureuses, exploitées depuis 1842 ; elles émergent Eir neuf sources réparties dans la vallée de eniz ; leur température est de 17" 5.

ARÉCINE s. f. (a-ré-si-no — rad. arec). Chim. Matière colorante jaune que l’on extrait des fruits de l’arec. ’,

ARÉCINE, ÉE adj. (a-ré-si-né — rad.. arécine). Bot. Qui ressemble à l’arec.

— s. f. pi. Tribu de la famille des palmiers, ayant pour type le genre arec.

ARECOMICI, ancien peuple de la Gaule, faisait partie des Volces, dans la Narbonaise i>«, occupait le pays entre l’Hérault et le Rhône, et avait pour ville principale Nemousus (Nîmes). . ARED (EL-), chaîne de montagnes de l’Arabie centrale, à l’est de La Mecque, direction du sud-ouest au nord-est, sur une longueur de 640 kilom. il Nom d’un district de l’Arabie, dans la prov. du Nedjed.

ARED1 US (SANCTUS), nom latin de Saint-AREDOON, rivière de la Russie d’Europe, dans la Circassie, prend sa source dans le Caucase, sur le versant septentrional, arrose le pays des Ossètes, coule du S.-O. au N.-E., et, après un cours de 100 kilom., se jette dans le Terek, affluent de la mer Caspienne.

ARÉFACTION s. f. (a-ré-fa-ksi-on — du lat. arefacio, je dessèche). Action do sécher, do dessécher.

— Pharm. Dessiccation gue l’on fait subir aux médicaments destinés à être mis en poudre.

ARE-1’UODË, c’est-à-dire Are le savant, le plus ancien des chroniqueurs islandais, né en 1068, mort en 1148. Il ne reste de son grand ouvrage historique sur les peuples Scandinaves que dos fragments, publiés en 1688 par l’éveque Thorlacius. Snorre Sturleson a profité de ses recherches.

AREGIO (Pablo d’), peintre espagnol qui vivait dans la première moitié du xvic siècle, étudia en Italie sous Léonard de Vinci, dont il rappelle la manière par la noblesse du caractère, la vigueur du dessin et la pureté des formes. Parmi ses œuvres les plus remarquables, on cite les panneaux du grand autel de la cathédrale de Valence, qu’il peignit avec Fi iincesco Neapoli’, et qui forment six tableaux dont les sujets sont empruntés à l’histoire de la Vierge.

AREGME s. m. (a-règ-me — du gr. o priv. ; rhegma, rupture). Bot. Syn, de phragmidion.

ARÉGON s. m. (a-ré-gon). Onguent pour la.paralysie.

ARÉIEN, ENNE adj. (a-ré-i-ain — rad. Ares). Myth. Qui appartient à Ares, ou Mars ; qui concerne ce dieu.

— Autiq. Jeux aréiens, Fêtes que célébraient les Scythes en l’honneur d’Ares ou Mars, une de leurs principales divinités.

AREIGNOL s. m. (a-rè-gnol ; gn mil.). Pêch. Filet que l’on nomme plus ordinairem. bastude.

ARELATE ou AltELAS, nom latin d’Arles.

ARÉLINE s. f. (a-ré-li-ne). Bot. Syn. de s lobée.

ARELLANO, peintre espagnol, né à Toréas, près Tolède, en 1607 mort k Madrid en 1070. Élève de Juan de Solis, il se livra d’abord à la peinture d’histoire, puis à celle des fleurs, qui lui valut sa réputation.

ARKLL1US, peintre de l’antiquité, digne de célébrité, dit Pline, s’il n’eût pas souillé l’art par l’habitude sacrilège de donner aux déesses qu’il peignait les traits des diverses maîtresses qui se succédaient sans interruption dans son amour. Cet Arellius florissait à Rome peu de temps avant Auguste. ’ AUEMRERG. V. Arbnbero,

ARE

593

AREMETIS adv. (a-rc-mé-tiss). Vieux mot qui signifiait autrefois tout de suite, sur-lechamp, et qui paraît être une corruption do ces mots latins, horamet ipsa.

arèmone s. f. (a-ré-mo-ne — corruption de uigremoine). Bot. Genre do plantes do la famille des rosacées, tribu des dryadées, formé aux dépens des aigremoines, et renfermant une seule espèce, qui croit en Italie.

À REMOTIS, mots latins qui signifient à l’écart : Mettre un objet a remotis.

— Fig. : Mettre un ancien ami a remotis, L’oublier, cesser de le voir.


ARENA (Jacques D'}, jurisconsulte italien, né à Parme vers le milieu du XIVe siècle ; il professa le droit successivement à Padoue, à Bologne, à Reggio, à Sienne et à Toulouse, et laissa sur le Code et le Digeste des notes d’une grande érudition, que l’on consulte encore avec fruit. Son nom occupe une place honorable parmi les criminalistes.


ARENA (Antoine D'), poète macaronique français, né aux environs de Toulon, mort en 1544. On cite de lui une sorte d’épopée burlesque intitulée Meygra entreprisa Catholique Imperatores, etc., dans laquelle il donne sur l’expédition de Charles-Quint en Provence des détails curieux qu’on chercherait vainement ailleurs. Il composa dans le même style d’autres ouvrages moins sérieux encore, comme son Art de danser, ce qui ne l’empêcha pas de mourir juge de Saint-Rémy, près d’Arles ; mais c’était à une époque où certaines petites faiblesses naturelles à l’homme n’étaient pas obligées de se cacher sous la robe du magistrat, dans un siècle où l’on pouvait écrire Pantagruel et être un excellent curé de Meudon.


ARÉNA (Joseph), conspirateur, né en Corse, exécuté en 1801. D’abord chef de l’un des bataillons corses de la première réquisition, puis adjudant général, il prit une part honorable à la campagne d’Italie et au siége de Toulon, et fut nommé, en 1796, député de son département au conseil des Cinq-Cents. Après le 18 brumaire, il protesta contre le coup d’État par la démission de son grade de chef de brigade.de gendarmerie, et figura dès lors au nombre des ennemis les plus ardents du premier consul. On sait que son frère Barthélémy fut accusé, à tort ou à raison, d’avoir voulu poignarder Bonaparte dans la fameuse séance du 18 brumaire (V. l’article suivant). Lui-même, emporté par ses opinions républicaines, et peut-être aussi par quelque vendetta corse, par quelque haine héréditaire contre la famille Bonaparte, ourdit, avec le statuaire Ceracchi, Topino-Lebrun, Demerville et autres, un complot qui avait, dit-on, pour but le meurtre du premier consul. Les conjurés furent arrêtés à l’Opéra le 18 vendémiaire an IX (10 octobre 1800). On ne trouva aucune arme sur eux. Mais ils n’en furent pas moins accusés d’avoir voulu, dans cette soirée même, poignarder Bonaparte. Leur dénonciateur était un officier nommé Harel. L’instruction de l’affaire traîna en longueur. Mais l’explosion de la machine infernale (tentative entièrement royaliste, comme on le sait) précipita le dénoûment. La police consulaire, déjouée par cet événement, rechercha de tous côtés des coupables et des victimes pour apaiser la colère du maître. Une liste de cent trente républicains fut dressée, et pendant qu’on préparait la déportation de ces malheureux, dont l’innocence était évidente, Aréna et ses coaccusés furent condamnés à mort, les uns par le tribunal criminel de la Seine, les autres par une commission militaire. Ils furent exécutés le 30 janvier 1801.


ARÉNA (Barthélémy), homme politique, frère du précédent, né en Corse vers 1775, mort à Livourne en 1829. Il se déclara avec enthousiasme pour les principes de la Révolution ; fut nommé député suppléant aux États généraux, puis député à l’Assemblée législative, où il devint un des membres les plus actifs et les plus ardents de l’extrême gauche. Après la session, il revint en Corse et prit part à la lutte entre le parti patriote et Paoli. Ce dernier ayant livré l’île aux Anglais, Aréna dut s’exiler et revenir à Paris, où il fréquenta assidûment la société des Jacobins. Le départ des Anglais lui permit de rentrer en Corse, où il fut nommé, en 1798, député au conseil des Cinq-Cents. Il soutint avec une grande énergie les institutions républicaines, et lorsqu'au 18 brumaire Bonaparte se présenta en maître dans l’assemblée, il fut un des représentants qui résistèrent courageusement jusqu’au dernier moment. On rapporte même qu’il tenta de saisir le nouveau dictateur au collet pour l’expulser de l’assemblée. C’est ce mouvement bien légitime qui donna, dit-on, naissance à la légende du prétendu coup de poignard que des écrivains serviles répandaient dans le public pour appeler l’intérêt sur le premier consul. Aréna, qui resta jusqu’à sa mort fidèle à ses opinions démocratiques, a toujours repoussé cette accusation, et même après la chute de l’empire, en mai 1815, il a fait insérer dans les journaux d’Italie une déclaration formelle aà ce sujet. Il est constant, d’ailleurs, qu’aucun poignard n’a été dirigé contre Bonaparte au 18 brumaire. Désigné pour la déportation, Aréna échappa à la police consulaire et se retira à Livourne, où il acheva obscurément ses jours.


ARÉNACÉ, ÉE adj. (a-rê-na-sé — du lat.