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sibla que le geste ne suive pas la voix. (Th. Gaut.) ■

— Ane. chim. Nom donné à divers oxydes métalliques et à des sels. Arcane corallin, Oxyde rouge de mercure, il Areane double, Le sulfate de potasse, produit de la décomposition du nitre par 1 acide sulfurique. C’est ce que les chimistes appellent aujourd’hui Yarcanite.

— Techn.- Composition métallique qu’ont emploie pour l’étamage des métaux, et qui est ainsi désignée parce que les ouvriers en faisaient une sorte de secret,

— Adjcctiv. Profond, caché : La parole est , un miroir qui nous présente naïvement les

secrets les plus arcanes de nos individus. (Mol.) f il Aujourd’hui inusité.

ARCANETTE s. f. (ar-ka-nô-te). Ornith. Nom vulgaire, en Lorraine, ’ de la sarcelle . d’été : Les eaux dormantes sont souvent effleurées par le vol circulaire des courlis, des arca- , mettes oudes martins-pècheurs. (E. Sue.)

ARCANGELET s. m. (ar-kan-je-lô). Art milit. Sorte de petite arquebuse, par corruption d’arc à jalet. V. Arc. :

arcanie s. f. (ar-ka-nî — du lat. ared, coffret). Crust. Genre de crustacés décapodes brachyures, renfermant une seule espèce, l’arcanie hérisson.

arcanites. m. (ar-ka-ni-te — rad. arcane). Miner. Nom donné par M. Haidinger au sulfate de potasse minéral ou naturel, qui n’a été rencontré jusqu’ici qu’en solution dans les eaux, et en petites masses mamelonnées dans les laves.

— Encycl. Varcanite est soluble, non efflorescent ; les variétés de cette espèce qu’on recueille sublimées dans les fissures des laves, par exemple au Vésuve, ont l’aspect d’enduits assez minces composés de petits prismes à six. faces, terminés par des pyramides hexago-^

1 nales, dont la section est un "hexagone à deux sortes d’angles, dérivant d’un- losange. Les cristaux sont parfois colorés superficiellement en bleu ou en vert par des sels de cuivre.

ARCANNE s. f. (ar-ka-ne). Craie rouge délayée avec de l’eau, dans laquelle les charpentiers trempent une ficelle qu’ils destinent a tracer une ligne sur- une pièce de bois. Pour obtenir cette ligne, ils tendent la ficelle aux deux extrémités de la pièce, puis la soulèvent vers le milieu et la lâchent brusquement, il On dit aussi arcaux.

ARCAINO (Giovanni Mauro d’), poète italien, l’un des plus renommés dans le genre burlesque, né dans le Frioul vers 1490, mort en 1536. Il était ami du Berni, et ses poésies sont ordinairement réunies à celles de ce poète. Elles consistent en Capitbli satiriques, où il n’épargne ni les poètes, ni les femmes, ni les moines, ni même la cour déRome ; mais souvent il manque de goût et se livre à des plaisanteries équivoques. [1 eut le courage de s’attaquer à l’Arétin avec une grande vivacité ; toutefois, ses traits les plus acérés sont dirigés contre les femmes, qu’il accuse de mensonge en sedemandant ce que ferait le sexe sans ce péché. Cette théorie l’amène à faire l’histoire du mensonge chez tous les peuples et dans tous « les temps. Cette excursion phijosophico-burlesque le conduit à Rome : « l.à, dit-il, la terre, le ciel et l’eau, les murs, les pierres, tout retentit de mensonges... C’est par là qu’on gagne •ses procès, qu’on parvient aux honneurs et à la fortune. Tel est mainteant noble, qui était, il y a peu de temps, charcutier, aubergiste, on qui criait dans les rues le bouilli ou le rôti chaud. Je vois habillé de drap ou de riches. étoffes qui n’habillait autrefois que les mules...»

arcanseur s. m. (ar-kan-senr — rad. arc). Mécan. Appareil de renfort pour faireavancer ou reculer un véhicule lourdement chargé.

ARCANSON s. m. (ar-kan-son). Chim. Résidu solide jaunâtre que l’on obtient lorsque l’on distille la térébenthine. L’arcanson, appelé le plus souvent eo/opAa ?ie, estime matière fusible, inflammable, à cassure vitreuse ; il est insoluble dans l’eau, et se combine avec les alcalis pour former- ce que l’on appelle improprement le savon de résine. Sa composition est représentée par la formule C’O H^oo1». On peut le considérer comme do l’essence de térébenthine oxydée : Derrière la scène, les éclairs se forment avec un peu (Tarcanson. (Volt.). ■■

ARCAS, fils de Jupiter et de Callisto, roi et civilisateur de la contrée qui, de son nom, fut nommée Arcadié. Sa mère ayant été métamorphosée en ourse, il faillit la tuer à la chasse. Jupiter lui fit subir la même métamorphose, et les transporta tous deux au ciel, où ils forment les constellations de la grande et de !a petite Ourse.

ARCAS S. m. (ar-kâss).- Entom. Genre de lépidoptères diurnes, voisin des lycènes.

ARCAS1NEUR, EUSE s. (ar-ka-zi-neur, euzo — rad. arcat). Argot. Celui, celle qui escroque de l’argent au moyen de fables qu’il invente pour apitoyer sur son sort, ou de faux . certificats qu’il produit, ou de lettres qu’il écrit quand il ne veut pas se présenter lui-même et que les adeptes nomment lettres de Jérusalem. Les arcasineurs se présentent, suivant la personne à laquelle ils s’adressent, tantôt comme des patriotes persécutés ou des réfugiés politiques, tantôt comme d’anciens

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négociants ruinés, par la mauvaise foi de créanciers cupides} ou comme de pauvres ouvriers sans travail, etc. « Le grand art de l’arcasineur est de déjouer la défiance du concierge et des domestiques chargés de l’empêcher d’arriver au maître. Il sait que, s’il lui parle de vive voix, il, ne partira pas les mains vides. Si les certificats ne suffisent pas pour l’émouvoir, il à toujours des larmes toutes prêtes.» il On dit aussi arcasibn, bnne.• ARCASIO (Jean-François), jurisconsulte italien, né en 1712, mort en 1791, fut avocat et professeur de droit civil à Turin. Ses Commentaires sur le droit civil offrent un cours de droit romain très-estimé". Porté naturellement, au recueillement et à la méditation, Arcasio recherchait la solitude, et, sur.le déclin de sa vie, il se rétirait tous les ans, pendant un mois, dans un, couvent de camaldules. <

ARCASSE s. f. (ar-ka-se — du lat. arca, coffre). Mar.. Assemblage de toutes les pièces constituant la charpente horizontale qui relie ix l’étambot les estains, partie fort ornée dans les navires de guerre ou’ les. grands paquebots, il Poulie ou pièce de bois qui renferme le rouet.

ARCAT s. m. (ar-ka). Argot’. Faire fin arcat’, Escroquer de l’argent à quelqu’un au moyen d’une lettre de Jérusalem. V. Arcasinecr.

ARCATE. V. Arcot.

v ARCATURE s. f. (ar-ka-tu-re — radi arc)., Archlt. Genre de décoration surtout employé par les architectes du moyen âge, et consistant en une suite de petites arcades, tantôt réelles, tantôt simplement simulées, portées par des colonnettes ou des consoles, ou bien par des colonnettes et des consoles alternées : Il existe des arcatùres qui imitent des mâchicoulis, et qui même, dans certaines églises anciennes, étaient véritablement destinées a en servir. (Schmidt.) Le débarcadère est très-beau. Ses arcatùres, relevées de quelques sobrest ■ornements eu couleur, lui donnent l’apparence d’une basilique de l’industrie. (Th. Gaut.) Déjà employées dans les siècles précédents, les arcatur/cs à plein cintre furent principalement en honneur au xi<= et au , xh« siècle, époqué à laquelle les modillons en empruntèrent quelquefois la forme. (J. Peyré.) Il Arcatùres à claire-voie, Arcatùres qui sont entièrement détachées du mur, devant lequel elles forment une espèce d’écran à jour.

décoration destiné a rompre l’uniformité

grandes surfaces de murs. Les architectes du Bas-Empire et ceux de l’époque carlovingienne.l ont employée dans ce but avec discernement. Les constructeurs romans, particulièrement ceux de la Normandie.et de

l’Angleterre, en ont souvent abusé au point de superposer, de la base au faîte de quelques-uns de leurs édifices, des étages A’arcatures égales en hauteur et en largeur. Le style ogival fit usage aussi de ce genre de décoration, dans lequel il déploya une grande richesse de détails.

M. Viollet-Leduc distingue trois sortes a’arcatures : les arcatùres basses ou de rez-dechaussée, les arcatùres de couronnement et les dreatures-ornements.

Les arcatùres de rez-de-chaussée sont celles qui, dans l’architecture française, sont placées à l’intérieur, sous les appuis des fenêtres basses. ETIes se composent d’une suite de petites arcades aveugles, peu saillantes, portées par des pilastres ou des colonnettes détachées qui reposent sur un socle de pierre continu. À partir du xne siècle, les arcatùres sont décorées avec plus d’élégance : les archivoltes sont enrichies de moulures, les colonnettes deviennent plus sveltes, les tailloirs des chapiteaux sont finement travaillés. Les édifices du style normand présentent parfois, à cette époque, des arcatùres formées d’une série de petits arcs plein cintre qui s’entre-croisent et portent soit sur un rang de-colonnettes, soit sur des colonnettes et des eorbeaux alternés. Dans l’étage.inférieur de la tour Saint-Romain de la eatliédrale de Rouen, les colonnettes sont accouplées et supportent de petits arcs en tierspoint. Quelques esprits pius ingénieux qu’éclairés, .dit M.’Viollet-Leduc, ont voulu voir dans ce genre de décoration l’origine de l’ogive ; il est à remarquer, au contraire, que le plein cintre a persisté longtemps dans ces membres accessoires de l’architecture, et on le rencontre, en Bourgogne notamment, allié à une ornementation qui n’a ’plus rien de roman. L’arc trilobé servit de transition entre le plein cintre et l’arc en tiers-point. Celui-ci, définitivement adopté vers le milieu du xnr= siècle, fut d’abord décoré par de simples moulures largement profilées ; et, un peu plus tard, par des redans. À mesure que le style, ogival parvint à son apogée, les arcatùres prirent plus d’importance : leurs tympans, furent ornés de bas-reliefs ; le nu des murs, dans les enire^colonnements, fut couvert de peintures, d’applications de.gaufrures ou de verres colorés et dorés : La Sainte-Chapelle, à Paris, nous offre le plus bel exemple qu’on puisse donner d’une série A’arcatures ainsi traitées. ’ Vers la fin du xiti» siècle, les arcatùres basses perdent ce luxe d’ornementation et deviennent de simples placages, qui continuent jusqu’au ras du sol les moulures et les meneaux des fenêtres. Elles disparaissent tout à coup vers le milieu du xve siècle, pur suite de l’usage

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alors adopté de garnir de boiseries les soubassements des chapelles.

Les arcatùres de couronnement sont tantôt à jour, tantôt aveugles. Des arcatùres à jour, formant des galeries basses sous les corniches, ont été pratiquées dans quelques églises romanes, particulièrement dans celles des bords du Rhin, pour éclairer les charpentes au-dessus des voûtes en berceau. Cette disposition devint un simple motif de décoration dans quelques édifices religieux de la France. Une arcature aveugle décore la partie supérieure des murs de la nef de plusieurs églises bourguignonnes, notamment de la cathédrale d’Autun. D’autres monuments offrent, à l’extérieur des absides, des arcatùres alternativement aveugles ou percées de fenêtres. L’adoption du style ogival fit naturellement disparaître l’es arcatùres hautes des nefs et des absides, les archivoltes des fenêtres selevant, dès lors, jusque sous les ieheS’supérieures. Les tours centrales ’

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Les arcàtures-ornements sont celles que les portails des églises offrent dans les soubassements de leurs ébrasements : Elles sont la" plupart du temps évidées dans des blocs de pierre et sont décorées, dans leur entre-colonnement, de sculptures en ronde bosse ou d’arabesques gravées en creux. Les portails des cathédrales de Paris, d’Amiens, d’Auxerre, etc., sont pourvues a’arcatures que l’on peut regarder comme les plus beaux spécimens du genre ; — Les tombeaux, les parements d’autel, les rétables présentent souvent des arcatùres, ornées de sculptures et de peintures plus oumoins délicatement travaillées.

ARCAUX. V. ARCANNE.

— ARC-BOUTANT s. m. (ark-bou-tan — rad. arc-bouter). Construction en forme de demiarc élevée à l’extérieur d’un édifice pour soutenir les murailles contre la poussée des voûtes : Pour que la partie horizontale d’une ...... -, l{enue' le plus solidement

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laplace se voyait lagrande cathédrale gothique, avec ses solides arcs-boutants, si frêles à l’œil. (V. Hugo.)

1- Par compar. : Je contemple d’un œil humide celle petite maison carrée dont un immense lierréplanté par ma mère arrondit et verdit les angles, comme ’des arcs-boutants naturels sortis de la terre pour empêcher nos vieux murs de s’écrouler. (Lamart.)

— Fig. Appui, —principal défenseur d’une doctrine, d’une cause ; d un parti : Les Pères de l’Église ont été les arcs-boutants de la religion. (Trév.) Nous avons ici un de nos magistrats bien malade, qui est M. Fouquet, procureur général et surintendant des finances. Oh ! la belle chape-chute, si cette âme moutonnière se laissait mourir l Mais cela n’arrivera point, car il est encore jeune ; il a les dents, et tes ongles fort bons. Il est un des grands arcsboutants de la tyrannie du siècle. (Gui Patin.) Jésus apprend à ses disciples que ceux contre lesquels ils doivent être le plus préparés sont les faux zélés, qui, entêtés du besoin que la religion, dont ils se croient les arcs-boutants, a de leur soutien, croient rendre service à Dieu en persécutant ses enfants, dès qu’ils léseraient leurs ennemis. (Boss.) C’est J’arc-boutant de son parti. (Carpentier.) Ce député est un des ârcs-bou’tants du centre de la Chambre. (Balz.)

Il Se dit de même en parlant des choses : Le travail, c’est Tarc-boutant de l’ordre. (E. de Gir.) £’arc-boutant de l’ordre, c’est la communauté d’idées sur le droit. (Colins :)

— Gymnast. Lutte debout à l’arc-boutant, Lutte dans laquelle les’ deux adversaires essayent mutuellement de se faire reculer au moyen d’un bâton qui porto un petit arc à chacune de ses extrémités.

—Mar. Pièce de bois placée horizontalement ’ dans les hunes pour maintenir l’ccartementdes galhàubans. il Morceau de bois court que l’on place entre les baux d’un navire pour les maintenir dans leur position réciproque, il Pièce de bois disposée verticalement sous le beaupré, pour soutenir les martingales, n Petit mât ferré servant à repousser l’abordage, il Arcs-boutants affourchés, Pièces dont les extrémités sont fendues en forme do fourche. Il Arcs-boutants de coittes) Pièces de

lider le système de ce ber. Il Arcs-boutants ronds, Ceux dont la forme est arrondie. ■

— Techn. Barreau de" fer droit ou.chantourné destiné à bouter une grille, un balcon.

il Barre d’une porte cochère, dite aussi piedde-biche, h Branches de métal qui supportent les baleines d’un parapluie ; quand il est ouvert, n Arcs-boutants d un carrosse, Verges qui servent à tenir en état les moutons.

— Syn, Arc-boniaitt, ’ pivot. Varc-boutant soutient un mur, une voûte : Un des arcs-

est tombé, et la voûte s’est entr’ou-. (Acad.ï Le pivot, en même temps qu’il

soutient, sert à faire tourner : Le soleil tournant sur lui-même, mais en même temps immobile au milieu de tout, sert en même temps de flambeau, de foyer, de pivot, à toutes les parties de la machine du monde. (Buff.) Au figuré, l’nreboutant est l’appui ou le soutien d’une entreprise ou d’un parti : Don Quichotte était le grand arc-boutant de la chevalerie errante. (Le Sage.) Pour pivot, l’idée de mouvement autour du soutien existe toujours au figuré : C’est l’intérêt de ces deux amants qui doit être le pivot de la pièce, (Volt.)

ARC-BOUTANT (ark-bou-tan) part, prés, du v. Arc-bouter : S’arc-boutant alors sur ses pieds et courbant les épaules, il s’épuisa en efforts biouls contre lapôrte. (E. Sue.) La panthère, s’arc-boutant sur ses jambes de derrière, serra puissamment sa victime contre la porte. (E. Sue.)

— Encycl. L’arc-boutant est une invention de l’architecture ogivale : vivement critiqué par les partisans de l’antiquité, il a été l’objet des plus grand éloges de la part des admirateurs dé l’architecture du moyen âge. « Il n’y a qu’une chose à dire sur ce système de construction, selon’la remarque judicieuse de M. Viollet-Leduc, c’est qu’il est l’expression la plus franche et la plus énergique du mode adopté par les constructeurs du moyen îlge. Jusqu’à l’application des arcs-boutants dans les églises gothiques, tout est tâtonnement ; du moment qu’ils sont nettement accusés dans les constructions, la structure des églises se développe dans son véritable sens ; elle suit’ hardiment la voie nouvelle. Demander une église gothique sans arcs-boutants, c’est demander un navire sans quille... Le problème que les architectes de l’époque romane s’étaient donné a résoudre était celui-ci : élevei des voûtes sur la basilique antique... La basilique antique était couverte par des charpentes’ ; l’abside, seule était voûtée ; or, dans notre climat, les charpentes ne préservent pas complètement de la neige et du vent ; elles se pourrissent assez rapidement ; elles sont exles documents

écrits de notre histoire, que d’incendies d’églises, qui nécessitent des reconstructions totales. La grande préoccupation du clergé et des architectes qui élevaient des églises était, dès le xe siècle, de voûter les nefs des basiliques. Mais les murs des basiliques, portés par des colonnes grêles, ne pouvaient présenter une résistance suffisante à la poussée des voûtes hautes ou basses. Dans le centre de la France, les constructeurs, vers le xie siècle, avaient pris le parti de renoncer à ouvrir des jours au sommet des murs des nefs hautes, et ils contre-boutaient les voûtes en berceau de ces nefs hautes, soit par des demi-berceaux, soit par de petites voûtes d’arêtes élevées sur les oas^côtés. Les nefs alors ne pouvaient être élevées que par les fenêtres de ces bascôtés... Les murs intérieurs, épais et renforcés de contre-forts, maintenaient les poussées combinées des grandes et petites voûtes. Mais, dans le nord de la France, ce système no pouvait prévaloir ; de grands centres de population exigeaient de vastes églises ; on avait besoin de lumière ; il fallait prendre des jours directs dans les murs, des nefs, et renoncer par conséquent à contré-bouter les voûtes hau . tes par des demi-berceaux continus élevés sur les bas-côtés... Il fallut deux siècles de tâtonnements, d’essais souvent malheureux,

pour arriver h la solution de ce problème si simple par l’emploi des arcs-boutants.., ; mais aussi, clés que cette voie nouvelle fut ouverte, elle fut parcourue avec une rapidité prodigieuse, et Varc-boutant ; qui naît à peine au xnc siècle, est arrivé à 1 abus au xivc. » parmi les plus anciens arcs-boutants, ,’û faut citer ceux du chœur de l’église Saint-Rémi, à Reims, dont la1 construction remonte à la der- ’ nière moitié du" xii<* "siècle : ici, l’arc-boutant est simple et contre-boute les voûtes au point de leur poussée. Les voûtes hautes du chœur de la cathédrale de Soissons, construites vers le commencement du xih’î siècle, sont contreboutées par des arcs-boutants doubles, dont les tètes viennent s’appuyer contre des piles portées par des colonnes engagées. Au xme siècle, les architectes, pour augmenter la force de résistance des arcs-boutants doubles, eurent l’idée de les rendre solidaires en les rôu — nissant par une suite de rayons, comme on peut le voir à la cathédrale de Chartres. Peu a peu, la construction des grandes nefs se réduisit à des piles minces, consolidées par

■boutants. Vers la fin" du xm« siècle, on remplaça les arcs-boutants supérieurs par une construction a claire-voie, véritable aqueduc incliné servant à conduire les eaux des chéneaux des grands combles.

ARC-BOUTÉ, ÊE (ark-bou-té) ’ part. pass. du v. Arc-bouter : Mur arc-bouté. Voàte arc-boutée. Deux sièges faits de roseaux du Nil, et dont le dossier se renversait arc-houté par des supports, complétaient cet ameublement. (Th. Gaut.) ;

— Par, ext. Appuyé contre : Il se tourna ensuite vers un prêtre qu’on avait fait venir, se confessa, et fut pendu à une échelle a