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APR

c’est cette âpreté de mœurs qui les rend insensibles à l’humanité. (J.-J. Rouss.) Deux ans passés au village adoucirent un peu mon Âpreté, et me ramenèrent à l’état d’enfant. (J.-J. Rouss.) Cette âme, née pour le bonheur, accoutumée aux sensations mobiles du talent et de la poésie, s’étonnait de J’âprkth et de lu fixité de la douleur. {Mm» de Sta61.) Z’âpreté de caractère ne se rencontre que chez la femme dont la raison seule a contrarié les penchants. (Mme de Rérausat.) Je fus frappé de /’âpreté de ces dernières paroles. (G. Sand.l /, ’àpreté du caractère ne s’adoucit guère qu avec l’âge. (Balz.) Cette âpreté inflexible, qui doit faire le caractère essentiel de l’homme d’action, Calvin l’eut mieux que personne. (Renan.)

— Avidité, cupidité : Il a une grande âpreté au gain, à l’argent. (Acad.) Les créanciers sont d’une âpreté gui désespère. (Dider.) Cette âpreté au gain me parait ignoble. (E. Suc.)

, Jevc

Eût pour mes biens un peu m

Celle-ci, di’jà soûle, a

Irais que ce fils

îs d’âprelé.

La Fon

— B.-arts. Rudesse : Il a cette violence et cette âpreté de style qui caractérisent MichelAnge. (Th. Gaut.)

APR1ÈS, roi d’Égypte de 593 à 569 av. J.-C, fut renversé par Amasis, qui le fit mettre à mort. C’est le pharaon Èophra de l’Écriture.

APIULE (Joseph), musicien italien, né à Naples vers 1746, mort en 1798. Il obtint de brillants succès sur les théâtres d’Italie et d’Allemagne. Il a laissé une Méthode italienne de chant, où se trouvent de bons exercices de solfège.

aprion s. m. (a-pri-on —du gr. a priv. ; priân, scie). Ichth. Division du grand genre squale, renfermant trois espèces dont les dents n’ont pas de dentelures sur leur bord, et qui vivent, l’une dans la mer Rouge, l’autre sur les côtes de Java, et la troisième sur celles de l’Amérique du Nord.

— Entom. Genre d’insectes orthoptères, voisin des locustes ou sauterelles, et renfermant doux espèces, qui vivent à Java.

À PRIORI (a-pri-o-ri.— mots lat. qui signif., de ce qui est avant).’ Log. Se dit des vérités, des idées, des jugements, qui découlent de principes généraux, puisés dans la raison pure et non dans l’expérience : Les preuves ontologiques de l’existence de Dieu sont des preuves a priori. (Brisbarre.)

— Se dit aussi de l’action do juger, do raisonner, on devançant l’expérience : Baisonner

’ îf baser son raisonnement sur des

très. Les systèmes démontrés

nent difficilement l’examen. (Acad.) Les lois ne se formèrent nulle part A priori ; partout elles découlèrent des besoins de la société. (Ramsay.) Chercher a priori à se faire une idée des attributs de Dieu, c’est une méthode de philosopher gui ne peut conduire à aucune véritable connaissance. (Condorc.) Les gouvernements sans base, les gouvernements créés a priori sont éphémères : leur emblème est une pyrami<

priori, et par une sorte d’anticipation-dépourvue d’expérience ? Evidemment non ; ce serait la préjuger, mais non la déterminer.régulièrement. (Damiron.) Il y a un grand danger à vouloir rédiger des constitutions a priori, et les philosophes sont plus impropres que d’autres à cette besogne, parce qu’ils ont des idées systématiques et une espèce d’idéalisme politique auxquels ils veulent plier les réalités vivantes. (A. Nettement.) Les sciences physiques ne se peuvent construire k priori, sur des notions pwes, mais requièrent l’observation des faits. (Proudh.)

— Se met en opposition avec a posteriori, car ces deux expressions ayant entre elles’un rapport intime, rapport de contraste, comme antécédent et conséquent, cause et effet, etc., se trouvent souvent dans la même phrase : Je me suis aperçu que la différence dans la manière d’argumenter nous éloignait le plus dans tes systèmes que nous soutenons : vous argumentes a posteriori et moi a priori. (Frédéric II.) On peut très-bien par l’observation s’élever jusqu’à l’absolu, et voici, me dit M. Van Ileusde, comment je pose lèproblème de la philosophié : trouver a posteriori ce qui est en soi-même. (V. Cousin.) En tout sujet, il y a deux sortes de preuves : les unes a priori, les autres a posteriori et de fait. (Taine.) Entre l’histoire telle que la conçoit M. Cuisot et l’histoire telle qu’elle se manifeste.par les événements, il y a la même différence qu’entre la mécanique rationnelle et la mécanique appliquée à un genre déterminé de corps. Mais les formules de la mécanique rationnelle permettent de résoudre tous les problèmes se la mécanique appliquée, tandis que l’histoire a priori de M. Guizot est souvent muette pour l’explication de l’histoire a posteriori, c’est à-dire de la véritable histoire. (Gust. Planche.)

— Encycl. La locution a priori et son antonyme a posteriori présentent un sens philosophique très-clair ; mais on ne saisit peut-être pas tout d’abord le lien qui rattache ce sens à l’etymologie. Ouvrez lo dictionnaire de l’Aca APR

demie, vous trouverez : — A posteriori, de ce qui suit, de ce qui est postérieur. — A priori, d’un principe antérieur ; voilà qui est trop littéral, trop court pour être intelligible. Postérieur a quoi ? Antérieur à quoi ? Tous les autres dictionnaires, vrais moutons de Panurge, se contentent de répéter l’oracle... sans l’interpréter. Quand je raisonne a posteriori, je pars d’idées particulières puisées dans l’expérience et qui me conduisent à des synthèses auxquelles on donne quelquefois le nom de principes. Evidemment, on ne peut dire que ces idées particulières soient dans mon esprit postérieures à ces principes. Elles sont tout simplement postérieures a l’expérience qui me les a fournies. Quand je raisonne a priori, en philosophie, en politique, dans les sciences, je pars d’idées générales puisées dans la raison, et dont je déduis les conséquences en dehors des données de l’expérience et sans attendre ces données. Ainsi juger, raisonner a priori, c’est juger, raisonner en devançant l’expérience ; juger, raisonner a posteriori, c’est juger, raisonner en suivant l’expérience, c’est-à-dire en prenant pour point de départ et pour base les données fournies par l’expérience.

Caractères des jugements a priori et des jugements a posteriori. Il est impossible de réduire tout, dans l’esprit humain, soit à des jugements a posteriori, comme l’a tenté le sensualisme, soit à des jugements a priori, comme l’a tenté l’idéalisme. Il faut se résoudre à faire la part aux deux espèces de jugements. Mais quels sont les caractères auxquels nous pouvons reconnaître qu’un jugement a priori appartient légitimement à l’esprit humain. Ces caractères sont la nécessité et l’universalité. Les corps sont pesants : voilà un jugement a posteriori, parce que la connexion entre l’idée de pesanteur et celle de corps ne nous apparaît pas comme nécessaire ; c’est l’expérience seule qui nous en atteste la réalité. Tout changement a une cause : voilà un jugement a priori, parce que la connexion entre l’idée de changement et celle de cause nous apparaît comme nécessaire ; c’est la raison seule qui nous en atteste la réalité. En effet, l’expérience ne montre que des faits qui se succèdent et jamais un rapport nécessaire, tel que celui de causalité. Remarquez que les idées générales dues à l’expérience et a l’induction n’auraient qu’une généralité incomplète, c’est-à-dire n’atteindraient pas l’universalité, si un élément a priori, le principe de la stabilité des lois de la nature, .no venait leur donner ce dernier caractère. Il ne faut pas confondre avec la distinction des jugements a priori et des jugements a posteriori, celle des jugements analytiques et des jugements synthétiques. Le jugement analytique est celui dans lequel l’idée exprimée par l’attribut est logiquement renfermée.dans l’idée exprimée par !e sujet ; le jugement synthétique, celui dans lequel la notion de l’attribut se lie rationnellement ou empiriquement à celle du sujet, mais sans y être renfermée logiquement. Tous les jugements analytiques sont des jugements a priori, parce que la réalité de la connexion qu’ils expriment n’est pas donnée par l’expérience, mais repose sur le principe de contradiction ou d’identité qui affirme que le même est le même. Quant aux jugements synthétiques, les uns sont a priori, les autres a posteriori. Des deux jugements cités plus haut : les corps sont pesants ; tout changement a une cause ; le premier est un jugement synthétique à posteriori, le second un jugement synthétique a priori. Kant a divisé les sciences en deux classes ; celles qui sont fondées sur des jugements synthétiques a posteriori ou sciences empiriques, et celles qui sont fondées sur des jugements synthétiques a priori ou sciences théorétiques. Les premières sont les sciences d’observation et d’expérience, par exemple, l’histoire naturelle dos animaux, des plantes et des minéraux, une partie de la physique, etc. Les sciences théorétiques sont les mathématiques, la haute physique et la métaphysique. Kant établit que cette dernière classe de sciences tout entière a pour base des jugements synthétiques apriori.

Méthodes à priera et à posteriori. La méthode a priori, c’est-à-dire la méthode qui ne fait usage que de conceptions et de raisonnements a priori, a été appliquée avec éclat, sinon avec succès, à l’ensemble des connaissances humaines, par Descartes au xvii= siècle, par Schelling et Hegel au commencement du xixe ; mais on peut dire que la méthode a posteriori, la"-méthode expérimentale, tend aujourd’hui à prévaloir définitivement, aussi bien dans les sciences morales et politiques, que dans la philosophie naturelle. La première, après avoir surexcité les ambitions et les espérances de l’esprit humain, n’a pas tardé à le laisser retomber des hauteurs où elle l’avait élevé ; elle o créé des systèmes, brillantes, mais fragiles constructions, qu’on a vues successivement s’écrouler les unes sur les autres. La seconde, cheminant sur un terrain solide, n’a cessé de faire des conquêtes nouvelles et les a toujours gardées. Du reste, en dépit des prétentions contraires de l’idéalisme et du sensualisme, si l’on examine dans les grands systèmes la mise en œuvre do la méthode a priori, et dans l’édifice de nos sciences, celle de la méthode a posteriori, on peut s’assurer que là des matériaux ont été empruntés à l’expérience, bien que la provenance en paraisse déguisée, qu’ici, au contraire, il y a des éléments qui dépassent l’es. APR

périence pure, éléments sans lesquels l’expé Henri Saint-Simon avait cru remarquer que l’esprit humain, dans son mouvement, suit alternativement la route a priori et la route a posteriori, et que le caractère des grandes découvertes scientifiques était de faire passer d’une route k l’autre, en un mot, de changer, selon son expression, la direction des travaux de l’atelier scientifique. Il expliquait de cette. façon les longs intervalles qui séparent ces découvertes de premier ordre, et qu’on peut appeler révolutionnaires. Il ajoutait que les conceptions apriori étant simples, demandant l’unité de combinaison, ne peuvent être le résultat des efforts de plusieurs ; qu’il faut, au contraire, trop de temps et de détails pour qu’un seul homme puisse envisager l’ensemble des choses a posteriori : de là cette autre loidu progrès scientifique, posée également par Saint-Simon, que les grandes découvertes sont faites alternativement par une seule et par

APRIORIQUE adj. (a-pri-0-ri.-ke — de la loc. apriori). Néol. Qui juge, qui a l’habitude de juger a priori, c’est-à-dire sans s’appuyer sur un principe démontré : En philosophie, la démocratie s’est faite transcendantale, éclectique, .priorique, fantaisiste, bavarde et bohème. (Proudh.)

aprise s. f. (a-pri-ze — rad. prix). Ane. jurispr. Description et estimation d’un héritage, qui était faite par le juge, pour en déterminer l’état et la valeur.

APROCTIE s. f. (a-pro-ktî — du gr. a priv. ; pràktos, anus). Térat. Absence d’anus, imperforation do l’anus : Z’aproctie entraîne presque toujours la mort dans les huit jours qui suivent la naissance. (Nysten.) Il On dit aussi aproctose. V. Imperforation.

aprOctome s. m. (a-pro-kto-me — du gr. rt-priv. ; pràktos, anus). Annél. Genre de vers peu connu, et qu’on ne sait encore à quel groupe rattacher.

APRON s. m. (a-pron-du lat. asper, rude). Ichth. Genre de poissons acanthoptérygiens, voisin des perches.

— Encycl. Les aprons se distinguent des perches par leur museau saillant, plus avancé que la bouche, et par la’séparation qui existe entre leurs deux nageoires dorsales ; ils ont la tête déprimée, le corps allongé, les nageoires ventrales éloignées, les mâchoires et les os palatins garnis de dents en velours. Les deux seules espèces qui se rapportent au genre apron habitent les eaux douces de l’Europe. L’une, Vapron commun, habite le Rhône et ses affluents ; on le trouve aussi dans le Danube, et, a ce qu’il paraît, dans le Rhin ; les pécheurs du Rhône le désignent par le nom de sorcier. Vapron commun a le corps allongé, arrondi, les deux ouvertures nasales presque contigues, le.préopercule hérissé de fines dentelures, huit rayons à la première dorsale, tous épineux, la caudale en croissant, quarante-deux vertèbres, parmi lesquelles vingt-cinq à la queue ; il atteint à peine 0,20 ; sa chair est blanche, légère et d’un goût agréable. L’autre espèce, Vapron cingle, ne se trouve que dans le Danube et dans ses affluents ; il arrive à une taille plus considérable que le précédent, puisqu’on en pêche des- individus qui ont de 0,40-à 0,50 centim. : son corps, au lieu d’être arrondi est triangulaire ; sa chair est plus ferme et aussi plus délicate que celle de Vapron commun. Pendant la plus grande partie de l’année, il demeure au fond des eaux ; mais vers les mois de mai et d’avril, il s’approche du rivage pour satisfaire au besoin de la reproduction.

APRONIUS (Lucius), consul romain l’an 8 de l’ère chrétienne, accompagna Drusus dans la Pannonie pour apaiser la révolte des légions, obtint le triomphe pour ses exploits en Germanie, puis le proconsulat d’Afrique, mais plus tard se fit battre par les Frisons révoltés. Son fils Lucius remporta des avantages sur les Numides, et fut élu consul avec Caligula (39 de l’ère chrétienne). Apronia, sœur de celui-ci, fut jetée par la fenêtre par son époux, Plautius Silvanus. Plusieurs autres membres de la>€amille Apronia exercèrent des commandements et jouèrent un rôle plus ou moins important.

À PROPOS s. m. V. Propos.

APROSIO (Angelico), religieux augustin, littérateur, né à Vintimille (Ligurie) en 1607, mort en 1681. Il était ordinairement désigné sous le nom de Père Vintimille, du nom de son pays, natal. Il a produit un grand nombre d’écrits, la plupart de critique littéraire et de polémique, publiés sous divers pseudonymes, et qui ont conservé quelque intérêt pour l’histoire littéraire de l’Italie.

... (a-pro-zo-pe — du gr.

»i, face). Entom. Genre de

-~’ 'n des lamies, et

û, qui vit au

APROSOPE

a priv., et joru..r..,-

coléoptères longicornes,

renfermant une seule

Brésil.

APROSOPIE s. f. (a-pro-zo-pî — du gr. a priv. ; prosôpon, face). Térat. Monstruosité qui consiste en l’absence de la face.

aprostatophie s. f. (a-pro-sta-to-fîdu gr. a priv. ; prostates, placé devant, et trophè, nourriture). Pathol. Atrophie de la

aprosterne s. m. (a-pro-stèr-ne — du

gr. a priv. ; pro, devant, et sternon, poitrine). Entom. Genre de coléoptères pontamères lamellicornes, renfermant une espèce, qui vit en Chine.

APROSTOCÈTE s. m. (a-pro-sto-sè-te — du gr. o priv. ; pro, devant, et tokeus, père). Entom. Genre d’insectes hyménoptères, de la famille des chalcidiens, renfermant un petit nombre d’espèces, toutes indigènes de la Chine et de très-petite taille.

aprostome s. m. fa-pro-sto-me — du gr. a priv. ; pro, devant, et stoma, bouche). Entom. Genre de coléoptères tétramères, renfermant une seulo espèce, qui vit à Madagascar.

APROVAN DEMENT S. m. V. APPROVAN APS, village du dép. de l’Ardèche, arrond. de Privas ; 1,438 hab. C’était autrefois la capitale des Helviens et le siège d’un évêchô qui a été transporté à Viviers. On a trouvé dans les environs plusieurs restes d’antiquités, des débris de vastes monuments, d’aqueducs, de thermes, des quartiers de mosaïques, des colonnes de marbre, des frises, etc. C’est l’ancienne Alba Helmorum.

APSABA, dans la mythol. indienne, nom donné à des nymphes sorties de la mer, et destinées à embellir par leurs danses voluptueuses le paradis d’Indra.

AP3EUDE s. m. (a-p-seu-de — du gr. apseudês, sans détour, sans tromperie). Crust. Goure de crustacés isopodes.

APSEUDÉSIE s. f. (a-psou-dé-zî — du gr. apseudés, sans tromperie). Polyp. Genre de polypiers fossiles, dont la structure est trop pou connue pour qu’on puisse la classer avec certitude. On en a trouvé dans les terrains jurassiques de la Normandie.

apsichet s. m. (a-psi-chè). Techn. Rebord saillant qui sert à maintenir les glaces des voitures.

apside s. f. (ap-si-de — du gr. apsis, voûte, cintre). Archit. V. Abside.

— Astron. Extrémités du grand axe de l’ellipse décrite par une planète. L’apside la plus éloignée du soleil se noinmo aphélie ou apside supérieure ; la plus rapprochée est l’apside inférieure, ou cpérihélie. (V. Aphélie et Apogée.) Le grand axe de l’orbite se nomme aussi ligne des apsides. Le phénomène de la précession dos équinoxes fait varier constamment, quoique avec lenteur, les apsides de la terre, et produit de cette manière un déplacement insensible dans les époques des saisons, il Contrairement à l’usage et à tous les traités d’astronomie, l’Académie fait ce mot masculin.

— Entom. Genre de coléoptères hétéromères taxicornes, renfermant doux espèces, qui vivent l’une à Cayenne, l’autre à Carthagène. ■

APSYGHIE s. f. (a-psi-chî — du gr. a priv. ; psuchê, âme). Méd. Défaillance, syncope.

APSYCHISME s. m. (a-psi-chi-sme — du gr. a priv. ; psuchè, âme, intelligence). Méd. Idiotisme, absence complote d’intelligence.

APT, yîlle de France (Vaucluse), ch.-lien d’arrond., à 45 kil. S.-E. d’Avignon, et h 732 kil. de Paris, sur le Calavon ; pop. aggl. 4,30-i hab.j —pop. tôt. 5,785 hab. L’arrond. a 5 cantons, 50 communes et 55,720 hab. Tribunal de première instance, collège ; fabriques de faïence, bougies, confiseries ; commerce do truffes et fruits du Midi, cire, miel, vins et eaux-de-vie. On y remarque la vieille cathédrale, édifice qui offre le rare assemblage do trois styles réunis : gothique, roman et renaissance, un pont romain sur le Calavon, à 4 kil. do la ville. Apt est une des plus anciennes villes de la Gaule ; elle était la capitale des Vulgientes, et portait le nom de Hat, quand César s’en empara. Elle fut agrandie et embellie par les Romains, .qui l’appelèrent Àpta Julia ; dévastée par les Lombards et les Sarrasins, et vainement assiégée, en 15G2, par le terrible baron des Adrets.

L’église d’Apt, ancienne cathédrale, est un de ces nombreux édifices religieux dont les restaurations et les agrandissements successifs se sont accomplis sous l’influence du style régnant, et qui offre par suite les plus étranges disparates : monuments intéressants h étudier en ce qu’ils permettent de lire, pour ainsi dire, sur la même page, toute l’histoire des révolutions architecturales. Au xie siècle, Alphant, évêque d’Apt, fit construire deux nefs romanes égales, mais inégalement terminées, sur une ancienne crypte pratiquée elle-même au-dessus d’une grotte où, d’après la tradition, saint Auspice, premier évêque de la ville, avait déposé les reliques de sainte Anne, l’aïeule du Christ. Ces reliques avaient été retrouvées en 776, pendant un court séjour que Charlemagne aurait fait à Apt, dans une de ses expéditions contre les Sarrasins. Cette légende, que ne confirment point les faits historiques, attira, durant le moyen âge, un nombreux concours de pèlerins dans la cathédrale d’Apt. Au commencement du xive siècle, revenue Hugues de Bot ajouta une troisième nef ogivale (celle de gauche), éclairée par des fenêtres à vitraux de couleur, que l’on boucha plus tard pour y faire des chapelles. Au xvic siècle, l’évêque Hugues de Trivulce lit remplir les arcs de la nef centrale, trop faibles poux soutenir la voûte, qui menaçait ruine ; on